Comment expliquer cette réalité au plus grand nombre?

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vendredi 27 juillet 2018

Été 2018 : Canicule sur presque tout l'hémispère Nord | des explications


À la mémoire de Michel-Pierre Colin, ami et collaborateur exceptionnel du Climatoblogue.
Merci pour tes efforts et ton soutien malgré la maladie qui te rongeait
Que ta mémoire nous serve d'exemple en ces temps où nous en aurons tous tellement besoin.
Ton ami Jack
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La vague de chaleur qui a, et fait encore suffoquer la majorité de l'hémisphère Nord est sans précédent et porte la signature de nos émissions de gaz à effet de serre ; peut-être pas en totalité, mais dans son étendue, son intensité et sa durée.

Attendez-vous à ce que ce genre d’événement se répète et s'amplifie, c'est ce qui est prévu.

Source : science alert .com

Comparons les températures de juin 1976 avec celles de juin 2018.


Juin 1976
En degrés C

Juin 2018
Source USGS

Dans environ une quinzaine d'années nous aurons plus ou moins le même écart (0,5°C) entre juin 2018 et disons juin 2033. Le réchauffement climatique s'accélère très rapidement. Ça aura pris un peu moins de 150 ans pour faire grimper la température moyenne globale de 1°C (2016), mais ça en prendra moins de 30 ans pour dépasser les 2°C...

Depuis mai 2012, alors que nous étions à 0,85°C de réchauffement, je suis de près et intensément, les progrès de la science et l'actualité climatique : les nouvelles études scientifiques et prévisions, les événements météo extrêmes, les mouvements du courant-jet, etc. Au début, ce qui allait se passer vers la fin du siècle me préoccupait grandement, mais cet été est une démarcation ; nous franchissons un seuil climatique. L'effet de 400 ppm de CO2 (+les autres GES) se fait sentir. En équivalent CO2, nous sommes à plus de 492 ppm.

Il y a quelques mois, j'ai aussi appris que nous savons désormais que 1,5°C de réchauffement global moyen est aussi dangereux que ce qu'on croyait que 2°C de réchauffement global moyen nous apporterait. J'en parlerai dans un prochain article.

Pas d'El Niño ni de La Niña en cours, ce système est actuellement au neutre. Mais les probabilités d'un El Niño prochain sont doubles de ce qu'elles sont «naturellement». Nos émissions de gaz à effet de serre étant certainement la cause de la probabilité accrue, rien d'autre ne peut l'expliquer, comme pour cette vague de chaleur qui enveloppe l’hémisphère nord.
Simple principe physique élémentaire : les gaz à effet de serre augmentent la température du système climatique.
Cette chaleur accrue est de l'énergie supplémentaire.
Plus d'énergie = plus d'activité, c'est ce qui rend la météo plus chaotique, violente et imprévisible tout en déréglant les composantes du système climatique.
Mais le savoir progresse et des observations combinées à des analyses pointues permettent de voir émerger et de comprendre les mécanismes en cause.
1e observation, le courant-jet est plus lent et fait des méandres plus prononcés
2e au lieu de circuler, les ondulations de courant-jet se bloquent plus fréquemment pour des périodes anormalement longues
3e le courant-jet se disloque
4e ces phénomènes sont plus fréquents en été, car le courant-jet est toujours plus faible l'été
5e l'amplification arctique (article explicatif) est plus prononcé en hiver qu'en été.
Donc, l’Arctique est comparativement plus chaud (que sa moyenne) l'hiver, car l'air chaud du Sud s'y transporte plus facilement en hiver, ce qui pousse le froid vers le Sud et explique nos hivers récents avec du froid qui descend parfois très au sud. L'été : l'air chaud (toutes proportions gardées), tend moins à se déplacer vers l'Arctique.
Merci aux journaliste du Washington post qui n'hésitent pas à parler avec lucidité et professionnalisme du réchauffement climatique, malgré l’administration (ou est-ce un régime?) #Trump.
Difficile de prévoir ce que fera le courant-jet de l'hémisphère nord dans le futur, mais chose certaine, il ne reprendra pas son cour avant des dizaines de millénaires, c'est un minimum et c'est idem pour toute la biosphère, une mince couche de 25 kilomètres autour du globe et qui contient toute la Vie présente et future...

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Il faut rappeler la dangerosité des vagues de chaleur qui provoquent des décès, un ralentissement économique et de terribles incendies de forêts. L'impact sur la biodiversité terrestre et océanique est colossal.

«Bien que le reste de la main-d'œuvre se trouve dans des bureaux et des magasins climatisés, ils ne sont pas à l'abri des répercussions économiques du changement climatique. D'ici 2028, le changement climatique coûtera 360 milliards de dollars par an, soit environ la moitié de la croissance attendue de l'économie, selon le Fonds écologique universel. Une grande partie de ceci est due aux coûts de santé.»
Extrait de cet article en Anglais.
Traduction Google du même article.


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Si vous comprenez l'Anglais, je vous recommande cette entrevue de Michael Mann et Jennifer Francis, deux scientifiques du climat de renommée internationale.


