Comment expliquer cette réalité au plus grand nombre?

Nous sommes la cause des Changements Climatiques, soyons la solution.
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samedi 18 juillet 2020

Les incroyables feux dans le cercle Arctique -- Emballement climatique?


Au cours des mois de juin 2019 et 2020, il y a eu plus de feux dans le cercle Arctique que le total de tous les mois de juin des 16 années précédentes.
Vidéo source en Anglais : Climate Change Scorching the Arctic (le réchauffement climatique embrase l'Arctique)
L'Arctique se réchauffe environ trois fois plus rapidement (source en Anglais) que la moyenne globale. Il n'est plus ce qu'il était il y a à peine 40 ans.
Anomalie de températures (°C) des mois de juin 2019 et 2020  comparé à la moyenne des juin de 1950 à 1980.
Source https://data.giss.nasa.gov/gistemp/maps/
Le Canada et l'Europe sont déjà à 2°C de réchauffement, comme bien d'autres régions...
Canada 2,3°C
Europe 2°C
C'est exceptionnel la rapidité du réchauffement que l'on observe dans l'Arctique, c'est en ligne avec les pires prévisions basées sur nos émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) et qui sont déterminés par notre consommation...
 «Quand le pire des scénarios est la routine habituelle»
RCP8.5 (en rouge) trajectoire courante de nos émissions de gaz à effet de serre
Quand vous voyez/entendez «émissions de carbone», ça veut dire CO2, CH4 (pas de suie sans feu)
Vague de chaleur sibérienne
Un autre nouveau record de chaleur, il a fait 38°C en Sibérie

La Presse : La canicule en Sibérie «presque impossible» sans le changement climatique --

La probabilité d'une telle vague de chaleur est de 1 sur 80 000.
Étude en Anglais, voire Table 4: Results of statistical analysis of Siberian region observations.

C'est donc virtuellement impossible sans prendre en compte le réchauffement global de cause humaine (anthropique), comme on ne peut pas gagner à la loto sans acheter de billet.
Nous avons acheté des milliers de gigatonnes de billets pour cette loto là.
La ligne d'arbres
«À cause du réchauffement climatique, il y a de plus en plus de végétation en Arctique»

On entend souvent dire que la ligne d'arbres progresse vers le nord. C'est vrai, mais pas partout. C'est un processus qui nous semble lent, mais qui est incroyablement rapide à l'échelle des temps géologique.

Le faible ensoleillement, la basse température et des sols pas très favorables expliquent cette apparente lenteur.
Les arbres y poussent très lentement. Celui qu'examine Boelman a environ 15 ans.
Photo via Kevin Krajick. Source en Anglais

Le sol dans le cercle Arctique
Oui, c'est du pergélisol (de plusieurs types)

Il est en voie de dégeler (non, ce n'est pas de la fonte) en émettant de plus en plus de gaz à effet de serre et amplifiant ainsi notre urgent problème de réchauffement global (qui induit les changements climatiques).

Mais parlons de ce qui y brûle, la végétation.
La toundra et la taïga sont principalement des zones de végétation.

La toundra est une tourbière (sol à très forte teneur en matière organique) qui se compacte à force de geler et dégeler en surface depuis quelques millions d'années (cycles glaciaires et saisons). Le réchauffement permet à plus de végétation (herbes, arbustes etc.) d'y pousser, mais les vagues de chaleur extrême les assèche rapidement.
La fumée blanche s’élève de la toundra en feu devant les montagnes Baird en Alaska en 2013. Photo : Western Arctic National Parklands. Source en Anglais
«Ce qui se passe en Arctique ne reste pas dans l'Arctique»
Une image satellite capture la fumée des feux de forêt de l’Alaska et du Canada qui descendent dans le Lower 48.Photo : NOAA

Il y a des arbres dans la taïga et comme dans la forêt Boréale, on y retrouve principalement des conifères capables de résister au gel (ils ne poussent qu'un à trois mois par an, selon leur latitude, espèce, sol et climat/météo).

Les feux
Le réchauffement climatique augmente aussi la probabilité de feux.

La végétation tend à s'assécher et s'enflamme plus facilement.
Et les feux accélèrent le réchauffement. C'est un feedback, un accélérateur qui auto-accélère...

Les orages croissants déclenchent les feux
Hausse des feux causés par la foudre dans l’Arctique alors que la région se réchauffe. 

Source en Anglais : Scientific American Lightning-Caused Fires Rise in Arctic as the Region Warms

«±80 % des incendies sur cette région sont causés par la foudre.»

Il y a environ 15 à 20 ans, je me souviens avoir vu lors d'un reportage, une entrevue de deux chasseurs Inuits qui avaient été témoins de leur premier orage estival, avec éclairs et tout. Ils savaient ce que c'était parce qu'ils avaient vu ça à la télé, mais pas plus... (mettez-vous à leur place dix secondes)

Dans cet article en Anglais, on y parle d'un rare orage sur la toundra survenue le 17 juin 2014. L'article continu...
... En 2007, un coup de foudre a déclenché un incendie de forêt, surnommé l’incendie de la rivière Anaktuvuk. L’incendie a duré des semaines, brûlant environ 400 miles carrés de toundra. L’incendie a rejeté environ deux millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Cette valeur dépasse la quantité de CO2 absorbée par la toundra arctique au cours des 25 dernières années.

Les feux zombies?
Un autre phénomène de plus en plus fréquent

C'est simplement un feu qui a continué de brûler dans le sol au cours de l'hiver et qui redémarre dès les premiers jours de printemps. Les hivers y sont de plus en plus courts, moins froid et les printemps hâtifs sont aussi plus chauds.
Et dans certaines régions, les précipitations ont tendance à diminuer.

