Comment expliquer cette réalité au plus grand nombre?

Nous sommes la cause des Changements Climatiques, soyons la solution.
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samedi 18 juillet 2020

Les incroyables feux dans le cercle Arctique -- Emballement climatique?


Au cours des mois de juin 2019 et 2020, il y a eu plus de feux dans le cercle Arctique que le total de tous les mois de juin des 16 années précédentes.
Vidéo source en Anglais : Climate Change Scorching the Arctic (le réchauffement climatique embrase l'Arctique)
L'Arctique se réchauffe environ trois fois plus rapidement (source en Anglais) que la moyenne globale. Il n'est plus ce qu'il était il y a à peine 40 ans.
Anomalie de températures (°C) des mois de juin 2019 et 2020  comparé à la moyenne des juin de 1950 à 1980.
Source https://data.giss.nasa.gov/gistemp/maps/
Le Canada et l'Europe sont déjà à 2°C de réchauffement, comme bien d'autres régions...
Canada 2,3°C
Europe 2°C
C'est exceptionnel la rapidité du réchauffement que l'on observe dans l'Arctique, c'est en ligne avec les pires prévisions basées sur nos émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) et qui sont déterminés par notre consommation...
 «Quand le pire des scénarios est la routine habituelle»
RCP8.5 (en rouge) trajectoire courante de nos émissions de gaz à effet de serre
Quand vous voyez/entendez «émissions de carbone», ça veut dire CO2, CH4 (pas de suie sans feu)
Vague de chaleur sibérienne
Un autre nouveau record de chaleur, il a fait 38°C en Sibérie

La Presse : La canicule en Sibérie «presque impossible» sans le changement climatique --

La probabilité d'une telle vague de chaleur est de 1 sur 80 000.
Étude en Anglais, voire Table 4: Results of statistical analysis of Siberian region observations.

C'est donc virtuellement impossible sans prendre en compte le réchauffement global de cause humaine (anthropique), comme on ne peut pas gagner à la loto sans acheter de billet.
Nous avons acheté des milliers de gigatonnes de billets pour cette loto là.
La ligne d'arbres
«À cause du réchauffement climatique, il y a de plus en plus de végétation en Arctique»

On entend souvent dire que la ligne d'arbres progresse vers le nord. C'est vrai, mais pas partout. C'est un processus qui nous semble lent, mais qui est incroyablement rapide à l'échelle des temps géologique.

Le faible ensoleillement, la basse température et des sols pas très favorables expliquent cette apparente lenteur.
Les arbres y poussent très lentement. Celui qu'examine Boelman a environ 15 ans.
Photo via Kevin Krajick. Source en Anglais

Le sol dans le cercle Arctique
Oui, c'est du pergélisol (de plusieurs types)

Il est en voie de dégeler (non, ce n'est pas de la fonte) en émettant de plus en plus de gaz à effet de serre et amplifiant ainsi notre urgent problème de réchauffement global (qui induit les changements climatiques).

Mais parlons de ce qui y brûle, la végétation.
La toundra et la taïga sont principalement des zones de végétation.

La toundra est une tourbière (sol à très forte teneur en matière organique) qui se compacte à force de geler et dégeler en surface depuis quelques millions d'années (cycles glaciaires et saisons). Le réchauffement permet à plus de végétation (herbes, arbustes etc.) d'y pousser, mais les vagues de chaleur extrême les assèche rapidement.
La fumée blanche s’élève de la toundra en feu devant les montagnes Baird en Alaska en 2013. Photo : Western Arctic National Parklands. Source en Anglais
«Ce qui se passe en Arctique ne reste pas dans l'Arctique»
Une image satellite capture la fumée des feux de forêt de l’Alaska et du Canada qui descendent dans le Lower 48.Photo : NOAA

Il y a des arbres dans la taïga et comme dans la forêt Boréale, on y retrouve principalement des conifères capables de résister au gel (ils ne poussent qu'un à trois mois par an, selon leur latitude, espèce, sol et climat/météo).

Les feux
Le réchauffement climatique augmente aussi la probabilité de feux.

La végétation tend à s'assécher et s'enflamme plus facilement.
Et les feux accélèrent le réchauffement. C'est un feedback, un accélérateur qui auto-accélère...

Les orages croissants déclenchent les feux
Hausse des feux causés par la foudre dans l’Arctique alors que la région se réchauffe. 

Source en Anglais : Scientific American Lightning-Caused Fires Rise in Arctic as the Region Warms

«±80 % des incendies sur cette région sont causés par la foudre.»

Il y a environ 15 à 20 ans, je me souviens avoir vu lors d'un reportage, une entrevue de deux chasseurs Inuits qui avaient été témoins de leur premier orage estival, avec éclairs et tout. Ils savaient ce que c'était parce qu'ils avaient vu ça à la télé, mais pas plus... (mettez-vous à leur place dix secondes)

Dans cet article en Anglais, on y parle d'un rare orage sur la toundra survenue le 17 juin 2014. L'article continu...
... En 2007, un coup de foudre a déclenché un incendie de forêt, surnommé l’incendie de la rivière Anaktuvuk. L’incendie a duré des semaines, brûlant environ 400 miles carrés de toundra. L’incendie a rejeté environ deux millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Cette valeur dépasse la quantité de CO2 absorbée par la toundra arctique au cours des 25 dernières années.

Les feux zombies?
Un autre phénomène de plus en plus fréquent

C'est simplement un feu qui a continué de brûler dans le sol au cours de l'hiver et qui redémarre dès les premiers jours de printemps. Les hivers y sont de plus en plus courts, moins froid et les printemps hâtifs sont aussi plus chauds.
Et dans certaines régions, les précipitations ont tendance à diminuer.

La végétation morte qui recouvre le sol peut être très épaisse, plus de deux mètres en certains endroits, c'est ce qui permet à ces feux de couver très tout l'hiver.

Source en Anglais : The Rise of Zombie Fires (La montée des feux de zombies)

Et la forêt Boréale?
n'est elle aussi plus un puits (réserve, accumulateur) de carbone

Elle aussi devient émettrice de gaz à effet de serre à cause de l'ampleur des feux (et des vagues de chaleur) qui la dévastent. C'est à l'image  de ce qui se passe dans les forêts tropicales mentionnées dans ce ce long précédent article.

«La forêt boréale Canadienne devient source de gaz à effet de serre»

Source La Presse : «La forêt boréale Canadienne devient source de gaz à effet de serre»

Note : l'article ne mentionne pas que les arbres mourant de chaleur ou d'infestation d'insectes émettent aussi du CO2... Que les feux sont de plus en plus chaud, jusqu'au point de parfois stériliser le sol jusqu'au socle rocheux.


Et on s'en doutait bien...
Radio Canada : Le pergélisol est maintenant un émetteur de carbone

En terminant...
Répartition des stocks mondiaux de carbone organique dans les principales régions terrestres.

Brun = sol
Vert = végétation

La figure montre clairement que le sol capte plus de deux fois le carbone organique capturé par la végétation, à l’exception de la forêt tropicale, où un peu plus de carbone organique est contenu dans la végétation. Une grande partie des stocks de carbone organique de la forêt boréale et du pergélisol sont contenus dans les tourbières.
Source en Anglais https://esdac.jrc.ec.europa.eu/content/soil-atlas-northern-circumpolar-region

 Ce que dit l'Atlas Climatique du Canada : Les incendies de forêt et le changement climatique

Extrait : Quand il considère ce qui attend le Canada, Flannigan dit simplement « qu’il y aura beaucoup plus d’incendies dans l’avenir et nous ferions mieux de nous y habituer ». De plus en plus de Canadiens vivent, travaillent et jouent dans les forêts canadiennes. Cela signifie que davantage de personnes risquent d’être touchées par des incendies de plus en plus importants - même catastrophiques. « Est-ce que #FortMcMurray était un cas isolé ? » Flannigan dit en méditant « les cieux, non »

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En conclusion
les puits de carbone qu'étaient les sols et les forêts sont en voie de devenir des émetteurs de carbone (CO2, CH4 et suie) de plus en plus importants.


La suie (carbone noir) émise par ces incendies contribue au réchauffement, pollue, et accélère la fonte des surfaces gelées lorsqu'elle s'y dépose.
 
Dans ces conditions, le climat ne peut que se réchauffer à un rythme de plus en plus rapide avec les conséquences terribles que l'on peut facilement imaginer et qui commencent à peine à nous frapper... à moins qu'on prenne des mesures plutôt drastiques immédiatement = consommer moins et davantage supporter les actions et les groupes qui participent à la lutte.
 
