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samedi 4 février 2017

Points de Basculement Atteints en Antarctique = Une Élévation de Plusieurs Mètres du Niveau des Océans est Inéluctable

Article original par David Spratt de Code Red paru sous le titre Antarctic tipping points for a multi-metre sea level rise,


     APERÇU

  • La calotte glaciaire de l'Antarctique Ouest dans le secteur de la mer d'Amundsen semble être irrémédiablement déstabilisée et la retraite des glaces est imparable dans les conditions actuelles.
  • Aucune autre accélération du changement climatique n'est nécessaire pour déclencher l'effondrement du reste de la calotte glaciaire en Antarctique Ouest sur une échelle de temps décennale.
  • L'Antarctique a le potentiel de contribuer à plus d'un mètre d'élévation du niveau de la mer d'ici 2100 (pensez à ajouter le Groenland).
  • Une grande partie de la glace du bassin de l'Antarctique Ouest pourrait être disparue dans deux siècles, provoquant une élévation du niveau de la mer de 3 à 5 mètres.
  • Des mécanismes semblables à ceux causant la déglaciation dans l'Antarctique Ouest se retrouvent maintenant aussi dans l'Antarctique Est.
  • La déglaciation partielle de la calotte glaciaire de l'Antarctique Est est probable avec le niveau actuel de dioxyde de carbone atmosphérique, contribuant à 10 mètres de plus d'élévation du niveau de la mer à plus long terme, et 5 mètres dans les 200 premiers ans.

      INTRODUCTION

La calotte glaciaire de l'Antarctique Ouest (WAIS, West Antarctic Ice Sheet), qui comprend plus de deux millions de kilomètres cubes de glace, est sous la pression du réchauffement climatique, les scientifiques disent que son effondrement - et une éventuelle élévation du niveau mondial de la mer de 3 à 5 mètres - n'est pas une question de savoir si, mais de savoir quand.

La péninsule de l'Antarctique Ouest est maintenant la région avec le plus fort réchauffement de la planète, et les glaciers débouchant sur la WAIS se déchargent de la glace à un rythme accéléré (Rignot, Velicogna al (2011) "Accélération de la contribution des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique à l'élévation du niveau de la mer (en Anglais)", GRL 38: L05503-7; Mouginot, Rignot et Scheuchl (2014) "Augmentation soutenue de la décharge de glace dans la Baie d'Amundsen, Antarctique Ouest (en Anglais), de 1973 à 2013", GRL 41: 1576-1584).

Des études récentes, examinées dans le présent rapport, suggèrent que la WAIS a dépassé le point de basculement (point de non-retour) d'une déglaciation à grande échelle il y a des décennies.

Cela ne devrait pas être surprenant, car un tel événement était prévu il y a presque 50 ans. En 1968, le chercheur pionnier des glaciers John Mercer a prédit que l'effondrement des plateaux de glace le long de la péninsule antarctique pourrait être annonciateur de la perte de la calotte glaciaire. Dix ans plus tard, Mercer a soutenu que « une catastrophe majeure - une déglaciation rapide de l'Antarctique Ouest - pourrait être en cours... en l'espace de 50 ans environ » («La calotte glaciaire de l'Antarctique Ouest et l'effet de serre du CO2: une menace de catastrophe (en Anglais)», Nature 271: 321-325).

Il a dit que le réchauffement "au-dessus d'un niveau critique ferait disparaître toutes les plates-formes de glace, et par conséquent toute la glace située au-dessous du niveau de la mer, aboutissant à la déglaciation de la plus grande partie de l'Antarctique Ouest". Une telle désintégration, une fois en cours, «serait probablement rapide, peut-être catastrophique», avec la majeure partie de la calotte glaciaire perdue en un siècle. Crédité d'avoir inventé l'expression "l'effet de serre" au début des années 1960, le pronostic sur l'Antarctique de Mercer a été largement ignoré et dénigré à l'époque. Maintenant, cela semble être d'une troublante prescience.

Fred Pearce, auteur sur le climat (dans son livre "Avec rapidité et violence(en Anglais)", 2007) cite le célèbre scientifique de la cryosphère Richard Alley, qui a déclaré il y a une dizaine d'années qu'il y avait "une possibilité que la calotte glaciaire de l'Antarctique Ouest puisse s'effondrer et élever le niveau de la mer de 5,5 mètres pendant ce siècle". Pearce a également interviewé le glaciologue de la NASA Eric Rignot qui a étudié le glacier Pine Island dans l'Antarctique Ouest depuis des décennies, et a conclu que « le glacier est destiné à une destruction foudroyante ».
NOTE : les plates-formes de glace sont aussi nommées "barrière de glace en Français.


Image ci-dessous : l'Ouest se l'Antarctique se trouve sur la moitié gauche de cette carte. Les zones rouges montrent une progression de 3 592 mètre par année du flux de glace vers la mer en 2011.

Source : Rignot et al. (2011)
Bien que la calotte glaciaire de l'Antarctique Est (EAIS, East Antarctic Ice Sheet), beaucoup plus importante - avec un potentiel de 50 mètres d'élévation du niveau de la mer si toutes les glaces étaient parties - a généralement été considérée comme plus stable que la WAIS, des preuves récentes suggèrent que certaines embouchures de glaciers présentent une dynamique similaire à celles de l'Antarctique Ouest.

      GÉOGRAPHIE

Une plate-forme (barrière) de glace est souvent immense et est largement submergée, parfois jusqu'à deux kilomètres de profondeur. Elle fait face à un glacier terrestre et s'étend dans l'océan. La «ligne d'attache à la terre» marque la frontière entre la glace sur terre (glacier) et la plate-forme de glace flottante. Généralement, une plate-forme de glace perdra du volume par vêlage d'icebergs sur le bord orienté vers la mer, mais elle peut également être soumise à des événements de désintégration rapide, dans lesquels le l'ouverture de fissures peut déloger de très grandes sections de glace. La formation d'une énorme fissure (en Anglais) - 100 km de long, un demi kilomètre de large et cent mètres de profondeur - dans la plate-forme de glace Larsen C est un exemple récent.


