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mercredi 9 septembre 2015

Bataille Climatique Dans l'Océan Pacifique


Traduction/adaptation de l'article "Hothouse Monsters Clash: Godzilla El Nino Pummels Pacific’s Hot Blob.
Merci à Robert Scribbler auteur et propriétaire de ce blogue https://robertscribbler.wordpress.com pour l’accord donné à la traduction et l'adaptation de cet excellent article et à l'utilisation de ses images et graphiques.
Son blogue possède un grand nombre d'articles. Si vous comprenez l'Anglais ou êtes capable de vous accommoder de https://translate.google.fr/ visitez le.
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L'El Niño, maintenant surnommé le "El NIño Godzilla" à cause de son caractère monstrueux qui ne cesse de grandir s'en prend au "Blob" (gigantesque zone d'eau anormalement chaude dans le Pacifique Nord près de l'Alaska).

Deux monstres nés des changements climatiques se livrent un combat mortel sur des milliers de kilomètres dans les eaux de l'océan Pacifique. Dans un monde réchauffé par l'Humanité, c'est une bataille épique  que se livrent ces deux Goliath océaniques et atmosphériques — L'El Niño Godzilla versus le gigantesque "Blob" chaud du Pacifique.

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La Crête Ridiculement Résiliente (surnommée RRR pour Ridiculously Resilent Ridge en Anglais est une ondulation du courant Jet bloquée en place sur la partie Ouest du continent américain) est une zone "bloquante" de haute pression qui empêche les autres systèmes météos de pénétrer dans cette zone et est apparemment causée par le "Blob" qui se vautre sur place ; l'air chaud qui s'en dégage causerait, avec d'autres facteurs la zone de haute pression impénétrable. 

C'est ce système qui a causé tant de désastres sur la côte ouest américaine, de l'Alaska à la Californie pour la majeure partie des deux à trois dernières années, comme la terrible sécheresse en Californie — la pire en au moins 1200 ans. La Crête Ridiculement Résiliente est aussi impliquée dans les feux de forêt qui ont ravagé toute la côte ouest du continent Nord-américain — incluant les forêts pluvieuses des états de Washington et de l'Orégon.

Source nullschool.net, carte des vents publiée sur robertscribbler.com
La Crête Ridiculement Résiliente (RRR) diminue d'intensité car elle est attaquée par une série de tempêtes générées par El Niño. On voit les cyclones (tempêtes) se diriger vers le "Blob" et donc la Crête Ridiculement Résiliente du courant Jet du même coup.
La RRR est un système lié au réchauffement climatique qui fait fondre la glace sur l'Arctique et qui du même coup force le réchauffement des eaux dans le Pacifique nord-ouest bien au-dessus des températures typiques (voir ici, ici et ici)

[NDT La Dre. Jennifer Francis a démontré que la fonte de la glace maritime sur l'Arctique est ce qui cause le dérèglement du courant Jet car cela réduit l'écart de température entre l'Équateur et l'Arctique, ce qui le ralentit et lui fait faire des ondulations nord-sud qui peuvent se bloquer en place comme la RRR le fait depuis plus de deux ans au dessus de la côte ouest de l'Alaska.]

Un réchauffement extrême et sans précédent de l'eau a formé un "Blob" chaud s'étirant sur une surface de plusieurs milliers de kilomètres carrés ; accompagné d'un assèchement de l'air. (93,4% de l'excès de chaleur va dans les océans.)

C'est un tyran atmosphérique implacable engendré par la chaleur océanique et atmosphérique responsable d'un grand nombre de désastres (principalement sécheresses et feux de forêt, mais aussi d'inondations en Alaska l'hiver dernier par exemple). Un système de haute pression (anticyclone) si puissant qu'il a projeté des tempêtes du Pacifique de leur trajectoire habituelle très loin vers le nord, jusque dans l'Arctique.

Mais maintenant, la Crête Ridiculement Résiliente commence à faiblir. Sa longue ondulation vers le nord s'est retirée de l'Alaska. Des tempêtes intenses, propulsées par un El Niño rivalisant de puissance avec celui de 1997-1998 (le plus puissant jamais observé),
encerclent et malmènent les abords de la crête, et donc l'Alaska et le Pacifique nord-ouest, et sont en train de refroidir l'eau surchauffée du "Blob" par le processus nommé "Tansport d'Ekman". 
[NDT : Il faut noter que l'excès de chaleur de l'eau va se transmette à l'atmosphère. C'est ce que font les ouragans et typhons, ils puisent la chaleur des océans et le rejettent dans l'atmosphère au rythme équivalent en énergie d'au moins une bombe atomique d'Hiroshima par seconde.]
La baisse de la température de l'eau causée par l'activité des tempêtes commence à refroidir le nord-est de l'océan pacifique dans la région qui a été dominée par le "Blob" d'eau trop chaude au cours des dernières années. C'est une condition qui mine le soutien de la RRR. Les tempêtes générées par El Niño dans le sud vont apparemment continuer de se lancer vers cette réserve de chaleur océanique.
Source image : Earth Nullschool.sur
https://robertscribbler.com

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     Parenthèse...

À titre comparatif seulement, l'image ci-dessous provient d'un de mes articles paru le 7 mai dernier.
Sur l'image récente du haut, on remarque bien les zones bleutées dans la région du "Blob" qui indiquent un refroidissement substantiel et date de peu.
MAIS la zone d'eau chaude au large de la Californie s'est agrandie de beaucoup comparée à l'image du bas et il y a encore beaucoup d'eau chaude dans la Pacifique comme on le remarque sur l'image plus récente du haut, C'est vrai que l'été achève et qu'il a fait très très chaud...

Source image : Earth Nullschool pour le Climatobloque par A.Randomjack.

