Comment expliquer cette réalité au plus grand nombre?

Nous sommes la cause des Changements Climatiques, soyons la solution.
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jeudi 9 avril 2020

Les Pétrolières Savaient #RéchauffementGlobal #ChangementsClimatiques #CO2


Je suis très désolé de ne pouvoir écrire comme je le voudrais. Mais je continue de m'informer presque quotidiennement sur ce sujet toujours urgent.
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C'est un des nombreux sujets dont je voulais vous parler depuis longtemps.
Heureusement, cette vidéo est sortie ce matin.

Un immense et cordial merci à l'auteur de la vidéo.


Merci de visionner et partager

samedi 15 juillet 2017

Le climat se réchauffe "Officiellement" 140% plus rapidement depuis 1998...

Nous savons maintenant avec certitude que la valeur de l'accélération du réchauffement est de 140%, mais nous savions déjà qu'il se réchauffait plus rapidement qu'à l'époque du super El Nino de 1998. Ce qui est intéressant à comprendre, c'est comment on en est-on venu à établir ce 140%.

Le tableau ci-dessous montre les intensités des El Niño et la Niña de 1951 à 2017. On remarque que le premier Super El Niño s'est produit en 1982-1983.

Nous savons aussi que quelqu'un né après 1984 n'a jamais connu un climat « normal », c'est-à-dire plus ou moins dans la moyenne des dix derniers millénaires.

Voici la température des 800,000 ans avant l'an 0 de notre calendrier. On voit bien la régularité des âges glaciaires interglaciaires que les cycles orbitaux induisent au climat de la Terre. Ce sont les Cycles de Milankovitch

 Et sur celui-ci, les derniers 1,500 ans.


     Vous ne trouvez pas que ça grimpe vraiment très vite?

N.B. Personne ne peut prévoir quand, c'est-à-dire quel degré de réchauffement  (3°C à 6°C, ou plus), la température moyenne globale se stabilisera. C'est un peu comme si c'était la 1ere fois qu'on mesurait à quelle
température l'eau bout.
Peut-être qu'il faut comprendre un peu le système pour qu'on en perde quiétude et sommeil un peu comme on perdrait deux membres...

Je maintiens les prévisions (pas les miennes, mais celles du GIEC, (selon le scénario RCP 8,5, le pire, et celui que nous suivions en aveugle) d'atteindre ou même de dépasser les 2°C pour, ou peut -être même peut être avant si vous avez lu mon dernier article,
et plus spécifiquement la section qui parle du gaz naturel.

Visualisez le climat comme un bus dans lequel  l'humanité entière est passagère. Ensuite, imaginez que ce bus circule en territoire inconnu (l'état actuel du climat). Soudain, une pente raide, un virage brusque et un profond précipice ; celui de l'oubli.

Le bus tente de freiner, s'arrête à peine, mais avec le devant du bus dans le vide (NOTE : personne ne peut sortir). Nous savons qu'il va plonger vers l'extinction massive, d'un instant géologique à l'autre...

Nous en sommes tous désormais plus ou moins exactement à ce point "ici et maintenant". Un peu trop de méthane par exemple et...
OK... tout le monde recule par en arrière tout doucement hein.
Et pas de conneries
!

Nous n'avons plus le temps d'attendre après qui, ni quoi que ce soit.
Il faut talonner et harceler nos politiciens qui décident pour le bien-être à court terme des lobbys ; pas pour faire face à la réalité tellement pressante et urgente. Nous n'avons plus le droit, si on veut que un Futur, de laisser une chance à quiconque, car ça risque d'être celle qui fera tout basculer au point où nous en sommes.

Fini les trumperies!
Néolibéralisme : un joli mot pour désigner un système corrompu qui nous mène à notre perte... à toute vitesse.
     Les explications du 140%

On surveille la température à l'aide de deux méthodes très différentes : les mesures au sol et celles que prennent nos satellites qui ont l'avantage formidable de prendre la température à tous les points à la grandeur de notre planète et en continu. Cependant il, y avait un écart entre les deux types de mesure et il nous était donc impossible de mesurer "scientifiquement" le taux d’augmentation du réchauffement climatique global.

Ils ont fini par trouver la cause et la solution est venue du même coup.

L'orbite (altitude et vitesse) des satellites se ralentit un peu constamment, car il y a encore suffisamment de molécules pour occasionner une (faible) friction, ce qui ralentit les satellites peu à peu.

Ce ralentissement provoque une perte d'altitude (vous vous souvenez de Newton?) ce qui fausse fausse les lectures des satellites qui perdent ainsi un peu de leur très précise calibration.

Et donc, les températures mesurées par les satellites étaient un peu inférieures aux données récoltées par les stations météo à la surface de la Terre. On a donc fait les corrections...

Le rouge montre l'accélération du rythme du réchauffement de 140% depuis 1998 par rapport aux données faussées par le glissement (glitch) orbital des satellites.
Mais le réchauffement climatique s'accélère. Quel en sera le taux d'accélération dans 20 ans comparé à aujourd'hui?

Le réchauffement causé par les seuls gaz à effet de serre provoque de l’évaporation et la vapeur d'eau résultante double le réchauffement. Donc, 0.5°C de réchauffement devient 1°C...

Et c'est ce surplus de vapeur d'eau qui est responsable de la majorité de ces dévastatrices pluies diluviennes  qu'on voit de plus en plus.

Toutes sortes de boucles qui se renforcent elles-mêmes et qui accélèrent et amplifient le réchauffement climatique (self-reinforcing feedback loops) sont enclenchées :
  • Le réchauffement alimente les feux de forêts qui alimentent le réchauffement.
  • Le réchauffement alimente la fonte de la banquise Arctique, qui à son tour, alimente le réchauffement.
  • La végétation absorbe de moins en moins de notre CO2, ce qui accélère aussi le réchauffement.
  • Les arbres qui meurent (120 millions seulement en Californie l'an dernier) à cause de trop de chaleur et d'insectes (qui survivent maintenant aux hivers de plus en plus doux), meurent en émettant su CO2.
  • les sols s'assèchent de plus en plus à cause de la chaleur, et émettent du CO2.
  • Le pergélisol qui fond à cause du réchauffement climatique accélère le réchauffement climatique.
La biosphère fait une grave intoxication au CO2.
Il y en a plusieurs autres, mais impossible (pour moi du moins) de trouver une sorte de liste "officielle" les regroupant toutes avec chacune son potentiel véritable de réchauffement ; c'est encore mal connu parce que ces boucles sont très complexes : les unes entraînent les autres et vice-versa. À ce niveau, la climatologie se complexifie rapidement, mais on peut quand même s'en faire une petite idée pour soi-même.