 Les eaux qui se réchauffent aussi dans l'Antarctique sont en train de faire fondre et d'amincir le dessous des plates-formes de glace, les rendant ainsi plus fragiles et sujets à la désintégration. 
Les plates-formes de glace agissent comme un «bouchon» qui soutient et ralentit la vitesse à laquelle les glaciers se jettent dans l'océan, de sorte que la perte ou la diminution de la plate-forme de glace accélérera le rythme du mouvement des glaciers et donc le taux de perte de masse de glace.
Parce que la majeure partie de la partie Ouest de l'Antarctique repose sur un socle rocheux situé sous le niveau de la mer (soutenu des deux côtés par les montagnes, et maintenu en place sur les deux autres côtés par les plates-formes de glace de Ronne et de Ross), la fonte de la plate-forme de glace immergée permet aux eaux océaniques chaudes de s'introduire à terre sous la plate-forme de glace. Cela crée des vallées cachées (sous la mer) de glace fondante, exerce une pression sur la surface au-dessus, et contribue à l'apparition de fissures à grande échelle (craquage). Ce processus a également pour conséquence que la ligne d'attache à la terre est repoussée plus à l'intérieur des terres, avec pour effet de transformer la partie inférieure du glacier en une plate-forme de glace.
Au cours des 40 dernières années, les glaciers qui s'épanchent dans le secteur de la mer d'Amundsen de l'Ouest de l'Antarctique (y compris les glaciers Pine Island, Thwaites, Smith et Kohler) se sont amincis à un rythme accéléré et des observations jointes à plusieurs modèles numériques suggèrent que le retrait instable et irréversible de la ligne d'attache à la terre est en cours.

Bien qu'il soit traditionnellement considéré que la déglaciation de l
'Ouest de l'Antarctique prendrait mille ans ou plus, certains experts ont suggéré cela pourrait se produire dans une durée aussi courte que deux siècles parce que le rythme d'augmentation des gaz à effet de serre et de la température mondiale sont sans précédent.

     ÉTUDES RÉCENTES SUR L'OUEST DE L'
ANTARCTIQUE
Les chercheurs ont constaté que le «point de basculement» a déjà été dépassé pour un de ces événements «à long terme». Dans le «Guardian» du 18 mai 2014, le chercheur principal, Dr Eric Rignot (en Anglais), a expliqué: «Nous avons annoncé que nous avions recueilli suffisamment d'observations pour conclure que le retrait de la glace dans le secteur maritime Amundsen de l'Antarctique Ouest est devenu inéluctable, et que cela aura des conséquences majeures - ceci signifie que le niveau de la mer augmentera d'un mètre supplémentaire dans le monde entier. De plus, sa disparition déclenchera vraisemblablement l'effondrement du reste de la calotte glaciaire de l'Antarctique Ouest, avec une élévation du niveau de la mer comprise entre trois et cinq mètres. Un tel événement déplacera des millions de personnes dans le monde entier » (termine- -il avec emphase).

Cette étude, rédigée par certains des meilleurs glaciologues au monde a étonné la communauté des chercheurs. Malte Meinshausen, auteur principal du GIEC, qui a également développé les scénarios RCP, a déclaré que cette recherche est "une remise en question majeure, c'est une invraisemblable surprise avec un réchauffement global moyen de seulement 0,8 degrés (nous sommes à 1,21°C en 2017) ", et un "point de basculement qu'aucun d'entre nous ne pensait voir dépassé si tôt", ce qui montre que nous sommes "déjà engagés vers un réorganisation complète des lignes côtières sans aucun précédent pour l’humanité". 

Vidéo : Le professeur Malte Meinshausen (en Anglais).

L'un des auteurs de ce document a été interrogé sur les conditions qui seraient nécessaires pour mettre un terme à la perte de la majeure partie de
l'Ouest de l'Antarctique. La réponse était que la restauration de la température des années 1970 pourrait possiblement y mettre un terme...
Sur le sort de l'Antarctique Ouest, Rignot dit: «au rythme actuel, une grande fraction du bassin de l'Ouest de l'Antarctique disparaîtra dans 200 ans, mais des études de modélisation récentes indiquent que le rythme de retrait augmentera à l'avenir... mais cela pourrait se produire en moins d'une paire de siècles" (ajouté avec emphase).

Un autre article (Joughin, Smith et Medley (2014), «Effondrement des plates-formes de glace marines potentiellement en train de se faire pour le bassin du glacier Thwaites dans l'Antarctique Ouest (en Anglais)», Science, 344:735-738)
utilise des modèles qui «indiquent que les premières étapes d'un effondrement sont enclenchés» pour le glacier Thwaites, et qu'aucune accélération supplémentaire du réchauffement climatique n'est nécessaire pour que le système finisse par s'effondrer, à l'exception d'extrapolations modestes du taux actuel de perte de masse qui augmente. «Le prochain état stable de la calotte glaciaire de l'Antarctique Ouest pourrait être pas de calotte glaciaire du tout», explique l'auteur principal du journal, le glaciologue Ian Joughin.

Ted Scambos du National Snow and Ice Data Center et John Abraham de l'Université de St Paul expliquent: «Depuis des décennies, on soupçonne que cette région est particulièrement vulnérable à la perte rapide de glace ; une "retraite foudroyante". On sait que la cause de la retraite est une augmentation de la fréquence des intrusions d'eaux chaudes océaniques sous la calotte continentale, ce qui semble être une conséquence de l'augmentation des vents d'Ouest circumpolaires au-dessus de l'océan Austral. Les modèles suggèrent que les vents accrus sont le résultat de l'augmentation du forçage des gaz à effet de serre dans le système de la Terre, et des effets de la perte d'ozone sur la circulation stratosphérique / troposphérique. »
Cette étude de modélisation du bassin Amundsen révèle que «une déstabilisation locale entraîne une désintégration complète de la glace de mer dans l'Antarctique Ouest... la région se déséquilibre après 60 ans de taux de fonte observés». (Dit avec emphase). [ Les taux de fonte observés continuent de s'accélérer, de sorte que la durée réelle sera beaucoup plus courte.] L'importance de l'étude se résume comme suit: "La banquise de l'Antarctique perd de sa masse à un rythme accéléré et joue un rôle de plus en plus important en ce qui concerne l'élévation du niveau des océans. Le secteur de la mer d'Amundsen dans l'Antarctique Ouest est plus que probablement déstabilisé. Bien que des études de modélisation numérique antérieures aient examiné l'évolution future à court terme de cette région, nous allons maintenant passer à l'étape suivante et simuler l'évolution à long terme de l'ensemble de la calotte de glace de l'Antarctique Ouest. Nos résultats montrent que si le secteur de la mer d'Amundsen est déstabilisé, l'ensemble de la calotte glaciaire marine se déversera dans l'océan, provoquant une élévation du niveau de la mer d'environ 3 mètres. Nous assistons ainsi au début d'une période de déversement auto-entretenu de glace de l'Antarctique Ouest qui nécessite une adaptation à long terme de la protection côtière à l'échelle mondiale » (ajouté avec emphase).
Cette étude fait ressortir les preuves d'un réchauffement précédent lors de la période interglaciaire Eemienne, il y a environ 120 000 ans. À cette époque, il y avait des fluctuations rapides du niveau des océans, et l'étude identifie un mécanisme précédemment incompris dans le système climatique de la Terre qui indique une élévation beaucoup plus rapide du niveau des océans que prévu jusque là. L'augmentation de la stratification océanique se produit lorsque les couches de surface plus froides résultant de la fonte de la calotte glaciaire emprisonnent les eaux chaudes en-dessous, accélérant leur impact sur la fonte des plates-formes de glace et sur l'embouchure des glaciers. Ceci augmente à son tour la perte de masse de la calotte glaciaire et génère de l'eau de fonte de surface plus fraîche dans une boucle de rétroaction positive (positive feedback loop).

