Comment expliquer cette réalité au plus grand nombre?

Nous sommes la cause des Changements Climatiques, soyons la solution.
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samedi 15 juillet 2017

Le climat se réchauffe "Officiellement" 140% plus rapidement depuis 1998...

Nous savons maintenant avec certitude que la valeur de l'accélération du réchauffement est de 140%, mais nous savions déjà qu'il se réchauffait plus rapidement qu'à l'époque du super El Nino de 1998. Ce qui est intéressant à comprendre, c'est comment on en est-on venu à établir ce 140%.

Le tableau ci-dessous montre les intensités des El Niño et la Niña de 1951 à 2017. On remarque que le premier Super El Niño s'est produit en 1982-1983.

Nous savons aussi que quelqu'un né après 1984 n'a jamais connu un climat « normal », c'est-à-dire plus ou moins dans la moyenne des dix derniers millénaires.

Voici la température des 800,000 ans avant l'an 0 de notre calendrier. On voit bien la régularité des âges glaciaires interglaciaires que les cycles orbitaux induisent au climat de la Terre. Ce sont les Cycles de Milankovitch

 Et sur celui-ci, les derniers 1,500 ans.


     Vous ne trouvez pas que ça grimpe vraiment très vite?

N.B. Personne ne peut prévoir quand, c'est-à-dire quel degré de réchauffement  (3°C à 6°C, ou plus), la température moyenne globale se stabilisera. C'est un peu comme si c'était la 1ere fois qu'on mesurait à quelle
température l'eau bout.
Peut-être qu'il faut comprendre un peu le système pour qu'on en perde quiétude et sommeil un peu comme on perdrait deux membres...

Je maintiens les prévisions (pas les miennes, mais celles du GIEC, (selon le scénario RCP 8,5, le pire, et celui que nous suivions en aveugle) d'atteindre ou même de dépasser les 2°C pour, ou peut -être même peut être avant si vous avez lu mon dernier article,
et plus spécifiquement la section qui parle du gaz naturel.

Visualisez le climat comme un bus dans lequel  l'humanité entière est passagère. Ensuite, imaginez que ce bus circule en territoire inconnu (l'état actuel du climat). Soudain, une pente raide, un virage brusque et un profond précipice ; celui de l'oubli.

Le bus tente de freiner, s'arrête à peine, mais avec le devant du bus dans le vide (NOTE : personne ne peut sortir). Nous savons qu'il va plonger vers l'extinction massive, d'un instant géologique à l'autre...

Nous en sommes tous désormais plus ou moins exactement à ce point "ici et maintenant". Un peu trop de méthane par exemple et...
OK... tout le monde recule par en arrière tout doucement hein.
Et pas de conneries
!

Nous n'avons plus le temps d'attendre après qui, ni quoi que ce soit.
Il faut talonner et harceler nos politiciens qui décident pour le bien-être à court terme des lobbys ; pas pour faire face à la réalité tellement pressante et urgente. Nous n'avons plus le droit, si on veut que un Futur, de laisser une chance à quiconque, car ça risque d'être celle qui fera tout basculer au point où nous en sommes.

Fini les trumperies!
Néolibéralisme : un joli mot pour désigner un système corrompu qui nous mène à notre perte... à toute vitesse.
     Les explications du 140%

On surveille la température à l'aide de deux méthodes très différentes : les mesures au sol et celles que prennent nos satellites qui ont l'avantage formidable de prendre la température à tous les points à la grandeur de notre planète et en continu. Cependant il, y avait un écart entre les deux types de mesure et il nous était donc impossible de mesurer "scientifiquement" le taux d’augmentation du réchauffement climatique global.

Ils ont fini par trouver la cause et la solution est venue du même coup.

L'orbite (altitude et vitesse) des satellites se ralentit un peu constamment, car il y a encore suffisamment de molécules pour occasionner une (faible) friction, ce qui ralentit les satellites peu à peu.

Ce ralentissement provoque une perte d'altitude (vous vous souvenez de Newton?) ce qui fausse fausse les lectures des satellites qui perdent ainsi un peu de leur très précise calibration.