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Que le "Blob" se refroidisse est un signe précurseur de l'effondrement de la Crête Ridiculement Résiliente (RRR) ; et avec les tempêtes fortes et fréquentes qui s'annoncent pour l'automne, à cause d'El Niño bien sur, on devrait assister à un déclin allant en s'accélérant de la Crète Ridiculement Résiliente qui a causé tant de dégâts. Et comme les températures ne cessent de grimper vers les 2°C à 2,3°C au dessus de la moyenne dans la zone 3.4 d'El Niño, comme vu dans le rapport de la NOAA la semaine dernière, cela assure un train de tempêtes qui vont aller frapper le "Blob" et la Crête Ridiculement Résiliente pour les achever. 

Comme l'a dit Ricky Rood sur Weather Underground la semaine dernière, c'est Godzilla vervus le "Blob". À ce stade, c'est Godzilla (El Niño) qui semble avoir l'avantage. Une fois le "Blob" vaincu, plus rien n'empêchera des tempêtes fort probablement exceptionnelles de balayer la côte ouest du continent nord-Américain au cours de l'automne et de l'hiver qui viennent. Mais selon de récentes études scientifiques, il y a une forte probabilité que le "Blob" se reforme une fois l'El Niño vers la fin de 2016. Pour la côte ouest, cela signifierait un cercle vicieux alternant sécheresses et inondations. Un pattern des plus inquiétants et dangereux intrinsèquement lié aux changements climatiques que nous causons.

dimanche 16 août 2015

Les Mauvaises Nouvelles Climatiques de l'Été 2015... Partie 1


    Les incendies de forêt en date du 8 Août 2015 sur le continent Nord-Américain. 

Aux USA, ce sont au total 25 189.86 Km/2 qui ont brûlé en 2015 pour 37,894 incendies. C'est très près du record de 2011 alors que 25 578.22 Km/2 avaient brûlé à cette même date.
Au 10 août 2014, il y avait eu aux États Unis 35 429 incendies de forêt et/ou de broussailles pour un total de 9 856 Km/2
Source : http://www.nifc.gov/fireInfo/nfn.htm

Au Canada, il y a eu 6,071 et ce sont 39 188.24 Km/2 de forêt et de toundra qui sont partis en fumée en 2015 ; un record, mais 2014 était le précédent record avec 36957.55 Km/2 avec 4 230 feux.

Des pompiers dans l'enfer de la Californie. Les incendies étant de plus en plus violents et imprévisibles, les risques pour les pompiers sont inacceptables ; il y a 20 ans, les incendies étaient loin d'atteindre de tels niveaux de dangerosité.

Californie : un brave pilote combat un incendie dans des conditions de vol difficiles ;
l'air est très turbulent au dessus des feu
x.

Californie : 40 maisons détruites dans ce feu.

Un fait intéressant à ne pas passer sous silence : dans la province de Québec, seulement 383.27 Km/2 ont flambé en 2014, et c'est encore moins en 2015 avec seulement 49.85 Km/2. La cause des ces petits nombres en est évidemment les changements climatiques. Le Canada est nettement scindé en deux à cause des ondulation du courant Jet ; l'ouest est chaud et sec alors que l'est demeure anormalement frais et humide depuis disons 2011. En fait, on peut synchroniser tout ceci avec la sécheresse Californienne ; c'est depuis le début de cette dernière que les ondulations du courant Jet dont j'ai déjà fait mention (nommées RRR et TTT en Anglais) sont coincées dans la même position sur l’Amérique du Nord. Voir cet article svp. Ce sont ces ondulations anormalement fixes du courant jet qui sont responsables de la sécheresse en Californie et du climat canado/américain scindé en deux dans le sens est/ouest environ au dessus de la frontière entre l'Alberta et de l'Ontario.


Dans quelques années, le nombre d'incendies de forêt va certainement diminuer car plus ça va, moins il y a de forêt à brûler... Aussi, les feux de forêt sont beaucoup plus intenses qu'il y a une douzaine d'années et plus à cause du manque de pluie et des températures plus élevées résultant du réchauffement climatique. La férocité des ces feux brule ou stérilise même la terre souvent jusqu'au fond rocheux. Ces conditions rendent la repousse des arbres et arbustes très difficile ou voire totalement impossible sans des conditions climatiques favorables. 
Ci-dessus, une vidéo courtoisie de la CBC lors
d'un des feux de forêt dans le nord de la 
Saskatchewan au début de juillet 2015
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      El Niño et le "Blob"

Le El Niño qui est en train de se développer sur la ligne équatorial dans l'océan Pacifique vient de franchir une autre étape dans sa croissance pour atteindre le niveau "Monstrueux" et ile lui reste du temps et de l'énergie accessible pour grandir. Il atteint sa pleine maturité dans la semaine suivant Noël.

Ses conséquences sur la faune et la flore aquatique sont désastreuses ; les espèces qui ne peuvent fuir sont soumises à une eau trop chaude et donc aussi avec un faible niveau d'oxygène. Mais dans le contexte actuel des températures de l'eau tout le long de le long de la côte ouest du Pérou à l'Alaska, la survie devient très difficile...
Image depuis nullschool.net créé par A.Randomjack pour le Climatoblogue
Les impacts d'un El Niño sont nombreux et affectent une grande partie la planète ; les vents changent et transportent des averses diluviennes tout autour du globe, ou les sécheresses empirent, des vagues de chaleur dans des endroits inhabituels... Un El Niño monstre dans le contexte actuel des changements climatiques abruptes, bien malin celui qui saura prédire où, comment, quand et quels seront les impacts qui se feront ressentir.