On peut s'imaginer que chacune de ces boucles agit comme un accélérateur qui ajoute vitesse au rythme du réchauffement, et il y en a quelques-unes capables de faire accélérer le réchauffement climatique et de nous amener à toute vitesse là où nous ne devons absolument ne pas aller...

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La même étude scientifique montre ce que savent et redoutent la majorité des intéressés. Voici un résumé de l'article source en Anglais.
La planète pourrait réchauffer beaucoup plus que prévu car cette récente étude démontre que les hausses de température mesurées au cours des dernières décennies ne reflètent pas complètement le réchauffement climatique déjà en cours
Tout est question du niveau de la sensibilité climatique à nos émissions de Gaz à Effet de Serre surtout lorsque comparé aux climats anciens qui n’ont jamais connu une hausse aussi fulgurante de la quantité de GES. Le système climatique de notre planète est beaucoup plus sensible à cette injection de GES que, encore une fois, ce que l'on croyait il y a peu de temps (comme dans le 5e rapport du GIEC par exemple).
Le lit asséché de la rivière Po dans le Nord de l'Italie suite à (une autre) sécheresse exceptionnelle. 23 juin2017.
Photographie : Miguel Medina/AFP/Getty Images
Parce que le système climatique de la Terre a une réponse rapide (disons d'une décennie à un quart de siècle) et une lente (de plusde 25 ans allant à des siècles) à l'augmentation des émissions de carbone, a déclaré M. Proistosesc d'Harvard qui a mené cette recherche :
l'espoir était que le système climatique n'avait pas une sensibilité si élevée à nos émissions de CO2 (et autres GES).


 Le taux de CO2 augmente de plus en plus rapidement dans notre atmosphère, mais les émissions de sources humaines ont plafonné depuis 2014.

Les puits de carbone (végétation, océans, sols) sont pleins et débordent désormais de CO2. C'est une première étape importante ; un seuil de franchi dans le processus d’extinction massive initié par un réchauffement climatique ; et jamais un tel réchauffement n'aura été aussi abrupt dans l'Histoire de la Terre.
  • Les océans capturent de moins en moins de carbone (étude en Anglais)
  • La végétation capture de moins en moins de carbone (CO2)
    (article en Anglais
  • Les sols absorberont de moins en moins de CO2 (étude en Anglais)
  • Le réchauffement climatique s'accélère 140% plus rapidement depuis 1998 (étude en Anglais)
  • Le réchauffement climatique actuel dont nous sommes la seule cause se produit 170 fois plus rapidement que ce que les forces de la Nature sont capables de faire lorsque laissées à elles-mêmes (étude en Anglais).
  • Les espoirs d'un changement climatique modéré sont disparus (article en Anglais).
  • Pergélisol : 7 000 bulles de gaz souterraines prêtes à «exploser» dans l'Arctique (article en Anglais).

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     Un bref éditorial


70% des Américains savent que le réchauffement climatique est une menace et une bonne proportion d'entre eux sont "très inquiets" des risques bien connus que le réchauffement climatique amène.

Mais très peu le sont autant que ceux qui comprennent très bien la situation dans laquelle nous sommes tous.

C'est toujours au niveau politique que ça bloque, et ce, depuis 1965 alors que Linden B. Johnson, président Américain de l'époque, a été personnellement prévenu des dangers du Réchauffement Global (comme on le nommait à l'époque)  par un groupe de scientifiques.

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vendredi 14 juillet 2017

Le règne des idiots, par Chris Hedges

"Le règne des idiots", par Chris Hedges

Source : Chris Hedges, Truthdig, le 30/04/2017

Si on laisse faire nos dirigeants, ils vont nous mener tous à la mort : Chris Hedges

Mr. Fish / Truthdig

Dans les derniers jours des civilisations qui s’écroulent, les idiots prennent la relève. Des généraux idiots mènent des guerres interminables et ingagnables qui mettent la nation en faillite.

Des économistes idiots appellent à réduire les impôts des riches, et à couper  les programmes sociaux des pauvres, en prévoyant une croissance économique basée sur un mythe.

Des industriels idiots empoisonnent l’eau, le sol et l’air, suppriment les emplois et réduisent les salaires.

Des banquiers idiots jouent sur les bulles financières qu’ils ont eux-mêmes créées et réduisent les citoyens à l’esclavage en vertu d’une dette qui les écrase.

Des journalistes et des intellectuels idiots prétendent que le despotisme est la démocratie.

Des agents de renseignement idiots orchestrent le renversement de gouvernements étrangers pour créer des enclaves sans loi où prospèrent des fanatiques fous furieux.

Des professeurs, des «experts» et des «spécialistes» idiots s’emploient, avec un jargon inintelligible et des théories obscures, à soutenir la politique des dirigeants.

Des animateurs et des producteurs idiots créent des spectacles scabreux, pleins de sexe, de sang et de fantasmes.
Dans la checklist bien connue de l’extinction, nous sommes en train de cocher toutes les cases.

Les idiots ne connaissent qu’un seul mot : « plus ». Ils ne s’encombrent pas de bon sens. Ils accumulent richesse et ressources jusqu’à ce que les travailleurs ne puissent plus gagner leur vie et que l’infrastructure s’effondre. Ils vivent dans des enceintes privilégiées où ils commandent des tirs de missiles en mangeant du gâteau au chocolat. Ils voient l’Etat comme la projection de leur vanité. Les dynasties romaine, maya, française, habsbourgeoise, ottomane, romaine, wilhelminienne, pahlavi et soviétique se sont effondrées parce que les caprices et les obsessions des idiots au pouvoir faisaient la loi.

Donald Trump est le visage de notre idiotie collective. Il est ce qui se cache derrière le masque de civilisation et de rationalité que nous pratiquons : un mégalomane chancelant, narcissique et sanguinaire. Il brandit des armées et des flottes contre les damnés de la terre, il ignore gaiement la misère catastrophique causée par le réchauffement climatique et les pillages au nom des oligarques mondiaux ; et la nuit, il s’assoit bouche bée  devant un téléviseur puis ouvre son « joli » compte Twitter. Il est notre version de l’empereur romain Néron, qui a engagé de vastes dépenses de l’État pour avoir des pouvoirs magiques ; de l’empereur chinois Qin Shi Huang, qui a financé à tire-larigot des expéditions vers l’île mythique des immortels pour rapporter la potion qui lui donnerait la vie éternelle ; et d’une royauté russe en décomposition qui s’asseyait autour d’une table pour se faire lire les tarots, tandis que la nation était décimée par la guerre et que la révolution fermentait dans les rues.

