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vendredi 26 janvier 2018

Le courant-jet a perdu le Nord et on en a des preuves en Europe

La météo extrême étroitement liée aux fluctuations du courant-jet

On observe de plus en plus d'événements météo extrêmes en Europe (et partout ailleurs). Il est normal dans le contexte du réchauffement climatique actuel que le  courant-jet, principal moteur météo et qui propulse d’une façon générale les systèmes météo d’Ouest en Est dans notre hémisphère soit de plus en plus variable.
Introduction
Le courant-jet (rivière d'air qui circule au-dessus de l'hémisphère Nord à environ 10km d'altitude) ralentit à cause du réchauffement climatique et cela lui fait faire des ondulations Nord-Sud nommées ondes de Rossby de plus en plus amplifiées.

Dans certaines conditions, selon leur nombre en fait, les ondes de Rossby se bloquent en place et les systèmes météo associés font alors du sur-place, parfois pour de longues périodes, et c'est ce qui explique, en partie, certaines sécheresses ou des périodes de pluie prolongées, ou encore, ce qui explique aussi que plusieurs tempêtes de suite suivent plus ou moins la même trajectoire. Je me rappelle l'hiver 2013-2014 au cours de laquelle cinq des plus fortes tempêtes de l'histoire du Royaume-Uni y ont déferlé et de la sécheresse au Portugal )été 2017) qui a causé des feux de forêts extrêmes pour ne citer que deux exemples qui me viennent en mémoire.

Mais la météo peut aussi passer rapidement d'un extrême à l'autre, comme de sécheresses à pluie diluviennes en peu de temps, surtout à la périphérie du courant-jet.

Les événements météo extrêmes ont des répercussions importantes sur l'agriculture. C'est sans doute l'impact le plus important du réchauffement climatique.
  • Cette animation montre l'accroissement de la variabilité du courant-jet et le développement d'ondulations Nord-Sud (ondes de Rossby) suite au réchauffement climatique.

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Des données sur le courant-jet remontant à 1725

La nouvelle étude est la première reconstruction historique de la trajectoire du courant-jet sur ces régions qui remonte à avant le 20e siècle. Les anneaux de croissances des arbres sont encore venus au secours des chercheurs car ils sont des témoins fiables du passé et ils ont raconté leur histoire qui remonte jusqu’en 1725.

On voit dans cette étude que depuis environ 1960, des fluctuations croissantes de la trajectoire du courant-jet dans la portion de l’Atlantique Nord coïncident avec des événements météo extrêmes en Europe, tels canicules ou même sécheresses, tempêtes et inondations.


La partie de l'anneau de croissance annuelle qui se forme vers la fin de la saison de croissance se nomme "bois final". La densité du "bois final" reflète les températures au mois d'août de l'année où la croissance a eu lieu.
  • Résumé graphique : Cinq renseignements que peuvent fournir les anneaux de croissance des arbres
Ressources naturelles Canada
La Dre. Valerie Trouet, auteure principale de l’étude dit : « Nous avons découvert que la position du courant-jet au-dessus de l’Atlantique Nord durant l’été a été la cause principale d’extrêmes climatiques en Europe depuis près de 300 ans ».

Ayant 290 ans de données relatant la position du courant-jet, Mme Trouet et ses collègues ont déterminé que les ondulations Nord/Sud de la trajectoire du courant-jet sont devenues plus fréquentes depuis la deuxième moitié du 20e siècle.

"Depuis 1960, il y a eu plus d'années au cours desquelles le courant-jet s'est trouvé dans une position extrême. Quand la portion Atlantique-Nord du courant-jet se retrouve dans une positon très au Nord, les Îles Britannique et l'Ouest de l'Europe subissent une vague de chaleur alors que le sud-est de l'Europe essuie de fortes pluies déclenchant des inondations" ajoute la Dre. Trouet.

Lorsque le courant-jet est dans une position extrême Sud, la situation s'inverse : l'Ouest de l'Europe reçoit des pluies anormalement intenses alors que le sud-est de l'Europe se retrouve avec des températures trop chaudes causant sécheresses et feux de forêts.
Le Nord est en haut, l'Ouest à gauche et l'Est à droite :-)
Les canicules, les sécheresses et les inondations affectent les populations" dit la Dre. Trouet. "Ces vagues de chaleur et ces sécheresses se produisent en plus du réchauffement climatique ; c'est un coup double".

Les événements météo extrêmes en été sur le centre-Ouest Américain (et les autres régions) sont eux aussi associés à des trajectoires anormales trop au Nord ou trop au Sud du courant-jet écrivent les auteurs.

NDT On parle des ondulations Nord-Sud (ondes de Rossby) de plus en plus fortes quand on parle de positions ou de trajectoires du courant-jet.

Le froid extrême et les fortes chutes de neige au cours de cet hiver (2015) sur les Nord-Est de l'Amérique et la chaleur extrême causant une forte sécheresse en Californie où il y a eu un autre nouveau record d'incendies de forêts et broussailles sont aussi liés à la trajectoire anormale du courant-jet au cours de l'hiver. dit-elle.

L'étude. "Recent enhanced high-summer North Atlantic Jet variability emerges from three-century context," (la variabilité accrue du courant-jet au-dessus de l'Atlantique Nord au plus fort de l'été émerge d'un contexte de trois siècles) par Mme. Trouet l'auteure principale) et M. Meko de l'Université d'Arizona et F. Babst de Institut fédéral (Suisse) de recherches WSL. La recherche est parue dans le journal "Nature Communications" le 12 janvier 2017

Lors d'une visite en Belgique chez sa famille au cours du pluvieux été de 2012, Valerie Trouet a jeté un coup d'oeil à la carte météo qui montrait de fortes pluies sur le Nord-Ouest de l'Europe et chaleur extrême et sécheresse sur le Nord-Est de la Méditerranée. "J'avais vu exactement la même carte avec mes données des anneaux de croissance des arbres, dit-elle. Les anneaux de croissance des arbres révélaient que des températures plus chaudes près de la Méditerranée se produisaient au même moment où le temps était frais sur les Îles Britanniques, et vice-versa.

