PORTAIL D'INFORMATION SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES FRANCE/QUÉBEC –
Le phénomène des Changements Climatiques actuel est la plus importante histoire de toute l'Histoire.
"Dans cette lutte contre le réchauffement climatique, gagner lentement n'est qu'une autre façon de perdre."
C'est une menace qui nous affectera tous, il faut s'unir et se serrer les coudes.
Note : j'ai décidé d'écrire des articles plus courts au lieu de ne pas écrire du tout.
«Réchauffement global» ou «changement climatique»?
On utilise indifféremment les deux expressions, mais il y a pourtant une différence importante.
Le climat, et donc la météo, ne s'opère dans la troposphère, la couche la plus basse de l’atmosphère et qui ne mesure que 12 Km d'épaississeur en moyenne. Environ 15 km à l'équateur et environ 8 Km. aux pôles. (Les raisons : l'air chaud occupe plus de volume et aussi, la rotation de la Terre cause une sorte de bourrelet sur l'équateur. C'est aussi à cause de cette rotation que notre planète est une sphère un peu aplatie aux pôles.)
👉 Le réchauffement global quant à lui tient compte de toutes les composantes de la planète : les océans, le sol (continents), les glaces et bien sûr, la troposphère.
«Ne tenir compte que de la température de la troposphère au niveau du sol équivaut à ignorer 97,7% du «réchauffement global».
Actuellement, le réchauffement climatique mesuré est près de 1,5°C et on dépassera les 2°C dans 20 à 25 ans (environ).
Source: GIEC Rapport AR4 de 2007
Bref, le «changement climatique» est une conséquence du «réchauffement global».
Il m'a fallu écouter/lire beaucoup de scientifiques avant de comprendre cette distinction et la dernière a été par le très réputé Prof. James Hansen.
Si 1,5°C = 2,3% Quel serait la le réchauffement mesuré si toute cette chaleur y était transférée? 100%÷2.3%=43.47 Donc multiplier 1,5°C par 43.47 = 65,217°C C'est une simple règle de trois qui donne une bonne approximation et c'est moins compliqué que de calculer les zeta-joules accumulés et de les convertir en degrés C de réchauffement.
Cette étude en Anglais Grantham Institute Briefing paper No 14 datant de septembre 2015 dit que si on pouvait transférer la chaleur accumulée de l'océan à notre mince troposphère, que la température moyenne de celle-ci serait plus chaude de 36°C. C'est très bien expliqué et avec les zêta-joules pour les amateurs avertis.
«Réchauffement global»
Pour mesurer la totalité du réchauffement global, les physiciens calculent la quantité de chaleur que la Terre reçoit du soleil versus la quantité mesurée du rayonnement calorique (chaleur/infrarouge) retournée vers l'espace. Des satellites mesurent ce rayonnement à la surface de la tropopause, une mince couche entre la troposphère et la stratosphère.
La différence est exprimée en watts par mètre carré, ce qui donne le «forçage radiatif». «En 2022, le forçage radiatif mesuré total était de 3,4 watts par mètre carré et de 1,798 en 1979.»
Le watt, de symbole W, est l'unité dérivée de puissance ou de flux énergétique (dont le flux thermique). Un watt équivaut à un joule par seconde.
Puisse qu'on parle d'effet de serre on parle donc de retenue continuelle de chaleur, de nuit comme de jour.
Mais il y a le jumeau du problème climatique, l’acidification des océans, causée par le CO2 et aux conséquences au moins aussi graves pour la vie sur cette Terre, mais dont on évite astucieusement de nous parler aux merdias corporatifs. J'en parle un peu dans cet article «Le taux d'oxygène dans notre atmosphère diminue». Mais je devrais en reparler. C'est de la chimie, je m'y connais moins.
Quelques points
Grâce à l'étude des climats antérieurs (paléoclimatologie), nous savons que jamais autant de CO2 n'a été injecté aussi rapidement dans la troposphère et les océans. Au moins 10 fois plus rapidement selon les estimations.
Que jamais la Terre ne s'est réchauffée aussi rapidement depuis qu'il y a de la vie sur cette planète
Le taux moyen de CO2 pour 2022 était de 419 PPM
Si on ramène tous les gaz à effet de serre à la valeur du CO2=1, nous sommes à 523 PPM d'équivalent (CO2eq) pour l'année 2022
La chaleurs dans les océans s’accumule au rythme équivalent à 5 bombes du genre Hiroshima à la seconde
Prochain article : L'effet de serre ̶̶̶ mesures, calculs et explications scientifiques
J'ai passé les 5 à 6 dernières années à apprendre et comprendre le réchauffement climatique. Au cours des derniers 30 mois, j'ai tenté de vous l'expliquer sur ce blogue. J'en ai appris beaucoup et j'espère que vous aussi. Le plus important à retenir est qu'il faut agir.
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Le climat de la Terre est remarquablement stable depuis 10 000 ans, c'est ce qui a permis l'émergence de l'agriculture et conséquemment, la venue de civilisations. Mais combien de degrés de réchauffement suffisent pour déstabiliser l'équilibre climatique? Et possiblement pour toujours, sans possibilité de retour en arrière...
Nous savons que si le réchauffement se stabilisait à 1°C, que c'est déjà suffisant pour faire grimper le niveau des océans de 5 à 9 mètres et d'accroître significativement la probabilité d'événements météos extrême : La Très Controversée Étude du Célèbre James Hansen et son Équipe
Sans l'ombre d'un doute, il y a ce risque que nous observons actuellement de déclencher des boucles à rétroaction positives, c'est à dire qui accélèrent le réchauffement climatique et déclencheront, tôt ou tard. d'autres boucles à rétroaction positives vers un réchauffement de plus en plus puissant et rapide, jusqu'à...
Le déstabiliser au point de déclencher une 6e extinction de masse...
Nous sommes sur la trajectoire qui garantit beaucoup plus que 2°C de réchauffement global moyen, le double ou le triple. Rappelons que le réchauffement s'est accéléré davantage depuis l'an 2000 et que ce que l'on nomme«la grande accélération»en science climatique débute en 1950.
On voit que le climat se refroidissait très lentement et que depuis le début de l'industrialisation (1850), qu'il se réchauffe très rapidement à cause de nos émissions de gaz à effet de serre. Notez «la grande accélération» depuis 1950. Jamais la Terre ne s'est réchauffée si rapidement.