Ce moment de l’Histoire marque la fin d’un long et triste récit d’avidité et de meurtre par la race blanche. Il était inévitable que pour le spectacle final, nous vomissions une figure grotesque comme Trump.
Les Européens et les Américains ont passé cinq siècles à conquérir, piller, exploiter et polluer la terre au nom du progrès humain. Ils ont utilisé leur supériorité technique pour créer les machines de destruction les plus efficaces de la planète, dirigées contre n’importe quoi et n’importe qui, en particulier les cultures indigènes qui se trouvaient sur leur chemin. Ils ont volé et accumulé la richesse et les ressources de la planète. Ils croyaient que cette orgie de sang et d’or ne finirait jamais, et ils le croient toujours. Ils ne comprennent pas que l’incessante expansion capitaliste et impérialiste, et son éthique sinistre, condamne les exploiteurs aussi bien que les exploités. Mais alors même que nous sommes sur la voie de l’extinction, nous manquons d’intelligence et d’imagination pour nous libérer de notre passé évolutif.

Plus les signes avant-coureurs se font palpables – l’accroissement de la température, les effondrements financiers mondiaux, les migrations de masse, les guerres sans fin, les écosystèmes empoisonnés, la corruption rampante dans la classe dirigeante – plus nous nous tournons vers ceux qui chantent, soit par idiotie, soit par cynisme, le mantra que ce qui a fonctionné dans le passé fonctionnera à l’avenir et que le progrès est inéluctable.

Les preuves factuelles, parce qu’elles font obstacle à notre désir, sont écartées. Pour les entreprises et les riches, qui ont désindustrialisé le pays et transformé beaucoup de nos villes en terrains vagues, on réduit les impôts ; pour les travailleurs américains blancs, on supprime les régulations afin de faire revenir l’âge d’or prétendu des années 50. Des terrains publics sont ouverts à l’industrie du pétrole et du gaz, tandis que les émissions de carbone condamnent notre espèce. Les baisses de rendement résultant des vagues de chaleur et des sécheresses sont ignorées. La guerre est l’activité principale d’un État kleptocratique.
En 1940, au moment  de la montée du fascisme européen et de la guerre mondiale imminente, Walter Benjamin écrivait :
Un tableau de Klee nommé Angelus Novus montre un ange qui semble sur le point de se  détourner de quelque chose qu’il contemple fixement. Ses yeux sont écarquillés, sa bouche ouverte, ses ailes écartées. Voilà comment on peut imaginer l’Ange de l’Histoire. Son visage est dirigé vers le passé. Là où nous percevons une chaîne d’événements, il voit une unique catastrophe, qui empile épave sur épave et les jette à ses pieds. L’Ange voudrait rester debout, réveiller les morts et restaurer tout ce qui a été brisé. Mais une tempête souffle depuis le Paradis ; elle se prend dans ses ailes avec une telle violence que l’ange ne peut plus les fermer. La tempête le pousse irrésistiblement vers l’avenir auquel il tourne le dos, tandis que, à ses pieds, le tas de débris monte jusqu’aux cieux. Cette tempête est ce que nous appelons le progrès.
La pensée magique ne se limite pas aux croyances et aux pratiques des cultures pré-modernes. Elle définit l’idéologie du capitalisme. Les quotas et les ventes prévues peuvent toujours être atteints. Les bénéfices peuvent toujours être augmentés. La croissance est inévitable. L’impossible est toujours possible. Les sociétés humaines, pourvu qu’elles  s’inclinent devant les diktats du marché, seront admises au paradis du capitalisme. Il n’y a qu’à avoir la bonne attitude et la bonne technique.

Lorsque le capitalisme prospère, nous sommes confiants, nous prospérons. La fusion du Soi avec le collectif capitaliste nous a volé notre pouvoir, notre créativité, notre capacité d’auto-réflexion et notre autonomie morale.

Nous définissons notre valeur non pas par notre indépendance ou notre caractère, mais par les normes matérielles définies par le capitalisme –richesse personnelle, marques, statut et progression de carrière.

Nous nous moulons dans un conformisme  collectif refoulé. Cette conformité de masse est caractéristique des États totalitaires et autoritaires. C’est la Disneyfication de l’Amérique, terre de pensées éternellement heureuses et d’attitudes positives. Et quand la pensée magique ne fonctionne pas, on nous dit, et nous l’acceptons souvent, que c’est nous qui sommes le problème. Il nous faut  avoir plus de foi. Il nous faut  avoir la vision de ce que nous voulons. Il nous faut essayer plus fort. Il ne faut jamais faire de reproches au système. Nous avons échoué. Ce n’est pas lui qui nous a fait échouer.

Tous nos systèmes d’information, depuis les gourous du développement personnel et depuis Hollywood, jusqu’aux monstruosités politiques comme Trump, tous nous vendent des  remèdes de charlatan. Nous nous cachons les yeux devant l’effondrement imminent. En nous réfugiant dans les faux espoirs, nous offrons des opportunités de carrière aux baratineurs qui nous disent ce que nous voulons entendre.

La pensée magique qu’ils manient est une forme d’infantilisme. Elle discrédite les faits et les réalités qui défient le brillant des slogans creux, tels que « Rendre sa grandeur à l’Amérique. (Make America great again)». La réalité est bannie pour un optimisme sans fin et sans fondement.

La moitié du pays peut bien vivre dans la pauvreté, nos libertés civiles peuvent bien nous être supprimées, la police militarisée peut bien assassiner dans la rue des citoyens désarmés, nous pouvons bien gérer le plus grand système pénitentiaire du monde et la machine de guerre la plus meurtrière, toutes ces vérités sont soigneusement ignorées.

Trump incarne l’essence de ce monde en décomposition, en faillite intellectuelle et morale. Il est son expression naturelle. Il est le roi des idiots. Et nous sommes ses victimes.

Source : Chris Hedges, Truthdig, le 30/04/2017
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

vendredi 30 juin 2017

Un changement climatique non maîtrisé

English translation below 

 Article par Michel-Pierre Colin que je remercie cordialement


Aux États-Unis, une oligarchie politico-économique élue a choisi de sacrifier le genre humain pour son profit immédiat, sur l’autel du changement climatique, en se retirant de l’accord de Paris de décembre 2015 sur le climat.

Cette annonce a eu pour effet immédiat de resserrer les liens des quelques 200 autres pays signataires, l’Union Européenne et la Chine en tête. Les Universités Américaines, les plus grandes villes, et une trentaine d’États américains poursuivent l’effort, avec l'objectif clair de “Make Our Planet Great Again”, rendre à notre planète sa grandeur, selon les termes du Président de la république E. Macron. Reste à examiner s’il est toujours possible, et à quelles conditions, de combattre le changement climatique pour que les générations futures puissent encore vivre sur notre planète.

