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mardi 4 janvier 2022

L'Arctique se réchauffe quatre fois plus rapidement que la moyenne globale

Amplification Arctique

On entend toujours dire que l'Arctique se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne globale, mais ça ne correspond plus à la réalité. 

De 1980 à 2020. À gauche, le réchauffement de l'Arctique, à droite, le réchauffement global moyen
Graphique par Zack Labe

Trois causes

1e Sous-estimation de cause géographique

Le cercle Arctique est défini par la latitude N66,33°. Cependant, les données récoltées allaient plus au sud, soit jusqu'à la latitude N60,00°, ce qui diminuait suffisamment le réchauffement moyen de l'Arctique pour faire une différence notable. 

 

Pour expliquer l'erreur du 60°, un des auteurs de l'étude dit : «Nous les scientifiques (climatologues) avons tendance a diviser les hémisphères en tiers».  

Le Cercle Arctique - Encyclopédie Canadienne

2e Périodes analysées

Les scientifiques parlent de «climat» pour une moyenne d'au moins trois décennies, parce qu'il y a des cycles irréguliers au cours de décennies tel El Nino.
Cette étude se concentre sur les trois dernières décennies car c'est depuis 1990 que le réchauffement (moyen) de l'Arctique s'est accéléré par rapport au reste de la planète.

Rappelons que c'est en 1984 que le signal du réchauffement global est devenu discernable des variations normales du système climatique. C'est donc depuis 1984 que le climat a cessé d'être «normal» et toutes les décennies depuis sont de plus en plus chaudes, et conséquemment la météo devient de plus en plus chaotique...

3e Masqué un type de pollution

Les aérosols soufrés réfléchissent une partie de la lumière du soleil vers l'espace, provoquant un refroidissement de l'Arctique. La majorité de cette pollution est émise dans l’hémisphère nord et la circulation atmosphérique tend à déplacer cette pollution vers l’Arctique, y refroidissant la température. 

Cette pollution a diminué à cause de normes établies dans des législations du genre «Clean air Act» établies aux USA et en Europe pour contrer la mortelle pollution urbaine (smog), ce qui explique pourquoi l'Arctique était plus froid avant 1990.

Nornickel, le plus important pollueur de l'Arctique, rejette plus de dioxyde de souffre (SO2) que les USA, soit 2 millions de tonnes par an. Vendu dans 37 pays, ses produits servent à la production de voitures électriques, stations électriques et panneaux solaires.
The Moscow Times
 
Les principales conséquences de l'amplification Arctique :
  • Augmentation de CO2 et de méthane (CH4) qui vont s'échapper du pergélisol qui va dégeler de plus en plus rapidement, accélérant le réchauffement global
  • Moins de glace sur l'Arctique et moins d'enneigement, accélérant le réchauffement global  
  • Augmentation de feux dans l'Arctique, ce qui accélère aussi le réchauffement global
  • Des perturbations du courant-Jet et du Vortex polaire plus importantes et plus fréquentes, amplifiant et accroissant les événements météo extrêmes 
  • Évaporation croissante = précipitations dont la probabilité d'être plus fréquentes et intenses augmente aussi, même si ça s'assèche ailleurs.
«2021 a été bourrée d’événements météo extrêmes et imprévisibles, une fois de plus...»
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 Principale source en Anglais pour cet article :
The Arctic is warming four times faster than the rest of the world

Article antérieur :
Comment expliquer l'amplification Arctique? Ça peut vous surprendre

Un petit cadeau : une des meilleures animations de solstices
Une gracieuseté de Zack Labe que je remercie pour sa collaboration

Notes supplémentaires

Dans un échange avec Zack Labe de l'Université du Colorado, il dit : «Au cours des dernières décennies, le cercle Arctique se réchauffe presque quatre fois plus vite que la moyenne mondiale...

Le taux d’amplification d’Arctique est essentiellement cohérent avec les projections du modèle (figure ci-jointe https://gmd.copernicus.org/articles/12/1139/2019/) (Plus le réchauffement global moyen va augmenter, plus élevé sera la taux de l'amplification Arctique, sur de plus longues périodes. Mais il y a des preuves que l'Amplification Arctique est sous-estimée dans le CMIP6 (https://frontiersin.org/articles/10.3389/feart.2021.710036/full). Il y a des incertitudes (marges d'erreur) de modèles et de scénarios d’émissions ici https://pic.twitter.com/TRU904aB9D » 

 
(Traduction) Figure 1 Projections de l'amplification Arctique du au réchauffement climatique futur. Les tendances de changement de température sont dérivées des projections de 31 simulations CMIP5 pilotées par RCP8.5, mises à l’échelle à 1°C du réchauffement de la température moyenne globale à la surface. Les tendances ont été projetées en calculant les moyennes sur 20 ans à la fin des 21e (2080-2099) et 20e (1981-2000) siècles, en prenant leur différence et en la normalisant, grille par grille, par le changement de température moyenne mondiale. La moyenne entre les modèles est effectuée avant la normalisation, tel que recommandé par Hind et al. (2016). L’échelle de couleurs représente les degrés Celsius par 1 C de changement de température moyenne mondiale. Les moyennes zonales des schémas géographiques sont indiquées pour chaque modèle individuel (rouge) et pour la moyenne d’ensemble multi-modèle (noire).
 
Ça veut donc dire que l'amplification Arctique va continuer de s'accélérer pour un temps. (Je prépare un autre article expliquant limites et processus.)
 
Merci de partager, c'est écrit pour informer

Cordialement, Jack 
 


samedi 18 juillet 2020

Les incroyables feux dans le cercle Arctique -- Emballement climatique?


