PORTAIL D'INFORMATION SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES FRANCE/QUÉBEC –
Le phénomène des Changements Climatiques actuel est la plus importante histoire de toute l'Histoire.
"Dans cette lutte contre le réchauffement climatique, gagner lentement n'est qu'une autre façon de perdre."
C'est une menace qui nous affectera tous, il faut s'unir et se serrer les coudes.
Note : j'ai décidé d'écrire des articles plus courts au lieu de ne pas écrire du tout.
«Réchauffement global» ou «changement climatique»?
On utilise indifféremment les deux expressions, mais il y a pourtant une différence importante.
Le climat, et donc la météo, ne s'opère dans la troposphère, la couche la plus basse de l’atmosphère et qui ne mesure que 12 Km d'épaississeur en moyenne. Environ 15 km à l'équateur et environ 8 Km. aux pôles. (Les raisons : l'air chaud occupe plus de volume et aussi, la rotation de la Terre cause une sorte de bourrelet sur l'équateur. C'est aussi à cause de cette rotation que notre planète est une sphère un peu aplatie aux pôles.)
👉 Le réchauffement global quant à lui tient compte de toutes les composantes de la planète : les océans, le sol (continents), les glaces et bien sûr, la troposphère.
«Ne tenir compte que de la température de la troposphère au niveau du sol équivaut à ignorer 97,7% du «réchauffement global».
Actuellement, le réchauffement climatique mesuré est près de 1,5°C et on dépassera les 2°C dans 20 à 25 ans (environ).
Source: GIEC Rapport AR4 de 2007
Bref, le «changement climatique» est une conséquence du «réchauffement global».
Il m'a fallu écouter/lire beaucoup de scientifiques avant de comprendre cette distinction et la dernière a été par le très réputé Prof. James Hansen.
Si 1,5°C = 2,3% Quel serait la le réchauffement mesuré si toute cette chaleur y était transférée? 100%÷2.3%=43.47 Donc multiplier 1,5°C par 43.47 = 65,217°C C'est une simple règle de trois qui donne une bonne approximation et c'est moins compliqué que de calculer les zeta-joules accumulés et de les convertir en degrés C de réchauffement.
Cette étude en Anglais Grantham Institute Briefing paper No 14 datant de septembre 2015 dit que si on pouvait transférer la chaleur accumulée de l'océan à notre mince troposphère, que la température moyenne de celle-ci serait plus chaude de 36°C. C'est très bien expliqué et avec les zêta-joules pour les amateurs avertis.
«Réchauffement global»
Pour mesurer la totalité du réchauffement global, les physiciens calculent la quantité de chaleur que la Terre reçoit du soleil versus la quantité mesurée du rayonnement calorique (chaleur/infrarouge) retournée vers l'espace. Des satellites mesurent ce rayonnement à la surface de la tropopause, une mince couche entre la troposphère et la stratosphère.
La différence est exprimée en watts par mètre carré, ce qui donne le «forçage radiatif». «En 2022, le forçage radiatif mesuré total était de 3,4 watts par mètre carré et de 1,798 en 1979.»
Le watt, de symbole W, est l'unité dérivée de puissance ou de flux énergétique (dont le flux thermique). Un watt équivaut à un joule par seconde.
Puisse qu'on parle d'effet de serre on parle donc de retenue continuelle de chaleur, de nuit comme de jour.
Mais il y a le jumeau du problème climatique, l’acidification des océans, causée par le CO2 et aux conséquences au moins aussi graves pour la vie sur cette Terre, mais dont on évite astucieusement de nous parler aux merdias corporatifs. J'en parle un peu dans cet article «Le taux d'oxygène dans notre atmosphère diminue». Mais je devrais en reparler. C'est de la chimie, je m'y connais moins.
Quelques points
Grâce à l'étude des climats antérieurs (paléoclimatologie), nous savons que jamais autant de CO2 n'a été injecté aussi rapidement dans la troposphère et les océans. Au moins 10 fois plus rapidement selon les estimations.
Que jamais la Terre ne s'est réchauffée aussi rapidement depuis qu'il y a de la vie sur cette planète
Le taux moyen de CO2 pour 2022 était de 419 PPM
Si on ramène tous les gaz à effet de serre à la valeur du CO2=1, nous sommes à 523 PPM d'équivalent (CO2eq) pour l'année 2022
La chaleurs dans les océans s’accumule au rythme équivalent à 5 bombes du genre Hiroshima à la seconde
Prochain article : L'effet de serre ̶̶̶ mesures, calculs et explications scientifiques
l’accroissement de la température provoque la dilatation de l'eau qui est responsable, pour une partie, de la hausse du niveau des océans. On devrait dire «l'océan» puisque qu'ils sont liés, ne font qu'un.
Le plus grand responsable, c'est évidemment le fonte des calottes glaciaires (Antarctique et Groenland)... qui s'accélère.
Il faut savoir que c'est de la hausse du niveau «moyen» dont nous parlons. Les températures, les courants, la géographie, les hausses de masses terrestres, comme la Suède, ou les baisses, comme en Indonésie, influencent le niveau «local» des océans.
La masse étant ce dont émerge ce qu'on nomme gravité, la perte de masse (glaciaire) de l'Antarctique et du Groenland va faire diminuer le niveau des océans autour de ces lieux.
Le sol du continent Antarctique a la particularité d'être sous le niveau de la mer en bien des endroits, comme en témoigne cette carte réalisée en 2019 par une équipe de chercheurs de l'université California, Irvine
Jusqu'à
deux km sous le niveau de l'océan et un km au-dessus, C'est le poids de
la glace accumulée au cours de centaines de milliers d'années qui écrase la croûte terrestre.
Par surcroît, en perdant cette masse de glace qui enfonce le sol
sous-jacent, cela provoque un rebond, et les terres sous ces deux
endroits vont avoir tendance à s'élever au fil du temps. C'est le rebond postglaciaire.
C'est sur l'équateur que la hausse de niveau des océans sera la plus marquée. L'eau, comme tout fluide sur un globe en rotation, a
tendance à s'accumuler davantage à l'équateur.
Ce graphique montre la hausse probable du niveau des océans en fonction de nos émissions de gaz qui piègent la chaleur de l'atmosphère, les «gaz à effet de serre». Nous suivons actuellement la trajectoire rouge.
Quelques notes
La hausse du niveau des océans ne peut que continuer de s'accélérer.