Les conséquences incluent le ralentissement ou l'arrêt des principaux courants océaniques, y compris la Circulation Thermohaline,

Circulation Thermohaline
qui, selon Hansen, devrait augmenter les différentiels de température entre les eaux tropicales et subpolaires et entraîner ainsi des "super tempêtes" telles que l'Humanité n'en n'a jamais connu dans l'Atlantique Nord et les terres avoisinantes. Le schéma de refroidissement projeté des eaux autour de l'Antarctique et des eaux de l'Atlantique nord provenant de l'injection d'eau douce de fonte glacée est déjà visible dans les données observées (voir schéma ci-dessous) et contribue déjà à un déclin de la circulation de l'AMOC.
Le diagramme montre: (à gauche) la projection de Hansen et al. pour 2065 de la température avec la fonte de glace accélérée dans les deux hémisphères; et (à droite) les conditions réelles en Février 2016 à la hauteur de El Niño 2015-2016.
L'actuel amincissement et recul du glacier Pine Island dans l'Antarctique Ouest fait partie d'une conséquence du réchauffement déclenchée dans les années 1940, quand une cavité océanique s'est formée sous la plate-forme de glace et qu'il s'en est suivi une période de fort réchauffement de l'Antarctique Ouest aussi associée à l'activité d'El Niño. Le décrochage final de la plate-forme de glace du fond rocheux s'est produit en 1970 (voir diagramme ci-dessous).
Il est intéressant de comparer ce résultat avec le point de vue des chercheurs dans le document cité plus haut de Rignot, Mouginot et al 2014 et disant que la restauration des conditions climatiques des années 70 serait nécessaire pour empêcher la perte de masse de glace étendue de l'Ouest de l'Antarctique. (En fait, c'est de revenir aux température d'avant 1940 qui stabiliserait Ouest de l'Antarctique.)

     ÉTUDES RÉCENTES SUR L'EST DE L'ANTARCTIQUE

Dans cette étude, on utilise des modèles climatiques qui relient mieux le réchauffement atmosphérique à la fracturation des plates-formes de glace en épaulement et à l'effondrement structurel de leurs falaises de glace, étalonnés par rapport aux événements climatiques de périodes chaudes passées et aux estimations du niveau de la mer, puis appliqués aux scénarios des émissions de gaz à effet de serre prévus.

Au cours de la dernière période interglaciaire (chaude) il y a 130 000 à 115 000 ans, le niveau moyen de la mer était de 6 à 9,3 mètres plus élevé qu'aujourd'hui, alors que les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone étaient inférieures à 280 parties par million (niveau préindustriel et 30% de moins qu'aujourd'hui), et les températures moyennes mondiales n'étaient que d'environ 0-2°C plus chaudes.
NOTE : il n'y a que deux types de période climatique : glaciaire ou interglaciaire.

Dans le cadre d'un scénario à fortes émissions de GES (autrement dit, le taux actuel d'émissions de gaz à effet de serre, RCP8,5), leur modèle montre que les températures qui se réchauffent rapidement en été déclencheront une production massive d'eau de fonte et une hydrofracturation des plates-formes de glace d'ici le milieu du siècle. Larcen C est la première plate-forme de glace qui sera perdue, avec en même temps l'amincissement majeur et la retraite de l'embouchure des glaciers de la mer d'Amundsen. (La fracturation de la plate-forme de glace Larsen C est déjà en cours !)

Ils concluent que: «L'Antarctique a le potentiel de contribuer d'au moins un mètre supplémentaire d'élévation du niveau de la mer d'ici 2100 et de plus de 15 mètres d'ici 2500», doublant les prévisions antérieures pour l'élévation totale du niveau de la mer ce siècle à deux mètres ou plus.

Cette estimation de l'Antarctique contribuant à «plus d'un mètre d'élévation du niveau de la mer d'ici 2100» est conforme aux travaux de Hansen, Sato et al. (ci-dessus)
Au cours de la partie la plus chaude du Pliocène (il y a de 5,3 à 2,6 millions d'années), les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone étaient comparables à celles d'aujourd'hui (~ 400 parties par million), les températures étaient de 1 à 2°C plus élevées qu'aujourd'hui et certaines reconstitutions du niveau de la mer nous montrent que le niveau des océans était de 10 à 30 mètres plus élevé. Parce que la calotte de l'Ouest de l’Antarctique et le Groenland peuvent fournir moins de 10 mètres d'élévation du niveau de la mer à eux deux, cela signifie qu'il y avait une perte de masse de glace importante dans l'Est de l'Antarctique. Dans cette étude, les auteurs modélisent les conditions du Pliocène dans l'Antarctique en prenant le niveau actuel (et du Pliocène) de 400 parties par million de dioxyde de carbone et imposent un réchauffement de l'océan de 2°C pour représenter la chaleur maximale au milieu du Pliocène. Leur modèle intègre également des mécanismes basés sur des observations et analyses récentes: "les plates-formes de glace flottantes peuvent être considérablement réduites ou éliminées complètement par l'augmentation du taux de fonte océanique, et par l'hydrofracturation due à l'écoulement de la fonte en surface dans les crevasses.

Lorsqu'une plate forme de glace est accrochée en profondeur au socle rocheux, elle peut peut être affaiblie par l'hydrofracturation et ses contreforts réduits ; la structure de la plate-forme peut alors s'écrouler si les contraintes excèdent la limite de résistance de la glace produisant ainsi une retraite accélérée. Le modèle mis à jour "prévoit que l'effondrement prévu de la calotte de glace de l'Antarctique Ouest se produira en des décennies (et non pas sur des échelles de temps centenaire ou millénaire) et provoquera également une retraite jusque dans les principaux bassins (lacs) sous-glaciaires de l'Antarctique Est, produisant ~ 17 mètres d'élévation du niveau de la mer mondial en quelques milliers d'années" et cinq mètres au cours des 200 premières années (ajouté avec emphase).

[Dans le document de suivi 2016 cité ci-dessus, un modèle mis à jour produit une contribution de 11,3 mètres à l'élévation moyenne du niveau de la mer, reflétant une réduction de sa sensibilité d'environ 6 mètres par rapport à la formulation dans ce papier de ~ 17 mètres, mais à l'intérieur du champ des estimations plausibles du niveau de la mer.]

