Je ne vous ferai pas l'affront de vous expliquer ce qu'est le
dérèglement climatique. C'est un terme de plus en plus connu et
médiatisé. Certains parlent de réchauffement climatique. Je
préfère de loin le premier terme qui englobe plus largement tous
les changements que notre climat subit localement ou plus globalement :
canicules, tempêtes, précipitations et même (contrairement aux
idées reçues) périodes de grands froids et tempêtes de neige
extrêmes.
Le climat présente de plus en plus d'anomalies. C'est-à-dire que
des records sont plus régulièrement qu'auparavant sont battus. Les
dégâts dont parlent de temps en temps les média ne sont pourtant
que la face cachée de l'iceberg qui nous menace.
Qui est responsable ?
L'Homme. Oui, c'est bien l'Homme. Évidemment, il est question dans
mon propos uniquement de l'effet de serre additionnel, c'est-à-dire
de la part incombant à l'Homme. Contrairement à certains débats
qui avaient encore lieu il y a quelques années (voire mois), les
plus sceptiques se taisent à présent devant l'évidence. Cherchez
sur n'importe quel moteur de recherche le terme "changement
climatique sceptique". Vous serez surpris du résultat. Je vous
conseille les liens suivants :
Heureusement cette période est aujourd'hui terminée (ou à peu
près). Le problème est que pendant que la plupart des personnes
s'intéressant au sujet se "chamaillaient", le problème
n'était pas réglé. La situation a empiré et le phénomène ne
fait que s'emballer.
Les conséquences ?
L'effet de serre additionnel est un problème majeur d'enjeu
planétaire à plus d'un titre.
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Tout d'abord, et cela ne date pas d'hier, depuis la révolution industrielle au cours du XIXème siècle et puis surtout à partir du XXème siècle, les émissions de gaz à effet de serre explosent. Regardez deux secondes ce graphique :
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Au-delà de la température, tous les paramètres météorologiques sont perturbés. S'il ne pleut plus certaines zones deviendront désertiques ou des incendies se propageront plus facilement. S'il pleut trop, certaines régions connaîtront des coulées de boue ou des inondations plus fréquentes. Avec ces changements brutaux du climat, beaucoup d'espèces animales et végétales disparaîtront purement et simplement. Tentez de deviner le nombre d'espèces qui disparaissent chaque année : http://www.planetoscope.com/biodiversite/126-disparition-d-especes-dans-le-monde.html. Oui, c'est impressionnant. 26 000. Avec leur disparition, nous perdons la possibilité de nous soigner, de nous nourrir et de vivre dans un monde plus clément.
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Tous les paramètres indiquent que la température augmente plus vite que prévue dans certaines zones notamment en Arctique. Les conséquences connues sont catastrophique. Amusez-vous à visitez certains secteurs de la planète sur ce site : http://sboisse.free.fr/planete/simulateur-de-montee-des-oceans.php. Vous serez étonnés du nombre de zones littorales englouties. Avec cela, la majorité des Hommes seront contraints à quitter leur lieu de vie. Pour aller où si d'autres secteurs deviennent inhabitables ? Notez que l'élévation du niveau de la mer tient également compte de la dilatation du volume des océans qui est lié à la température moyenne de la planète.
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Certains phénomènes ont tendance à s'amplifier. L'augmentation de la température fait fondre les glaciers, ce qui participe à l'élévation du niveau des océans. Idem pour la dilatation du volume des océans. Tout En se réchauffant, les océans s'acidifient à cause du CO2 et une grande partie du phytoplancton meurt. Il ne peut plus absorber le CO2 de l'air. L'effet de serre s'amplifie. Au-delà de réduire la chaîne alimentaire et de supprimer la possibilité de se nourrir de la mer, la température augmente encore plus ce qui augmente les émissions de méthane piégé au fonds des océans dont l'impact sur l'effet de serre est 32 plus puissant que celui du CO2 sur un siècle. Vous l'avez compris. Là encore, cela participe à emballer la machine du dérèglement climatique.
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Les conséquences sont très nombreuses. Mon propos n'est pas de toutes les présenter. Ce serait bien trop long et une perte de temps. Pour bien comprendre, imaginez le monde en 2075. https://youtu.be/F5pZwD8zd0Y. Ce n'est pas si loin. Un adolescent de 15 ans aujourd'hui aura alors 60 ans. Ce monde est possible compte tenu des observations actuelles : plus de zones désertiques, moins de terres arables, famines, réfugiés climatiques, guerres, problèmes de santé, catastrophes climatiques, appauvrissement des économies... Ce monde n'est pas celui que l'on souhaite pour nos enfants... Pour les plus sceptiques, ces hypothèses ne sont que des déductions logiques de phénomènes déjà observés à l'heure actuelle.
Pourquoi ne changeons-nous pas ?