Et donc, les températures mesurées par les satellites étaient un peu inférieures aux données récoltées par les stations météo à la surface de la Terre. On a donc fait les corrections...

Le rouge montre l'accélération du rythme du réchauffement de 140% depuis 1998 par rapport aux données faussées par le glissement (glitch) orbital des satellites.
Mais le réchauffement climatique s'accélère. Quel en sera le taux d'accélération dans 20 ans comparé à aujourd'hui?

Le réchauffement causé par les seuls gaz à effet de serre provoque de l’évaporation et la vapeur d'eau résultante double le réchauffement. Donc, 0.5°C de réchauffement devient 1°C...

Et c'est ce surplus de vapeur d'eau qui est responsable de la majorité de ces dévastatrices pluies diluviennes  qu'on voit de plus en plus.

Toutes sortes de boucles qui se renforcent elles-mêmes et qui accélèrent et amplifient le réchauffement climatique (self-reinforcing feedback loops) sont enclenchées :
  • Le réchauffement alimente les feux de forêts qui alimentent le réchauffement.
  • Le réchauffement alimente la fonte de la banquise Arctique, qui à son tour, alimente le réchauffement.
  • La végétation absorbe de moins en moins de notre CO2, ce qui accélère aussi le réchauffement.
  • Les arbres qui meurent (120 millions seulement en Californie l'an dernier) à cause de trop de chaleur et d'insectes (qui survivent maintenant aux hivers de plus en plus doux), meurent en émettant su CO2.
  • les sols s'assèchent de plus en plus à cause de la chaleur, et émettent du CO2.
  • Le pergélisol qui fond à cause du réchauffement climatique accélère le réchauffement climatique.
La biosphère fait une grave intoxication au CO2.
Il y en a plusieurs autres, mais impossible (pour moi du moins) de trouver une sorte de liste "officielle" les regroupant toutes avec chacune son potentiel véritable de réchauffement ; c'est encore mal connu parce que ces boucles sont très complexes : les unes entraînent les autres et vice-versa. À ce niveau, la climatologie se complexifie rapidement, mais on peut quand même s'en faire une petite idée pour soi-même.

On peut s'imaginer que chacune de ces boucles agit comme un accélérateur qui ajoute vitesse au rythme du réchauffement, et il y en a quelques-unes capables de faire accélérer le réchauffement climatique et de nous amener à toute vitesse là où nous ne devons absolument ne pas aller...

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La même étude scientifique montre ce que savent et redoutent la majorité des intéressés. Voici un résumé de l'article source en Anglais.
La planète pourrait réchauffer beaucoup plus que prévu car cette récente étude démontre que les hausses de température mesurées au cours des dernières décennies ne reflètent pas complètement le réchauffement climatique déjà en cours
Tout est question du niveau de la sensibilité climatique à nos émissions de Gaz à Effet de Serre surtout lorsque comparé aux climats anciens qui n’ont jamais connu une hausse aussi fulgurante de la quantité de GES. Le système climatique de notre planète est beaucoup plus sensible à cette injection de GES que, encore une fois, ce que l'on croyait il y a peu de temps (comme dans le 5e rapport du GIEC par exemple).
Le lit asséché de la rivière Po dans le Nord de l'Italie suite à (une autre) sécheresse exceptionnelle. 23 juin2017.
Photographie : Miguel Medina/AFP/Getty Images
Parce que le système climatique de la Terre a une réponse rapide (disons d'une décennie à un quart de siècle) et une lente (de plusde 25 ans allant à des siècles) à l'augmentation des émissions de carbone, a déclaré M. Proistosesc d'Harvard qui a mené cette recherche :
l'espoir était que le système climatique n'avait pas une sensibilité si élevée à nos émissions de CO2 (et autres GES).


 Le taux de CO2 augmente de plus en plus rapidement dans notre atmosphère, mais les émissions de sources humaines ont plafonné depuis 2014.

