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jeudi 12 avril 2018

1,5 ° C de réchauffement dans seulement une décennie?


  Article original en Anglais par David Spratt

Merci à Michel-Pierre Colin pour la traduction



Les Accords de Paris
mettent le monde sur le
chemin de 3,4 ° C de
réchauffement pour 2100.
(Climate Action Tracker)
Le réchauffement planétaire de 1,5 °C est imminent, probablement dans une décennie à partir de maintenant. C'est la conclusion étonnante à tirer d'un certain nombre d'études récentes, examinées ci-dessous.

Comment atteindre un réchauffement de 1,5 ° C dans une décennie à compter de maintenant avec l'objectif de l'Accord de Paris 2015 de “maintenir l'augmentation de la température moyenne mondiale bien en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts pour limiter l’accroissement de température à 1,5°C ?” En peu de mots, ça ne se peut pas.

Le texte de l'accord de Paris était une solution politique dans laquelle de grands mots masquaient des actes inadéquats. Les engagements nationaux volontaires de réduction des émissions depuis Paris placent désormais le monde sur une trajectoire de réchauffement de 3,4°C d'ici 2100 et de plus de 5°C si l'on prend en compte les risques élevés incluant les boucles de rétroaction dans le cycle du carbone.

Le résultat de Paris est une trajectoire d'émissions qui continue d'augmenter pendant encore quinze ans, même s'il est clair que "si la limite de 1,5°C ne doit pas être dépassée chaque année, le budget est déjà dépassé aujourd'hui ". Il y a deux ans, le professeur Michael E. Mann a noté : «Et qu'en est-il de la stabilisation à 1,5°C ? Nous sommes déjà à découvert. "

En effet, les scénarios d'émissions associés à l'objectif de Paris montrent que le réchauffement «dépassera» l'objectif de 1,5°C d'un demi-degré avant d’y revenir en refroidissant d'ici la fin du siècle. Ces scénarios reposent indûment sur la technologie BECCS (bioénergie avec capture et stockage du carbone) qui n'a pas fait ses preuves et serait appliquée dans la seconde moitié du siècle, parce que l'Accord de Paris n’inclut pas les fortes réductions d'émissions qui sont requises dès maintenant.

Le réchauffement climatique moyen est maintenant de 1,1°C au-dessus de la fin du XIXe siècle, et le taux de réchauffement devrait s'accélérer en raison des niveaux record d'émissions de gaz à effet de serre et parce que les efforts visant à nettoyer certaines des centrales électriques les plus polluantes au monde réduisent les émissions d’aérosols (principalement les sulfates) qui ont un impact de refroidissement à très court terme.
Aérosols : particules qui masquent partiellement le réchauffement climatique.

Alors maintenant, en 2018, la référence de 1,5°C de réchauffement est seulement à une décennie de distance ou même moins, selon les preuves de multiples sources des chercheurs sur le climat:

1,5°C de réchauffement plus dangereux qu'on croyait pour 2°C? À vous de voir


HENLEY et KING : En 2017, les chercheurs Ben Henley et Andrew King de Melbourne ont publié : “Trajectoires vers la cible de 1,5°C de Paris: Modulation par l'Oscillation Interdécenale du Pacifique” (Trajectories toward the 1.5°C Paris target: Modulation by the Interdecadal Pacific Oscillation (IPO)) à propos de l'impact de l'IPO sur le réchauffement futur. L'IPO est caractérisée par des fluctuations de la température à la surface de la mer et par des changements de pression au niveau de la mer dans le nord et le sud de l'océan Pacifique, qui se produisent sur un cycle de 15 à 30 ans. Dans la phase positive de l'IPO, les températures de surface sont plus chaudes en raison du transfert de la chaleur des océans vers l'atmosphère. L'IPO a été dans une phase négative depuis 1999 mais des prévisions récentes laissent penser qu'elle passe maintenant à une phase positive. Les auteurs ont constaté que «en l'absence d'influences externes de refroidissement, telles que des éruptions volcaniques, le point médian de la dispersion des projections de température dépasse l'objectif de 1,5°C avant 2029, basé sur les températures relatives à 1850-1900». Plus précisément, «une transition vers la phase positive de l'IPO (phénomène El Nino) conduirait à un dépassement de la cible autour de 2026 » et «si l'océan Pacifique reste dans sa phase décennale négative (La Nina), la cible sera atteinte environ 5 ans plus tard, en 2031 ».
La température projetée augmente avec l’IPO en mode positif (rouge) et en mode négatif (bleu) (Henley et King, 2017).

JACOB et autres : Un ensemble de quatre scénarios d'émissions futures connus sous le nom de trajectoires de concentration représentatives (Representative Concentration Pathways RCP), ont été utilisés depuis 2013 comme guide pour la recherche et la modélisation du climat. Les quatre trajectoires, connues sous le nom de RCP 2.6, 4.5, 6 et 8.5, sont basées sur le déséquilibre énergétique total dans le système énergétique d'ici à 2100. RCP8.5 est la plus élevée, et représente la trajectoire d'émission actuelle. Dans “Impacts Climatiques en Europe Sous un Réchauffement Planétaire de +1,5°C” (Climate Impacts in Europe Under +1.5°C Global Warming), publié cette année, Daniela Jacob et ses co-chercheurs ont trouvé que le monde devrait probablement dépasser le seuil de +1,5°C autour de 2026 pour RCP8.5, et “pour la trajectoire intermédiaire RCP4.5 le centre des estimations se situe dans une fenêtre relativement étroite vers 2030. Selon toute probabilité, cela signifie qu'un monde à +1,5°C est imminent."

KONG ET WANG : Dans une étude sur le changement estimé du pergélisol, “Responses and changes in the permafrost and snow water equivalent in the Northern Hemisphere” dans un scénario de réchauffement de 1,5°C, les chercheurs Ying Kong et Cheng-Hai Wang utilisent la moyenne d'un ensemble de multiples modèles provenant de 17 modèles climatiques globaux, avec des résultats montrant que le seuil de réchauffement de 1,5°C sera atteint en 2027, 2026 et 2023 sous les trajectoires respectives RCP2.6, RCP4.5, RCP8.5. Sur la trajectoire actuelle RCP8.5 à fortes émissions, la superficie estimée du pergélisol sera réduite de 25,55% ou de 4,15 millions de kilomètres carrés à 1,5°C de réchauffement.