Ça fait (au moins) 25 années
que tous nos politiciens et industriels savent que nous détruisons notre maison, la
biosphère (une très mince couche d’environ 25km d’épaisseur
autour de la planète Vie) et ils ne font toujours rien, sauf de
faire semblant qu’ils s’en préoccupent… en faisant un max de profits. On doit croire qu'ils sont mal informés?
Ça fait 25 années
que Severn Cullis-Suzuki a parlé avec beaucoup d’aplomb à nos
représentants lors du sommet de la terre tenu à Rio en 1992. Elle
avait 12 ans à l’époque. Écoutez-la attentivement et sachez qu'il y a
d’autres jeunes qui poussent sur les poussifs.
Et ça fait depuis 1965
que le président Américain de l’époque (et conséquemment
presque tous les autres de l'Occident) a été averti des risques du réchauffement
global comme on l’appelait à l’époque, car ceux avec une bonne
longue vue (métaphore pour instruments & méthode scientifiques)
voyaient déjà la fumée des catastrophes climatiques à venir.
Aujourd’hui par contre, environs 70% des Américains sont convaincus
de la réalité du changement climatique et près de 50% de sa dangerosité et dont la civilisation moderne est la seule cause, parce que nous utilisations à outrance des combustibles fossiles, principalement
de la part des riches : nous les occidentaux. Article à lire
Les profits sont une dépendance mortelle... pour les autres.
La pétrolière EXXON savait dès 1981, suite à des conclusions de ses chercheurs, que les émissions de CO2 causées par le fait de brûler des combustibles fossiles aurait des conséquences désastreuses sur le climat et donc sur l'ensemble de la vie. Oubliez vos théories conspirationnistes farfelues, souvent soutenues par l'industrie des combustibles car : EXXON savait
Si les taux atmosphérique de CO2 et de méthane (CH4) augmentent
à un taux catastrophique, c'est qu'il y a deux causes : notre consommation augmente sans qu'on se soucie des impacts, parce que les puits de
carbone (végétation, sols et océans) en absorbent de moins en
moins et même commencent émettent des quantités de plus en plus importantes. Nous avons dépassé la limite de ce que la nature
peut absorber : la Biosphère fait une indigestion.
Les promesses de la COP21 étaient vides, la preuve, elles nous garantissent 3°C à 5°C de réchauffement global moyen selon la trajectoire
actuelle (pas 1,5 à 2°C) : ce sera donc le double ou le triple Arctique et en Antarctique avec de sévères conséquences catastrophiques pour bien des gens et pour d'autres créatures vivantes avec lesquelles nous partageons cette plus qu’exceptionnelle espace de vie.
Nos émissions de CO2 augmentent encore au lieu de diminuer comme le démontre le graphique suivant tiré de cette étude scientifique (en Anglais)
Rien n'est plus dangereux que de donner l'illusion de s'occuper du problème et de ne rien faire. Imaginez si les pompiers ne faisaient que semblant d'éteindre le feu qui ravage votre maison? La situation actuelle n'est pas la faute de tous les humains, mais des plus riches et de ceux qui veulent vivre comme les plus riches et qui consomment sans penser aux autres être vivants.
Si on laisse faire nos politiciens, ils vont tous nous tuer. Chris Hedges
Le cri d’alarme de quinze mille scientifiques sur l’état de la planète
«La Terre est notre seule maison»
15 364 scientifiques de 184 pays lancent un cri
d’alarme sur l’état catastrophique de la biosphère. Ils étaient
1 700 à le faire en 1992 pour le « Sommet de la Terre ».
Ceux et celles qui ne sont pas inquiets pour l’avenir de leurs
enfants ont la tête profondément enfoncée dans leur petit nombril
ou dans le sable… bitumineux. Par surcroît, la population
mondiale a gonflé de 2 milliards d’humains depuis 1992.
Le «tweet» du scientifique Jason Box a frappé dans le mille et a fait des vagues. C'est un glaciologue qui passe sa vie à étudier
les mécanismes de la fonte du Groenland disait : «Quand votre boulot quotidien est la fin de la civilisation
humaine»
Voici 13 de leurs recommandations qu’on devrait juger essentielles pour la survie de la Vie
Les transitions vers la durabilité peuvent s’effectuer
sous différentes formes, mais toutes exigent une pression de la
société civile, des campagnes d’explications fondées sur des
preuves, un leadership politique et une solide compréhension des
instruments politiques, des marchés et d’autres facteurs. Voici – sans ordre d’urgence ou d’importance – treize exemples de
mesures efficaces et diversifiées que l’humanité devrait prendre
pour opérer a transition vers la durabilité :
privilégier la mise en place de
réserves naturelles marines et terrestres interconnectées,
correctement financées et correctement gérées, destinées à
protéger une proportion importante des divers habitats terrestres,
marins et aériens.
préserver les services rendus
par la nature via les écosystèmes en stoppant la conversion et la
destruction des forêts, prairies et autres habitats originels ;
restaurer sur une grande échelle
les communautés végétales, notamment les prés et les forêts ;
ré-ensauvager des régions
abritant des espèces endémiques, particulièrement les prédateurs
au sommet de la chaîne alimentaire loups, lions requins, etc.),
afin de rétablir
la dynamique et les processus écologiques ;
développer et adopter des
instruments politiques adéquats pour lutter contre la destruction
de la faune, le braconnage, l’exploitation et le trafic des
espèces menacées ;
réduire le gaspillage
alimentaire par l’éducation et l’amélioration des
infrastructures ;
promouvoir une réorientation du
régime alimentaire vers une nourriture d’origine essentiellement
végétale ;
réduire encore le taux de
fécondité en faisant en sorte qu’hommes et femmes aient accès à
l’éducation et à des services de planning familial,
particulièrement dans les régions où ces services manquent
encore ;
multiplier les sorties en
extérieur pour les enfants afin de développer
leur sensibilité à la nature, et d’une manière générale
améliorer l’appréciation de la nature dans toute la société ;
désinvestir dans certains
secteurs (pétroliers, pesticides, armements) et cesser certains
achats afin d’encourager un changement environnemental positif ;
concevoir et promouvoir de
nouvelles technologies vertes et se tourner massivement vers les
sources d’énergie renouvelables et durables tout en réduisant
progressivement les aides financières à la production d’énergie
des combustibles fossiles ;
revoir notre économie afin de
réduire les inégalités sociaux-économiques et faire en sorte que
les prix, les taxes et les dispositifs incitatifs prennent en compte
le coût total réel de nos habitudes de consommation pour protéger
l’environnement ;
déterminer à long terme une taille de population humaine
(actuellement 7,5 milliards) soutenable et scientifiquement
défendable tout en s’assurant du soutien des pays et des
responsables des sociétés de ce monde pour atteindre
cet objectif vital (sans les exterminer bien sûr).