Les puits de carbone (végétation, océans, sols) sont pleins et débordent désormais de CO2. C'est une première étape importante ; un seuil de franchi dans le processus d’extinction massive initié par un réchauffement climatique ; et jamais un tel réchauffement n'aura été aussi abrupt dans l'Histoire de la Terre.
  • Les océans capturent de moins en moins de carbone (étude en Anglais)
  • La végétation capture de moins en moins de carbone (CO2)
    (article en Anglais
  • Les sols absorberont de moins en moins de CO2 (étude en Anglais)
  • Le réchauffement climatique s'accélère 140% plus rapidement depuis 1998 (étude en Anglais)
  • Le réchauffement climatique actuel dont nous sommes la seule cause se produit 170 fois plus rapidement que ce que les forces de la Nature sont capables de faire lorsque laissées à elles-mêmes (étude en Anglais).
  • Les espoirs d'un changement climatique modéré sont disparus (article en Anglais).
  • Pergélisol : 7 000 bulles de gaz souterraines prêtes à «exploser» dans l'Arctique (article en Anglais).

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     Un bref éditorial


70% des Américains savent que le réchauffement climatique est une menace et une bonne proportion d'entre eux sont "très inquiets" des risques bien connus que le réchauffement climatique amène.

Mais très peu le sont autant que ceux qui comprennent très bien la situation dans laquelle nous sommes tous.

C'est toujours au niveau politique que ça bloque, et ce, depuis 1965 alors que Linden B. Johnson, président Américain de l'époque, a été personnellement prévenu des dangers du Réchauffement Global (comme on le nommait à l'époque)  par un groupe de scientifiques.

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samedi 20 mai 2017

Le pergélisol, la suite : "On croyait que..."

On va parler du pergélisol pendant longtemps, ça réserve sûrement des surprises, comme celle-ci.

     Le lieu

Réserve mondiale de semences du Svalbard
Source : Wikipédia

La réserve mondiale de semences est là pour parer les coups durs, très durs, frisant l'apocalypse. Elle sert à conserver à l'abri de presque tout, des millions de semences. Photo : John Mcconnico/AP
La Réserve mondiale de semences du Svalbard est une chambre forte souterraine sur l'île norvégienne du Spitzberg destinée à conserver dans un lieu sécurisé des graines de toutes les cultures vivrières de la planète et ainsi de préserver la diversité génétique.

Ce site a été choisi parce que le climat et la géologie du Spitzberg se prêtent parfaitement à un tel projet de conservation et que les pays scandinaves sont fortement impliqués dans ce dernier. Creusée  dans le pergélisol (permafrost), l'inauguration officielle a eu lieu le



Hege Njaa Aschim, du gouvernement Norvégien à qui appartient la chambre forte. Il se demande aussi si le phénomène va escalader.
En effet, il y a de bonnes chances.
Des boites de plastique contenant les semences dans "la chambre forte" Photo : Jens Buttner/dpa/Alamy
Les gestionnaires de la chambre forte ont pris des mesures préventives, incluant des travaux majeurs pour imperméabilise la chambre forte qui est un tunnel long de 100 mètres qui s'enfonce dans la montagne. On va aussi creuser des tranchées dans la montagne afin de diriger les eaux de fonte et de pluie loin de la chambre forte. Ils ont aussi retiré de l'équipement électrique de la chambre forte qui produisait un peu de chaleur et y ont installé des pompes en cas d'inondation future.

Aschim ajoute qu'il n'y a pas d'autres options que de trouver des solutions pour assurer la sécurité de cette chambre forte à long terme : "Nous devons trouver des solutions. C'est une immense responsabilité que nous prenons très au sérieux. Nous faisons ceci pour l'humanité".



lundi 10 avril 2017

Malgré ce que disent certains médias, il n'y a pas d'El Nino en cours

En écoutant les nouvelles sur les inondations et le mauvais temps qui a récemment sévi dans certains pays d'Amérique Latine, tel le Pérou et la Colombie ; j'ai entendu (ou lu) des commentateurs en attribuer la faute à El Nino... Mais il n'y a pas d'El Nino en cours!

Apparemment, des médias sont tenus de maintenir le doute et l'incertitude sur la cause la plus probable de ces catastrophes, le réchauffement climatique que cause nos émissions de gaz à effet de serre que nous devons cesser le plus tôt possible.

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Voici un mensonge :

El Niño ravage Lima et les côtes du Pérou
Le réchauffement climatique à lui seul explique les phénomènes météo observés : une atmosphère plus chaude contient plus de vapeur d'eau qui peut donc tomber en pluies plus intenses. C'est exactement ce qu'on observe et ce qui est prévu.