XU et RAMANTHAN : Une étude récente par Yangyang Xu et Veerabhadran Ramanathan, “Well below 2°C : Mitigation strategies for avoiding dangerous to catastrophic climate changes” (Bien en-dessous de 2°C: Stratégies d'atténuation pour éviter des changements climatiques dangereux à catastrophiques), a examiné les risques haut de gamme ou «fat-tail» du changement climatique, dans une analyse des risques existentiels dans un monde en réchauffement. L'un des deux scénarios de base utilisés, appelé Baseline-Fast, supposait une réduction de 80% de l'intensité énergétique des combustibles fossiles d'ici 2100 par rapport à l'intensité énergétique en 2010. Dans ce scénario, le niveau de dioxyde de carbone atmosphérique avait atteint 437 parties par million (ppm) en 2030 et le réchauffement était de 1,6°C, ce qui suggère que le 1,5°C était dépassé aux environs de 2028. L'étude est discutée plus en détail ici.

ROGELJ et autres : Dans “Scénarios visant à limiter l'augmentation de la température moyenne mondiale en dessous de 1,5°C” (Scenarios towards limiting global mean temperature increase below 1.5°C), Joeri Rogelj et ses co-chercheurs établissent les futures émissions et le réchauffement sur la base de cinq «Trajectoires socio-économiques partagées» (Shared Socioeconomic Pathways SSP). Celles-ci "présentent cinq mondes futurs possibles qui diffèrent en matière de population, de croissance économique, de demande d'énergie, d'égalité et d'autres facteurs", selon CarbonBrief . Les quatrième et cinquième trajectoires représentent le monde dans lequel nous vivons actuellement: SSP4 est un monde de «forte inégalité», tandis que SSP5 est un monde de «croissance économique rapide» et de «modes de vie énergivores». Si nous regardons ces trajectoires tracées par rapport aux températures projetées, alors SSP5 dépasse 1,5°C en 2029 et SSP4 en 2031.

Température moyenne mondiale projetée pour cinq voies socio-économiques partagées (CarbonBrief)

SCHURER et autres : Dans “Interprétations de la cible climatique de Paris” (Interpretations of the Paris climate target), Andrew Schurer et ses collègues démontrent que le GIEC utilise une définition de la température moyenne à la surface du globe qui sous-estime la quantité de réchauffement au niveau préindustriel. La sous-estimation est d'environ 0,3°C, et un chiffre plus élevé inclut l'effet du calcul du réchauffement pour la couverture mondiale totale plutôt que pour la couverture pour laquelle des observations sont disponibles et le réchauffement à partir d'une vraie période pré-industrielle plutôt qu’à partir de la fin du XIXe siècle, comme base de référence. Si leurs découvertes étaient appliquées, le réchauffement serait maintenant de 1,3°C ou plus, et atteindre le repère de 1,5°C ne serait plus qu'à une demi-décennie seulement.

CONSÉQUENCES : Dans leur article de 2017 sur les risques climatiques catastrophiques, Xu et Ramanathan ont défini 1,5°C comme une référence pour un changement climatique «dangereux», comparé au repère de 2°C de la note politique conventionnée. Mais même cette note inférieure peut être trop optimiste, compte tenu des impacts que nous avons constatés aux deux pôles au cours de la dernière décennie. Quoi qu'il en soit, en considérant la réalité imminente de l'indice de référence de 1,5°C, il est important de considérer ce qui est en jeu:

  • Dans une décennie et à 1,5 ° C, nous pourrions bien avoir été témoins d'un Arctique libre de glace de mer en été, une circonstance qui, il y a tout juste deux décennies, n’était pas supposée se produire avant une centaine d'années. Les conséquences seraient dévastatrices.
  • En 2012, James Hansen, directeur scientifique de la NASA, a déclaré à Bloomberg : « Notre plus grande inquiétude est que la perte de la banquise en Arctique ne menace gravement le passage de deux autres points de basculement: l'instabilité potentielle de la calotte glaciaire du Groenland et les hydrates de méthane... Ces deux points de basculement auraient des conséquences pratiquement irréversibles sur des échelles de temps pertinentes pour l'humanité. » Un article de recherche très réputé publié en 2012 estimait que « le seuil de réchauffement conduisant à un état monostable, essentiellement un état sans glace, est de l'ordre de 0,8-3,2°C, avec la meilleure estimation de 1,6°C » pour la calotte glaciaire du Groenland.
  • En 2015, les chercheurs ont examiné les dommages aux éléments du système - y compris la sécurité de l'eau, les sols pour les cultures de base, les récifs coralliens, la végétation et les sites du patrimoine mondial de l'UNESCO - au fur et à mesure que la température augmente. Ils y ont trouvé tous les dégâts du changement climatique dans des catégories vulnérables comme les récifs coralliens, la disponibilité en eau douce et la vie végétale pourraient arriver avant que le réchauffement de 2°C ne soit atteint, et une grande partie avant 1,5°C de réchauffement.
  • En 2009, des scientifiques australiens ont contribué à un important document de recherche qui a montré que la préservation de plus de 10% des récifs coralliens dans le monde nécessiterait de limiter le réchauffement à moins de 1,5°C. Des recherches récentes ont montré que l'augmentation du réchauffement océanique autour de la Grande Barrière de Corail en 2016, qui a entraîné la perte de la moitié du récif, a une probabilité de 31% de se produire n’importe quelle année au niveau actuel de réchauffement. En d'autres termes, une décoloration sévère et une perte de corail sont probables en moyenne tous les 3-4 ans, alors que les coraux mettent 10-15 ans à se remettre de tels événements.
  • Il est prouvé qu'une élévation globale de la température de 1,5°C est susceptible de provoquer un dégel généralisé du pergélisol en continu jusqu'à 60° de latitude nord. À 1,5°C, la perte de zone de pergélisol est estimée à quatre millions de kilomètres carrés
  • La fréquence des événements extrêmes d'El Niño devrait doubler par 1,5°C de réchauffement.
  • À 1,5°C, il est très probable que des conclusions publiées pour la première fois en 2014, à savoir que des sections de l' inlandsis Antarctique occidental aient déjà dépassé leur point de basculement pour une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres, auront été confirmées.
  • Il y a quatre ans, les scientifiques ont constaté que «le recul de la glace dans le secteur de la mer d'Amundsen en Antarctique de l'Ouest n’était plus stoppable, avec des conséquences majeures: le niveau de la mer augmenterait de 1 mètre dans le monde entier… Sa disparition enclenchera probablement l’effondrement du reste de la calotte glaciaire de l’Antarctique Ouest, ce qui entraînera une augmentation du niveau de la mer comprise entre 3 et 5 mètres. Un tel événement déplacera des millions de personnes dans le monde. “Eric Rignot, chercheur de pointe sur la cryosphère s’étonne :" Vous regardez l'Antarctique occidental et vous pensez: c'est toujours là ?”
  • À 1,5°C, une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres et peut-être des dizaines de mètres aura été bloquée dans le système. Dans les climats passés, des niveaux de dioxyde de carbone d'environ 400 ppm (que nous avons dépassés il y a trois ans) ont été associés à des niveaux de la mer autour de 25 mètres au-dessus du présent niveau. Et il y a six ans, le Prof. Kenneth G. Miller a noté que "l'état naturel de la Terre avec les niveaux actuels de dioxyde de carbone est celui d’avec des niveaux de mer d'environ 20 mètres plus haut qu'aujourd'hui".