D'autres chercheurs avaient mesuré la densité du "bois final" d'arbres des Îles Britanniques et de la région Nord-Est de la Méditerranée pour des anneaux de croissance formées de 1978 jusqu'en 1725.
Credit: © JLV Image Works / Fotolia
De nos jours, on fait du carotte d'arbres pour lire les anneaux de croissance ; plus besoin de couper les arbres. Source CNRS
Parce que la température en août des ces deux régions montre la position estivale dur courant-jet, Mme Trouet et ses collègues ont utilisé les données fournies par les anneaux de croissance pour déterminer la position du courant-jet au cours de chacune de ces années. Pour ce qui est de la position du courant-jet de 1979 à ce jour, ils ont utilisé les données des observations météo.

Il y avait un débat à savoir si la variabilité du courant-jet était due au réchauffement climatique parce que les données d'observations (satellitaires) ne remontaient qu'à 1979, une période jugée trop courte pour pointer "statistiquement" du doigt le réchauffement climatique. Cette étude démontre que la variabilité du courant-jet s'est particulièrement accrue depuis 1960.

Avec la découverte d'arbres beaucoup plus vieux dans les Balkans et sur les Îles Britanniques afin de reconstruire la position du courant-jet jusqu'à mille ans dans le passé. Valerie Trouet espère aussi reconstruire la trajectoire du courant-jet sur le Nord du Pacifique qui influence le climat et la météo en Amérique du Nord.

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Article source en Anglais
https://www.sciencedaily.com/releases/2018/01/180112091209.htm


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Le Vortex Polaire vu de près : ou pourquoi fait-il si froid sur une grande partie de l'Amérique

jeudi 4 janvier 2018

Le Vortex Polaire vu de près : ou pourquoi fait-il si froid sur une grande partie de l'Amérique


S'il fait anormalement froid sur une grande partie du continent Américain, c'est qu'il fait anormalement chaud en Arctique. 
C'est quoi le Vortex Polaire?
"Le vortex polaire stratosphérique est une région d'air à grande échelle qui est contenu par un puissant courant-jet d'Ouest en Est et qui ceinture la région polaire. Le vortex polaire se forme lors de la nuit Arctique qui dure six mois aux pôles. Le vortex polaire (masse d'air cyclonique) s'étend de la tropopause, la ligne de démarcation entre la stratosphère et la troposphère (couche de l'atmosphère terrestre située au plus proche de la surface), traverse la stratosphère et s'étend jusque dans la mésosphère (au-dessus de 50 km). De faibles concentrations d'ozone et de basses températures sont associées à l'air à l'intérieur du vortex."
Source : NASA
Normalement, le Vortex polaire était d'une seule pièce et maintenu en place sur l’Arctique par le courant-jet. Mais le réchauffement climatique a affaibli le courant-jet et lui fait faire de fortes ondulations Nord-Sud (ondes de Rossby) qui parfois demeurent bloquées en place, ce qui permet à des systèmes météo de demeurer stationnaires.

C'est ce qui se produit cet hiver et c'est aussi ce qui permet à d'autres systèmes météo de prolonger des sécheresses comme en Californie et au Portugal, ou encore, à d'autres systèmes météo de déverser des quantités jamais vues de pluie.

Vortex polaire vu à environ 31 km d'altitude (10hPa) au-dessus de l'Arctique).
Notez la distorsion et la boucle en formation dans la zone supérieure gauche.
Source : Earth Nullschool à 10 hPa
Cette carte en date du 2 janvier 2018 représente les anomalies de température à 2 mètres d'altitude basée sur la moyenne de 1979 à 2000, et non pas la moyenne de base des GIEC et COP de 1880 à 1910. Par rapport à cette moyenne de 1880-1910, nous sommes actuellement à un peu de 1°C de réchauffement global moyen que les scientifiques, pas les économistes, jugeaient dangereux même dans les années 1980. C'est au moins 2°C en Arctique selon des estimations très conservatrices et c'est suffisant pour faire fondre la presque totalité de l'inlandsis Groenland.

"Les courants-jet polaires sont les principaux moteurs météo."

Source : Wikipedia
 Ça fait quelques semaines que ces zones de températures (systèmes météo) n'ont presque pas bougé. Cela veut dire que les ondes de Rossby du courant-jet sont bloquées en place. On pourrait y superposer la carte du courant-jet pour expliquer le tout en un clin-d'oeil. C'est tout de suite évident au-dessus de la Californie et de la Colombie-Britannique par exemple

Ce qui se passe en Arctique ne reste pas en Arctique
(Il a même neigé en Floride)
Source : Climate Reanalyser
Les ondes de Rossby de plus en plus prononcées dans le courant-jet se répercutent jusque dans la stratosphère et c'est ce qui cause probablement les distorsions et le scindage, ou parfois en deux ou plusieurs parties, du Vortex polaire Arctique, dont une partie descend encore cette année jusque sur le sud du continent Américain.

Voici le courant-jet au même moment vu depuis environ 10 km au-dessus du sol. Voyez à quel point il est déstructuré à cause du réchauffement climatique.
Les deux X jaunes sur l'image indiquent une division du courant-jet, signe d'un blocage à ces positions. Source : Earth Nullschool à 250 hPa
+ de réchauffement global = + de plus intenses turbulences locales
Le vortex polaire arctique et "son" courant-jet, on peut en effet dire que le courant-jet est une partie intégrante du vortex polaire, ou vice-versa.
À gauche, un vortex polaire et un courant-jet plutôt "normal". À droite, un courant-jet 'malade" et un vortex polaire scindé en plusieurs parties observé le 5 janvier 2014.
Source : NOAA
Ci-dessous, ce schéma représente les ondes de Rossby du courant-jet (malade) et les zones de températures associées : brun=chaud, bleu=froid. Les creux de vagues descendent vers le Sud et les crêtes remontent vers le Nord.