Cette étude conclut que la fonte locale du bassin de Wilkes dans l'Antarctique Est "pourrait potentiellement déstabiliser une partie plus étendue de la calotte de glace Antarctique" car l'eau de fonte stratifie rapidement les eaux de surface. Tandis que la surface de l'océan se refroidit, l’océan Austral se réchauffe de plus de 1°C en profondeur. "Les changements de température se propagent vers l'ouest autour de la côte du continent Antarctique à une profondeur croissante, ce qui représente un mécanisme de rétroaction positif qui a le potentiel d'amplifier la fonte autour du continent... Aussi, la déstabilisation de grands secteurs de l'Est de l'Antarctique pourrait provenir du réchauffement et de la fonte dans une seule zone." Aussi bien «Nos résultats suggèrent que la fonte d'un secteur de la calotte de l'Est de l'Antarctique pourrait entraîner un réchauffement accéléré dans d'autres secteurs, y compris le secteur de la mer de Weddell de la calotte glaciaire de l'Antarctique Ouest» (ajouté avec emphase).

Cette étude est également en accord avec celle Hansen, Sato et al. pour trouver un processus de stratification de la colonne d'eau et des eaux plus chaudes sous la surface comme un mécanisme de rétroaction positive qui a le potentiel d'accroître le taux de fonte.

Des secteurs importants de l'Est de l'Antarctique, dont le bassin de Wilkes, sont à la base de vastes bassins sous-glaciaires basés en mer. Cette étude montre que la disparition d'un bouchon de glace (plate-forme ou barrière) à la marge du bassin de Wilkes, entraînerait une élévation du niveau de la mer de moins de 80 mm, déstabiliserait le flux régional de glace et conduirait à une décharge auto-entretenue de tout le bassin et à une élévation du niveau de la mer de 3-4 mètres. Comme dans le cas des travaux de DeConto et Pollard ci-dessus, cette étude aborde également une situation analogue à celle allant du milieu à la fin du Pliocène lorsque «des décharges massives de glace se sont produits dans les marges instables des Terres Adélie et de Wilkes, en raison de la montée en flèche du flux de glaces qui ont été liés au retrait rapide de la ligne d'attache à la terre pendant un climat en réchauffement ».
Cette étude identifie un mécanisme qui déclenche la fonte profondément dans la plate-forme de glace du Roi Baudouin en Antarctique Est. Des vents forts ont contribué à réchauffer l'air et à faire fondre de la glace blanche, exposant une couche de glace foncée au-dessous, qui à son tour absorbe plus de lumière du soleil, accélérant encore la fonte. Dans ces "points chauds", les lacs glaciaires de surface se forment et l'eau de fonte se mélange dans des moulins qui sont des crevasses profondes dans lesquelles l'eau de fonte coule à grand débit, parfois jusqu'à la terre ferme, accélérant la fonte et/ou la vitesse de l'écoulement des glaciers vers la mer. De plus, des chercheurs ont trouvé des lacs souterrains "sous glaciaires" dans la calotte de glace. Au total, 55 lacs situés sur ou dans la plate-forme de glace ont été identifiés. Cela signifie que la plate-forme de glace présente de nombreuses poches de faiblesse dans toute sa structure, ce qui suggère une plus grande vulnérabilité potentielle à s'effondrer par hydrofracturation, surtout si la formation de lacs continue ou augmente.

La perte de masse glaciaire en Antarctique à la fin de la dernière période glaciaire, il y a 14 600 à 12 700 ans, a contribué à faire grimper de plusieurs mètres le niveau de la mer qui, selon diverses sources, a augmenté de dizaines de mètres. À cette époque, les changements dans la circulation atmosphérique-océanique ont mené à une stratification dans l'océan avec une couche froide à la surface et une couche chaude dessous. Dans ces conditions, la calotte de glace fond plus fortement que lorsque l'océan environnant est bien mélangé. C'est exactement ce qui se passe actuellement autour de l'Antarctique. Le membre de l'équipe de recherche Michael E. Weber dit: «Les changements qui se déroulent actuellement d'une manière inquiétante ressemblent à ceux d'il y a 14 700 ans.

UN CERTAIN NOMBRE d'études récentes ont porté sur le glacier Totten en Antarctique de l'Est. Plusieurs éléments de preuve suggèrent l'effondrement possible du glacier Totten dans les bassins intérieurs au cours des périodes chaudes passées, notamment l'époque Pliocène. Le glacier est de nouveau vulnérable: 


  • Le glacier Totten a le plus fort taux d'amincissement dans l'Antarctique Est, grâce à la fonte accélérée du fond de la plate-forme de glace, due à des processus océaniques. Une cavité de plate-forme de glace sous des profondeurs de 400 à 500 mètres pourrait permettre des intrusions de l'eau chaude et un trou intérieur relie la cavité principale de la plate-forme de glace à l'océan. Si les courants d'amincissement se poursuivent, un plus grand plan d'eau au-dessus du trou pourrait potentiellement permettre à plus d'eau chaude d'entrer dans la cavité, ce qui peut éventuellement conduire à la déstabilisation de la région située entre le glacier Totten et un glacier profond semblable coulant dans le Trou Reynolds [Greenbaum, Blankenship et al (2015) "Accès de l'océan à une cavité sous le glacier Totten en Antarctique Est (en Anglais)", Nature GeoScience].

     CONCLUSION 

Un rapport à glacé le sang ; à la fin de 2015, des scientifiques pour "l'Initiative Internationale sur le Climat de la Cryosphère" avertissaient, à propos des «Seuils et fermetures de fenêtres: risques de changements climatiques irréversibles de la cryosphère» (http://iccinet.org/thresholds) que les engagements de Paris n'empêcheront pas la Terre de «Traverser vers la zone des seuils irréversibles» dans des régions de glaciers polaires et de montagne, et que le franchissement de ces limites peut «déboucher sur des processus qui ne peuvent être stoppés à moins que les températures ne reviennent à des niveaux inférieurs aux préindustriels» (dit avec emphase). Le rapport dit qu'il n'est pas bien compris en dehors de la communauté scientifique, que la dynamique de la cryosphère est lente à se manifester, mais une fois déclenchée «cela force inévitablement le système climatique de la Terre dans un nouvel état, que la plupart des scientifiques croient qu'il n'existait plus depuis 35 à 50 millions d'années». (Emphase ajoutée).