La végétation morte qui recouvre le sol peut être très épaisse, plus de deux mètres en certains endroits, c'est ce qui permet à ces feux de couver très tout l'hiver.

Source en Anglais : The Rise of Zombie Fires (La montée des feux de zombies)

Et la forêt Boréale?
n'est elle aussi plus un puits (réserve, accumulateur) de carbone

Elle aussi devient émettrice de gaz à effet de serre à cause de l'ampleur des feux (et des vagues de chaleur) qui la dévastent. C'est à l'image  de ce qui se passe dans les forêts tropicales mentionnées dans ce ce long précédent article.

«La forêt boréale Canadienne devient source de gaz à effet de serre»

Source La Presse : «La forêt boréale Canadienne devient source de gaz à effet de serre»

Note : l'article ne mentionne pas que les arbres mourant de chaleur ou d'infestation d'insectes émettent aussi du CO2... Que les feux sont de plus en plus chaud, jusqu'au point de parfois stériliser le sol jusqu'au socle rocheux.


Et on s'en doutait bien...
Radio Canada : Le pergélisol est maintenant un émetteur de carbone

En terminant...
Répartition des stocks mondiaux de carbone organique dans les principales régions terrestres.

Brun = sol
Vert = végétation

La figure montre clairement que le sol capte plus de deux fois le carbone organique capturé par la végétation, à l’exception de la forêt tropicale, où un peu plus de carbone organique est contenu dans la végétation. Une grande partie des stocks de carbone organique de la forêt boréale et du pergélisol sont contenus dans les tourbières.
Source en Anglais https://esdac.jrc.ec.europa.eu/content/soil-atlas-northern-circumpolar-region

 Ce que dit l'Atlas Climatique du Canada : Les incendies de forêt et le changement climatique

Extrait : Quand il considère ce qui attend le Canada, Flannigan dit simplement « qu’il y aura beaucoup plus d’incendies dans l’avenir et nous ferions mieux de nous y habituer ». De plus en plus de Canadiens vivent, travaillent et jouent dans les forêts canadiennes. Cela signifie que davantage de personnes risquent d’être touchées par des incendies de plus en plus importants - même catastrophiques. « Est-ce que #FortMcMurray était un cas isolé ? » Flannigan dit en méditant « les cieux, non »

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En conclusion
les puits de carbone qu'étaient les sols et les forêts sont en voie de devenir des émetteurs de carbone (CO2, CH4 et suie) de plus en plus importants.


La suie (carbone noir) émise par ces incendies contribue au réchauffement, pollue, et accélère la fonte des surfaces gelées lorsqu'elle s'y dépose.
 
Dans ces conditions, le climat ne peut que se réchauffer à un rythme de plus en plus rapide avec les conséquences terribles que l'on peut facilement imaginer et qui commencent à peine à nous frapper... à moins qu'on prenne des mesures plutôt drastiques immédiatement = consommer moins et davantage supporter les actions et les groupes qui participent à la lutte.
 
La semaine dernière, j'ai lu et entendu quelques prévisions. Ça se résume à ceci : à 4°C de réchauffement global moyen :
on estime qu'au maximum, 1 milliard d'humains pourraient vivre, ou survivre, dans des conditions extrêmement difficiles (famines, conflits, météo souvent intenable, migration massive et effondrement de la biosphère (si ça ne se produit pas avant).
Sans l'ombre d'un doute, nous avons grand besoin de courage
Aimez la Vie, elle a grand besoin de force


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C'est écrit pour informer et
il faut en parler

lundi 19 juin 2017

Désolé pour le ralentissement...

Je ne parle pas du réchauffement climatique ; il s'accélère à une vitesse fulgurante.


Non, c'est moi qui ralentit la cadence, je n'ai pas le choix.


Ne vous en faites pas, c'est temporaire... et j'essaierai quand même d'écrire, mais ce sera lent.

Il y a une centaine d'articles sur ce blogue, lisez, relisez et repartagez les SVP.

     Merci

Passez un bel été et pensez à réduire votre empreinte écologique



Une chanson de circonstances...


jeudi 23 février 2017

Injustices Climatiques

J'écoute et je lis des spécialistes. Ce que je raconte ici ne vient principalement pas de moi, mais j'y adhère.
Commençons par rappeler que 50% des émissions de gaz à effet de serre sont produites par les 10% les plus riches de la population ; en bref, la majorité des Occidentaux : Nous. La Chine ne vient que de prendre le premier rang des émetteurs. Ils se mettent rapidement aux énergies renouvelables, mais c'est dû au mécontentement de la population prise dans le smog toxique.
Source : The Guardian
Le 10% suivant produit 50% des émissions restantes et ainsi de suite pour chaque tranche de 10% successive...

Les coraux, plantes et animaux n'ont pas accès à la justice ; mais s'ils organisaient quand même un recours collectif? Heureusement que le ridicule ne tue pas sinon nous serions tous morts depuis longtemps.
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On me dit souvent : "Ne t'en fais pas avec les changements climatiques, tu seras mort quand le pire passera..."

Ouais, on peut voir ça comme ça, mais je n'ai pas choisi ma date de naissance, j'aurais pu ne jamais naître ou venir au monde dans 25 ans. Vous avez choisi vous?

Par pur hasard, j'habite dans un pays riche et je suis donc plus à l'abri que tous ceux, beaucoup plus nombreux, venus au monde dans des pays pauvres. 

