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lundi 10 avril 2017

Malgré ce que disent certains médias, il n'y a pas d'El Nino en cours

En écoutant les nouvelles sur les inondations et le mauvais temps qui a récemment sévi dans certains pays d'Amérique Latine, tel le Pérou et la Colombie ; j'ai entendu (ou lu) des commentateurs en attribuer la faute à El Nino... Mais il n'y a pas d'El Nino en cours!

Apparemment, des médias sont tenus de maintenir le doute et l'incertitude sur la cause la plus probable de ces catastrophes, le réchauffement climatique que cause nos émissions de gaz à effet de serre que nous devons cesser le plus tôt possible.

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Voici un mensonge :

El Niño ravage Lima et les côtes du Pérou
Le réchauffement climatique à lui seul explique les phénomènes météo observés : une atmosphère plus chaude contient plus de vapeur d'eau qui peut donc tomber en pluies plus intenses. C'est exactement ce qu'on observe et ce qui est prévu.

Voici une vérité :

Colombie : la coulée de boue mortelle n'est pas liée au phénomène climatique «El Nino»

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Ce document de la NOAA (en Anglais) affirme qu'il n'y a pas d'El Niño en cours, mais qu'il semble probable qu'il y en ait un qui se développe à l'automne 2017.

Voici une image récente des écarts de température à la surface du Pacifique. Bien qu'il y ait une masse d'eau chaude à l'Ouest du Pérou, cela ne constitue pas un El Nino.
Source : Earth Nullschool
Et voici une image du dernier El Niño prise en août 2015. On remarque que la zone d'eau plus chaude est nettement plus grande, mais nous verrons plus loin ce qui détermine un El Nino.
      Retour sur les El Nino et La Nina

Après chaque El Niño majeur, on doit s'attendre à un ralentissement du rythme de réchauffement, l'océan Pacifique ayant évacué beaucoup de chaleur en peu de temps. El Nino est un des 2 danseurs d'une valse au tempo irrégulier, La Nina est l'autre. La valse se nomme "l'Oscillation décennale du Pacifique".
L’oscillation décennale du Pacifique (ODP) (en anglais Pacific decadal oscillation (PDO)) est une variation de la température de surface de la mer dans le bassin de l’océan Pacifique qui déplace la trajectoire des systèmes météorologiques de manière cyclique sur une période de plusieurs décennies, habituellement de 20 à 30 ans. L’ODP est repérée par le déplacement d’une large zone chaude ou froide, de la température de surface de la mer au nord de 20 ° N.
Source : Wikipedia 
Lors d'un El Niño, les vents soufflant vers l'Ouest concentrent une bande d'eau plus chaude que la moyenne sur presque toute la longueur du Pacifique directement sur la ligne équatoriale. La Nina est tout simplement l'opposé et remplace la bande d'eau chaude par une d'eau plus froide que la moyenne.

La majorité des El Niño sont de faibles intensités et celui qui s'en vient sera aussi de faible intensité selon les premières prévisions. Les super El Nino sont plutôt rares mais difficiles à prévoir longtemps à l'avance.

Ce qui détermine s'il y a un des deux phénomènes, c'est la température de la surface de l'eau comparée à la moyenne dans la zone 5°N-5°S, 120°-170°W (carte ci-dessous) pendant 5 séquences de 3 mois consécutifs (15 mois). La zone "Niño 3.4" est l'espace dans lequel on détermine si nous sommes en présence d'un El Niño "officiel".


Comme l'explique ce site, une condition El Niño est caractérisée
  • lorsqu'un écart de la température moyenne de 0,5°C ou plus est observé dans la zone El Niño 3.4 (ci-dessus) pendant un mois et
  • l'expectation que la limite de l'index Océanique Niño (ONI) soit rencontrée pendant 3 mois et
  • une réponse atmosphérique
La Niña est caractérisée par un ONI égal ou inférieur à -0,5°C selon les mêmes critères.
 
L'intensité des El Niño et La Niña sont basés sur l'écart de température entre la moyenne et celle de la zone sur la carte (région Niño 3.4).
  • Faible = écart de plus ou moins 0.5°C à 0,9°C. Modéré = écart de plus ou moins 1°C à 1,4°C. 
  • Fort = écart de plus ou moins 1,5°C à 1,9°C. 
  • Super = écart de 2°C ou plus.

Le tableau ci-dessous montre les intensités des El Niño et la Niña de 1951 à 2017. On remarque que le premier Super El Niño s'est produit en 1982-1983 et nous savons aussi que quelqu'un né après 1984 n'a jamais connu un climat « normal », c'est-à-dire plus ou moins dans la moyenne des dix derniers millénaires.

En plus de El Niño, l'évaporation, les vents, les ouragans & typhons et autres tempêtes transfèrent aussi une partie de la chaleur accumulée dans les océans vers l'atmosphère.
93 % de l'excès de chaleur s'engouffre dans les océans. Ce sera le sujet de mon prochain article, un sujet certainement des plus importants.

mercredi 1 juin 2016

Combien de Réchauffement Avons-Nous Vraiment Causé?

Ceci est une traduction/adaptation de l'article "How Much Warming Have Humans Caused?" publié ici sur Arctic-news. Merci à Sam Carana et Arctic news pour leur collaboration et leur accord donné pour la traduction et l'utilisation de leurs graphiques et images.
N.B. Les passages en italiques sont des ajouts de ma part afin, je crois, de vous éclairer davantage

     Différences selon les lignes de base

 Quand on calcule le réchauffement climatique, le point de comparaison choisit, c'est à dire l'année ou la période de référence depuis laquelle on mesure le taux de réchauffement peut faire une très grande différence. Les températures au cours des six derniers mois ont été de 1,05°C supérieures à la moyenne de la période de 1961 - 1990 comme montré sur la carte de gauche ci-dessous. Par contre, la carte de droite montre que les températures ont été de 1,48°C supérieures par rapport à la période 1880 - 1910. La différence est évidente!

De novembre 2015 à avril 2016, la température moyenne a été de 1,09°C supérieure à la moyenne de 1880-1910
Méfiez-vous quand les non-spécialistes (et même des spécialistes) vous parlent de réchauffement climatique, car la cible de 2°C est basée sur la température moyenne de l'an 1880. Je remarque souvent des erreurs de ce type. 