Comme le dit la Dre, Jennifer Francis :
"La vitesse Ouest-Est du courant-jet a chuté en 2012 lorsque la banquise a atteint un minimum record. Ce n'est probablement pas une coïncidence..."

C'est aussi parce que l'Arctique se réchauffe plus rapidement que tout le reste du globe que le courant-jet développe des ondes de Rossby (Nord-Sud) de plus en plus forte et aussi qu'elles se bloquent, pour parfois pour de longues périodes. Répétons que c'est la différence de température entre l'équateur et les pôles qui alimente les courant-jets polaires (il y en a un au pôle Sud). Cet écart diminuant affaiblit le courant-jet.

Le froid actuel sur l'Amérique est une répétition des quatre ou cinq dernières années, mais comme on la vu tout aussi récemment, l'Arctique a été frappée de vagues de chaleur dépassant la moyenne de plus de 20°C.

Merci pour vos riches enseignements Dre. Jennifer Francis


Pendant ce temps en Europe...

Voyez la bande de température très anormalement chaude en Russie...
Source : Climate Reanalyser


Voyez la bande du courant-jet au-dessus de la Russie. C'est elle qui y apporte la température anormalement chaude vue ci-dessus.

La situation très confuse du courant-jet au-dessus de l'Europe. Quand le courant-jet, ou de ses parties, remonte du Sud vers le Nord, c'est de la chaleur des tropiques qu'il y transporte.

Le courant-jet dédoublé est un signe que ce dernier est ploqué en place pour une "relativement longue période". La situation en Europe est donc l'inverse de celle aux USA ; il y fait anormalement chaud, surtout en Sibérie.
Je n'ai pas souvent vu le courant-jet si déstructuré...
 

2017 l'année la plus chaude sans El Nino

2017 s'est classée à quelques dixièmes de degrés de moins que 2016, année d'un super El Nino (plus gros et plus chaud) et un peu au-dessus de 2015. Le 1er super El Nino a eu lieu en 1983 et le second super El Nino s'est produit en 1998.
1,5°C semble absolument inévitable, même si c'est permis de rêver...

Merci de partager, c’est écrit pour informer.

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Pouvez vous imaginer le Groenland sans glace?
 
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Comme un marcheur sur une corde raide, le climat vacille, perpétuellement à la recherche d'un équilibre, mais plus il se réchauffe, plus il vacille...
Si ça peut vous intéresser, je vous recommande de vous familiariser quelque peu avec ces sites pour que vous puissiez mieux voir et comprendre la globalité des systèmes météo.

Earth Nullschool Disponible en Français. Il faut cliquer sur le mot "EARTH' pour accéder au menu qui contient plusieurs options 

Climate Reanalyser Seulement en Anglais. Offre des trucs comme l'écart de température terrestre à 2 mètres au-dessus du sol que Earth Nullscholl n'a pas et le menu par pointage change trop facilement, mais bon, faut faire avec...

Windy.com  Un troisième site dans le même style que je recommande

À nous de changer le monde : Ça commence par moi 

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vendredi 15 décembre 2017

D'importantes poussées de la montée du niveau des océans sont à prévoir... pour "bientôt"


Afin d'éviter la confusion, trois définitions avant de commencer
Banquises : glace de surface qui flotte sur l’océan et dont la surface varie au gré des saisons (et dont la fonte n'influence pas "en théorie" le niveau des océans). Mais si on est pointilleux, les marées plus fortes car plus d'eau est mobilisée et aussi l'inévitable expansion thermique de l'eau, ajoutent au niveau des océans.

Calottes glaciaires : très grand glacier de plus de 50 000 kilomètres carrés recouvrant une portion de la croûte terrestre et d'une épaisseur de plusieurs centaines de mètres voire de plusieurs kilomètres ; maintenant nommées "inlandsis". Ce sont l'Antarctique et le Groenland.


Plates-formes, plateaux  et barrières de glace sont la même chose et retiennent les glaciers bordant les deux inlandsis.
Le réchauffement climatique de cause humaine est une expérience en temps réel au cours de laquelle d'étonnantes surprises, parfois catastrophiques, nous attendent à chaque détour.
Des témoins du passé

Nous savons, grâce aux vestiges de coraux et d'autres indices, qu'il y a eu à la fin de la dernière déglaciation débutée il y a ~20 000 ans alors que des glaciers d'environ 4km d'épaisseur recouvraient le Canada (et une partie du Nord de l'Europe) jusqu'à New York et qui s'est terminée il y a ~10 000 ans, qu'il y a eu parfois de subites poussées de la montée du niveau des océans. Les récifs coralliens meurent quand il y a trop d'eau au-dessus d'eux, car ils doivent recevoir un minimum d'ensoleillement pour survivre et croître.
L’écosystème récifal est, avec les forêts tropicales, l’écosystème le plus riche en biodiversité ainsi que le plus complexe et le plus productif de la planète.
Source en Français à visiter.
C'est en étudiant à haute résolution les vestiges de récifs coralliens le long de la côte Texane qui sont morts lors de la dernière déglaciation à cause de la hausse du niveau des océans, que Pankaj Khanna, auteur principal de cette étude en Anglais, a fait ces découvertes. Il a aussi été interviewé par Alex Smith de Radio Ecoshock, une émission (anglophone) que je rate rarement.

Sa recherche démontre qu'au cours de la dernière déglaciation, il y a eu des périodes de 10 à 20 ans au cours desquelles la hausse du niveau des océans a eu d'importantes poussées de 20 mm à 40 mm par année et il affirme aussi que ça peut se produire n'importe quand dans les conditions actuelles.
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Il y a des âges glaciaires et interglaciaires. Ces variations climatiques, comme on le voit ci-dessous, résultent des cycles orbitaux, nommés cycles de Milankovitch.
ppM = parties par Milliard pour le CH4 (méthane), en rouge
ppm = parties par million pour le CO2 (dioxyde de carbone), en bleu

Il est à noter que le taux de CO2 atmosphérique varie de 140 ppm à 280 ppm au cours de ces cycles. Quand il l'a dépassé, comme lors de l'extinction Permienne, les émissions de CO2, alors causées par une activité volcanique intense et longue de milliers d'années, ont fait grimper la température globale et l'acidité des océans à des niveaux intolérables pour soutenir la Vie de cette époque : 95% des espèces marines y ont disparu de même que 75% des espèces terrestres.