La semaine dernière, j'ai lu et entendu quelques prévisions. Ça se résume à ceci : à 4°C de réchauffement global moyen :
on estime qu'au maximum, 1 milliard d'humains pourraient vivre, ou survivre, dans des conditions extrêmement difficiles (famines, conflits, météo souvent intenable, migration massive et effondrement de la biosphère (si ça ne se produit pas avant).
Sans l'ombre d'un doute, nous avons grand besoin de courage
Aimez la Vie, elle a grand besoin de force


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Merci de partager sur les autres réseaux sociaux.
C'est écrit pour informer et
il faut en parler

jeudi 11 juin 2020

Retour à la Normale ou à l'Anormale?

Pendant que tout le monde parle de retour à «la normale»...

La normale ou l'anormale?

Qu'est-ce qui est «normal»?

Vivre sur une planète recouverte d'océans à 71%
qu'on a orgueilleusement nommé Terre?
et qui tourne autour à 31 km/seconde
autour d'un astre en fusion
lui-même tournant à 200 km/seconde autour du centre d'une galaxie
contenant elle-même au moins 100 milliards d’autres étoiles?

Et tout ces milliards d'autres galaxies...
les fabuleuses nébuleuses
les trous noirs plus noir que noir
les amas et les superamas
le nôtre, Laniakea
Laniakea « paradis incommensurable » ou « horizon céleste immense »
Wikipedia
Jusqu'à preuve du contraire
Planète Terre est la seule où il y a de la vie
si abondante, si complexe et si variée
totalement interreliée
où l'espèce qui se croit intelligente
détruit l'environnement à force de consommer
bien des inutilités

Qu'y a-t-il de plus important que la Vie?
Certainement pas les profits
ni la politique-raillerie

5 kilomètres...
Vers le haut, et vous ne vivrez plus
sauf dans une coquille
5 kilomètres vers le bas
même résultat
Une bien mince marge
pour des égos aussi larges

J'entends qu'on parle de retour à l'anormal
parce que ce n'est pas normal de brûler, polluer, tuer
et même exterminer
en prenant son café matinal
sans comprendre de quoi on parle
sur quel monde on est, ce qu'on fait et les conséquences...

Être en vie est le plus grand, et bref, des bénéfices,
pour tout ce qui vit...
 Vous ne savez pas que faire? Commencez par participer la moins possible à cette destruction effrénée. S'informer et en parler. Bref, agir intelligemment et son minimum de libre-arbitre.

#Surconsommation : trois exemples
4 raisons pour lesquelles il y a trop d'iPhones pour l'environnement | Ecologie


Aviation : vols par jour


Article antérieur : Vous Prenez l'Avion? Et si Vous Aviez un Supplément de Bagage à Votre retour?

Le terme économique le plus important : «Externalité»

Ça se résume exactement à ceci

... ou ceci

Ça s'accélère... 2°, c'est pour trop bientôt 

Au programme à partir de ±2032 (2°C) : accroissement des famines, des migrations massives, sécheresses, vagues de chaleur cuisantes, inondations pires et plus fréquentes, conflits, épisodes de barbarie, autres pandémies, ouragans et typhons de catégorie 6, extinction d'écosystèmes complets, suivi d'un lent et pénible écroulement de la civilisation à partir de ±2050 (3°C)...
si on ne se bat pas dès aujourd'hui

Prenez le temps de bien écouter ceci

Jancovici : Le Covid et après ? - CJD - 28/05/2020


Merci de partager, c'est écrit pour informer
et pour tenter de sauver notre si fragile vaisseau spatial.

jeudi 9 avril 2020

Les Pétrolières Savaient #RéchauffementGlobal #ChangementsClimatiques #CO2


Je suis très désolé de ne pouvoir écrire comme je le voudrais. Mais je continue de m'informer presque quotidiennement sur ce sujet toujours urgent.
___________________________

C'est un des nombreux sujets dont je voulais vous parler depuis longtemps.
Heureusement, cette vidéo est sortie ce matin.

Un immense et cordial merci à l'auteur de la vidéo.


Merci de visionner et partager

samedi 2 février 2019

«La Bombe Méthane» n'est pas une bombe, mais...

À mi-chemin entre légende et réalité. selon la perception qu'on en a, la « bombe méthane» est un truc qui en empêche plusieurs de dormir. Pourtant...

C'est loin de ressembler à ce que plusieurs, dont moi-même il y a à peine 5 ans, imaginaient. J'ai déjà parlé sur ce blogue de cette «bombe méthane».

À noter : le taux de méthane (CH4) est indiqué en parties par milliards et non pas en parties par millions comme l'est le CO2.
Poids pour poids, il est 80 fois plus puissant que le CO2 sur moins de 20 ans.
Si vous lisez ou entendez (environ) 25 fois, c'est le potentiel de réchauffement d'une seule molécule de méthane comparé à une de CO2.
Le méthane se dégrade plus ou moins rapidement en CO2 après 10 ans passés dans l'atmosphère.

Mais le taux de méthane atmosphérique grimpe vite depuis que l'élevage de bovinés se doit largement accrue ; puis vint le fracking.

Contrairement au CO2 qui nécessite une décennie pour atteindre son plein potentiel de réchauffement global (PRG), l'effet du méthane est instantanée, question du mode vibratoire de la molécule et de la fréquence infra-rouge qu'elle réfracte.

Ce serait quoi au juste cette bombe méthane?

Premièrement, on parle d'hydrates de méthane du pergélisol des fonds marins de l'océan Arctique. Ces hydrates sont des cages de glace contenant des molécules de méthane qui se dilatent, souvent de façon explosive, lorsque la pression diminue ou lorsque la température ambiante augmente. De l'activité sismique ou tectonique peut aussi faire relâcher du méthane ou du CO2.

Il n'y a aucune indication démontrant que le taux d'émission de méthane des fonds marins de l'Arctique soit en augmentation (contrairement au pergélisol terrestre, mais on verra ça dans un autre article). On doit s'empresser de dire qu'il y a très peu de données au cours du dernier siècle sur ces émissions naturelles de méthane, mais en général,  les géologues semblent convaincus que la situation est encore stable...

Le scénario-catastrophe

Des gens imaginent que du méthane pourrait s'échapper très rapidement des fonds marins en quantité suffisante (des milliards de gigatonnes) pour causer un très rapide réchauffement global moyen de plusieurs degrés C et ainsi engendrer notre extinction massive (parfois dans les 10 ans ou moins) par un réchauffement climatique de plusieurs degrés C en quelques mois ou 2 ou 3 années, selon les propositions les plus catastrophiques et aussi, les plus improbables (ou invraisemblables, c'est au choix).

C'était l'hypothèse...

Que dit le passé?

Que des hydrates de méthane des fonds marins de l'Arctique ont été relâchés en assez grande quantité à la fin de la dernière période glaciaire il y a environ 12 000 ans. De ces zones, il s'échappe du méthane à de faibles taux depuis cette époque, ce qui est tout à fait "normal".
Une nouvelle étude dans Science montre que des centaines de cratères, d'une taille de l'ordre du kilomètre sur le fond de l'océan Arctique ont été formés par d'importantes expulsions de méthane il y a environ 12 000 ans.
Crédit: Andreia Plaza Faverola/CAGE

Ce phénomène, en plus des marais qui se répandent, se répète à chaque fois que la Terre est sortie d'une période glaciaire au cours des derniers 800 000 ans. C'est ce qui fait osciller le taux de méthane au cours de l’histoire.
  ppM = parties par Milliard pour le CH4 (méthane), en rouge
ppm = parties par million pour le CO2 (dioxyde de carbone), en bleu

D'ailleurs, du méthane, ou parfois du CO2, s'échappe le long des côtes de tous les continents et ailleurs, comme aux Bermudes et en Nouvelle-Zélande.

Si le méthane vous inquiète, aux USA, sa plus grande source d'émission provient de l'exploration pétrolière et des réseaux de gaz naturel (qui est du méthane à plus de 95%). La montée de la concentration du méthane dans l'atmosphère coïncide avec le boum du #fracking (fracturation hydraulique) depuis environ 2005.
Source : American Geological Union (Traduction Fr Google)

Les principales sources de méthane aux USA :

Quand le méthane devient une fixation...

Mais à cause du réchauffement climatique, le pergélisol (permafrost) terrestre de l'Arctique dégèle et fond en relâchant méthane et CO2. Des sites observés en Alaska y montrent que c'est mille fois plus de CO2 qui s'en échappe disait un chercher dans une vidéo que j'ai vue il y a quelques mois.

S'il n'y a pas de «bombe méthane», nous jouons quand même avec le feu. 