Clairement, comme l'ont écrit l'ancien chef de la NASA sur le climat, James Hansen, et ses co-auteurs l'année dernière,
«le monde a dépassé la cible appropriée pour la température mondiale». Ils ont noté le danger que les cibles de 1,5°C et 2°C sont loin au-dessus de la plage de température de l’ère de l'Holocène (civilisation humaine), et que si de tels niveaux de température sont autorisés à long terme, ils stimuleront des rétroactions amplificatrices "lentes" qui ont le potentiel d’échapper au contrôle de l'humanité. Par conséquent, "limiter la période et l'ampleur de l'excursion de température au-dessus de l'échelle de l’Holocène est crucial pour éviter une forte stimulation des rétroactions lentes".

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David Spratt ajoute (et je suis de son avis)
Et dans toutes ces preuves, qu'est-ce qui m'inquiète le plus? D'après mon expérience, à quelques exceptions près, ni les responsables des politiques climatiques ni les défenseurs de l'action climatique n'ont une compréhension raisonnable de l'imminence de ces 1,5°C et de ses conséquences.
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jeudi 4 janvier 2018

Le Vortex Polaire vu de près : ou pourquoi fait-il si froid sur une grande partie de l'Amérique


S'il fait anormalement froid sur une grande partie du continent Américain, c'est qu'il fait anormalement chaud en Arctique. 
C'est quoi le Vortex Polaire?
"Le vortex polaire stratosphérique est une région d'air à grande échelle qui est contenu par un puissant courant-jet d'Ouest en Est et qui ceinture la région polaire. Le vortex polaire se forme lors de la nuit Arctique qui dure six mois aux pôles. Le vortex polaire (masse d'air cyclonique) s'étend de la tropopause, la ligne de démarcation entre la stratosphère et la troposphère (couche de l'atmosphère terrestre située au plus proche de la surface), traverse la stratosphère et s'étend jusque dans la mésosphère (au-dessus de 50 km). De faibles concentrations d'ozone et de basses températures sont associées à l'air à l'intérieur du vortex."
Source : NASA
Normalement, le Vortex polaire était d'une seule pièce et maintenu en place sur l’Arctique par le courant-jet. Mais le réchauffement climatique a affaibli le courant-jet et lui fait faire de fortes ondulations Nord-Sud (ondes de Rossby) qui parfois demeurent bloquées en place, ce qui permet à des systèmes météo de demeurer stationnaires.

C'est ce qui se produit cet hiver et c'est aussi ce qui permet à d'autres systèmes météo de prolonger des sécheresses comme en Californie et au Portugal, ou encore, à d'autres systèmes météo de déverser des quantités jamais vues de pluie.

Vortex polaire vu à environ 31 km d'altitude (10hPa) au-dessus de l'Arctique).
Notez la distorsion et la boucle en formation dans la zone supérieure gauche.
Source : Earth Nullschool à 10 hPa
Cette carte en date du 2 janvier 2018 représente les anomalies de température à 2 mètres d'altitude basée sur la moyenne de 1979 à 2000, et non pas la moyenne de base des GIEC et COP de 1880 à 1910. Par rapport à cette moyenne de 1880-1910, nous sommes actuellement à un peu de 1°C de réchauffement global moyen que les scientifiques, pas les économistes, jugeaient dangereux même dans les années 1980. C'est au moins 2°C en Arctique selon des estimations très conservatrices et c'est suffisant pour faire fondre la presque totalité de l'inlandsis Groenland.

"Les courants-jet polaires sont les principaux moteurs météo."

Source : Wikipedia
 Ça fait quelques semaines que ces zones de températures (systèmes météo) n'ont presque pas bougé. Cela veut dire que les ondes de Rossby du courant-jet sont bloquées en place. On pourrait y superposer la carte du courant-jet pour expliquer le tout en un clin-d'oeil. C'est tout de suite évident au-dessus de la Californie et de la Colombie-Britannique par exemple

Ce qui se passe en Arctique ne reste pas en Arctique
(Il a même neigé en Floride)
Source : Climate Reanalyser
Les ondes de Rossby de plus en plus prononcées dans le courant-jet se répercutent jusque dans la stratosphère et c'est ce qui cause probablement les distorsions et le scindage, ou parfois en deux ou plusieurs parties, du Vortex polaire Arctique, dont une partie descend encore cette année jusque sur le sud du continent Américain.

Voici le courant-jet au même moment vu depuis environ 10 km au-dessus du sol. Voyez à quel point il est déstructuré à cause du réchauffement climatique.
Les deux X jaunes sur l'image indiquent une division du courant-jet, signe d'un blocage à ces positions. Source : Earth Nullschool à 250 hPa
+ de réchauffement global = + de plus intenses turbulences locales
Le vortex polaire arctique et "son" courant-jet, on peut en effet dire que le courant-jet est une partie intégrante du vortex polaire, ou vice-versa.
À gauche, un vortex polaire et un courant-jet plutôt "normal". À droite, un courant-jet 'malade" et un vortex polaire scindé en plusieurs parties observé le 5 janvier 2014.
Source : NOAA
Ci-dessous, ce schéma représente les ondes de Rossby du courant-jet (malade) et les zones de températures associées : brun=chaud, bleu=froid. Les creux de vagues descendent vers le Sud et les crêtes remontent vers le Nord.

Comme le dit la Dre, Jennifer Francis :
"La vitesse Ouest-Est du courant-jet a chuté en 2012 lorsque la banquise a atteint un minimum record. Ce n'est probablement pas une coïncidence..."