Au cours des mois de juin 2019 et 2020, il y a eu plus de feux dans le cercle Arctique que le total de tous les mois de juin des 16 années précédentes.
Vidéo source en Anglais : Climate Change Scorching the Arctic (le réchauffement climatique embrase l'Arctique)
L'Arctique se réchauffe environ trois fois plus rapidement (source en Anglais) que la moyenne globale. Il n'est plus ce qu'il était il y a à peine 40 ans.
Anomalie de températures (°C) des mois de juin 2019 et 2020  comparé à la moyenne des juin de 1950 à 1980.
Source https://data.giss.nasa.gov/gistemp/maps/
Le Canada et l'Europe sont déjà à 2°C de réchauffement, comme bien d'autres régions...
Canada 2,3°C
Europe 2°C
C'est exceptionnel la rapidité du réchauffement que l'on observe dans l'Arctique, c'est en ligne avec les pires prévisions basées sur nos émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) et qui sont déterminés par notre consommation...
 «Quand le pire des scénarios est la routine habituelle»
RCP8.5 (en rouge) trajectoire courante de nos émissions de gaz à effet de serre
Quand vous voyez/entendez «émissions de carbone», ça veut dire CO2, CH4 (pas de suie sans feu)
Vague de chaleur sibérienne
Un autre nouveau record de chaleur, il a fait 38°C en Sibérie

La Presse : La canicule en Sibérie «presque impossible» sans le changement climatique --

La probabilité d'une telle vague de chaleur est de 1 sur 80 000.
Étude en Anglais, voire Table 4: Results of statistical analysis of Siberian region observations.

C'est donc virtuellement impossible sans prendre en compte le réchauffement global de cause humaine (anthropique), comme on ne peut pas gagner à la loto sans acheter de billet.
Nous avons acheté des milliers de gigatonnes de billets pour cette loto là.
La ligne d'arbres
«À cause du réchauffement climatique, il y a de plus en plus de végétation en Arctique»

On entend souvent dire que la ligne d'arbres progresse vers le nord. C'est vrai, mais pas partout. C'est un processus qui nous semble lent, mais qui est incroyablement rapide à l'échelle des temps géologique.

Le faible ensoleillement, la basse température et des sols pas très favorables expliquent cette apparente lenteur.
Les arbres y poussent très lentement. Celui qu'examine Boelman a environ 15 ans.
Photo via Kevin Krajick. Source en Anglais

Le sol dans le cercle Arctique
Oui, c'est du pergélisol (de plusieurs types)

Il est en voie de dégeler (non, ce n'est pas de la fonte) en émettant de plus en plus de gaz à effet de serre et amplifiant ainsi notre urgent problème de réchauffement global (qui induit les changements climatiques).

Mais parlons de ce qui y brûle, la végétation.
La toundra et la taïga sont principalement des zones de végétation.

La toundra est une tourbière (sol à très forte teneur en matière organique) qui se compacte à force de geler et dégeler en surface depuis quelques millions d'années (cycles glaciaires et saisons). Le réchauffement permet à plus de végétation (herbes, arbustes etc.) d'y pousser, mais les vagues de chaleur extrême les assèche rapidement.
La fumée blanche s’élève de la toundra en feu devant les montagnes Baird en Alaska en 2013. Photo : Western Arctic National Parklands. Source en Anglais
«Ce qui se passe en Arctique ne reste pas dans l'Arctique»
Une image satellite capture la fumée des feux de forêt de l’Alaska et du Canada qui descendent dans le Lower 48.Photo : NOAA

Il y a des arbres dans la taïga et comme dans la forêt Boréale, on y retrouve principalement des conifères capables de résister au gel (ils ne poussent qu'un à trois mois par an, selon leur latitude, espèce, sol et climat/météo).

Les feux
Le réchauffement climatique augmente aussi la probabilité de feux.

La végétation tend à s'assécher et s'enflamme plus facilement.
Et les feux accélèrent le réchauffement. C'est un feedback, un accélérateur qui auto-accélère...

Les orages croissants déclenchent les feux
Hausse des feux causés par la foudre dans l’Arctique alors que la région se réchauffe. 

Source en Anglais : Scientific American Lightning-Caused Fires Rise in Arctic as the Region Warms

«±80 % des incendies sur cette région sont causés par la foudre.»

Il y a environ 15 à 20 ans, je me souviens avoir vu lors d'un reportage, une entrevue de deux chasseurs Inuits qui avaient été témoins de leur premier orage estival, avec éclairs et tout. Ils savaient ce que c'était parce qu'ils avaient vu ça à la télé, mais pas plus... (mettez-vous à leur place dix secondes)

Dans cet article en Anglais, on y parle d'un rare orage sur la toundra survenue le 17 juin 2014. L'article continu...
... En 2007, un coup de foudre a déclenché un incendie de forêt, surnommé l’incendie de la rivière Anaktuvuk. L’incendie a duré des semaines, brûlant environ 400 miles carrés de toundra. L’incendie a rejeté environ deux millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Cette valeur dépasse la quantité de CO2 absorbée par la toundra arctique au cours des 25 dernières années.

Les feux zombies?
Un autre phénomène de plus en plus fréquent

C'est simplement un feu qui a continué de brûler dans le sol au cours de l'hiver et qui redémarre dès les premiers jours de printemps. Les hivers y sont de plus en plus courts, moins froid et les printemps hâtifs sont aussi plus chauds.
Et dans certaines régions, les précipitations ont tendance à diminuer.

La végétation morte qui recouvre le sol peut être très épaisse, plus de deux mètres en certains endroits, c'est ce qui permet à ces feux de couver très tout l'hiver.

Source en Anglais : The Rise of Zombie Fires (La montée des feux de zombies)

Et la forêt Boréale?
n'est elle aussi plus un puits (réserve, accumulateur) de carbone

Elle aussi devient émettrice de gaz à effet de serre à cause de l'ampleur des feux (et des vagues de chaleur) qui la dévastent. C'est à l'image  de ce qui se passe dans les forêts tropicales mentionnées dans ce ce long précédent article.

«La forêt boréale Canadienne devient source de gaz à effet de serre»

Source La Presse : «La forêt boréale Canadienne devient source de gaz à effet de serre»

Note : l'article ne mentionne pas que les arbres mourant de chaleur ou d'infestation d'insectes émettent aussi du CO2... Que les feux sont de plus en plus chaud, jusqu'au point de parfois stériliser le sol jusqu'au socle rocheux.


Et on s'en doutait bien...
Radio Canada : Le pergélisol est maintenant un émetteur de carbone

En terminant...
Répartition des stocks mondiaux de carbone organique dans les principales régions terrestres.