Circulation Thermohaline (Le Grand Convoyeur)
Pour ce qui est du "Blob" (zone d’eau anormalement chaude le long de l’Alaska et de la Colombie Britannique), rien de majeur n'a changé. Par contre, le climatologue Paul Beckwith commence à comprendre comment il s'est formé. Sans entrer dans les détails, le Grand Convoyeur connu sous le nom de circulation thermohaline (courant alimenté par les différences de températures (thermo) et la densité supérieure de l'eau salée (haline) s'est modifié à cause des changements climatiques bien sur. Ces malencontreuses modifications poussent l'eau chaude vers la côte nord ouest de l’Amérique du nord là où elle s'accumule pour créer ce qu'on appelle le "Blob", mot qui veut dire masse informe et qui a aussi été le titre d'un film de fiction/horreur en 1988. Le "Blob" a un impact direct dur le climat ; la chaleur qui se transporte dans l'atmosphère et monte en altitude affecterait même le courant Jet et serait en partie responsable de ses ondulations presque figées sur place selon certains climatologue. Du point de vue de la Physique, cela se tient, reste à le démontrer avec des études scientifiques pour en avoir la certitude.

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      Le réchauffement se poursuit, et va s'accélérer

Juillet 2015 vient d'être déclaré le mois le plus chaud depuis que nous tenons des registres, soit 1850. Au train où c'est parti, août le sera aussi... préparez-vous des trousses de secours et des réserves de nourriture pour au moins 3 jours : c'est la norme. Ayez aussi un endroit en tête vers lequel vous pourrez vous évacuer en cas de coup dur, genre une panne d'électricité prolongée ou si votre résidence serait endommagée. Le risque d'événements météo violent ne fait que s'accroître, soyez prêts !

Si vous avez lu mes articles précédents, vous savez que nous avons atteint le 1°C au réchauffement global moyen et que nous passerons le 2°C vers 2030, mais ça pourrait bien être 4°C, tout dépend de quand et de combien le méthane s'échappera de la mer de Laptev. Même sans tenir compte du méthane, des experts comme Kevin Anderson prédisent 3 à 4°C pour  dans 25 ans, sans tenir compte de la disparition de la glace maritime Arctique.  Les climatologues ont chacun une spécialité, certains connaissent bien les gaz à effet de serre, d'autres l'Arctique, d,autre les nuages, etc. C'est pour cela que j'aime Arctic-news, c'est un groupe de différents spécialistes capables de communiquer un portrait plus juste et actuel de la réalité climatique.

Prédire exactement de combien de degrés et quand nous atteindrons tel ou tel niveau de réchauffement est virtuellement impossible car trop de facteurs imprévisibles entrent en ligne de compte. Ce dont nous sommes tous certain, c'est que l'emballement du réchauffement climatique s'accélère de façon exponentielle ; plus ça va, plus ça s'accélère rapidement alors que nos gouvernements dorment au gaz de schiste et sont sous l'influence d'un corruption sans fin...
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jeudi 25 juin 2015

Un "Blob" S'attaque à la Glace

Article original "Hot Blob #2 Takes Aim at Sea Ice — Abnormally Warm Waters Invading the Arctic Through Bering and Chukchi" paru ici: https://robertscribbler.wordpress.com/2015/06/23/hot-blob-2-takes-aim-at-sea-ice-abnormally-warm-waters-invading-the-arctic-through-bering-and-chukchi-seas/
Merci à Robert Scribbler auteur et propriétaire de ce blogue https://robertscribbler.wordpress.com pour l’accord donné à la traduction et l'adaptation de cet excellent article et à l'utilisation de ses images et graphiques.

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     On a observé avec beaucoup d'attention un "Blob' (masse d'eau anormalement chaude) sur la surface Nord-Est du Pacifique et pour d'excellentes raisons. Ce "Blob" causé par le réchauffement du à nos émissions de gaz à effet de serre a  des impacts négatifs sur la vie marine et la météo. Maintenant, il y a un second "blob" dans la Mer de Béring et la Mer des Tchouktches ( Chukchi en Anglais). Ce "Blob" ci pourrait avoir d'autres effets significatifs à mesure que l'été 2015 se poursuit... On va l'appeler le "Blob No2 car le No1, l'original, est juste sous l'Alaska.

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     De l'eau anormalement chaude se rue vers la glace Arctique

Le "Blob" No2 est une vaste étendue d'eau chaude s"étendant de la Mer des Tchouktches à la Mer de Béring entre l'Alaska (où il y a actuellement plus de 160 feux de forêt)  et le Kamtchatka. Il englobe une vaste région d'environ 1 300 km de diamètre d'eaux de surface normalement très froides qui sont maintenant de 3°C à 5,5°C au-dessus de la normale. Ces 'Blobs" sont anormalement chauds jusqu'à une profondeur de 100 mètres ou plus. Ce "Blob" No2 d'eau trop chaude est alimenté par des courants venant du Sud et par les masses de terre surchauffées par des vagues de chaleur des dernières semaines qu'ont subi la Sibérie et l'Alaska.

Le "Blob" d'eau chaude No2 se forme dans la Mer de Béring et il est poussé vers le Nord en direction de ce qui reste de glace maritime dans l'Arctique. La carte ci-dessus des anomalies de température de surfaces maritime montre de l'eau de surface anormalement chaude faisant son chemin dans le cercle arctique par les courants dominants.
Source de l’image :
Earth Nullschool.

Un des courants qui transporte cette eau chaude est le Courant Côtier de l'Alaska qui sort directement du "Blob" No1 dans le Nord-Est du Pacifique. Ce courant s'écoule le long du Plateau Continental de l'Amérique du Nord, passe la chaine des îles Aléoutiennes pour se retrouver dans la Mer de Béring. Un second courant, le Courant Côtier Sibérien  lui aussi se déverse dans la Mer de Béring depuis le Plateau Continental Asiatique. Ces deux courants se combinent et poussent ensuite l'eau de la Mer de Béring vers la Mer des Tchouktches au Nord, via le Détroit de Béring.

La propagation vers le Nord de ces courants au printemps et en été joue un rôle critique en ce qui concerne le taux de récession de la glace maritime dans les mers de Béring, desTchouktches, de Beaufort et dans la mer Mer de Sibérie orientale. Les eaux réchauffées par le soleil et par les masses continentales surchauffées par les vagues de chaleur successives s'amplifient dans le Détroit de Béring avant de faire contact avec la glace et d'accélérer sa fonte.
Un Morse en perte d'habitat dérive en mauvaise posture sur la Mer des Tchouktches.

