Au cours des mois de juin 2019 et 2020, il y a eu plus de feux dans le cercle Arctique que le total de tous les mois de juin des 16 années précédentes.
Vidéo source en Anglais : Climate Change Scorching the Arctic (le réchauffement climatique embrase l'Arctique)
L'Arctique se réchauffe environ trois fois plus rapidement (source en Anglais) que la moyenne globale. Il n'est plus ce qu'il était il y a à peine 40 ans.
Anomalie de températures (°C) des mois de juin 2019 et 2020 comparé à la moyenne des juin de 1950 à 1980.Source https://data.giss.nasa.gov/gistemp/maps/ |
Le Canada et l'Europe sont déjà à 2°C de réchauffement, comme bien d'autres régions...
Canada 2,3°C
Europe 2°C
C'est exceptionnel la rapidité du réchauffement que l'on observe dans l'Arctique, c'est en ligne avec les pires prévisions basées sur nos émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) et qui sont déterminés par notre consommation... Canada 2,3°C
Europe 2°C
«Quand le pire des scénarios est la routine habituelle»
RCP8.5 (en rouge) trajectoire courante de nos émissions de gaz à effet de serre |
Quand vous voyez/entendez «émissions de carbone», ça veut dire CO2, CH4 (pas de suie sans feu)Vague de chaleur sibérienne
Un autre nouveau record de chaleur, il a fait 38°C en Sibérie
La Presse : La canicule en Sibérie «presque impossible» sans le changement climatique --
La probabilité d'une telle vague de chaleur est de 1 sur 80 000.
Étude en Anglais, voire Table 4: Results of statistical analysis of Siberian region observations.
C'est donc virtuellement impossible sans prendre en compte le réchauffement global de cause humaine (anthropique), comme on ne peut pas gagner à la loto sans acheter de billet.La ligne d'arbres
Nous avons acheté des milliers de gigatonnes de billets pour cette loto là.
«À cause du réchauffement climatique, il y a de plus en plus de végétation en Arctique»
On entend souvent dire que la ligne d'arbres progresse vers le nord. C'est vrai, mais pas partout. C'est un processus qui nous semble lent, mais qui est incroyablement rapide à l'échelle des temps géologique.
Le faible ensoleillement, la basse température et des sols pas très favorables expliquent cette apparente lenteur.
Le sol dans le cercle Arctique
Oui, c'est du pergélisol (de plusieurs types)
Il est en voie de dégeler (non, ce n'est pas de la fonte) en émettant de plus en plus de gaz à effet de serre et amplifiant ainsi notre urgent problème de réchauffement global (qui induit les changements climatiques).
Mais parlons de ce qui y brûle, la végétation.
La toundra et la taïga sont principalement des zones de végétation.
La toundra est une tourbière (sol à très forte teneur en matière organique) qui se compacte à force de geler et dégeler en surface depuis quelques millions d'années (cycles glaciaires et saisons). Le réchauffement permet à plus de végétation (herbes, arbustes etc.) d'y pousser, mais les vagues de chaleur extrême les assèche rapidement.
La fumée blanche s’élève de la toundra en feu devant les montagnes Baird en Alaska en 2013. Photo : Western Arctic National Parklands. Source en Anglais |
«Ce qui se passe en Arctique ne reste pas dans l'Arctique»
Une image satellite capture la fumée des feux de forêt de l’Alaska et du Canada qui descendent dans le Lower 48.Photo : NOAA |
Il y a des arbres dans la taïga et comme dans la forêt Boréale, on y retrouve principalement des conifères capables de résister au gel (ils ne poussent qu'un à trois mois par an, selon leur latitude, espèce, sol et climat/météo).
Les feux
Le réchauffement climatique augmente aussi la probabilité de feux.
La végétation tend à s'assécher et s'enflamme plus facilement.
Et les feux accélèrent le réchauffement. C'est un feedback, un accélérateur qui auto-accélère...
Les orages croissants déclenchent les feux
Hausse des feux causés par la foudre dans l’Arctique alors que la région se réchauffe.
Source en Anglais : Scientific American Lightning-Caused Fires Rise in Arctic as the Region Warms
«±80 % des incendies sur cette région sont causés par la foudre.»
Il y a environ 15 à 20 ans, je me souviens avoir vu lors d'un reportage, une entrevue de deux chasseurs Inuits qui avaient été témoins de leur premier orage estival, avec éclairs et tout. Ils savaient ce que c'était parce qu'ils avaient vu ça à la télé, mais pas plus... (mettez-vous à leur place dix secondes)
Dans cet article en Anglais, on y parle d'un rare orage sur la toundra survenue le 17 juin 2014. L'article continu...
... En 2007, un coup de foudre a déclenché un incendie de forêt, surnommé l’incendie de la rivière Anaktuvuk. L’incendie a duré des semaines, brûlant environ 400 miles carrés de toundra. L’incendie a rejeté environ deux millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Cette valeur dépasse la quantité de CO2 absorbée par la toundra arctique au cours des 25 dernières années.