Brun = sol
Vert = végétation

La figure montre clairement que le sol capte plus de deux fois le carbone organique capturé par la végétation, à l’exception de la forêt tropicale, où un peu plus de carbone organique est contenu dans la végétation. Une grande partie des stocks de carbone organique de la forêt boréale et du pergélisol sont contenus dans les tourbières.
Source en Anglais https://esdac.jrc.ec.europa.eu/content/soil-atlas-northern-circumpolar-region

 Ce que dit l'Atlas Climatique du Canada : Les incendies de forêt et le changement climatique

Extrait : Quand il considère ce qui attend le Canada, Flannigan dit simplement « qu’il y aura beaucoup plus d’incendies dans l’avenir et nous ferions mieux de nous y habituer ». De plus en plus de Canadiens vivent, travaillent et jouent dans les forêts canadiennes. Cela signifie que davantage de personnes risquent d’être touchées par des incendies de plus en plus importants - même catastrophiques. « Est-ce que #FortMcMurray était un cas isolé ? » Flannigan dit en méditant « les cieux, non »

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En conclusion
les puits de carbone qu'étaient les sols et les forêts sont en voie de devenir des émetteurs de carbone (CO2, CH4 et suie) de plus en plus importants.


La suie (carbone noir) émise par ces incendies contribue au réchauffement, pollue, et accélère la fonte des surfaces gelées lorsqu'elle s'y dépose.
 
Dans ces conditions, le climat ne peut que se réchauffer à un rythme de plus en plus rapide avec les conséquences terribles que l'on peut facilement imaginer et qui commencent à peine à nous frapper... à moins qu'on prenne des mesures plutôt drastiques immédiatement = consommer moins et davantage supporter les actions et les groupes qui participent à la lutte.
 
La semaine dernière, j'ai lu et entendu quelques prévisions. Ça se résume à ceci : à 4°C de réchauffement global moyen :
on estime qu'au maximum, 1 milliard d'humains pourraient vivre, ou survivre, dans des conditions extrêmement difficiles (famines, conflits, météo souvent intenable, migration massive et effondrement de la biosphère (si ça ne se produit pas avant).
Sans l'ombre d'un doute, nous avons grand besoin de courage
Aimez la Vie, elle a grand besoin de force


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C'est écrit pour informer et
il faut en parler

samedi 2 février 2019

«La Bombe Méthane» n'est pas une bombe, mais...

À mi-chemin entre légende et réalité. selon la perception qu'on en a, la « bombe méthane» est un truc qui en empêche plusieurs de dormir. Pourtant...

C'est loin de ressembler à ce que plusieurs, dont moi-même il y a à peine 5 ans, imaginaient. J'ai déjà parlé sur ce blogue de cette «bombe méthane».

À noter : le taux de méthane (CH4) est indiqué en parties par milliards et non pas en parties par millions comme l'est le CO2.
Poids pour poids, il est 80 fois plus puissant que le CO2 sur moins de 20 ans.
Si vous lisez ou entendez (environ) 25 fois, c'est le potentiel de réchauffement d'une seule molécule de méthane comparé à une de CO2.
Le méthane se dégrade plus ou moins rapidement en CO2 après 10 ans passés dans l'atmosphère.

Mais le taux de méthane atmosphérique grimpe vite depuis que l'élevage de bovinés se doit largement accrue ; puis vint le fracking.

Contrairement au CO2 qui nécessite une décennie pour atteindre son plein potentiel de réchauffement global (PRG), l'effet du méthane est instantanée, question du mode vibratoire de la molécule et de la fréquence infra-rouge qu'elle réfracte.

Ce serait quoi au juste cette bombe méthane?

Premièrement, on parle d'hydrates de méthane du pergélisol des fonds marins de l'océan Arctique. Ces hydrates sont des cages de glace contenant des molécules de méthane qui se dilatent, souvent de façon explosive, lorsque la pression diminue ou lorsque la température ambiante augmente. De l'activité sismique ou tectonique peut aussi faire relâcher du méthane ou du CO2.

Il n'y a aucune indication démontrant que le taux d'émission de méthane des fonds marins de l'Arctique soit en augmentation (contrairement au pergélisol terrestre, mais on verra ça dans un autre article). On doit s'empresser de dire qu'il y a très peu de données au cours du dernier siècle sur ces émissions naturelles de méthane, mais en général,  les géologues semblent convaincus que la situation est encore stable...

Le scénario-catastrophe

Des gens imaginent que du méthane pourrait s'échapper très rapidement des fonds marins en quantité suffisante (des milliards de gigatonnes) pour causer un très rapide réchauffement global moyen de plusieurs degrés C et ainsi engendrer notre extinction massive (parfois dans les 10 ans ou moins) par un réchauffement climatique de plusieurs degrés C en quelques mois ou 2 ou 3 années, selon les propositions les plus catastrophiques et aussi, les plus improbables (ou invraisemblables, c'est au choix).

C'était l'hypothèse...

Que dit le passé?

Que des hydrates de méthane des fonds marins de l'Arctique ont été relâchés en assez grande quantité à la fin de la dernière période glaciaire il y a environ 12 000 ans. De ces zones, il s'échappe du méthane à de faibles taux depuis cette époque, ce qui est tout à fait "normal".
Une nouvelle étude dans Science montre que des centaines de cratères, d'une taille de l'ordre du kilomètre sur le fond de l'océan Arctique ont été formés par d'importantes expulsions de méthane il y a environ 12 000 ans.
Crédit: Andreia Plaza Faverola/CAGE

Ce phénomène, en plus des marais qui se répandent, se répète à chaque fois que la Terre est sortie d'une période glaciaire au cours des derniers 800 000 ans. C'est ce qui fait osciller le taux de méthane au cours de l’histoire.
  ppM = parties par Milliard pour le CH4 (méthane), en rouge
ppm = parties par million pour le CO2 (dioxyde de carbone), en bleu

D'ailleurs, du méthane, ou parfois du CO2, s'échappe le long des côtes de tous les continents et ailleurs, comme aux Bermudes et en Nouvelle-Zélande.

Si le méthane vous inquiète, aux USA, sa plus grande source d'émission provient de l'exploration pétrolière et des réseaux de gaz naturel (qui est du méthane à plus de 95%). La montée de la concentration du méthane dans l'atmosphère coïncide avec le boum du #fracking (fracturation hydraulique) depuis environ 2005.
Source : American Geological Union (Traduction Fr Google)

Les principales sources de méthane aux USA :

Quand le méthane devient une fixation...

Mais à cause du réchauffement climatique, le pergélisol (permafrost) terrestre de l'Arctique dégèle et fond en relâchant méthane et CO2. Des sites observés en Alaska y montrent que c'est mille fois plus de CO2 qui s'en échappe disait un chercher dans une vidéo que j'ai vue il y a quelques mois.