En
bref, il faut s’éduquer soi-même. Nous aurions besoin de 5
planètes habitables pour vivre tous comme les
Canadiens, les Américains ou les Australiens et nous sommes tous sur la seule et unique Terre.
Vous avez entendu parler de la présumée limite de 2°C qu'il ne faudrait pas dépasser?
2°C est l'idée d’un économiste Américain des années 1970 et qui a réussi
à survivre au GIEC sans aucune analyse scientifique rigoureuse???
Non! L’économie n’est pas une science, c’est beaucoup plus
comme une religion car il faut «croire en la valeur de
l’argent» sinon, le système s’écroule comme une religion
désuète et est aussi basée sur une fausse prémisse : les gens consomment rationnellement alors que c'est le contraire que le marketing démontre. À ce rythme, l'économie va s'écrouler tôt ou tard de toute façon et je suis conscient que rendu à ce point, ce sera catastrophique pour tous.
L’économie, cette
nouvelle "religion" prétend que sa croissance est essentielle : rien ne peut grandir indéfiniment.
Le physicien James Hansen soutenait que même un seul
degré C de réchauffement serait dangereux car il provoque 5 à 9 mètres de hausse du niveau des océans (si on se stabilisait à 1°C) et une météo très chaotique : est-ce un risque
acceptable? La Très Controversée Étude du Célèbre James Hansen et son Équipe
L'argent ne se mange ni se boit, et ne donne pas la Vie
Il n'y a pas que le climat de l'atmosphère et le taux de CO2
Les océans sont une composante maîtresse du système climatique. Ils absorbent 93% de la chaleur et 50% du CO2. On oublie toujours l’acidification des océans qui détruit le phytoplancton, principale source d'oxygène (40% de disparu à cause de l'acidification) de la biosphère. L’acidification s'attaque à tout ce qui a une coquille ou un exosquelette, des huîtres aux crabes en passant par le krill. Le taux d'oxygène de notre atmosphère diminue
La toile de fond de la vie océanique se désagrège...
Comme on le constate, le taux de méthane, qui se mesure en parties par milliard et non en parties par million. On estime que le méthane représente 50% du réchauffement climatique causé par le CO2, mais cet écart diminue car le taux de méthane augmente nettement plus rapidement...
Pourquoi le taux de méthane augmente-t-il si rapidement?
Il y a de plus en plus d'élevages de bovinés (qui produisent 11% plus de méthane que ce qu'on pensait il y a moins d'un an).
Les importantes fuites des installations de gaz naturel. L’Oklahoma, état Américain où se fait beaucoup de fracturation
hydraulique pour extraire du gaz naturel émet autant de méthane que tout le reste des états sur le
continent.
En surplus, le nombre de tremblements de terre annuelle y est passé de 3
à plus de 500 à cause de la fracturation hydraulique. Article parue
dans Le Monde
J’ai souvent parlé du méthane de l'Arctique. Je m’informe à plusieurs
sources et apparemment, la « bombe méthane de l’Arctique »
est réelle et a un puissant potentiel de réchauffement
climatique ; c'est nous qui l'amorçons et ce qu'on tente de désamorcer, c'est la panique, pas la bombe!
L’arctique se réchauffe au moins plus de deux fois
plus rapidement, jusqu’à 7°C à Barrow, Alaska comparé à 1°C de réchauffement global moyen. Le méthane
s’échappe de plus en plus du pergélisol (terrestre et sous-marin) Arctique.
Les estimations sont que d’ici 2100, il pourrait s’échapper de
50 à 250 gigatonnes de de méthane et de CO2, ce qui amplifierait rapidement le
réchauffement climatique, déjà très grave.
Le méthane qui s'échappe du pergélisol Arctique à mesure qu'il dégèle...
Et ça, à environ 0.95°C de réchauffement atmosphérique global moyen... J'aimerais bien savoir où c'en est rendu en 2017 avec 1°C et des hivers encore plus courts et secouées de vagues de chaleur jamais vu en Arctique.
Les scientifiques ont découvert une soixantaine de boucles qui amplifient et accélèrent un
réchauffement climatique (boucles à rétroaction) ; il y a aussi des boucles à rétroaction qui
refroidissent le climat en période de glaciation, mais même la
prochaine période glaciaire prévue pour dans 30 000 à 50 000 ans
ne se produira pas à cause de notre insouciance. En plus, la décomposition de la matière organique produit de la
chaleur, un accélérateur de plus nommé «la bombe compost». N.B. Les boucles à rétroaction positives réchauffent le climat, les négatives le refroidissent.
Souvenez vous que pour chaque degré de réchauffement causé
par les gaz à effet de serre, il s’ajoute assez de vapeur d’eau
pour doubler le réchauffement : 1° devient 2°, un truc
souvent oublié ou ignoré.
Une des plus dangereuses boucles à rétroactions est possiblement la «bombe
méthane». Si le méthane s’enflamme à la sortie, ça ne fait que
du CO2, sinon, le méthane
est un puissant gaz à effet de serre et pourrait multiplier et
accélérer de beaucoup le réchauffement climatique.
« Nous sommes la cause du réchauffement
climatique, nous devons maintenant être la solution» et j’ajouterais
«coûte que coûte».
Quelques boucles à rétroactions du système climatique
La diminution des banquises Arctique et Antarctique : au lieu de réfracter 94% de la chaleur du soleil, la réduction des banquise permet à 93% de la chaleur de pénétrer dans les océans ;
le réchauffement augmente le nombre et l'intensité des feux de forêts qui émettent du CO2 et accélèrent le réchauffement ;
la chaleur assèche les sols ce qui fait mourir la végétation qui dégage du CO2 ; le réchauffement fait fondre les glaciers qui ne reçoivent plus assez de neige, fondent en exposant du sol, ce qui accélère aussi le réchauffement
le réchauffement provoque de l'évaporation et la vapeur d'eau est aussi un puissant gaz à effet de serre (la vapeur d'eau ne tient pas plus de 12 jours et tombe sous forme de précipitations, mais le réchauffement la remplace en continu
la glace qui fond dégage aussi de la chaleur
le réchauffement fait fondre le pergélisol qui dégage soit du CO2 (si de l'oxygène est présente), soit du méthane dans le cas contraire
Et il y en aurait une soixantaine de ces boucles à rétroactions d'identifiées.