Cette hausse connaîtra des périodes de montée subite de l'ordre de 1 mètre ou 2 en une décennie ou deux.
Cette hausse affecte la circulation verticale causant notamment des manques de nutriments en surface.
Les grands courants océaniques seront aussi affectés, ce qui aura des impacts sur les climats locaux et les pêcheries.
Il est très difficile de prévoir quantité et vitesse de la hausse du niveau des océans car la mécanique de perte de masse des calottes glaciaires est un processus fort complexe : «ça peut être 60cm ou 5 mètres pour 2100» dit un célèbre climatologue.
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Nouvelle étude dans cet article sur l'excellent blogue de Claude Granpey
S'il fait anormalement froid sur une grande partie du continent Américain, c'est qu'il fait anormalement chaud en Arctique.
C'est quoi le Vortex Polaire?
"Le vortex polaire
stratosphérique est une région d'air à grande échelle qui est contenu
par un puissant courant-jet d'Ouest en Est et qui ceinture la région
polaire. Le vortex polaire se forme lors de la nuit Arctique qui dure six mois aux pôles. Le
vortex polaire (masse d'air cyclonique) s'étend de la tropopause, la ligne de démarcation entre
la stratosphère et la troposphère (couche de l'atmosphère terrestre située au plus proche de la surface), traverse la stratosphère et s'étend jusque dans la
mésosphère (au-dessus de 50 km).De faibles concentrations d'ozone et de basses températures sont associées à l'air à l'intérieur du vortex."
Normalement, le Vortex polaire
était d'une seule pièce et maintenu en place sur l’Arctique par le
courant-jet. Mais le réchauffement climatique a affaibli le courant-jet
et lui fait faire de fortes ondulations Nord-Sud (ondes de Rossby) qui
parfois demeurent bloquées en place, ce qui permet à des
systèmes météo de demeurer stationnaires.
C'est ce qui se produit cet
hiver et c'est aussi ce qui permet à d'autres systèmes météo de
prolonger des sécheresses comme en Californie et au Portugal, ou encore, à
d'autres systèmes météo de déverser des quantités jamais vues de pluie.
Vortex polaire vu à environ 31 km d'altitude (10hPa) au-dessus de l'Arctique).
Notez la distorsion et la boucle en formation dans la zone supérieure gauche. Source : Earth Nullschool à 10 hPa
Cette carte en date du 2 janvier 2018 représente les anomalies de température à 2 mètres d'altitude basée sur la moyenne de 1979 à 2000, et non pas la moyenne de base des GIEC et COP de 1880 à 1910. Par rapport à cette moyenne de 1880-1910, nous sommes actuellement à un peu de 1°C de réchauffement global moyen que les scientifiques, pas les économistes, jugeaient dangereux même dans les années 1980. C'est au moins 2°C en Arctique selon des estimations très conservatrices et c'est suffisant pour faire fondre la presque totalité de l'inlandsis Groenland.
"Les courants-jet polaires sont les principaux moteurs météo."
Ça fait quelques semaines que ces zones de températures
(systèmes météo) n'ont presque pas bougé. Cela veut dire que les
ondes de Rossby du courant-jet sont bloquées en place. On pourrait y
superposer la carte du courant-jet pour
expliquer le tout en un clin-d'oeil. C'est tout de suite évident
au-dessus de la Californie et de la Colombie-Britannique par exemple
Ce qui se passe en Arctique ne reste pas en Arctique (Il a même neigé en Floride)
Les ondes de Rossby de plus en plus prononcées dans le courant-jet se
répercutent jusque dans la stratosphère et c'est ce qui cause probablement
les distorsions et le scindage, ou parfois en deux ou plusieurs parties, du Vortex
polaire Arctique, dont une partie descend encore cette année jusque sur le sud du continent Américain.
Voici le courant-jet au même moment vu depuis environ 10 km au-dessus
du sol. Voyez à quel point il est déstructuré à cause du réchauffement
climatique.
Les deux X jaunes sur l'image indiquent une division du courant-jet, signe d'un blocage à ces positions. Source : Earth Nullschool à 250 hPa
+ de réchauffement global = + de plus intenses turbulences locales
Le vortex polaire arctique et "son" courant-jet, on peut en effet dire que le courant-jet est une partie intégrante du vortex polaire, ou vice-versa.
À gauche, un vortex polaire et un courant-jet plutôt "normal". À droite, un courant-jet 'malade" et un vortex polaire scindé en plusieurs parties observé le 5 janvier 2014. Source : NOAA
Ci-dessous, ce schéma représente les ondes de Rossby du courant-jet (malade) et les zones de températures associées : brun=chaud, bleu=froid. Les creux de vagues descendent vers le Sud et les crêtes remontent vers le Nord.
Comme le dit la Dre, Jennifer Francis :
"La vitesse Ouest-Est du courant-jet a chuté en 2012 lorsque la banquise a atteint un minimum record. Ce n'est probablement pas une coïncidence..."
C'est aussi parce que l'Arctique se réchauffe plus rapidement que tout le reste du globe que le courant-jet développe des ondes de Rossby (Nord-Sud) de plus en plus forte et aussi qu'elles se bloquent, pour parfois pour de longues périodes. Répétons que c'est la différence de température entre l'équateur et les pôles qui alimente les courant-jets polaires (il y en a un au pôle Sud). Cet écart diminuant affaiblit le courant-jet.
Le froid actuel sur l'Amérique est une répétition des quatre ou cinq dernières années, mais comme on la vu tout aussi récemment, l'Arctique a été frappée de vagues de chaleur dépassant la moyenne de plus de 20°C.
Merci pour vos riches enseignements Dre. Jennifer Francis
Pendant ce temps en Europe...
Voyez la bande de température très anormalement chaude en Russie...
Voyez la bande du courant-jet au-dessus de la Russie. C'est elle qui y apporte la température anormalement chaude vue ci-dessus.
La situation très confuse du courant-jet au-dessus de l'Europe. Quand le courant-jet, ou de ses parties, remonte du Sud vers le Nord, c'est de la chaleur des tropiques qu'il y transporte.
Le courant-jet dédoublé est un signe que ce dernier est ploqué en place pour une "relativement longue période". La situation en Europe est donc l'inverse de celle aux USA ; il y fait anormalement chaud, surtout en Sibérie.
Je n'ai pas souvent vu le courant-jet si déstructuré...