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jeudi 4 janvier 2018

Le Vortex Polaire vu de près : ou pourquoi fait-il si froid sur une grande partie de l'Amérique


S'il fait anormalement froid sur une grande partie du continent Américain, c'est qu'il fait anormalement chaud en Arctique. 
C'est quoi le Vortex Polaire?
"Le vortex polaire stratosphérique est une région d'air à grande échelle qui est contenu par un puissant courant-jet d'Ouest en Est et qui ceinture la région polaire. Le vortex polaire se forme lors de la nuit Arctique qui dure six mois aux pôles. Le vortex polaire (masse d'air cyclonique) s'étend de la tropopause, la ligne de démarcation entre la stratosphère et la troposphère (couche de l'atmosphère terrestre située au plus proche de la surface), traverse la stratosphère et s'étend jusque dans la mésosphère (au-dessus de 50 km). De faibles concentrations d'ozone et de basses températures sont associées à l'air à l'intérieur du vortex."
Source : NASA
Normalement, le Vortex polaire était d'une seule pièce et maintenu en place sur l’Arctique par le courant-jet. Mais le réchauffement climatique a affaibli le courant-jet et lui fait faire de fortes ondulations Nord-Sud (ondes de Rossby) qui parfois demeurent bloquées en place, ce qui permet à des systèmes météo de demeurer stationnaires.

C'est ce qui se produit cet hiver et c'est aussi ce qui permet à d'autres systèmes météo de prolonger des sécheresses comme en Californie et au Portugal, ou encore, à d'autres systèmes météo de déverser des quantités jamais vues de pluie.

Vortex polaire vu à environ 31 km d'altitude (10hPa) au-dessus de l'Arctique).
Notez la distorsion et la boucle en formation dans la zone supérieure gauche.
Source : Earth Nullschool à 10 hPa
Cette carte en date du 2 janvier 2018 représente les anomalies de température à 2 mètres d'altitude basée sur la moyenne de 1979 à 2000, et non pas la moyenne de base des GIEC et COP de 1880 à 1910. Par rapport à cette moyenne de 1880-1910, nous sommes actuellement à un peu de 1°C de réchauffement global moyen que les scientifiques, pas les économistes, jugeaient dangereux même dans les années 1980. C'est au moins 2°C en Arctique selon des estimations très conservatrices et c'est suffisant pour faire fondre la presque totalité de l'inlandsis Groenland.

"Les courants-jet polaires sont les principaux moteurs météo."

Source : Wikipedia
 Ça fait quelques semaines que ces zones de températures (systèmes météo) n'ont presque pas bougé. Cela veut dire que les ondes de Rossby du courant-jet sont bloquées en place. On pourrait y superposer la carte du courant-jet pour expliquer le tout en un clin-d'oeil. C'est tout de suite évident au-dessus de la Californie et de la Colombie-Britannique par exemple

Ce qui se passe en Arctique ne reste pas en Arctique
(Il a même neigé en Floride)
Source : Climate Reanalyser
Les ondes de Rossby de plus en plus prononcées dans le courant-jet se répercutent jusque dans la stratosphère et c'est ce qui cause probablement les distorsions et le scindage, ou parfois en deux ou plusieurs parties, du Vortex polaire Arctique, dont une partie descend encore cette année jusque sur le sud du continent Américain.

Voici le courant-jet au même moment vu depuis environ 10 km au-dessus du sol. Voyez à quel point il est déstructuré à cause du réchauffement climatique.
Les deux X jaunes sur l'image indiquent une division du courant-jet, signe d'un blocage à ces positions. Source : Earth Nullschool à 250 hPa
+ de réchauffement global = + de plus intenses turbulences locales
Le vortex polaire arctique et "son" courant-jet, on peut en effet dire que le courant-jet est une partie intégrante du vortex polaire, ou vice-versa.
À gauche, un vortex polaire et un courant-jet plutôt "normal". À droite, un courant-jet 'malade" et un vortex polaire scindé en plusieurs parties observé le 5 janvier 2014.
Source : NOAA
Ci-dessous, ce schéma représente les ondes de Rossby du courant-jet (malade) et les zones de températures associées : brun=chaud, bleu=froid. Les creux de vagues descendent vers le Sud et les crêtes remontent vers le Nord.

Comme le dit la Dre, Jennifer Francis :
"La vitesse Ouest-Est du courant-jet a chuté en 2012 lorsque la banquise a atteint un minimum record. Ce n'est probablement pas une coïncidence..."

C'est aussi parce que l'Arctique se réchauffe plus rapidement que tout le reste du globe que le courant-jet développe des ondes de Rossby (Nord-Sud) de plus en plus forte et aussi qu'elles se bloquent, pour parfois pour de longues périodes. Répétons que c'est la différence de température entre l'équateur et les pôles qui alimente les courant-jets polaires (il y en a un au pôle Sud). Cet écart diminuant affaiblit le courant-jet.

Le froid actuel sur l'Amérique est une répétition des quatre ou cinq dernières années, mais comme on la vu tout aussi récemment, l'Arctique a été frappée de vagues de chaleur dépassant la moyenne de plus de 20°C.