Les seules exemples d’une surdose de CO2 et/ou du méthane ont résulté en des extinctions, certaines
massives (plus de 50% des espèces ont disparu à jamais.
Une chanson de circonstances...
Chaque année dans le monde, 5 300 milliards de nos dollars sont dépensés par
les États pour soutenir les énergies fossiles, selon les estimations du
Fonds monétaire international (Article source)
ABSOLUMENT INSENSÉ!!!
La maison Blanche était à
la COP23 pour promouvoir le
charbon, le gaz naturel (méthane) et le nucléaire.
Des protecteurs-activistes bien intentionnés sont allés y faire une petite protestation... Donc, Trump et ses acolytes les poursuivent en justice pour terrorisme!!!
Qui sont les véritables terroristes dans cette histoire??? (et dans bien d'autres).
P.S. Si vous désirez comprendre pourquoi les pôles se réchauffent plus vite, voir cet article antérieur.
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Si c'est pas toi, qui? Si pas maintenant, quand? Le temps nous manque : 25 ans d'inaction et de promesses vides et de faux semblants de la part des élus. La survie de vos enfants et petits enfants dépend désormais de vous, ainsi que celle de millions d'espèces animales et végétales.
Je retrace les moments les plus
importants de l'histoire méconnue du 2°C, cette limite qu'on estime
maintenant beaucoup plus "dangereuse" pour l'humanité. Comme l'a dit
James Hansen "2°C est une garantie de désastre à long terme".
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Rien
ne permet d'affirmer que cette limite est "sécuritaire". Il y a de
plus en plus d'événements météo extrêmes, et tout laisse présager que le
réchauffement va se poursuivre et même s'accélérer. Souvenons-nous que
93% du réchauffement va sans les océans et qu'ils se réchauffent
dangereusement et à grande vitesse (article antérieur).
Nous étions, fin 2016 à 1,2°C de réchauffement atmosphérique global
moyen, 1,4°C si on se sert de l'an 1750 comme référence (selon les
travaux de Michael Mann).
D'où vient ce 2°C?
(Article source en Anglais) Dans les années 1970,
un professeur d'économie de l'université Yale, William Nordhaus, a fait
allusion au danger de dépasser la limite de 2°C car cela propulserait
le climat dans une zone non familière aux humains.
Voici
les prévisions qu'il a faite avec les moyens de l'époque. Surprenant
comment il est presque dans le mille. Cela signifie que la science du
réchauffement climatique était déjà passablement robuste à l'époque,
l'effet des gaz à effet de serre étant connu depuis 1875 grâce aux
travaux de John Tyndall en thermodynamique.
C'est
quand même relativement facile (pas pour moi) de calculer la quantité
de réchauffement si on connaît les quantités et les effets des gaz à
effet de serre, on peut calculer l’absorption de chaleur au mètre carré.
Ce qui est (encore) plus difficile à comprendre et à prévoir, ce sont
les impacts de ce réchauffement qu'on sait déjà bien pires que prévus.
Le réchauffement "officiel" fin 2016
Poursuivons l'histoire...
En
1990. Une équipe de chercheurs du " Stockholm Environment Institute",
appuyée sur les informations scientifiques de l'époque, ont suggéré une
limite de 2°C afin d'éviter les pires impacts. Ils nous ont aussi
prévenus que dépasser les 2°C, les risques seraient plus grands.
Leur rapport dit aussi que "dépasser
1°C de réchauffement pourrait déclencher des réponses rapides,
imprévisibles et non linéaires (exponentielles donc) qui risqueraient de
causer des dommages considérables aux écosystèmes", ce que nous
appelons maintenant les boucles auto-amplificatrices du système
climatique. Le rapport dit aussi qu'il n'y a rien de sécuritaire à 2°C
de réchauffement. (On nous aurait donc menti?)
Peu après la parution de cette étude, 2°C est apparu dans le discours politique. (Vous auriez choisi 1°C ou 2°C vous?)
En 1992, les "leaders du monde" ont signé le Cadre des Nation-Unies (ONU) à propos du changement climatique au Sommet de la Terre
à Rio ; une convention obligeant les pays à "stabiliser la
concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui
préviendrait la dangereuse interférence anthropogénique (la nôtre) avec le système climatique". (Il y a eu d'autres Sommets de la Terre)
Ensuite,
en 1996, Conseil européen de l'Environnement est devenus le premier
corps politique à soutenir la proposition de 1992 et ont déclaré que :
"la température moyenne globale ne devrait pas dépasser 2°C au-dessus de
la moyenne préindustrielle".
(1750 est considéré par les climatologues comme le début de l'ère préindustrielle. La moyenne dont se sert le GIEC et les COP est de 1850 à 1900 est le début le l'ère industrielle.
Mais les politiciens, spécialistes du double langage, disent "ère
préindustrielle" alors qu'ils parlent vraiment du début de l'ère
industrielle qui a commencé un siècle plus tard).
Un an plus tard (en 1997), 193 pays ont signé la première entente contraignante selon le Protocole de Kyoto.
Le traité impose des limites aux émissions des pays en tenant compte de
leur contribution historique au réchauffement climatique et la capacité
de mettre en oeuvre des politiques dans le but de réduire pour 2012 les
émissions globales de 5% par rapport aux niveaux de 1990. (Depuis 1992, nos émissions ont augmenté de 60%). 2°C n'a pas été mentionné lors de ces rencontres, ce sont les médias qui ont publié ce chiffre.
Nous
suivons actuellement la trajectoire du scénario RCP 8,5 (orangé) c'est
le pire des scénarios. Cette trajectoire nous garantit 3,2°C à 5.4°C et
possiblement plus pour 2100 ; c'est l'équivalent d'un suicide collectif :
y'a pas d'autres mots.
Quand
le traité a formellement pris effet en 2005, il était signé par près de
160 pays. Par contre, l'absence du plus important émetteur de l'époque,
les États-Unis ont refusé de signer mais se disaient ouverts à une
entente globale sans toutefois vouloir aller aussi loin que le protocole
de Kyoto.