2017 l'année la plus chaude sans El Nino
2017 s'est classée à quelques dixièmes de degrés de moins que 2016, année d'un super El Nino (plus gros et plus chaud) et un peu au-dessus de 2015. Le 1er super El Nino a eu lieu en 1983 et le second super El Nino s'est produit en 1998.
1,5°C semble absolument inévitable, même si c'est permis de rêver...
Comme
un marcheur sur une corde raide, le climat vacille, perpétuellement à la
recherche d'un équilibre, mais plus il se réchauffe, plus il vacille...
Si ça peut vous intéresser, je vous recommande de vous familiariser quelque peu avec ces sites pour que vous puissiez mieux voir et comprendre la globalité des systèmes météo.
Earth Nullschool Disponible en Français. Il faut cliquer sur le mot "EARTH' pour accéder au menu qui contient plusieurs options
Climate Reanalyser Seulement en Anglais. Offre des trucs comme l'écart de température terrestre à 2 mètres au-dessus du sol que Earth Nullscholl n'a pas et le menu par pointage change trop facilement, mais bon, faut faire avec...
Windy.com Un troisième site dans le même style que je recommande
Afin d'éviter la confusion, trois définitions avant de commencer
Banquises : glace de surface qui flotte sur
l’océan et dont la surface varie au gré des saisons (et dont la fonte
n'influence pas "en théorie" le niveau des océans). Mais si on est pointilleux, les marées
plus fortes car plus d'eau est mobilisée et aussi l'inévitable
expansion thermique de l'eau, ajoutent au niveau des océans.
Calottes glaciaires
: très grand glacier de plus de 50 000 kilomètres carrés recouvrant une
portion de la croûte terrestre et d'une épaisseur de plusieurs
centaines de mètres voire de plusieurs
kilomètres ; maintenant nommées "inlandsis". Ce sont l'Antarctique et le Groenland.
Plates-formes, plateaux et barrières de glace sont la même chose et retiennent les glaciers bordant les deux inlandsis.
Le
réchauffement climatique de cause humaine est une expérience en temps
réel au cours de laquelle d'étonnantes surprises, parfois
catastrophiques, nous attendent à chaque détour.
Des témoins du passé
Nous
savons, grâce aux vestiges de coraux et d'autres indices, qu'il y a eu à
la fin de la dernière déglaciation débutée il y a ~20 000 ans alors que
des glaciers d'environ 4km d'épaisseur recouvraient le Canada (et une
partie du Nord de l'Europe) jusqu'à New York et qui s'est terminée il y a
~10 000 ans, qu'il y a eu parfois de subites poussées de la montée du
niveau des océans. Les récifs coralliens meurent quand il y a trop d'eau
au-dessus d'eux, car ils doivent recevoir
un minimum d'ensoleillement pour survivre et croître.
L’écosystème récifal est, avec les forêts tropicales, l’écosystème le
plus riche en biodiversité ainsi que le plus complexe et le plus
productif de la planète. Source en Français à visiter.
C'est
en étudiant à haute résolution les vestiges de récifs coralliens le
long de la côte Texane qui sont morts lors de la dernière déglaciation à
cause de la hausse du niveau des océans, que Pankaj Khanna, auteur
principal de cette étude en Anglais, a fait ces découvertes. Il a aussi été interviewé par Alex Smith de Radio Ecoshock, une émission (anglophone) que je rate rarement.
Sa
recherche démontre qu'au cours de la dernière déglaciation, il y a eu
des
périodes de 10 à 20 ans au cours desquelles la hausse du niveau des
océans a eu d'importantes poussées de 20 mm à 40 mm par année et il
affirme aussi que ça peut se produire n'importe quand dans les
conditions actuelles.
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Il y a des âges glaciaires et interglaciaires. Ces variations
climatiques, comme on le voit ci-dessous, résultent des cycles orbitaux,
nommés cycles de Milankovitch.
ppM = parties par Milliard pour le CH4 (méthane), en rouge ppm = parties par million pour le CO2 (dioxyde de carbone), en bleu
Il est à noter que le taux de CO2 atmosphérique varie de 140 ppm à
280 ppm au cours de ces cycles. Quand il l'a dépassé, comme lors de
l'extinction Permienne,
les émissions de CO2, alors causées par une activité volcanique intense
et longue de milliers d'années, ont fait grimper la température globale et
l'acidité des océans à des niveaux intolérables pour soutenir la Vie de
cette époque : 95% des espèces marines y ont disparu de même que 75%
des espèces terrestres.
Nov 2017 : nos émissions de CO2 atteignent plus 406,58 ppm (source) et ça monte et le taux de méthane aussi grimpe (source).
Hausses abruptes du niveau des océans sont nommées en Anglais Melt water pulses (poussées d'eau de fonte).
De nos jours
Le taux moyen actuel de la hausse du niveau des océans est de 3,4mm/an (NASA),
une augmentation de 50% par rapport à avant 1993. Le réchauffement
actuel se déroule 10 fois plus rapidement que tout ce que la nature, si
laissée à elle-même, a pu produire au cours des dernières 65 millions
d'années (source en Anglais).
En blanc, hausse du niveau des océans combinée. En vert, contribution du Groenland En jaune, contribution de l'Antarctique
20 ans à 50 mm par an = 1 mètre de hausse du niveau des océans!
Il y a ~11 000 en Antarctique...
Ces
profondes cicatrices laissées sur le fond marin à la même époque où
sont morts les coraux mentionnés plus haut, montrent les traces qu'ont
laissées les icebergs qui se sont rapidement détachés du glacier Pine
Island.
Dans cet article en Anglais,
on explique que l'eau de 1°C à 2°C de plus chaude que la moyenne
locale a fait tripler le taux de fonte de quatre glaciers en
Antarctique. Les plateaux de glace étalés sur la mer devant ces glaciers
sont en train de se désintégrer, un a même presque totalement disparu
depuis l'arrivée d'eau plus chaude. La fonte et l'écoulement de ces 4 "petits" glaciers provoqueront à eux seuls, une hausse de 1,2 mètre du niveau des océans.
Rappelons que 93% du réchauffement s'engouffre dans les océans
Une cascade d'icebergs
La partie Ouest de l'inlandsis Antarctique est la première qui
rejoindra la mer. C'est celle dont nous parlons dans cet article.