S'il n'y a pas de «bombe méthane», nous jouons quand même avec le feu. 

Le pergélisol terrestre a commencé à dégeler et fondre en certains endroits du cercle Arctique et relâche de plus en plus de méthane (et de CO2), mais c'est encore moins de 10% du pergélisol qui fond et pour le moment, c'est surtout près de la surface, jusqu'à une vingtaine de mètres. Le pergélisol peut atteindre les 1 000 mètres d'épaisseur.
Si nous continuons sur la trajectoire actuelle de nos émissions de gaz à effet de serre, nul doute que de grandes quantités de méthane des fonds marins va éventuellement venir compliquer gravement la situation dans un futur pas si lointain. Le temps presse.
Il y a vraiment beaucoup de pergélisol, comme le montre cette carte. Évidemment. Il y en a aussi sous la calotte Antarctique...

La bombe méthane n'est pas un motif pour abdiquer et attendre la mort, c'est un appel à combattre le réchauffement climatique.

Les profits sont la plus mortelle des dépendances

Si on y pense un brin, le souhait le plus profond de l'industrie des combustibles fossiles est que nous continuions de consommer ses produits. C'est pour cette raison qu'ils nient qu'il y ait ce réchauffement climatique et que que nos émissions de gaz à effet de serre en sont la cause. Ils inventent dans leurs Think-Tank toutes sortes de faux prétextes pour expliquer le réchauffement climatique alors que toutes ces autres hypothèses ont été démontrées fausses.

L'incertitude et la peur paralysent généralement l'action. 

Nous sommes faits ainsi et ils le savent. J'ai étudié la marketing et le comportement humain, j'ai appris.
Face à un stress, nous n'avons que trois choix possibles :
fuir
se soumettre
ou combattre.
Et face au réchauffement climatique, on ne peut que fuir psychologiquement, nous sommes tous dans le même vaisseau.
Source principale en Anglais (Traduction Fr Google)

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Merci de partager (sur les autres réseaux sociaux aussi). Google + ferme le 2 avril 2019, je crois bien m'établir sur Framasphere, y voici mon profil.

Merci
Cordialement vôtre
_____Jack

vendredi 27 juillet 2018

Été 2018 : Canicule sur presque tout l'hémispère Nord | des explications


À la mémoire de Michel-Pierre Colin, ami et collaborateur exceptionnel du Climatoblogue.
Merci pour tes efforts et ton soutien malgré la maladie qui te rongeait
Que ta mémoire nous serve d'exemple en ces temps où nous en aurons tous tellement besoin.
Ton ami Jack
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La vague de chaleur qui a, et fait encore suffoquer la majorité de l'hémisphère Nord est sans précédent et porte la signature de nos émissions de gaz à effet de serre ; peut-être pas en totalité, mais dans son étendue, son intensité et sa durée.

Attendez-vous à ce que ce genre d’événement se répète et s'amplifie, c'est ce qui est prévu.

Source : science alert .com

Comparons les températures de juin 1976 avec celles de juin 2018.


Juin 1976
En degrés C

Juin 2018
Source USGS

Dans environ une quinzaine d'années nous aurons plus ou moins le même écart (0,5°C) entre juin 2018 et disons juin 2033. Le réchauffement climatique s'accélère très rapidement. Ça aura pris un peu moins de 150 ans pour faire grimper la température moyenne globale de 1°C (2016), mais ça en prendra moins de 30 ans pour dépasser les 2°C...

Depuis mai 2012, alors que nous étions à 0,85°C de réchauffement, je suis de près et intensément, les progrès de la science et l'actualité climatique : les nouvelles études scientifiques et prévisions, les événements météo extrêmes, les mouvements du courant-jet, etc. Au début, ce qui allait se passer vers la fin du siècle me préoccupait grandement, mais cet été est une démarcation ; nous franchissons un seuil climatique. L'effet de 400 ppm de CO2 (+les autres GES) se fait sentir. En équivalent CO2, nous sommes à plus de 492 ppm.

Il y a quelques mois, j'ai aussi appris que nous savons désormais que 1,5°C de réchauffement global moyen est aussi dangereux que ce qu'on croyait que 2°C de réchauffement global moyen nous apporterait. J'en parlerai dans un prochain article.

Pas d'El Niño ni de La Niña en cours, ce système est actuellement au neutre. Mais les probabilités d'un El Niño prochain sont doubles de ce qu'elles sont «naturellement». Nos émissions de gaz à effet de serre étant certainement la cause de la probabilité accrue, rien d'autre ne peut l'expliquer, comme pour cette vague de chaleur qui enveloppe l’hémisphère nord.
Simple principe physique élémentaire : les gaz à effet de serre augmentent la température du système climatique.
Cette chaleur accrue est de l'énergie supplémentaire.
Plus d'énergie = plus d'activité, c'est ce qui rend la météo plus chaotique, violente et imprévisible tout en déréglant les composantes du système climatique.
Mais le savoir progresse et des observations combinées à des analyses pointues permettent de voir émerger et de comprendre les mécanismes en cause.
1e observation, le courant-jet est plus lent et fait des méandres plus prononcés
2e au lieu de circuler, les ondulations de courant-jet se bloquent plus fréquemment pour des périodes anormalement longues
3e le courant-jet se disloque
4e ces phénomènes sont plus fréquents en été, car le courant-jet est toujours plus faible l'été
5e l'amplification arctique (article explicatif) est plus prononcé en hiver qu'en été.
Donc, l’Arctique est comparativement plus chaud (que sa moyenne) l'hiver, car l'air chaud du Sud s'y transporte plus facilement en hiver, ce qui pousse le froid vers le Sud et explique nos hivers récents avec du froid qui descend parfois très au sud. L'été : l'air chaud (toutes proportions gardées), tend moins à se déplacer vers l'Arctique.
Merci aux journaliste du Washington post qui n'hésitent pas à parler avec lucidité et professionnalisme du réchauffement climatique, malgré l’administration (ou est-ce un régime?) #Trump.
Difficile de prévoir ce que fera le courant-jet de l'hémisphère nord dans le futur, mais chose certaine, il ne reprendra pas son cour avant des dizaines de millénaires, c'est un minimum et c'est idem pour toute la biosphère, une mince couche de 25 kilomètres autour du globe et qui contient toute la Vie présente et future...