Le pergélisol terrestre a commencé à dégeler et fondre en certains endroits du cercle Arctique et relâche de plus en plus de méthane (et de CO2), mais c'est encore moins de 10% du pergélisol qui fond et pour le moment, c'est surtout près de la surface, jusqu'à une vingtaine de mètres. Le pergélisol peut atteindre les 1 000 mètres d'épaisseur.
Si nous continuons sur la trajectoire actuelle de nos émissions de gaz à effet de serre, nul doute que de grandes quantités de méthane des fonds marins va éventuellement venir compliquer gravement la situation dans un futur pas si lointain. Le temps presse.
Il y a vraiment beaucoup de pergélisol, comme le montre cette carte. Évidemment. Il y en a aussi sous la calotte Antarctique...

La bombe méthane n'est pas un motif pour abdiquer et attendre la mort, c'est un appel à combattre le réchauffement climatique.

Les profits sont la plus mortelle des dépendances

Si on y pense un brin, le souhait le plus profond de l'industrie des combustibles fossiles est que nous continuions de consommer ses produits. C'est pour cette raison qu'ils nient qu'il y ait ce réchauffement climatique et que que nos émissions de gaz à effet de serre en sont la cause. Ils inventent dans leurs Think-Tank toutes sortes de faux prétextes pour expliquer le réchauffement climatique alors que toutes ces autres hypothèses ont été démontrées fausses.

L'incertitude et la peur paralysent généralement l'action. 

Nous sommes faits ainsi et ils le savent. J'ai étudié la marketing et le comportement humain, j'ai appris.
Face à un stress, nous n'avons que trois choix possibles :
fuir
se soumettre
ou combattre.
Et face au réchauffement climatique, on ne peut que fuir psychologiquement, nous sommes tous dans le même vaisseau.
Source principale en Anglais (Traduction Fr Google)

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Merci de partager (sur les autres réseaux sociaux aussi). Google + ferme le 2 avril 2019, je crois bien m'établir sur Framasphere, y voici mon profil.

Merci
Cordialement vôtre
_____Jack

vendredi 26 janvier 2018

Le courant-jet a perdu le Nord et on en a des preuves en Europe

La météo extrême étroitement liée aux fluctuations du courant-jet

On observe de plus en plus d'événements météo extrêmes en Europe (et partout ailleurs). Il est normal dans le contexte du réchauffement climatique actuel que le  courant-jet, principal moteur météo et qui propulse d’une façon générale les systèmes météo d’Ouest en Est dans notre hémisphère soit de plus en plus variable.
Introduction
Le courant-jet (rivière d'air qui circule au-dessus de l'hémisphère Nord à environ 10km d'altitude) ralentit à cause du réchauffement climatique et cela lui fait faire des ondulations Nord-Sud nommées ondes de Rossby de plus en plus amplifiées.

Dans certaines conditions, selon leur nombre en fait, les ondes de Rossby se bloquent en place et les systèmes météo associés font alors du sur-place, parfois pour de longues périodes, et c'est ce qui explique, en partie, certaines sécheresses ou des périodes de pluie prolongées, ou encore, ce qui explique aussi que plusieurs tempêtes de suite suivent plus ou moins la même trajectoire. Je me rappelle l'hiver 2013-2014 au cours de laquelle cinq des plus fortes tempêtes de l'histoire du Royaume-Uni y ont déferlé et de la sécheresse au Portugal )été 2017) qui a causé des feux de forêts extrêmes pour ne citer que deux exemples qui me viennent en mémoire.

Mais la météo peut aussi passer rapidement d'un extrême à l'autre, comme de sécheresses à pluie diluviennes en peu de temps, surtout à la périphérie du courant-jet.

Les événements météo extrêmes ont des répercussions importantes sur l'agriculture. C'est sans doute l'impact le plus important du réchauffement climatique.
  • Cette animation montre l'accroissement de la variabilité du courant-jet et le développement d'ondulations Nord-Sud (ondes de Rossby) suite au réchauffement climatique.

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Des données sur le courant-jet remontant à 1725

La nouvelle étude est la première reconstruction historique de la trajectoire du courant-jet sur ces régions qui remonte à avant le 20e siècle. Les anneaux de croissances des arbres sont encore venus au secours des chercheurs car ils sont des témoins fiables du passé et ils ont raconté leur histoire qui remonte jusqu’en 1725.

On voit dans cette étude que depuis environ 1960, des fluctuations croissantes de la trajectoire du courant-jet dans la portion de l’Atlantique Nord coïncident avec des événements météo extrêmes en Europe, tels canicules ou même sécheresses, tempêtes et inondations.


La partie de l'anneau de croissance annuelle qui se forme vers la fin de la saison de croissance se nomme "bois final". La densité du "bois final" reflète les températures au mois d'août de l'année où la croissance a eu lieu.
  • Résumé graphique : Cinq renseignements que peuvent fournir les anneaux de croissance des arbres
Ressources naturelles Canada
La Dre. Valerie Trouet, auteure principale de l’étude dit : « Nous avons découvert que la position du courant-jet au-dessus de l’Atlantique Nord durant l’été a été la cause principale d’extrêmes climatiques en Europe depuis près de 300 ans ».

Ayant 290 ans de données relatant la position du courant-jet, Mme Trouet et ses collègues ont déterminé que les ondulations Nord/Sud de la trajectoire du courant-jet sont devenues plus fréquentes depuis la deuxième moitié du 20e siècle.

"Depuis 1960, il y a eu plus d'années au cours desquelles le courant-jet s'est trouvé dans une position extrême. Quand la portion Atlantique-Nord du courant-jet se retrouve dans une positon très au Nord, les Îles Britannique et l'Ouest de l'Europe subissent une vague de chaleur alors que le sud-est de l'Europe essuie de fortes pluies déclenchant des inondations" ajoute la Dre. Trouet.

Lorsque le courant-jet est dans une position extrême Sud, la situation s'inverse : l'Ouest de l'Europe reçoit des pluies anormalement intenses alors que le sud-est de l'Europe se retrouve avec des températures trop chaudes causant sécheresses et feux de forêts.
Le Nord est en haut, l'Ouest à gauche et l'Est à droite :-)
Les canicules, les sécheresses et les inondations affectent les populations" dit la Dre. Trouet. "Ces vagues de chaleur et ces sécheresses se produisent en plus du réchauffement climatique ; c'est un coup double".

Les événements météo extrêmes en été sur le centre-Ouest Américain (et les autres régions) sont eux aussi associés à des trajectoires anormales trop au Nord ou trop au Sud du courant-jet écrivent les auteurs.

NDT On parle des ondulations Nord-Sud (ondes de Rossby) de plus en plus fortes quand on parle de positions ou de trajectoires du courant-jet.

Le froid extrême et les fortes chutes de neige au cours de cet hiver (2015) sur les Nord-Est de l'Amérique et la chaleur extrême causant une forte sécheresse en Californie où il y a eu un autre nouveau record d'incendies de forêts et broussailles sont aussi liés à la trajectoire anormale du courant-jet au cours de l'hiver. dit-elle.

L'étude. "Recent enhanced high-summer North Atlantic Jet variability emerges from three-century context," (la variabilité accrue du courant-jet au-dessus de l'Atlantique Nord au plus fort de l'été émerge d'un contexte de trois siècles) par Mme. Trouet l'auteure principale) et M. Meko de l'Université d'Arizona et F. Babst de Institut fédéral (Suisse) de recherches WSL. La recherche est parue dans le journal "Nature Communications" le 12 janvier 2017

Lors d'une visite en Belgique chez sa famille au cours du pluvieux été de 2012, Valerie Trouet a jeté un coup d'oeil à la carte météo qui montrait de fortes pluies sur le Nord-Ouest de l'Europe et chaleur extrême et sécheresse sur le Nord-Est de la Méditerranée. "J'avais vu exactement la même carte avec mes données des anneaux de croissance des arbres, dit-elle. Les anneaux de croissance des arbres révélaient que des températures plus chaudes près de la Méditerranée se produisaient au même moment où le temps était frais sur les Îles Britanniques, et vice-versa.

D'autres chercheurs avaient mesuré la densité du "bois final" d'arbres des Îles Britanniques et de la région Nord-Est de la Méditerranée pour des anneaux de croissance formées de 1978 jusqu'en 1725.
Credit: © JLV Image Works / Fotolia
De nos jours, on fait du carotte d'arbres pour lire les anneaux de croissance ; plus besoin de couper les arbres. Source CNRS
Parce que la température en août des ces deux régions montre la position estivale dur courant-jet, Mme Trouet et ses collègues ont utilisé les données fournies par les anneaux de croissance pour déterminer la position du courant-jet au cours de chacune de ces années. Pour ce qui est de la position du courant-jet de 1979 à ce jour, ils ont utilisé les données des observations météo.

Il y avait un débat à savoir si la variabilité du courant-jet était due au réchauffement climatique parce que les données d'observations (satellitaires) ne remontaient qu'à 1979, une période jugée trop courte pour pointer "statistiquement" du doigt le réchauffement climatique. Cette étude démontre que la variabilité du courant-jet s'est particulièrement accrue depuis 1960.