La limite de
deux degrés était un point de contestation particulier pour les
diplomates américains, montrant combien il était symboliquement
important.Lors du sommet du G8 en 2008, ils
auraient cité des références aux deux degrés C à partir d'un projet de
conclusion du sommet proposé par la chancelière Merkel.
Un éditorial conjoint (article en Anglais) publié dans 56 journaux à la veille de la COP 15 à Copenhague en 2009 disait ceci :
"La
science est complexe, mais les faits sont clairs. Le monde doit prendre
des mesures pour limiter la température à 2°C, une cible qui exigera
les émissions globales de plafonner d'ici 5 à 10 ans. Une hausse plus
élevée, tel 3°C à 4°C – l'augmentation la plus faible à laquelle on doit
s'attendre en cas d'inaction – assécherait les continents et
transformerait les terres agricoles en désert. La moitié de toutes les
espèces s'éteindrait, des millions d'humains seraient déplacés et des
nations seraient englouties par la montée des océans."
Malgré toutes les attentes et les pressions, la COP a échoué (à cause des climatonégationnistes) encore une fois à convaincre tous les pays à signer cet accord (article en Anglais). Ce sont bien sûr les États-Unis qui ont encore refusé (à cause du lobby du pétrole).
Finalement,
c'est l'année suivante lors de la Conférence de Cancún de 2010 sur le
climat que la limite de 2°C sera enchâssée dans les politiques
climatiques internationales contraignant les gouvernements du monde à
maintenir le réchauffement global moyen sous les 2°C.
Puis
vint Paris et 1,5°C... Tous les climatologues sérieux savent que ce
sera impossible de rester sous les 1,5°C et ils l'ont dit au lendemain
de la COP 21.
"Les promesses faites lors de cette COP 21 nous garantissent de 3°C à 4°C de réchauffement avant la fin de ce siècle.
Ce
graphique est basé sur le scénario RCP8,5, le pire des scénarios et
c'est la trajectoire sur laquelle nous sommes. Et la spirale s’arrête à
2100, et ensuite...?
Et nous savons que ce scénario
RCP8.5 ne tient pas compte de plusieurs boucles auto-amplificatrices du
système climatique ; ils en ignoraient l'existence d'une trentaine qui
ont été découvertes depuis.
J'essaie
d'être une source d'information fiable mais je dois composer avec les
informations et études scientifiques disponibles et courantes ; la
science (la compréhension) évolue constamment... et très rapidement dans
le domaine de la science climatique.
Pour
comprendre pourquoi les estimations de la hausse du niveau des océans
varient tellement, il faut savoir qu'il y a différentes méthodes pour en
faire l'évaluation. À
chaque année quand ce n'est pas aux six mois, on apprend que la fonte s'accélère ; que le niveau des océans
va grimper plus haut et plus tôt que prévu... Commençons par le GIEC puisque c'est l'estimation la plus citée Ce
qu'il faut savoir c'est qu'à cause du lent processus de rédaction et de
révisions, les rapports du GIEC, lorsqu'ils paraissent, sont appuyés sur
des études scientifiques (révisées et approuvées par des pairs) vieilles
d'au moins deux ans. Le processus de révision d'une étude scientifique
peut à lui seul prendre 2 ans, parfois plus. Donc, entre une découverte
ou une série d'observations faites scientifiquement, deux ans de délai avant que nous en soyons informés et encore 2 ans avant que le GIEC n'en
tienne compte.. À cause de l’engouement du public pour l'astronomie et
du caractère différent de cette science, les découvertes astronomiques
nous parviennent beaucoup plus rapidement Dans
leur 5e rapport (AR5) paru en 2013, le GIEC prévoyait une hausse du
niveau des océans d'un mètre au maximum. Mais le GIEC n'a pas inclus la
fonte des calottes et glaciers dans ses prévisions ; ils ne savaient pas
comment modéliser la fonte car c'est un processus très complexe et en
science, on ne parle que de ce qu'on sait calculer, de ce qui est établi et
vérifiable. Donc, la hausse prévue du niveau des océans dans le 5e
rapport du GIEC est très principalement attribuée à la dilatation de
l'eau sous l'effet de la chaleur qui a l'époque, était la cause principale de la hausse du niveau des océans. Le prochain rapport du GIEC devrait paraître en 2018, sa rédaction est déjà entamée. Les estimations de fonte selon les modèles
La taille des carrés est ce qu'on appelle la résolution du modèle.
Pour
faire un modèle, ils découpent un territoire en grille. Selon leur
position respective dans la réalité, on attribue un taux de fonte à
chaque carré déduit selon la température moyenne connue et d'autres
facteurs ayant un impact sur la fonte. Vu
que la réalité contient des variables qu'on a aussi programmé dans le
modèle, on fait tourner la simulation plusieurs fois ce qui donne une
"fourchette de prévisions" exemple, 10 à 20 cm de hausse du niveau des
océans pour cette portion. Mais ces simulations numériques sont
généralistes ; chaque carré de la grille comporte, dans la réalité, des
complexités dont les modèles ne tiennent pas encore compte et qui sont
par surcroît, très difficiles à prendre en compte. La
majorité des modèles de fonte sont basés uniquement sur la température
atmosphérique, ils passent donc à coté de beaucoup de facteurs, comme
l'écoulement de l'eau sur, dans et sous la glace et ne tiennent pas
compte non plus des irrégularités et anomalies de la surface comme
l'assombrissement de la neige, voyons tout ça de plus près.
Ce dont les modèles de fonte des calottes et glaciers ne tiennent pas compte La
glace des calottes n'est pas, n'est plus en fait, lisse et blanche. La
fonte, la pollution, les cendres, etc. changent l'aspect de tout ; comme
ces crevasses quasi impossibles à modéliser ; du sombre, du blanc, du
sale, de l'eau ; comment tenir compte de tous les différents taux de
fonte d'un paysage comme celui-ci?
Des
crevasses à l'origine surprenante. Quand les glaciers s'écoulent vers
la mer, ils ont tendance à s'étirer, c'est cet étirement de la glace qui
cause les crevasses de ce genre qu'on voit sur l'image ci-dessous. Cet étirement augmente la surface de fonte et la glace doit aussi avoir perdu en densité. Encore un phénomène complexe trop difficile à résumer en formules
mathématiques (pour le moment) servant à programmer les modèles de fonte.