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     Les impacts sont déjà visible le long de la côte

Cette année, les eaux dans le détroit y sont extraordinairement chaudes atteignant 5,4°C au dessus de la moyenne. Cet amas d'eau de 5°C au dessus de la norme arrive dans la région au moment où le soleil frappe les mers avec la plus forte intensité de l'année lorsque la Sibérie, mais surtout l'Alaska ont subi les températures les plus chaudes jamais enregistré. 

Ces eaux d'une température de 7°C à 8°C sont plus que suffisamment chaudes pour s'attaquer à la glace maritime et la faire fondre très rapidement ; et elles foncent droit dessus.
Ce qui manque à cette photo, c'est de la neige et la glace qui normalement devrait monter sur la berge. La glace y fond rapidement et on voit son recul ; au large, on voit de  vastes étendues d'eau libre. Rien n'est moins normal... Source de l'image :  Barrow Ice Cam.

Autre fait inhabituel, l'eau et l'air chaud du 22 Juin ont grandement accéléré la fonte, car hier, sur l'image ci-haut, la glace se rendait à la berge et on ne voyait pas d'eau libre au loin mais il y avait des flaques d'eau sur la glace. Un changement plutôt extrême pour la glace maritime à Barrow en Alaska et un retrait rapide vers le pôle Nord du couvert de glace.

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      Les simulations numériques montrent une forte tendance vers un retrait substantiel du couvercle de glace maritime


Quand on regarde le cercle arctique, on voit que le condition du couvert de glace s'est aminci de beaucoup et qu'il y a de vastes flaques d'eau de fonte à sa surface ainsi que des flux de glace de plus en plus déstructuré dans les mers mentionnées plus haut. La glace près des rives de la Mer se Sibérie orientale on pris une éclatante teinte bleutée à l'apparence de verre indiquant là aussi la formation de grandes flaques d'eau de fonte. Des crêtes de glace compactée s'amoncellent dans la Mer de Sibérie orientale selon un axe pointant vers le Nord. Dans la Mer des Tchouktches, la glace maritime s'amincit de plus en plus et son recul s'accélère là aussi alors que la glace sur la Mer de Beaufort se brise et se disperse tout en fondant lorsqu'elle entre en contact avec de l'eau de surface chaude apportée par le fleuve Mackenzie, comme nous l'avons dans cet article traduit de Arctic-news.

 Ci-dessous, une visualisation de l'amincisssement des glaces sur l'océan Arctique du mois de mai 2015, on voit la date (en format Anglais : année, mois, jour) qui défile à en haut à droite.
Ci-dessous une
La simulation ARCc montre un amincissement accéléré dans les Mers de Beaufort et celle des Tchouktches jusqu'au 30 Juin 2015. Source : US Navy
Index : le noir montre 5 mètres d'épaisseur de glace et le blanc 0


La simulation historique et de prévision ARCc de la Navy montre l'amincissement rapide de la glace maritime du 30 mai au 30 juin, et les prévisions pour la semaine qui vient montrent que l'amincissement va s'accélérer, et probablement de beaucoup.

Dans l'ensemble, en tenant compte des tempêtes qui font rage sur une bonne partie de l'Arctique, cela va accroître le rythme de dispersion et cela va rendre les pertes plus difficiles à analyser d'ici fin juin, début juillet. En dépit des conditions météo qui vont affecter la vitesse de la disparition des glaces, le fait demeure qu'une immense nappe d'eau chaude se dirige vers les glaces et que son impact sera important.

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     Pourquoi cela alarme-t-il tant la communauté scientifique?
 
La perte de glace sur l'océan Arctique va grandement accéléré le réchauffement de l'atmosphère et des océans, et surtout celui de l'océan Arctique ce qui aura des répercussions encore plus importantes sur le dérèglement climatique. Mais surtout, sur le fond de l'océan Arctique se trouve des milliards de tonnes d'hydrates de méthane, un très poussant gaz à effet de serre, à court terme, et qui se relâche déjà dans l'atmosphère du cercle Arctique à un rythme qui, lui aussi, s'accélère. À un certain point, il y aura une (ou plus) vaste éruption de méthane ; une faille s'ouvrira quand la glace qui le scelle fondra suffisamment et ne pourra plus résister aux pressions.
Voir : Le méthane, l'arme fatale des changements climatiques.


Pensez à alerter vos familles et vos amis, vos voisins ainsi que votre gouvernement municipal et tous les autres des changements climatiques. Ce n'est pas lorsque le train des changement climatiques frappera notre petit village global et nous propulsera vers l'extinction de l'espèce qu'il sera temps de le faire.

mardi 5 mai 2015

Quelques événements météo majeurs des derniers mois - Expliqués en détail


J'aime bien parler de science climatique et l'expliquer. Mais la science climatique et la réalité sont les deux faces de la même médaille, qu'on nomme à notre époque Changements Climatiques, ou plus justement Perturbations Climatiques car le climat, après avoir changé, est nettement de plus en plus perturbé.

Pour commencer, il faut savoir que c'est le Réchauffement Global qui est à l'origine des Changements Climatiques ; plus on réchauffe un gaz ou un liquide, plus l'activité s'intensifie. On n'a qu'à faire bouillir de l'eau pour s'en apercevoir. Donc, notre atmosphère, nos mers et océans deviennent de plus en plus actifs, et c'est ce qui dérègle le climat. Nous venons depuis quelques années de passer l'étape des Changements Climatiques pour entrer dans l'ère des Changements Climatiques Abruptes ; donc, ces changements vont s'accentuer. En moyenne, l'incidence des événements météo violents va s'accroître et leurs intensité aussi, sauf en ce qui concerne les cyclones ; on prévoit que ceux-ci seront moins fréquents mais plus violents car la température des océans a beaucoup augmenté, et c'est la chaleur des eaux qui alimentent en énergie ce qu'on nomme ouragan dans l'Atlantique et typhons dans le Pacifique. Le terme cyclone s'applique aux deux.
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Depuis 1980, le nombre de catastrophes naturelles (peut-on encore les qualifier de naturels puisque l'humain en est la cause?) n'a cessé d'augmenter. Aux USA, ce nombre a tout récemment triplé. Globalement, il s'est multiplié par plus de 250% entre 1980 et 2012. Il est à noter qu'inondations et événements météo sont en général liés aux changement climatiques, alors que volcans et tremblements de terre ne le sont pas, sauf à quelques rares exceptions.