Avec la découverte d'arbres beaucoup plus vieux dans les Balkans et sur les Îles Britanniques afin de reconstruire la position du courant-jet jusqu'à mille ans dans le passé. Valerie Trouet espère aussi reconstruire la trajectoire du courant-jet sur le Nord du Pacifique qui influence le climat et la météo en Amérique du Nord.

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Article source en Anglais
https://www.sciencedaily.com/releases/2018/01/180112091209.htm


Articles connexes :
Comment expliquer l'amplification Arctique? Ça peut vous surprendre

Le Vortex Polaire vu de près : ou pourquoi fait-il si froid sur une grande partie de l'Amérique

jeudi 9 novembre 2017

Nourrir l’Europe en temps de crise (sans fin)

Un article de Michel-Pierre Colin

Pablo Servigne vient de ré-éditer son livre (de 2014) en le complétant. Les impacts du changement climatique sur l’agriculture et l’alimentation industrielle sont aujourd'hui directement palpables par le citoyen dans le circuit de distribution alimentaire dont il dépend. En voici quelques extraits choisis :

Le système alimentaire industriel actuel “est conditionné par deux postulats : une disponibilité illimitée en énergies fossiles bon marché et une stabilité du climat.”

“Or, ces deux postulats sont aujourd’hui remis en cause, ce qui permet, au moins, de se poser la question de la viabilité de tels systèmes alimentaires. Il ne s’agit pas uniquement d’un problème d’agriculture : la sécurité alimentaire de l’Europe dépend presque entièrement du système industriel dans son ensemble, c’est-à-dire, pour la voir de manière verticale, toute la filière allant du champ à la décharge en passant par le supermarché et l’assiette.”

“Dans cette optique, il devient assez évident que continuer des politiques de statu quo met en danger la stabilité et la pérennité du système alimentaire industriel, autrement dit, rien moins que la survie de notre civilisation.”

“La FAO estime à 850 millions le nombre d’êtres humains sous-alimentés ; à deux milliards ceux qui souffrent de malnutrition.”

“L’agriculture devra désormais être cadrée par deux principes fondamentaux : restaurer les écosystèmes et se limiter uniquement aux énergies renouvelables.”

“La transition est vue ici comme le passage d’un système industriel dominant à de multiples systèmes très divers, plus autonomes en énergie, plus simples et plus locaux.”

“Mais surtout, la mise en place d’une grande politique de transition rapide, coordonnée, volontariste – et forcément linéaire – ne doit pas faire oublier la création de forces opérationnelles (task forces) travaillant sur des scénarios de catastrophes. Prévoir les deux est un facteur primordial de résilience.”

“L’Europe est quant à elle entièrement dépendante des importations de phosphore, ce qui pose un grave problème de sécurité alimentaire.”

“L’Europe, malgré des technologies qui dissimulent les véritables causes de l’épuisement des ressources, est l’une des régions du monde les plus exposées (par sa densité de population) à des risques de pandémie et de perte de biodiversité causées par des pénuries d’eau ou des pollutions.”

“Mais on ne se relève pas aussi aisément de la fin des énergies fossiles ou d’un climat déstabilisé, de même qu’on ne peut faire revivre les espèces disparues. Les crises économiques sont des problèmes pour lesquels il existe des solutions. Les autres crises ne sont pas des problèmes : ce sont des situations difficiles (predicament en anglais) pour lesquelles il n’y a pas de solutions ; seulement des chemins à emprunter et des mesures à prendre pour s’y adapter.”

“Au niveau politique, en cas de grave récession, la destruction de la biodiversité et le réchauffement climatique sont relégués au dernier rang des priorités (comme on le constate à l’heure actuelle), ce qui aggrave les conséquences désastreuses qu’ils ont déjà sur notre société et notre économie.”

“Il est ainsi très probable que la première étincelle vienne du monde de la finance et de l’économie (probablement causée par un problème énergétique), et déclenche une réaction en chaîne qui se propagera rapidement à toute l’économie mondiale, favorisant des décisions politiques qui iront aggraver les crises des systèmes naturels… ce qui en retour précipitera l’effondrement de l’ensemble du système économique. Or un choc économique déstabilise les systèmes alimentaires industriels, car sans pétrole ni gaz naturel bon marché, il devient très difficile d’irriguer, d’extraire des phosphates, de fabriquer de l’engrais azoté et de distribuer la nourriture rapidement.”

“En général, pour les écosystèmes, les seuils sont atteints à partir de 50 à 90 % de la surface dégradée. Au-delà, ce qu’il reste de l’écosystème se détériore très rapidement et de manière irréversible. L’interaction entre les crises globales augmente donc considérablement les chances de dépasser un seuil critique qui mènera à des changements globaux. Il se peut même que nous soyons très proches d’un seuil critique irréversible à l’échelle de la planète.”

“C’est vers la création de petits systèmes résilients que nous nous dirigerons. Ce ne sera évidemment pas chose facile, mais les sentiers ont déjà été tracés par de nombreuses expériences très concrètes. Elles demeurent cependant assez invisibles aux yeux du grand public et des décideurs politiques. L’hypothèse de ce livre est qu’avec ce nouveau cadre de pensée systémique, couplé à une pensée de la résilience, elles deviendront alors perceptibles et crédibles et, pourquoi pas, désirables. Si ces expériences pionnières deviennent visibles pour tous, alors il est possible d’entrevoir de nouveaux avenirs.”

“Mais tant que les prix de l’énergie resteront artificiellement bas et que les coûts environnementaux ne seront pas pris en compte, la logique économique obligera à préférer ce système globalisé plutôt que la production locale. Le principal facteur déclencheur d’un renversement de tendance est donc très probablement le prix et la disponibilité de l’énergie.”

“En bref, produire, transformer et consommer localement de la nourriture augmente la sécurité alimentaire des régions, créé des emplois locaux et réduit la consommation d’énergies fossiles (et par conséquent l’impact sur le climat). Mais la localisation doit rester un chemin et ne pas devenir un dogme.”

“La vulnérabilité des monocultures aux maladies et aux ravageurs a été largement démontrée. Les systèmes agricoles d’avenir seront donc logiquement tournés vers de la polyculture, combinant plusieurs espèces végétales (associations culturales), des grandes cultures et des arbres (agroforesterie), et même un mélange de cultures, d’arbres et d’animaux (agroécologie et permaculture). Ainsi, les agroécosystèmes gagneront en biodiversité et en hétérogénéité, ce qui diminuera leur vulnérabilité face aux maladies et aux perturbations climatiques.”

“Au début de la chaîne, le système industriel doit s’approvisionner en grandes quantités de matières premières, et à l’autre bout de la chaîne, il rejette beaucoup de déchets. Pour résoudre ces deux problèmes à la fois, il est indispensable d’abandonner une vision linéaire du système et de fermer les cycles : les déchets des uns sont la matière première des autres.”

“Une activité agricole d’avenir est condamnée à être responsable non seulement de la production alimentaire, mais aussi de la restauration des fonctions des écosystèmes.”

“Il existe, en plus du système industriel dominant, trois autres types de systèmes alimentaires alternatifs : les systèmes domestiques (de type familial), les systèmes de proximité (circuits courts), et les systèmes vivriers territoriaux (grandes ceintures autour des villes).”

“Bien évidemment, une politique de résilience implique de miser sur ces trois systèmes alimentaires simultanément, et de les renforcer avant les chocs systémiques !”

“Repenser l’alimentation des villes oblige inévitablement à protéger et à stimuler l’agriculture périurbaine. Pour mettre en place une transition rapide et efficace vers l’après-pétrole, on peut d’ores et déjà imaginer des projets ambitieux autour des villes.”

“L’idée centrale qui doit guider la conception des alternatives émergentes est de veiller à rester fonctionnel même en cas de rupture temporaire d’approvisionnement en énergie (pétrole, électricité, etc.) ou en matériaux.”

“S’il n’y a plus d’importations d’énergie fossile vers l’Europe et si, par conséquent, les principales sources d’énergie deviennent le solaire, la biomasse et l’éolien, il apparaît évident que le rôle de producteur d’énergie reviendra aux zones rurales.”

“Avant la révolution industrielle, les systèmes agricoles et forestiers étaient les principaux producteurs primaires d’énergie, mais depuis la révolution industrielle, ils sont tous devenus des “usines” à convertir le pétrole en nourriture, c’est-à-dire des gouffres énergétiques !”

“Il y a urgence à former très rapidement et à grande échelle des nouveaux paysans, forestiers, éleveurs et maraîchers et à envisager une conversion rapide et planifiée d’une grande partie de la population active vers l’agriculture.”