"Si en politique on nous dit de suivre la trace de l'argent, au Groenland, il faut suivre la trace de l'eau."
Des
lacs de fonte comme on voit ici se forment et disparaissent parfois
subitement . Lorsque ces lacs sont à la surface, ils augmentent le taux
de fonte car leur teinte foncée absorbe beaucoup plus de chaleur venant
du soleil alors que la glace blanche réfléchit ce rayonnement vers
l'espace ; un autre facteur de fonte important dont les modèles ne
peuvent encore tenir compte faute de formulations mathématiques.
L'eau
plus chaude de ces lacs de fonte s'enfonce via des trous qu'on nomme
"moulins" dans les couches sous-jacentes qui ramollissent ce qui créé
parfois l'équivalent de nappes phréatiques faisant aussi fondre le Groenland
de l'intérieur.
Des gens explorent un "moulin". L'intérieur du Groenland se transforme en fromage suisse. Source
Aussi,
l'eau coule souvent jusqu'au fond rocheux et va lubrifier les glaciers
par le dessous ce qui augmente la vitesse à laquelle ils glissent vers
l'océan, et ce n'est évidemment pas pris en compte dans les modèles. Même
où la neige paraît blanche, du moins à vue d'oeil, les instruments
nous révèlent qu'elle s'est assombrie ; un autre facteur qui pris à
grande échelle accroît irrémédiablement le taux de fonte. Ce qui
complique aussi les choses, c'est que le climat en Arctique se
dérègle ; il y a de nos jours des périodes atteignant parfois deux mois
sans aucune
précipitation sur certains secteurs du Groenland et quand la neige fond,
les saletés restent en surface ; la teinte prend alors l'apparence d'un
stationnement et accroît de beaucoup le taux de fonte.
Oui oui, c'est bien une partie de la surface du Groenland ; la glace est sous la crasse.
Station
d'instruments de mesure climatiques sur la calotte. Les conditions de
travail sont de plus en plus dangereuses, voyez ces fissures récentes.
De
très près, voici à quoi ressemblent d'autres sections qui paraissent orangées, même vu depuis l'espace. Ce sont des micro-algues qui
s'installent avec la chaleur accrue et l'ensoleillement. Ça fait à peine
quelques années qu'on a remarqué ce phénomène qui, évidemment, prend de
l'ampleur à mesure que le climat se réchauffe et n'est pas pris en compte dans les modèles de fonte...
Ça aussi n'est pas pris en compte dans les modèles de fonte.
Cette section a été extraite de la conférence du glaciologue Jason Box ci-dessous. Pour consulter ses travaux : http://jasonbox.net/
Pour conclure la section modélisation, on pourrait dire que les modèles tentent de rattraper la réalité.
La méthode comparative On
compare la période actuelle avec une période antérieure comme l'a fait
James Hansen dans une étude qui a regroupé de 17 scientifiques et dont
j'ai parlé dans cet article antérieur. Des données datant de la précédente période interglaciaire, l'Eémien d'il y a de 131 000 à 114 000 ans (voir Wikipédia Fr)
qui démontrent que, même si cette période était d'environ 1°C moins chaude
(parce que l'axe de rotation était un peu moins incliné à l'époque à
cause des cycles orbitaux de Milankovitch)
qu'aujourd'hui (2015) que le niveau des océans était de 5 à 9 mètres
plus élevé ; on doit donc s'attendre à cette hausse. Cependant l'étude
de Hansen ne dit pas en combien de temps le niveau des océans va monter, il mentionne 50 ans, 100 ans et 200 ans. C'est
très peu probable que le niveau des océans monte progressivement. On doit
s'attendre plus loin dans le temps à des hausses relativement rapides comme cela s'est produit dans le
passé de la Terre. L'impulsion de fonte 1A, [... avec des taux estimés de 27 mm/an à 65 mm/an.]
Une méthode vraiment pas scientifique Il y a
une troisième méthode pour évaluer la hausse du niveau des océans, la
méthode "ingénieur". Elle n'est absolument pas scientifique... Comment un ingénieur aborde-t-il la situation? Crayon, papier et un calcul simple basé sur deux données facilement disponibles. 1- le taux de fonte annuel 2- la période à laquelle le taux de fonte double (ou triple). Le taux de fonte moyen du Groenland 280 ± 58 Gt/an. Lors de l'année 2012-2013, le Groenland a perdu 474 Km3 de glace.
Le
taux de fonte de l'Antarctique est d'environ 118 Gt/an selon la NASA et
triple aux 10 ans en plusieurs endroits de l'Ouest de l'Antarctique.
Qu'on le double aux 6-7 ans ou qu'on le triple aux 10 ans, ça revient
sensiblement au même.
Le
fait que le taux de fonte du Groenland ait récemment
doublé en 4 ans est-il une nouvelle tendance ou une
exception? Depuis ce temps (2014), la température moyenne globale a
grimpé de plus de 0,3°C et donc du double ou du triple dans
l'Arctique (0,6°C à 0,9°C) de hausse de la température en 3 ans! La Terre n'a jamais rien connu de tel. Vu
que les modèles numériques (simulations) et que la méthode comparative
ne permettent pas de faire des prévisions utilisables, reste la "méthode
ingénieur" ; un calcul simple qu'on peut faire sur un bout de papier : nous connaissons le
taux de fonte savons qu'il triple (environ) aux 10 ans. Ça semble être le moyen le plus
"juste" de prévoir le taux de montée du niveau des océans, mais ce n'est pas scientifique. Le
graphique qui suit est basé uniquement sur la hausse du niveau des
océans attribuable à la fonte du Groenland. Le taux de fonte initial
(2017) est établi à 300 Gt/an.
NOTE 1 : Un Km cube de glace = 1 milliard (1 Gigatonne) de tonnes d'eau.
NOTE 2 : Cela prend 380 Km3 pour élever le niveau des océans de 1mm.
Le
Groenland serait donc complètement fondu vers 2085 et à lui seul,
aurait fait grimper de 7,2 mètres le niveau global moyen des océans du
globe. Selon l'étude comparative de James Hansen, ça cadre parfaitement
dans ses prévisions (5 à 9 mètres) si on utilise la valeur intermédiaire
de 75 ans.
La fonte en Antarctique, selon la même méthode de calcul, ajouterait 3,9
mètres aux 7,2 mètres pour un total de 11,1 mètres de hausse atteint en 2085.
