PORTAIL D'INFORMATION SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES FRANCE/QUÉBEC –
Le phénomène des Changements Climatiques actuel est la plus importante histoire de toute l'Histoire.
"Dans cette lutte contre le réchauffement climatique, gagner lentement n'est qu'une autre façon de perdre."
C'est une menace qui nous affectera tous, il faut s'unir et se serrer les coudes.
l’accroissement de la température provoque la dilatation de l'eau qui est responsable, pour une partie, de la hausse du niveau des océans. On devrait dire «l'océan» puisque qu'ils sont liés, ne font qu'un.
Le plus grand responsable, c'est évidemment le fonte des calottes glaciaires (Antarctique et Groenland)... qui s'accélère.
Il faut savoir que c'est de la hausse du niveau «moyen» dont nous parlons. Les températures, les courants, la géographie, les hausses de masses terrestres, comme la Suède, ou les baisses, comme en Indonésie, influencent le niveau «local» des océans.
La masse étant ce dont émerge ce qu'on nomme gravité, la perte de masse (glaciaire) de l'Antarctique et du Groenland va faire diminuer le niveau des océans autour de ces lieux.
Le sol du continent Antarctique a la particularité d'être sous le niveau de la mer en bien des endroits, comme en témoigne cette carte réalisée en 2019 par une équipe de chercheurs de l'université California, Irvine
Jusqu'à
deux km sous le niveau de l'océan et un km au-dessus, C'est le poids de
la glace accumulée au cours de centaines de milliers d'années qui écrase la croûte terrestre.
Par surcroît, en perdant cette masse de glace qui enfonce le sol
sous-jacent, cela provoque un rebond, et les terres sous ces deux
endroits vont avoir tendance à s'élever au fil du temps. C'est le rebond postglaciaire.
C'est sur l'équateur que la hausse de niveau des océans sera la plus marquée. L'eau, comme tout fluide sur un globe en rotation, a
tendance à s'accumuler davantage à l'équateur.
Ce graphique montre la hausse probable du niveau des océans en fonction de nos émissions de gaz qui piègent la chaleur de l'atmosphère, les «gaz à effet de serre». Nous suivons actuellement la trajectoire rouge.
Quelques notes
La hausse du niveau des océans ne peut que continuer de s'accélérer.
Cette hausse connaîtra des périodes de montée subite de l'ordre de 1 mètre ou 2 en une décennie ou deux.
Cette hausse affecte la circulation verticale causant notamment des manques de nutriments en surface.
Les grands courants océaniques seront aussi affectés, ce qui aura des impacts sur les climats locaux et les pêcheries.
Il est très difficile de prévoir quantité et vitesse de la hausse du niveau des océans car la mécanique de perte de masse des calottes glaciaires est un processus fort complexe : «ça peut être 60cm ou 5 mètres pour 2100» dit un célèbre climatologue.
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Nouvelle étude dans cet article sur l'excellent blogue de Claude Granpey
Dans cette vue aérienne, l'eau de fonte forme un lac sur de la glace
flottante coincée dans le fjord de glace d’Ilulissat pendant un temps
exceptionnellement chaud le 30 juillet 2019 près d’Ilulissat, au
Groenland. Crédit : Sean Gallup Getty Image
Traduction du résumé
Extrait : «Un important événement de fonte se déroule au Groenland cette semaine.»
Avec des températures près de 20 degrés Fahrenheit plus élevées que d’habitude dans certaines régions, la partie sud de la calotte glaciaire fond à son plus haut taux cette saison.
Selon les prévisions, la fonte du dôme sud du Groenland, l’une des plus hautes altitudes de la calotte glaciaire, pourrait être la plus forte depuis 1950.
La fonte hâtive ce printemps, la faible accumulation de neige dans certaines régions et le potentiel de forts systèmes météorologiques à haute pression plus tard cet été ont tous donné lieu à des signaux d’alarme. Les scientifiques prêtent une attention particulière après la perte record de glace de l’été dernier, un événement que les scientifiques s’attendent à voir se produire plus fréquemment alors que l’Arctique continue de se réchauffer.
Les scientifiques définissent généralement le début de la saison de fonte comme la première période de trois jours au cours de laquelle on observe la fonte sur au moins 5 % de la calotte glaciaire. Cette année, cette période a commencé le 13 mai, soit près de deux semaines plus tôt en moyenne au cours des dernières décennies. La fonte a coïncidé avec une vague de chaleur dans une grande partie de l’Arctique. La Sibérie et le centre de l’Arctique ont été certaines des régions les plus durement touchées. Mais les températures ont également monté en flèche dans certaines parties du Groenland, après un début de mois autrement froid.