Les feux zombies?
Un autre phénomène de plus en plus fréquent
C'est simplement un feu qui a continué de brûler dans le sol au cours de l'hiver et qui redémarre dès les premiers jours de printemps. Les hivers y sont de plus en plus courts, moins froid et les printemps hâtifs sont aussi plus chauds.
Et dans certaines régions, les précipitations ont tendance à diminuer.
La végétation morte qui recouvre le sol peut être très épaisse, plus de deux mètres en certains endroits, c'est ce qui permet à ces feux de couver très tout l'hiver.
Source en Anglais : The Rise of Zombie Fires (La montée des feux de zombies)
Et la forêt Boréale?
n'est elle aussi plus un puits (réserve, accumulateur) de carbone
Elle aussi devient émettrice de gaz à effet de serre à cause de l'ampleur des feux (et des vagues de chaleur) qui la dévastent. C'est à l'image de ce qui se passe dans les forêts tropicales mentionnées dans ce ce long précédent article.
C'est simplement un feu qui a continué de brûler dans le sol au cours de l'hiver et qui redémarre dès les premiers jours de printemps. Les hivers y sont de plus en plus courts, moins froid et les printemps hâtifs sont aussi plus chauds.
Et dans certaines régions, les précipitations ont tendance à diminuer.
La végétation morte qui recouvre le sol peut être très épaisse, plus de deux mètres en certains endroits, c'est ce qui permet à ces feux de couver très tout l'hiver.
Source en Anglais : The Rise of Zombie Fires (La montée des feux de zombies)
Et la forêt Boréale?
n'est elle aussi plus un puits (réserve, accumulateur) de carbone
Elle aussi devient émettrice de gaz à effet de serre à cause de l'ampleur des feux (et des vagues de chaleur) qui la dévastent. C'est à l'image de ce qui se passe dans les forêts tropicales mentionnées dans ce ce long précédent article.
«La forêt boréale Canadienne devient source de gaz à effet de serre»
Source La Presse : «La forêt boréale Canadienne devient source de gaz à effet de serre»
Note : l'article ne mentionne pas que les arbres mourant de chaleur ou d'infestation d'insectes émettent aussi du CO2... Que les feux sont de plus en plus chaud, jusqu'au point de parfois stériliser le sol jusqu'au socle rocheux.
Et on s'en doutait bien...
Radio Canada : Le pergélisol est maintenant un émetteur de carbone
En terminant...
Répartition des stocks mondiaux de carbone organique dans les principales régions terrestres.
Brun = sol
Vert = végétation
La
figure montre clairement que le sol capte plus de deux fois le carbone
organique capturé par la végétation, à l’exception de la forêt
tropicale, où un peu plus de carbone organique est contenu dans la
végétation. Une grande partie des stocks de carbone organique de la forêt boréale et du pergélisol sont contenus dans les tourbières. Source en Anglais https://esdac.jrc.ec.europa.eu/content/soil-atlas-northern-circumpolar-region |
Ce que dit l'Atlas Climatique du Canada : Les incendies de forêt et le changement climatique
Extrait : Quand il considère ce qui attend le Canada, Flannigan dit simplement « qu’il y aura beaucoup plus d’incendies dans l’avenir et nous ferions mieux de nous y habituer ». De plus en plus de Canadiens vivent, travaillent et jouent dans les forêts canadiennes. Cela signifie que davantage de personnes risquent d’être touchées par des incendies de plus en plus importants - même catastrophiques. « Est-ce que #FortMcMurray était un cas isolé ? » Flannigan dit en méditant « les cieux, non »
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En conclusion
les puits de carbone qu'étaient les sols et les forêts sont en voie de devenir des émetteurs de carbone (CO2, CH4 et suie) de plus en plus importants.
La suie (carbone noir) émise par ces incendies contribue au réchauffement, pollue, et accélère la fonte des surfaces gelées lorsqu'elle s'y dépose.
Dans ces conditions, le climat ne peut que se réchauffer à un rythme de plus en plus rapide avec les conséquences terribles que l'on peut facilement imaginer et qui commencent à peine à nous frapper... à moins qu'on prenne des mesures plutôt drastiques immédiatement = consommer moins et davantage supporter les actions et les groupes qui participent à la lutte.
La semaine dernière, j'ai lu et entendu quelques prévisions. Ça se résume à ceci : à 4°C de réchauffement global moyen :
on estime qu'au maximum, 1 milliard d'humains pourraient vivre, ou survivre, dans des conditions extrêmement difficiles (famines, conflits, météo souvent intenable, migration massive et effondrement de la biosphère (si ça ne se produit pas avant).
Sans l'ombre d'un doute, nous avons grand besoin de courage
Aimez la Vie, elle a grand besoin de force
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C'est écrit pour informer et
il faut en parler
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