À mesure que le niveau des océans montera, plus ces deux dernières catégories seront influencées par la redistribution de la masse des eaux qui fera varier la pression sur la croute terrestre. Aussi, à mesure que la glace fondra sur le Groenland et l'Antarctique, plus ces sols auront tendance à s'élever, soulager qu'ils seront du poids de la glace qui les font enfoncer, Ce relèvement aura aussi comme effet d'ajouter à la hausse du niveaux des eaux en plus de générer des tremblements de terre et d'accroitre les risques de volcans.

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Depuis environ deux années, ceux qui suivent de près l'évolution du climat ont remarqué que les changements climatiques s'accéléraient de plus en plus rapidement (c'est l'accélération qui s'accélère). Qu'est-ce qui accélère le tout? À part bien sur l'inaction de nos décideurs.

- il y a de moins en moins de glace sur l'océan Arctique, le soleil réchauffe donc l'eau au lieu que sa lumière soit réfléchie vers l'espace, ce qui réchauffe davantage l'air et l'eau de l'Arctique et qui accélère davantage les changements climatiques. Ce phénomène est une rétroaction, moins il y a de glace, plus ça se réchauffe et plus ça se réchauffe, moins il y a de glace et ainsi de suite... : voir cet article antérieur pour plus de détails

- Il y a une importante masse d'eau chaude dans le Pacifique nord nommée "Blob".

- Dans le cercle Arctique, le méthane qui s'échappe du pergélisol en surface et celui sous le fond de l'océan Arctique en est aussi une cause. Voir cet article antérieur. et ces deux-ci de Arctic News: Le premier, et le second.

- Les nombreux incendies de forêt qui ajoutent du CO2 à nos émissions en plus de noircir la glace au Groenland, ce qui diminue son albédo et accélère aussi sa fonte, La glace qui fond ajoute aussi du CO2, qui y était piégé, à l'atmosphère.

- Tous les arbres coupés ou autrement détruits ne font plus d'ombre, n'absorbent plus de CO2 mais en émettent, et la surface libre laissée derrière absorbe plus de chaleur émise par le rayonnement solaire et libère aussi du carbone qui y était enfermé.

-  La chaleur accrue en Arctique dérègle le courant Jet qu'on peut se représenter comme un rivière d'air circulant entre 100 km/h et 200 km/h à une altitude généralement comprise entre 7km et 16Km  autour du cercle Arctique.

Il faut savoir que l’Arctique s'est réchauffée d'un bon 5°C alors qu'à l'Équateur la température a à peine augmentée. Plus l'écart de température entre l'Arctique et l'Équateur s'amenuise, plus cela déstabilise le courant Jet, le déstructure et le ralentit. Malgré cela, des pointes de vitesses anormalement élevées approchant les 400 km/h ont été observées, entre autre lorsque par exemple, l'Angleterre a été frappée par de nombreuses et puissantes tempêtes hivernales ces quelques dernières années et d'autres conséquences sur lesquelles  je reviendrai plus loin.
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Une liste non exhaustive d'événements météo récents qui sortent de l'ordinaire.

Ça date de 2013, mais c'est un exemple de la force des tempêtes qui frappent l'Île Britannique régulièrement en hiver depuis quelques années.

La vidéo ci-dessous a été tournée le 10 décembre 2014 à un endroit faisant face à l'Atlantique et à une élévation de 30 mètres au dessus de l'Atlantique. Ce lieu s'appelle  Grind of the Navir, à Eshaness, Shetland, Angleterre. Merci à l'auteur qu'on retrouve sur son canal You Tube.

NOTE: Gare au volume, le niveau sonore est tès élevé.

Ci-dessous, une vidéo en accéléré du "Lake Effect" (Effet du Lac) à Cleveland, Ohio, USA situé sur la rive sud du lac Érié, un des cinq Grand-Lacs près de la frontière Canado-américaine.

Cette tempête à la ligne de démarcation très étroite a littéralement séparé la ville de Cleveland en deux dont une partie a reçu près de 30 cm de neige à un rythme soutenu, et l'autre, pas de neige sinon quelques flocons égarés.   Vidéo :TheWeeShow

  • Le 31 Mars 2015, des vents de 160 km/h qu'on rencontre dans des ouragans fouettent l'Allemagne lorsque qu'une tempête des plus puissantes frappe rarement cette région et encore moins en cette période. Normalement, cela devrait se produire vers la fin de l'été ou peu après. La même tempête a apporté des vents jusqu'à 156 km/h en Angleterre. Cette tempête a aussi frappé la Belgique et la Hollande plutôt sévèrement. Il y a eu quelques morts et des blessés et des dizaines de millions d'Euros de dégâts en plus d'inconvénients majeurs pour un grand nombre de gens ; on pense à immeubles et résidences endommagés par le vent, les arbres renversés, inondations, pannes de réseaux électriques et de communication, de nombreuses autos endommagées, services d'urgence débordés, Bref, c'est la même panoplie de conséquences lors de chaque grosses tempêtes avec quelques variantes selon chaque cas.
  • Le 11 Janvier 2015, il neige à nouveau en Arabie Saoudite, c'est à n'y rien comprendre!
  • Record absolu de chute neige sur Boston pour l'hiver 2014-2015, 2,76 mètres de neige sont tombés.