Au même moment, la neige a commencé à disparaître rapidement le long des marges de la calotte glaciaire, exposant la roche et la glace nues. Le manque de neige est un facteur qui augmente la possibilité d’une année de fonte supérieure à la moyenne, selon Jason Box, un expert en glace de la Commission géologique du Danemark et du Groenland.
NDT : «Il est probable (de 50%~70%) que d’autres vagues de chaleur soient en route. Ce type d'événement augmente rapidement en durée et en intensité.»
Selon Judah Cohen, directeur des prévisions saisonnières de la firme d’analyse Atmospheric and Environmental Research (Recherche Atmosphérique et Environnementale), les prévisions du modèle suggèrent de systèmes de haute pression sur le Groenland cet été. Les systèmes à haute pression sont souvent associés au réchauffement de la calotte glaciaire.
Graphique montrant la fonte du Groenland. La ligne bleue va au 5 Juin 2020.
«Ce qui se produit en Arctique ne reste pas dans l’Arctique»
Ça affecte tout : la météo, la salinité et le niveau des océans, des
insectes aux oiseaux aux mammifères marins, la pêcherie, la couche
d'ozone, dégel du pergélisol et ses multiples impacts...
Afin d'éviter la confusion, trois définitions avant de commencer
Banquises : glace de surface qui flotte sur
l’océan et dont la surface varie au gré des saisons (et dont la fonte
n'influence pas "en théorie" le niveau des océans). Mais si on est pointilleux, les marées
plus fortes car plus d'eau est mobilisée et aussi l'inévitable
expansion thermique de l'eau, ajoutent au niveau des océans.
Calottes glaciaires
: très grand glacier de plus de 50 000 kilomètres carrés recouvrant une
portion de la croûte terrestre et d'une épaisseur de plusieurs
centaines de mètres voire de plusieurs
kilomètres ; maintenant nommées "inlandsis". Ce sont l'Antarctique et le Groenland.
Plates-formes, plateaux et barrières de glace sont la même chose et retiennent les glaciers bordant les deux inlandsis.
Le
réchauffement climatique de cause humaine est une expérience en temps
réel au cours de laquelle d'étonnantes surprises, parfois
catastrophiques, nous attendent à chaque détour.
Des témoins du passé
Nous
savons, grâce aux vestiges de coraux et d'autres indices, qu'il y a eu à
la fin de la dernière déglaciation débutée il y a ~20 000 ans alors que
des glaciers d'environ 4km d'épaisseur recouvraient le Canada (et une
partie du Nord de l'Europe) jusqu'à New York et qui s'est terminée il y a
~10 000 ans, qu'il y a eu parfois de subites poussées de la montée du
niveau des océans. Les récifs coralliens meurent quand il y a trop d'eau
au-dessus d'eux, car ils doivent recevoir
un minimum d'ensoleillement pour survivre et croître.
L’écosystème récifal est, avec les forêts tropicales, l’écosystème le
plus riche en biodiversité ainsi que le plus complexe et le plus
productif de la planète. Source en Français à visiter.
C'est
en étudiant à haute résolution les vestiges de récifs coralliens le
long de la côte Texane qui sont morts lors de la dernière déglaciation à
cause de la hausse du niveau des océans, que Pankaj Khanna, auteur
principal de cette étude en Anglais, a fait ces découvertes. Il a aussi été interviewé par Alex Smith de Radio Ecoshock, une émission (anglophone) que je rate rarement.
Sa
recherche démontre qu'au cours de la dernière déglaciation, il y a eu
des
périodes de 10 à 20 ans au cours desquelles la hausse du niveau des
océans a eu d'importantes poussées de 20 mm à 40 mm par année et il
affirme aussi que ça peut se produire n'importe quand dans les
conditions actuelles.