Ian Howat, professeur agrégé des sciences de la terre à l'Ohio State University, a déclaré: "Il est généralement admis que ce n'est plus une question de savoir si la calotte de glace de l'Antarctique Ouest va fondre, c'est une question de savoir quand. Ce genre de comportement de fissuration (cracking) fournit un autre mécanisme pour la retraite rapide de ces glaciers, ce qui ajoute à la probabilité que nous puissions voir un effondrement significatif de l'Antarctique Ouest dans le courant de nos vies. "(Https://www.siliconrepublic.com/innovation/antarctic-ice-sheet-global-warming)

Les scientifiques avec lesquels j'ai communiqué estiment que Rignot, Mouginot et al. est un document crédible et, avec les preuves publiées depuis, il serait prudent d'admettre que la 
l'Ouest de l’Antarctique a très probablement dépassé son point de basculement pour une déglaciation massive avec des conséquences importantes pour l'élévation du niveau des océans. DeConto et Pollard projettent plus d'un mètre d'élévation du niveau des océans ajoutée par l'Antarctique pendant ce siècle. Cela correspond au scénario de Hanse, Sato et autres, ce qui est également conforme aux conclusions de Phipps, Fogwill et Turney.

La réalité d'une élévation de plusieurs mètres du niveau des océans n'est pas une question de "si", mais de "quand". "L'état naturel de la Terre avec les concentrations actuelles de CO2
est un niveau des océans d'environ 21 mètres plus élevé qu'aujourd'hui", explique le professeur Kenneth G. Miller (http://news.rutgers.edu/news-releases/2012/03/global-sea-level-lik-20120316). D'autres chercheurs s'accordent à penser qu'il sera probablement plus de 20 mètres à plus long terme (https://www.sciencedaily.com/releases/2009/06/090622103833.htm).


     Alors, de combien pourrait grimper le niveau des océans pendant ce siècle ?

  • «Les estimations actuelles d'élévation du niveau de la mer vont de 0,50 mètre à plus de 2 m en 2100», a rapporté le numéro de novembre 2009 de «Science Update 2009» publié par le CSIRO et le Bureau australien de météorologie.
  • ... "une élévation du niveau de la mer de 75 à 190 cm pour la période 1990-2100", a conclu Vermeer et Rahmstorf (2009), "Niveau mondial des océans lié à la température mondiale", PNAS 106: 21527-32

  • En 2012, la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) des États-Unis a déclaré: «Les scientifiques ont une confiance très élevée (plus de 90% de chances) que le niveau moyen ds océans va augmenter d'au moins 0,2 mètre et pas plus de 2 mètres d'ici à 2100." La NOAA prévoit quatre scénarios d'élévation du niveau de la mer pour 2100, dont le plus élevé avec 2 mètres pour 2100 "reflète le réchauffement de l'océan et la contribution plausible maximale de la perte de la calotte glaciaire et de fonte glaciaire. Ce scénario le plus élevé devrait être envisagé dans les situations où il y a peu de tolérance au risque" (Parris, Bromirski et al (2012) « Scénarios d'élévation du niveau mondial de la mer pour l'évaluation nationale du climat des États-Unis », NOAA Tech Memo OAR CPO-1, NOAA, Silver Spring, MD).
  • Nouvelle de dernière heure : un rapport actualisé de la NOAA (en Anglais)
    sur l'élévation du niveau de la mer vient d'être publié. Il recommande un scénario révisé à la hausse de la montée du niveau de la mer de 2,5 mètres pour 2100, 5,5 mètres pour 2150 et 9,7 mètres pour 2200. Il annonce que l'étude du niveau de la mer a "avancé significativement au cours des dernières années, en particulier (pour) les calottes glaciaires terrestres du Groenland et de l'Antarctique sous réchauffement climatique", et donc « la gamme correspondante d'élévation possible du niveau de la mer au 21e siècle est plus grande qu'on le pensait auparavant ». Il souligne que «les preuves grandissent continuellement sur le fait que l'Antarctique et le Groenland perdent de plus en plus de masse à un rythme accéléré», ce qui «renforce l'argument de la prise en compte des pires scénarios de gestion des risques côtiers».
Le point de vue général parmi les scientifiques avec qui j'ai communiqué est de s'attendre à une élévation du niveau de la mer d'au moins 1 mètre pendant ce siècle, et peut-être plus de 2 mètres à la lumière des travaux étudiés ci-dessus. Les scientifiques ont trouvé que de mettre une limite supérieure réelle sur la quantité de glace qui pourrait fondre - et à quelle vitesse - est une affaire difficile. 

Parmi une myriade d'impacts mondiaux dévastateurs, une élévation du niveau de la mer d'un mètre inonderait jusqu'à 20% de la superficie du Bangladesh et déplacerait 30 millions de personnes, éliminerait 40-50% du delta du Mékong, inonderait un quart du Delta du Nil, et de dépeuplerait certains petits états situés sur des atolls de corail. 

La seule conclusion pratique à tirer est que le réchauffement climatique est déjà rendu trop loin, et l'objectif doit être de parvenir à un niveau de gaz à effet de serre et une température mondiale bien en dessous de ce qui prévaut actuellement.

dimanche 25 décembre 2016

Les Changements Climatiques et Notre Avenir (très) Incertain (Partie 3 de 3)


Seulement une étude approuvée par des pairs (c'est la norme en science sinon n'importe qui pourrait dire n'importe quoi sans preuves ou démonstrations) sur 581 attribue le réchauffement climatique à autre chose que nos émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre.
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     Attendez-vous à des dizaines ou même des centaines de millions de réfugiés


Une autre source de conflits se pointe à l'horizon puisque nous sommes trop égoïstes. Juste en ce qui concerne la hausse du niveau des océans, on prévoit déjà des millions de réfugiés venant du Bangladesh, des îles basses du Pacifique comme les îles Marshall (article en Français et cet autre article aussi en Français), du Tuvalu, du détroit du Mékong, de la Floride et de presque toutes les grandes villes du monde qui sont généralement situées tout près du niveau de la mer, car il faut bien des ports.

Si on pense au Bangladesh par exemple, les terres y sont très fertiles mais très près du niveau de la mer, comme c'est cas pour plusieurs deltas propices entre autres à la culture du riz. Mais nul besoin de submerger les terres avec de l'eau salée pour les rendre impropre à la culture, l'eau salée envahie les terres par le dessous quand le niveau monte. C'est exactement ce qui se produit aussi en Floride, les puits sont de plus en plus contaminées par de l'eau salée impropre à la culture tout comme à la consommation.

À titre d'exemple des coût attendus, pensez à toute la réorganisation nécessaire des ports de toutes les grandes villes du monde. C'est un gigantesque problème d’infrastructure, un autre, auquel toutes les marines militaires du monde devront aussi faire face sans savoir au juste à quelle vitesse ni quel niveau atteindront les océans dans seulement 40 ou 50 ans ; sans oublier toutes ces routes qui longent les côtes et qui seront éventuellement emportées. Qui va payer? Encore les générations suivantes... auront-elles de l'argent pour ça aussi ?