C'est aussi parce que l'Arctique se réchauffe plus rapidement que tout le reste du globe que le courant-jet développe des ondes de Rossby (Nord-Sud) de plus en plus forte et aussi qu'elles se bloquent, pour parfois pour de longues périodes. Répétons que c'est la différence de température entre l'équateur et les pôles qui alimente les courant-jets polaires (il y en a un au pôle Sud). Cet écart diminuant affaiblit le courant-jet.

Le froid actuel sur l'Amérique est une répétition des quatre ou cinq dernières années, mais comme on la vu tout aussi récemment, l'Arctique a été frappée de vagues de chaleur dépassant la moyenne de plus de 20°C.

Merci pour vos riches enseignements Dre. Jennifer Francis


Pendant ce temps en Europe...

Voyez la bande de température très anormalement chaude en Russie...
Source : Climate Reanalyser


Voyez la bande du courant-jet au-dessus de la Russie. C'est elle qui y apporte la température anormalement chaude vue ci-dessus.

La situation très confuse du courant-jet au-dessus de l'Europe. Quand le courant-jet, ou de ses parties, remonte du Sud vers le Nord, c'est de la chaleur des tropiques qu'il y transporte.

Le courant-jet dédoublé est un signe que ce dernier est ploqué en place pour une "relativement longue période". La situation en Europe est donc l'inverse de celle aux USA ; il y fait anormalement chaud, surtout en Sibérie.
Je n'ai pas souvent vu le courant-jet si déstructuré...
 

2017 l'année la plus chaude sans El Nino

2017 s'est classée à quelques dixièmes de degrés de moins que 2016, année d'un super El Nino (plus gros et plus chaud) et un peu au-dessus de 2015. Le 1er super El Nino a eu lieu en 1983 et le second super El Nino s'est produit en 1998.
1,5°C semble absolument inévitable, même si c'est permis de rêver...

Merci de partager, c’est écrit pour informer.

Articles connexes :
Comment expliquer l'amplification Arctique? Ça peut vous surprendre
  
Pouvez vous imaginer le Groenland sans glace?
 
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Comme un marcheur sur une corde raide, le climat vacille, perpétuellement à la recherche d'un équilibre, mais plus il se réchauffe, plus il vacille...
Si ça peut vous intéresser, je vous recommande de vous familiariser quelque peu avec ces sites pour que vous puissiez mieux voir et comprendre la globalité des systèmes météo.

Earth Nullschool Disponible en Français. Il faut cliquer sur le mot "EARTH' pour accéder au menu qui contient plusieurs options 

Climate Reanalyser Seulement en Anglais. Offre des trucs comme l'écart de température terrestre à 2 mètres au-dessus du sol que Earth Nullscholl n'a pas et le menu par pointage change trop facilement, mais bon, faut faire avec...

Windy.com  Un troisième site dans le même style que je recommande

À nous de changer le monde : Ça commence par moi 

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lundi 10 avril 2017

Malgré ce que disent certains médias, il n'y a pas d'El Nino en cours

En écoutant les nouvelles sur les inondations et le mauvais temps qui a récemment sévi dans certains pays d'Amérique Latine, tel le Pérou et la Colombie ; j'ai entendu (ou lu) des commentateurs en attribuer la faute à El Nino... Mais il n'y a pas d'El Nino en cours!

Apparemment, des médias sont tenus de maintenir le doute et l'incertitude sur la cause la plus probable de ces catastrophes, le réchauffement climatique que cause nos émissions de gaz à effet de serre que nous devons cesser le plus tôt possible.

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Voici un mensonge :

El Niño ravage Lima et les côtes du Pérou
Le réchauffement climatique à lui seul explique les phénomènes météo observés : une atmosphère plus chaude contient plus de vapeur d'eau qui peut donc tomber en pluies plus intenses. C'est exactement ce qu'on observe et ce qui est prévu.

Voici une vérité :

Colombie : la coulée de boue mortelle n'est pas liée au phénomène climatique «El Nino»

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Ce document de la NOAA (en Anglais) affirme qu'il n'y a pas d'El Niño en cours, mais qu'il semble probable qu'il y en ait un qui se développe à l'automne 2017.

Voici une image récente des écarts de température à la surface du Pacifique. Bien qu'il y ait une masse d'eau chaude à l'Ouest du Pérou, cela ne constitue pas un El Nino.
Source : Earth Nullschool
Et voici une image du dernier El Niño prise en août 2015. On remarque que la zone d'eau plus chaude est nettement plus grande, mais nous verrons plus loin ce qui détermine un El Nino.
      Retour sur les El Nino et La Nina

Après chaque El Niño majeur, on doit s'attendre à un ralentissement du rythme de réchauffement, l'océan Pacifique ayant évacué beaucoup de chaleur en peu de temps. El Nino est un des 2 danseurs d'une valse au tempo irrégulier, La Nina est l'autre. La valse se nomme "l'Oscillation décennale du Pacifique".
L’oscillation décennale du Pacifique (ODP) (en anglais Pacific decadal oscillation (PDO)) est une variation de la température de surface de la mer dans le bassin de l’océan Pacifique qui déplace la trajectoire des systèmes météorologiques de manière cyclique sur une période de plusieurs décennies, habituellement de 20 à 30 ans. L’ODP est repérée par le déplacement d’une large zone chaude ou froide, de la température de surface de la mer au nord de 20 ° N.
Source : Wikipedia 
Lors d'un El Niño, les vents soufflant vers l'Ouest concentrent une bande d'eau plus chaude que la moyenne sur presque toute la longueur du Pacifique directement sur la ligne équatoriale. La Nina est tout simplement l'opposé et remplace la bande d'eau chaude par une d'eau plus froide que la moyenne.

La majorité des El Niño sont de faibles intensités et celui qui s'en vient sera aussi de faible intensité selon les premières prévisions. Les super El Nino sont plutôt rares mais difficiles à prévoir longtemps à l'avance.

Ce qui détermine s'il y a un des deux phénomènes, c'est la température de la surface de l'eau comparée à la moyenne dans la zone 5°N-5°S, 120°-170°W (carte ci-dessous) pendant 5 séquences de 3 mois consécutifs (15 mois). La zone "Niño 3.4" est l'espace dans lequel on détermine si nous sommes en présence d'un El Niño "officiel".


Comme l'explique ce site, une condition El Niño est caractérisée
  • lorsqu'un écart de la température moyenne de 0,5°C ou plus est observé dans la zone El Niño 3.4 (ci-dessus) pendant un mois et
  • l'expectation que la limite de l'index Océanique Niño (ONI) soit rencontrée pendant 3 mois et
  • une réponse atmosphérique
La Niña est caractérisée par un ONI égal ou inférieur à -0,5°C selon les mêmes critères.
 