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Il faut rappeler la dangerosité des vagues de chaleur qui provoquent des décès, un ralentissement économique et de terribles incendies de forêts. L'impact sur la biodiversité terrestre et océanique est colossal.

«Bien que le reste de la main-d'œuvre se trouve dans des bureaux et des magasins climatisés, ils ne sont pas à l'abri des répercussions économiques du changement climatique. D'ici 2028, le changement climatique coûtera 360 milliards de dollars par an, soit environ la moitié de la croissance attendue de l'économie, selon le Fonds écologique universel. Une grande partie de ceci est due aux coûts de santé.»
Extrait de cet article en Anglais.
Traduction Google du même article.


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Si vous comprenez l'Anglais, je vous recommande cette entrevue de Michael Mann et Jennifer Francis, deux scientifiques du climat de renommée internationale.


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jeudi 12 avril 2018

1,5 ° C de réchauffement dans seulement une décennie?


  Article original en Anglais par David Spratt

Merci à Michel-Pierre Colin pour la traduction



Les Accords de Paris
mettent le monde sur le
chemin de 3,4 ° C de
réchauffement pour 2100.
(Climate Action Tracker)
Le réchauffement planétaire de 1,5 °C est imminent, probablement dans une décennie à partir de maintenant. C'est la conclusion étonnante à tirer d'un certain nombre d'études récentes, examinées ci-dessous.

Comment atteindre un réchauffement de 1,5 ° C dans une décennie à compter de maintenant avec l'objectif de l'Accord de Paris 2015 de “maintenir l'augmentation de la température moyenne mondiale bien en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts pour limiter l’accroissement de température à 1,5°C ?” En peu de mots, ça ne se peut pas.

Le texte de l'accord de Paris était une solution politique dans laquelle de grands mots masquaient des actes inadéquats. Les engagements nationaux volontaires de réduction des émissions depuis Paris placent désormais le monde sur une trajectoire de réchauffement de 3,4°C d'ici 2100 et de plus de 5°C si l'on prend en compte les risques élevés incluant les boucles de rétroaction dans le cycle du carbone.

Le résultat de Paris est une trajectoire d'émissions qui continue d'augmenter pendant encore quinze ans, même s'il est clair que "si la limite de 1,5°C ne doit pas être dépassée chaque année, le budget est déjà dépassé aujourd'hui ". Il y a deux ans, le professeur Michael E. Mann a noté : «Et qu'en est-il de la stabilisation à 1,5°C ? Nous sommes déjà à découvert. "

En effet, les scénarios d'émissions associés à l'objectif de Paris montrent que le réchauffement «dépassera» l'objectif de 1,5°C d'un demi-degré avant d’y revenir en refroidissant d'ici la fin du siècle. Ces scénarios reposent indûment sur la technologie BECCS (bioénergie avec capture et stockage du carbone) qui n'a pas fait ses preuves et serait appliquée dans la seconde moitié du siècle, parce que l'Accord de Paris n’inclut pas les fortes réductions d'émissions qui sont requises dès maintenant.

Le réchauffement climatique moyen est maintenant de 1,1°C au-dessus de la fin du XIXe siècle, et le taux de réchauffement devrait s'accélérer en raison des niveaux record d'émissions de gaz à effet de serre et parce que les efforts visant à nettoyer certaines des centrales électriques les plus polluantes au monde réduisent les émissions d’aérosols (principalement les sulfates) qui ont un impact de refroidissement à très court terme.
Aérosols : particules qui masquent partiellement le réchauffement climatique.

Alors maintenant, en 2018, la référence de 1,5°C de réchauffement est seulement à une décennie de distance ou même moins, selon les preuves de multiples sources des chercheurs sur le climat:

1,5°C de réchauffement plus dangereux qu'on croyait pour 2°C? À vous de voir


HENLEY et KING : En 2017, les chercheurs Ben Henley et Andrew King de Melbourne ont publié : “Trajectoires vers la cible de 1,5°C de Paris: Modulation par l'Oscillation Interdécenale du Pacifique” (Trajectories toward the 1.5°C Paris target: Modulation by the Interdecadal Pacific Oscillation (IPO)) à propos de l'impact de l'IPO sur le réchauffement futur. L'IPO est caractérisée par des fluctuations de la température à la surface de la mer et par des changements de pression au niveau de la mer dans le nord et le sud de l'océan Pacifique, qui se produisent sur un cycle de 15 à 30 ans. Dans la phase positive de l'IPO, les températures de surface sont plus chaudes en raison du transfert de la chaleur des océans vers l'atmosphère. L'IPO a été dans une phase négative depuis 1999 mais des prévisions récentes laissent penser qu'elle passe maintenant à une phase positive. Les auteurs ont constaté que «en l'absence d'influences externes de refroidissement, telles que des éruptions volcaniques, le point médian de la dispersion des projections de température dépasse l'objectif de 1,5°C avant 2029, basé sur les températures relatives à 1850-1900». Plus précisément, «une transition vers la phase positive de l'IPO (phénomène El Nino) conduirait à un dépassement de la cible autour de 2026 » et «si l'océan Pacifique reste dans sa phase décennale négative (La Nina), la cible sera atteinte environ 5 ans plus tard, en 2031 ».
La température projetée augmente avec l’IPO en mode positif (rouge) et en mode négatif (bleu) (Henley et King, 2017).

JACOB et autres : Un ensemble de quatre scénarios d'émissions futures connus sous le nom de trajectoires de concentration représentatives (Representative Concentration Pathways RCP), ont été utilisés depuis 2013 comme guide pour la recherche et la modélisation du climat. Les quatre trajectoires, connues sous le nom de RCP 2.6, 4.5, 6 et 8.5, sont basées sur le déséquilibre énergétique total dans le système énergétique d'ici à 2100. RCP8.5 est la plus élevée, et représente la trajectoire d'émission actuelle. Dans “Impacts Climatiques en Europe Sous un Réchauffement Planétaire de +1,5°C” (Climate Impacts in Europe Under +1.5°C Global Warming), publié cette année, Daniela Jacob et ses co-chercheurs ont trouvé que le monde devrait probablement dépasser le seuil de +1,5°C autour de 2026 pour RCP8.5, et “pour la trajectoire intermédiaire RCP4.5 le centre des estimations se situe dans une fenêtre relativement étroite vers 2030. Selon toute probabilité, cela signifie qu'un monde à +1,5°C est imminent."