“Les paysans du futur sont donc déjà nés, mais ils ne savent pas encore qu’ils seront paysans ! Non seulement ils seront nombreux, mais leur travail sera intensif en connaissances. Ils intégreront les dernières découvertes en écologie, ainsi que les innovations agroécologiques, et les combineront à certains savoirs d’antan. Cette grande quête des savoirs que possédaient nos ancêtres, le mouvement de la Transition l’appelle “la grande requalification” – the great reskilling. Il est évidemment indispensable de la démarrer dès aujourd’hui et à grande échelle.”

“Le climat est un paramètre qui va redessiner les paysages et les systèmes alimentaires. Nous avons, malheureusement, très peu de prises sur lui. Il faudra donc augmenter ou restaurer la capacité des agroécosystèmes à “encaisser” des écarts climatiques importants sur une courte période (sécheresses, températures extrêmes, ouragans, inondations, etc.) et à naviguer par temps incertain. S’il y a un exercice d’implémentation des principes de résilience à ne pas manquer, c’est bien celui-là.”

“Maintenir l’actuel système n’est tout simplement pas une option à long terme. Seule la durée de la transition et les stratégies à mettre en place pour effectuer cette transition devraient faire l’objet de débats.”

“Les dernières conclusions du GIEC le confirment, validant ainsi la première partie du présent rapport : nos systèmes alimentaires industriels risquent des ruptures irréversibles et systémiques dans les prochaines années.”

“Nous sommes entrés dans le temps de la construction urgente de systèmes résilients. Cette transition créera un monde plus décentralisé et une multitude très hétérogène d’économies locales bien plus autonomes. Nous allons bien vers une régionalisation de l’Europe. Les chaînes d’approvisionnement seront plus courtes, les productions agricoles plus diversifiées et l’agriculture, qu’elle soit urbaine ou rurale, sera intensive en main-d’œuvre et en connaissances, mais sobre en énergie.”

“Au niveau global, l’important est de ne pas ignorer les catastrophes qui sont en train d’avoir lieu, de mettre en place une transition aux objectifs à moyen terme très forts (2020-2030), et en parallèle de prévoir la possibilité d’une rupture systémique globale. Ceci n’est pas une conclusion isolée, elle fait écho à une multitude de travaux scientifiques récents effectués par des chercheurs de plus en plus inquiets. Son absence dans les médias et dans les débats tient au fait que nous n’aimons pas entendre de mauvaises nouvelles, aussi rationnelles soient-elles.”

“Ainsi, aujourd’hui, l’utopie a changé de camp. Être utopiste consiste à croire que tout peut continuer tel quel. Ce business “as usual” est peut-être désirable et confortable pour certains, mais il n’aura pas lieu. Nous avons la certitude qu’une politique de statu quo mène à une impasse et à des bouleversements qui dépassent l’entendement. Le réalisme, c’est de mettre toute l’énergie qui nous reste dans cette transition rapide et radicale. L’action est l’unique manière que nous ayons de sortir de cette position d’inconfort, elle redonne espoir et apporte quotidiennement des satisfactions qui nous maintiennent optimistes.”

Ce livre est complété par une postface de OLIVIER DE SCHUTTER, rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation (2008-2014) :

“Je remercie Pablo Servigne de me fournir l’occasion de dire tout l’intérêt que présente son ouvrage pour orienter la transition de nos systèmes alimentaires afin de sortir de l’impasse actuelle. Le XXe siècle fut celui des économies d’échelle, de la poursuite à tout prix de la compétitivité et de l’efficience et de l’uniformisation des solutions. Notre siècle est celui de la prolifération des initiatives à plus petite échelle, qui favorise la résilience à travers la diversité : Pablo Servigne nous y fait entrer.”

samedi 15 juillet 2017

Le climat se réchauffe "Officiellement" 140% plus rapidement depuis 1998...

Nous savons maintenant avec certitude que la valeur de l'accélération du réchauffement est de 140%, mais nous savions déjà qu'il se réchauffait plus rapidement qu'à l'époque du super El Nino de 1998. Ce qui est intéressant à comprendre, c'est comment on en est-on venu à établir ce 140%.

Le tableau ci-dessous montre les intensités des El Niño et la Niña de 1951 à 2017. On remarque que le premier Super El Niño s'est produit en 1982-1983.

Nous savons aussi que quelqu'un né après 1984 n'a jamais connu un climat « normal », c'est-à-dire plus ou moins dans la moyenne des dix derniers millénaires.

Voici la température des 800,000 ans avant l'an 0 de notre calendrier. On voit bien la régularité des âges glaciaires interglaciaires que les cycles orbitaux induisent au climat de la Terre. Ce sont les Cycles de Milankovitch

 Et sur celui-ci, les derniers 1,500 ans.


     Vous ne trouvez pas que ça grimpe vraiment très vite?

N.B. Personne ne peut prévoir quand, c'est-à-dire quel degré de réchauffement  (3°C à 6°C, ou plus), la température moyenne globale se stabilisera. C'est un peu comme si c'était la 1ere fois qu'on mesurait à quelle
température l'eau bout.
Peut-être qu'il faut comprendre un peu le système pour qu'on en perde quiétude et sommeil un peu comme on perdrait deux membres...

Je maintiens les prévisions (pas les miennes, mais celles du GIEC, (selon le scénario RCP 8,5, le pire, et celui que nous suivions en aveugle) d'atteindre ou même de dépasser les 2°C pour, ou peut -être même peut être avant si vous avez lu mon dernier article,
et plus spécifiquement la section qui parle du gaz naturel.

Visualisez le climat comme un bus dans lequel  l'humanité entière est passagère. Ensuite, imaginez que ce bus circule en territoire inconnu (l'état actuel du climat). Soudain, une pente raide, un virage brusque et un profond précipice ; celui de l'oubli.

Le bus tente de freiner, s'arrête à peine, mais avec le devant du bus dans le vide (NOTE : personne ne peut sortir). Nous savons qu'il va plonger vers l'extinction massive, d'un instant géologique à l'autre...

Nous en sommes tous désormais plus ou moins exactement à ce point "ici et maintenant". Un peu trop de méthane par exemple et...
OK... tout le monde recule par en arrière tout doucement hein.
Et pas de conneries
!

Nous n'avons plus le temps d'attendre après qui, ni quoi que ce soit.
Il faut talonner et harceler nos politiciens qui décident pour le bien-être à court terme des lobbys ; pas pour faire face à la réalité tellement pressante et urgente. Nous n'avons plus le droit, si on veut que un Futur, de laisser une chance à quiconque, car ça risque d'être celle qui fera tout basculer au point où nous en sommes.

Fini les trumperies!
Néolibéralisme : un joli mot pour désigner un système corrompu qui nous mène à notre perte... à toute vitesse.
     Les explications du 140%

On surveille la température à l'aide de deux méthodes très différentes : les mesures au sol et celles que prennent nos satellites qui ont l'avantage formidable de prendre la température à tous les points à la grandeur de notre planète et en continu. Cependant il, y avait un écart entre les deux types de mesure et il nous était donc impossible de mesurer "scientifiquement" le taux d’augmentation du réchauffement climatique global.

Ils ont fini par trouver la cause et la solution est venue du même coup.

L'orbite (altitude et vitesse) des satellites se ralentit un peu constamment, car il y a encore suffisamment de molécules pour occasionner une (faible) friction, ce qui ralentit les satellites peu à peu.

Ce ralentissement provoque une perte d'altitude (vous vous souvenez de Newton?) ce qui fausse fausse les lectures des satellites qui perdent ainsi un peu de leur très précise calibration.

Et donc, les températures mesurées par les satellites étaient un peu inférieures aux données récoltées par les stations météo à la surface de la Terre. On a donc fait les corrections...

Le rouge montre l'accélération du rythme du réchauffement de 140% depuis 1998 par rapport aux données faussées par le glissement (glitch) orbital des satellites.
Mais le réchauffement climatique s'accélère. Quel en sera le taux d'accélération dans 20 ans comparé à aujourd'hui?

Le réchauffement causé par les seuls gaz à effet de serre provoque de l’évaporation et la vapeur d'eau résultante double le réchauffement. Donc, 0.5°C de réchauffement devient 1°C...

Et c'est ce surplus de vapeur d'eau qui est responsable de la majorité de ces dévastatrices pluies diluviennes  qu'on voit de plus en plus.