Afin de calculer combien de réchauffement nous les humains avons vraiment causé, nous devons reculer plus loin dans le temps. Le graphique qui suit montre comment, au cours des 400 000 et quelques années précédentes les températures (et les niveaux de CO2 et de méthane) ont fluctué. Les températures ont (lentement) fluctué d'environ 10°C en accord avec les cycles de Milankovitch. (Wikipédia FR)



Ce graphique (à droite), créé par Jos Hagelaars, montre que, pendant la majeure partie du cycle (la partie en bleue du graphique), que les températures ont atteint un sommet il y a environ 7 000 années et qu'elle a chuté par la suite.



Cet autre graphique basé sur les travaux de Marcott et al. se concentre strictement sur la période en bleue du graphique que nous venons de voir. Cependant, il utilise la moyenne de 1961 à 1990... Les températures ont atteint, comme on le sait, un pic il y a près de 7 000 ans et ont descendu par la suite pour atteindre un plancher quelques centaines d'années seulement avant l'an 0.
Le point le plus bas du graphique (montré en rouge), suggère une chute de plus de 0,7°C.

Donc, il y a quelques centaines d'années, les températures chutaient et auraient continué de chuter, toujours en accord avec les cycles de Milankovitch si bien sur, le réchauffement que nous avons causé ne se serait pas produit.


À partir de ce point le plus bas, les températures ont d'abord grimpé d'environ 0,4°C, contrecarrant avec force la descente amorcée qui aurait continuer de faire chuter les températures. Ensuite, il y a eu un réchauffement supplémentaire d'au moins ,03°C entre 1800 et 1900. De1900 jusqu'à ce jour, on a réchauffé la surface de la planète d'un 1,05°C supplémentaire.

Le réchauffement global que nous avons causé depuis 300 ans avant JC est au total de 1,45°C.

       Les humains ont causé encore plus de réchauffement

La situation semble encore pire que ce que les graphiques ci-dessus montrent. Le point le plus bas sur le graphique de Marcott et al serait encore plus bas si le réchauffement, on parles toujours de celui que nous causons) n'avait pas inversé la descente en montée.

Le fait que les humains ont rajouté un réchauffement substantiel entre 1800 et 1900 est illustré dans le graphique qui suit, extrait d'un article récent par le Dr. Michael Mann (en Anglais) lequel ajoute environ 0,3°C de réchauffement causé par nos émissions de gaz à effet de serre entre 1800 et 1900.

Les humains ont aussi forcé un réchauffement bien avant 1800 comme le montre cette recherche par faite par Dull et al., qui propose que les forêts Néotropique (l'écozone néotropique comprend la totalité de l'Amérique du Sud et l'Amérique centrale jusqu'au sud du Mexique) que les humains ont brûlé avec une intensité croissante dans les Amériques jusqu’au (triste) moment où les Européens ont débarqué vers la fin du 15e siècle. En 1650, 95% de la population indigène avait disparu (à cause des massacres et des maladies apportées par les blancs). Les forêts ont pu repousser et elles ont alors capturer 2 à 5 Pg C (petagramme de carbone)

     L'accord de Paris #COP21
 
Les données de la NASA montrent que le réchauffement atteint déjà 1,48°C par rapport la moyenne de 1880-1910. Il faut noter que cette moyenne est bien après le début l'ère industrielle en 1750 (pour simplifier les choses). Il faudrait ajouter environ 0,35°C au 1,48 = disons 1,80°C au total pour être conservateur).  

L'accord de Paris (article en Anglais) nous avait promis de maintenir la température sous les 1,5°C de réchauffement (si possible). Sur les terres de l'hémisphère Nord cependant (Amérique, Europe, Asie, Inde), c'était 1,99°C au dessus de la moyenne 1880-1910 (ajoutez encore 0,35°C = 2,34°C de réchauffement total moyen sur les terres de l’hémisphère Nord).

Le réchauffement global que notre civilisation a causé dépasse les garde-fous émis pas la COP21, et dépasse largement les 2°C  sur les terres... Par surcroît, nous avons, comme nous l’avons vu plus haut, commencé à réchauffer la planète bien avant le début de l'ère industrielle. (Le CO2 reste dans l'atmosphère pendant environ 100 000 ans.)

  
De novembre 2015 à avril 2016, le températures moyenne globale (terres et océans) était de 1,48°C au dessus de la moyenne de 1880-1910 (partie de gauche). Sur les terres, c'était 1,99°C de réchauffement (carte de droite) toujours comparé à la moyenne 1880-1910. Vu que 0,3°C de réchauffement s'était produit entre 1800 et 1900, toujours à cause de nos émissions de gaz à effet de serre, lors de la COP21 à Paris, le réchauffement avait déjà substantiellement dépassé les 1,5°C qu'ils nous en promis qu'on "essaierait de ne pas dépassé les 1,5°C depuis l'ère pré-industrielle. (Personnellement, je crois que c'est impossible qu'ils (COP21) ne le savaient pas déjà...)


     Résumons la situation

en sommes nous? D'un côté, il y a la hausse des températures que nous observons (∆O). Cette hausse est la différence entre température actuelle comparée à une moyenne de base. (les fameux 2°C de limite proposé par le GIEC (et les COP) est basé sur la température moyenne de 1880, bien longtemps après le début de l'ère industrielle en 1750).

Toute fois cet  ∆O ne reflète pas l'impact total des émissions de cause humaine ; les températures seraient plus basses s'il n'y avait pas ce réchauffement que nous avons causé. Donc, le plein réchauffement que nos émissions de gaz à effet de serre que nous avons causé est ∆E. Cet ∆E est donc supérieur à la hausse des températures puisque la moyenne de base de comparaison ne contiendrait aucun réchauffement initial de cause humaine.

Au même moment, une partie du réchauffement est masqué à cause de ce qu'on appelle les aérosols (particules fines) (∆A) qui bloquent une partie du rayonnement solaire. Ces particules fines proviennent principalement de la combustion des combustibles fossile et de celle de la biomasse (tel que le chauffage au bois). Il ne fait aucun doute que ces émissions devraient être réduites (principalement par ce qu'elles causent maladies respiratoires et cancers), mais il n'en demeure pas moins qu'une fois cette pollution éliminée, que cela ferait grimper le réchauffement actuel d’à peu près 50%.