Je n'ai pas choisi la couleur de ma peau non-plus ; nous sommes tous le fruit du hasard et c'est possiblement le seul motif pour croire que nous sommes tous égaux car la couleur de notre peau, notre bagage génétique, le pays et les conditions sociales dans lesquelles nous sommes né(e)s et même notre sexe sont tous des sources d'inégalités.
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Nous savons où nous en sommes et où nous allons ; mais le chemin est inconnu. Comment avons-nous fait pour nous mener au bord du gouffre? Ç'a commencé il y a 10 000 ans...

En créant l'agriculture, nous avons mis en route deux machines infernales pour la biosphère ;

1- L'agriculture est basée sur l'invasion, le dérangement, le dérèglement d'un écosystème.
On défriche, on laboure, on intoxique l'eau et les sols pour produire plus pour nourrir plus de personnes ; cela provoque l'assèchement des sols et il faut donc y amener de l'eau, ce qui dérègle un autre écosystème ; c'est une cascade de catastrophes sans fin pour les écosystèmes.

La destruction des écosystèmes est la cause principale de l'extinction d'espèces à notre époque. Les estimations varient, mais à chaque jour, 100 à 200 espèces disparaissent... pour toujours. J'y pense souvent à ces espèces "disparues pour toujours de l'Univers" avant de m'endormir...
2- Les inégalités sociales se sont pointées à cause de l'agriculture.
En étudiant toutes les cités antiques où l'agriculture a débuté, les archéologues ont constaté le même scénario : il y a toujours une plus grosse maison rattachée à un grenier qui contenait les réserves : une maison de riches. Ce sont eux qui contrôlaient la nourriture et fort possiblement d'autres ressources ainsi que la politique et la religion qui étaient indissociables à cette époque.
La classe dominante était née... À cette lointaine époque, la classe dominante devait représenter 1% de la population ; ça ne vous rappelle pas quelque chose?
Les forêts nous précèdent et nous laissons des déserts derrière nous.
L'agriculture nous a permis la croissance exponentielle de la population. Nous sommes 7,5 milliards d'humains à ce moment critique de notre courte histoire...
Pour aider à comprendre la valeur de ce nombre,
1 milliard de secondes = 31 ans et 7 mois.


http://jo-kheops.skyrock.com/3008356865-Croissance-demographique-souhaitable-article-tres-long-mais-a-lire-de.html
Puisque nous sommes dans les gros chiffres, Bill Gates a une fortune évaluée à 79.3 milliards de $ US comme on le constate sur la liste des personnes les plus riches sur Wikipédia FR.
Pas de liste des personnes les plus heureuses, mais ce ne sont certainement pas les mêmes...
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La transition de chasseur-cueilleur à la vie agricole n'a pas été sans conséquences pour nous non plus : sédentarité, nourriture moins adaptée à notre antique biologie héritée de nos ancêtres, perte du contact avec la nature qui nous faisait nous interroger au lieu de travailler toute la journée, l'échine courbée... Tout ça a dû aussi avoir des conséquences sur notre psychologie et nos comportements ; ça doit avoir provoqué des dérèglements...
Les gens se comportent  maintenant en troupeau ; ils ont toujours un oeil sur leurs voisins pour voir si leurs propres comportements sont "normaux".
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Déjà, des gens doivent quitter leur lieu de résidence à cause des changements climatiques que ce soit dans l'Arctique, sur certaines îles basses du Pacifique, le long des rivages sur les continents ou même en pleine ville suite à de véritables déluges.
Japon 2015, suite à des pluies diluviennes. Si on regarde de près, on voit des gens sur les balcons et dans les maisons... Ça pourrait être moi.
Les résidents du village eskimo d'Inupiat ont pris la décision de déménager leur village pourtant établi à cet endroit depuis des siècles. Mais pourront-ils payer ce déménagement? Qui devrait payer? Qu'ont-ils fait pour contribuer au réchauffement global et mériter ceci?
Source en Anglais
La situation sur les îles basses du Pacifique ressemble déjà à ceci...
Source à lire : Outremers 360°

Bangladesh : quand le sol disparaît sous l'eau. Source en Anglais :
Report: Climate change may pose threat to economic growth

Le très lourd fardeau que nous léguons aux jeunes

Cet article antérieur est inspiré d'une des vidéos du "Yoda du Climat", le très célèbre James Hansen et dans laquelle il explique qu'en plus de les précipiter dans un monde au climat de plus en plus impropre à la survie, que les générations de demain devront dépenser des sommes incommensurables pour tenter de rétablir un climat propre à la survie.

Mais c'est nous, les générations actuelles, qui devrions au moins commencer à prendre conscience de l'importance et de l'urgence de la situation et à tenter d'éviter l’emballement climatique  autrement qu'avec des voeux pieux...

Ce sont des gestes concrets qu'il nous faut poser. Nous devons absolument restreindre notre consommation, source des gaz à effet de serre et de la pollution qui nous tue.  En inde, 2 personnes à la minute meurent directement des causes de la pollution atmosphérique, source.

Nous devons nous battre contre nos institutions, nos gouvernements pour les forcer à poser des actes pour le bien de tous et non seulement pour le 1% le plus fortuné, c'est-à-dire les propriétaires des grandes corporations qui font des milliards sans se soucier du reste de la populace ni de notre mince biosphère. Pour les mêmes raisons, nous devons nous battre contre nous-mêmes, contre notre pulsion consumériste qui n'apporte qu'une satisfaction éphémère, comme toutes les dépendances..
Je ne sais pas comment au juste sera le futur, mais j'imagine d'abord des gens appauvris qui devront possiblement payer cher pour de l'eau décontaminée, pour de l'air qui soit respirable, pour de la nourriture raréfiée, pour soigner les maladies plus nombreuses ; une sorte d’âge sombre et dystopien dans lequel les conflits de toutes tailles occuperont la plupart des gens la plupart du temps... Mais ça pourrait être encore bien pire...