Nov 2017 : nos émissions de CO2 atteignent plus 406,58 ppm  (source) et ça monte et le taux de méthane aussi grimpe (source).
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Au cours de la dernière déglaciation, le taux de montée du niveau des océans a atteint 20 mètres en moins de 500 ans et peut-être même en moins de 200 ans (Wikipedia).
Hausses abruptes du niveau des océans sont nommées en Anglais Melt water pulses (poussées d'eau de fonte).

     De nos jours

Le taux moyen actuel de la hausse du niveau des océans est de 3,4mm/an (NASA), une augmentation de 50% par rapport à avant 1993. Le réchauffement actuel se déroule 10 fois plus rapidement que tout ce que la nature, si laissée à elle-même, a pu produire au cours des dernières 65 millions d'années (source en Anglais).
En blanc, hausse du niveau des océans combinée.
En vert, contribution du Groenland
En jaune, contribution de l'Antarctique
20 ans à 50 mm par an = 1 mètre de hausse du niveau des océans! 
Il y a ~11 000 en Antarctique...

Ces profondes cicatrices laissées sur le fond marin à la même époque où sont morts les coraux mentionnés plus haut, montrent les traces qu'ont laissées les icebergs qui se sont rapidement détachés du glacier Pine Island.
Dans cet article en Anglais, on explique que l'eau  de 1°C à 2°C de plus chaude que la moyenne locale a fait tripler le taux de fonte de quatre glaciers en Antarctique. Les plateaux de glace étalés sur la mer devant ces glaciers sont  en train de se désintégrer, un a même presque totalement disparu depuis l'arrivée d'eau plus chaude. La fonte et l'écoulement de ces 4 "petits" glaciers provoqueront à eux seuls, une hausse de 1,2 mètre du niveau des océans.
Rappelons que 93% du réchauffement s'engouffre dans les océans
Une cascade d'icebergs

La partie Ouest de l'inlandsis Antarctique est la première qui rejoindra la mer. C'est celle dont nous parlons dans cet article.

Tant qu'ils sont là, les plateaux de glace étalés sur la mer devant les glaciers en bordure des calottes glaciaires agissent un peu comme un bouchon sur une vaste bouteille de champagne.

La vraie question est "quand". La vraie réponse est "beaucoup plus tôt que prévu".
On pense donc que d'ici 20 à 50 ans, ces six glaciers feront, à eux seuls, monter le niveau des océans de plus de 2 mètres, possiblement de 4 mètres...
En novembre 2009, le taux maximum d'écoulement était ~8,33 mètres par an. Suite à l'arrivée d'eau plus chaude vers 2015, la vitesse maximale d'écoulement des quatre glaciers est de 4 Km/an.
Quand on vous dit que ça s'accélère exponentiellement...
La majorité de ces quatre glaciers repose sur du sol à environ 600,46 mètres sous le niveau de l'océan. Ce qu'on vient de dire ne concerne qu'une très petite partie de l'Antarctique, voyez la partie gauche de la carte et le minuscule carré de la zone de ces quatre "petits" glaciers. Notez les autres zones de fonte sans oublier que le Groenland fond presque 50% plus rapidement.

Le glacier Pine Island, situé dans l'Ouest de l'Antarctique, a vu sa fonte et sa vitesse d’écoulement s'accélérer de façon fulgurante depuis 2015, ce qui fait dire aux glaciologues que la fonte des calottes est beaucoup plus rapide, et imprévisible, que toutes leurs prévisions.
Un iceberg de 267 km carrés s'est détaché du glacier Pine Island fin septembre 2017.

Depuis le début des observations en 1947 et jusqu'en 2015, la barrière de glace de ce glacier n'avait presque pas bougé. Mais depuis 2015, elle recule à toute vitesse ce qui permettra au glacier de s'écouler de plus en plus rapidement vers la mer : un exemple parmi d'autres.
Depuis 1950, nous sommes dans l'ère climatique moderne de "la grande accélération"
Le Pine Island et le Thwaites, d'une épaisseur de 3 km et d'une superficie équivalente à celle du Texas (696 241 km2), fondent et s'avancent de plus en plus rapidement dans l'océan vont nous apporter 3,35 mètres de hausse du niveau des océans. Leurs barrières de glace sont très affaiblis et leur vitesse d'écoulement s'accélère comme le montre le diagramme suivant. La fonte et la descente vers les océans de ces glaciers ne sera que le début car une partie de l’inlandsis  suivra rapidement, tout comme pour les autres glaciers longeant l'Antarctique et le Groenland.

De gauche à droite : le Pine Island, le Thwaites et les quatre petits mentionnés plus haut.
Si on compare la fonte des calottes glaciaires à un véhicule automobile, ce dernier aurait plusieurs accélérateurs.

Mécanisme de fonte des inlandsis

À mesure que les barrières de glace fondent et se brisent, le poids de l'inlandsis propulse ces glaciers vers l'océan de plus en plus rapidement.

Vu que ces glaciers ont une formidable hauteur, leurs falaises, de plus en plus hautes, s'écroulent sous leurs propres poids au fur et à mesure qu'elles dépassent la "ligne de sol" (grounding line), qui elle recule parce que les glaciers fondent principalement par le dessous, toujours à cause de l'eau plus chaude qui s'y engouffre.
Réactions en chaînes :
  • les plateaux disparaissent
  • les glaciers suivent en accélérant le pas
  • les inlandsis suivent en faisant de très grands pas
Ce scénario-catastrophe pourrait être amoindri seulement si nous réduisons drastiquement, et dès maintenant, nos émissions de gaz à effet de serre. Idéalement. il aurait fallu débuter cette réduction dès les premières alertes lancées par les scientifiques en 1965. sinon, dès le début des années 1990.

