En écoutant les nouvelles sur les inondations
et le mauvais temps qui a récemment sévi dans certains pays
d'Amérique Latine, tel le Pérou et la Colombie ;
j'ai entendu (ou lu) des commentateurs en attribuer la faute à El
Nino... Mais il n'y a pas d'El Nino en cours!
Apparemment, des médias
sont tenus de maintenir le doute et l'incertitude sur la cause la plus
probable de ces catastrophes, le réchauffement climatique que cause nos émissions de gaz à effet de serre que nous devons cesser le plus tôt possible.
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Voici un mensonge :
El Niño ravage Lima et les côtes du Pérou
Le réchauffement climatique à lui seul explique les phénomènes météo observés :
une atmosphère plus chaude contient plus de vapeur d'eau qui peut donc tomber en pluies plus intenses. C'est exactement ce qu'on observe et ce qui est prévu.
Voici une vérité :
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Ce document de la NOAA (
en Anglais) affirme
qu'il n'y a pas d'El Niño en cours, mais qu'il semble probable qu'il y en ait un qui se développe à l'automne 2017.
Voici
une image récente des écarts de
température à la surface du Pacifique. Bien qu'il y ait une masse d'eau
chaude à l'Ouest du Pérou, cela ne constitue pas un El Nino.
Et
voici une image du dernier El Niño prise en août 2015. On remarque que
la zone d'eau plus chaude est nettement plus grande, mais nous verrons
plus loin ce qui détermine un El Nino.
Retour sur les El Nino et La Nina
Après chaque El Niño majeur, on doit s'attendre
à un ralentissement du rythme de réchauffement, l'océan Pacifique
ayant évacué beaucoup de chaleur en peu de temps. El Nino est un
des 2 danseurs d'une valse au tempo irrégulier, La Nina est l'autre. La valse se nomme "l'Oscillation décennale du Pacifique".
L’oscillation décennale du Pacifique (ODP) (en anglais Pacific decadal oscillation (PDO)) est une variation de la température de surface de la mer dans le bassin de l’océan Pacifique
qui déplace la trajectoire des systèmes météorologiques de manière
cyclique sur une période de plusieurs décennies, habituellement de 20 à
30 ans. L’ODP est repérée par le déplacement d’une large zone chaude ou
froide, de la température de surface de la mer au nord de 20 ° N.
Source : Wikipedia
Lors d'un El Niño, les vents soufflant vers l'Ouest
concentrent une bande d'eau plus chaude que la moyenne sur presque toute
la longueur du Pacifique directement sur la ligne équatoriale. La Nina
est tout simplement l'opposé et remplace la bande d'eau chaude par une
d'eau plus froide que la moyenne.
La
majorité des El Niño sont de faibles intensités et celui qui s'en
vient sera aussi de faible intensité selon les premières prévisions. Les
super El Nino sont plutôt rares mais difficiles à prévoir
longtemps à l'avance.
Ce qui détermine s'il y a un des deux
phénomènes, c'est la température de la surface de l'eau comparée à
la moyenne dans la zone 5°N-5°S, 120°-170°W (carte ci-dessous)
pendant 5 séquences de 3 mois consécutifs (15 mois). La zone "Niño 3.4" est l'espace dans lequel
on détermine si nous sommes en présence d'un El Niño "officiel".
Comme l'explique
ce site, une condition El Niño est caractérisée
- lorsqu'un écart de la température moyenne de 0,5°C ou plus est observé dans la zone El Niño 3.4 (ci-dessus) pendant un mois et
- l'expectation que la limite de l'index Océanique Niño (ONI) soit rencontrée pendant 3 mois et
- une réponse atmosphérique
La Niña est caractérisée par un ONI égal ou inférieur à -0,5°C selon les mêmes critères.
L'intensité des El Niño et La Niña sont basés
sur l'écart de
température entre la moyenne et celle de la zone sur
la carte (région Niño 3.4).
- Faible = écart de plus ou moins 0.5°C à 0,9°C.
Modéré = écart de plus ou moins 1°C à 1,4°C.
- Fort = écart de plus ou moins 1,5°C à 1,9°C.
- Super = écart de 2°C ou plus.
Le tableau ci-dessous montre les intensités des
El Niño et la Niña de 1951 à 2017. On remarque que le premier Super
El Niño s'est produit en 1982-1983 et nous savons aussi que
quelqu'un né après 1984 n'a jamais connu un climat « normal »,
c'est-à-dire plus ou moins dans la moyenne des dix derniers millénaires.
En plus de El Niño, l'évaporation, les vents,
les ouragans & typhons et autres tempêtes transfèrent aussi une
partie de la chaleur accumulée dans les océans vers l'atmosphère.
93 % de l'excès de chaleur
s'engouffre dans les océans. Ce sera le sujet de mon prochain article, un sujet certainement des plus importants.