Merci pour vos riches enseignements Dre. Jennifer Francis


Pendant ce temps en Europe...

Voyez la bande de température très anormalement chaude en Russie...
Source : Climate Reanalyser


Voyez la bande du courant-jet au-dessus de la Russie. C'est elle qui y apporte la température anormalement chaude vue ci-dessus.

La situation très confuse du courant-jet au-dessus de l'Europe. Quand le courant-jet, ou de ses parties, remonte du Sud vers le Nord, c'est de la chaleur des tropiques qu'il y transporte.

Le courant-jet dédoublé est un signe que ce dernier est ploqué en place pour une "relativement longue période". La situation en Europe est donc l'inverse de celle aux USA ; il y fait anormalement chaud, surtout en Sibérie.
Je n'ai pas souvent vu le courant-jet si déstructuré...
 

2017 l'année la plus chaude sans El Nino

2017 s'est classée à quelques dixièmes de degrés de moins que 2016, année d'un super El Nino (plus gros et plus chaud) et un peu au-dessus de 2015. Le 1er super El Nino a eu lieu en 1983 et le second super El Nino s'est produit en 1998.
1,5°C semble absolument inévitable, même si c'est permis de rêver...

Merci de partager, c’est écrit pour informer.

Articles connexes :
Comment expliquer l'amplification Arctique? Ça peut vous surprendre
  
Pouvez vous imaginer le Groenland sans glace?
 
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Comme un marcheur sur une corde raide, le climat vacille, perpétuellement à la recherche d'un équilibre, mais plus il se réchauffe, plus il vacille...
Si ça peut vous intéresser, je vous recommande de vous familiariser quelque peu avec ces sites pour que vous puissiez mieux voir et comprendre la globalité des systèmes météo.

Earth Nullschool Disponible en Français. Il faut cliquer sur le mot "EARTH' pour accéder au menu qui contient plusieurs options 

Climate Reanalyser Seulement en Anglais. Offre des trucs comme l'écart de température terrestre à 2 mètres au-dessus du sol que Earth Nullscholl n'a pas et le menu par pointage change trop facilement, mais bon, faut faire avec...

Windy.com  Un troisième site dans le même style que je recommande

À nous de changer le monde : Ça commence par moi 

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jeudi 23 mars 2017

Comment expliquer l'amplification Arctique? Ça peut vous surprendre.

L'amplification Arctique, c'est tout simplement le réchauffement plus rapide de l'Arctique comparé à la moyenne globale.
L'atmosphère est une succession de couches la plus dense étant naturellement la plus proche du sol ; c'est la troposphère. Une mince couche dans laquelle se déroule l’essentiel de notre météo et tout le réchauffement. Elle est donc très active et elle est a aussi des structures et des courants.

Il ne se passe presque rien dans les couches supérieures qui risquerait d'avoir un impact significatif sur la météo. La poussière des plus gros volcans atteint la stratosphère et peut provoque un refroidissement temporaire ; on y voit aussi de rares nuages noctulescents et bien sûr, il y a la couche d'ozone qui nous y protège des dangereux rayons UV et son trou qui est lentement en voie de se résorber.


Jennifer Francis de l'Université de Rutger
La 2e loi de la thermodynamique stipule en gros : que la chaleur se transfère toujours vers le froid, et nous avons justement un surplus de chaleur...

L’épaisseur de la troposphère varie de 8 km aux pôles à 15 km au-dessus de l'équateur tout simplement parce que l'air chaud occupe plus de volume que l'air plus froid.



Les informations et graphiques qui suivent proviennent de cette conférence (en Anglais) par Jennifer Francis.

Remarque 1 - L'air chaud de l'équateur descend une pente vers les pôles et c'est un des motifs qui explique l'amplification polaire (le réchauffement plus rapide des pôles et en particulier l'Arctique). C'est toujours à l'équateur qu'il fait en moyenne, le plus chaud (voir cet article antérieur).

Remarque 2 - C'est la différence de températures entre l'équateur et les pôles (le gradient polaire) qui régule la puissance des courants-jet polaires. Quand cet écart est réduit, c'est-à-dire quand l'Arctique se réchauffe comparativement à l'équateur, cela affaiblit le courant-jet et lui fait faire des méandres Nord-Sud de plus en plus importants.


Ces méandres Nord-Sud augmentent aussi  le transport de la chaleur vers l'Arctique déjà très mal en point, et encore davantage cet hiver.

Les températures en Arctique cet hiver ont encore été anormalement chaudes (bien pire que les dernières années) ; parfois plus de 20°C et même 30°C au-dessus de la moyenne le tout accompagné par beaucoup de nuages, de pluie et de vent, (article antérieur). Ça s'est poursuivi en janvier et février 2017.

C'est l'automne que se produit le plus de réchauffement dans l'Arctique et c'est à cette période, suite à l'été, que l'océan Arctique est le plus chaud.

 

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     Perte d'albédo


À mesure que l'Arctique et l'Antarctique se réchauffent, il y a moins de surfaces blanches qui réfléchissent le rayonnement solaire vers l'espace, ce qui accroît le réchauffement aux pôles.
Selon la Dre. Francis, l'eau sans glace a un albédo de seulement 2% ; ce serait donc 98% du rayonnement solaire qui participerait au réchauffement des océans Arctique et Antarctique quand les banquises y fondent.