De la nature humaine

Les biologistes décrivent les êtres humains comme une espèce prédatrice et colonisatrice. Elle croît jusqu'à envahir son environnement entièrement qu'elle épuise peu à peu. Lorsqu’il est totalement épuisé elle se met en quête d’envahir un nouvel environnement qui lui soit propice. Mais aujourd'hui l’homme a envahi toute la planète et l’a en grande partie épuisée.

Le comportement de l’homme fait avant tout qu'il trouve “naturel” de se préoccuper de son seul intérêt propre, et qu'il trouve majoritairement tout aussi “naturel” de se désintéresser du bien collectif commun qu'il a l’habitude de confier aux politiques. Ceux-ci ont institué un système démocratique (ou pas) qui s’assimile à une domination du peuple par une élite économique déconnectée de l’opinion majoritaire. La dépendance de cette élite à l'argent et aux profits est responsable de l'extinction massive des espèces en cours.

L’homme est perpétuellement en guerre avec ses semblables sous tous les prétextes possibles dont le plus ancien est la religion. Les hommes ont été incapables, en des dizaines de milliers d’années, de se débarrasser des guerres. Quand ils échouent à résoudre un problème politique ou économique un peu compliqué, la guerre devient la seule solution de dépasser les difficultés rencontrées. Les hommes sont des spécialistes pour rebâtir sur les décombres fumantes de leurs dévastations.

Par son comportement “naturel” l’homme moderne (?) détruit tous les habitats possibles qu'il a envahi, puis colonisé, mais cela ne le prémunit pas de l’extinction, car la Nature ne lui donne pas plus de garantie de survie sur le long terme qu’aux dinosaures. 

Empreinte humaine et capitalisme

L’humanité consomme 1,7 fois la capacité de la Terre à se renouveler. Faire décroître cette empreinte bien en-dessous d’une Terre est devenu une question de survie pour l’humanité. Mais, envisage-t-on une décroissance de la consommation humaine ?  

Pas du tout, car la croissance est considérée comme indispensable au système capitaliste pour payer des intérêts, des dividendes et des bonus. Même si on décidait de les supprimer au nom de la décroissance, il n’est pas sûr que l’on saurait comment s’y prendre, car nous avons fait de l'économie un dieu. 

L’incapacité de payer les intérêts d’une dette s’appelle un défaut. Quand cette incapacité est généralisée, cela s’appelle un effondrement bancaire systémique. Les banques ne se font plus confiance et ne prêtent plus ; les entreprises font faillite sous le poids des dettes. Si la loi avait séparé les banques de dépôts des banques d’investissements, le citoyen serait supposé ne pas perdre d’argent, ce qui n’est pas le cas aujourd'hui. De toute façon il n'arriverait plus à emprunter. Il doit économiser s’il veut se développer. Il ne peut se développer que sur ses économies.

Il en est de même pour les entreprises en période de décroissance : se libérer des dettes, ne plus nuire à l’environnement, dépolluer, faire du neuf avec du vieux.

On peut donc dire que la décroissance nécessaire est incompatible avec le cadre actuel d'un système purement capitaliste.
C’est pourquoi, se débarrasser du capitalisme est devenu une question de survie pour une humanité qui voudrait réduire son empreinte à un niveau soutenable.  

Les connaissances scientifiques

La croissance effrénée a enclenché l’accumulation de gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère, depuis longtemps le dioxyde de carbone (CO2) et plus récemment le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O), et bien d'autres. Ces GES ont amené une hausse des températures moyennes, ce qu’on appelle le réchauffement climatique. En mars 2017 notre planète souffrait d’une anomalie de +1,25°C par rapport à l’ère pré-industrielle (avant 1750, définition du GIEC), plus marquée au sol en hémisphère nord à une moyenne record de 2,47°C. 

Les conséquences du réchauffement climatique sont parfaitement observables et ressenties par des phénomènes en lente croissance exponentielle : records de sécheresse, inondations, précession des saisons, baisse des récoltes de céréales et de fruits, pénurie et manque d'eau, fontes des glaciers et des pôles, dégel du Cercle polaire Arctique et du continent Antarctique, montée du niveau des océans, acidification et désoxygénation des océans, disparitions des espèces animales marines et terrestres, donc de nos chaînes alimentaires, disparition des forêts tropicales et subpolaires par la déforestation, la réallocation des sols, la sécheresse et les maladies, les feux de forêts déclenchés par la foudre, augmentation des ouragans et typhons en nombre et intensité, les nouveaux phénomènes amplificateurs induits par le réchauffement comme El Niño et les quelques 60 boucles de rétroaction positives.

Le dégel des calottes glaciaires est irréversible aux deux pôles, au Groenland, dans les glaciers et dans toutes les chaînes de montagne, l’Himalaya étant au premier rang. Au total, au moins 70 mètres de montée du niveau des océans. Mais la lenteur de l’accélération de ces dégels n’est pas brusquement visible dans nos ports et sur nos côtes par une montée de l’eau subite capable de réveiller les consciences. Tout au plus, on reconstruit les maisons sur de plus hauts pilotis et on surélève les rues comme à Miami ou à Long Island.

En Europe, les moissons d’été ont commencé en juin 2017. La sécheresse est passée par là depuis le début de l’année.

Certainement on doit stopper la production des GES, de toute origine. Tout en sachant qu’à la température actuelle, nous ne pouvons plus contrôler un éventuel relâchement de méthane stocké dans les hauts fonds qui bordent l’océan Arctique. Les 50 Gigatonnes de méthane qui sont censés s’y trouver, vont provoquer un bond des températures que les experts qualifient de catastrophique. 

Le corps humain est une centrale thermique qui se maintien à 37°C. Il échange avec l'air ambiant. Ce n'est possible que dans certaines combinaisons de température et d'humilité. Sur la Côte d'Azur le corps accepte 40°C avec une humidité de 20%. Dans les zones tropicales une humidité de 90% avec une température de 40°C sera mortel : en quelques heures, le corps humain sera "cuit" de l'intérieur comme de l'extérieur.

Les êtres humains sont parfaitement conscients de l’augmentation de tous ces phénomènes, mais ils n’arrivent pas à se représenter ni la lenteur de cette progression année après année, ni sa croissance exponentielle. Ils pensent qu'une progression lente laisse le temps de revenir plus tard sur le phénomène pour s'en occuper. Mais la progression exponentielle du phénomène va les surprendre tôt ou tard. C'est ce qui fait qu'ils sont toujours en retard dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Mais le changement climatique n’attend pas l’homme. Les effets des quelques 60 boucles amplificatrices de rétroaction positive n’ont pas été examinées en détail. Cependant on sait qu’elles sont propres à accélérer (exponentiellement) et à prolonger le réchauffement de la planète. Dès lors, le consensus des experts sur un réchauffement minimum de 3°C à 4°C, difficilement supportable pour l’être humain, sera dépassé avec certitude.