Tant
qu'ils sont là, les plateaux de glace étalés sur la mer devant les
glaciers en bordure des calottes glaciaires agissent un peu comme un
bouchon sur une vaste bouteille de champagne.
La vraie question est "quand". La vraie réponse est "beaucoup plus tôt que prévu". On pense donc que d'ici 20 à 50 ans, ces six glaciers feront, à eux seuls, monter le niveau des océans de plus de 2 mètres, possiblement de 4 mètres...
En novembre 2009, le taux maximum d'écoulement était ~8,33 mètres par an. Suite à l'arrivée d'eau plus chaude vers 2015, la vitesse maximale d'écoulement des quatre glaciers est de 4 Km/an. Quand on vous dit que ça s'accélère exponentiellement...
La majorité de ces quatre glaciers repose sur du sol à
environ 600,46 mètres sous le niveau de l'océan. Ce qu'on vient de dire
ne concerne qu'une très petite partie de l'Antarctique, voyez la partie
gauche de la carte et le minuscule carré de la zone de ces quatre
"petits" glaciers. Notez les autres zones de fonte sans oublier que le
Groenland fond presque 50% plus rapidement.
Le glacier Pine Island, situé dans l'Ouest de l'Antarctique, a vu sa fonte et sa
vitesse d’écoulement s'accélérer de façon fulgurante depuis 2015, ce qui
fait dire aux glaciologues que la fonte des calottes est beaucoup plus
rapide, et imprévisible, que toutes leurs prévisions.
Un iceberg de 267 km carrés s'est détaché du glacier Pine Island fin septembre 2017.
Depuis le début des observations en 1947
et jusqu'en 2015, la barrière de glace de ce glacier n'avait presque pas
bougé. Mais depuis 2015, elle recule à toute vitesse ce qui permettra
au glacier de s'écouler de plus en plus rapidement vers la mer : un
exemple parmi d'autres.
Depuis 1950, nous sommes dans l'ère climatique moderne de "la grande accélération"
Le Pine Island et le Thwaites, d'une épaisseur de 3 km et d'une superficie équivalente à celle du Texas (696 241 km2),
fondent et s'avancent de plus en plus rapidement dans l'océan vont nous
apporter 3,35 mètres de hausse du niveau des océans. Leurs barrières de
glace sont très affaiblis et leur vitesse d'écoulement s'accélère comme
le montre le diagramme suivant. La fonte et la descente vers les océans
de ces glaciers ne sera que le début car une partie de l’inlandsis
suivra rapidement, tout comme pour les autres glaciers longeant
l'Antarctique et le Groenland.
De gauche à droite : le Pine Island, le Thwaites et les quatre petits mentionnés plus haut.
Si on compare la fonte des calottes glaciaires à un véhicule automobile, ce dernier aurait plusieurs accélérateurs.
Mécanisme de fonte des inlandsis
À
mesure que les barrières de glace fondent et se brisent, le poids de
l'inlandsis propulse ces glaciers vers l'océan de plus en plus
rapidement.
Vu que ces glaciers ont une
formidable hauteur, leurs falaises, de plus en plus hautes, s'écroulent
sous leurs propres poids au fur et à mesure qu'elles dépassent la "ligne
de sol" (grounding line), qui elle recule parce que les glaciers
fondent principalement par le dessous, toujours à cause de l'eau plus
chaude qui s'y engouffre.
Réactions en chaînes :
les plateaux disparaissent
les glaciers suivent en accélérant le pas
les inlandsis suivent en faisant de très grands pas
Ce scénario-catastrophe pourrait être amoindri
seulement si nous réduisons drastiquement, et dès maintenant, nos
émissions de gaz à effet de serre. Idéalement. il aurait fallu débuter
cette réduction dès les premières alertes lancées par les scientifiques
en 1965. sinon, dès le début des années 1990.
Ce glacier, comme les autres et l'inlandsis derrière fait environ 3km de haut.
On nous fait croire que le temps, c'est de l'argent, mais on ne nous dit pas que le climat, c'est la Vie.
Au Groenland, le Jakobshavn, un imposant glacier, a perdu sa barrière de glace et recule de 20 mètres par jour. C'est ce qui se prépare pour le Pine Island, le Thwaites
et les autres. On a fait des modèles basés sur l'effondrement de ce
glacier afin de prévoir tes taux de fonte et d'écoulement des six
glaciers de l'Antarctique mentionnés. Par souci de conservatisme, ils
ont coupé les données de 50% : pas pour des motifs scientifiques.
Depuis
bien avant l'apparition des humains, les gigatonnes de glace se sont
accumulées sur le continent Antarctique ont fait descendre la majorité
du continent sous le niveau des eaux. Ces six glaciers sont sur une
pente qui remonte vers l'océan et donc, l'eau plus chaude y pénètre plus
profondément, accélérant fonte et l'avance des glaciers. La perte des
plateaux de glace envoie des signaux aux inlandsis jusqu'à 900
kilomètres à l'intérieur de s'écouler dans la direction des barrières
disparues (excellent article en Français).
On
voit ici comment et à quelles vitesses l'inlandsis Antarctique
s'écoule. La partie où il y a du rouge et de bleu, c'est "l'Ouest de
l'Antarctique".
À deux mètres de hausse du niveau des océans, c'est 12 millions de personnes qui seraient déplacées... seulement aux États-Unis.
Même des villes comme Montréal, Québec et
Chicoutimi pour ne parler que du Québec que je connais bien, sont menacées bien qu'elles ne soient pas à proprement
parler des "villes côtières". Car lorsque le niveau des océans aura
monté de deux mètres, le fleuve Saint-Laurent et la rivière Saguenay
verront la même augmentation ; simple physique des vases communicants
que nous avons apprise à l'école.
En plus, les ports,
des parties de routes côtières ainsi que plusieurs aéroports de part le
monde deviendront inutilisables. Comment seront acheminés les biens et
principalement la nourriture? Habituez-vous à consommer local.
Et quand l'eau salée monte, elle
contamine les sols beaucoup plus loin que le rivage, ce qui rendra
l’agriculture impossible dans des endroits comme au Bangladesh et contaminera, comme on
le voit déjà en Floride et chez des populations insulaires les puits
dans lesquels l'eau potable est puisée.
Vidéo en Anglais Pour avoir les sous-titres en Français, il faut
1- Clic sur le bouton à gauche de l'engrenage
2- Clic sur l'engrenage puis sur sous-titres
3- Clic sur Traduire et une nouvelle fenêtre apparaît
4 Choisir Français (la traduction est imparfaite)
Si le ridicule ne tue pas, comment se fait-il que l'humanité ai déclenché une extinction massive?