Cette vidéo montre comment et à quelle vitesse la glace de l'Arctique fond et est évacuée dans l'Atlantique Nord, un peu comme si l'Arctique malade, vomissait sa glace dans le détroit de Fram.

Pour avoir les sous-titres en Français, il faut :
1- Clic sur le bouton à gauche de l'engrenage
2- Clic sur l'engrenage puis sur sous-titres
3- Clic sur Traduire et une nouvelle fenêtre apparaît
4 Choisir Français (La traduction est imparfaite)
NB. Il m'arrive de devoir mettre sur pause pour avoir le temps de lire/comprendre le texte qui n'est pas très exact.

     Voyons l'état du courant-jet aujourd'hui...

Source : Earth Nullschool
Toujours disloqué et mal en point... il serait aux soins intensifs si c'était un humain.

Le courant-jet aussi transporte de la chaleur vers l'Arctique, surtout à cause des méandres Nord-Sud qu'il a développé depuis environ une décennie et qui s'amplifient au point de le disloquer.

Une hypothèse est que la température des masses d'eau chaudes et froides dérèglent aussi la trajectoire du courant-jet ou semblent favoriser ce qu'on nomme le "blocage" ; le courant-jet fait du sur place et les systèmes météo restent coincés ou suivent le même trajet l'un après l'autre. Ce serait une des causes des tempêtes et inondations hivernales successives qui ont affligé l'Angleterre quelques années de suite. Les recherches sont en cours pour comprendre les causes et conséquences des dérèglements du courant-jet car c'est le moteur météo de loin le plus important de l'hémisphère Nord.

     Les courants marins

L'océan Arctique, en plus de se réchauffer lui-même parce que albédo diminue, l'eau chaude venue d'ailleurs remonte dans l'Arctique et participe aussi au réchauffement et à la fonte des plates-formes de glace qui retiennent glaciers et inlandsis.

93,4% de la chaleur s'engouffre dans les océans. Cela veut dire que si tout le surplus de chaleur qui s'est engouffré dans les océans à cause du réchauffement climatique se retrouvait "miraculeusement" dans l'atmosphère, le réchauffement atmosphérique qu'on nomme "réchauffement global" serait de plus de 35°C au lieu de 1,2°C... L'eau étant plus dense que l'air, cela lui permet d'emmagasiner beaucoup plus de chaleur. La couleur sombre de l'eau y est aussi pour une bonne part.

Carte des anomalies de température. On voit le Gulf Stream le long de la côte Est de l'Amérique remonter vers le Nord et s'étioler aussi vers l'Est.

Ci-dessous, le courant Kuroshio (semblable au Gulf Stream) passe au Japon et une partie se dirige vers le Nord (la chaleur se déplace toujours vers le froid) et pénètre dans l'océan Arctique via le détroit de Béring entre l'Alaska et la Sibérie.


     Une cause inattendue à l'amplification Arctique

Les aérosols, vous connaissez? Avez-vous déjà entendu parler d'assombrissement global? C'est un sujet plutôt complexe qui mérite un article à lui seul... (un autre projet).

Les impacts des aérosols sur le climat sont doubles ; certains comme le SO2 refroidissent le climat et d'autres, notamment ce qu'on appelle le "carbone noir" (suie), contribuent au réchauffement même s'ils réduisent aussi "l'ensoleillement". Il y a une multitude de types de particules dans ce qu'on nomme les "aérosols". Ces particules demeurent  moins d'un mois dans l'atmosphère mais nous en produisons en continu.

Grâce aux mesures visant à améliorer la qualité de l'air, nos émissions de particules de SO2 ont considérablement diminué dans certaines parties de l'hémisphère Nord au cours des trois dernières décennies. La tendance au refroidissement global causé par les aérosols a commencé à s'inverser vers 1990 (source en Anglais).

Une partie de ces particules qui diminuait partiellement le réchauffement de l'Arctique ne sont plus là, conséquence : cela a contribué à accélérer le réchauffement de l'Arctique, et ailleurs dans l'hémisphère Nord évidemment.

L'étude (en Anglais) conclut que suite aux réductions des émissions de particules fines en Europe et en Amérique, que l'Arctique a subi un réchauffement équivalant à 0,3 W/m2 (3 dixièmes de watt par mètre carré) à cause de cette baisse de pollution au SO2.

Il faut savoir que si on cessait notre pollution atmosphérique demain matin, notre climat se réchaufferait en moins d'un mois, mais difficile de dire de combien, on dit que les aérosols ont réduit du tiers le réchauffement global, soit environ 0,4°C à 0,5°C, mais ce débat n'est pas clos, d'autres parlent de 1°C mais si on vous mentionne plus que cela, c'est simplement pour vous faire peur ; on vous manipule par la peur, c'est un truc vieux comme le monde. 