Une alerte connue et publiée fréquemment

Au cours de ces 45 dernières années, l’humanité a été alertée à de nombreuses reprises sur la catastrophe planétaire inévitable qui s’ensuivrait à vouloir poursuivre une croissance économique, énergétique, démographique, sans frein sur une planète aux ressources finies (limitées).


Il y a donc 45 ans, en 1972, Donella Meadows, Dennis Meadows, Jorgen Randers et 14 autres chercheurs du MIT mettaient la Théorie de la Dynamique des Systèmes en équations pour modéliser la croissance. La Théorie de la Dynamique des Systèmes provient des travaux de Jay Forrester, professeur au MIT, concepteur du modèle informatique Word3. La version initiale de Word3 a été adaptée en Word3-91 et les résultats, similaires à ceux de 1972, furent publiés sous « Beyond the Limits » en 1992. Une adaptation nouvelle en Word3-03 a engendré les résultats publiés en 2004 en anglais, dont nous lisons enfin en 2012 la traduction sous “Les limites à la croissance (dans un monde fini)” qui est une traduction française de « The Limits to Growth, The 30-Year Update ». C’était la mise à jour en 2004, 32 ans après, du 1er fameux Rapport Meadows de 1972 qui fut inspiré par Aurelio Peccei, fondateur du Club de Rome. Comme en 1972, le modèle montre un effondrement situé entre 2015 et 2025.



D’après les auteurs, le scénario initial de 1972 se confirme toujours actuellement, bien qu’il soit basé sur des données de l’époque qui décrivent de façon réaliste la seconde moitié du 20ème siècle. On y constate un décrochage avant 2025 de la production industrielle, de la production agricole (nourriture disponible),  de l’espérance de vie, du bien-être humain et des ressources non renouvelables de la planète. Pour l'équipe Meadows, la démographie du système-Terre, marqué par l'instabilité de notre civilisation industrielle, mène à un déclin irréversible et incontrôlé à partir de 2030.

Après avoir tenté divers scénarios, les auteurs décrivent, dans un scénario n° 9, une planète qui aurait cherché, à partir de 2002, à stabiliser sa population et sa production industrielle par habitant, et qui aurait investi dans la lutte antipollution, dans la préservation des ressources non renouvelables et dans l’agriculture.

Effondrement

Nous avons vu que l’homme détruit son habitat, la Terre, et qu'il trouve cela “naturel”. Les profits des plus riches, basés sur la dette des plus pauvres, les a entraîné dans une spirale addictive aux profits, d'un capitalisme devenu incompatible avec la lutte contre le changement climatique. Les hommes ont été alertés depuis 45 ans sur l’effondrement qui devait se présenter au début du XXIème siècle, mettant en péril toutes les espèces vivantes de la planète.

Les scientifiques ont produit des centaines de rapports validés par leurs pairs et publiés dans des revues scientifiques comme Science ou Nature. Ces dernières années, plusieurs auteurs ont remis ces rapports en perspective, pour créer un véritable réveil des consciences et voici ma sélection de leurs livres :


Un consensus politique est survenu lors de la COP21 en décembre 2015 pour limiter le réchauffement entre 3°C et 4°C (efforts annoncés par l’ensemble des pays) bien que l’objectif visé officiellement soit de 2°C et si possible 1,5°C. En face de ces objectifs, les mesures de mars 2017 montraient un réchauffement global de 1,25°C par rapport à l’ère pré-industrielle, et de 2,47°C au sol en moyenne dans l’hémisphère nord. Ces chiffres sont à surveiller comme le lait sur le feu.

On sait qu’on a engendré des phénomènes d’accélération et de prolongement du réchauffement qui vont nous entraîner bien au-delà des efforts annoncés. Car nous avions déjà franchi le point de basculement des températures de réchauffement à la fin de l’épisode El Niño, en avril 2016. Au-delà de ce point de basculement on sait qu’il est impossible de revenir aux températures stables d’antan.

Depuis nous sommes entrés en zone inconnue de réchauffement, où nous ne pouvons plus prévoir à quel niveau de température cela s’arrêtera, malgré la géo-ingénierie chimérique, annoncée mais jamais déployée.

En guise de conclusion  

Il y a cependant des choses à faire sur le plan local pour créer les conditions résilientes de vie ultérieure éventuelle. Une transition vers une autre société nous oblige à travailler notre imaginaire, donc de nous faire des récits pour inverser ces spirales de violence et de pessimisme. Des récits qui rejettent toute dissonance cognitive et tout déni. Soyons les transitionneurs qui inventent leur propre avenir. Car les initiatives de transition libèrent les gens de ces sentiments d'impuissance tellement toxique et répandue dans la population. L'urgence est de reconstruire un tissu social local solide et vivant, doté d'un climat de confiance, c'est-à-dire un véritable « capital social » qui puisse servir en cas de catastrophe.

Les transitionneurs (qui pensent : « on est tous dans le même bateau ») souvent non-violents, collectivistes, appellent à une transition à grande échelle, car la vie n'a plus de sens si tout s'effondre. Pratiquant l'ouverture et l'inclusion, ils sont convaincus que l'avenir est dans les éco-villages, l'entraide et l'imaginaire de transition. Ils pensent « ensemble on va plus loin ».

Malgré tout, la transition est encore à très petite échelle pour le moment. Et il n’est pas sûr que nous ne soyons pas dépassés par des phénomènes abrupt, en croissance exponentielles, capables d’annihiler les efforts de transition à grande échelle.

Kevin Anderson, professeur d'énergie et de changements climatiques à l'Université de Manchester, soutient qu'il y a 95 % de risques que l'action contre le changement climatique ne soit pas assez robuste pour confiner la croissance du réchauffement de la Terre en dessous de l'objectif de 1,5°C-2°C. Il pense qu'il reste une petite chance de 5% de réussite possible. Paul Jorion, anthropologue et sociologue, estime que le genre humain n’est pas équipé mentalement pour faire face à ce défi qui maintenant semble le dépasser. 

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« Celui qui croit que la croissance peut être infinie dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. » Kenneth Boulding (1910-1993), président de l'American Economic Association.

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An uncontrolled climate change

In the United States, an elected political-economic oligarchy has chosen to sacrifice humanity for its immediate benefit, on the altar of climate change, by withdrawing from the December 2015 climate accord.