L'intensité des El Niño et La Niña sont basés sur l'écart de température entre la moyenne et celle de la zone sur la carte (région Niño 3.4).
  • Faible = écart de plus ou moins 0.5°C à 0,9°C. Modéré = écart de plus ou moins 1°C à 1,4°C. 
  • Fort = écart de plus ou moins 1,5°C à 1,9°C. 
  • Super = écart de 2°C ou plus.

Le tableau ci-dessous montre les intensités des El Niño et la Niña de 1951 à 2017. On remarque que le premier Super El Niño s'est produit en 1982-1983 et nous savons aussi que quelqu'un né après 1984 n'a jamais connu un climat « normal », c'est-à-dire plus ou moins dans la moyenne des dix derniers millénaires.

En plus de El Niño, l'évaporation, les vents, les ouragans & typhons et autres tempêtes transfèrent aussi une partie de la chaleur accumulée dans les océans vers l'atmosphère.
93 % de l'excès de chaleur s'engouffre dans les océans. Ce sera le sujet de mon prochain article, un sujet certainement des plus importants.

mercredi 18 janvier 2017

Les Banquises Fondent et Les Records Tombent

Traduction de l'article Global sea ice extent falling off chart par Sam Carana de Arctic-News.
      L'étendue de la glace de mer atteint le fond du baril...
 

Étendue des banquises (Arctique + Antarctique) en millions de km/2.

Le Centre Américain National de Données sur la Neige et la Glace (NSIDC, National Sea Ice Data Center) est une des archives les mieux connues dans le monde pour les données de satellites sur la glace de mer.

Dans un récent communiqué de presse http://nsidc.org/arcticseaicenews/2017/01/low-sea-ice-extent-continues-in-both-poles/ NSIDC indique que la différence entre l'étendue mondiale moyenne 1981-2010 de la glace de mer et l'étendue 2016 était de plus de 4 millions de km2 à la mi-novembre 2016 (graphique ci-dessous).


L
a chute de l'étendue de la glace de mer représente une quantité d'énergie qui n'est plus réfléchie vers l'espace et qui, au lieu de cela, est absorbée par l'océan, l'atmosphère et par le processus de fonte lui-même.

Selon les calculs précédents du Professeur Peter Wadham, une diminution de la glace de mer de 4 millions de km2 pourrait être équivalente à un forçage radiatif de 1,3 W/m2 . Toute cette énergie supplémentaire ne se traduit pas dans une augmentation de la température de l'atmosphère, puisque dans les quelques décennies passées, beaucoup d'énergie a été absorbée par l'océan et est aussi entrée dans le processus de fonte lui-même. Cependant, il semble maintenant que la température de l'atmosphère remonte rapidement, telle qu'illustrée dans le graphique suivant.

Ci-dessous, une prévision du Centre Européen de Prévisions Météorologiques à Moyen Terme (ECMWF)


NDT : 0,5°C de réchauffement supplémentaire serait catastrophique au point où nous en sommes ; il est en fait très improbable que ce soit plus de 0,5°C.


Cela montre que nous avons à peine été dans une période La Niña, qui rend typiquement l'atmosphère plus froide qu'elle n'aurait été autrement.
NDT : un autre climatologue que je connais a dit que cette la Nina-ci était une "La Rienlà" car faible et sans impact significatif (sauf dans les merdias de masse bien sûr)).


     
L'épaisseur moyenne de la banquise Arctique a atteint son plus bas niveau en novembre 2016 avec seulement 0,7 mètre.


À mesure que la glace s'amincit, le risque que la banquise disparaisse augmente alors qu'au même moment les vents augmentent d'intensité et ainsi, les vagues morcellent la glace plus facilement ce qui en facilite la fonte ainsi que son transport hors de l'Arctique par des vents cycloniques et des courants de sortie plus puissants. 

La disparition de la banquise Arctique augmente le risque que de grandes quantités de méthane (un très puissant gaz à effet de serre à court terme) s'échappent, principalement des hauts-fonds marins le long de la Sibérie orientale ; c'est dans cette région que les risques (connus) sont les plus grands. Cette perspective est terrifiante, comme l'a calculé l'année dernière Sam Carana de Arctic-News, les températures au niveau du sol pourraient (dans le pire des scénarios) s'élever de 10°C (18°F) en une décennie, c'est-à-dire vers 2026.

La situation est extrêmement critique, (ralentir le réchauffement est une obligation absolue) et nécessite des actions concertées et efficace comme décrites dans le Plan Climat (en Anglais).
• Extinction
http://arctic-news.blogspot.com/p/extinction.html

• How much warming have humans caused?
http://arctic-news.blogspot.com/2016/05/how-much-warming-have-humans-caused.html

Un merci tout spécial à mon collaborateur anonyme :-)

dimanche 14 août 2016

Les Dangereuses Probabilités Climatiques

Un voyage en avion, ça vous tente?
Il faut bien sur signer un contrat, voyons la section "risques".
Il y a 66% de probabilités que nous nous rendions à destination et donc, une chance sur trois que l'on "crash"; c'est-à-dire atteindre et dépasser le limite de 2°C. (Ouais, ils ont dit 1,5°C à la COP21, mais seulement si c'est possible.)
Il y a aussi de très fortes chances que nous subissions de fortes tempêtes et des chaleurs accablantes ; des épidémies risquent aussi de frapper passagers et équipage.
Donc, plusieurs d'entre vous, passagers et membres d'équipage, n'arriveront pas à destination... Plusieurs autres seront blessés et/ou malades si on s'y rend "en sécurité".
Surprise, vous êtes déjà à bord, l'avion a quitté la piste et nous avons le regret de vous informer qu'il n'y a pas de capitaine à bord.
La destination, c'est bien sûr les 2°C de limite arbitraire au réchauffement par rapport à la moyenne des températures de la période 1850-1910 (qui, je me répète, n'est pas la période pré-industrielle que les climatologues (sérieux) tel Michael Mann estiment à l'an 1750. Il faut ajouter 0,3°C au réchauffement si on se base sur l'an 1750.
Frappé par la grêle en vol.
Ce sont là les probabilités d'atteindre les 2°C basés sur le dernier rapport du GIEC (2013-2014). Depuis, les températures ont continué de grimper et le cap des 1°C a été passé sous silence. Nous avoisinons maintenant 1,15°C par rapport à la moyenne utilisée par le GIEC. Il faut savoir qu'il y a eu un "super El Nino" en 2015 tout comme en 1998 et que ce phénomène évacue une partie de la chaleur qui s'engouffre d'abord dans les océans. Le réchauffement au cours du El Nino a accéléré de façon foudroyante.