Il y a aussi la hausse des températures qui rendront certaines régions inhabitables, ou tout au moins impropres à la continuation ou l'élaboration d'une société ; les gens doivent pouvoir au minimum boire et manger. Ils fuiront ces régions aussi, mais pour aller où ?
Il fait déjà chaud en Afrique du Nord et la température y grimpe de façon agressive. Rendue à un certain niveau de réchauffement au cours de ce siècle, une partie de cette grande région deviendra inhabitable Dr. Johannes Lilieveld.
Cette carte montre les zones les plus vulnérables de l'Afrique dont les zones hachurées de rouge qui deviendront impropres à l’habitation. Évidemment, cela aura aussi un impact dévastateur sur la faune et la flore de ces régions...
Merci à Robert Scribbler pour son accord donné à l'utilisation d'images depuis son excellent blogue
Déjà 5 millions de Californiens ont quitté (article en Anglais) cet état qui est aux prises avec de sévères sécheresses. Ce sont principalement les pauvres qui quittent car les fermes produisent de moins en moins à cause de la sécheresse et leur main-d'oeuvre n'est plus nécessaire. Il y a aussi plusieurs petits villages qui se vident de leurs habitants à cause du manque d'eau, (certains de ces villages n'ont plus d'eau courante) ou ont été ravagés, sinon incommodés et inquiétés, par les nombreux feux de forêts. En plus, la survie dans les grandes villes est maintenant quasi impossible pour les pauvres.


     L'épuisement de la vie océanique


À elle seule, la surpêche aura épuisé les océans vers l'an 2048 (article en Français et celui-ci en Anglais). Mais il y d'autres problèmes qui menacent la survie dans les océans, principalement l'acidification et la hausse des températures qui entraîne la désoxygénation des océans. Les effets de l'acidification sur la vie marine sont certainement multiples, mais nous en connaissons déjà des conséquences.

Premièrement, l'acidification rend difficile la formation des carapaces de mollusques (exosquelette) de Carbonate de calcium : Wikipedia Fr que ces créatures fabriquent pour se protéger. Même les plus petites créatures comme le zooplancton (animal) et le phytoplancton (végétal) en sont affectés ; on estime que la masse de phytoplancton a diminué de 40 % depuis 1950 par l'effet combiné du réchauffement et de l'acidification des océans (article en Anglais et étude en Anglais). On estime qu'à lui seul, le phytoplancton produit de 60% à 75% de l'oxygène qu'on retrouve dans notre biosphère.

À cause de nos émissions de CO2 donc, les océans sont en moyenne 30 % plus acides (étude en Anglais). Une autre étude montre que certaines espèces de poissons modifient leurs comportements dans de l'eau plus acide ; ils perdent la crainte de leurs prédateurs (étude en Anglais) et leurs comportements reproducteurs sont aussi modifiés (étude en Anglais). Plusieurs autres recherches sont évidemment en cours, il faut savoir comment les créatures sont affectées si on veut faire des plans d'intervention, ou au moins saisir l'ampleur du problème. Nous ne savons pas comment désacidifier les océans, les scientifiques explorent bien quelques pistes, mais les océans recouvrent 70 % de la surface du globe et même si on découvre une solution, l'ampleur de la tâche sera presque certainement insurmontable.
NOTE : nous savons déjà que notre environnement pollué chimiquement réduit notre fécondité et que certains contaminants chimiques, plus le mercure et le plomb sont des neurotoxiques, c'est-à-dire qui affectent nos comportements, nos humeurs et inhibent nos capacités cognitives et causent d'autres maladies dont le Parkinson et des cancers.

Résultats d'une recherche avec "comment la pollution chimique nous affecte?" Ça devrait vous mettre sur des pistes et ne manquez de vous informer aussi sur les

"perturbateurs endocriniens".
Nous savons aussi que l'acidification et le réchauffement des océans fragilisent et détruisent les très importants récifs coralliens qui sont en quelque sorte les "pouponnières" et les "écoles" des jeunes poissons de très nombreuses espèces. Comparativement, c'est comme si nous perdions toutes nos rivières et tous nos lacs...

La désoxygénation des océans (dont on a parlé pour la première fois à la COP22 en novembre 2016) due au réchauffement et aux ruissellements d'engrais agricoles est une très sérieuse menace : c'est ce qui cause les zones mortes qui tuent.

Un petit peu de mathématique Arctique
À mesure que la glace océanique se réchauffe, 2,06 J/g (Joules par gramme) sert à faire grimper la température du gramme de glace de 1°C.
Pendant que la glace fond, toute l'énergie (334 J/g) sert à transformer la glace en eau dont la température demeure à 0°C.
Une fois que toute la glace est fondue, toute l'énergie va ensuite augmenter la température de l'eau au taux de 4,18 J/g pour chaque degré Celsius.

En conclusion,
La quantité d'énergie absorbée par de la glace pour fondre, vaut autant que pour chauffer une masse d'eau équivalente de zéro à 80° Celsius.
Ces zones mortes ne contiennent plus, ou pas assez, d’oxygène, dissous, ce qui suffoque toutes les créatures marines et est une raison pour laquelle les poissons et les calmars et d'autres meurent souvent par milliers ou dizaines de milliers. Mais ce ne sont pas tous les poissons qui meurent à cause de zones mortes, plusieurs meurent aussi d'intoxication aux algues toxiques, du stress dû au bruit, de maladies plus fréquentes dans une eau plus chaude, d'autres meurent de faim, de pollution...

Ceux-ci sont morts une semaine après la très forte explosion de l'usine de produits chimiques à Tianjin en Chine ; ils sont fort probablement mort des suites d'une intoxication chimique.
Crédit image ABC News
On prévoit qu'à compter de 2030 à 2040la majorité des océans sera compoe de zones mortes (étude en Anglais).  Ça représente donc  36% de la surface de la planète.

Ces zones mortes, sont par surcroît propices à la prolifération de bactéries qui produisent du sulfure d'hydrogène, un gaz mortel même à faible concentration (200ppm) qu'on a surnommé "la grande faucheuse" à cause de son rôle prépondérant dans des extinctions massives précédentes. Le sulfure d'hydrogène (H2S ou hydrogène sulfurée) tue déjà des milliers de créatures marines, des oiseaux et a tué un humain et très probablement 36 sangliers au même endroit en France.