The announcement had the immediate effect of strengthening the ties of the 200 other signatory countries, the European Union and China at first. American Universities, the largest cities, and some thirty American states continue the effort, with the clear goal of "Make Our Planet Great Again", were the words of the French President of the Republic E. Macron. It remains to be seen whether it is still possible, and under what conditions, to combat climate change so that future generations can still live on our planet.

Human nature

Biologists describe human beings as a predatory and colonizing species. It grows until it invades its environment, which it exhausts little by little. When it is exhausted, it sets out to invade a new propitious environment. But today man has invaded the whole planet and has largely exhausted it.

Man's behavior is above all that he finds it "natural" to concern himself with his own self-interest, and that he finds mostly just as "natural" to lose interest in the common collective good he is accustomed to entrust to the politicians. They have instituted a democratic system (or not) that is assimilated to a domination of the people by an economic elite disconnected from the majority opinion.

Man is perpetually at war with his fellow men under all possible pretexts, the most ancient of which is religion. Men have been incapable, in tens of thousands years, of getting rid of wars. When they fail to solve a rather complicated political or economic problem, war becomes the only solution to overcome the difficulties encountered. Men are specialists in rebuilding on the smoking rubble of their devastation.

By his "natural" behavior man destroys all the possible habitats that he has invaded and then colonized, but this does not protect him from extinction, for Nature does not give him more guarantee of survival over the long term than the dinosaurs.

Human Footprint and Capitalism

Humanity consumes 1.7 times the capacity of the Earth to renew itself. Decreasing this footprint far below one Earth has become a matter of survival for humanity. But is there a prospect of a decrease in human consumption?

Not at all, because growth is considered indispensable to the capitalist system to pay interest, dividends and bonuses. Even if it were decided to remove them in the name of decreasing, it is not certain that one would know how to go about it.

The inability to pay interest on a debt is called a default. When this disability is widespread, it is called a systemic bank collapse. Banks no longer trust and lend; The companies go bankrupt under the weight of the debts. If the law had separated the deposit banks from the investment banks, the citizen would be presumed not to lose money, which is not the case today. In any case he would no longer be able to borrow. He must save if he wants to develop.

It is the same for companies in a period of decline: to free themselves of debts, no longer harm the environment, clean up, make new with the old.

It can therefore be said that the necessary decrease is incompatible with the present framework of a purely capitalist system.
That is why getting rid of capitalism has become a matter of survival for a humanity that wants to reduce its footprint to a sustainable level.

Scientific knowledge

Rampant growth has triggered the accumulation of greenhouse gases (GHGs) in the atmosphere, carbon dioxide (CO2), and more recently methane (CH4), nitrous oxide (N2O), and many others. These GHGs have led to an increase in average temperatures, known as global warming. In March 2017, our planet suffered an anomaly of +1.25°C compared to the pre-industrial era (before 1750, IPCC definition), more pronounced on land in the northern hemisphere at a record average of 2.47°C.

The consequences of global warming are perfectly observable and experienced by slow exponential growth phenomena: drought records, floods, seasonal precariousness, reduced crops of cereals and fruits, shortages of water, melting of glaciers and poles, thawing of the Arctic Circle and the Antarctic continent, rising ocean levels, acidification and deoxygenation of the oceans, disappearance of marine and terrestrial animal species, and therefore of our food chains, disappearance of tropical and sub-polar forests through deforestation, drought and disease, forest fires triggered by lightning, increased hurricanes and typhoons in number and intensity, new wave-induced amplifier phenomena such as El Niño, and some 60 positive feedback loops.

Thawing of ice caps is irreversible at both poles, in Greenland, in glaciers and in all mountain ranges, with the Himalayas in the forefront. In total, at least 70 meters of rising sea level. But the slowness of the acceleration of these thaws is not suddenly visible in our ports and on our coasts by a surge of sudden water capable of awakening consciences. At the most, houses are rebuilt on higher piles and the streets are raised like in Miami or Long Island.

In Europe, summer harvesting began in June 2017. The drought has been there since the beginning of the year.

Certainly we must stop the production of GHGs, from any origin. Knowing that at the current temperature we can no longer control the release of methane from the shallows that border the Arctic Ocean. The 50 gigatonnes of methane that are supposed to be there will cause a surge in temperatures that experts call catastrophic.

Human beings are well aware of the increase in all these phenomena, but they can not imagine the slowness of this progression year after year nor its exponential growth. They think that a slow progression allows the time to come back later on the phenomenon to take care of it. But the exponential progression of the phenomenon will surprise them sooner or later. This is why they are always behind in the fight against global warming.

Climate change does not wait for man. The effects of most positive feedback amplifier loops were not examined in detail. However, they are known to accelerate (exponentially) and prolong global warming. Consequently, the experts' consensus on a minimum warming of 3°C to 4°C, which is difficult to bear for humans, will be exceeded with certainty.

A known and frequently published alert

Over the past 45 years, humanity has been alerted on numerous occasions to the inevitable planetary catastrophe that would ensue to pursue an economic, energetic, demographic, unrestrained growth on a planet with finite (limited) resources.


So, in 1972, Donella Meadows, Dennis Meadows, Jorgen Randers and 14 other MIT researchers put the Theory of Systems Dynamics into equations for modeling growth. The Theory of Systems Dynamics stems from the work of Jay Forrester, a professor at MIT, the designer of the Word3 computer model. The original version of Word3 was adapted in Word3-91 and the results, similar to those of 1972, were published under "Beyond the Limits" in 1992. A new adaptation in Word3-03 resulted in the results published in 2004 in English, which we read in French in 2012 under "Les limites à la croissance (dans un monde fini)" which is a French translation of "The Limits to Growth, The 30-Year Update". It was the update in 2004, 32 years later, of the first famous Meadows Report of 1972 which was inspired by Aurelio Peccei, founder of the Club of Rome. As in 1972, the model shows a collapse between 2015 and 2025.


According to the authors, the initial scenario of 1972 is still valid, although it is based on data from the period that realistically describes the second half of the 20th century. There is a decline in industrial production, agricultural production (food availability), life expectancy, human well-being and non-renewable resources on the planet by 2025. For the Meadows team, the demography of the Earth system, marked by the instability of our industrial civilization, leads to an irreversible and uncontrolled decline from 2030 onwards.

After a series of scenarios, the authors describe in a scenario No. 9, a planet which, since 2002, would have sought to stabilize its population and industrial production per capita, and which would have invested in pollution control, conservation of non-renewable resources and in agriculture.