Toutes sortes de boucles qui se renforcent elles-mêmes et qui accélèrent et amplifient le réchauffement climatique (self-reinforcing feedback loops) sont enclenchées :
  • Le réchauffement alimente les feux de forêts qui alimentent le réchauffement.
  • Le réchauffement alimente la fonte de la banquise Arctique, qui à son tour, alimente le réchauffement.
  • La végétation absorbe de moins en moins de notre CO2, ce qui accélère aussi le réchauffement.
  • Les arbres qui meurent (120 millions seulement en Californie l'an dernier) à cause de trop de chaleur et d'insectes (qui survivent maintenant aux hivers de plus en plus doux), meurent en émettant su CO2.
  • les sols s'assèchent de plus en plus à cause de la chaleur, et émettent du CO2.
  • Le pergélisol qui fond à cause du réchauffement climatique accélère le réchauffement climatique.
La biosphère fait une grave intoxication au CO2.
Il y en a plusieurs autres, mais impossible (pour moi du moins) de trouver une sorte de liste "officielle" les regroupant toutes avec chacune son potentiel véritable de réchauffement ; c'est encore mal connu parce que ces boucles sont très complexes : les unes entraînent les autres et vice-versa. À ce niveau, la climatologie se complexifie rapidement, mais on peut quand même s'en faire une petite idée pour soi-même.

On peut s'imaginer que chacune de ces boucles agit comme un accélérateur qui ajoute vitesse au rythme du réchauffement, et il y en a quelques-unes capables de faire accélérer le réchauffement climatique et de nous amener à toute vitesse là où nous ne devons absolument ne pas aller...

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La même étude scientifique montre ce que savent et redoutent la majorité des intéressés. Voici un résumé de l'article source en Anglais.
La planète pourrait réchauffer beaucoup plus que prévu car cette récente étude démontre que les hausses de température mesurées au cours des dernières décennies ne reflètent pas complètement le réchauffement climatique déjà en cours
Tout est question du niveau de la sensibilité climatique à nos émissions de Gaz à Effet de Serre surtout lorsque comparé aux climats anciens qui n’ont jamais connu une hausse aussi fulgurante de la quantité de GES. Le système climatique de notre planète est beaucoup plus sensible à cette injection de GES que, encore une fois, ce que l'on croyait il y a peu de temps (comme dans le 5e rapport du GIEC par exemple).
Le lit asséché de la rivière Po dans le Nord de l'Italie suite à (une autre) sécheresse exceptionnelle. 23 juin2017.
Photographie : Miguel Medina/AFP/Getty Images
Parce que le système climatique de la Terre a une réponse rapide (disons d'une décennie à un quart de siècle) et une lente (de plusde 25 ans allant à des siècles) à l'augmentation des émissions de carbone, a déclaré M. Proistosesc d'Harvard qui a mené cette recherche :
l'espoir était que le système climatique n'avait pas une sensibilité si élevée à nos émissions de CO2 (et autres GES).


 Le taux de CO2 augmente de plus en plus rapidement dans notre atmosphère, mais les émissions de sources humaines ont plafonné depuis 2014.

Les puits de carbone (végétation, océans, sols) sont pleins et débordent désormais de CO2. C'est une première étape importante ; un seuil de franchi dans le processus d’extinction massive initié par un réchauffement climatique ; et jamais un tel réchauffement n'aura été aussi abrupt dans l'Histoire de la Terre.
  • Les océans capturent de moins en moins de carbone (étude en Anglais)
  • La végétation capture de moins en moins de carbone (CO2)
    (article en Anglais
  • Les sols absorberont de moins en moins de CO2 (étude en Anglais)
  • Le réchauffement climatique s'accélère 140% plus rapidement depuis 1998 (étude en Anglais)
  • Le réchauffement climatique actuel dont nous sommes la seule cause se produit 170 fois plus rapidement que ce que les forces de la Nature sont capables de faire lorsque laissées à elles-mêmes (étude en Anglais).
  • Les espoirs d'un changement climatique modéré sont disparus (article en Anglais).
  • Pergélisol : 7 000 bulles de gaz souterraines prêtes à «exploser» dans l'Arctique (article en Anglais).

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     Un bref éditorial


70% des Américains savent que le réchauffement climatique est une menace et une bonne proportion d'entre eux sont "très inquiets" des risques bien connus que le réchauffement climatique amène.

Mais très peu le sont autant que ceux qui comprennent très bien la situation dans laquelle nous sommes tous.

C'est toujours au niveau politique que ça bloque, et ce, depuis 1965 alors que Linden B. Johnson, président Américain de l'époque, a été personnellement prévenu des dangers du Réchauffement Global (comme on le nommait à l'époque)  par un groupe de scientifiques.

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Merci de partager les articles du Climatoblogue ; ils sont écrits pour informer.

dimanche 25 décembre 2016

Les Changements Climatiques et Notre Avenir (très) Incertain (Partie 3 de 3)


Seulement une étude approuvée par des pairs (c'est la norme en science sinon n'importe qui pourrait dire n'importe quoi sans preuves ou démonstrations) sur 581 attribue le réchauffement climatique à autre chose que nos émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre.
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     Attendez-vous à des dizaines ou même des centaines de millions de réfugiés


Une autre source de conflits se pointe à l'horizon puisque nous sommes trop égoïstes. Juste en ce qui concerne la hausse du niveau des océans, on prévoit déjà des millions de réfugiés venant du Bangladesh, des îles basses du Pacifique comme les îles Marshall (article en Français et cet autre article aussi en Français), du Tuvalu, du détroit du Mékong, de la Floride et de presque toutes les grandes villes du monde qui sont généralement situées tout près du niveau de la mer, car il faut bien des ports.

Si on pense au Bangladesh par exemple, les terres y sont très fertiles mais très près du niveau de la mer, comme c'est cas pour plusieurs deltas propices entre autres à la culture du riz. Mais nul besoin de submerger les terres avec de l'eau salée pour les rendre impropre à la culture, l'eau salée envahie les terres par le dessous quand le niveau monte. C'est exactement ce qui se produit aussi en Floride, les puits sont de plus en plus contaminées par de l'eau salée impropre à la culture tout comme à la consommation.

À titre d'exemple des coût attendus, pensez à toute la réorganisation nécessaire des ports de toutes les grandes villes du monde. C'est un gigantesque problème d’infrastructure, un autre, auquel toutes les marines militaires du monde devront aussi faire face sans savoir au juste à quelle vitesse ni quel niveau atteindront les océans dans seulement 40 ou 50 ans ; sans oublier toutes ces routes qui longent les côtes et qui seront éventuellement emportées. Qui va payer? Encore les générations suivantes... auront-elles de l'argent pour ça aussi ?

Il y a aussi la hausse des températures qui rendront certaines régions inhabitables, ou tout au moins impropres à la continuation ou l'élaboration d'une société ; les gens doivent pouvoir au minimum boire et manger. Ils fuiront ces régions aussi, mais pour aller où ?
Il fait déjà chaud en Afrique du Nord et la température y grimpe de façon agressive. Rendue à un certain niveau de réchauffement au cours de ce siècle, une partie de cette grande région deviendra inhabitable Dr. Johannes Lilieveld.
Cette carte montre les zones les plus vulnérables de l'Afrique dont les zones hachurées de rouge qui deviendront impropres à l’habitation. Évidemment, cela aura aussi un impact dévastateur sur la faune et la flore de ces régions...
Merci à Robert Scribbler pour son accord donné à l'utilisation d'images depuis son excellent blogue
Déjà 5 millions de Californiens ont quitté (article en Anglais) cet état qui est aux prises avec de sévères sécheresses. Ce sont principalement les pauvres qui quittent car les fermes produisent de moins en moins à cause de la sécheresse et leur main-d'oeuvre n'est plus nécessaire. Il y a aussi plusieurs petits villages qui se vident de leurs habitants à cause du manque d'eau, (certains de ces villages n'ont plus d'eau courante) ou ont été ravagés, sinon incommodés et inquiétés, par les nombreux feux de forêts. En plus, la survie dans les grandes villes est maintenant quasi impossible pour les pauvres.


     L'épuisement de la vie océanique


À elle seule, la surpêche aura épuisé les océans vers l'an 2048 (article en Français et celui-ci en Anglais). Mais il y d'autres problèmes qui menacent la survie dans les océans, principalement l'acidification et la hausse des températures qui entraîne la désoxygénation des océans. Les effets de l'acidification sur la vie marine sont certainement multiples, mais nous en connaissons déjà des conséquences.

Premièrement, l'acidification rend difficile la formation des carapaces de mollusques (exosquelette) de Carbonate de calcium : Wikipedia Fr que ces créatures fabriquent pour se protéger. Même les plus petites créatures comme le zooplancton (animal) et le phytoplancton (végétal) en sont affectés ; on estime que la masse de phytoplancton a diminué de 40 % depuis 1950 par l'effet combiné du réchauffement et de l'acidification des océans (article en Anglais et étude en Anglais). On estime qu'à lui seul, le phytoplancton produit de 60% à 75% de l'oxygène qu'on retrouve dans notre biosphère.