Ça devrait prendre encore un certain temps avant que l'atmosphère soit plus ou moins saturée d’hydrogène sulfureux.
Joggeur décédé en Bretagne : intoxication au sulfure d’hydrogène confirmée.
Les zones mortes se produisent aussi dans des lacs d'eau douce.
AVERTISSEMENT : Si vous sentez une odeur sulfureuse, quittez les lieux immédiatement et avertissez les autorités.
Le long de la côte Namibienne, la NASA a remarqué de grandes surfaces qui émettaient du sulfure d'hydrogène qu'on sent sans équivoque sur les plages. Voyez les zones vertes, ce sont de gigantesques colonies de bactéries émettrices de sulfure d'hydrogène.
Source : NASA
Le réchauffement et le ruissellement agricole causent aussi les éclosions d'algues toxiques de plus en plus vastes et fréquentes et qui sont souvent mortelles chez les animaux marins (parfois chez les humains : 8 morts l'an dernier en Orégon) en plus de causer des pertes économiques importantes, notamment chez les ostréiculteurs (cultivateurs d'huîtres) et de moules ainsi que pour tous les pêcheurs de la région.
Si les océans meurent, nous mourrons. Paul Watson, Sea Shepherds

     Les Inconnues


Nous ne savons pas exactement ce que nous allons faire pour la lutte au réchauffement climatique, mais nous savons que nous sommes loin d'en faire assez. Nous ne savons même pas si les promesses de réduction de CO2 faites lors de la COP21 seront respectées ; aucun mécanisme de contrôle : ni incitatif à la réussite ni pénalité à l'échec ; ce sont comme des promesses d'ivrognes. On a fait de jolies photos dans le but de nous faire croire qu'ils ont la situation sous contrôle ; ce n'est qu'illusion, ou du marketing... (selon l'avis de plusieurs, et du mien).

D'ailleurs, ces promesses nous garantissent 4°C de réchauffement, c'est très loin du 1,5°C ou du 2°C qu'on ne devrait pas dépasser selon ces mêmes personnes. Nous sommes déjà à 1,2°C  et des poussières de réchauffement, 1,5°C si on mesure sur la base de 1750 et ça s'accélère... En ce sens, la COP21 (et les 20 autres COP) est un échec retentissant.

Désolé, mais je désespère de nos politiciens qui d'un côté parlent de réduction des GES, et de l'autre, accordent des permis pour l'exploration pétrolière et des pipelines fortement contestés.

Allons-nous pouvoir inventer et mettre en place la technologie nécessaire pour retirer au moins les 33 tonnes de CO2 que nous émettons annuellement ? Avez-vous une idée de l'ampleur de la tâche ? Ça ressemble à mission totalement impossible, c'est une fabulation du GIEC pour tenter de faire croire qu'on peut continuer à émettre autant de CO2 que possible (le concept du budget carbone). C'est pour cette raison qu'on dit que "les prévisions survivables du GIEC sont basées sur de la science fiction.
 
Nous ne savons pas à quelle vitesse nous allons atteindre les 6°C fatidiques (extinction massive accélérée) car ça dépend de quelques facteurs dont le méthane de l'Arctique si jamais ce dernier s'échappait en grande quantité comme le craignent plusieurs.Nous savons que si seulement 15 gigatonnes s’échappaient d'ici 10 ans, que cela ferait rapidement doubler le réchauffement causé jusqu'à maintenant par les autres GES.

Nous savons que 50 mégatonnes de méthane risquent de s'échapper du fond de l’Arctique, plus spécifiquement le long de la Sibérie orientale à n'importe quel moment, ils sont en "équilibre instable". Mais certains scientifiques disent que le méthane ne s'échappera que lentement... Pourtant, on voit encore les traces des cratères desquels du méthane s'est échappé en masse dans le passé et même lors d'extinctions massives auxquelles le méthane a presque certainement contribué..

Ces cratères sous-marins dans la mer de Barents en Arctique sont les empreintes laissées par du méthane qui s'est échappé abruptement  du fond sous-marin au cours de la dernière déglaciation (comprendre réchauffement climatique), il y a environ 15 000 ans.
Ces cratères atteignent un km de diamètre. la couleur indique la profondeur et violet représente environ 36 mètres de profondeur.
Source : Centre for Arctic Gas Hydrate,Environment and Climate

      Extinction Massive, comment sera "la fin"...


Si vous ne le saviez pas, nous sommes en pleine période d'extinction massive (article en Français) et si on fait une recherche en Anglais, il y a une panoplie d'articles, d'études scientifiques et de vidéos qui en parlent en long et en large. Comme j'ai expliqué au début, nous menons une guerre sur 4 fronts contre notre biosphère, le système qui maintient la Vie et qui lui a permis d'évoluer jusqu'à ce jour. 

Le terme extinction nous rappelle la simple extinction des lumières mais une extinction massive est synonyme de douleurs, de souffrances, de pestes et de maladies, de soif, de faim, de violence et d'une profonde désespérance.

Nous pleurons la disparition des espèces en voie de disparition, mais détournons les yeux sur les causes de la destruction de la Terre. Les 7 crimes que nous commettons contre notre planète : (article en Anglais).

D'un autre côté, des individus protègent les espèces menacées, des gens se battent pour leurs survies et pas seulement les Sea Shepherds pour qui j'ai beaucoup de respect ; ça donne espoir, mais ça doit surtout donner un exemple, propager le goût de vivre, de défendre, de survivre, de se battre pour la vie mais sans rien faire exploser. Nous allons doubler le taux de CO2 de notre atmosphère du début de l'ère industrielle en moins de 250 ans ! Jamais la Vie n'aura le temps de s'adapter.

Un article (en Français) à lire : Biodiversité : tous les indicateurs sont au rouge.
Aussi à lire, mais en Anglais. Et celui-ci, encore en Anglais

Plus nous ferons d'efforts de réduction de nos émissions de GES, et plus nous ferons de recherches pour comprendre comment retirer le CO2 de notre atmosphère le plus efficacement et le plus tôt possible, plus nous aurons des politiques à grande échelle pour passer aux énergies renouvelables le plus tôt possible, plus nous allons dépolluer et décontaminer et plus nous aurons de chances de na pas disparaître dans l'extinction massive que nous engendrons à chaque jour, à chaque fois que nous consommons inutilement, à chaque fois que nous ne pensons pas d'abord à la Vie… 

L’extinction massive des coraux marque les premiers signes de la fin de la vie dans les océans.

Nos choix individuels sont ce qu'il y a de plus d'impact, c'est nous qui soutenons les grands pollueurs. Faisons de meilleurs choix, nous avons le choix.


     L'écroulement final de la civilisation et l'abandon des réacteurs nucléaires
Si nous faisons des prévisions en ce qui concerne l'avenir, c'est afin de nous aider à prendre de meilleures décisions aujourd’hui. Signé : Le Gros Bon Sens.
Ceci n'est pas de la science, c'est principalement de la conjecture, mais pas la mienne. L'idée principale, c'est que quand le monde va commencer à manquer de nourriture et que l'argent aura perdu sa valeur, combien de gens iront encore au boulot, même dans des réacteurs nucléaires, au lieu de tenter de survivre ?