Si un jour les humains du futur, s'il en reste, découvrent le moyen de voyager vers le passé, ils vont venir nous botter le postérieur. Mais si le voyage vers le passé était possible, nos postérieurs seraient déjà meurtris :-)
Le futur commence aujourd'hui, à nous de le changer, à nous de résister, surtout à nous-même.
Un nouveau jour se lève, ce qui nous brouille la conscience se dissipe ; le futur commence maintenant. Quels seront mes choix et mes actions pour tenter de protéger la Vie?

samedi 21 janvier 2017

Le taux d'oxygène dans notre atmosphère diminue


Notre planète est un vaisseau spatial avec tous les systèmes nécessaires à la survie, à la Vie. La Terre orbite autour du soleil à 30km/seconde (108,000 km/h) et notre soleil orbite autour de la Voie Lactée à 230 km/s (828,000 km/h).

Station spatiale à planète Terre : vos générateurs d'oxygène tombent en panne.

Remerciements à la NASA

     Nos sources d'oxygène


Nous en avons deux, la végétation terrestre et la végétation aquatique. J'ai entendu quelques chiffres différents, mais en gros, le phytoplancton (plantes microscopiques vivant dans l'eau) produit entre 50% et 75% de l'oxygène essentiel pour la Vie sur Terre (et dans l'eau).

Les végétaux capturent le CO2 et grâce à la photosynthèse produisent l’oxygène en retour. On devrait apprendre ceci à la petite école.

Le phytoplancton regroupe des milliers d'espèces et constitue à lui seul environ 50 % de la matière organique (biomasse) produite sur Terre. Sa durée de vie est courte mais il se reproduit rapidement et en très grand nombre. Son cycle de vie court et sa masse prodigieuse en font un excellent puits de carbone. La géo-ingénierie étudie la possibilité de favoriser les éclosions de phytoplancton afin d'absorber plus de CO2.
Éclosion de phytoplancton au large de l'Islande. Source NASA
En plus de produire la plus importante part de l'oxygène essentielle à la vie, le phytoplancton est la base absolue de la chaîne alimentaire océanique. Impossible de trouver un organisme plus essentiel à la Vie.

Autre point important, le phytoplancton capture du CO2 et s'il y en a moins... vous devinez la suite. 

     La végétation terrestre


On l'a vu dans des articles antérieurs, la végétation terrestre commence à mourir ; elle capture donc moins de CO2 et en émet  dans des régions de l'Amazonie et de l'Afrique de l'Ouest, on s'attend évidemment à ce que ce phénomène continue de s'étendre.

Selon de récents rapports préliminaires, les forêts boréales commencent elles aussi à être mal en point et contrairement à ce qu'on tentait de nous faire croire, le réchauffement et l'augmentation du taux de CO2 ne favorisent en rien la croissance des forêts boréales, et avec le réchauffement qui s'accentue sévèrement dans les régions arctiques ; tous ces arbres commencent à dépérir. Source en Anglais.

Pour rester dans la forêt boréale, une nouvelle étude démontre que les feux de forêts qui se produisent dans la région des plaines du Yukon en Alaska (en rouge sur l'image) font de cette région une source de carbone exportée vers l'atmosphère. C'est inquiétant car les forêts semblables contiennent environ un tiers de toutes les réserves de carbone terrestre. Article source en Anglais.
La région de l'Alaska à laquelle l'étude fait référence (Yukon flats).

     L'oxygène de source maritime


Mais dans les océans, la situation est encore plus grave. 40% du phytoplancton a disparu depuis les années 1950, principalement à cause de l'acidification des océans dont la cause est la même que le réchauffement climatique, nos émissions de CO2.

Le CO2 rend l'eau plus acide ce qui acidifie évidemment les sols à et dans une proportion plus importante, les océans. Des variétés de phytoplanctons et de zooplanctons se composent une carapace comme les huîtres et autres crustacés.
Carapace endommagée par l'acidification. Photo provenant
d'une étude de la Royal Society of London
Cette carapace est du carbonate de calcium, substance qui a tendance à se désagréger dans l'eau plus acide comme on le voit sur la photo ci-haut. Les huîtres, moules et autres crustacés font face au même problème ; leurs carapaces se désagrègent et/ou sont plus difficiles à former, surtout lorsqu'ils sont jeunes.

     Et le taux d'oxygène de notre atmosphère baisse?

Oui, mais lentement pour le moment. D'un autre point de vue, le taux d'oxygène atmosphérique devrait augmenter car l'eau de plus en plus chaude contient moins d'oxygène et celle-ci migre obligatoirement vers notre atmosphère.

Enfin, quand je dis lentement, le taux d'oxygène décroît 4 à 5 fois plus vite que le taux de CO2 augmente...
Diminution du taux d'oxygène selon un instrument de mesure situé sur la côte Ouest des États-Unis. Source : http://scrippso2.ucsd.edu/

Instrument de mesure identique situé au large de l’Australie.
Source : http://scrippso2.ucsd.edu/
NOTE : le graphique en forme d'escalier représente la différence entre la saison au cours de laquelle l'oxygène (O2) est produite (l'été vers le haut) et l'hiver (en bas). Nous perdons annuellement 19 molécules d'oxygène pour chaque million de molécules d'oxygène ; soit 19 ppm alors que le taux de CO2 ne grimpe que de 4ppm par an. Il y a 21% d'oxygène dans notre atmosphère, mais 0,04% de CO2. Bien qu’apparemment minime, le CO2 ne devrait composer plus de 0,028% de notre atmosphère ; c'est l'équivalent du venin, un tout petit peu suffit...