Ainsi, le réchauffement climatique sans ce masque de particules et sans tenir compter du réchauffement pré-industriel. Donc,  ∆E + ∆A atteindrait au moins les 3°C et dépasserait peut-être même les 5°C. 

Pour combler le tout, il y a déjà du réchauffement en réserve dans le système climatique (∆F). Certaines rétroactions ne se font pas encore sentir, puisque que ces changements s’opèrent lentement, tel la fonte des glaces de l'Arctique, et qu'ils ont aussi non linéaires ; mais ces rétroactions ont déjà un effet amplificateur qui vont aller en... s'amplifiant de plus en plus rapidement. 

De plus, le plein effet de réchauffement du CO2 prend une dizaine d'années avant de se faire sentir complètement après avoir été émis, et malgré les plus vaillants efforts, les humains vont continuer de brûler des combustibles fossiles pendant au moins une décennie (certainement plus). Tous ces facteurs réunis ∆E + ∆A, la variation (réchauffement) de température ∆F pourrait bien ajouter un 5°C à la température moyenne actuelle d'ici une seule décennie. Pour résumer, le réchauffement total que nous avons causé, incluant celui d'avant l'ère industrielle (∆E + ∆A + ∆F) pourrait atteindre les 10°C au total dans une décennie en supposant qu'aucune géo-ingénierie ne soit entreprise d'ici là. Mais un 5°C de réchauffement possible dans 10 ans, cela serait catastrophique pour toute la Vie sur Terre ; même 2°C les serait.


La situation est des plus critique et commande un ensemble d'actions concertés et efficaces comme décrites dans le Climate Plan (en Anglais) (Plan climatique en Anglais mais très intéressant).


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     Commentaires supplémentaires


La Terre ne s'est jamais réchauffée aussi rapidement qu'elle ne la fait depuis le début de notre ère industrielle, soit depuis 1750. On en sait déjà beaucoup sur le climat ancien de la Terre grâce aux études de carottes de glace, de sol ou de sédiment. On connaît avec une très grande précision les températures et les niveaux de gaz à effet de serre. Par exemple, on sait que ça fait 41 millions d'années qu'il n'a pas fait aussi chaud et qu'il y a eu autant de CO2 qu'il y en a aujourd'hui, mais cette montée du taux de CO2 s'est effectuée sur des milliers d'années et pas seulement en 200 ans ; le niveau des océans avait aussi monter de plusieurs dizaines de mètre.

Et ces dix dernières années, le réchauffement a été spectaculaire, au moins 10 fois plus rapidement que ce que le passé de la Terre nous raconte ; notre seule et unique planète ne s'est jamais réchauffée si rapidement. S'il n'est pas trop tard pour prévenir le pire, c'est à dire une extinction massive accompagnée de tempêtes inimaginables, de famines, de guerres, de la disparition des arbres et plantes, de cruauté et de souffrances...

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Merci de partager cet article, écrit pour informer.

jeudi 5 mai 2016

Que se Passe-t-il Avec le CO2?

La concentration de CO2 dans notre atmosphère progresse par bonds prodigieux ces dernières années et ce, même si les émissions de source énergétique sont stables depuis 2014. 
Pour la décennie 205 - 2014, le taux de CO2 a grimpé en moyenne de 2.11 ppm par année. Source : https://www.co2.earth/

De mars 2015 à mars 2016, le CO2 est passé de 401.52 ppm à 404.83 ppm. C'est la plus large hausse jamais observé.
Note : Ça prend environ 10 ans pour que l'effet de réchauffement du CO2 se fasse sentir



D'abord, on se doit de mentionner que El Niño fait monter la taux de CO2, mais ça n'explique apparemment pas tout. La hausse de CO2 due au El Nino de 1998 n'a pas été aussi marquée que celui-ci même s'il sont quasi égal en intensité.

Le graphique ci-dessous montre les émissions de CO2 venant de combustion des combustibles fossiles a plafonné depuis 2014. (Si on se fie aux auteurs du présent document, mais apparemment, les données sont fiables à ce qu'on me dit.)
Source : article en Anglais
La croissance actuelle du niveau de CO2 dans notre atmosphère est 100 fois plus rapide que que la hausse extrêmement rapide qui s'est produite sur une période de 6 000 ans entre 11 000 et 17 000 années dans notre passé, période au cours de laquelle le CO2 a fait un bond fantastique de... 80 ppm. 
En 1750, il y avait 280 ppm de CO2 ; nous avons augmenté le taux de CO2 à un peu plus de 405 ppm à ce jour.
Une hausse fulgurante de plus de 120 ppm en seulement 235 années ; la Terre n'a jamais connu ça.

Ça fait longtemps qu'on sait qu'une rétroaction qui renforce le réchauffement se produirait quand les forêts brûleraient, quand les sécheresses et canicules seraient plus intenses et plus nombreuses, quand le pergélisol dégèlerait, quand l'érosion des sols serait plus importante. Tous ces événements directement causés par le réchauffement climatique relâchent du CO2 dans l'atmosphère, en plus de celui que nous émettons trop inconsciemment.

C'est un bien mauvais signe ; plus ça va aller et plus la Nature va relâcher du CO2 dans l’atmosphère à un rythme croissant. Éventuellement, (presque) tous les arbres et (presque) toutes les plantes mourront de chaleur. Les changements climatiques se produisent à un rythme 10 000 fois plus rapide que celui auquel les organismes vivant peuvent s'adapter. Pour simplifier, on pourrait dire sans se tromper d'un iota que le climat. c'est la Zone Habitable.
Moyenne Mensuelle Globale Récente des émissions de CO2
(en parties par million)
La ligne pointillée rouge représente les variations saisonnières ; en hiver, le taux de CO2 augmente parce que les plantes sont dormantes. Quand les plantes renaissent au printemps on voie la ligne rouge descendre car le CO2 est à nouveau capturé par les plantes. L'hémisphère sud contient beaucoup moins de végétation et affecte donc très peu le graphique, sinon, la ligne rouge serait régulière, sans les pointes saisonnières.
Comme nous l'avons vu dans mon premier article. nous émettons d'autres gaz à effet de serre en quantité... industrielle est un euphémisme, civilisationnelle est plus approprié. Ne faisons pas une fixation au CO2 comme beaucoup trop de climatologues.