  • Autre record de chute de neige aussi battu à St John au Nouveau Brunswick près de la côte est Canadienne avec 4,74 mètres de neige reçu. Après certaines tempêtes, des gens ont du creuser des tunnels dans la neige pour sortir de chez eux et d'autres ont du sortir par des fenêtres. Encore là, quelques morts, généralement des personnes qui on pelletés trop de neige, et les autres lors d'accidents routiers. Aussi des blessés et des inconvénients qui ont durée une bonne partie de l'hiver. C'est sans compter les inondations à venir lors de la fonte de toute cette neige...
  •  Pas d'hiver en Alaska...?
  • Le 13 Mars 2015, le Super Typhon Pam de catégorie 5 frappe le Vanuatu. Une république d'une cinquantaine d'îles déjà sévèrement menacée par la hausse du niveau des océans, qui pourtant ne fait que commencer. Ce cyclone avait un diamètre de 630 km avec des vents maximum soutenus de 277 km/h selon la NASA. Il a généré des vagues de 12,1 mètres et une marée de tempête de seulement 60 cm, Pam a laissé tomber environ 22 cm de pluie, ce qui a causé des inondations et bien sur des dommages supplémentaires.
  • Inondation dans le désert d'Atacama ; le désert le plus sec sur Terre. Des décennies de pluie tombent en une journée alors que ce désert reçoit en moyenne seulement de 8mm à 15mm de pluie par année selon les régions, Vidéo ci-dessous courtoisie de RT
     

  • Le froid extrême sur une grande partie du continent nord-américain.

    La masse d'air très froid provenant de l'Arctique est en violet et bleue. J'ai précédemment expliqué que l'air froid est expulsé de l'Arctique parce que de l'air plus chaud et la chaleur qui y apporte les courants marins dus au réchauffement global monte au dessus de l'air froid, et pousse une quantité équivalente d'air froid vers le Sud.
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Comment expliquer ces perturbations météo?

Les tempêtes en Angleterre et dans le nord de l'Europe

Source : Arctic-news. http://arctic-news.blogspot.ca/
Merci à Sam Carana pour ses
enseignement et son soutien
C'est le courant Jet qui circule autour du cercle Arctique (il y a d'autre courant Jet autour du globe) qui génère la majeure partie de la météo dans presque tout l’hémisphère Nord.

On pourrait l'appeler à juste titre  le moteur Météo de l’hémisphère Nord. C'est l'écart moindre des températures entre l'Équateur et le cercle Arctique qui modifie le courant Jet, phénomène qui ne peut que s'accentuer dans le cas présent. C'est la Dre. Jennifer Francis de l'Université de Rutgers au New Jersey qui, avec son équipe, a fait cette découverte.

À cause de cela, le courant Jet a développé de larges oscillations nord-sud et se déchire ici et là au cours du temps pour se ré-assembler et se déchirer ailleurs comme on peut le constater sur l'image ci-haut. De plus, la température des océans a, et continue d'augmenter. Ces deux facteurs expliquent qu'un bon nombre de tempêtes tropicales qui normalement allaient mourir sur le continent américain, ou s'épuisaient rendus vers la Nouvelle Écosse, poursuivent maintenant une trajectoire depuis la Nouvelle Écosse et traversent l'Atlantique propulsé par le courant Jet et se rendent ainsi jusqu'en Angleterre et en Europe du nord pour y causer destruction et inondations d'une intensité hors du commun.

On a peine à s'imaginer l'énergie accumulée (la chaleur dans ce cas) pour produire ces phénomènes qui sont très récents en cette quantité dans notre histoire. Un résumé en Anglais avec photos du terrible hiver 2013-2014 qu'a subi l'Angleterre

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Le "Lake Effect" (Effet de lac)
 
À Cleveland en Ohio, ville située sur la rive du lac Érié,  l'un des cinq Grands Lacs dans cette région ; après un autre été encore anormalement chaud, l'eau des Grands Lacs, était particulièrement chaude. Une masse d'air froid (pas le Vortex Polaire) descend vers le sud, passe au dessus du lac Érié, condense et refroidit cette vapeur d'eau la transformant en nuages lorsque celle-ci gagne de l'altitude. Pendant cette élévation, l'eau devient cristaux de neige qui s'alourdissent rapidement grâce a toute cette vapeur d'eau disponible.
Une fois assez lourd pour que les courant ascendants ne puissent la maintenir en l'air, ils retombent en grande quantité. Le phénomène de l'effet de lac est surprenant par sa rapidité à transformer la vapeur d'en en chute de neige. Cette rapidité s'explique en 2 temps :
  1. La quantité de vapeur d'eau disponible
  2. La vitesse à laquelle se propage la masse d'air froide, vu qu'aucune montagne ou autre obstacle ne ralenti sa vitesse ni ne modifie sa trajectoire dans la région des Grands Lacs, et plus particulièrement dans la zone concernée
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 Les chutes de neige record de Boston et au Nouveau Brunswick

En ce qui concerne les records de chute de neige sur la côte est de l’Amérique du nord entre New York et la Novelle Écosse. Ils sont, à peu de choses près dus au même genre d'effet que décrit ci-haut ; sauf que le Gulf Stream le long de la côte Américano-canadienne dans l'Atlantique en plus de s'être lui aussi réchauffé a substantiellement ralentit. Ce ralentissement est causé par une masse d'eau plus douce et plus froide au centre de l’Atlantique nord. Cette eau provient principalement de la fonte du Groenland. Nous savons tout cela grâce observations satellite et aux plus de 3500 flottes robotisées ARGO Fr dispersées un peu partout dans nos mers et océans. Ainsi plus de vapeur d'eau dans une atmosphère elle aussi plus chaude et pouvant donc contenir plus d'humidité est en majeure partie responsable de ces records.
Ils ont creusé près de 8 mètres de tunnel pour retrouver leu voiture... Ouf!
L'air froid arrive donc du Nord, condense rapidement ce surcroit de vapeur d'eau en nuages et en montant dans l'atmosphère (la chaleur monte toujours) et se transforme rapidement en cristaux de neige et les vents poussent ces nuages vers la côte. Là, ils déversent leur surcharge de neige à un rythme accru lorsque comparé à la moyenne antérieure, surtout si on base cette moyenne avant les années 1980, ou avant que le glace maritime de l'océan Arctique ne se mette à fondre de façon notable ; ou dit autrement, alors que le climat était encore relativement stable.
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Le "Blob" de l'océan Pacifique explique en partie l'absence d'hiver en Alaska