En
2045, ça fait déjà 1,43 mètres de plus aux océans ; adieu beaucoup de
grandes villes, le Bangladesh, une grande portion de la Floride, etc. Je
vous recommande quand même de vous éloigner des côtes pendant que votre
résidence a une bonne valeur ; ce n'est pas les climato-négationnistes
qui manquent pour vous la racheter. J'ai appris cette semaine qu'en Floride, les résidences près de
la côte sont de plus en plus difficiles à vendre. Variation du niveau des océans au cours des âges Rappelons
que la civilisation humaine n'existe que depuis
10 000 ans : quand nous avons entrepris l'agriculture. Nous sommes dans
la période géologique de l'Holocène. D'autres parlent d’Anthropocène
(l'ère de l'Homme), puisque nous affectons toute la biosphère et le
climat, surtout depuis les derniers 50 ans, mais des géologues disent
que l’Anthropocène sera un sujet d'étude pour les géologues dans
quelques dizaines de milliers d'années. Ce sont les variations orbitales nommées paramètres de Milankovitch
qui sont la cause de l’alternance des périodes glaciaires et
interglaciaires, et ce sont ces périodes qui déterminent le niveau des
océans ; dans un âge glaciaire le niveau des océans diminue car l'eau se
transfère dans les calottes polaires ; et lors d'un âge interglaciaire,
la glace fond et fait remonter le niveau des océans.
L'étendue de la glace lors du dernier âge glaciaire.
Les
périodes chaudes sont les périodes dites interglaciaires ; c'est à
cause de la reprise d'activité des végétaux et du dégel que le taux de
CO2 augmente et le CO2 étant un gaz à effet de serre, il participe à
aussi la hausse de la température. Les derniers 500 000 ans en climat : quatre âges glaciaires, de mini-âges glaciaires et quatre périodes interglaciaires...
Adapté depuis le graphique d'une des études de James Hansen par l'océanographe John Englander
Dans les conditions actuelles, je ne sais pas qui vous recommander de croire, mais vous avez du choix...
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Si vous mettez un gros monticule de glace sur votre table, vous noterez que ça prend du temps avant que la glace commence à fondre, qu'elle fondra de plus en plus vite, et qu'elle prendra plus de temps à fondre s'il fait 2°C dans votre cuisine que s'il y fait 22°C ; il fait encore relativement frais dans l'Arctique, pourtant, le Groenland fond déjà rapidement. Nous n'en sommes qu'au début.
Il y a beaucoup d’inertie dans la fonte des calottes glaciaires ; ça pourrait prendre 200 ans de fonte (ou plus) avant que le niveau des océans n'atteigne l'équilibre avec la température actuelle... car le niveau des océans est directement dépendant de la température moyenne globale. Mais la température va apparemment continuer de grimper jusqu'à au moins 4°C de réchauffement global moyen (mesure qui ne tient pas compte de la hausse importante de la température des océans).
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Je me répète : bien que la hausse du niveau des océans paraisse catastrophique, elle demeure un inconvénient mineur comparé à la hausse de la température ou l'acidification des océans.
Les
scientifiques échantillonnent, percent, extraient des carottes de glace
et survolent (avec des instruments embarqués) cette immense île parce
qu'ils pensent que le Groenland est un indicateur important de notre
avenir.
Le Groenland vu depuis l'espace.
Le
Groenland a une superficie de 2 millions de km/2 dont 81 % est
recouvert d'une imposante calotte glaciaire qui atteint 3km d'épaisseur
et qui fait au total 2,85 millions de kilomètres cube de glace. La
fonte complète du Groenland entraînerait une hausse du niveau des océans
de 7,2 mètres. Ne pas oublier la contribution de l’Antarctique, des
glaciers terrestres et la dilatation du volume des océans à cause de la
chaleur ; la hausse du niveau des océans n'arrêtera pas en 2100 mais se
poursuivra certainement pendant des siècles. NOTE :
La fonte est plus rapide lorsque c'est nuageux car les nuages piègent
la chaleur à basse altitude et la pluie brise la surface ce qui accroît
aussi le taux de fonte.
Modélisation du Groenland sans glace réalisée grâce aux balayages radar de la mission "Ice Bridge (en Anglais)"
Le
Groenland est bordé par deux chaînes de montagnes, l'une à l'Est et
l'autre à l'Ouest. La dépression centrale est plus ou moins au niveau de
la mer. Ces chaînes de montagnes se sont formées il y a 3 à 4 millions
d'années et les montagnes ont été "sculptées"par des glaciers.
Les tracés de vols de la mission Ice Bridge.
À mesure que le Groenland sera libéré de sa glace, sa masse terrestre se soulèvera lentement, phénomène géologique qu'on nomme "rebond isostatique"
(le poids de la glace disparaissant, cela décompresse la croûte
terrestre et l'île Groenland va lentement s'élever) ce qui participera
aussi à la hausse du niveau des océans. Cet article en Français explique bien le rebond isostatique et nous apprend que le rebond isostatique du Groenland est bien amorcé. Petite leçon de gravité Parlant de la hausse du niveau des océans, je vais vous expliquer pourquoi le niveau de l'eau autour du Groenland va... baisser. La
masse attire la masse, c'est le principe même de la gravité. Donc, quand
le Groenland "perd de la masse" il a moins "de force d'attraction" et
donc, l'eau n’étant plus attirée par toute cette masse de glace, le
niveau va diminuer "un peu" et graduellement sur une distance allant
jusqu'à 1 000 km. La Relativité explique les choses différemment, mais
le résultat est le même.
La fonte La
question pressante : à quel rythme fondra le Groenland? Depuis ce
documentaire, plusieurs études ont été publiées et les résultats ont de
quoi nous faire penser à notre avenir commun. De 2011 à 2014, le taux de fonte du Groenland a doublé (étude en Anglais)
alors qu'il doublait environ aux 6 à 7 ans dans les décennies
précédentes. Durant ces 4 années, il a fondu à un rythme de 269 ± 51
Gt/an. Il a atteint 474Gt pendant une année, on peut dire que la moyenne
actuelle du taux de fonte du Groenland est très près, en moyenne, de
300 Gt/an. Ajouter 118 Gt/an pour la contribution de l'Antarctique selon
la NASA.
NOTE 1 : Cela prend 380 Km3 de glace fondue pour élever le niveau des océans de 1mm. NOTE 2 : Un Km cube de glace = 1 milliards (1 Gigatonne) de tonnes d'eau.