La principale cause de la diminution du taux d'oxygène est que nous en brûlons beaucoup avec nos combustibles fossiles ; il ne pourrait évidemment pas y avoir de combustion sans oxygène. Donc, nous le brûlons pour émettre du CO2 ; c'est un peu comme de brûler la chandelle par les 2 bouts...

Évidemment, la perte du phytoplancton laisse présager que la Vie sur Terre va éventuellement suffoquer. Dans ses conférences (et ses recherches), Peter Ward, spécialiste des extinctions massives affirme que la disparition de la majorité de l'oxygène fait partie du processus des extinctions massives causées par un réchauffement du climat.

Quel avenir? Pas d'environnement = pas d'économie + pas de vie.
Évidemment, la perte de phytoplancton et de végétation terrestre contribue aussi à la diminution du taux d'oxygène. Et comme le reste de tous les aspects du réchauffement climatique, ça va s'accélérer puisque nous ne faisons rien de significatif pour résoudre ces problèmes. Parler ou écrire ne suffit pas.

Failing phytoplankton, failing oxygen: Global warming disaster could suffocate life on planet Earth (Déclin du phytoplancton, déclin de l'oxygène : le réchauffement global pourrait suffoquer la Vie sur terre), étude en Anglais.

     De O2 à O3

L'oxygène dont la vie a tant besoin est moléculaire (O2), ça veut dire qu'il est fait de 2 atomes d'oxygène. Mais il y a aussi l'O3, l'ozone. Bon, nous avons tous entendu parler de la couche d'ozone qui se situe dans la stratosphère, soit de 20 à 40 km d'altitude. Mais il y a aussi de l'ozone en basse atmosphère (troposphère) qui est un polluant plutôt nocif, particulièrement pour les voies respiratoires. Gare au smog, il contient évidemment de l'ozone. Il a aussi un impact négatif sur la végétation.

La majorité de l'ozone troposphérique se forme lorsque de l'oxyde d'azote (NOx), du monoxyde de carbone (CO) et des composés organiques volatiles (VOC) tel le xylène réagissent dans l'atmosphère sous l'action de la lumière solaire.
Smog à Mexico en mars 2016. Niveau d'ozone deux fois supérieur à la limite dite sécuritaire.

Les échappements des véhicules automobiles, les émissions industrielles et les solvants chimiques sont les principales sources d'ozone. La combustion du bois dégage aussi de l'ozone. Il faut aussi ajouter que les imprimantes et photocopieurs laser dégagent souvent de l'ozone, prudence et pensez à aérer... Article source en Anglais. 

     De la chaux pour tamponner le pH des eaux ?

Selon Wikipédia : une variante ou un complément consisterait à injecter une énorme quantité de chaux dans les eaux douces et marines, tapisser le sol des océans de calcaire pour éviter une trop grande variation du pH de l'eau vers l'acidification, synonyme de destruction des coraux et de l'écosystème marin. Les océans éviteraient ainsi l'acidification et seraient à même de continuer à capturer le CO2. Un inconvénient serait la destruction des espèces qui ont besoin d'un pH acide pour vivre.
Les océans représentent 70% de la superficie du globe ; j'ai l'impression que ça prendrait vraiment beaucoup de chaux et de roches calcaires... et d'argent bien sûr.

On parle dans cet article en Anglais de répandre un certain type de roche (de l'olivine) le long des côtes pour désacidifier les océans mais... il y a beaucoup d'océans et l'article commence avec une fausse information ; les océans sont plus acides de 30% par rapport à 1950 et non pas de 25% par rapport à l'ère préindustrielle comme ils le prétendent. Aussi, je n'ai pas trouvé de littérature véritablement scientifique à ce sujet. Même retirer du CO2 de notre atmosphère ne rendrait pas les océans moins acides, mais cela préviendrait plus d'acidification.

Il y a aussi une limite à l'acidification des océans, trop de CO2 ne rendra jamais les océans aussi acides que du jus de citron, heureusement. Mais la vie marine supporte déjà mal le taux d'acidification actuel.

     Fausses informations

Au départ, je voulais vous traduire cet article provenant de "Eco Watch" ; site que je croyais sérieux. Mais j'ai vite réalisé que leur article était utopiste et très mal informé. En fait, ça ressemble à s'y méprendre à du "green washing" (écoblanchiment). Cependant, il est important de rappeler que les sols et les océans ont été exclus des discussions lors de la COP21 (et des 20 COP précédentes).

Premier point, l'article blâme les écoulements agricoles pour l'acidification des océans, mais l'acidification des océans est bel et bien causée par nos émissions de CO2 qui transforme peu à peu l'eau en acide carbonique. Les eaux de ruissellement agricole sont en partie responsables de la formation de zones mortes (c'est-à-dire sans oxygène dissout) car cela cause des éclosions massives d'algues qui en mourant, tombent au fond où des bactérie les décomposent en utilisant tout l'oxygène environnant. La cause principale de ces "zones mortes" est cependant due au réchauffement des océans : l'eau chaude contient moins d'oxygène.