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L'Arctique n'a pas été aussi chaud depuis 2,5 millions d'années révèle cette étude en Anglais. C'est en étudiant le dernier vestige de la calotte glaciaire de Barnes situé dans la Terre de Baffin dans l'Arctique Canadien que les scientifiques en sont venus à cette conclusion
Calotte glaciaire de Barnes dans l'Arctique Canadien.

      Smog

Le terme "smog" est une contraction des mots "smoke" (fumée) et "fog" (brouillard).

Voici Londres dans son smog en 1952... les gens mouraient par centaines sans qu'on ne comprenne pourquoi. Ils ont enfin compris et décidé de limiter la consommation de charbon, ce qui a éclairci leur atmosphère et sauvé des santés et des vies...

L'histoire se répète... Voici Londres dans le smog en 2017... Presque toutes les grandes villes sont désormais prisonnières de leur smog plusieurs journées par année.

Malgré tous les instruments de vols disponibles, une centaine de vols ont dû être annulés. Article source.
Dans les techniques de Géo-ingénierie, on parle de répandre du SO2 dans la stratosphère. Apparemment, ces gens ont déjà oublié que le SO2 causait les pluies acides qui détruisent l'environnement.

Ça vaut la peine de souligner que le seul responsable est notre modèle économique à la croissance perpétuelle obligatoire sur un monde qui n'est pas infini ; et ses consommateurs aveuglés par le marketing qui suscite l'envie, pas le raisonnement.
On se fait et on se laisse manipuler ; il faut se fier aux faits et non pas aux opinions.

mardi 24 janvier 2017

Science en Direct : Un Nouveau Feedback Amplificateur Découvert en Arctique

La Dre. Jennifer Francis, spécialiste de
l'Arctique et du courant Jet.
La Dre. Jennifer Francis, spécialiste du courant-Jet, semble avoir découvert un "feedback" dans l'Arctique qui expliquerait en partie pourquoi l'Arctique se réchauffera encore plus rapidement que le reste de la planète.


Le vrai terme est "self-reinforcing feedback loop" ;  boucle de rétroaction renforcée ou positive. L'exemple le plus simple d'un "feedback climatique" est la glace sur l'Arctique : moins il y en a et plus de rayonnement solaire est absorbé par l'eau au lieu d'être réfléchi vers l'espace ; plus le rayonnement solaire est absorbé par l'eau, plus l'eau devient chaude ; plus elle devient chaude, moins il y a de glace pour réfléchir le rayonnement solaire vers l'espace et plus ce dernier est absorbé par l'eau, plus elle se réchauffe et moins il y a de glace et... ainsi de suite.

Si je dis "science en direct", c'est qu'il s'agit d'une nouvelle hypothèse de travail basé sur des observations récentes qui devrait expliquer une partie du réchauffement accéléré de l'Arctique dans le futur.

On remarque que l'atmosphère de l'Arctique contient maintenant de plus en plus de vapeur d'eau ; un puissant gaz à effet de serre, et même si la vapeur d'eau ne survit pas plus de deux semaines dans l’atmosphère, il y en a toujours de la nouvelle parce que la planète est plus chaude ; parce que les océans sont de plus en plus chauds, ils s'évaporent de plus en plus et ça explique du même coup pourquoi les pluies torrentielles augmentent en fréquence et en intensité.

On voit sur l'image ci-dessous la vapeur d'eau qu'on retrouve en Arctique ; c'est tout simplement incroyable. Tout ce qui est de couleur cyan est de l'humidité. Difficile d'en imaginer plus car la majorité de la superficie de l'Arctique montre un taux d'humidité relative supérieur à 90%.
Allez voir : https://earth.nullschool.net/fr/

     Puisque c'est en direct, commençons au début

C'est Jennifer Francis qui parle :
Dès le début, 2016 a été une année bizarre. Nous voyons un nouveau "feedback" se développer parce que l'Arctique si chaud a un effet sur le courant Jet et vice-versa. L'arctique surchauffée au début de l'automne force le courant-Jet a développer des ondulations (anormales) Nord-Sud ; ça fait longtemps que nous étudions cela.
Le courant-Jet d'avant (disons 2005) est semblable à la ligne rouge, les ondulations Nord-Sud, phénomène plutôt récent, sont nommées "ondes de Rossby".
Voici à quoi ressemble le courant-Jet le 23 janvier 2017 à 16:30 heure de New York. Rien à voir avec le courant-Jet en rouge sur l'image plus haut. Il est tordu, fractionné, dédoublé... Il ressemble à un zombie de lui-même.
Source (à visiter/explorer) : Earth.nullschool.net
La Dre. Francis poursuit :
Ces ondulations plus fortes du courant-Jet transportent plus de chaleur et d'humidité dans l'Arctique. C'est évident la chaleur fait fondre plus de glace, mais cette humidité est une pièce importante de l'histoire.

Nous voyons en 2016 des taux jamais vu d'humidité en Arctique. Cette vapeur d'eau a son importance car c'est un très puissant gaz à effet de serre, elle ajoute donc (beaucoup) au réchauffement. En plus, cette vapeur d'eau forme des nuages qui sont aussi très efficaces à réchauffer la couche la plus basse de l'atmosphère.