Apparemment donc, la boucle auto-amplificatrice du CO2 est enclenchée. Ce n'est évidemment pas mon avis, c'est celui de climatologues et je le partage. Règle générale, je n'ai pas d'avis, je rapporte ceux d'experts ce que ne font pas nos médias. Ils devraient nous informer davantage et nous divertir moins ; ça changerait le monde en pas long si tous savaient vers quoi on s'en va... Ça, c'est mon avis, et il est très largement partagé.
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     La boucle auto-amplificatrice du CO2, c'est quoi au juste?

Les arbres meurent parce que :
  • Sécheresse
  • Insectes destructeurs d'arbres qui ne meurent plus en assez grand nombre l'hiver, car ceux-ci sont plus doux et plus court.
  • Feux de forêt/broussaille
  • Peut-on ajouter la déforestation intempestive faite par les humains?
Quand les arbres se mettent à mourir, ils relâchent  du CO2 et n'en capturent évidemment plus ; ça fait donc beaucoup plus de CO2 dans notre atmosphère.

Aussi, quand les forêts brûlent, cela émet du CO2, du carbone noir (suie) et des cendres (oui, et du monoxyde de carbone aussi) ; le tout va se répandre jusque dans les glaces l'Arctique et du Groenland, ce qui y accélère le réchauffement et la fonte...

Nous avons déjà vu que le CO2 acidifie les océans. Elles sont 30% plus acide qu'avant et cela a des conséquences désastreuses pour le phytoplancton (qui nous procure au moins 60% de notre oxygène), et dont le nombre a diminué de 40% depuis 1950. Les moules, huîtres et coraux sont aussi grandement affectés par l'acidification des océans qui rend la fabrication de leurs coquilles (ou structures) de composés de calcium/carbonate, et cela affecte aussi d'autres créatures marines. Récemment, on apprenait que certains poissons deviennent désorientés dans une eau plus acide.

     Le futur...

Le CO2 va augmenter de plus en plus rapidement dans notre atmosphère et ainsi accroître de façon exponentielle la vitesse du réchauffement, et va aussi accélérer l'acidification des océans.

Il y a actuellement (5 mai 2016) des feux de forêt au Canada et dans l'Himalaya à la différence que dans l'Himalaya, ils n'ont pas d'eau pour les éteindre et que ça fait un mois que ça brûle ; il y fait très chaud et la mousson se fait attendre... Des feux de forêt au Canada à cette date, c'est vraiment exceptionnel. Avant l'an 2000, on n'en voyait jamais avant la mi-juin, et généralement plus tard en saison ; en ces temps et ces latitudes, il y neigeait souvent encore en juin.

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     Mis à jour le 15 juillet 2016

 C'est maintenant confirmé, l'Amazonie s'assèche et ses arbres ne capturent plus de CO2

Source en Anglais : Drought caused the Amazon to stop storing carbon

C'est en partie ce que Sam avançait dans son article, sur lequel celui-ci est basé. Pas facile d’expliquer l'augmentation rapide du taux du CO2 autrement que par le ralentissement de ce qui emmagasine habituellement le CO2.
 

Dans un prochain article, je vais parler du pergélisol en profondeur car le dégel du pergélisol peut aussi expliquer une partie de la récente hausse inattendue du taux de CO2.

Encore une fois, merci de partager au maximum sur tous les réseaux sociaux. Les gens manquent cruellement d'information.

vendredi 11 mars 2016

ALERTE : Le Seuil des Changements Climatiques Dangereux Est Dépassé


 La situation est extrêmement critique

Depuis un certain temps, le réchauffement s’accélère de plus en plus rapidement et ne montre aucun signe de ralentissement pour encore au moins les 4 à 6 prochains mois. On sait déjà que 2016 sera encore plus chaude que 2015, tous les indicateurs pointent dans cette direction.
Impressionnant! Mais en degrés F et selon la moyenne du 20e siècle et non celle de 1880-1900

     Les 3 mois les plus chaud
  • Décembre 2015 : 1,4°C au dessus de la moyenne de 1880-1900
  • Janvier 2016 : 1,47°C au dessus de la moyenne de 1880-1900
  • Février 2016 : nouveau mois le plus chaud 1,58°C au dessus de la moyenne 1880-1900). Si on regarde la hausse sur les continents seulement, la hausse moyenne est de 2,3°C
En gros, 1880-1900 c'est la moyenne de ces années utilisée par le GIEC. La COP21 a établie la cible de 1,5°C en se basant sur cette moyenne comme étant la limite qu'il ne faudrait pas dépasser pour éviter des changements climatiques dangereux. Les pays pauvres et les scientifiques inquiets qui se sont battus pour faire passer la limite de 2°C à 1,5°C ont éprouvé un soulagement très temporaire, on l'imagine...

ERRATUM : Février 2016 a été 1,58°C plus chaud par rapport à 1880 et non 1.67°C.



Merci à Johan Lorck https://global-climat.com de la permission donnée pour l'utilisation de ses graphiques, et aussi pour avoir normalisé celui-ci à la moyenne 1880-1900 afin de garder la cible de 1,5°C bien en vue.

Il faut rappeler qu'il ne s'agit que d'un seul mois et qu'on devra attendre janvier 2017 pour voir la moyenne annuelle, mais il est presque certain que 2016 sera encore plus chaude que 2015; tous les indicateurs pointent dans cette direction.

Aussi, il semble que les satellites auraient une tendance à montrer des températures légèrement plus élevées pendant un El Niño, mais j'attends que ce soit confirmé ou infirmé par la NASA ou la NOAA ou la WMO, mais c'est une possibilité qu'on doit garder à l'esprit pour le moment.

L'étude du climat dans le passé de la Terre nous apprend bien des chose, notamment qu'une de hausse de 5°C ou plus est déjà survenue en moins de 10 ans. 

Finalement, les température sur les continents sont passablement plus élevées que la moyenne globale qui inclut les océans. On parle donc d'une température d'environ 1,92°C supérieure à la moyenne de 1880 sur  les continents comme l'Amérique du nord, mais c'est bien plus en Arctique, jusqu"à 9°C en certaines régions ; et l'Antarctique est au moins 3°C au dessus de la ligne de base de 1880-1900.