Carte qui montre l'emplacement des zones mortes et mourantes. Si presque toutes ces zones sont près des côtes, c'est que les eaux plus chaudes se retrouvent généralement le long des côtes et le ruissellement agricole y favorise la croissance et la multiplication de ces zones.
Ajouter une légende

Ensuite, ils prétendent que :
"l'agriculture régénérative" qui décrit des techniques agricoles et de pâturages qui, entre autres bénéfices, inversent les changements climatiques en restaurant les sols et leur biodiversité — résultant en une réduction du CO2 atmosphérique tout en améliorant le cycle de l'eau...

Je n'ai rien contre une refonte de nos techniques agricoles, bien au contraire et c'est même très urgent. Mais que cela puisse inverser les changements climatiques, c'est du rêve. Dans le meilleur des cas et en supposant que ces techniques soient implantées massivement, cela ne pourrait avoir qu'un impact bénéfique relativement mineur sur le réchauffement climatique ; il y a beaucoup trop de CO2 et autres gaz à effet de serre à retirer de notre atmosphère et nous ne savons pas encore comment.

Ils poursuivent :
La bonne nouvelle est que nous pouvons aider à guérir nos océans acides, atténuer la météo erratique et produire une nourriture abondante en se concentrant sur la séquestration (du CO2) dans les sols (ce qui par surcroît améliore non seulement la qualité des sols mais aussi la capacité de rétention de l'eau) sur les terres agricoles et forestières.

Pour ce qui est d'être bénéfique pour les sols, la permaculture semble l'approche la plus prometteuse, mais je ne sais même pas à quoi ils font référence dans cet article, on dirait de la pub vide de sens...

     Une surprise

On tombe sur toutes sortes de recherches en faisant ce que je fais. Bon, nous savons que le phytoplancton est une plante microscopique et unicellulaire mais surprise : on a observé un comportement pour éviter un prédateur de la part d'un phytoplancton.

Je vous laisse le lien de l'article en Anglais, c'est un phénomène des plus inattendus et fascinants : Marine plants can flee to avoid predators: First observation of predator avoidance behavior by phytoplankton.


Il y aura encore suffisamment d'oxygène pour de nombreuses années bien que plusieurs autres dangers nous guettent d'ici là, mais chacun des choix se consommation que nous faisons a un impact sur d'autres humains et sur la capacité de la terre a supporter la Vie ; la balle est dans votre camp.

mardi 23 août 2016

C'est Quoi Les Changements Climatiques Abrupts?

Par changement climatique abrupt, on entend un changement dans le système climatique qui s'opère sur quelques années, environ une ou deux décennies au maximum.

Bien sur, la démarcation entre changements climatiques et changements climatiques abrupts est floue ; c'est une question d'interprétation et de jugement.

Vous avez dit changements climatiques abrupts?

     Quels types d'événements sont considérés?

Une hausse abrupte du changement du niveau des océans, causé par le bris d'un immense glacier comme cela risque de se produire en Antarctique de l'Ouest plus prochainement que dans l'Est. On parle de quelques dizaines de centimètres à un mètre et quelques qui pourrait s'ajouter au niveau global des océans en "peu de temps" ; une hausse significative venant de la péninsule Ouest de l'Antarctique pourrait même être subite.
Le très imposant glacier Toten dans l'Est de l'Antarctique, dont la fonte est plus lente que dans l'Ouest peut lui aussi nous apporter 3 mètres de hausse en peu de temps, s'il glisse et tombe dans l'océan

L'arrêt du courant nommé "Circulation thermohaline" (dont fait partie le Gulf Stream aurait un fort impact négatif presque instantané sur la vie marine et aussi sur le climat. Cela ferait en sorte que certains pays du Nord de l'Europe se réchaufferaient moins rapidement. Cela causerait aussi un reflux du Gulf Stream et ferait monter de façon significative le niveau de l'eau le long de la côte Est américaine.
L'eau de fonte du Groenland se répand sur la trajectoire du Gulf Stream. C'est ce qui explique que le Gulf Stream refoule et fait monter le niveau le long de la côte Est Américaine
Un volcan suffisamment important peut causer un rapide refroidissement climatique comme en 1816. En avril 1815, le Tambora situé en Indonésie entre en éruption. C'est l'éruption la plus importante de l'histoire humaine et qui a projeté 150 km3 de cendres dans la stratosphère qui a ensuite fait plusieurs fois le tour de la Terre pour finalement se répartir dans l'atmosphère. Cela a eu pour effet un blocage des rayons solaires, plus précisément réfléchissant ainsi une grande partie du rayonnement solaire vers l'espace. Tout l'hémisphère Nord a connu un refroidissement important en 1816 qu'on surnomme "l'année sans été". Des centaines de milliers de personnes en sont mortes car l'agriculture s'était écroulée par manque de soleil et les températures trop froides. Notez que c'est encore des centaines ou des milliers de fois moins important que le serait une éruption du Yellowstone, ou de l'un des cinq autres supervolcans connus.

      Voici un excellent documentaire qui relate ces événements.


Supposons que l'économie s'écroule en quelques années suite à trop de dommages et de famines liés aux changements climatiques comme cela sera presque inévitablement le cas. Toute notre activité génère beaucoup de poussières qui provoquent un rafraîchissement (effet nommé "global dimming" (assombrissement global) en Anglais) car elles réfléchissent vers l'espace une certaine quantité du rayonnement solaire. Mais avec une activité économique très réduite cette poussière retomberait rapidement au sol et on verrait la température moyenne globale grimper de 1,5°C à 2°C en quelques semaines à peine. Presque au même moment, ce réchauffement subit ajouterait assez de vapeur d'eau à l'atmosphère pour le doubler ; 3°C à 4°C de réchauffement en moins de deux ans au maximum.