Nous
comprenons maintenant pourquoi plusieurs pensent que les estimations du
GIEC de 0,5 à 1 mètre pour 2100 sont vraiment trop basses. Je vais
expliquer les causes des estimations très différentes de la hausse du
niveau des océans dans un article à venir. Le processus de fonte des calottes polaires en est un qui est
extrêmement complexe et dynamique et c'est pourquoi les modèles donnent
toujours des résultats inférieurs à la réalité (vidéo explicative (en Anglais) du glaciologue Jason Box). Une
des clés pour l'accélération de la perte de glace exponentielle du
Groenland sont les barrières (plates-formes) de glace. Ces barrières
retiennent la glace sur la terre ferme, elles agissent littéralement
comme des bouchons. Ces barrières, souvent très épaisses fondent aussi
par les dessous à cause de l'eau réchauffée qui y circule ; elles
fondent donc très rapidement. Quand une barrière de glace disparaît ou
cède, le glacier se déverse très rapidement dans l'océan accroissant la
rapidité de l'inéluctable montée des eaux. Il y a
deux décennies à peine, certains croyaient que le Groenland et
l'Antarctique ne fondraient pas à cause du réchauffement climatique, que
ces deux calottes étaient "immuables". Nous savons maintenant qu'elles
fondent et ces "croyants" commencent à comprendre qu'ils avaient tort,
la réalité actuelle le leur démontre avec une certaine furie. Article complémentaire : La calotte groenlandaise plus instable qu'on ne le pensait. Carottes de glace
Camp Century est l'endroit d'où les carottes de glace sont extraites.
À
chaque années les couches de neige se succèdent. Le poids de cette
neige compacte les couches inférieures qui deviennent névé puis glace.
Dans cette glace sont conservées des bulles d'air de l'atmosphère
lorsque la couche de neige est tombée ; c'est donc une succession de
couches et plus on descend, plus on remonte le temps. C'est
en analysant ces bulles d'air qu'on "lit" le taux de CO2 ou de méthane
au cours de l'histoire. On y trouve aussi des cendres volcaniques ou
d'antiques feux de forêt, du pollen qui nous renseigne sur l'activité
végétale, les types de plantes et des isotopes
d'oxygène desquels on extrait la température. Bref, c'est l'histoire du
climat et de certains événements majeurs qui nous est révélé dans ces
petites bulles d'air.
On voit ici ce qui restait de glace lors de l'Eémien il y a environ 115 000 ans.
En surface Quand
la neige fond, la poussière demeure et la surface devient donc de plus
en plus sombre capturant ainsi plus de rayonnement, ce qui encore une
fois accélère le rythme de la fonte. Un projet nommé "Dark Snow" (neige sombre) étudie ce phénomène. Ces poussières sont des particules de pollution, des cendres de feux de forêts, etc. Avec
l'augmentation des températures, la vie s'installe aussi dans de
petites cuvettes. Cette "crasse" microbienne, foncée elle aussi, a le
même effet que la poussière. Ces milliards de trous sales à la surface du Groenland, nommés cryoconite, ont le diamètre d'un doigt.
Cryoconites aux abords d'un "moulin". Source Wikipedia
Il
y a aussi ces crevasses contenant de l'eau de fonte et qui ont la
taille d'un bus. Un phénomène supplémentaire qui accélère la fonte.
De l'eau dans la glace Si le Groenland fond si rapidement, c'est qu'il fond par le dessus, le dessous via l'apport d'eau chaude, et par le milieu.
Lacs de fonte sure le Groenland
Dans
un premier temps, ces lacs de fonte absorbent au lieu de réfléchir le
rayonnement solaire, ce qui accroît le taux de fonte en surface. Ensuite, ces eaux génèrent des fissures dans la glace et s'écoulent
dans la calotte elle-même ce qui accroît aussi le taux de fonte. Ces
eaux vont ensuite s'écouler vers la mer ou descendre au niveau du sol et
ainsi lubrifier les glaciers par le dessous augmentant leurs taux
d'écoulement vers la mer. Le Groenland est maintenant ainsi fissuré sur de grandes surfaces.
Fissures
dans la glace causées par l’eau de fonte. L'eau s'infiltre dans ces
fissures et peut descendre jusqu'au socle rocheux via ce qu'on nomme les
"moulins".
Voici un "moulin". Photo : James Balog du National Geographic
Vue en coupe de la calotte du Groenland. L'eau de fonte crée l'équivalent de nappes
phréatiques à l'intérieur de l'inlandsis et le fait fondre de l'intérieur.
Tout cela mène aussi à l'écoulement des glaciers vers la mer. Ici, on voit le retrait de l'impressionnant glacier Jakobshavn
qui retraite de 20 mètres par jour ; c'est le taux de retrait le plus
rapide d'un glacier. Si son retrait est si rapide, c'est que le
Jakobshavn n'a plus de barrière ; le "bouchon" qui le retenait a
complètement fondu principalement à cause de l'eau maintenant trop
chaude.
Plusieurs images et informations ont aussi été tirées de cette courte vidéo.
Nous
sommes en voie de dénuder le Groenland de sa glace et nous allons nous
prendre les pieds dans ses vêtements... 7,2 mètres d'un vêtement devenu
liquide. Nous
dénudons aussi l'Antarctique et les glaciers terrestres. Nous ne savons
pas à quelle vitesse le niveau des océans va monter, mais je pense que
ce sera rapide. Ça fait plus de quatre ans que je suis intensivement
l'activité climatique ; à chaque année quand ce n'est pas aux six mois,
les prévisions de la hausse du niveau des océans augmentent en rapidité
et en mètres.
Une conséquence lourde de conséquences
L'eau
de fonte du Groenland s'étale en surface sur une portion de
l'Atlantique Nord. C'est parce que l'eau de fonte n'est pas salée et est
donc moins dense qu'elle flotte à la surface ; c'est la zone bleue au
Sud du Groenland qu'on voit ci-dessous.
Anomalies de température de surfaces océaniques. Source : Earth Nullschool
Cela
a pour effet de ralentir et même dévier la portion Gulf Stream de la
circulation thermohaline qui régule la température des eaux, du Nord est de l'Amérique et du Nord de l'Europe ce qui risque de
bouleverser le climat des ces régions. Voir cet article antérieur