Peut-être que le rythme de réchauffement diminuera en 2017? Mais c'est impossible qu'on revienne en arrière et que la température diminue (à moins d'un gros volcan ou que l'ONU aie subitement décidé de se lancer dans la Gestion du Rayonnement Solaire. Il faut souhaiter que l'accélération du réchauffement ralentisse, sinon, nous atteindrons les 2°C de réchauffement global moyen vers 2020, si ce n'est pas avant, ce qui pourrait fort bien être le début, disons officiel, d'un long et dépérissant avenir...
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On vous dira que le réchauffement actuel est causé par El Niño et c'est partiellement vrai. Mais El Niño est un monstre, un mutant, amplifié par le réchauffement climatique à cause de nos émissions de gaz à effet de serre.

Ci dessous, El Niño.En date du 10 mars 2016. El Niño, c'est principalement la longue bande jaune sur l'équateur.
Le cercle vert montre que la température y est par endroits jusqu'à 3°C supérieure à la normale, on peut dire que c'est beaucoup, mais cela a diminué quelque peu.


Source http://earth.nullschool.net
Mais, voyez aussi l'étendue des zones d'eau (jaune et orange) à la température au dessus des normales. 93,4% de la chaleur s'accumule dans les océans et celle-ci se transfère ensuite à l'atmosphère notamment avec les tempêtes et El Niño. Les courants d'eau surchauffés font aussi fondre des glaciers du Groenland et de l'Antarctique par en dessous comme expliqué dans cet article antérieur qui parle de la hausse du niveau des océans
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    Comment comprendre ce qui se passe?

Évidemment, la hausse du niveau des gaz à effet de serre est la cause du réchauffement comme expliqué dans cet article antérieur. Mais ce graphique a de quoi faire sursauter et nous montre la cause première du problème. Ça fait 40 millions d'années (pas sur ce graphique) qu'il n'y a pas eu autant de CO2 dans l'atmosphère de la Terre, et à cette époque, vous n'auriez reconnu aucun continent et très peu d'animaux, possiblement à l'exception des requins.

2015 est une année de croissance record (3,09 ppm) de nos émissions de CO2 depuis qu'on les observe en 1959, et ce malgré toutes les alarmes lancées par les scientifiques et personnes engagées depuis les années 1990...
Graphique mis à jour pour données 2016 à 400 ppm de CO2. Source en Anglais : Skeptical science
À voir le graphique ci-haut, et sachant qu'il y a beaucoup d'inertie dans le système climatique, qu'on peut comparer à un immense train, nous savons que le réchauffement va continuer de s'accélérer à moyen terme ; le moteur des changements climatiques est extrêmement puissant et c'est l'effet de serre.
L'effet de serre équivaut en chaleur à 4 bombes atomique comme celle Hiroshima à la seconde, soit  345 600 par jour!
Souvenons nous que ça prend une dizaine d'années avant que le CO2 relâché dans l'atmosphère n’atteigne son plein potentiel de réchauffement.) le réchauffement actuel provient donc de ce qu'il y avait de CO2 dans l'atmosphère avant 2006! Pouvez-vous imaginer ce qu'il en sera en 2026? Les émissions de tous les gaz à effet de serre augmentent année après année.

Graphique montrant nos émissions de CO2 et la hausse des émissions prévue pour les quatre prochaines années.
Source : Arctic-news
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     Et le méthane ?

Il n'y a pas que le CO2, le méthane est un très puissant gaz à effet de serre et nous en émettons beaucoup. Sa concentration moyenne observée à l'Observatoire de Mauna Loa enregistre sa rapide croissance.

L'action d'effet de serre du méthane est instantané et puissant : 135 fois plus puissant que le CO2 au cours de ses 10 premières années dans l'atmosphère et encore 32 fois plus puissant que le CO2 après 100 ans. Les émissions croissantes de méthane ont certainement joué un rôle, et peut-être davantage en Arctique. Il y a fait vraiment chaud cet hiver et du méthane s'échappant du pergélisol et du fond marin aurait pu contribuer à y faire monter la température.

Une forte poussée de méthane a été observée depuis 2007 et on a fait quelques études pour l'expliquer. Une recherche avec le mot Methane sur Climate Central nous apporte ces résultats
Notez que les scientifiques sont presque toujours conservateurs et prudents ; ils sont généralement fait ainsi.

Je traduis quelques lignes provenant de certaines études qu'on y trouve
  • 21 sept 2015... L'EPA (Environmental Protection Agency aux USA) semble sous-estimé grandement la quantité de déchets enfouis et donc les émissions de méthane des sites d'enfouissements. 1 200 sites enfouissement on été visité et mesuré pour cette étude : lien en Anglais
  • 15 avril 2014... Une étude suggère que le forage  pour le gaz naturel (qui est principalement du méthane) émettrait jusqu'à 1 000 fois plus de méthane qu'on le croyait. L'étude dit aussi qu'on croyait que les émissions de méthane venant du forage (#fracking) étaient tellement faibles qu'on n'en tenait pas compte.
    [ NDT: c'est pour cela que le GIEC vantait les mérites du gaz naturel en tant qu'énergie de transition entre pétrole, charbon et les énergies renouvelables.] Lien en Anglais
  • 16 février 2016... Il y a eu une importante pointe dans les émissions globales de méthane, et les États-Unis sont très probablement un coupable important. Lien en Anglais
En fait, si on regarde ce graphique, on voit une cause : le fracking (fracturation hydraulique) en Oklahoma ou les émissions de méthane ont bondi.
Les valeurs montrent l'état de l’Oklahoma, les USA continentales et du Pacifique nord entre  176-128° Ouest et  25-43°Nord. Les enregistrements de l'Observatoire de Mauna Loa pour 2010-2014 sont aussi indiquées.
Cette poussée de méthane a contribué au réchauffement accéléré des derniers temps, ça représente une augmentation importante et imprévue de ce puissant gaz à effet de serre.
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     Une rétroaction du système climatique serait-elle en cause?