Bien qu'on nous dise que cela semble moins probable qu'on ne le croyait, une éruption venant d'hydrates de méthane, notablement venant du plateau Arctique oriental Sibérien, le lieu le plus probable pour une éruption probable prochaine demeure possible. Nous avons besoin de recherches in situ et non pas de modèles numériques incomplets et approximatifs. Bref, une éruption soudaine, où sur disons 8 ans d'une importante quantité de méthane nous ajouterait facilement 1°C (possiblement beaucoup plus) auxquels il faut encore ajouter de la vapeur d'eau qui doublera la hausse de températures.
Source : Semilitov et al 2012
Les anomalies du courant-jet font partie des signes de changements climatiques abrupts et on les observe déjà comme nous l'avons vu dans cet article antérieur. Le courant-jet est le principal moteur météo de l'hémisphère Nord et entraîne déjà des sécheresses comme celle qui perdure en Californie et ailleurs comme au Portugal et en Espagne. Les irrégularités du courant-jet sont aussi responsables d'importantes inondations car les systèmes météo peuvent se bloquer en place et ainsi déverser d'importantes quantités de pluie comme en Louisiane ces derniers jours en plus de "désaisonnaliser certaines régions" comme la région de Calgary qui ne connaît presque plus l'hiver depuis quelques années ou bien l'Alaska qui reçoit beaucoup moins de neige ; les exemples sont nombreux.

Sur la page d’accueil de la NOAA qui parle de changements climatiques abrupts, la NOAA dit :
"Imaginez qu'au cours d'une ou deux décennies, que les longs hivers du nord de la Nouvelle Angleterre soient remplacés par des hivers nettement plus doux, comparables à ceux de Washington D.C. Ou bien qu'une baisse subite du régime des pluies affecte l'Ouest des Grandes prairies et y transforme les paysages d'herbes grasses à perte de vue en un paysage désertique, comme celui de l'Arizona."




J'ai revérifié en fin de semaine, il y a maintenant 69 boucles auto-amplificatrices d'identifiées dans le système climatique. Le site est en Anglais. Descendez à la section : Self-Reinforcing Feedback Loops et vous y trouverez ces 69 boucles qui ensemble peuvent pousser le réchauffement et accroître le "chaos climatique" à des niveaux invivables. 
Utilisez Google Translate (ou autre) pour traduire l'article
https://translate.google.fr/
vous n'avez qu'à coller le lien de l'article dans la fenêtre de gauche
N.B. La traduction n'est pas parfaite.


2016 pourrait presque se qualifier dans la catégorie du réchauffement climatique abrupt...
Source de l'image : Climate Central

Merci de partager mes articles ; j'écris pour informer.

jeudi 25 juin 2015

Un "Blob" S'attaque à la Glace

Article original "Hot Blob #2 Takes Aim at Sea Ice — Abnormally Warm Waters Invading the Arctic Through Bering and Chukchi" paru ici: https://robertscribbler.wordpress.com/2015/06/23/hot-blob-2-takes-aim-at-sea-ice-abnormally-warm-waters-invading-the-arctic-through-bering-and-chukchi-seas/
Merci à Robert Scribbler auteur et propriétaire de ce blogue https://robertscribbler.wordpress.com pour l’accord donné à la traduction et l'adaptation de cet excellent article et à l'utilisation de ses images et graphiques.

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     On a observé avec beaucoup d'attention un "Blob' (masse d'eau anormalement chaude) sur la surface Nord-Est du Pacifique et pour d'excellentes raisons. Ce "Blob" causé par le réchauffement du à nos émissions de gaz à effet de serre a  des impacts négatifs sur la vie marine et la météo. Maintenant, il y a un second "blob" dans la Mer de Béring et la Mer des Tchouktches ( Chukchi en Anglais). Ce "Blob" ci pourrait avoir d'autres effets significatifs à mesure que l'été 2015 se poursuit... On va l'appeler le "Blob No2 car le No1, l'original, est juste sous l'Alaska.

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     De l'eau anormalement chaude se rue vers la glace Arctique

Le "Blob" No2 est une vaste étendue d'eau chaude s"étendant de la Mer des Tchouktches à la Mer de Béring entre l'Alaska (où il y a actuellement plus de 160 feux de forêt)  et le Kamtchatka. Il englobe une vaste région d'environ 1 300 km de diamètre d'eaux de surface normalement très froides qui sont maintenant de 3°C à 5,5°C au-dessus de la normale. Ces 'Blobs" sont anormalement chauds jusqu'à une profondeur de 100 mètres ou plus. Ce "Blob" No2 d'eau trop chaude est alimenté par des courants venant du Sud et par les masses de terre surchauffées par des vagues de chaleur des dernières semaines qu'ont subi la Sibérie et l'Alaska.

Le "Blob" d'eau chaude No2 se forme dans la Mer de Béring et il est poussé vers le Nord en direction de ce qui reste de glace maritime dans l'Arctique. La carte ci-dessus des anomalies de température de surfaces maritime montre de l'eau de surface anormalement chaude faisant son chemin dans le cercle arctique par les courants dominants.
Source de l’image :
Earth Nullschool.