Les scientifiques sonnent l'alarme (qui devrait être générale)
Nous
parlons toujours d'indicateurs climatiques, tel le taux de CO2, la
hausse des températures, le nombre croissant d'événements météo
extrêmes, etc. mais ce sont des indicateurs de changements climatiques. La désoxygénation des océans est un indicateur d'extinction massive.
Plus l'eau est chaude et moins elle contient d'oxygène et les océans se réchauffent très rapidement comme on l'a vu dans ce récent article ;
soit l'équivalent thermique de 12 bombes atomiques comme celle qui a
détruit Hiroshima à chaque seconde... révèlent les nouvelles données.
Earth nullschool (19 mai 2017) Anomalies de température des surfaces océaniques comparés à la moyenne quotidienne (1981-2011).
Les
océans occupent 70,8% de la surface de notre planète et ils sont
essentiels pour tout ce qui vit car, entre autres, environ 60% de
l'oxygène (les estimations varient de 50% à 75%) que la vie utilise est
produite par le phytoplancton
dans les océans. Depuis les années 1950, on estime que 40% du
phytoplancton a disparu, très probablement à cause de l'acidification
des océans (un autre signal d'extinction massive) qui sont 30% plus
acides comparés aussi à la même époque. Leur taux d'acidité augmente
d'environ 5% par décennie et c'est le CO2 qui en est le principal
responsable et le SO2 produit par la combustion du charbon dans une
faible mesure, mais souvenons-nous des pluies acides.
Le
taux d'oxygène dissout dans les océans décroît de façon plus
qu'inquiétante, et la diminution s'accélère. Le taux d'oxygène des
océans décroit plus rapidement que leur température monte. Tout l'oxygène dans les océans provient de la surface.
La couleur bleue montre un faible taux d'oxygène.
Il y a une autre cause à la désoxygénation
des océans, ce sont les rejets agricoles et principalement, les
nitrates utilisés dans les engrais. Cela favorise ainsi la croissance
d'algues, parfois toxiques, qui consomment une grande quantité d'oxygène
lors de leur décomposition qui se fait en masse.
Invasion d'algues causée par les rejets agricoles et le réchauffement.
Une eau de surface plus chaude capture moins
d'oxygène de l'atmosphère que de l'eau plus froide. De plus, l'eau de
surface plus chaude accroît la stratification et ainsi les eaux
profondes reçoivent moins d'oxygène ; il y a moins de circulation
verticale lorsqu'il y a une couverture d'eau trop chaude.
Rappelons que lors de l'extinction Permien-trias
il y a 250 millions d'années, 95% des espèces marines dans les océans
se sont éteintes, et plus de 70% des espèces terrestres, incluant
beaucoup de végétation. La désoxygénation représente presque
certainement le plus grand risque pour tout ce qui vit.
Le
dr. Peter Ward, spécialiste des extinctions massives, dit que les
extinctions massives dues au réchauffement du climat débutent dans les
océans et se propagent sur terre, et nous savons aussi que l'oxygène
devient très rare sur la planète dans ce type d'extinction massive. On
dit aussi que ce sont les créatures pesant moins de 3 kg qui ont le plus
de chance de survie dans des conditions d’extinctions massives.
Ce sujet, finalement reconnu urgent, a été discuté pour la première fois à la COP22 de Marrakech en novembre 2016 (Bilan de la COP22).
La
désoxygénation des océans est ce qui produit les mortelles zones mortes
dont j'ai déjà parlé dans des articles antérieurs. Quand ces zones se
forment ou se déplacent, toute la vie qui s'y retrouve piégée meurt,
suffoquée. On retrouve souvent des milliers de créatures marines mortes
sur les plages parfois à cause de ces zones mortes, parfois à cause
d'une éclosion d'algues toxiques.
Zones mortes ou qui subissent une diminution notable du taux d'oxygène.
Dans cette étude (en Anglais), on prévoit que les zones mortes seront "largement répandues" vers 2030-2040. Dans celle-ci (aussi en Anglais), on dit que la désoxygénation des océans à l'époque du Jurassique a duré 1 million d'années.
Ces
zones mortes se retrouvent souvent près des côtes car c'est là que
l'eau est généralement la plus chaude. On remarque une grande zone
désoxygénée autour de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve. Il y a
quelques mois, on a rapporté des milliers de poissons et crustacés morts
(article source)sur la côte Ouest de la Nouvelle-Écosse, on comprend maintenant pourquoi.
Sulfure d'hydrogène
Ces
zones mortes sont souvent envahies par des colonies de bactéries qui
produisent du sulfure d'hydrogène, un gaz mortel même à faible
concentration (seulement 200 ppm) et qui se répand aussi dans
l'atmosphère. Ce gaz ne se retrouve pas que dans les océans, on en
retrouve aussi dans les égouts et c'est aussi un risque important dans
les fermes porcines et plus précisément près des fosses à purin.
Les procédés qui mènent à une extinction massive causé par un réchauffement global
Personne
ne peut prévoir de date ou d'année, ce n'est pas comme avec un
météorite ou une comète. Seule certitude, à moins qu'on ne trouve un
remède miracle, la 6e extinction massive de l'histoire de la Terre est
en routeet nous sommes dans la galère.
Émissions de gaz à effet de serre, pincipalement du CO2 de source
volcanique en ce qui concerne les extinctions précédentes et qui se fait
sur des milliers, voir des dizaines de milliers d'années (nous avons
réussi à faire ça en moins de 300 ans et beaucoup plus intensément
depuis 1950-1975)
Et/ou émissions de méthane si l'Arctique s'est trop réchauffée
Ce CO2 provoque le réchauffement climatique et l'acidification des océans
Le réchauffement des océans cause une baisse du taux d'oxygène dans les océans
Les zones mortes océaniques se développent, se multiplient et prennent de l'ampleur
L'acidification des océans provoque la mort lente du phytoplancton, principal générateur d'oxygène de la planète
Les zones mortes émettent du sulfure d'hydrogène qui tue aussi bien sur terre que dans l'eau
La production d'oxygène cesse presque totalement
La liste des articles anglophones qui m'ont servi de sources d'information
L'amplification Arctique, c'est tout simplement le réchauffement plus rapide de l'Arctique comparé à la moyenne globale.