      Où va la chaleur?
Merci à Sam Carana et Arctic-news pour ce graphique un grand nombre d'articles plus intéressant les uns que les autres.
20% du réchauffement observé s'est produit au cours de la dernière année seulement. Quand j'ai débuté ce blogue le 12 avril 2015, nous étions à 0,9°C et des poussières de réchauffement.

La température globale mensuelle s'est continuellement maintenue au-dessus de la moyenne depuis 1985, ni sur la moyenne, ni au-dessous. Donc, si vous 31 ans ou moins, vous n'avez jamais connu un climat "normal"... et n'en connaîtrez jamais!

Je répète, il n'y a pas d'ère glaciaire en vue comme voudrait vous le faire croire l'industrie des combustibles fossiles. Même celle que nous amène les cycles orbitaux dans environ 50 000 années n'aura pas lieu car il y a beaucoup trop de gaz à effet de serre, et il y en aura encore beaucoup trop pour la permettre. L'étude qui explique est en Anglais bien sur, vous pouvez utiliser le service de traduction Google : https://translate.google.fr/
vous n'avez qu'à coller le lien de l'article dans la fenêtre de gauche.

Si vous croyez qu'il existe une technologie applicable pour solutionner ce méga-problème, je vous réfère à cet article antérieur, consultez au moins la vidéo.

Nous sommes donc en croisière sur une galère ; il faudrait bien que tout le monde se mette à ramer afin que nous ne tombions pas en bas de notre planète Terre. Le GIEC et la COP21 nous disent qu'ils faut éviter à tout prix les 2°C de réchauffement, mais si me lisez régulièrement, vous savez que l'entente (pas encore signée par la grande majorité des pays) nous garantit au moins 3,5°C de réchauffement global moyen. Mais la Nature a ses caprices et ses surprises ; il y a un potentiel pour 10°C de réchauffement qui pourrait se produire très rapidement, possiblement sur 10 ans. Bien sur, 10°C est la limite maximum, mais d'ici 20 ans, 5°C est très possible.
L'humanité est dans ce petit vaisseau, tombera-telle dans l'oubli?
Ce qui est inacceptable cependant, c'est l'attitude irresponsable des décideurs à la COP21 (et des 20 autres COP).

33% de probabilités qu'on arrive à 2°C. Prendriez-vous un avion avec vos enfants si le voyagiste vous faisait part de telles probabilités? Mais ces probabilités ne sont pas seulement pour vous, elles valent pour tous les humains, nous sommes tous dans le même avion (ou galère).

Aussi, ces probabilités sont du langage politique destiné à rassurer les masses ; autrement dit, ce sont au mieux des vœux pieux si on est poli, et ce sont des mensonges si on n'a pas peur de la réalité.

Voilà, ce sont les chances qu'ils prennent pour nous avec nos vies, toutes nos vies.

Chris Hedges, célèbre journaliste Américain a dit ceci alors qu'il parlait du réchauffement climatique :
Si on laisse faire nos dirigeants, ils vont tous nous tuer.



jeudi 5 mai 2016

Que se Passe-t-il Avec le CO2?

La concentration de CO2 dans notre atmosphère progresse par bonds prodigieux ces dernières années et ce, même si les émissions de source énergétique sont stables depuis 2014. 
Pour la décennie 205 - 2014, le taux de CO2 a grimpé en moyenne de 2.11 ppm par année. Source : https://www.co2.earth/

De mars 2015 à mars 2016, le CO2 est passé de 401.52 ppm à 404.83 ppm. C'est la plus large hausse jamais observé.
Note : Ça prend environ 10 ans pour que l'effet de réchauffement du CO2 se fasse sentir



D'abord, on se doit de mentionner que El Niño fait monter la taux de CO2, mais ça n'explique apparemment pas tout. La hausse de CO2 due au El Nino de 1998 n'a pas été aussi marquée que celui-ci même s'il sont quasi égal en intensité.

Le graphique ci-dessous montre les émissions de CO2 venant de combustion des combustibles fossiles a plafonné depuis 2014. (Si on se fie aux auteurs du présent document, mais apparemment, les données sont fiables à ce qu'on me dit.)
Source : article en Anglais
La croissance actuelle du niveau de CO2 dans notre atmosphère est 100 fois plus rapide que que la hausse extrêmement rapide qui s'est produite sur une période de 6 000 ans entre 11 000 et 17 000 années dans notre passé, période au cours de laquelle le CO2 a fait un bond fantastique de... 80 ppm. 
En 1750, il y avait 280 ppm de CO2 ; nous avons augmenté le taux de CO2 à un peu plus de 405 ppm à ce jour.
Une hausse fulgurante de plus de 120 ppm en seulement 235 années ; la Terre n'a jamais connu ça.

Ça fait longtemps qu'on sait qu'une rétroaction qui renforce le réchauffement se produirait quand les forêts brûleraient, quand les sécheresses et canicules seraient plus intenses et plus nombreuses, quand le pergélisol dégèlerait, quand l'érosion des sols serait plus importante. Tous ces événements directement causés par le réchauffement climatique relâchent du CO2 dans l'atmosphère, en plus de celui que nous émettons trop inconsciemment.

C'est un bien mauvais signe ; plus ça va aller et plus la Nature va relâcher du CO2 dans l’atmosphère à un rythme croissant. Éventuellement, (presque) tous les arbres et (presque) toutes les plantes mourront de chaleur. Les changements climatiques se produisent à un rythme 10 000 fois plus rapide que celui auquel les organismes vivant peuvent s'adapter. Pour simplifier, on pourrait dire sans se tromper d'un iota que le climat. c'est la Zone Habitable.
Moyenne Mensuelle Globale Récente des émissions de CO2
(en parties par million)
La ligne pointillée rouge représente les variations saisonnières ; en hiver, le taux de CO2 augmente parce que les plantes sont dormantes. Quand les plantes renaissent au printemps on voie la ligne rouge descendre car le CO2 est à nouveau capturé par les plantes. L'hémisphère sud contient beaucoup moins de végétation et affecte donc très peu le graphique, sinon, la ligne rouge serait régulière, sans les pointes saisonnières.
Comme nous l'avons vu dans mon premier article. nous émettons d'autres gaz à effet de serre en quantité... industrielle est un euphémisme, civilisationnelle est plus approprié. Ne faisons pas une fixation au CO2 comme beaucoup trop de climatologues.