KONG ET WANG : Dans une étude sur le changement estimé du pergélisol, “Responses and changes in the permafrost and snow water equivalent in the Northern Hemisphere” dans un scénario de réchauffement de 1,5°C, les chercheurs Ying Kong et Cheng-Hai Wang utilisent la moyenne d'un ensemble de multiples modèles provenant de 17 modèles climatiques globaux, avec des résultats montrant que le seuil de réchauffement de 1,5°C sera atteint en 2027, 2026 et 2023 sous les trajectoires respectives RCP2.6, RCP4.5, RCP8.5. Sur la trajectoire actuelle RCP8.5 à fortes émissions, la superficie estimée du pergélisol sera réduite de 25,55% ou de 4,15 millions de kilomètres carrés à 1,5°C de réchauffement.

XU et RAMANTHAN : Une étude récente par Yangyang Xu et Veerabhadran Ramanathan, “Well below 2°C : Mitigation strategies for avoiding dangerous to catastrophic climate changes” (Bien en-dessous de 2°C: Stratégies d'atténuation pour éviter des changements climatiques dangereux à catastrophiques), a examiné les risques haut de gamme ou «fat-tail» du changement climatique, dans une analyse des risques existentiels dans un monde en réchauffement. L'un des deux scénarios de base utilisés, appelé Baseline-Fast, supposait une réduction de 80% de l'intensité énergétique des combustibles fossiles d'ici 2100 par rapport à l'intensité énergétique en 2010. Dans ce scénario, le niveau de dioxyde de carbone atmosphérique avait atteint 437 parties par million (ppm) en 2030 et le réchauffement était de 1,6°C, ce qui suggère que le 1,5°C était dépassé aux environs de 2028. L'étude est discutée plus en détail ici.

ROGELJ et autres : Dans “Scénarios visant à limiter l'augmentation de la température moyenne mondiale en dessous de 1,5°C” (Scenarios towards limiting global mean temperature increase below 1.5°C), Joeri Rogelj et ses co-chercheurs établissent les futures émissions et le réchauffement sur la base de cinq «Trajectoires socio-économiques partagées» (Shared Socioeconomic Pathways SSP). Celles-ci "présentent cinq mondes futurs possibles qui diffèrent en matière de population, de croissance économique, de demande d'énergie, d'égalité et d'autres facteurs", selon CarbonBrief . Les quatrième et cinquième trajectoires représentent le monde dans lequel nous vivons actuellement: SSP4 est un monde de «forte inégalité», tandis que SSP5 est un monde de «croissance économique rapide» et de «modes de vie énergivores». Si nous regardons ces trajectoires tracées par rapport aux températures projetées, alors SSP5 dépasse 1,5°C en 2029 et SSP4 en 2031.

Température moyenne mondiale projetée pour cinq voies socio-économiques partagées (CarbonBrief)

SCHURER et autres : Dans “Interprétations de la cible climatique de Paris” (Interpretations of the Paris climate target), Andrew Schurer et ses collègues démontrent que le GIEC utilise une définition de la température moyenne à la surface du globe qui sous-estime la quantité de réchauffement au niveau préindustriel. La sous-estimation est d'environ 0,3°C, et un chiffre plus élevé inclut l'effet du calcul du réchauffement pour la couverture mondiale totale plutôt que pour la couverture pour laquelle des observations sont disponibles et le réchauffement à partir d'une vraie période pré-industrielle plutôt qu’à partir de la fin du XIXe siècle, comme base de référence. Si leurs découvertes étaient appliquées, le réchauffement serait maintenant de 1,3°C ou plus, et atteindre le repère de 1,5°C ne serait plus qu'à une demi-décennie seulement.

CONSÉQUENCES : Dans leur article de 2017 sur les risques climatiques catastrophiques, Xu et Ramanathan ont défini 1,5°C comme une référence pour un changement climatique «dangereux», comparé au repère de 2°C de la note politique conventionnée. Mais même cette note inférieure peut être trop optimiste, compte tenu des impacts que nous avons constatés aux deux pôles au cours de la dernière décennie. Quoi qu'il en soit, en considérant la réalité imminente de l'indice de référence de 1,5°C, il est important de considérer ce qui est en jeu:

  • Dans une décennie et à 1,5 ° C, nous pourrions bien avoir été témoins d'un Arctique libre de glace de mer en été, une circonstance qui, il y a tout juste deux décennies, n’était pas supposée se produire avant une centaine d'années. Les conséquences seraient dévastatrices.
  • En 2012, James Hansen, directeur scientifique de la NASA, a déclaré à Bloomberg : « Notre plus grande inquiétude est que la perte de la banquise en Arctique ne menace gravement le passage de deux autres points de basculement: l'instabilité potentielle de la calotte glaciaire du Groenland et les hydrates de méthane... Ces deux points de basculement auraient des conséquences pratiquement irréversibles sur des échelles de temps pertinentes pour l'humanité. » Un article de recherche très réputé publié en 2012 estimait que « le seuil de réchauffement conduisant à un état monostable, essentiellement un état sans glace, est de l'ordre de 0,8-3,2°C, avec la meilleure estimation de 1,6°C » pour la calotte glaciaire du Groenland.
  • En 2015, les chercheurs ont examiné les dommages aux éléments du système - y compris la sécurité de l'eau, les sols pour les cultures de base, les récifs coralliens, la végétation et les sites du patrimoine mondial de l'UNESCO - au fur et à mesure que la température augmente. Ils y ont trouvé tous les dégâts du changement climatique dans des catégories vulnérables comme les récifs coralliens, la disponibilité en eau douce et la vie végétale pourraient arriver avant que le réchauffement de 2°C ne soit atteint, et une grande partie avant 1,5°C de réchauffement.
  • En 2009, des scientifiques australiens ont contribué à un important document de recherche qui a montré que la préservation de plus de 10% des récifs coralliens dans le monde nécessiterait de limiter le réchauffement à moins de 1,5°C. Des recherches récentes ont montré que l'augmentation du réchauffement océanique autour de la Grande Barrière de Corail en 2016, qui a entraîné la perte de la moitié du récif, a une probabilité de 31% de se produire n’importe quelle année au niveau actuel de réchauffement. En d'autres termes, une décoloration sévère et une perte de corail sont probables en moyenne tous les 3-4 ans, alors que les coraux mettent 10-15 ans à se remettre de tels événements.
  • Il est prouvé qu'une élévation globale de la température de 1,5°C est susceptible de provoquer un dégel généralisé du pergélisol en continu jusqu'à 60° de latitude nord. À 1,5°C, la perte de zone de pergélisol est estimée à quatre millions de kilomètres carrés
  • La fréquence des événements extrêmes d'El Niño devrait doubler par 1,5°C de réchauffement.
  • À 1,5°C, il est très probable que des conclusions publiées pour la première fois en 2014, à savoir que des sections de l' inlandsis Antarctique occidental aient déjà dépassé leur point de basculement pour une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres, auront été confirmées.
  • Il y a quatre ans, les scientifiques ont constaté que «le recul de la glace dans le secteur de la mer d'Amundsen en Antarctique de l'Ouest n’était plus stoppable, avec des conséquences majeures: le niveau de la mer augmenterait de 1 mètre dans le monde entier… Sa disparition enclenchera probablement l’effondrement du reste de la calotte glaciaire de l’Antarctique Ouest, ce qui entraînera une augmentation du niveau de la mer comprise entre 3 et 5 mètres. Un tel événement déplacera des millions de personnes dans le monde. “Eric Rignot, chercheur de pointe sur la cryosphère s’étonne :" Vous regardez l'Antarctique occidental et vous pensez: c'est toujours là ?”
  • À 1,5°C, une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres et peut-être des dizaines de mètres aura été bloquée dans le système. Dans les climats passés, des niveaux de dioxyde de carbone d'environ 400 ppm (que nous avons dépassés il y a trois ans) ont été associés à des niveaux de la mer autour de 25 mètres au-dessus du présent niveau. Et il y a six ans, le Prof. Kenneth G. Miller a noté que "l'état naturel de la Terre avec les niveaux actuels de dioxyde de carbone est celui d’avec des niveaux de mer d'environ 20 mètres plus haut qu'aujourd'hui".