À cause de nos émissions de CO2 donc, les océans sont en moyenne 30 % plus acides (étude en Anglais). Une autre étude montre que certaines espèces de poissons modifient leurs comportements dans de l'eau plus acide ; ils perdent la crainte de leurs prédateurs (étude en Anglais) et leurs comportements reproducteurs sont aussi modifiés (étude en Anglais). Plusieurs autres recherches sont évidemment en cours, il faut savoir comment les créatures sont affectées si on veut faire des plans d'intervention, ou au moins saisir l'ampleur du problème. Nous ne savons pas comment désacidifier les océans, les scientifiques explorent bien quelques pistes, mais les océans recouvrent 70 % de la surface du globe et même si on découvre une solution, l'ampleur de la tâche sera presque certainement insurmontable.
NOTE : nous savons déjà que notre environnement pollué chimiquement réduit notre fécondité et que certains contaminants chimiques, plus le mercure et le plomb sont des neurotoxiques, c'est-à-dire qui affectent nos comportements, nos humeurs et inhibent nos capacités cognitives et causent d'autres maladies dont le Parkinson et des cancers.

Résultats d'une recherche avec "comment la pollution chimique nous affecte?" Ça devrait vous mettre sur des pistes et ne manquez de vous informer aussi sur les

"perturbateurs endocriniens".
Nous savons aussi que l'acidification et le réchauffement des océans fragilisent et détruisent les très importants récifs coralliens qui sont en quelque sorte les "pouponnières" et les "écoles" des jeunes poissons de très nombreuses espèces. Comparativement, c'est comme si nous perdions toutes nos rivières et tous nos lacs...

La désoxygénation des océans (dont on a parlé pour la première fois à la COP22 en novembre 2016) due au réchauffement et aux ruissellements d'engrais agricoles est une très sérieuse menace : c'est ce qui cause les zones mortes qui tuent.

Un petit peu de mathématique Arctique
À mesure que la glace océanique se réchauffe, 2,06 J/g (Joules par gramme) sert à faire grimper la température du gramme de glace de 1°C.
Pendant que la glace fond, toute l'énergie (334 J/g) sert à transformer la glace en eau dont la température demeure à 0°C.
Une fois que toute la glace est fondue, toute l'énergie va ensuite augmenter la température de l'eau au taux de 4,18 J/g pour chaque degré Celsius.

En conclusion,
La quantité d'énergie absorbée par de la glace pour fondre, vaut autant que pour chauffer une masse d'eau équivalente de zéro à 80° Celsius.
Ces zones mortes ne contiennent plus, ou pas assez, d’oxygène, dissous, ce qui suffoque toutes les créatures marines et est une raison pour laquelle les poissons et les calmars et d'autres meurent souvent par milliers ou dizaines de milliers. Mais ce ne sont pas tous les poissons qui meurent à cause de zones mortes, plusieurs meurent aussi d'intoxication aux algues toxiques, du stress dû au bruit, de maladies plus fréquentes dans une eau plus chaude, d'autres meurent de faim, de pollution...

Ceux-ci sont morts une semaine après la très forte explosion de l'usine de produits chimiques à Tianjin en Chine ; ils sont fort probablement mort des suites d'une intoxication chimique.
Crédit image ABC News
On prévoit qu'à compter de 2030 à 2040la majorité des océans sera compoe de zones mortes (étude en Anglais).  Ça représente donc  36% de la surface de la planète.

Ces zones mortes, sont par surcroît propices à la prolifération de bactéries qui produisent du sulfure d'hydrogène, un gaz mortel même à faible concentration (200ppm) qu'on a surnommé "la grande faucheuse" à cause de son rôle prépondérant dans des extinctions massives précédentes. Le sulfure d'hydrogène (H2S ou hydrogène sulfurée) tue déjà des milliers de créatures marines, des oiseaux et a tué un humain et très probablement 36 sangliers au même endroit en France.

Ça devrait prendre encore un certain temps avant que l'atmosphère soit plus ou moins saturée d’hydrogène sulfureux.
Joggeur décédé en Bretagne : intoxication au sulfure d’hydrogène confirmée.
Les zones mortes se produisent aussi dans des lacs d'eau douce.
AVERTISSEMENT : Si vous sentez une odeur sulfureuse, quittez les lieux immédiatement et avertissez les autorités.
Le long de la côte Namibienne, la NASA a remarqué de grandes surfaces qui émettaient du sulfure d'hydrogène qu'on sent sans équivoque sur les plages. Voyez les zones vertes, ce sont de gigantesques colonies de bactéries émettrices de sulfure d'hydrogène.
Source : NASA
Le réchauffement et le ruissellement agricole causent aussi les éclosions d'algues toxiques de plus en plus vastes et fréquentes et qui sont souvent mortelles chez les animaux marins (parfois chez les humains : 8 morts l'an dernier en Orégon) en plus de causer des pertes économiques importantes, notamment chez les ostréiculteurs (cultivateurs d'huîtres) et de moules ainsi que pour tous les pêcheurs de la région.
Si les océans meurent, nous mourrons. Paul Watson, Sea Shepherds

     Les Inconnues


Nous ne savons pas exactement ce que nous allons faire pour la lutte au réchauffement climatique, mais nous savons que nous sommes loin d'en faire assez. Nous ne savons même pas si les promesses de réduction de CO2 faites lors de la COP21 seront respectées ; aucun mécanisme de contrôle : ni incitatif à la réussite ni pénalité à l'échec ; ce sont comme des promesses d'ivrognes. On a fait de jolies photos dans le but de nous faire croire qu'ils ont la situation sous contrôle ; ce n'est qu'illusion, ou du marketing... (selon l'avis de plusieurs, et du mien).

D'ailleurs, ces promesses nous garantissent 4°C de réchauffement, c'est très loin du 1,5°C ou du 2°C qu'on ne devrait pas dépasser selon ces mêmes personnes. Nous sommes déjà à 1,2°C  et des poussières de réchauffement, 1,5°C si on mesure sur la base de 1750 et ça s'accélère... En ce sens, la COP21 (et les 20 autres COP) est un échec retentissant.

Désolé, mais je désespère de nos politiciens qui d'un côté parlent de réduction des GES, et de l'autre, accordent des permis pour l'exploration pétrolière et des pipelines fortement contestés.

Allons-nous pouvoir inventer et mettre en place la technologie nécessaire pour retirer au moins les 33 tonnes de CO2 que nous émettons annuellement ? Avez-vous une idée de l'ampleur de la tâche ? Ça ressemble à mission totalement impossible, c'est une fabulation du GIEC pour tenter de faire croire qu'on peut continuer à émettre autant de CO2 que possible (le concept du budget carbone). C'est pour cette raison qu'on dit que "les prévisions survivables du GIEC sont basées sur de la science fiction.
 
Nous ne savons pas à quelle vitesse nous allons atteindre les 6°C fatidiques (extinction massive accélérée) car ça dépend de quelques facteurs dont le méthane de l'Arctique si jamais ce dernier s'échappait en grande quantité comme le craignent plusieurs.Nous savons que si seulement 15 gigatonnes s’échappaient d'ici 10 ans, que cela ferait rapidement doubler le réchauffement causé jusqu'à maintenant par les autres GES.

Nous savons que 50 mégatonnes de méthane risquent de s'échapper du fond de l’Arctique, plus spécifiquement le long de la Sibérie orientale à n'importe quel moment, ils sont en "équilibre instable". Mais certains scientifiques disent que le méthane ne s'échappera que lentement... Pourtant, on voit encore les traces des cratères desquels du méthane s'est échappé en masse dans le passé et même lors d'extinctions massives auxquelles le méthane a presque certainement contribué..

Ces cratères sous-marins dans la mer de Barents en Arctique sont les empreintes laissées par du méthane qui s'est échappé abruptement  du fond sous-marin au cours de la dernière déglaciation (comprendre réchauffement climatique), il y a environ 15 000 ans.
Ces cratères atteignent un km de diamètre. la couleur indique la profondeur et violet représente environ 36 mètres de profondeur.
Source : Centre for Arctic Gas Hydrate,Environment and Climate

      Extinction Massive, comment sera "la fin"...


Si vous ne le saviez pas, nous sommes en pleine période d'extinction massive (article en Français) et si on fait une recherche en Anglais, il y a une panoplie d'articles, d'études scientifiques et de vidéos qui en parlent en long et en large. Comme j'ai expliqué au début, nous menons une guerre sur 4 fronts contre notre biosphère, le système qui maintient la Vie et qui lui a permis d'évoluer jusqu'à ce jour. 

Le terme extinction nous rappelle la simple extinction des lumières mais une extinction massive est synonyme de douleurs, de souffrances, de pestes et de maladies, de soif, de faim, de violence et d'une profonde désespérance.

Nous pleurons la disparition des espèces en voie de disparition, mais détournons les yeux sur les causes de la destruction de la Terre. Les 7 crimes que nous commettons contre notre planète : (article en Anglais).