Ce glacier, comme les autres et l'inlandsis derrière fait environ 3km de haut. 
On nous fait croire que le temps,  c'est de l'argent, mais on ne nous dit pas que le climat, c'est la Vie.
Au Groenland, le Jakobshavn, un imposant glacier, a perdu sa barrière de glace et recule de 20 mètres par jour. C'est ce qui se prépare pour le Pine Island, le Thwaites et les autres. On a fait des modèles basés sur l'effondrement de ce glacier afin de prévoir tes taux de fonte et d'écoulement des six glaciers de l'Antarctique mentionnés. Par souci de conservatisme, ils ont coupé les données de 50% : pas pour des motifs scientifiques.


Depuis bien avant l'apparition des humains, les gigatonnes de glace se sont accumulées sur le continent Antarctique ont fait descendre la majorité du continent sous le niveau des eaux. Ces six glaciers sont sur une pente qui remonte vers l'océan et donc, l'eau plus chaude y pénètre plus profondément, accélérant fonte et l'avance des glaciers. La perte des plateaux de glace envoie des signaux aux inlandsis jusqu'à 900 kilomètres à l'intérieur de s'écouler dans la direction des barrières disparues (excellent article en Français).
On voit ici comment et à quelles vitesses l'inlandsis Antarctique s'écoule. La partie où il y a du rouge et de bleu, c'est "l'Ouest de l'Antarctique".

À deux mètres de hausse du niveau des océans, c'est 12 millions de personnes qui seraient déplacées... seulement aux États-Unis.

Même des villes comme Montréal, Québec et Chicoutimi pour ne parler que du Québec que je connais bien, sont menacées bien qu'elles ne soient pas à proprement parler des "villes côtières". Car lorsque le niveau des océans aura monté de deux mètres, le fleuve Saint-Laurent et la rivière Saguenay verront la même augmentation ; simple physique des vases communicants que nous avons apprise à l'école.

En plus, les ports, des parties de routes côtières ainsi que plusieurs aéroports de part le monde deviendront inutilisables. Comment seront acheminés les biens et principalement la nourriture? Habituez-vous à consommer local.

Et quand l'eau salée monte, elle contamine les sols beaucoup plus loin que le rivage, ce qui rendra l’agriculture impossible dans des endroits comme au Bangladesh  et contaminera, comme on le voit déjà en Floride et chez des populations insulaires les puits dans lesquels l'eau potable est puisée.

Vidéo en Anglais
Pour avoir les sous-titres en Français, il faut
1- Clic sur le bouton à gauche de l'engrenage
2- Clic sur l'engrenage puis sur sous-titres
3- Clic sur Traduire et une nouvelle fenêtre apparaît
4 Choisir Français (la traduction est imparfaite)



Trouver votre ville : Simulateur de hausse du niveau des océans

samedi 24 décembre 2016

C'est le Temps de l'Introspection : Joyeux Temps des Fêtes

Oubliez les vœux de Paix, Bonheur et Prospérité...


Image provenant du site APOD : Astronomy Picture of the Day C'est un Quasar.

Le Climatoblogue vous souhaite de la Lucidité.
Beaucoup de lucidité afin de pouvoir faire face à notre avenir, qui est ce qu'il y a de plus important à notre époque.

Pensez d'abord à la Vie avant de faire un choix

 Pensez aux générations future...


Activez les sous-titres, ils sont en Français :-)

jeudi 13 octobre 2016

Une Véritable Catastrophe Silencieuse – Les Abeilles en Voie de Disparition

Je suis presque tombé à la renverse cette semaine, presque, car on s'en doutait... Mais pourquoi les abeilles meurent-elles?

Les abeilles maintenant sur la liste des espèces menacées aux États-Unis.


Pensez à signer cette pétition SVP, tous nos gestes comptent.

     Les insecticides et les pesticides

Il les principales causes connues qui expliquent le déclin de la population des abeilles :
  • pesticides, dont les néonicotinoïdes (Wikipédia Fr)
  • réchauffement climatique
  • La Varroa, une sorte de mite qui s'attache aux abeilles
  • La perte d'habitat
  • Les virus
Les insecticides utilisés en agriculture sont aussi mis en cause ; si ça tue des insectes, ça tue évidemment les abeilles. L'effet des néonicotinoïdes est de plus en plus étudié et les recherches pointent le doigt sur un effet précis. Les néonicotinoïdes, courtoisie de Monsanto, semblent désorienter les abeilles au point où elles sont incapables de retrouver leur ruche, se perdent, et meurent. 
Ces produits sont aussi très dangereux pour nous les humains, et possiblement donc pour votre chat, votre chien et tous les autres mammifères dont bien sur, vos enfants...
Le Tribunal Civil Monsanto (à signer) est une mobilisation internationale de la société civile pour juger Monsanto pour violations des droits humains, pour crimes contre l‘humanité et pour écocide.
Protégez-vous de ces poisons, ne les utilisez surtout pas!

L'Agence européenne de sécurité alimentaire a jugé mardi que deux insecticides néonicotinoïdes - lire l'acétamipride et l'imidaclopride - pouvaient être neurotoxiques pour l'humain.

     Impacts du réchauffement climatique sur les abeilles

Il y en a plusieurs dont les maladies plus virulentes quand il fait plus chaud. Aussi, à cause du réchauffement climatique, les fleurs éclosent plus tôt au printemps. Mais ce n'est pas la température plus élevée qui sort les abeilles de leur hibernation, c'est l'angle que fait le soleil au printemps. La date qui fait que les abeilles sortent de leur hibernation est toujours environ la même (selon la latitude) et les fleurs printanières, ayant déjà éclos en grand nombre, les abeilles n'ont presque rien à se mettre sous la dent en sortant de leur torpeur, et souvent, ne produisent donc pas assez de miel pour assurer la survie de leur colonie.