Je vais tenter d'analyser plusieurs éléments :
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Les solutions. Elles existent. Il suffirait de réduire les émissions de gaz à effet de serre et à augmenter tous les pièges à CO2 (océans, forêts). Ces solutions coûtent de l'argent mais elles existent. Faudrait-il revenir à l'âge de pierre ? Non, un retour à ce que les Hommes émettaient dans l'atmosphère dans les années 1970 serait suffisant. Voilà de quoi rassurer.
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Les solutions sont complexes à mettre en œuvre ? Oui, c'est le cœur du problème. Bien qu'elles soient simples sur le papier, elles nécessitent la mobilisation et la coordination de près de 7 milliards d'être humains. Certains plus que d'autres bien sûr (les Nord-Américains, les Chinois, les Indiens et les Européens). Cela fait beaucoup, surtout dans un monde où les États, les régions, les Villes sont en concurrence. Cela fait une multiplicité d'acteurs et de dirigeants incalculable. Comment passer du "il faut qu'on" au "allons-y" ?
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L'Homme est globalement attentiste et passif. Nous attendons de nos dirigeants qu'ils prennent les bonnes décisions. Celles qu'on ne prend pas. Ces mêmes dirigeants attendent de nous que nous les réélisons (ou que nous les laissons à leur poste pour ceux qui échappent au système démocratique). Il y a donc ici un hiatus immense. La divergence d'objectif entre les peuples et leurs dirigeants rend la solution très complexe. Faut-il d'ailleurs que les réponses viennent de nos dirigeants ?
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Autre élément d'analyse : la capacité des hommes à changer. Le changement fait peur. C'est une tautologie. Changer nos comportements est d'autant plus difficile que notre mode de vie s'inscrit dans une continuité sur plusieurs générations. Ce changement est d'autant plus difficile que l'on avance dans l'âge. Les adultes (à l'inverse des enfants qui acceptent facilement le changement) ne consentent qu'à de petits changements et encore il faut qu'ils y trouvent un avantage direct (importance de la notion de confort et de qualité de vie). Comment alors accepter une forme de "retour en arrière" ? Au regard des conséquences qui nous pendent au nez, on ne devrait pourtant pas hésiter une seule seconde. Ce sont nos enfants et petits-enfants qui seront concernés. Dans une société toujours plus égoïste, la notion d'intérêt général et de principe de précaution devraient l'emporter sur la notion de profit immédiat.
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Enfin, j'ose poser la question. A qui profite le crime ? Prenez le temps de regarder cette vidéo : https://youtu.be/ipe6CMvW0Dg Lorsqu'on se pose la question, la réponse vient tout de suite. On trouve plein d'exemples. L'argent et le profit sont des vecteurs de dérèglement climatique. Toute la question est : faut-il supprimer la finance ou faut-il changer le système et s'en servir pour lutter contre le dérèglement climatique ?
Quelles perspectives d'avenir ?
Il faut donc des garde-fous. Il faut inculquer, éduquer, faire
comprendre... Tout cela prend malheureusement du temps. On ne change
pas une société en trente secondes. Rappelez-vous quand vous étiez
adolescents. Vous avez pris conscience d'un certains nombre de
malheurs : la mortalité, la méchanceté... Vous vous êtes très
probablement révoltés contre vos parents ou vos proches. Vous
n'avez rien pu changer. Vous êtes rentrés dans le rang. Avons-nous
le choix ? A l'évidence, non mais il faut en passer par là :
éduquons nos enfants.
Il faut peut-être également des changements brutaux organisés :
changement de normes, nouvelle technologie. Il faut imposer, obliger.
La coercition permet d'avancer vite. Malheureusement elle est le
contraire de l'éducation. Lorsque vous supprimez la coercition,
l'Homme non éduqué revient à la situation initiale. Il faut avoir
le courage de la coercition. Ce sont nos politiques qui doivent
prendre leur bâton de pèlerin. Certains pourraient crier au loup et
montrer les pertes de liberté. Nous ne sommes malheureusement plus
libres de notre destin collectif si nous ne changeons pas. Nous
sommes contraints d'en passer par là.
Incontestablement, seuls trois scénarios s'offrent à nous sont :
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scénario 1 : rien ne change, les conséquences les plus dramatiques se produisent et on s'en accommode avec toutes les conséquences décrites plus haut,
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scénario 2 : une catastrophe naturelle ou une modification majeure de nos conditions de vie nous fait prendre conscience que nous devons changer nos comportements et nous arrivons à inverser la tendance sur le long terme - c'est ce scénario que j'ai choisi dans mon roman Renaissance qui est paru aux éditions ABCD'r,
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scénario 3 : nous modifions progressivement nos comportements, grâce à une prise de conscience globale des peuples et de leurs dirigeants, pour un intérêt commun et nous arrivons à inverser la tendance sur le très long terme.
Je pense qu'il est encore aujourd'hui possible de profiter du monde
que nous connaissons. Il suffit juste de le vouloir. Les clefs sont
entre nos mains, nos 14 milliards de mains.
Nicolas Duffaud
Auteur de Renaissance, le roman publié aux éditions ABCD'r