Ce "Blob" d'eau chaude tout au bord de l'Alaska, de la Colombie Britannique au Canada et de quelques états Américain plus au sud. Observé depuis 2013. Le "Blob" mesure environ 1600km X 1600 mm et sa profondeur atteint les 300 mètres. Sa température est de 2,5°C supérieur à la norme et sa cause est due à son incapacité à transférer son surplus de chaleur à l'atmosphère. On dit qu'il devrait s'estomper vers la fin de 2015, mais cela m'apparaît peu probable car nous sommes en plein dans une année El Niño, qui sont toujours plus chaudes. Aussi, sa taille a doublé depuis sa détection en 2013, difficile de comprendre comment il pourrait s'estomper si rapidement. Ses effets se font sentir de quelques façons : hiver anormalement doux en Alaska avec des anomalies de température atteignant parfois +20°C, pluies intenses et inondations au lieu de neige, météo chaotique, des régions de l’Alaska, comme Anchorage, ont reçu beaucoup moins de neige que la moyenne, et la longue course de traineaux à chiens qui traverse l'Alaska d'est en ouest a du revoir son trajet et déplacer son départ 500 km plus au nord et certaines portions ont été recouverte d'un minimum de neige ramassée ailleurs... Cet hiver a été le plus chaud de l'Alaska.
Ce "Blob" a aussi un impact négatif sur la vie aquatique car cette eau est très pauvre en nutriments et la propagation de virus et de bactéries est grandement facilitée par la chaleur accrue, comme c'est toujours le cas. La faune et la flore océanique et terrestre peinent à s'adapter et survivre à cet excès de chaleur. Les éleveurs de moules de la Colombie Britannique enregistrent des pertes de production allant jusqu'à 95%.
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 Neige en Arabie Saoudite

 Je n'ai pas trouvé de rapport officiel expliquant ce phénomène, mais ce que je sais de la Physique du climat suffit amplement, mais seulement après avoir jeter un coup d'oeil sur une carte pour situer correctement l'Arabie Saoudite.

Pour mieux s'orienter, retournons au Nord et à la base de la Physique. C'est bien connu, l'air chaud monte. En sachant que le pôle Nord est le point le plus élevé dans notre hémisphère, l'air chauffé à l'équateur à tendance à se rendre vers le Nord. Cet air monte en tournant entrainée par la rotation de terre : c'est l'effet Coriolis. C'est parce que cet air chaud, qui est en plus surchauffé par le réchauffement global a lentement envahi le cercle Arctique et a commencé à y faire fondre la glace. Quelques années plus tard, l'eau elle aussi réchauffée par le même réchauffement global y est arrivé par les grands courants marins. Cet article précédent explique plus en profondeur ce qui est advenu à la glace maritime en Arctique.

Donc l'air plus chaud qui arrive en Arctique doit bien prendre sa place. Vu qu'elle est au dessus de l'air froid, elle pèse dessus et l'expulse au Sud comme la pâte à dent se son tube. Depuis le pôle Nord, le Sud est la seule direction vers laquelle on puisse aller. Cet air froid donc se propage vers le Sud, et dans ce cas-ci, vers l’Espagne et la Méditerrané. La Méditerrané étant évidemment elle aussi affecté par le réchauffement global est plus chaude et s’évapore plus rapidement.

Et comme partout ailleurs, lorsque l'air froid rencontre de la vapeur en quantité suffisante, cela fait des nuages, et si cet air est sous le point de congélation, des cristaux de neige se forment et ils doivent bien retomber lorsque le tout devient trop lourd pour être supporté par les courants ascensionnels. La neige est non seulement retombée en Arabie Saoudite car  l'Espagne et plusieurs endroits au Moyen Orient ont reçu des chutes de neige et/ou de grêle. En certains endroits, ce sont des trombes de pluie qui sont tombées ces quelques derniers hivers et cela a causé des inondations parfois catastrophiques, mais l'origine du phénomène est généralement le même : masse d'air plus froid qui passe au dessus de la Méditerranée qui condense en nuages l'humidité venant de l'évaporation, excessive à notre époque.
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Inondation dans le désert d'Atacama au Chili

Un événement rare comme celui-ci signifie que non seulement l'atmosphère était incroyablement différente de la normale, mais qu'une série d'événements étranges se sont enchainés l'un à l'autre pour créer cette tragique inondation.

 Et voici les conditions extraordinaires qui ont causé cette catastrophe.


La dépression "L" a été coincée entre les quatre zones de haute pression. De l'eau du Pacifique, rapidement réchauffée par une météo exceptionnellement chaude dans la région s'est évidemment évaporée et cet air humide s'est glissée vers la dépression (dépression = effet de succion) occasionnant ainsi la pluie intense responsable de l'inondation. Dans la vallée étroite, le sol désertique s'est transformé en coulée de boue dévalant à grande vitesse.

Note : une seconde inondation s'est produite moins d'un mois après celle-ci. Deux événements similaires et très exceptionnels en moins d'un mois, c'est plus qu'exceptionnel. Le premier est survenue le 25 Mars 2015 et le second le 6 Avril.


Possible que El Niño ait favorisé ce phénomène.
Voyez la bande rouge d'eau très chaude qui s'étend sur presque toute la largeur de l'océan Pacifique pour atteindre la côte Chilienne.