Aux États-Unis, les bourdons pollinisent à eux seul pour 16 milliards de $ de récoltes affirmait le professeur de biologie, Dave Goulson, de l'Université de Sussex et coauteur de cette étude (en Anglais). L'étude révèle aussi que les populations de bourdons déclinent à cause d'une diminution du nombre de fleurs et que lorsque des fongicides sont ajoutés aux insecticides, que cela augmente la toxicité des insecticides.

NB : En Anglais, bee est un terme générique qui inclut généralement abeilles et bourdons.

Moins de fleurs = moins de bourdons, moins de bourdons = moins de fleurs : c'est une boucle à renfornéonicotinoïdescement positif comme il y en a tant dans le système climatique (et dans la biosphère).

L'habitat du bourdon se rétrécie à cause du réchauffement climatique (étude en Anglais). Les bourdons se sont déplacé vers le Nord d'une distance d'environ 300 km,  mais ils ne vont pas plus loin alors que du même coup, ils désertent les habitats du Sud. Résultat, la bande climatique dans laquelle ils sont capable de vivre se rétrécit (le climat, c'est l'espace où les espèces vivent). Contrairement aux papillons et à d'autres insectes, ils ne vont pas plus loin au nord. Les abeilles et bourdons sont étudiés de près en Europe et sur le continent Américain, après tout, leur importance est primordiale.
Jeremy Kerr, chercheur en biodiversité et attaché à l'Université d'Ottawa, au Canada raconte : "les populations déclinent à l'échelle continentale et nos recherches montrent que le plus grand coupable parait bien être le réchauffement climatique."

Cet article (en Anglais) explique à quel point sont important abeilles et bourdons pour l'agriculture. Une bouchée de nourriture sur trois avalée dans le monde dépend des pollinisateurs, spécialement des abeilles. Les apiculteurs Américains perdaient 30% de leurs abeilles en 2013. La culture des amandes en Californie s'étend sur environ 3 200 km/2 et nécessite 1,6 million de colonies d'abeilles (ruches) qui doivent être transportées sur place. Une tâche monumentale de plus en plus difficile à réaliser à cause des pertes importantes de population d'abeilles chez les apiculteurs industriels.

      Des abeilles malades

Varroa destructor s'attaquant à une larve.
Les abeilles sont attaquées sur deux fronts. Il y a la mite parasitique Varroa, nom scientifique : Varroa destructor. Cette mite (presqu'une tique) infecte de plus en plus de colonies d'abeilles et est une des causes importantes de leur déclin. 

 La Varroa s'attaque aussi aussi aux abeilles adultes.



Évidemment, ces mites/parasites affaiblissent les abeilles et les mènent finalement à la mort, mais ce n'est pas tout.

L'autre maladie qui afflige les abeilles, c'est le virus qui déforme les ailes. Nous croyons que ce virus réside dans les Varroa poursuit  l'auteur de l'article (en Anglais). Combinées, ces deux affectations déciment les populations d'abeilles à l'échelle planétaire. Les "Varroa destructor" s'attaquent principalement aux larves et le virus infecte les abeilles adultes. Une fois ses ailes déformées, l'abeille ne peut plus voler et se nourrir et donc, elle meure à son tour.

En Angleterre, les populations d'abeilles (et de bourdons) sont tombés de 66%, seulement depuis 2005. Ultimement, c'est encore nous les humains qui sommes les grands coupables de ce désastre. Les chercheurs ont montré que c'est le commerce global des abeilles (avez-vous entendu parler de globalisation?) qui est le grand responsable, les Varroa sont venues de l'Asie. Ça démontre les risques immenses qu'il y a à transporter abeilles et plantes à travers le monde. À l'origine seulement les abeilles de l'Asie orientale étaient infectées par la Varroa et seul les abeilles d'Europe étaient affectés par le virus qui déforme les ailes.

     La malnutrition

On nous dit de manger varié pour être en santé, il en va de même chez les abeilles. Les apiculteurs sont de plus en plus encerclé de champs en monoculture. Les abeilles en souffrent donc, elle ne mangent pas assez varié, ce qui raccourci leurs vies. Les abeilles vivent pendant 42 jours, mais ne pollinisent que durant leurs 21 derniers jours.

     Plus d'information

Une excellente émission de Radio-Canada sur le déclin des abeilles

Un lien vers un excellent documentaire de ARTE : Enquête sur la disparition des abeilles


     Merci de partager cet article, c'est ma seule récompense.

jeudi 6 octobre 2016

Nous Léguons Aux Enfants un Très Lourd Fardeau

Nous avons foutu le bordel dans le système climatique qui est le système de survie de la Terre, comme celui sur un vaisseau spatial ; la Terre est notre vaisseau spatial.
Paul Watson, Sea Shepherds
Le gouvernement Américain (et donc plusieurs autres) a été averti des dangers liés au "réchauffement global" en 1965 ; c'est le président Lyndon B" Johnson lui-même qui a été prévenu par un groupe de scientifiques. Source en Anglais.

Le dr. Hansen et un groupe de jeunes ont décidé de poursuivre le gouvernement Américain pour son inaction face au réchauffement climatique, ce qui limite sérieusement les chances pour les jeunes d'un avenir sécuritaire, juste et équitable, comme le garantit la constitution Américaine.
Nous, le peuple des États-Unis, afin de former une union plus parfaite et établir la justice pour assurer la tranquillité domestique, pourvoir à la défense commune, promouvoir le bien-être général et sécuriser les bienfaits de la liberté pour nous-mêmes et notre prospérité, prescrivons et établissons cette constitution pour les États-Unis d'Amérique.
La Constitution Américaine, c'est la loi, et le gouvernement Américain n'a pas respecté ses propres lois, ce qui justifie cette poursuite légale des jeunes.
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Cet article est basé sur (en Anglais) http://csas.ei.columbia.edu/2016/10/04/young-peoples-burden/