Voici une vérité :

Colombie : la coulée de boue mortelle n'est pas liée au phénomène climatique «El Nino»

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Ce document de la NOAA (en Anglais) affirme qu'il n'y a pas d'El Niño en cours, mais qu'il semble probable qu'il y en ait un qui se développe à l'automne 2017.

Voici une image récente des écarts de température à la surface du Pacifique. Bien qu'il y ait une masse d'eau chaude à l'Ouest du Pérou, cela ne constitue pas un El Nino.
Source : Earth Nullschool
Et voici une image du dernier El Niño prise en août 2015. On remarque que la zone d'eau plus chaude est nettement plus grande, mais nous verrons plus loin ce qui détermine un El Nino.
      Retour sur les El Nino et La Nina

Après chaque El Niño majeur, on doit s'attendre à un ralentissement du rythme de réchauffement, l'océan Pacifique ayant évacué beaucoup de chaleur en peu de temps. El Nino est un des 2 danseurs d'une valse au tempo irrégulier, La Nina est l'autre. La valse se nomme "l'Oscillation décennale du Pacifique".
L’oscillation décennale du Pacifique (ODP) (en anglais Pacific decadal oscillation (PDO)) est une variation de la température de surface de la mer dans le bassin de l’océan Pacifique qui déplace la trajectoire des systèmes météorologiques de manière cyclique sur une période de plusieurs décennies, habituellement de 20 à 30 ans. L’ODP est repérée par le déplacement d’une large zone chaude ou froide, de la température de surface de la mer au nord de 20 ° N.
Source : Wikipedia 
Lors d'un El Niño, les vents soufflant vers l'Ouest concentrent une bande d'eau plus chaude que la moyenne sur presque toute la longueur du Pacifique directement sur la ligne équatoriale. La Nina est tout simplement l'opposé et remplace la bande d'eau chaude par une d'eau plus froide que la moyenne.

La majorité des El Niño sont de faibles intensités et celui qui s'en vient sera aussi de faible intensité selon les premières prévisions. Les super El Nino sont plutôt rares mais difficiles à prévoir longtemps à l'avance.

Ce qui détermine s'il y a un des deux phénomènes, c'est la température de la surface de l'eau comparée à la moyenne dans la zone 5°N-5°S, 120°-170°W (carte ci-dessous) pendant 5 séquences de 3 mois consécutifs (15 mois). La zone "Niño 3.4" est l'espace dans lequel on détermine si nous sommes en présence d'un El Niño "officiel".


Comme l'explique ce site, une condition El Niño est caractérisée
  • lorsqu'un écart de la température moyenne de 0,5°C ou plus est observé dans la zone El Niño 3.4 (ci-dessus) pendant un mois et
  • l'expectation que la limite de l'index Océanique Niño (ONI) soit rencontrée pendant 3 mois et
  • une réponse atmosphérique
La Niña est caractérisée par un ONI égal ou inférieur à -0,5°C selon les mêmes critères.
 
L'intensité des El Niño et La Niña sont basés sur l'écart de température entre la moyenne et celle de la zone sur la carte (région Niño 3.4).
  • Faible = écart de plus ou moins 0.5°C à 0,9°C. Modéré = écart de plus ou moins 1°C à 1,4°C. 
  • Fort = écart de plus ou moins 1,5°C à 1,9°C. 
  • Super = écart de 2°C ou plus.

Le tableau ci-dessous montre les intensités des El Niño et la Niña de 1951 à 2017. On remarque que le premier Super El Niño s'est produit en 1982-1983 et nous savons aussi que quelqu'un né après 1984 n'a jamais connu un climat « normal », c'est-à-dire plus ou moins dans la moyenne des dix derniers millénaires.

En plus de El Niño, l'évaporation, les vents, les ouragans & typhons et autres tempêtes transfèrent aussi une partie de la chaleur accumulée dans les océans vers l'atmosphère.
93 % de l'excès de chaleur s'engouffre dans les océans. Ce sera le sujet de mon prochain article, un sujet certainement des plus importants.