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Le Super-Typhon Pam

Pam a fait des dégâts importants à presque toutes les infrastructures : réseau routier, de communication, électrique, d'aqueduc et d'eaux usées. Pam a aussi détruit ou sévèrement endommagé une grande partie des bâtiments, mais surtout des résidences sur son passage en faisant aussi de nombreuses victimes et nombre de blessés en plus d'un très grand nombre de sans abri, sans nourriture et sans eau et sans médicaments. Ce qui nous permet de juger que l'aide humanitaire, souvent internationale, est urgente et essentielle lors toutes catastrophes naturelles.

La forme des îles et des fonds marins environnant ont diminués la hauteur de la marée de tempête et atténué son impact, contrairement à ce qui s'est produit avec Sandy (1000 km de diamètre) quand cet ouragan a frappé New York en 2012 alors que la marée de tempête s'est engouffré dans l'entonnoir que forme la côte a cet endroit, ce qui a fait monter son niveau de quelques mètres, de plus cela s'est produit alors que la marée était haute.

Note: je viens juste d'apprendre (3 mai 2015) études à l'appui, que la puissance des ouragans (dans l'Atlantique) a plus que doublé au cours des 30 dernières années. Il y en a moins de catégorie 1, et 2 mais ceux qu'il y a sont de catégorie 3, 4, et 5. Il apparaît que la même chose se produise avec le typhons dans le Pacifique, car ce sont les mêmes conditions générales qui prédominent. : c'est à dire réchauffement des eaux et de l'atmosphère de cause humaine, dont nos émissions de CO2 est la part la plus important.
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 Le froid persistant sur la partie est du continent américain.


Le flux zonal en rouge représente la trajectoire normale du courant Jet ; la ligne ambrée, sa trajectoire depuis quelques années, c'est à dire modifiée par le réchauffement global lorsque ce dernier s'est mis a accéléré sérieusement le réchauffement de l'Arctique vers 2008. C'est le flux méridional qui dérègle principalement la météo dans l'hémisphère Nord.

Aussi, les vagues nord/sud du courant Jet (vagues de Rossby) déformé font du surplace, ou du blocage en terme météo. C'est entre autres ce qui fait que le froid a persisté sur l'Est de l'Amérique jusqu’au Sud pendant tout l'hiver, et c'est aussi ce qui a fait que l'ouest n'a pas eu d'hiver. En fait, c'est qui explique toutes les météos qui ont tendance à s'incruster tout autour de l'hémisphère Nord et même les tempêtes qui ont balayés l'Angleterre à répétition au cours des derniers hivers. 

À titre d'exemple dans l'ouest Canadien, Calgary a eu des températures au dessus, ou près de 0°C après le début du mois de Janvier et tout le reste de l'hiver en plus de recevoir très peu de neige. On y craint, là aussi, des incendies de forêt si le manque de précipitation se poursuit, et cela aussi est du au blocage résilient du courant Jet.

La vidéo de droite montre ce qui s'est produit en Amérique du Nord cet hiver. Une autre courtoisie faite par Sam Carana pour http://arctic-news.blogspot.ca/








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La grêle : une dernière mais importante description.

J'ai récemment vu des nouvelles d’événements météo majeurs impliquant la grêle, et souvent en quantités très rarement observées. Par exemple, le 25 Avril 2015, Sydney en Australie a reçu 50 cm de grêle!!! Sept bâtiments industriels se sont écroulés, les rues se sont transformées in rivière. Pour avoir une idée de lampleur de ce désastre, vous n'avez qu'à jeter un coup d'oeil aux photos de cet article.

Comment se forme la grêle?

La grêle se forme dans les cellules orageuses, Ces cellules comme on le voit sur le graphique de droite courtoisie de la NOAA. atteignent des altitudes très élevées, plus de 15 000 mètres. La haut, l'air se maintient à une température de -50°C ou plus froide encore.

Si les cumulus, nuages qui sont la cause des pires orages et des tornades montent si haut, c'est encore selon le principe de base que la chaleur monte toujours. Mais dans ces nuages, elle monte très vite, si vite qu'elle propulse de l'air plus froid, situé en altitude, très haut.

En montant, ces courants ascendants  font aussi monter les gouttes de pluies vers le sommet du nuage. Pendant qu'elles montent, ces gouttes de pluie deviennent glace, et plus les courants ascensionnels sont puissant, plus les cristaux de glace grossissent en amassant plus d'eau à mesure qu'elles montent ou restent suspendues. Pour produire des grêlons de la grosseur d'une orange, les courant ascendant boivent  atteindre une vitesse de 200 k/h et plus de 250 km/h pour ceux de la grosseur d'un pamplemousse. Ce n'est que lorsque le poids des grêlons est suffisant pour contrer la force des courants d'air qui montent que ceux-ci redescendent. En cas de grêle ou d'avertissement de grêle, mettez-vous à l'abri et restez-y jusqu'à ce que tout danger soit écarté. La grêle peut subitement grossir sans avertissement et peut blesser ou tuer. Les grêlons tombent à une vitesse de 200 km/h

On parle d'air qui monte à grande vitesse dans les gros cumulus... Imaginez un avion pris là dedans ; ce n'est pas étonnant que même les avions de ligne évitent les orages.
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En conclusion

J'espère que vous aurez trouvé cet article intéressant malgré sa longueur. Mon but principal était de vous partager ma passion pour ce sujet tout en vous expliquant les principes de bases très simples de ces phénomènes. Assez simple en fait pour qu'un enfant puisse les comprendre. Donc, si vous connaissez des enfants ou si vous en avez, c'est le genre de chose qu'ils peuvent lire et comprendre. Le savoir, ça se partage :-)

Mon prochain article portera sur le méthane, ce très puissant gaz à effet de serre qui inquiète plusieurs personnes, dont un grand nombre de climatologistes et autres scientifiques qui suivent de près tout ce qui concerne le climat.

Merci de m'avoir lu et partagé partout sur l'Internet