L'atmosphère
est une succession de couches la plus dense étant naturellement la plus
proche du sol ; c'est la troposphère. Une mince couche dans laquelle se
déroule l’essentiel de notre météo et tout le réchauffement. Elle est
donc très active et elle est a aussi des structures et des courants.
Il
ne se passe presque rien dans les couches supérieures qui risquerait
d'avoir un impact significatif sur la météo. La poussière des plus gros
volcans atteint la stratosphère et peut provoque un refroidissement
temporaire ; on y voit aussi de rares nuages noctulescents et bien sûr, il y a la couche d'ozone qui nous y protège des dangereux rayons UV et son trou qui est lentement en voie de se résorber.
Jennifer Francis de l'Université de Rutger
La 2e loi de la thermodynamique stipule en gros : que la chaleur se
transfère toujours vers le froid, et nous avons justement un surplus de
chaleur...
L’épaisseur de la troposphère varie de 8 km
aux pôles à 15 km au-dessus de l'équateur tout simplement parce que
l'air chaud occupe plus de volume que l'air plus froid.
Remarque
1 - L'air chaud de l'équateur descend une pente vers les pôles et c'est
un des motifs qui explique l'amplification polaire (le réchauffement
plus rapide des pôles et en particulier l'Arctique). C'est toujours à
l'équateur qu'il fait en moyenne, le plus chaud (voir cet article antérieur).
Remarque 2 - C'est la différence de températures entre l'équateur et les pôles (le gradient polaire)
qui régule la puissance des courants-jet polaires. Quand cet écart est
réduit, c'est-à-dire quand l'Arctique se réchauffe comparativement à
l'équateur, cela affaiblit le courant-jet et lui fait faire des méandres
Nord-Sud de plus en plus importants.
Ces
méandres Nord-Sud augmentent aussi le transport de la chaleur vers
l'Arctique déjà très mal en point, et encore davantage cet hiver.
Les températures en Arctique cet hiver ont encore été anormalementchaudes
(bien pire que les dernières années) ; parfois plus de 20°C et même
30°C au-dessus de la moyenne le tout accompagné par beaucoup de nuages,
de pluie et de vent, (article antérieur). Ça s'est poursuivi en janvier et février 2017.
C'est
l'automne que se produit le plus de réchauffement dans l'Arctique et
c'est à cette période, suite à l'été, que l'océan Arctique est le plus
chaud.
______________ Perte d'albédo
À mesure que l'Arctique et l'Antarctique se réchauffent, il y a
moins de surfaces blanches qui réfléchissent le rayonnement solaire vers
l'espace, ce qui accroît le réchauffement aux pôles.
Selon
la Dre. Francis, l'eau sans glace a un albédo de seulement 2% ; ce
serait donc 98% du rayonnement solaire qui participerait au
réchauffement des océans Arctique et Antarctique quand les banquises y
fondent.
Cette
vidéo montre comment et à quelle vitesse la glace de l'Arctique fond et
est évacuée dans l'Atlantique Nord, un peu comme si l'Arctique malade,
vomissait sa glace dans le détroit de Fram.
Pour avoir les sous-titres en Français, il faut
: 1- Clic sur le bouton à gauche de l'engrenage
2- Clic sur l'engrenage puis sur sous-titres
3- Clic sur Traduire et une nouvelle fenêtre apparaît
4 Choisir Français (La traduction est imparfaite)
NB. Il m'arrive de devoir mettre sur pause pour avoir le temps de lire/comprendre le texte qui n'est pas très exact.
Toujours disloqué et mal en point... il serait aux soins intensifs si c'était un humain.
Le
courant-jet aussi transporte de la chaleur vers l'Arctique, surtout à
cause des méandres Nord-Sud qu'il a développé depuis environ une
décennie et qui s'amplifient au point de le disloquer.
Une
hypothèse est que la température des masses d'eau chaudes et froides
dérèglent aussi la trajectoire du courant-jet ou semblent favoriser ce
qu'on nomme le "blocage" ; le courant-jet fait du sur place et les
systèmes météo restent coincés ou suivent le même trajet l'un après
l'autre. Ce serait une des causes des tempêtes et inondations hivernales
successives qui ont affligé l'Angleterre quelques années de suite. Les recherches
sont en cours pour comprendre les causes et conséquences des dérèglements du courant-jet car c'est
le moteur météo de loin le plus important de l'hémisphère Nord.
Les courants marins
L'océan
Arctique, en plus de se réchauffer lui-même parce que albédo diminue,
l'eau chaude venue d'ailleurs remonte dans l'Arctique et participe aussi
au réchauffement et à la fonte des plates-formes de glace qui
retiennent glaciers et inlandsis.
93,4% de la chaleur
s'engouffre dans les océans. Cela veut dire que si tout le surplus de
chaleur qui s'est engouffré dans les océans à cause du réchauffement
climatique se retrouvait "miraculeusement" dans l'atmosphère, le
réchauffement atmosphérique qu'on nomme "réchauffement global" serait de
plus de 35°C au lieu de 1,2°C... L'eau étant plus dense que l'air, cela
lui permet d'emmagasiner beaucoup plus de chaleur. La couleur sombre de
l'eau y est aussi pour une bonne part.
Carte des anomalies de température. On voit le Gulf Stream le long de la côte Est de l'Amérique remonter vers le Nord et s'étioler aussi vers l'Est.
Ci-dessous, le courant Kuroshio (semblable au Gulf Stream) passe au Japon et une partie se dirige vers le Nord (la chaleur se déplace toujours vers le froid) et pénètre dans l'océan Arctique via le détroit de Béring entre l'Alaska et la Sibérie.
Une cause inattendue à l'amplification Arctique
Les
aérosols, vous connaissez? Avez-vous déjà entendu parler
d'assombrissement global? C'est un sujet plutôt complexe qui mérite un
article à lui seul... (un autre projet).
Les impacts des aérosols sur le climat sont doubles ; certains comme le SO2
refroidissent le climat et d'autres, notamment ce qu'on appelle le
"carbone noir" (suie), contribuent au réchauffement même s'ils réduisent
aussi "l'ensoleillement". Il y a une multitude de types de particules
dans ce qu'on nomme les "aérosols". Ces particules demeurent moins d'un
mois dans l'atmosphère mais nous en produisons en continu.