Il y a donc toute cette vapeur d'eau qui a été transportée depuis le Sud par ce courant Jet aux ondulations trop fortes à laquelle s'ajoute l'humidité causée par l'évaporation car il n'y a plus de glace sur l'océan (Arctique). C'est donc un coup double au réchauffement de l'Arctique que porte la vapeur d'eau. La partie "feedback" de l'histoire : parce que l'Arctique est demeuré si chaud tout au long de l'automne...

Avec l'air de quelqu'un qui n'en revient tout simplement pas, elle poursuit :
C'était fou ; il a fait quelques fois jusqu'à 20°C de plus que la moyenne, ce qui accroît le ralentissement du courant-Jet et lui fait faire des oscillations qui apportent plus d'air chaud et ajoute encore plus d'humidité dans l'Arctique.

On voit donc cette boucle de rétroaction positive qui commence à entrer en scène dans le réchauffement accéléré de l'Arctique et qui semble bien avoir joué un rôle déterminant dans le réchauffement observé cet automne (et cet hiver) en Arctique.

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     Quand il fait chaud au pôle Nord. il fait froid en Sibérie et/ou en Amérique

Premièrement, situons-nous : il faut savoir où est le 50e parallèle (latitude 50N), il est identifié sur la carte.
Merci à Géocaps
Prenez le temps d'observer le graphique ci-dessous en vous souvenant de la position du 50e parallèle. On remarque que lorsque la température monte dans l'Arctique, qu'il fait plus froid en Amérique et/ou en Sibérie. Comme nous l'avons déjà dit récemment, quand il fait chaud au pôle Nord, cela pousse (ou scinde parfois en deux) le vortex polaire vers le Sud.
Source : le Washington post
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      À savoir sur le courant-Jet

J'ai déjà écrit quelques articles sur le courant-Jet, il faut en retenir ceci.

  • Ce qui alimente le courant Jet, c'est l'écart de température entre l'équateur et les pôles ; plus cette différence est faible, plus le courant ralentit et fait des méandres de plus en plus prononcés.
  • Le courant-Jet est comme le principal moteur météo, c'est lui qui forme (ou cause la formation) et sépare les anticyclones et les dépressions dans l'hémisphère Nord.
  • À cause de la diminution de l'écart des températures, le courant Jet Arctique peut se disloquer et même traverser l'équateur, surtout l'été (car l'écart des températures est encore plus faible).
  • Le courant-jet Austral (du pôle Sud) commence lui aussi à faire des ondulations Nord-Sud ; l’Antarctique se réchauffant moins rapidement que l'Arctique. L’Antarctique s'est réchauffé de 3°C depuis 1960.
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     Détails sur la vapeur d'eau (humidité)

  • La vapeur d'eau est un gaz à effet de serre très puissant. Au total, la vapeur d'eau compte pour 50% de l’augmentation du réchauffement, mais la vapeur se produit en réaction au réchauffement causé par le CO2.
  • La quantité de vapeur d'eau dans l’atmosphère est déterminé par la température ; s’il n'y avait pas de réchauffement causé par les gaz à effet de serre, la quantité de vapeur d'eau dans l’atmosphère n'aurait pas augmenté.
  • La vapeur d'eau a une durée de vie d'environ une semaine alors que le CO2 dure jusqu'à des millénaires dans l'atmosphère.
  • À chaque degré de réchauffement causé par les gaz à effet de serre, cela ajoute assez de vapeur d'eau (7%) pour faire grimper le réchauffement d'un degré supplémentaire.

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Cet article est une adaptation de l'entrevue réalisée par Nick Breeze que je remercie sincèrement. La vidéo originale est ici.

mardi 23 août 2016

C'est Quoi Les Changements Climatiques Abrupts?

Par changement climatique abrupt, on entend un changement dans le système climatique qui s'opère sur quelques années, environ une ou deux décennies au maximum.

Bien sur, la démarcation entre changements climatiques et changements climatiques abrupts est floue ; c'est une question d'interprétation et de jugement.

Vous avez dit changements climatiques abrupts?

     Quels types d'événements sont considérés?

Une hausse abrupte du changement du niveau des océans, causé par le bris d'un immense glacier comme cela risque de se produire en Antarctique de l'Ouest plus prochainement que dans l'Est. On parle de quelques dizaines de centimètres à un mètre et quelques qui pourrait s'ajouter au niveau global des océans en "peu de temps" ; une hausse significative venant de la péninsule Ouest de l'Antarctique pourrait même être subite.
Le très imposant glacier Toten dans l'Est de l'Antarctique, dont la fonte est plus lente que dans l'Ouest peut lui aussi nous apporter 3 mètres de hausse en peu de temps, s'il glisse et tombe dans l'océan