Clairement, comme l'ont écrit l'ancien chef de la NASA sur le climat, James Hansen, et ses co-auteurs l'année dernière,
«le monde a dépassé la cible appropriée pour la température mondiale». Ils ont noté le danger que les cibles de 1,5°C et 2°C sont loin au-dessus de la plage de température de l’ère de l'Holocène (civilisation humaine), et que si de tels niveaux de température sont autorisés à long terme, ils stimuleront des rétroactions amplificatrices "lentes" qui ont le potentiel d’échapper au contrôle de l'humanité. Par conséquent, "limiter la période et l'ampleur de l'excursion de température au-dessus de l'échelle de l’Holocène est crucial pour éviter une forte stimulation des rétroactions lentes".

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David Spratt ajoute (et je suis de son avis)
Et dans toutes ces preuves, qu'est-ce qui m'inquiète le plus? D'après mon expérience, à quelques exceptions près, ni les responsables des politiques climatiques ni les défenseurs de l'action climatique n'ont une compréhension raisonnable de l'imminence de ces 1,5°C et de ses conséquences.
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samedi 24 mars 2018

Le réchauffement climatique est ici et est pire et plus rapide que prévu

Le problème est que le dernier rapport du GIEC est paru en 2013 et qu'il est désormais obsolète. Il s'avère que nous avons beaucoup appris sur notre climat depuis. Le réchauffement climatique s'est rapidement amplifié et ses conséquences se font ressentir avec beaucoup plus d'intensité.

Ces nouvelles informations donnent une image de plus en plus urgente de la nécessité de réduire les émissions combustibles fossiles au maximum. Si seulement nous avions commencé en 1992... (vidéo)

Le prochain rapport du GIEC ne paraîtra qu'en 2022 et à cause des procédures lentes, la science qu'il publiera sera déjà vieille d'au moins un an. Et à cause du processus de révision, on doit encore s'attendre à des évaluations parfois trop conservatrices.

Ce graphique paru en 2013 est déjà obsolète. Nous savons maintenant que les pires prévisions du GIEC sont les plus justes.
Les modèles climatiques utilisés dans ces rapports vieillissent rapidement. Depuis les années 1970, ils ont systématiquement sous-estimé le taux de réchauffement de la planète . Certaines des plus récentes évaluations exhaustives de la science climhttp://leclimatoblogue.blogspot.ca/2016/10/la-terre-depasse-le-max-dabsortion.htmlatique, y compris le rapport spécial sur les sciences climatiques approuvé par la Maison-Blanche, incluent de nouvelles sections effrayantes sur les « surprises climatiques » comme les sécheresses et les ouragans simultanés qui ont de lourdes conséquences. 
Notre rapport sur le climat de 600 pages en un seul tweet :
  • C'est vrai
  • C'est nous
  • C'est sérieux
  • Et la fenêtre de temps pour empêcher les impacts dangereux se ferme rapidement
    - Katharine Hayhoe (climatologue) (@KHayhoe) 11 août 2017
«Les rétroactions positives (cycles d'auto-renforcement ou "feedback") dans le système climatique ont le potentiel d'accélérer le changement climatique induit par l'homme», dit une section du Climate Science Special Report , et même de dérégler le système climatique de la Terre, en partie ou en totalité, le faire basculer dans de nouveaux états qui sont très différents de ceux expérimentés dans un passé récent (les derniers 10 000 ans). »
Rien de tout cela n'était inclus dans le dernier rapport du GIEC.

"Nouveau" Les événements climatiques extrêmes en forte recrudescence selon un rapport européen.

Nous sommes déjà  à ~1°C de réchauffement comparé à la moyenne de 1850-1900 (début de l'ère industrielle) et ~1,2°C comparé à 1750 (la véritable mesure de l'ère préindustrielle). Il est déjà probable à plus de 95% que nous dépasserons les 1,5°C même si nous réduisions drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre demain matin. Malgré une légère baisse de l'activité solaire, la température moyenne grimpe, et elle grimpe très rapidement dans l'Arctique.

Progression de la température moyenne globale.
L'ensoleillement qui atteint notre planète est en très lente diminution mais jamais assez pour causer un âge glaciaire au cours des prochains siècles. C'est mesuré en Watts par mètre carré au cours des décennies.