C'est fortement probable et la première qui vient en tête (il y en a apparemment 61 d’identifiées à ce jour) est la plus importante de ces rétroactions et c'est la disparition de la glace sur l'océan Arctique ; sa couverture est à un minimum record pour cette date, et de loin. Et ça fait des années que la couverture de glace se réduit en superficie et en volume, presque tout ce qui restait de vielle glace, la plus épaisse, est disparue l'été dernier...

Tout au long du dernier hiver, l'Arctique a connue des températures très chaudes que El Niño à lui seul ne peut expliquer.

Je vais collecter des informations au cours de la semaine et mon prochain article parlera de ce qui s'y est passé cet hiver et ce qu'on doit en attendre...

Ce qui se passe en Arctique ne reste pas dans l'Arctique
Merci de partager, c'est essentiel que l'information se propage..

mercredi 16 septembre 2015

3,27°C de Réchauffement pour 2030?


Ceci est une traduction/adaptation de l'article "3.27°C warmer by 2030?" publié ici sur Arctic-news. Merci à Sam Carana et Arctic news pour leur collaboration et leur accord donné pour la traduction et l'utilisation de leurs graphiques et images.
Note : pas impossible, mais peu probable
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En décembre 2015, des délégués du monde entier descendront sur Paris pour s'assurer que le réchauffement global ne dépassera pas la limite (présumée) sécuritaire établie de 2°C au dessus du niveau pré-industriel. 
D'une certaine façon, nous avons déjà dépassé cette limite. Les données de la NOAA (National Oceanographic and Atmospheric Administration aux États Unis) montrent qu'à date, les températures de surface au sol (sans tenir compte des océans) que dans l’hémisphère Nord sont à 1,47°C au dessus de la moyenne du 20e siècle. En tenant compte de l’hémisphère Sud (là ou peu de gens vivent en comparaison de l'hémisphère Nord) et ou le réchauffement est moins prononcé, la moyenne globale est de 1,34°C, mais c'est une différence plutôt minime.
Encore plus important, cette hausse est comparée à la moyenne du 20e siècle, et la moyenne du 20e siècle est d'environ 0,60C supérieure à celle de 1880, soit au début des mesures par instruments de la NOAA. En d'autres mots, la température pour la majorité des gens sur Terre est déjà de 2,07°C plus élevée qu'en 1880. De plus, la température entre 1750 (le vrai début de l'ère industrielle) et 1880 avait déjà augmentée de 0,20°C.

Bien sur, 2015 est une année El Niño, presque certainement le plus puissant à ce jour, et il continue de se renforcer, donc, 2016 sera presque certainement encore plus chaud. De plus, les températures récentes sont alignées sur une courbe de tendances polynomiale basée sur ces données de la NOAA et qui pointe vers un degré supplémentaire au réchauffement climatique pour 2030 comme montré sur la première image. Cela signifie donc que la température sera de 3,27°C plus chaude que celle du début de l'ère industrielle, soit 1750.

Au lieu de faire comme si le réchauffement global ne sera possiblement dangereux qu'après 2100, les délégués à Paris devraient décider de tout faire pour réduire nos émissions de CO2 et les températures dès maintenant ; la situation est des plus urgente, et on n'arrête pas le réchauffement climatique en criant "lapin".

Pour réduire la température, couper nos émissions de gaz à effet de serre ne sera pas suffisant.

Cesser toutes nos émissions ferait en sorte que les aérosols (particules fines en suspension dans l'atmosphère) que la combustion des combustibles fossiles, de l'activité industrielle et humaine envoie dans l'atmosphère, et qui masquent le plein impact du réchauffement climatique, retomberaient en quelques semaines. Jusqu'à maintenant, environ la moitié du réchauffement est supprimé par ces aérosols. Cessez l'émission de ces aérosols demain matin entrainerait une hausse abrupte de la température moyenne globale de 1,20°C en quelques semaines.

Par surcroît, le dioxyde de carbone (CO2) émit aujourd'hui nécessitera une dizaine d'années avant qu'il n'ait atteint son plein potentiel de réchauffement. Nous attendons donc le plein impact de tout le CO2 émis au cours de la dernière décennie.
Une étude récente estime que la température moyenne en surface peut encore augmenter de 0,50°C après que toutes nos émissions de carbone auront cessé (et après que les aérosols soient retombés), et qu'elle ne diminuera que minimalement au cours des 10 000 prochaines années...!

Retirer le CO2 de l'atmosphère ne fonctionnerait pas assez vite pour éviter un réchauffement supplémentaire ainsi que pour réduire l'acidification des océans. En fait, les températures semblent pré-réglées pour augmenter encore plus rapidement avec les 27 rétroactions climatiques (seulement en Arctique)  qui vont amplifier le réchauffement à des vitesses et vers des températures difficiles à évaluer. Des rétroactions telles la diminution de l'albédo (perte de réflectivité) à mesure que la couverture de neige diminue ainsi que la glace sur l'océan Arctique sans oublier le méthane qui s'échappe de plus en plus rapidement du fond de l'océan Arctique. Il faut aussi ajouter la vapeur d'eau, le plus puissant des gaz à effet de serre qui augmente de 7% pour chaque degré C de réchauffement contribuant à un accroissement exponentiel de la hausse de la température moyenne globale.

En conclusion, le monde doit se mettre d'accord sur l'adoption d'un plan d'ensemble et efficace qui inclut autant la réduction de nos émissions que de retirer les gaz à effet de serre de notre atmosphère et de nos océans ainsi que des actions pour faire face à la situation épouvantable de l'Arctique comme discuté sur le blog de Arctic-news.
NDT : Dans le graphique ci-dessous, j’ai traduit le terme «Feebate» qui est une contraction des termes fee et rebate qui veut dire «taxation avec remise» par l’abréviation «Tax-Rem».
Exemple : si vous achetez une voiture qui consomme plus, on vous charge une taxe supplémentaire, mais si vous achetez une voiture qui consomme moins, on vous rembourse un certain montant.