L'arrêt du courant nommé "Circulation thermohaline" (dont fait partie le Gulf Stream aurait un fort impact négatif presque instantané sur la vie marine et aussi sur le climat. Cela ferait en sorte que certains pays du Nord de l'Europe se réchaufferaient moins rapidement. Cela causerait aussi un reflux du Gulf Stream et ferait monter de façon significative le niveau de l'eau le long de la côte Est américaine.
L'eau de fonte du Groenland se répand sur la trajectoire du Gulf Stream. C'est ce qui explique que le Gulf Stream refoule et fait monter le niveau le long de la côte Est Américaine
Un volcan suffisamment important peut causer un rapide refroidissement climatique comme en 1816. En avril 1815, le Tambora situé en Indonésie entre en éruption. C'est l'éruption la plus importante de l'histoire humaine et qui a projeté 150 km3 de cendres dans la stratosphère qui a ensuite fait plusieurs fois le tour de la Terre pour finalement se répartir dans l'atmosphère. Cela a eu pour effet un blocage des rayons solaires, plus précisément réfléchissant ainsi une grande partie du rayonnement solaire vers l'espace. Tout l'hémisphère Nord a connu un refroidissement important en 1816 qu'on surnomme "l'année sans été". Des centaines de milliers de personnes en sont mortes car l'agriculture s'était écroulée par manque de soleil et les températures trop froides. Notez que c'est encore des centaines ou des milliers de fois moins important que le serait une éruption du Yellowstone, ou de l'un des cinq autres supervolcans connus.

      Voici un excellent documentaire qui relate ces événements.


Supposons que l'économie s'écroule en quelques années suite à trop de dommages et de famines liés aux changements climatiques comme cela sera presque inévitablement le cas. Toute notre activité génère beaucoup de poussières qui provoquent un rafraîchissement (effet nommé "global dimming" (assombrissement global) en Anglais) car elles réfléchissent vers l'espace une certaine quantité du rayonnement solaire. Mais avec une activité économique très réduite cette poussière retomberait rapidement au sol et on verrait la température moyenne globale grimper de 1,5°C à 2°C en quelques semaines à peine. Presque au même moment, ce réchauffement subit ajouterait assez de vapeur d'eau à l'atmosphère pour le doubler ; 3°C à 4°C de réchauffement en moins de deux ans au maximum.

Bien qu'on nous dise que cela semble moins probable qu'on ne le croyait, une éruption venant d'hydrates de méthane, notablement venant du plateau Arctique oriental Sibérien, le lieu le plus probable pour une éruption probable prochaine demeure possible. Nous avons besoin de recherches in situ et non pas de modèles numériques incomplets et approximatifs. Bref, une éruption soudaine, où sur disons 8 ans d'une importante quantité de méthane nous ajouterait facilement 1°C (possiblement beaucoup plus) auxquels il faut encore ajouter de la vapeur d'eau qui doublera la hausse de températures.
Source : Semilitov et al 2012
Les anomalies du courant-jet font partie des signes de changements climatiques abrupts et on les observe déjà comme nous l'avons vu dans cet article antérieur. Le courant-jet est le principal moteur météo de l'hémisphère Nord et entraîne déjà des sécheresses comme celle qui perdure en Californie et ailleurs comme au Portugal et en Espagne. Les irrégularités du courant-jet sont aussi responsables d'importantes inondations car les systèmes météo peuvent se bloquer en place et ainsi déverser d'importantes quantités de pluie comme en Louisiane ces derniers jours en plus de "désaisonnaliser certaines régions" comme la région de Calgary qui ne connaît presque plus l'hiver depuis quelques années ou bien l'Alaska qui reçoit beaucoup moins de neige ; les exemples sont nombreux.

Sur la page d’accueil de la NOAA qui parle de changements climatiques abrupts, la NOAA dit :
"Imaginez qu'au cours d'une ou deux décennies, que les longs hivers du nord de la Nouvelle Angleterre soient remplacés par des hivers nettement plus doux, comparables à ceux de Washington D.C. Ou bien qu'une baisse subite du régime des pluies affecte l'Ouest des Grandes prairies et y transforme les paysages d'herbes grasses à perte de vue en un paysage désertique, comme celui de l'Arizona."




J'ai revérifié en fin de semaine, il y a maintenant 69 boucles auto-amplificatrices d'identifiées dans le système climatique. Le site est en Anglais. Descendez à la section : Self-Reinforcing Feedback Loops et vous y trouverez ces 69 boucles qui ensemble peuvent pousser le réchauffement et accroître le "chaos climatique" à des niveaux invivables. 
Utilisez Google Translate (ou autre) pour traduire l'article
https://translate.google.fr/
vous n'avez qu'à coller le lien de l'article dans la fenêtre de gauche
N.B. La traduction n'est pas parfaite.


2016 pourrait presque se qualifier dans la catégorie du réchauffement climatique abrupt...
Source de l'image : Climate Central

Merci de partager mes articles ; j'écris pour informer.

mercredi 29 juin 2016

Alerte No 2 : Le Courant Jet Arctique Très Sévèrement Disloqué

Basé sur l'article (pas une traduction) "Gigantic Gravity Waves to Mix Summer With Winter? Wrecked Jet Stream Now Runs From Pole-to-Pole" et aussi basé sur l'excellente présentation vidéo de Paul Becwith.
Merci à Robert Scribbler auteur et propriétaire de ce blogue https://robertscribbler.wordpress.com pour l’accord donné à la traduction et l'adaptation de cet excellent article et à l'utilisation de ses images et graphiques. Son blogue possède un grand nombre d'articles. Si vous comprenez l'Anglais ou êtes capable de vous accommoder de https://translate.google.fr/ visitez le.