L'étude scientifique par James Hansen et 10 autres scientifiques qui donne les raisons scientifiques supportant cette poursuite (en Anglais). http://www.earth-syst-dynam-discuss.net/esd-2016-42/

A.     Principales Implications

A. (Fig.1) La température moyenne globale est au même niveau qu'à la période de l'Éémien il y a 130 000 à 115 000 ans. À cette période, le niveau des océans était 6 à 9 mètres plus élevé que de nos jours.
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Figure 1
(Fig.2) Considérant le réchauffement en réserve à cause de l’inertie du système climatique et des émissions qui vont malencontreusement  se poursuivre "un certain temps", le réchauffement va inévitablement se poursuivre.
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Figure 2
L'étude du passé de la Terre nous apprend que la hausse du niveau  des océans par rapport à une certaine température, peut prendre de un à quatre siècles pour un réchauffement climatique de cause "naturel" (Grant et al 2012, 2014). Un réchauffement plus rapide va nécessairement causer une hausse plus rapide (50 à 150 ans) du niveau des océans, surtout si on n'arrête pas nos émissions (Hansen et al 2016).

B.     Émissions négatives de CO2

Ça veut dire extraire du CO2 de l'atmosphère et c'est maintenant obligatoire à grande échelle pour stabiliser le climat sur des périodes centenaires, parce que nous avons échoué à la réduction de nos émissions de GES (gaz à effet de serre). Si une réduction rapide de nos émissions de GES commençait bientôt, une grande partie de la capture de CO2 pourrait se faire via des pratiques adaptées d'agricultures et de foresterie.  Dans ce contexte, l'ampleur et la durée de l'excursion des températures anormalement au-dessus de la moyenne  de la présente période interglaciaire (l'Holocène Wikipédia fr) pourraient être ainsi limitées et nous pourrions minimiser les irréversibles impacts climatiques.

C.     Continuer nos émissions provenant des combustibles fossiles pose un très lourd fardeau sur les jeunes.

Ce sont eux qui devront payer pour notre stupidité/cupidité ; ils devront payer et travailler très fort pour développer et entreprendre la massive extraction de CO2 de l'atmosphère (une entreprise titanesque et peut-être impossible). Silencieusement et avec de minimes objections de la part de la communauté scientifique, (Anderson 2015 étude en Anglais) est une courageuse exception l'hypothèse que la jeunesse découvrira, d'une façon ou d'une autre. la solution pour renverser les erreurs de leurs ancêtres s'est répandu tel un cancer dans les scénarios de l'ONU (GIEC). Les méthodes proposées (par le GIEC) tel la bioénergie avec capture et stockage du carbone (BECCS) ou l'extraction directe dans l'atmosphère implique un coût minimal estimé de 104 à 570 mille milliard de $ seulement pour ce siècle. Ça n’inclut pas les risques immenses et de larges incertitudes en ce qui a trait à la faisabilité. Continuer d'émettre du CO2 en si grande quantité condamne les jeunes à payer et faire un gigantesque nettoyage de nos dégâts dont la réussite demeure improbable. Sans contredit, continuer d'émettre du CO2 impose une lourde sentence sur la jeunesse ; nettoyer + payer + subir les pires impacts climatiques. Nous avons besoin de scénarios qui devraient inciter (récompenser ou punir) les gouvernements du monde à modifier leurs politiques énergétiques sans plus attendre.

Leur fardeau risque d'être insoutenable

     BECCS??? 

 Je n'ai pas trouvé d'article francophone qui explique le plan BECCS, je vais donc vous en faire une courte synthèse...


Le plan BECCS consiste à planter de la végétation, la brûler pour produire de l'électricité et récupérer les émissions de CO2 à la sortie des cheminées pour ensuite les condenser à la limite de la liquéfaction et les enfouir profondément dans le sol. C'est un plan qui fonctionne, mais seulement sur papier...

  1. Où faire pousser toute cette végétation? Déjà, le végétation qu'il y a sur presque tous les continents brûle furieusement, même en Sibérie. Selon les estimations, il faudrait planter ces arbres sur une très vaste superficie.
  2. Il faudrait couper et transporter toute cette végétation, fort probablement des arbres, vers les centres de génération d'électricité capables de capturer le CO2 à la sortie des cheminées.
  3. Le gaz enfoui dans le sol risque quand même de s'échapper et pourrait aussi causer des tremblements de terre comme on en voit avec le "fracking". 
  4. Au mieux, on prévoit capturer environ 80% du CO2 rejeté.
Le niveau d'oxygène de notre atmosphère diminue lentement (jusqu'à ce jour) à cause de toute la combustion des combustibles fossiles auquel il nous devons ajouter les feux de forêts de plus en plus fréquents, grands et intenses. Il faut justement éviter de brûler plus et la diminution du phytoplancton et la déforestation contribuent aussi à cette baisse...
Le célèbre climatologue James Hansen et sa petite fille, Sophie Kivlehan, ont publié cette vidéo le 4 octobre 2016.

Storms of My Grandchildren 
Livre écrit par James Hansen lui-même. Désolé, je ne l'ai pas trouvé en traduction française.
Merci à http://atmospheric-phenomena.blogspot.ca/2015/08/10-most-amazing-and-scary-images-of.html qui contient plusieurs autres images renversantes.
     Refroidir la planète?

Ça ne fait pas partie des plans de James Hansen, et on comprend pourquoi si on a écouté la vidée ci-bas. Il y a des plans élaborés encore une fois par le GIEC, qui ne fonctionnent que sur papier.

Nous avons déjà des pluies plus ou moins acides qui le sont principalement dues à la combustion du charbon, qui en plus contamine nos océans au mercure depuis environ 150 ans. Répandre des particules de SO2 en haute atmosphère, ou idéalement dans la moyenne ou stratosphère, engendrerait des pluies acides ce qui rendrait la vie de la Vie très difficile, sauf pour les bactérie extrêmophiles comme l'explique le dr. Peter Ward dans cette vidéo... en Anglais.