Grâce
aux mesures visant à améliorer la qualité de l'air, nos émissions de particules de SO2 ont considérablement
diminué dans certaines parties de l'hémisphère Nord au cours des trois
dernières décennies. La tendance au refroidissement global causé par les aérosols a commencé à s'inverser vers 1990 (source en Anglais). Une partie de
ces particules qui diminuait partiellement le réchauffement de
l'Arctique ne sont plus là, conséquence : cela a contribué à accélérer
le réchauffement de l'Arctique, et ailleurs dans l'hémisphère Nord
évidemment.
L'étude (en Anglais)
conclut que suite aux réductions des émissions de particules fines en
Europe et en Amérique, que l'Arctique a subi un réchauffement équivalant
à 0,3 W/m2 (3 dixièmes de watt par mètre carré) à cause de cette baisse
de pollution au SO2.
Il
faut savoir que si on cessait notre pollution atmosphérique demain matin, notre climat se réchaufferait en moins d'un mois, mais difficile de
dire de combien, on dit que les aérosols ont réduit du tiers le
réchauffement global, soit environ 0,4°C à 0,5°C, mais ce débat n'est
pas clos, d'autres parlent de 1°C mais si on vous mentionne plus que
cela, c'est simplement pour vous faire peur ; on vous manipule par la
peur, c'est un truc vieux comme le monde.
______________
L'Arctique n'a pas été aussi chaud depuis 2,5 millions d'années révèle cette étude en Anglais. C'est en étudiant le dernier vestige de la calotte glaciaire de Barnes situé dans la Terre de Baffin dans l'Arctique Canadien que les scientifiques en sont venus à cette conclusion
Calotte glaciaire de Barnes dans l'Arctique Canadien.
Smog
Le terme "smog" est une contraction des mots "smoke" (fumée) et "fog" (brouillard).
Voici
Londres dans son smog en 1952... les gens mouraient par centaines sans
qu'on ne comprenne pourquoi. Ils ont enfin compris et décidé de limiter
la consommation de charbon, ce qui a éclairci leur atmosphère et sauvé
des santés et des vies...
L'histoire
se répète... Voici Londres dans le smog en 2017... Presque toutes les
grandes villes sont désormais prisonnières de leur smog plusieurs
journées par année.
Malgré tous les instruments de vols disponibles, une centaine de vols ont dû être annulés. Article source.
Dans
les techniques de Géo-ingénierie, on parle de répandre du SO2 dans la
stratosphère. Apparemment, ces gens ont déjà oublié que le SO2 causait
les pluies acides qui détruisent l'environnement.
Ça vaut la
peine de souligner que le seul responsable est notre modèle
économique à la croissance perpétuelle obligatoire sur un monde qui
n'est pas infini ; et ses consommateurs aveuglés par le marketing qui
suscite l'envie, pas le raisonnement.
On se fait et on se laisse manipuler ; il faut se fier aux faits et non pas aux opinions.
Une nouvelle étude publiée dans Nature Communications alerte surle
risque de voir un refroidissement important dans l’Atlantique Nord.
Pour la première fois, des chercheurs se sont focalisés sur les
conséquences d’une réduction brutale de la convection océanique dans une
région clé, la Mer du Labrador. Leur
conclusion : même sans un effondrement de la circulation thermohaline
dans son ensemble, l’Atlantique Nord pourrait connaître un sérieux coup
de froid.
Une équipe d’océanographes du laboratoire
Environnements et paléoenvironnements océaniques et continentaux
(CNRS/Université de Bordeaux) et de l’Université de Southampton vient
d’évaluer pour la première fois le risque d’un refroidissement rapide
dans l’Atlantique du Nord en relation avec un effondrement de la
convection océanique dans la Mer du Labrador. Leurs résultats sont
publiésdans Nature Communications.
La Mer du Labrador, au sud-ouest du
Groenland, est une des régions de convection de l’Atlantique Nord où la
formation d’eau profonde alimente un système de courants à grande
échelle, la circulation océanique méridienne de retournement Atlantique,
autrement connue comme AMOC ou circulation thermohaline. Avec l’AMOC,
les courants océaniques en surface apportent les eaux subtropicales
chaudes vers l’Atlantique Nord où, leur refroidissement les fait plonger
en profondeur dans les régions de convection.
Ils retournent ainsi
vers sud. Ce système est donc responsable d’un transport de chaleur
nette vers l’Atlantique du Nord.
Représentation
schématique de la circulation dans la mer du Labrador, au cœur du gyre
subpolaire schématisé par le contour rouge. Crédit : Giovanni Sgubin –
EPOC.
A plusieurs reprises, depuis la fin de la
dernière glaciation, il y a 20 000 ans, l’AMOC s’est déjà effondrée de
façon brutale – en l’espace d’une décade ! – ramenant le climat à des
conditions glaciaires en Europe. Dans les conditions climatiques
actuelles, on estime qu’une interruption brutale de l’AMOC produirait
une baisse de 5°C de la température dans l’Atlantique du Nord.
Le rapport du GIEC, le Groupe d’experts
intergouvernemental sur l’évolution du climat, estime qu’il y a de
fortes chances pour que l’AMOC ralentisse au cours du XXIe siècle, mais
cela serait très progressif. Un arrêt complet, qui entraînerait une
chute rapide de la température de l’Atlantique du Nord, n’aurait que de
très faibles chances de se produire au cours du siècle.
Les auteurs de l’article publiésdans Nature Communications
ont réexaminé une quarantaine de modèles climatiques de dernière
génération (CMIP5) en se concentrant sur la possibilité d’une
interruption de la convection dans la Mer du Labrador. « Un arrêt de la
convection océanique dans la Mer du Labrador n’aurait pas les mêmes
effets catastrophiques qu’une interruption de la circulation
thermohaline, mais cela peut avoir un impact important sur les
évolutions des températures en Europe de l’ouest et dans l’est de
l’Amérique », précise d’abord Giovanni Sgubin, l’auteur principal de
l’étude.
« La convection dans la mer du Labrador
alimente l’AMOC, mais elle contribue seulement de façon partielle au
flux total de l’AMOC », continue Giovanni Sgubin. « Donc, si une
interruption de la convection dans le Labrador se déclenche, l’AMOC ne
va pas forcement s’interrompre ». Cela a incité les chercheurs à évaluer
la possibilité d’un refroidissement dans l’Atlantique du Nord en raison
de changements locaux dans la Mer du Labrador plutôt que en raison de
changements à grande échelle de l’AMOC.