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Il y a des âges glaciaires et interglaciaires. Ces variations
climatiques, comme on le voit ci-dessous, résultent des cycles orbitaux,
nommés cycles de Milankovitch.
ppM = parties par Milliard pour le CH4 (méthane), en rouge ppm = parties par million pour le CO2 (dioxyde de carbone), en bleu
Il est à noter que le taux de CO2 atmosphérique varie de 140 ppm à
280 ppm au cours de ces cycles. Quand il l'a dépassé, comme lors de
l'extinction Permienne,
les émissions de CO2, alors causées par une activité volcanique intense
et longue de milliers d'années, ont fait grimper la température globale et
l'acidité des océans à des niveaux intolérables pour soutenir la Vie de
cette époque : 95% des espèces marines y ont disparu de même que 75%
des espèces terrestres.
Nov 2017 : nos émissions de CO2 atteignent plus 406,58 ppm (source) et ça monte et le taux de méthane aussi grimpe (source).
Hausses abruptes du niveau des océans sont nommées en Anglais Melt water pulses (poussées d'eau de fonte).
De nos jours
Le taux moyen actuel de la hausse du niveau des océans est de 3,4mm/an (NASA),
une augmentation de 50% par rapport à avant 1993. Le réchauffement
actuel se déroule 10 fois plus rapidement que tout ce que la nature, si
laissée à elle-même, a pu produire au cours des dernières 65 millions
d'années (source en Anglais).
En blanc, hausse du niveau des océans combinée. En vert, contribution du Groenland En jaune, contribution de l'Antarctique
20 ans à 50 mm par an = 1 mètre de hausse du niveau des océans!
Il y a ~11 000 en Antarctique...
Ces
profondes cicatrices laissées sur le fond marin à la même époque où
sont morts les coraux mentionnés plus haut, montrent les traces qu'ont
laissées les icebergs qui se sont rapidement détachés du glacier Pine
Island.
Dans cet article en Anglais,
on explique que l'eau de 1°C à 2°C de plus chaude que la moyenne
locale a fait tripler le taux de fonte de quatre glaciers en
Antarctique. Les plateaux de glace étalés sur la mer devant ces glaciers
sont en train de se désintégrer, un a même presque totalement disparu
depuis l'arrivée d'eau plus chaude. La fonte et l'écoulement de ces 4 "petits" glaciers provoqueront à eux seuls, une hausse de 1,2 mètre du niveau des océans.
Rappelons que 93% du réchauffement s'engouffre dans les océans
Une cascade d'icebergs
La partie Ouest de l'inlandsis Antarctique est la première qui
rejoindra la mer. C'est celle dont nous parlons dans cet article.
Tant
qu'ils sont là, les plateaux de glace étalés sur la mer devant les
glaciers en bordure des calottes glaciaires agissent un peu comme un
bouchon sur une vaste bouteille de champagne.
La vraie question est "quand". La vraie réponse est "beaucoup plus tôt que prévu". On pense donc que d'ici 20 à 50 ans, ces six glaciers feront, à eux seuls, monter le niveau des océans de plus de 2 mètres, possiblement de 4 mètres...
En novembre 2009, le taux maximum d'écoulement était ~8,33 mètres par an. Suite à l'arrivée d'eau plus chaude vers 2015, la vitesse maximale d'écoulement des quatre glaciers est de 4 Km/an. Quand on vous dit que ça s'accélère exponentiellement...
La majorité de ces quatre glaciers repose sur du sol à
environ 600,46 mètres sous le niveau de l'océan. Ce qu'on vient de dire
ne concerne qu'une très petite partie de l'Antarctique, voyez la partie
gauche de la carte et le minuscule carré de la zone de ces quatre
"petits" glaciers. Notez les autres zones de fonte sans oublier que le
Groenland fond presque 50% plus rapidement.
Le glacier Pine Island, situé dans l'Ouest de l'Antarctique, a vu sa fonte et sa
vitesse d’écoulement s'accélérer de façon fulgurante depuis 2015, ce qui
fait dire aux glaciologues que la fonte des calottes est beaucoup plus
rapide, et imprévisible, que toutes leurs prévisions.
Un iceberg de 267 km carrés s'est détaché du glacier Pine Island fin septembre 2017.
Depuis le début des observations en 1947
et jusqu'en 2015, la barrière de glace de ce glacier n'avait presque pas
bougé. Mais depuis 2015, elle recule à toute vitesse ce qui permettra
au glacier de s'écouler de plus en plus rapidement vers la mer : un
exemple parmi d'autres.