Merci de partager sur tous les réseaux sociaux et avec vos proches. Vraiment trop de gens ignorent vraiment les changements climatiques et leurs désastreuses conséquences pour tout ce qui vit.

lundi 14 septembre 2015

À Mesure que 2015 Pulvérise les Records de Température, C'est Nettement Plus Chaud que Vous le Croyez

Article original par David Spratt paru le 24 août 2015 ici : http://www.climatecodered.org/2015/08/as-2015-smashes-temperature-records-its.html

Je n'ai pas reçu la permissions de David Spratt chez http://www.climatecodered.org/ pour traduire et publier son excellent article sur le Climatoblogue. J'espère qu'il n'en sera pas offusqué ; j'ai tout fait en mon possible pour tenter de le joindre, mais il doit être en vacances ou à l'extérieur. Mais ça fait une semaine que cet article est traduit et l'information doit circuler.

          "Version Espagnole"
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     Il y a El Niño...

Si vous l'ignoriez, un des plus puissants El Niño à ce jour est toujours en croissance et il participe à faire monter les températures ; des records sont brisés, mais ça s'est réchauffé de combien au juste? Pendant plusieurs années, on s'est fait répété que la température avait monté d'environ 0,8 à 0,85°C.

Mais en 2015, ce chiffre est largement dépassé.

Même avant que le puissant El Niño ne se développe, 2015 a été une une année très chaude. Les quelques premiers mois de l'année ont pulvérisé des records pour la période correspondante jusqu'au début de la tenue des températures par instruments en 1880.
À chaque nouveau mois de 2015, de nouveaux records sont tombés.


Source NOAA depuis http://www.climatecodered.org
Depuis l'arrivée des données du mois de juillet, le National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) du gouvernement Américain rapporte que juillet 2015 a été le plus chaud des 1827 mois enregistrés depuis 1880, et les sept premiers mois de 2015 a été la période janvier-juillet la plus chaude jamais enregistrée.

La moyenne globale sur les océans et au sol était de 0,81°C supérieure à la moyenne du 20e siècle. Vu que juillet est climatiquement le mois le plus chaud de l'année, il a été aussi le plus chaud mois jamais enregistré entre 1880 et 2015, à 16,61°C surpassant le précédent record de 1998 par 0,08°C.

La température moyenne des surfaces océanique pour juillet 2015 a été de 0,75C plus chaude que la moyenne du 20e siècle. Cela a été la plus haute température enregistrée pour n'importe quel mois entre 1880 et 2015, surpassant le précédent record de juillet 2014 par 0,7°C. Cette température record a été établie à cause de températures records sur de larges surfaces des océans Indien et Pacifique.
La limite présumée sécuritaire de 2°C établie par le GIEC se rapproche beaucoup plus vite que prévue.
À ce moment ci de l'année, les températures globales combinées sur terre et sur les océans ont été de 0,85°C au dessus de la moyenne du 20e siècle. Ceci a été la température la plus élevée enregistré pour la période janvier-juillet depuis 1880, dépassant le record de 2010 par 0,09°C.

Par surcroit, pour la même période, les températures moyennes globales de surface au sol ont elles aussi brisé un record, celui de 2007 et par une marge impressionnante de 0,15°C. Toujours pour la période de janvier à juillet, la température globale moyenne des surfaces océaniques a dépassé le record précédent de 2010 par 0,06°C. Chacun des bassins océaniques majeurs observé ont montré des températures chaudes records en quelques régions.

Comme le rapporte Joe Romm, "Ça été particulièrement chaud pour 6 milliards d'entre nous ici dans l'hémisphère Nord où les sept premiers mois de 2015 ont été de 0,17°C plus chaud que n'importe quelle autre période identique dans les annales ; et presque 0,27°C plus chaud que n'importe quelle année avant 2007.

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      El Niño est possiblement le plus puissant à ce jour

Les records de cette année n'ont pas été brisés, ils ont été littéralement pulvérisés alors que le possiblement plus puissant El Niño de l'histoire moderne devrait persister jusqu'en 2016. Les conditions El Niño sont caractérisées par une bande d'eau chaude au dessus de l'équateur sur l'est du Pacifique (jusqu’au Pérou. Voir l'image ci-dessous) et qui permet le transfert de la chaleur de la couche supérieure de l'océan vers l'atmosphère, ce qui l'associe à une climat plus chaud.
N.B. L'image ci-dessous ne fait pas partie de l'article originale de David Spratt, j'ai pris la liberté de l'ajouter pour mieux montrer l'El Niño actuel.

Source : nullschool.net le 2 sept 2015. On voit la longue bande d'eau chaude du El Niño qui traverse le Pacifique sur l'équateur.. dans le petit cercle vert, 
la température de l'eau est de 3,7°C supérieure à la normale!!!
      Jetez un petit coup d'oeil

La plus récente mise à jour d'El Niño (Climate prediction Center / NCEP 31 Aout 2015) rapporte que : 
La moyenne des multiples modèles suggère qu'El Niño (mesuré à la zone 3.4) sera au dessus de +1,5°C (un El Niño fort) qui durera avec une probabilité de 85% jusqu'au début du printemps 2016. Il se termine généralement peu après Noël.
   (3.4 est une zone entre les longitudes 120 à 150 ouest dans le Pacifique et situé sur l'équateur.)


Comme le démontre le graphique ci-dessus, la force prévue d'El Niño (ligne jaune) est légèrement au-dessus du plus puissant événement El Niño connu, celui de 1997 (points rouges).
Comment chaud sera 2015? La NOAA (National Oceanographic and Atmospheric Administration) a déjà rapporté que les sept premiers mois de 2015 étaient de presque 0,1°C plus chaud que le précédent record. C'est un écart gigantesque quand on considère que dans ce domaine, les écarts se mesurent généralement en centièmes de degré C.

Avec les 85% de chances qu'a El Niño de se poursuivre jusqu'au début de printemps 2016, il est virtuellement certain que 2015 sera l'année la plus chaude depuis qu'on tient des registres météo (1880).

Toujours à cause de El Niño [NDT : sans oublier les "Blob" et les autres accélérateurs du réchauffement], il est fortement probable que 2015 dépasse la marge de 0,1°C. Ceci serait une conséquence incroyable et  surprendrait une grande partie de scientifiques les plus conservateurs. L'ex directeur scientifique du climat à la NASA, James Hansen dit :

Nous pouvons déjà prédire que la température globale en 2015 dépassera l'ancienne marque (établie en 2014) par un écart inhabituellement large (environ 0,1°C) qui dépassera 1998 (le El Niño du siècle).
Et il y a une très forte probabilité que 2016 dépasse 2015 et devienne à son tour l'année la plus chaude.