Circulation
océanique thermohaline montrant la remontée d’eau chaude (en rouge)
vers les hautes latitudes et le plongeon des eaux froides et salées (en
bleu) qui reviennent vers le sud pour former une boucle (source :
Wikipedia)
Normalement, avec la convection, une
masse d’eau froide et dense s’enfonce dans l’océan grâce à un mélange
entre eaux superficielles et eaux des profondeurs, qui provoque un flux
de chaleur nette vers l’atmosphère. Il y a deux ingrédients nécessaires
pour déclencher la convection dans le Labrador : des températures de
l’atmosphère très froides (en hiver), et une stratification faible. La
stratification mesure les variations verticales de la densité de l’eau.
Si une couche plus profonde est plus dense que la couche juste
au-dessus, il y a une condition de stratification stable qui entrave le
mouvement entre les deux couches et l’échange de chaleur vertical. Le
changement climatique pourrait conduire à des conditions de
stratification trop élevées dans la mer du Labrador pour pouvoir activer
le mélange entre eaux superficielles et eaux des profondeurs en hiver
et donc le phénomène de convection.
Parmi le 40 modèles climatiques étudiés,
17,5% projettent un arrêt complet de la convection dans cette région,
avec comme résultat un refroidissement abrupt (2 ou 3 degrés en moins
de dix ans) de la mer du Labrador et de fortes baisses des températures
dans les régions côtières de l’Atlantique Nord. Ce refroidissement lié à
l’interruption de la convection est donc principalement le résultat
d’une diminution drastique des échanges de chaleur entre les couches
profondes de l’océan et l’atmosphère dans la région du Labrador.
Ce résultat pourrait apparaître de prime
abord comme plutôt rassurant, vu que la plupart des modèles ne
reproduisent pas un tel événement abrupt. Mais les chercheurs ont noté
que tous les modèles ne sont pas capables de reproduire de façon
réaliste la stratification dans la mer du Labrador, une variable clé
pour la reproduction correcte des mécanismes de convection. Pour cette
raison, ils se sont penchés sur les 11 modèles les plus capables de
simuler la stratification observée. Parmi ces modèles, 45,5% montrent
un effondrement des processus de mélange vertical profond dans la Mer du
Labrador au cours du XXI siècle. Des processus qui se produisent
normalement en hiver. En tenant compte de la fiabilité des modèles, le
risque d’un refroidissement brusque en mer du Labrador apparaît donc
bien plus élevé que ce qui prévu dans l’ensemble CMIP5.
Toutes les simulations reproduisant une
interruption de la convection dans le Labrador, montrent qu’une
diminution de salinité est le processus dominant dans le déclenchement
de cet événement. Cela cause une augmentation de la stratification et
l’interruption de la convection. En raison du réchauffement climatique,
certains scientifiques craignent que la fonte des glaces du Groenland
rejette suffisamment d’eau douce dans l’Atlantique Nord pour
bouleverser la circulation océanique. Mais ce mécanisme n’a pas été pris
en compte dans l’étude parue dans Nature Communications.
Dans
les modèles étudiés par Giovanni Sgubin et ses coauteurs, la diminution
de la salinité dans la mer du Labrador est liée à deux phénomènes
favorisés par le réchauffement climatique global : l’accélération du
cycle hydrologique avec une augmentation des précipitations dans la Mer
du Labrador et une changement de circulation océanique, dont une
ralentissement du gyre subpolaire, c’est-à-dire de la circulation
cyclonique horizontale caractérisant la Mer du Labrador.
Exemple d’un refroidissement rapide dans le gyre prédit par l’une des projections climatiques. A gauche : évolution temporelle de la température de surface de la mer. A
droite : écarte entre la température de l’air à la surface de la mer,
entre le début et la fin du XXIe siècle. Crédit : Giovanni Sgubin –
EPOC.
Les modèles climatiques, en fait, ne
simulent pas l’afflux d’eau douce issue des calottes et des glaciers.
L’apport d’eau douce dans l’océan dû à la fonte des glaces du Groenland
n’a donc pas pu être considéré. Mais les auteurs de l’étude ne
sous-estiment pas son influence. « Vu que la diminution de salinité
semble être une composante clé pour produire une interruption de la
convection dans les modèles, l’apport d’eau douce du Groenland peut être
une élément de plus augmentant la probabilité que cet événement abrupt
se produise », précise Giovanni Sgubin.
L’un des défis de la prochaine
génération de modèles climatiques est de tenir compte de ce processus.
La fonte du Groenland risque donc de renforcer la conclusion de l’étude :
la possible interruption de la convection dans la Mer du Labrador.
Résultat, le refroidissement dans l’Atlantique Nord serait plus probable
que ne le suggèrent les modèles climatiques.
Les observations récentes du climat
montrent que quelque chose d’étrange se passe déjà dans l’ l’Atlantique
Nord. La région subpolaire au sud de la Groenland, y compris la Mer du
Labrador, est quasiment la seule du monde à ne pas s’être réchauffée
depuis le début du XX siècle. On parle du soi-disant « cold blob »,
caractérisant une région circonscrite de l’Atlantique Nord en
contre-courant avec la tendance à l’augmentation des températures
observée au niveau global.
Anomalies
de températures en hiver 2013 et 2016 (par rapport à la période
1900-1950) : on voit une zone froide au sud du Groenland. Source : NASA
GISS.
Ce contraste serait l’une des manifestations de l’affaiblissement de l’AMOC, selon une étude parue fin mars 2015 (Nature Climate Change), signé
par des chercheurs emmenés par Stefan Rahmstorf, du Potsdam Institute
for Climate Research.
Les scientifiques estimaient alors que le
réchauffement climatique global dû aux émissions humaines de gaz à effet
de serre avait déjà commencé à ralentir sérieusement la circulation
thermohaline, de façon plus prononcée que dans les modèles climatiques.
Cela serait la cause principale de l’apparition, dans les observations
climatiques, d’un « cold blob » dans l’Atlantique du Nord. Or, compte
tenu des résultats publiés dans Nature Communications par Sgubin et al.,
ce phénomène pourrait avoir une interprétation alternative : l’effet
d’un changement de la convection dans la Mer du Labrador pourrait être
aussi responsable d’un refroidissement local dans l’Atlantique du Nord.