Depuis 1950, nous sommes dans l'ère climatique moderne de "la grande accélération"
Le Pine Island et le Thwaites, d'une épaisseur de 3 km et d'une superficie équivalente à celle du Texas (696 241 km2),
fondent et s'avancent de plus en plus rapidement dans l'océan vont nous
apporter 3,35 mètres de hausse du niveau des océans. Leurs barrières de
glace sont très affaiblis et leur vitesse d'écoulement s'accélère comme
le montre le diagramme suivant. La fonte et la descente vers les océans
de ces glaciers ne sera que le début car une partie de l’inlandsis
suivra rapidement, tout comme pour les autres glaciers longeant
l'Antarctique et le Groenland.
De gauche à droite : le Pine Island, le Thwaites et les quatre petits mentionnés plus haut.
Si on compare la fonte des calottes glaciaires à un véhicule automobile, ce dernier aurait plusieurs accélérateurs.
Mécanisme de fonte des inlandsis
À
mesure que les barrières de glace fondent et se brisent, le poids de
l'inlandsis propulse ces glaciers vers l'océan de plus en plus
rapidement.
Vu que ces glaciers ont une
formidable hauteur, leurs falaises, de plus en plus hautes, s'écroulent
sous leurs propres poids au fur et à mesure qu'elles dépassent la "ligne
de sol" (grounding line), qui elle recule parce que les glaciers
fondent principalement par le dessous, toujours à cause de l'eau plus
chaude qui s'y engouffre.
Réactions en chaînes :
les plateaux disparaissent
les glaciers suivent en accélérant le pas
les inlandsis suivent en faisant de très grands pas
Ce scénario-catastrophe pourrait être amoindri
seulement si nous réduisons drastiquement, et dès maintenant, nos
émissions de gaz à effet de serre. Idéalement. il aurait fallu débuter
cette réduction dès les premières alertes lancées par les scientifiques
en 1965. sinon, dès le début des années 1990.
Ce glacier, comme les autres et l'inlandsis derrière fait environ 3km de haut.
On nous fait croire que le temps, c'est de l'argent, mais on ne nous dit pas que le climat, c'est la Vie.
Au Groenland, le Jakobshavn, un imposant glacier, a perdu sa barrière de glace et recule de 20 mètres par jour. C'est ce qui se prépare pour le Pine Island, le Thwaites
et les autres. On a fait des modèles basés sur l'effondrement de ce
glacier afin de prévoir tes taux de fonte et d'écoulement des six
glaciers de l'Antarctique mentionnés. Par souci de conservatisme, ils
ont coupé les données de 50% : pas pour des motifs scientifiques.
Depuis
bien avant l'apparition des humains, les gigatonnes de glace se sont
accumulées sur le continent Antarctique ont fait descendre la majorité
du continent sous le niveau des eaux. Ces six glaciers sont sur une
pente qui remonte vers l'océan et donc, l'eau plus chaude y pénètre plus
profondément, accélérant fonte et l'avance des glaciers. La perte des
plateaux de glace envoie des signaux aux inlandsis jusqu'à 900
kilomètres à l'intérieur de s'écouler dans la direction des barrières
disparues (excellent article en Français).
On
voit ici comment et à quelles vitesses l'inlandsis Antarctique
s'écoule. La partie où il y a du rouge et de bleu, c'est "l'Ouest de
l'Antarctique".
À deux mètres de hausse du niveau des océans, c'est 12 millions de personnes qui seraient déplacées... seulement aux États-Unis.
Même des villes comme Montréal, Québec et
Chicoutimi pour ne parler que du Québec que je connais bien, sont menacées bien qu'elles ne soient pas à proprement
parler des "villes côtières". Car lorsque le niveau des océans aura
monté de deux mètres, le fleuve Saint-Laurent et la rivière Saguenay
verront la même augmentation ; simple physique des vases communicants
que nous avons apprise à l'école.
En plus, les ports,
des parties de routes côtières ainsi que plusieurs aéroports de part le
monde deviendront inutilisables. Comment seront acheminés les biens et
principalement la nourriture? Habituez-vous à consommer local.
Et quand l'eau salée monte, elle
contamine les sols beaucoup plus loin que le rivage, ce qui rendra
l’agriculture impossible dans des endroits comme au Bangladesh et contaminera, comme on
le voit déjà en Floride et chez des populations insulaires les puits
dans lesquels l'eau potable est puisée.