D'un autre côté, des individus protègent les espèces menacées, des gens se battent pour leurs survies et pas seulement les Sea Shepherds pour qui j'ai beaucoup de respect ; ça donne espoir, mais ça doit surtout donner un exemple, propager le goût de vivre, de défendre, de survivre, de se battre pour la vie mais sans rien faire exploser. Nous allons doubler le taux de CO2 de notre atmosphère du début de l'ère industrielle en moins de 250 ans ! Jamais la Vie n'aura le temps de s'adapter.

Un article (en Français) à lire : Biodiversité : tous les indicateurs sont au rouge.
Aussi à lire, mais en Anglais. Et celui-ci, encore en Anglais

Plus nous ferons d'efforts de réduction de nos émissions de GES, et plus nous ferons de recherches pour comprendre comment retirer le CO2 de notre atmosphère le plus efficacement et le plus tôt possible, plus nous aurons des politiques à grande échelle pour passer aux énergies renouvelables le plus tôt possible, plus nous allons dépolluer et décontaminer et plus nous aurons de chances de na pas disparaître dans l'extinction massive que nous engendrons à chaque jour, à chaque fois que nous consommons inutilement, à chaque fois que nous ne pensons pas d'abord à la Vie… 

L’extinction massive des coraux marque les premiers signes de la fin de la vie dans les océans.

Nos choix individuels sont ce qu'il y a de plus d'impact, c'est nous qui soutenons les grands pollueurs. Faisons de meilleurs choix, nous avons le choix.


     L'écroulement final de la civilisation et l'abandon des réacteurs nucléaires
Si nous faisons des prévisions en ce qui concerne l'avenir, c'est afin de nous aider à prendre de meilleures décisions aujourd’hui. Signé : Le Gros Bon Sens.
Ceci n'est pas de la science, c'est principalement de la conjecture, mais pas la mienne. L'idée principale, c'est que quand le monde va commencer à manquer de nourriture et que l'argent aura perdu sa valeur, combien de gens iront encore au boulot, même dans des réacteurs nucléaires, au lieu de tenter de survivre ?

Ce sera un monde très difficile et qui deviendra de plus en plus hostile à cause des changements climatiques de plus en plus abrupts et carrément chaotiques avec une météo aux amplitudes jamais vues et absolument inimaginables.

La civilisation s'écroulera d'abord à cause des famines qu'aura engendrées un climat de plus en plus chaotique et de l'instabilité sociale qui en résultera, et peut-être aussi à cause de guerres comme certains le laissent entrevoir.

Nous verrons, c'est-à-dire les plus jeunes et ceux des prochaines générations, des pluies semblables à des chutes, des tempêtes maritimes accompagnées de vagues de 25 à 30 mètres (il y en a déjà eu dans le passé pas si lointain), des vents plus forts et fréquents qui sèmeront destruction et alimenteront aussi des feux de forêts d'une ampleur inimaginable ; des cyclones assez puissants pour raser les plus grandes villes ou les plus grandes îles, ou des averses de grêle capables d'ensevelir des maisons...

Nous remarquons  déjà qu'au fil des décennies, et donc de la hausse des températures, que les événements météo augmentent sinon en nombre, certainement en intensité. Allez le demander aux assureurs...

Coût global en milliards de dollars liés à des événements météo
Source : Weather Underground

Certains, dont moi-même, croient qu'il survivra des humains pendant un bout, des humains terrés, assoiffés, affamés, malades et possiblement cannibales… Mais le pire du réchauffement climatique durera des dizaines de millénaires rendant utopique la survie de l'humanité à long terme.

Je serais surpris que l'espèce humaine survive plus de 100 ou 200 ans, mais d'autres parlent de quelques décennies tout au plus. Difficile à prévoir, c'est la première extinction massive, et certainement la dernière, à laquelle nous assistons.

Donc, lorsque la civilisation s'écroulera, plus ou moins lentement et par pans, ou par régions ; quand les gens n'iront plus au boulot car l'argent ne vaudra plus rien : ça ne se mange pas, ça ne désaltère pas. La nourriture devenant de plus en plus rare, le prix des aliments et autres biens essentiels sera prohibitif ; sur ce chemin, les gens échangeront éventuellement leur téléphone portable pour un pain, un fruit, et...

Si vous ne le savez pas, ça prend de 40 à 60 ans pour fermer et décontaminer un réacteur nucléaire selon les agences responsables (?) et les experts. C'est donc plus long à démanteler et à décontaminer qu'à construire, c'est aussi au moins aussi long que leur durée de vie qui est de 4 à 5 décennies et c'est aussi extrêmement coûteux. Comme on s'en doute, aucune somme n'a été réservée pour leur démantèlement qui se fera. tout comme la décarbonisation de notre atmosphère, aux frais des générations de payeurs de taxes du futur.


Question : à quel niveau se situera les océans dans 5 décennies ? Le GIEC a prévu un mètre pour l'an 2100, mais nous l'avons déjà vu, le GIEC n'aurait calculé que le gain en volume dû à l'expansion de l'eau car ils ne savaient pas comment évaluer la fonte de l'Antarctique et du Groenland. On parle maintenant de neuf mètres de hausse pour 2100 chez plusieurs scientifiques... et possiblement plus. À chaque article que je lis à ce sujet, c'est toujours la même rengaine : le niveau des océans monte, et montera, beaucoup plus vite que tout ce qu'on prévoyait il y a un seulement un an ou deux… Il est certainement très probable que le niveau des océans sera plus élevé de un à deux mètres pour 2050.


Presque tous ces réacteurs nucléaires sont évidemment situés très près du niveau de la mer (ou de grands cours d'eau) afin d'avoir accès à de l'eau en abondance pour permettre leur refroidissement. Ils disposent aussi d'une seule semaine de réserve de mazout pour alimenter les pompes servant au refroidissement... Une semaine sans électricité à cause du mauvais temps, j'ai vécu ça il y a quelques années et ce n'était même pas une tempête extraordinaire.


Imaginez maintenant une hausse rapide du niveau des océans combinée à de fortes vagues comme on en prévoit, ou des marées de tempêtes bien pire que celle de l'ouragan Sandy qui a été bien près de submerger le réacteur d'Indian Point à New York. Imaginez ceci pendant quelques secondes, un Fukushima en plein New York.

Imaginez aussi que le réseau de distribution électrique tombe en panne pour une semaine, ou plus ? Ce n'est pas parce qu'on n'a jamais vus ça que c'est impossible, loin de là. Nous entrons dans une ère de "jamais vu". À chaque désastre météo, il y a toujours quelqu'un qui dit "je n'avais jamais vu ça" ou "c'est inimaginable".


Donc, lorsque la société se sera écroulée et que les gens ne rentreront plus au boulot, ces réacteurs, certainement une partie d'entre eux, seront fort probablement laissés à eux-mêmes comme tout le reste ; il faut d'abord se trouver à manger. Les réacteurs seront éventuellement submergés et on peut entrevoir jusqu'à 400 "Fukushima" à l'horizon. Comment la Vie pourra-t-elle reprendre pied dans un monde radioactif?


C'est principalement le professeur Guy McPherson qui a parlé de cette idée vraiment pas dénuée de sens, et d'horreur. C'est un chercheur et biologiste qui se consacre à l'étude de notre extinction massive prochaine ; on le retrouve facilement sur You Tube, mais en Anglais évidemment… J'ai peine à croire ce qu'il prédit : l'extinction de l'humanité pour 2030. Ce n'est pas impossible, mais ça prendrait un enchaînement d'événements pas tous très probables. Disons que ça demeure une possibilité et ça devrait nous dire qu'il faut se débattre très fort, surtout contre les politiciens trop complaisants envers l'économie et pas assez envers la Vie.

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Nous le savons depuis longtemps, perdre une seule espèce a des répercussions sur l'ensemble de l'écosystème. Le phytoplancton est en voie de disparaître et il produit plus de la moitié de l’oxygène nécessaire à la vie et le reste du règne végétal terrestre décline rapidement. C'est comme les abeilles, on ne pourrait pas s'en passer.

85% du krill de l'Antarctique est disparu. C'est l'aliment de base de toute la chaîne alimentaire de l'Antarctique ; en plus des petits poissons, les pingouins et les baleines s'en nourrissent ainsi que l'homme qui en pêche des millions de tonnes par année, généralement pour nourrir ses animaux d'élevage ou de compagnie. Il y a même des "Krill Pills" (pilules de Krill) en Australie, une autre aberration...

Nous avons exterminé 90% des requins en 20 ans, ce qui permet aux poissons affaiblis et malades de survivre et ainsi de contaminer les autres poissons.

Avez-vous remarqué vous aussi, qu'il y a de moins en moins d'insectes? Pour terminer, je vous recommande cet excellent article en Français Enquête sur la Sixième Extinction

S.V.P Faites les bons choix. L'avenir est en péril!