Apparemment donc, la boucle auto-amplificatrice du CO2 est enclenchée. Ce n'est évidemment pas mon avis, c'est celui de climatologues et je le partage. Règle générale, je n'ai pas d'avis, je rapporte ceux d'experts ce que ne font pas nos médias. Ils devraient nous informer davantage et nous divertir moins ; ça changerait le monde en pas long si tous savaient vers quoi on s'en va... Ça, c'est mon avis, et il est très largement partagé.
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     La boucle auto-amplificatrice du CO2, c'est quoi au juste?

Les arbres meurent parce que :
  • Sécheresse
  • Insectes destructeurs d'arbres qui ne meurent plus en assez grand nombre l'hiver, car ceux-ci sont plus doux et plus court.
  • Feux de forêt/broussaille
  • Peut-on ajouter la déforestation intempestive faite par les humains?
Quand les arbres se mettent à mourir, ils relâchent  du CO2 et n'en capturent évidemment plus ; ça fait donc beaucoup plus de CO2 dans notre atmosphère.

Aussi, quand les forêts brûlent, cela émet du CO2, du carbone noir (suie) et des cendres (oui, et du monoxyde de carbone aussi) ; le tout va se répandre jusque dans les glaces l'Arctique et du Groenland, ce qui y accélère le réchauffement et la fonte...

Nous avons déjà vu que le CO2 acidifie les océans. Elles sont 30% plus acide qu'avant et cela a des conséquences désastreuses pour le phytoplancton (qui nous procure au moins 60% de notre oxygène), et dont le nombre a diminué de 40% depuis 1950. Les moules, huîtres et coraux sont aussi grandement affectés par l'acidification des océans qui rend la fabrication de leurs coquilles (ou structures) de composés de calcium/carbonate, et cela affecte aussi d'autres créatures marines. Récemment, on apprenait que certains poissons deviennent désorientés dans une eau plus acide.

     Le futur...

Le CO2 va augmenter de plus en plus rapidement dans notre atmosphère et ainsi accroître de façon exponentielle la vitesse du réchauffement, et va aussi accélérer l'acidification des océans.

Il y a actuellement (5 mai 2016) des feux de forêt au Canada et dans l'Himalaya à la différence que dans l'Himalaya, ils n'ont pas d'eau pour les éteindre et que ça fait un mois que ça brûle ; il y fait très chaud et la mousson se fait attendre... Des feux de forêt au Canada à cette date, c'est vraiment exceptionnel. Avant l'an 2000, on n'en voyait jamais avant la mi-juin, et généralement plus tard en saison ; en ces temps et ces latitudes, il y neigeait souvent encore en juin.

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     Mis à jour le 15 juillet 2016

 C'est maintenant confirmé, l'Amazonie s'assèche et ses arbres ne capturent plus de CO2

Source en Anglais : Drought caused the Amazon to stop storing carbon

C'est en partie ce que Sam avançait dans son article, sur lequel celui-ci est basé. Pas facile d’expliquer l'augmentation rapide du taux du CO2 autrement que par le ralentissement de ce qui emmagasine habituellement le CO2.
 

Dans un prochain article, je vais parler du pergélisol en profondeur car le dégel du pergélisol peut aussi expliquer une partie de la récente hausse inattendue du taux de CO2.

Encore une fois, merci de partager au maximum sur tous les réseaux sociaux. Les gens manquent cruellement d'information.

vendredi 11 mars 2016

ALERTE : Le Seuil des Changements Climatiques Dangereux Est Dépassé


 La situation est extrêmement critique

Depuis un certain temps, le réchauffement s’accélère de plus en plus rapidement et ne montre aucun signe de ralentissement pour encore au moins les 4 à 6 prochains mois. On sait déjà que 2016 sera encore plus chaude que 2015, tous les indicateurs pointent dans cette direction.
Impressionnant! Mais en degrés F et selon la moyenne du 20e siècle et non celle de 1880-1900

     Les 3 mois les plus chaud
  • Décembre 2015 : 1,4°C au dessus de la moyenne de 1880-1900
  • Janvier 2016 : 1,47°C au dessus de la moyenne de 1880-1900
  • Février 2016 : nouveau mois le plus chaud 1,58°C au dessus de la moyenne 1880-1900). Si on regarde la hausse sur les continents seulement, la hausse moyenne est de 2,3°C
En gros, 1880-1900 c'est la moyenne de ces années utilisée par le GIEC. La COP21 a établie la cible de 1,5°C en se basant sur cette moyenne comme étant la limite qu'il ne faudrait pas dépasser pour éviter des changements climatiques dangereux. Les pays pauvres et les scientifiques inquiets qui se sont battus pour faire passer la limite de 2°C à 1,5°C ont éprouvé un soulagement très temporaire, on l'imagine...

ERRATUM : Février 2016 a été 1,58°C plus chaud par rapport à 1880 et non 1.67°C.



Merci à Johan Lorck https://global-climat.com de la permission donnée pour l'utilisation de ses graphiques, et aussi pour avoir normalisé celui-ci à la moyenne 1880-1900 afin de garder la cible de 1,5°C bien en vue.

Il faut rappeler qu'il ne s'agit que d'un seul mois et qu'on devra attendre janvier 2017 pour voir la moyenne annuelle, mais il est presque certain que 2016 sera encore plus chaude que 2015; tous les indicateurs pointent dans cette direction.

Aussi, il semble que les satellites auraient une tendance à montrer des températures légèrement plus élevées pendant un El Niño, mais j'attends que ce soit confirmé ou infirmé par la NASA ou la NOAA ou la WMO, mais c'est une possibilité qu'on doit garder à l'esprit pour le moment.

L'étude du climat dans le passé de la Terre nous apprend bien des chose, notamment qu'une de hausse de 5°C ou plus est déjà survenue en moins de 10 ans. 

Finalement, les température sur les continents sont passablement plus élevées que la moyenne globale qui inclut les océans. On parle donc d'une température d'environ 1,92°C supérieure à la moyenne de 1880 sur  les continents comme l'Amérique du nord, mais c'est bien plus en Arctique, jusqu"à 9°C en certaines régions ; et l'Antarctique est au moins 3°C au dessus de la ligne de base de 1880-1900.