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Pour ceux et celles qui ont manqué l'alerte no 1 l'an dernier :
Alerte : Le Courant Jet se Disloque 

 

Les vents zonal équatoriaux de haute altitude, (c'est-à-dire ouest-est) basculent sauvagement depuis des records d’anomalies positives vers des records d'anomalies négatives (Oscillations quasi biennales) en seulement 3 mois, ce que démontre ce graphique. Des variations si extrêmes peuvent engendrer de ces vagues gravitationnelles atmosphériques encore plus puissante, ce qui va accroître la propagation de l'air tropical vers les pôles ; enfin, surtout vers l'Arctique.

Source : Sam Lillo

Les vagues de gravité (celles du type des grandes vagues atmosphériques qui tendent à déplacer l'air depuis les tropiques vers les pôles sont très puissantes) et deviennent de plus en plus grandes à mesure que le réchauffement semble s'amplifier.

 

Ainsi, le courant Jet redéfinit toutes ses frontières. Il traverse maintenant l'équateur à trois endroits (au moment ou je rédige cet article), Incroyable, inconcevable, et s'unit avec le courant Jet Antarctique . Comme plusieurs qui connaissent le climat et la météo, j'en suis estomaqué.

Le courant Jet Arctique traverse l'équateur à 3 endroits (29 juin 16:00)
Image : Earth Nullschool

Le système climatique est devenu instable et je crois qu'on vient de franchir la première étape vers la phase de climat chaotique. Il faut cependant noter que ce dérèglement du courant jet se produit en été, moment au cours duquel l'écart des températures entre l'Équateur et l'Arctique est à son plus bas.

 

C'est aussi cette année que la glace sur l'océan Arctique est à son plus bas niveau record et c'est idem pour les surfaces enneigées. Ce n'est donc pas une coïncidence si le courant Jet est à ce point disloqué. Du temps il y avait de la glace à l'année longue sur l'Arctique, cela ne pouvait se produire.

 

L'air plus chaud monte plus haut que l'air froid, donc, l’Équateur devrait servir de barrière. Mais l'Arctique s’étant réchauffée, la barrière n'est plus assez haute pour contrer l'air Arctique maintenant plus chaud. Aussi, le phénomène La Nina commence à se former dans le Pacifique. La Nina, c'est le contraire d'El Nino ; c'est une zone d'eau froide qui s'étend au même endroit, à l'ouest de l'Amérique latine. Ces deux phénomènes sont en fait une oscillation, mais plus plutôt irrégulière. 

 

On comprend donc que là où il y a de l'eau froide, que l'air est donc moins chaud et monte donc moins haut, réduisant ainsi la hauteur de cette barrière équatoriale dont je parlais plus haut. Voyons donc où le courant traverse maintenant l'équateur... Les encerclements en rouge sur l'image ci-dessous montrent les zones où l'eau est plus froide, et c'est plus ou moins au-dessus de ces zones d'eau plus froide que la moyenne que le courant Jet traverse l'Équateur.

La Nina, c'est cette longue zone bleue (eau froide) à l'ouest de l'Amérique latine. Image : Earth nulschool

Cela devrait grandement affecter les saisons, éventuellement ; des bouts d'été pendant les hivers et vice-versa. D'ailleurs, il fait anormalement frais dans la région du Québec où je demeure, un creux du courant Jet nous surplombe et c'est ce qui apporte de l'air frais venu de l'Arctique.


Cette image-ci à deux fonctions ; la première est de vous montrer ce que le flux zonal (horizontal) par rapport au flux méridional (vertical). Aussi, le rouge peut servir à démontrer la trajectoire du courant Jet avant que l'impact des réchauffements climatique ne devienne sévère, et l'orangé démontre comment il ondule nettement plus du nord au sud.

 La modification du courant Jet est une de ces nombreuses boucles à rétroaction positive, c'est-à-dire accélère le réchauffement puisque les zones froides, les pôles, ne sont plus protégé par ces barrières que ce sont les courants Jet ; ils se réchauffent beaucoup plus rapidement que le reste. L'Antarctique s'est réchauffé de 3°C depuis 1960 et c'est aux environs du double pour l'Arctique.


Un courant Jet si déstructuré ne peut que rendre la météo encore plus chaotique, ce qui va impacter les récoltes, accroître le nombre et l'intensité d'événements météo violents ; bref, les courants Jet sont les principaux moteurs météo et s'ils sont à ce point disloqué, nous en subirons les conséquences... Après tout, c'est de notre faute, volontaire ou non.

 

Merci de partager mes articles : je les écris pour informer les gens et j'ai besoin de vous pour en informer davantage.


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Nous sommes au seuil d'une catastrophe capable d'exterminer au moins 50% des espèces vivantes, dont la nôtre, et afin de tenter de contrer le réchauffement climatique, cela exige la mise en place d'un plan d'action d'ensemble et efficace comme décrit dans ce plan d'action climatique (en Anglais mais traduisible).