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        C'est plus chaud que vous ne le croyez


De combien la Terre s'est-elle réchauffée? La convention veut qu'on parle de la "quantité de réchauffement par rapport à la période pré-industrielle", ce qui veut dire avant la révolution du charbon et de la vapeur qui a débuté vers 1750.


Mais les enregistrements et la consignation des températures et autres mesuré par des instruments n'ont  pas commencé avec les agences majeures avant 1880 aux USA, en Grande Bretagne et au Japon, et c'est cette période qui sert généralement de référence nommée "ère pré-industrielle". Donc, quand nous entendons dire que le réchauffement  jusqu'à (le réchauffement moyen) de la dernière décennie étant de 0,8°C ou 0,85°C, c'est le réchauffement depuis la ligne de base de 1880  (voir la colonne verte pâle dans le graphique ci-dessous de 0,87°C, selon les donnée de la NOAA cumulées depuis 1880).

Mais le climat de 1750 et celui de 1880 n'étaient pas le même. Des recherches utilisant des données indirectes et de la modélisation démontrent que la température a augmenté de ~0,2C. (environ 0,2°C) de 1750 à 1880.


[NDT : avant 1750, la terre était en voie d'un léger refroidissement (comme elle devrait l'être actuellement, mais le temps se réchauffe à cause de nos émissions de gaz à effet de serre qui ont véritablement commencé vers 1750, ce qui explique la hausse d'environ 0,2°C entre 1750 et 1880.]

Quand nous ajoutons cette période, (le bout vert foncé de la colonne verte) nous nous apercevons que le le véritable réchauffement depuis la période pré-industrielle comparé à la précédente décennie  est de 1,07°C. C'est renversant de voir que nous avons déjà dépassé plus que la moitié de la limite non-sécuritaire de 2°C (reconnue comme telle par de nombreux et éminents climatologues et autres experts du climat).

Le réchauffement moyen global depuis la période industrielle de 1750 jusqu'à 2014 a été de 1,17°C

Et pour les sept premiers mois de 2015, l'écart est d'un stupéfiant 1,26°C par rapport au niveau pré-industriel. Oui, c'est un très puissant El Niño et le réchauffement risque de reculer pour un courte période, mais 2016 risque bien d'être aussi chaud et il est probable (comme le pensent plusieurs climatologues) que nous soyons en train d'entrer dans une ère de réchauffement climatique accéléré.

Les émissions de gaz à effet de serre augmentent continuellement vers de nouveaux records alors que les efforts pour nettoyer ou fermer des centrales au charbon les plus sales et polluantes réduira la quantité d'aérosols (particules en suspension qui incluent la suie de carbone noire, sulfates, nitrates, ainsi que la poussière de fumée, d'industries et des vents de tempêtes) qui pour le moment procurent une protection capable de durer une semaine environ et qui refroidit le climat d'environ 0,8°C à 1°C.

Michael E. Mann, un des plus éminents climatologue dit qu'à mesure que l'utilisation des combustibles fossiles diminuera, le refroidissement que procure les aérosols diminuera lui aussi. Le Dr. Mann ajoute que si le monde brûle passablement moins de charbon, qu'il faudra limiter le CO2 à 405 ppm maximum, niveau que nous aurons atteint dans 2 ans.

L'urgence climatique nécessite-t-elle un niveau d'action bien supérieur à ce que nos décideurs perçoivent? À mesure que les températures grimpent vers des records sans précédent et que les gens ne réalisent pas à quel point il fait chaud, vous pouvez parier là-dessus.

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     Quelque notes de la part du Climatoblogue

Il y a plus d'une façon pour établir le niveau réchauffement : quand on parle de réchauffement global, on sous-entend celui des océans, celui au sol et des deux hémisphères bien sur.

Et comme nous l'avons vu, il y a la date à partir de laquelle on mesure le réchauffement. On peut aussi le calculer depuis la moyenne du 20e siècle ou depuis de n'importe quelle année jusqu'à l'an 2000 ou jusqu'à ce jour depuis ce site : https://www.ncdc.noaa.gov/cag/time-series/global/globe/land/ytd/7/1880-2015 On peut obtenir plusieurs réponses...
 
Exemple : la presque totalité des gens vivent dans l’hémisphère Nord et sur le sol évidemment. Donc, le réchauffement au sol de l'hémisphère Nord devrait être celui qui prime pour la population (si je tenais un discours de véritable politicien).

Depuis 1880 donc, cette mesure du réchauffement est de 1,47°C et si on ajoute le 0,2°C depuis 1750, le véritable début de l’ère industrielle, cela fait 1,67°C de réchauffement  pour tout ce qui vit sur le sol de l'hémisphère Nord.

Source : NOAA https://www.ncdc.noaa.gov/cag/time-series/

ERRATUM : Sam Carana m'a expliqué hier sur ces commentaires : http://arctic-news.blogspot.ca/2015/09/3-27-c-warmer-by-2030.html#comment-form qu'il faut ajouter 0,6°C aux températures que donne cette page de la NOAA car les températures sont basées sur la moyenne du 20e siècle.
Merci beaucoup Sam.

Please note, Global and hemispheric anomalies are with respect to the 20th century average. Continental anomalies are with respect to the 1910 to 2000 average.
(traduction) Veuillez prendre note que les anomalies Globales et Hémisphériques  sont basées sur la moyenne du 20e siècle et que les anomalies continentales sont établies selon la moyenne de 1910 à 2000.
Le température au niveau du sol de l'Europe s'est  réchauffé de 1,79°C depuis 1880 jusqu'à fin 2014. Il faut ajouter 0,57°C à ce chiffre déjà élevé pour tenir compte de la moyenne de 1910 à 2000 comme le dit la notice. 
Surprise : 2,36°C est le réchauffement réel de la température au niveau du sol en Europe!
Prenez donc gare aux chiffres qu'on vous donne! Vérifiez le site de la NOAA mentionné ci-haut et conservez-le dans vos favoris. N’oubliez pas que la moyenne du 20e siècle est de +0,6°C et que celle de 1910 à 2000 est de +0,47°C.