Peut-être que le rythme de réchauffement diminuera en 2017? Mais c'est impossible qu'on revienne en arrière et que la température diminue (à moins d'un gros volcan ou que l'ONU aie subitement décidé de se lancer dans la Gestion du Rayonnement Solaire. Il faut souhaiter que l'accélération du réchauffement ralentisse, sinon, nous atteindrons les 2°C de réchauffement global moyen vers 2020, si ce n'est pas avant, ce qui pourrait fort bien être le début, disons officiel, d'un long et dépérissant avenir...
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On vous dira que le réchauffement actuel est causé par El Niño et c'est partiellement vrai. Mais El Niño est un monstre, un mutant, amplifié par le réchauffement climatique à cause de nos émissions de gaz à effet de serre.

Ci dessous, El Niño.En date du 10 mars 2016. El Niño, c'est principalement la longue bande jaune sur l'équateur.
Le cercle vert montre que la température y est par endroits jusqu'à 3°C supérieure à la normale, on peut dire que c'est beaucoup, mais cela a diminué quelque peu.


Source http://earth.nullschool.net
Mais, voyez aussi l'étendue des zones d'eau (jaune et orange) à la température au dessus des normales. 93,4% de la chaleur s'accumule dans les océans et celle-ci se transfère ensuite à l'atmosphère notamment avec les tempêtes et El Niño. Les courants d'eau surchauffés font aussi fondre des glaciers du Groenland et de l'Antarctique par en dessous comme expliqué dans cet article antérieur qui parle de la hausse du niveau des océans
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    Comment comprendre ce qui se passe?

Évidemment, la hausse du niveau des gaz à effet de serre est la cause du réchauffement comme expliqué dans cet article antérieur. Mais ce graphique a de quoi faire sursauter et nous montre la cause première du problème. Ça fait 40 millions d'années (pas sur ce graphique) qu'il n'y a pas eu autant de CO2 dans l'atmosphère de la Terre, et à cette époque, vous n'auriez reconnu aucun continent et très peu d'animaux, possiblement à l'exception des requins.

2015 est une année de croissance record (3,09 ppm) de nos émissions de CO2 depuis qu'on les observe en 1959, et ce malgré toutes les alarmes lancées par les scientifiques et personnes engagées depuis les années 1990...
Graphique mis à jour pour données 2016 à 400 ppm de CO2. Source en Anglais : Skeptical science
À voir le graphique ci-haut, et sachant qu'il y a beaucoup d'inertie dans le système climatique, qu'on peut comparer à un immense train, nous savons que le réchauffement va continuer de s'accélérer à moyen terme ; le moteur des changements climatiques est extrêmement puissant et c'est l'effet de serre.
L'effet de serre équivaut en chaleur à 4 bombes atomique comme celle Hiroshima à la seconde, soit  345 600 par jour!
Souvenons nous que ça prend une dizaine d'années avant que le CO2 relâché dans l'atmosphère n’atteigne son plein potentiel de réchauffement.) le réchauffement actuel provient donc de ce qu'il y avait de CO2 dans l'atmosphère avant 2006! Pouvez-vous imaginer ce qu'il en sera en 2026? Les émissions de tous les gaz à effet de serre augmentent année après année.

Graphique montrant nos émissions de CO2 et la hausse des émissions prévue pour les quatre prochaines années.
Source : Arctic-news
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     Et le méthane ?

Il n'y a pas que le CO2, le méthane est un très puissant gaz à effet de serre et nous en émettons beaucoup. Sa concentration moyenne observée à l'Observatoire de Mauna Loa enregistre sa rapide croissance.

L'action d'effet de serre du méthane est instantané et puissant : 135 fois plus puissant que le CO2 au cours de ses 10 premières années dans l'atmosphère et encore 32 fois plus puissant que le CO2 après 100 ans. Les émissions croissantes de méthane ont certainement joué un rôle, et peut-être davantage en Arctique. Il y a fait vraiment chaud cet hiver et du méthane s'échappant du pergélisol et du fond marin aurait pu contribuer à y faire monter la température.

Une forte poussée de méthane a été observée depuis 2007 et on a fait quelques études pour l'expliquer. Une recherche avec le mot Methane sur Climate Central nous apporte ces résultats
Notez que les scientifiques sont presque toujours conservateurs et prudents ; ils sont généralement fait ainsi.

Je traduis quelques lignes provenant de certaines études qu'on y trouve
  • 21 sept 2015... L'EPA (Environmental Protection Agency aux USA) semble sous-estimé grandement la quantité de déchets enfouis et donc les émissions de méthane des sites d'enfouissements. 1 200 sites enfouissement on été visité et mesuré pour cette étude : lien en Anglais
  • 15 avril 2014... Une étude suggère que le forage  pour le gaz naturel (qui est principalement du méthane) émettrait jusqu'à 1 000 fois plus de méthane qu'on le croyait. L'étude dit aussi qu'on croyait que les émissions de méthane venant du forage (#fracking) étaient tellement faibles qu'on n'en tenait pas compte.
    [ NDT: c'est pour cela que le GIEC vantait les mérites du gaz naturel en tant qu'énergie de transition entre pétrole, charbon et les énergies renouvelables.] Lien en Anglais
  • 16 février 2016... Il y a eu une importante pointe dans les émissions globales de méthane, et les États-Unis sont très probablement un coupable important. Lien en Anglais
En fait, si on regarde ce graphique, on voit une cause : le fracking (fracturation hydraulique) en Oklahoma ou les émissions de méthane ont bondi.
Les valeurs montrent l'état de l’Oklahoma, les USA continentales et du Pacifique nord entre  176-128° Ouest et  25-43°Nord. Les enregistrements de l'Observatoire de Mauna Loa pour 2010-2014 sont aussi indiquées.
Cette poussée de méthane a contribué au réchauffement accéléré des derniers temps, ça représente une augmentation importante et imprévue de ce puissant gaz à effet de serre.
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     Une rétroaction du système climatique serait-elle en cause?

C'est fortement probable et la première qui vient en tête (il y en a apparemment 61 d’identifiées à ce jour) est la plus importante de ces rétroactions et c'est la disparition de la glace sur l'océan Arctique ; sa couverture est à un minimum record pour cette date, et de loin. Et ça fait des années que la couverture de glace se réduit en superficie et en volume, presque tout ce qui restait de vielle glace, la plus épaisse, est disparue l'été dernier...

Tout au long du dernier hiver, l'Arctique a connue des températures très chaudes que El Niño à lui seul ne peut expliquer.

Je vais collecter des informations au cours de la semaine et mon prochain article parlera de ce qui s'y est passé cet hiver et ce qu'on doit en attendre...

Ce qui se passe en Arctique ne reste pas dans l'Arctique
Merci de partager, c'est essentiel que l'information se propage..