Vidéo en Anglais Pour avoir les sous-titres en Français, il faut
1- Clic sur le bouton à gauche de l'engrenage
2- Clic sur l'engrenage puis sur sous-titres
3- Clic sur Traduire et une nouvelle fenêtre apparaît
4 Choisir Français (la traduction est imparfaite)
Les
scientifiques échantillonnent, percent, extraient des carottes de glace
et survolent (avec des instruments embarqués) cette immense île parce
qu'ils pensent que le Groenland est un indicateur important de notre
avenir.
Le Groenland vu depuis l'espace.
Le
Groenland a une superficie de 2 millions de km/2 dont 81 % est
recouvert d'une imposante calotte glaciaire qui atteint 3km d'épaisseur
et qui fait au total 2,85 millions de kilomètres cube de glace. La
fonte complète du Groenland entraînerait une hausse du niveau des océans
de 7,2 mètres. Ne pas oublier la contribution de l’Antarctique, des
glaciers terrestres et la dilatation du volume des océans à cause de la
chaleur ; la hausse du niveau des océans n'arrêtera pas en 2100 mais se
poursuivra certainement pendant des siècles. NOTE :
La fonte est plus rapide lorsque c'est nuageux car les nuages piègent
la chaleur à basse altitude et la pluie brise la surface ce qui accroît
aussi le taux de fonte.
Modélisation du Groenland sans glace réalisée grâce aux balayages radar de la mission "Ice Bridge (en Anglais)"
Le
Groenland est bordé par deux chaînes de montagnes, l'une à l'Est et
l'autre à l'Ouest. La dépression centrale est plus ou moins au niveau de
la mer. Ces chaînes de montagnes se sont formées il y a 3 à 4 millions
d'années et les montagnes ont été "sculptées"par des glaciers.
Les tracés de vols de la mission Ice Bridge.
À mesure que le Groenland sera libéré de sa glace, sa masse terrestre se soulèvera lentement, phénomène géologique qu'on nomme "rebond isostatique"
(le poids de la glace disparaissant, cela décompresse la croûte
terrestre et l'île Groenland va lentement s'élever) ce qui participera
aussi à la hausse du niveau des océans. Cet article en Français explique bien le rebond isostatique et nous apprend que le rebond isostatique du Groenland est bien amorcé. Petite leçon de gravité Parlant de la hausse du niveau des océans, je vais vous expliquer pourquoi le niveau de l'eau autour du Groenland va... baisser. La
masse attire la masse, c'est le principe même de la gravité. Donc, quand
le Groenland "perd de la masse" il a moins "de force d'attraction" et
donc, l'eau n’étant plus attirée par toute cette masse de glace, le
niveau va diminuer "un peu" et graduellement sur une distance allant
jusqu'à 1 000 km. La Relativité explique les choses différemment, mais
le résultat est le même.
La fonte La
question pressante : à quel rythme fondra le Groenland? Depuis ce
documentaire, plusieurs études ont été publiées et les résultats ont de
quoi nous faire penser à notre avenir commun. De 2011 à 2014, le taux de fonte du Groenland a doublé (étude en Anglais)
alors qu'il doublait environ aux 6 à 7 ans dans les décennies
précédentes. Durant ces 4 années, il a fondu à un rythme de 269 ± 51
Gt/an. Il a atteint 474Gt pendant une année, on peut dire que la moyenne
actuelle du taux de fonte du Groenland est très près, en moyenne, de
300 Gt/an. Ajouter 118 Gt/an pour la contribution de l'Antarctique selon
la NASA.
NOTE 1 : Cela prend 380 Km3 de glace fondue pour élever le niveau des océans de 1mm. NOTE 2 : Un Km cube de glace = 1 milliards (1 Gigatonne) de tonnes d'eau.
Nous
comprenons maintenant pourquoi plusieurs pensent que les estimations du
GIEC de 0,5 à 1 mètre pour 2100 sont vraiment trop basses. Je vais
expliquer les causes des estimations très différentes de la hausse du
niveau des océans dans un article à venir. Le processus de fonte des calottes polaires en est un qui est
extrêmement complexe et dynamique et c'est pourquoi les modèles donnent
toujours des résultats inférieurs à la réalité (vidéo explicative (en Anglais) du glaciologue Jason Box). Une
des clés pour l'accélération de la perte de glace exponentielle du
Groenland sont les barrières (plates-formes) de glace. Ces barrières
retiennent la glace sur la terre ferme, elles agissent littéralement
comme des bouchons. Ces barrières, souvent très épaisses fondent aussi
par les dessous à cause de l'eau réchauffée qui y circule ; elles
fondent donc très rapidement. Quand une barrière de glace disparaît ou
cède, le glacier se déverse très rapidement dans l'océan accroissant la
rapidité de l'inéluctable montée des eaux. Il y a
deux décennies à peine, certains croyaient que le Groenland et
l'Antarctique ne fondraient pas à cause du réchauffement climatique, que
ces deux calottes étaient "immuables". Nous savons maintenant qu'elles
fondent et ces "croyants" commencent à comprendre qu'ils avaient tort,
la réalité actuelle le leur démontre avec une certaine furie. Article complémentaire : La calotte groenlandaise plus instable qu'on ne le pensait. Carottes de glace
Camp Century est l'endroit d'où les carottes de glace sont extraites.