Ce sera un monde très difficile et qui deviendra de plus en plus hostile à cause des changements climatiques de plus en plus abrupts et carrément chaotiques avec une météo aux amplitudes jamais vues et absolument inimaginables.

La civilisation s'écroulera d'abord à cause des famines qu'aura engendrées un climat de plus en plus chaotique et de l'instabilité sociale qui en résultera, et peut-être aussi à cause de guerres comme certains le laissent entrevoir.

Nous verrons, c'est-à-dire les plus jeunes et ceux des prochaines générations, des pluies semblables à des chutes, des tempêtes maritimes accompagnées de vagues de 25 à 30 mètres (il y en a déjà eu dans le passé pas si lointain), des vents plus forts et fréquents qui sèmeront destruction et alimenteront aussi des feux de forêts d'une ampleur inimaginable ; des cyclones assez puissants pour raser les plus grandes villes ou les plus grandes îles, ou des averses de grêle capables d'ensevelir des maisons...

Nous remarquons  déjà qu'au fil des décennies, et donc de la hausse des températures, que les événements météo augmentent sinon en nombre, certainement en intensité. Allez le demander aux assureurs...

Coût global en milliards de dollars liés à des événements météo
Source : Weather Underground

Certains, dont moi-même, croient qu'il survivra des humains pendant un bout, des humains terrés, assoiffés, affamés, malades et possiblement cannibales… Mais le pire du réchauffement climatique durera des dizaines de millénaires rendant utopique la survie de l'humanité à long terme.

Je serais surpris que l'espèce humaine survive plus de 100 ou 200 ans, mais d'autres parlent de quelques décennies tout au plus. Difficile à prévoir, c'est la première extinction massive, et certainement la dernière, à laquelle nous assistons.

Donc, lorsque la civilisation s'écroulera, plus ou moins lentement et par pans, ou par régions ; quand les gens n'iront plus au boulot car l'argent ne vaudra plus rien : ça ne se mange pas, ça ne désaltère pas. La nourriture devenant de plus en plus rare, le prix des aliments et autres biens essentiels sera prohibitif ; sur ce chemin, les gens échangeront éventuellement leur téléphone portable pour un pain, un fruit, et...

Si vous ne le savez pas, ça prend de 40 à 60 ans pour fermer et décontaminer un réacteur nucléaire selon les agences responsables (?) et les experts. C'est donc plus long à démanteler et à décontaminer qu'à construire, c'est aussi au moins aussi long que leur durée de vie qui est de 4 à 5 décennies et c'est aussi extrêmement coûteux. Comme on s'en doute, aucune somme n'a été réservée pour leur démantèlement qui se fera. tout comme la décarbonisation de notre atmosphère, aux frais des générations de payeurs de taxes du futur.


Question : à quel niveau se situera les océans dans 5 décennies ? Le GIEC a prévu un mètre pour l'an 2100, mais nous l'avons déjà vu, le GIEC n'aurait calculé que le gain en volume dû à l'expansion de l'eau car ils ne savaient pas comment évaluer la fonte de l'Antarctique et du Groenland. On parle maintenant de neuf mètres de hausse pour 2100 chez plusieurs scientifiques... et possiblement plus. À chaque article que je lis à ce sujet, c'est toujours la même rengaine : le niveau des océans monte, et montera, beaucoup plus vite que tout ce qu'on prévoyait il y a un seulement un an ou deux… Il est certainement très probable que le niveau des océans sera plus élevé de un à deux mètres pour 2050.


Presque tous ces réacteurs nucléaires sont évidemment situés très près du niveau de la mer (ou de grands cours d'eau) afin d'avoir accès à de l'eau en abondance pour permettre leur refroidissement. Ils disposent aussi d'une seule semaine de réserve de mazout pour alimenter les pompes servant au refroidissement... Une semaine sans électricité à cause du mauvais temps, j'ai vécu ça il y a quelques années et ce n'était même pas une tempête extraordinaire.


Imaginez maintenant une hausse rapide du niveau des océans combinée à de fortes vagues comme on en prévoit, ou des marées de tempêtes bien pire que celle de l'ouragan Sandy qui a été bien près de submerger le réacteur d'Indian Point à New York. Imaginez ceci pendant quelques secondes, un Fukushima en plein New York.

Imaginez aussi que le réseau de distribution électrique tombe en panne pour une semaine, ou plus ? Ce n'est pas parce qu'on n'a jamais vus ça que c'est impossible, loin de là. Nous entrons dans une ère de "jamais vu". À chaque désastre météo, il y a toujours quelqu'un qui dit "je n'avais jamais vu ça" ou "c'est inimaginable".


Donc, lorsque la société se sera écroulée et que les gens ne rentreront plus au boulot, ces réacteurs, certainement une partie d'entre eux, seront fort probablement laissés à eux-mêmes comme tout le reste ; il faut d'abord se trouver à manger. Les réacteurs seront éventuellement submergés et on peut entrevoir jusqu'à 400 "Fukushima" à l'horizon. Comment la Vie pourra-t-elle reprendre pied dans un monde radioactif?


C'est principalement le professeur Guy McPherson qui a parlé de cette idée vraiment pas dénuée de sens, et d'horreur. C'est un chercheur et biologiste qui se consacre à l'étude de notre extinction massive prochaine ; on le retrouve facilement sur You Tube, mais en Anglais évidemment… J'ai peine à croire ce qu'il prédit : l'extinction de l'humanité pour 2030. Ce n'est pas impossible, mais ça prendrait un enchaînement d'événements pas tous très probables. Disons que ça demeure une possibilité et ça devrait nous dire qu'il faut se débattre très fort, surtout contre les politiciens trop complaisants envers l'économie et pas assez envers la Vie.

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Nous le savons depuis longtemps, perdre une seule espèce a des répercussions sur l'ensemble de l'écosystème. Le phytoplancton est en voie de disparaître et il produit plus de la moitié de l’oxygène nécessaire à la vie et le reste du règne végétal terrestre décline rapidement. C'est comme les abeilles, on ne pourrait pas s'en passer.

85% du krill de l'Antarctique est disparu. C'est l'aliment de base de toute la chaîne alimentaire de l'Antarctique ; en plus des petits poissons, les pingouins et les baleines s'en nourrissent ainsi que l'homme qui en pêche des millions de tonnes par année, généralement pour nourrir ses animaux d'élevage ou de compagnie. Il y a même des "Krill Pills" (pilules de Krill) en Australie, une autre aberration...

Nous avons exterminé 90% des requins en 20 ans, ce qui permet aux poissons affaiblis et malades de survivre et ainsi de contaminer les autres poissons.

Avez-vous remarqué vous aussi, qu'il y a de moins en moins d'insectes? Pour terminer, je vous recommande cet excellent article en Français Enquête sur la Sixième Extinction

S.V.P Faites les bons choix. L'avenir est en péril!