En fait, un grand nombre de choses ont changé dans notre compréhension du système climatique de la Terre depuis le rapport 2013 du GIEC. Voici quelques points importants:
  1. L'élévation du niveau de la mer va être bien pire que ce que nous pensions. Lors de la dernière évaluation du GIEC, le scénario le plus défavorable pour l'élévation du niveau de la mer au cours de ce siècle était d'environ un mètre. La prévision est maintenant d'environ 2,4 mètres. C'est en grande partie parce que :
  1. Les calottes glaciaires massives de l'Antarctique pourraient s'effondrer beaucoup plus rapidement que nous le pensions. Des mécanismes d'effondrement récemment découverts dans certains des glaciers les plus grands et les plus vulnérables de la planète dans l'inlandsis antarctique occidental commencent à attirer l'attention de la communauté scientifique. Si ces mécanismes venaient à se concrétiser au cours des prochaines décennies, ils libéreraient suffisamment d'eau de fonte pour inonder toutes les villes côtières de la planète, le Bangladesh et plusieurs îles.
  1. Les événements météo extrêmes prévus se produisent et peuvent maintenant être liés au changement climatique en temps réel. De l'Arctique aux tropiques, les incendies de forêt, les tempêtes intenses et autres phénomènes météorologiques extrêmes ont été de plus en plus féroces ces dernières années et le changement climatique a joué un rôle mesurable. Un rapport de 2016 des Académies nationales des sciences a ouvert les vannes, pour ainsi dire, du domaine naissant de l' attribution de d'événements météo extrêmes. De l'ouragan Harvey de l'an dernier aux inondations du mois dernier dans le Massachusetts, presque tous les événements météorologiques ont révélé une relation traçable avec le changement climatique causé par l'homme.
  1. Le réchauffement planétaire de 1,5 degré Celsius est une quasi-certitude. Un prochain rapport spécial du GIEC dira que la réalisation de l'objectif de 1,5 degré - l'un des engagements les plus ambitieux de l'accord de Paris semble «extrêmement improbable» Les sources d'énergie sans carbone arrivent sur le marché environ 10 fois trop lentement . À ce stade, il faudrait probablement de la géo-ingénierie pour ralentir le rythme du réchauffement climatique . Les chercheurs ont commencé à tester des moyens de le faire.
  1. Nous avons déjà perdu des écosystèmes entiers, notamment des récifs coralliens. Au cours d'un événement El Niño record en 2015, le monde a perdu de vastes étendues de corail dans un événement de blanchiment mondial « différent de tout ce que nous avons jamais vu ». Plus de 90% des coraux disparaîtront d'ici 2050 sans de drastiques réductions de nos. Cela signifie que l'une des plus riches réserves de biodiversité de la planète est déjà menacé.
Je vais en rajouter

  1. Les forêts meurent et émettent du CO2 au lieu d'en absorber (Source en Anglais)
  2. L'acidification des océans causée par nos émissions de CO2 les ont rendu 30% plus acide et la majorité des organismes qui se fabrique une carapace éprouve des difficultés. La majorité de l'oxygène dans notre atmosphère provient du microscopique phytoplancton dont 40% est déjà disparu. Le taux d'acidification est sans précédent depuis (au moins) 65 millions d'années.
  3. Le pergélisol dégèle en émettant méthane et CO2, ce qui amplifie et accélère le réchauffement.
  4. Les banquises fondent littéralement à vue d'oeil, ce qui permet aux océans d'absorber plus de chaleur amplifiant ainsi le réchauffement surtout aux pôles.
  5. La circulation thermohaline faiblit, ce grand courant océanique surnommée "le grand convoyeur", un important régulateur climatique et un élément vital de la faune marine ralentit plus vite que prévu et risque de s'arrêter avec des conséquences néfastes sur le climat du nord de l'Europe. Vidéo explicative en Anglais par Michel E. Mann.
  6. Le réchauffement accéléré des océans, 93% de la chaleur s'engouffre dans les océans. Si on extrayait la chaleur engouffrée dans les océans à cause du réchauffement climatique sur la période 1950 à 2008, il a été calculé que ce qu'on nomme réchauffement global moyen (température moyenne près de la surface) serait de 35°C plus élevé. L'eau peut emmagasiner beaucoup plus de chaleur que l’air le peut.
Carte du réchauffement global moyen pour la période 2016-2017 comparé à la moyenne 1880-1905. On voit que l'Arctique s'est réchauffé jusqu'à 6,8°C alors que la moyenne globale s'établit à ~1°C. Ce réchauffement accéléré de l'Arctique a, et aura, des conséquences importantes sur le climat, le niveau des océans, sur la faune et la flore locale, des espèces envahissantes y sont déjà observées, les espèces locales déclinent, les Inuit subissent des conséquences qui bouleversent leur vie...

COP21

Les politiciens se sont donnés des tapes dans le dos et... les promesses non contraignantes qu'ils ont prises nous garantissent, à la condition qu'ils les respectent, de 3°C à 3,5°C de réchauffement global moyen. Donc, au moins le triple en Arctique et ~5°C en Antarctique, sans oublier le réchauffement accéléré des océans, principale cause de la fonte des glaciers de l'Antarctique et de la mort des coraux.


Le taux de croissance de nos émissions de CO2 a ralenti un peu depuis 2011.
Nous en avons quand même émis 32.5 milliards de tonnes en 2017 seulement.


Les émissions de méthane aussi à la hausse, proviennent principalement des installations de gaz naturel et des élevages de bovins.
L'accélération amorcée en 2008 coïncide avec l'arrivée en masse du fracking.

En conclusion

Nous somme mal barrés! Nos gouvernements n'ont rien fait de significatif depuis 1992 sauf que de faire semblant qu'ils s'occupent du problème seulement parce que c'est bon pour leur "image". Récemment, une lettre signée par 20 000 scientifiques à réitérer l'urgence qu'il y a à agir. Plus ça va, plus il est urgent de freiner nos émissions de gaz à effet de serre et de cesser de détruire l'environnement parce que c'est pareil comme de mettre le feu à notre maison alors que nous ne pouvons pas en sortir.

À ce qu'il paraît, ce n'est pas non plus une technologie inexistante ou un plan qui ne fonctionne que sur papier qui va prévenir l’emballement du réchauffement climatique causant la destruction de la biosphère. Nous sommes trop nombreux à surconsommer ou à vouloir le faire.
Notre agriculture et notre eau dépendent de notre climat, y a-t-il plus essentiel?

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