Un des courants qui transporte cette eau chaude est le Courant Côtier de l'Alaska qui sort directement du "Blob" No1 dans le Nord-Est du Pacifique. Ce courant s'écoule le long du Plateau Continental de l'Amérique du Nord, passe la chaine des îles Aléoutiennes pour se retrouver dans la Mer de Béring. Un second courant, le Courant Côtier Sibérien  lui aussi se déverse dans la Mer de Béring depuis le Plateau Continental Asiatique. Ces deux courants se combinent et poussent ensuite l'eau de la Mer de Béring vers la Mer des Tchouktches au Nord, via le Détroit de Béring.

La propagation vers le Nord de ces courants au printemps et en été joue un rôle critique en ce qui concerne le taux de récession de la glace maritime dans les mers de Béring, desTchouktches, de Beaufort et dans la mer Mer de Sibérie orientale. Les eaux réchauffées par le soleil et par les masses continentales surchauffées par les vagues de chaleur successives s'amplifient dans le Détroit de Béring avant de faire contact avec la glace et d'accélérer sa fonte.
Un Morse en perte d'habitat dérive en mauvaise posture sur la Mer des Tchouktches.

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     Les impacts sont déjà visible le long de la côte

Cette année, les eaux dans le détroit y sont extraordinairement chaudes atteignant 5,4°C au dessus de la moyenne. Cet amas d'eau de 5°C au dessus de la norme arrive dans la région au moment où le soleil frappe les mers avec la plus forte intensité de l'année lorsque la Sibérie, mais surtout l'Alaska ont subi les températures les plus chaudes jamais enregistré. 

Ces eaux d'une température de 7°C à 8°C sont plus que suffisamment chaudes pour s'attaquer à la glace maritime et la faire fondre très rapidement ; et elles foncent droit dessus.
Ce qui manque à cette photo, c'est de la neige et la glace qui normalement devrait monter sur la berge. La glace y fond rapidement et on voit son recul ; au large, on voit de  vastes étendues d'eau libre. Rien n'est moins normal... Source de l'image :  Barrow Ice Cam.

Autre fait inhabituel, l'eau et l'air chaud du 22 Juin ont grandement accéléré la fonte, car hier, sur l'image ci-haut, la glace se rendait à la berge et on ne voyait pas d'eau libre au loin mais il y avait des flaques d'eau sur la glace. Un changement plutôt extrême pour la glace maritime à Barrow en Alaska et un retrait rapide vers le pôle Nord du couvert de glace.

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      Les simulations numériques montrent une forte tendance vers un retrait substantiel du couvercle de glace maritime


Quand on regarde le cercle arctique, on voit que le condition du couvert de glace s'est aminci de beaucoup et qu'il y a de vastes flaques d'eau de fonte à sa surface ainsi que des flux de glace de plus en plus déstructuré dans les mers mentionnées plus haut. La glace près des rives de la Mer se Sibérie orientale on pris une éclatante teinte bleutée à l'apparence de verre indiquant là aussi la formation de grandes flaques d'eau de fonte. Des crêtes de glace compactée s'amoncellent dans la Mer de Sibérie orientale selon un axe pointant vers le Nord. Dans la Mer des Tchouktches, la glace maritime s'amincit de plus en plus et son recul s'accélère là aussi alors que la glace sur la Mer de Beaufort se brise et se disperse tout en fondant lorsqu'elle entre en contact avec de l'eau de surface chaude apportée par le fleuve Mackenzie, comme nous l'avons dans cet article traduit de Arctic-news.

 Ci-dessous, une visualisation de l'amincisssement des glaces sur l'océan Arctique du mois de mai 2015, on voit la date (en format Anglais : année, mois, jour) qui défile à en haut à droite.
Ci-dessous une
La simulation ARCc montre un amincissement accéléré dans les Mers de Beaufort et celle des Tchouktches jusqu'au 30 Juin 2015. Source : US Navy
Index : le noir montre 5 mètres d'épaisseur de glace et le blanc 0


La simulation historique et de prévision ARCc de la Navy montre l'amincissement rapide de la glace maritime du 30 mai au 30 juin, et les prévisions pour la semaine qui vient montrent que l'amincissement va s'accélérer, et probablement de beaucoup.

Dans l'ensemble, en tenant compte des tempêtes qui font rage sur une bonne partie de l'Arctique, cela va accroître le rythme de dispersion et cela va rendre les pertes plus difficiles à analyser d'ici fin juin, début juillet. En dépit des conditions météo qui vont affecter la vitesse de la disparition des glaces, le fait demeure qu'une immense nappe d'eau chaude se dirige vers les glaces et que son impact sera important.

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     Pourquoi cela alarme-t-il tant la communauté scientifique?
 
La perte de glace sur l'océan Arctique va grandement accéléré le réchauffement de l'atmosphère et des océans, et surtout celui de l'océan Arctique ce qui aura des répercussions encore plus importantes sur le dérèglement climatique. Mais surtout, sur le fond de l'océan Arctique se trouve des milliards de tonnes d'hydrates de méthane, un très poussant gaz à effet de serre, à court terme, et qui se relâche déjà dans l'atmosphère du cercle Arctique à un rythme qui, lui aussi, s'accélère. À un certain point, il y aura une (ou plus) vaste éruption de méthane ; une faille s'ouvrira quand la glace qui le scelle fondra suffisamment et ne pourra plus résister aux pressions.
Voir : Le méthane, l'arme fatale des changements climatiques.


Pensez à alerter vos familles et vos amis, vos voisins ainsi que votre gouvernement municipal et tous les autres des changements climatiques. Ce n'est pas lorsque le train des changement climatiques frappera notre petit village global et nous propulsera vers l'extinction de l'espèce qu'il sera temps de le faire.