Collapse

We have seen that man destroys his habitat, the Earth, and finds it "natural". The profits of the wealthiest, based on the debt of the poorest, have led them into an addictive spiral of profits, a capitalism incompatible with the fight against climate change. Men have been alerted for 45 years on the collapse that was to occur at the beginning of the 21st century, jeopardizing all the living species on the planet.

Scientists have produced hundreds of peer-reviewed reports published in scientific journals such as Science or Nature. In recent years, several authors have put these reports in perspective, to create a true awakening of consciousness and here is my selection of their books:


A political consensus was reached at COP21 in December 2015 to limit warming to between 3°C and 4°C (efforts announced by all countries) although the official objective is 2°C and if possible 1.5°C. In response to these objectives, the March 2017 measures showed an overall warming of 1.25°C compared to the pre-industrial era and an average of 2.47°C on land in the northern hemisphere. These figures are to be watched like milk on the burner.

We know that we have generated phenomena of acceleration and prolongation of the warming which will lead us well beyond the announced efforts. Because we had already crossed the tipping point of the warming temperatures at the end of the El Niño episode in April 2016. Beyond this tipping point it is known that it is impossible to return to the stable temperatures of yore .

Since we have entered the unknown zone of warming, where we can not predict at what temperature level this will stop, despite chimerical geo-engineering, announced but never deployed.

As a conclusion

There are, however, things to be done at the local level to create the resilient conditions for possible future life. A transition to another society forces us to have our imagination working, so to tell stories to reverse these spirals of violence and pessimism. Stories that reject any cognitive dissonance and denial. Let us be the transitioners who invent their own future. Because transition initiatives free people from these feelings of impotence so toxic and widespread in the population. The urgent need is to rebuild a solid and vibrant local social fabric, with a climate of trust, that is to say a real "social capital" which can be used in case of disaster.

Transitioners (who think "we are all in the same boat") often non-violent, collectivist, call for a transition on a large scale, because life no longer makes sense if everything collapses. Practicing openness and inclusion, they are convinced that the future lies in eco-villages, mutual aid and the transitional imagination. They think "together we go further".

Nevertheless, the transition is still very small at the moment. And it is not certain that we are not overtaken by abrupt, exponential growth phenomena, capable of annihilating large-scale transition efforts.

Kevin Anderson, Professor of Energy and Climate Change at the University of Manchester, argues that there is a 95% risk that action against climate change is not robust enough to contain the growth of global warming below the target of 1.5°C to 2°C. He thinks there is still a small 5% chance of success. Paul Jorion, an anthropologist and sociologist, believes that mankind is not mentally equipped to face this challenge that now seems to go beyond it.

samedi 25 février 2017

Un risque de refroidissement rapide dans l’Atlantique Nord

Merci à global-climat pour son accord a republié son excellent articles sur ce blogue. Visitez le souvent, il regorge d'excellent articles.


Une nouvelle étude publiée dans Nature Communications alerte sur le risque de voir un refroidissement important dans l’Atlantique Nord. Pour la première fois, des chercheurs se sont focalisés sur les conséquences d’une réduction brutale de la convection océanique dans une région clé, la Mer du Labrador. Leur conclusion : même sans un effondrement de la circulation thermohaline dans son ensemble, l’Atlantique Nord pourrait connaître un sérieux coup de froid.


Une équipe d’océanographes du laboratoire Environnements et paléoenvironnements océaniques et continentaux (CNRS/Université de Bordeaux) et de l’Université de Southampton vient d’évaluer pour la première fois le risque d’un refroidissement rapide dans l’Atlantique du Nord en relation avec un effondrement de la convection océanique dans la Mer du Labrador. Leurs résultats sont publiés dans Nature Communications.


La Mer du Labrador, au sud-ouest du Groenland, est une des régions de convection de l’Atlantique Nord où la formation d’eau profonde alimente un système de courants à grande échelle, la circulation océanique méridienne de retournement Atlantique, autrement connue comme AMOC ou circulation thermohaline. Avec l’AMOC, les courants océaniques en surface apportent les eaux subtropicales chaudes vers l’Atlantique Nord où, leur refroidissement les fait plonger en profondeur dans les régions de convection. 

Ils  retournent ainsi vers sud.  Ce système est donc responsable d’un transport de chaleur nette vers l’Atlantique du Nord.

Représentation schématique de la circulation dans la mer du Labrador, au cœur du gyre subpolaire schématisé par le contour rouge. Crédit : Giovanni Sgubin – EPOC.
Représentation schématique de la circulation dans la mer du Labrador, au cœur du gyre subpolaire schématisé par le contour rouge. Crédit : Giovanni Sgubin – EPOC.

A plusieurs reprises, depuis la fin de la dernière glaciation, il y a 20 000 ans, l’AMOC s’est déjà effondrée de façon brutale – en l’espace d’une décade ! – ramenant le climat à des conditions glaciaires en Europe. Dans les conditions climatiques actuelles, on estime qu’une interruption brutale de l’AMOC produirait une baisse de 5°C de la température dans l’Atlantique du Nord.


Le rapport du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, estime qu’il y a de fortes chances pour que l’AMOC ralentisse au cours du XXIe siècle, mais cela serait très progressif. Un arrêt complet, qui entraînerait une chute rapide de la température de l’Atlantique du Nord, n’aurait que de très faibles chances de se produire au cours du siècle.


Les auteurs de l’article publiés dans Nature Communications ont réexaminé une quarantaine de modèles climatiques de dernière génération (CMIP5) en se concentrant sur la possibilité d’une interruption de la convection dans la Mer du Labrador. « Un arrêt de la convection océanique dans la Mer du Labrador n’aurait pas les mêmes effets catastrophiques qu’une interruption de la circulation thermohaline, mais cela peut avoir un impact important sur les évolutions des températures en Europe de l’ouest et dans l’est de l’Amérique », précise d’abord Giovanni Sgubin, l’auteur principal de l’étude.


« La convection dans la mer du Labrador alimente l’AMOC, mais elle contribue seulement de façon partielle au flux total de l’AMOC », continue Giovanni Sgubin. « Donc, si une interruption de la convection dans le Labrador se déclenche, l’AMOC ne va pas forcement s’interrompre ». Cela a incité les chercheurs à évaluer la possibilité d’un refroidissement dans l’Atlantique du Nord en raison de changements locaux dans la Mer du Labrador plutôt que en raison de changements à grande échelle de l’AMOC.