Merci de lire et partager mes articles.

samedi 17 septembre 2016

Doit-on Ajouter une 6e Catégorie aux Ouragans et Typhons?

Ouragans et typhons sont le même phénomène : des cyclones tropicaux. On les nomme ouragans dans l'Atlantique et typhons dans le Pacifique et l'océan Indien.

Voici la classification actuelle des ouragans/typhons. Comme vous le remarquez, il n'y a pas de limite supérieure à la catégorie 5.
NOTE : la hauteur des marées de tempête varie aussi selon le fond marin près des côtes et la géographie locale.

En ce qui concerne le réchauffement climatique, la grande majorité des chercheurs s'accordent pour dire qu'il n'y aura pas une augmentation significative du nombre d'ouragans ou de typhons  mais qu'il y aura une augmentation du nombre et de la puissance des plus puissants.

Par exemple : l'ouragan Émily de 2005 avec des vents de 257.5 km/h pendant six heures. Puis Katrina aussi en 2005 avec des vents soutenus de 280 km/h durant un très long dix-huit heures. Il y a aussi Allen en 1980 avec des vents soutenus de 305 km/h pendant un incroyable 72 heures. Puis, après un long débat de 14 ans, on a reconnu que les vents d'Olivia (1996) en Australie ont atteint les 408 km/h puisque le typhon avait détruit les instruments Wikipedia Fr.

Le principe des catégories d'ouragans a été établi au début des années 1970. Mais la puissance des vents n'est pas tout même si la puissance du vent augmente exponentiellement avec la vitesse et qu'on se sert de ce nombre pour évaluer les dommages possibles : un vent de vitesse X passe au cube sa puissance destructrice lorsque sa vitesse double.

Pour comprendre que la catégorie n'est pas tout, il faut voir les dommages causés par des ouragans de moindre catégorie lorsqu'ils ont touché terre. Les pluies abondantes lors d'ouragans causent souvent des dommages destructeur ; même lorsqu'un ouragan ne touche pas terre comme cela s'est produit en Caroline avec l'ouragan Joaqim. Sur l'image ci-dessous, on voit bien les zones de pluies intenses de Joaqim aspirées vers la Caroline du Sud (qui a reçu 20cm de pluie) en combinaison avec un autre phénomène météo...
Le réchauffement augmente la quantité de vapeur d'eau dans l'atmosphère, ce qui occasionne des précipitations plus intenses.

Source : Earth Changes
Afin de mieux servir le public, l'échelle Saffir–Simpson devrait être complètement révisée ou jeter à la poubelle car elle ne décrit pas convenablement la destruction réelle des ouragans et typhons ; d'ailleurs, elle ne tient même plus compte de la mesure de la dépression centrale, le moteur des cyclones tropicaux. Aussi, les quantités de pluie ne font pas partie des mesures officielles d'un ouragan. Pourtant, elles occasionnent une bonne partie des dégâts avec des pluies atteignant parfois les 30 cm et plus.

Certains cyclones tropicaux engendrent souvent un nombre de tornades parfois très puissantes à cause de la quantité d'énergie disponible et qui doit se dissiper.

Selon ceux qui disent qu'on devrait ajouter une 6e catégorie, celle-ci devrait inclure les cyclones avec des vents de plus de 280-287 km/h. Mais les critiques disent qu'on n'a pas besoin d'une 6e catégorie car un ouragan ou typhon de catégorie 5, lorsqu'il touche terre, signifie à peu de chose près, destruction totale... Je préférerais une 6e catégoie seulement pour qu'on puisse plus  facilement suivre l'évolution du nombre et de la puissance des cyclones tropicaux.

On se souvient tous de Hayan. Des vents soutenus à 235 km/h et avec des rafales à 275 km/h lorsqu'il a détruit les Philippines sans oublier sa destructive marée de tempête de 6 mètres. Il a été un des plus puissants, sinon le plus puissant, à toucher terre.
Source : beforeitsnews.com
Sandy avec un diamètre de  1, 600 km a été un des plus vastes ouragans connu et n'était même plus un ouragan lorsqu'il a touché terre. La majeure partie des dégâts ont été causés par la marée de tempête, amplifiée comme on le sait, par la hausse du niveau des océans et la géographie locale.
Article source de cette première partie ; en Anglais et Wikipédia Fr.
 
     À quoi s'attendre?

Si les cyclones tropicaux sont plus puissants de nos jours, cela s'explique par le fait que l'eau est plus chaude : l'eau chaude est le carburant des cyclones tropicaux et l'oeil, le moteur.
Vendredi 17 sept 2016 à 15hre, heure de New York. Taïwan est cette petite île tout près du cercle vert et c'est la température de l'eau à cet endroit qui est indiquée.
Vendredi 16 sept. On voit le typhon Malakas tout près de Taïwan, actuellement de catégorie 3 mais il s'intensifie en se dirigeant vers la principale île du Japon, Honshu. Le typhon Meranti a effleuré, mais secoué la pointe sud de Taïwan avant de toucher terre en Chine. Vidéo le monde.fr
À mesure que les océans vont se réchauffer, on doit s'attendre à des cyclones tropicaux de plus en plus puissant et dévastateur. Une nouvelle tendance est aussi le développement très rapide de cyclones qui passent de la catégorie 1 à la catégorie 4 ou 5 en parfois moins de 24 heures ; une tendance qui en inquiète plus d,un.

Je n'ai pas pu trouver la vitesse théorique maximum du vent dans un ouragan. Des personnes comme James Hansen parlent de  super-tempêtes à venir, mais ils ne disent malheureusement rien de spécifique sur la vitesse des vents ni sur la hauteur des vagues prévues à part des qualificatifs plutôt superlatifs.

Tendance à la hausse des cyclones plus puissants comme Meriati pour l'Asie (Chine, Japon, Philippines) comme le démontre une recherche. La tendance à la hausse de cyclones plus puissants qui touchent terre est dû à des eaux côtières aussi plus chaudes. On observe cette tendance depuis quatre décennies. L'étude en Anglais.