Circulation océanique thermohaline montrant la remontée d'eau chaude (en rouge) vers les hautes latitudes et le plongeon des eaux froides et salées (en bleu) qui reviennent vers le sud pour former une boucle (source : Wikipedia)
Circulation océanique thermohaline montrant la remontée d’eau chaude (en rouge) vers les hautes latitudes et le plongeon des eaux froides et salées (en bleu) qui reviennent vers le sud pour former une boucle (source : Wikipedia)


Normalement, avec la convection, une masse d’eau froide et dense s’enfonce dans l’océan grâce à un mélange entre eaux superficielles et eaux des profondeurs, qui provoque un flux de chaleur nette vers l’atmosphère. Il y a deux ingrédients nécessaires pour déclencher la convection dans le Labrador : des températures de l’atmosphère très froides (en hiver), et une stratification faible. La stratification mesure les variations verticales de la densité de l’eau.

Si une couche plus profonde est plus dense que la couche juste au-dessus, il y a une condition de stratification stable qui entrave le mouvement entre les deux couches et l’échange de chaleur vertical. Le changement climatique pourrait conduire à des conditions de stratification trop élevées dans la mer du Labrador pour pouvoir activer le mélange entre eaux superficielles et eaux des profondeurs en hiver et donc le phénomène de convection.


Parmi le 40 modèles climatiques étudiés, 17,5% projettent un arrêt complet de la convection dans cette région, avec comme résultat un refroidissement abrupt  (2 ou 3 degrés en moins de dix ans) de la mer du Labrador et de fortes baisses des températures dans les régions côtières de l’Atlantique Nord. Ce refroidissement lié à l’interruption de la convection est donc principalement le résultat d’une diminution drastique des échanges de chaleur entre les couches profondes de l’océan et l’atmosphère dans la région du Labrador.


Ce résultat pourrait apparaître de prime abord comme plutôt rassurant, vu que la plupart des modèles ne reproduisent pas un tel événement abrupt. Mais les chercheurs ont noté que tous les modèles ne sont pas capables de reproduire de façon réaliste la stratification dans la mer du Labrador, une variable clé pour la reproduction correcte des mécanismes de convection. Pour cette raison, ils se sont penchés sur les 11 modèles les plus capables de simuler la stratification observée. Parmi ces modèles, 45,5% montrent un effondrement des processus de mélange vertical profond dans la Mer du Labrador au cours du XXI siècle. Des processus qui se produisent normalement en hiver. En tenant compte de la fiabilité des modèles, le risque d’un refroidissement brusque en mer du Labrador apparaît donc bien plus élevé que ce qui prévu dans l’ensemble CMIP5.


Toutes les simulations reproduisant une interruption de la convection dans le Labrador, montrent qu’une diminution de salinité est le processus dominant dans le déclenchement de cet événement. Cela cause une augmentation de la stratification et l’interruption de la convection. En raison du réchauffement climatique, certains scientifiques craignent que la fonte des glaces du Groenland rejette suffisamment d’eau douce dans l’Atlantique Nord pour bouleverser la circulation océanique. Mais ce mécanisme n’a pas été pris en compte dans l’étude parue dans Nature Communications. 

Dans les modèles étudiés par Giovanni Sgubin et ses coauteurs, la diminution de la salinité dans la mer du Labrador est liée à deux phénomènes favorisés par le réchauffement climatique global : l’accélération du cycle hydrologique avec une augmentation des précipitations dans la Mer du Labrador et une changement de circulation océanique, dont une ralentissement du gyre subpolaire, c’est-à-dire de la circulation cyclonique horizontale caractérisant la Mer du Labrador.

Exemple d'un refroidissement rapide dans le gyre prédit par l'une des projections climatiques. A gauche : évolution temporelle de la température de surface de la mer. A droite : écarte entre la température de l'air à la surface de la mer, entre le début et la fin du XXIe siècle. Crédit : Giovanni Sgubin – EPOC.
Exemple d’un refroidissement rapide dans le gyre prédit par l’une des projections climatiques.
A gauche : évolution temporelle de la température de surface de la mer.
A droite : écarte entre la température de l’air à la surface de la mer, entre le début et la fin du XXIe siècle. Crédit : Giovanni Sgubin – EPOC.


Les modèles climatiques, en fait, ne simulent pas l’afflux d’eau douce issue des calottes et des glaciers. L’apport d’eau douce dans l’océan dû à la fonte des glaces du Groenland n’a donc pas pu être considéré. Mais les auteurs de l’étude ne sous-estiment pas son influence. « Vu que la diminution de salinité semble être une composante clé pour produire une interruption de la convection dans les modèles, l’apport d’eau douce du Groenland peut être une élément de plus augmentant la probabilité que cet événement abrupt se produise », précise Giovanni Sgubin.

L’un des défis de la prochaine génération de modèles climatiques est de tenir compte de ce processus. La fonte du Groenland risque donc de renforcer la conclusion de l’étude : la possible interruption de la convection dans la Mer du Labrador. Résultat, le refroidissement dans l’Atlantique Nord serait plus probable que ne le suggèrent les modèles climatiques.


Les observations récentes du climat montrent que quelque chose d’étrange se passe déjà dans l’ l’Atlantique Nord. La région subpolaire au sud de la Groenland, y compris la Mer du Labrador, est quasiment la seule du monde à ne pas s’être réchauffée depuis le début du XX siècle. On parle du soi-disant « cold blob », caractérisant une région circonscrite de l’Atlantique Nord en contre-courant avec la tendance à l’augmentation des températures observée au niveau global.

Anomalies de températures en hiver 2013 et 2016 (par rapport à la période 1900-1950) : on voit une zone froide au sud du Groenland. Source : NASA GISS.
Anomalies de températures en hiver 2013 et 2016 (par rapport à la période 1900-1950) : on voit une zone froide au sud du Groenland. Source : NASA GISS.

Ce contraste serait l’une des manifestations de l’affaiblissement de l’AMOC, selon une étude parue fin mars 2015 (Nature Climate Change), signé par des chercheurs emmenés par Stefan Rahmstorf, du Potsdam Institute for Climate Research. 

Les scientifiques estimaient alors que le réchauffement climatique global dû aux émissions humaines de gaz à effet de serre avait déjà commencé à ralentir sérieusement la circulation thermohaline, de façon plus prononcée que dans les modèles climatiques. Cela serait la cause principale de l’apparition, dans les observations climatiques, d’un « cold blob » dans l’Atlantique du Nord. Or, compte tenu des résultats publiés dans Nature Communications par Sgubin et al., ce phénomène pourrait avoir une interprétation alternative : l’effet d’un changement de la convection dans la Mer du Labrador pourrait être aussi responsable d’un refroidissement local dans l’Atlantique du Nord.

Référence : Abrupt cooling over the North Atlantic in modern climate models, Giovanni Sgubin, Didier Swingedouw, Sybren Drijfhout, Yannick Mary & Amine Bennabi. Nature Communications, 15 février 2017. DOI: 10.1038/ncomms14375.