À
chaque années les couches de neige se succèdent. Le poids de cette
neige compacte les couches inférieures qui deviennent névé puis glace.
Dans cette glace sont conservées des bulles d'air de l'atmosphère
lorsque la couche de neige est tombée ; c'est donc une succession de
couches et plus on descend, plus on remonte le temps. C'est
en analysant ces bulles d'air qu'on "lit" le taux de CO2 ou de méthane
au cours de l'histoire. On y trouve aussi des cendres volcaniques ou
d'antiques feux de forêt, du pollen qui nous renseigne sur l'activité
végétale, les types de plantes et des isotopes
d'oxygène desquels on extrait la température. Bref, c'est l'histoire du
climat et de certains événements majeurs qui nous est révélé dans ces
petites bulles d'air.
On voit ici ce qui restait de glace lors de l'Eémien il y a environ 115 000 ans.
En surface Quand
la neige fond, la poussière demeure et la surface devient donc de plus
en plus sombre capturant ainsi plus de rayonnement, ce qui encore une
fois accélère le rythme de la fonte. Un projet nommé "Dark Snow" (neige sombre) étudie ce phénomène. Ces poussières sont des particules de pollution, des cendres de feux de forêts, etc. Avec
l'augmentation des températures, la vie s'installe aussi dans de
petites cuvettes. Cette "crasse" microbienne, foncée elle aussi, a le
même effet que la poussière. Ces milliards de trous sales à la surface du Groenland, nommés cryoconite, ont le diamètre d'un doigt.
Cryoconites aux abords d'un "moulin". Source Wikipedia
Il
y a aussi ces crevasses contenant de l'eau de fonte et qui ont la
taille d'un bus. Un phénomène supplémentaire qui accélère la fonte.
De l'eau dans la glace Si le Groenland fond si rapidement, c'est qu'il fond par le dessus, le dessous via l'apport d'eau chaude, et par le milieu.
Lacs de fonte sure le Groenland
Dans
un premier temps, ces lacs de fonte absorbent au lieu de réfléchir le
rayonnement solaire, ce qui accroît le taux de fonte en surface. Ensuite, ces eaux génèrent des fissures dans la glace et s'écoulent
dans la calotte elle-même ce qui accroît aussi le taux de fonte. Ces
eaux vont ensuite s'écouler vers la mer ou descendre au niveau du sol et
ainsi lubrifier les glaciers par le dessous augmentant leurs taux
d'écoulement vers la mer. Le Groenland est maintenant ainsi fissuré sur de grandes surfaces.
Fissures
dans la glace causées par l’eau de fonte. L'eau s'infiltre dans ces
fissures et peut descendre jusqu'au socle rocheux via ce qu'on nomme les
"moulins".
Voici un "moulin". Photo : James Balog du National Geographic
Vue en coupe de la calotte du Groenland. L'eau de fonte crée l'équivalent de nappes
phréatiques à l'intérieur de l'inlandsis et le fait fondre de l'intérieur.
Tout cela mène aussi à l'écoulement des glaciers vers la mer. Ici, on voit le retrait de l'impressionnant glacier Jakobshavn
qui retraite de 20 mètres par jour ; c'est le taux de retrait le plus
rapide d'un glacier. Si son retrait est si rapide, c'est que le
Jakobshavn n'a plus de barrière ; le "bouchon" qui le retenait a
complètement fondu principalement à cause de l'eau maintenant trop
chaude.
Plusieurs images et informations ont aussi été tirées de cette courte vidéo.
Nous
sommes en voie de dénuder le Groenland de sa glace et nous allons nous
prendre les pieds dans ses vêtements... 7,2 mètres d'un vêtement devenu
liquide. Nous
dénudons aussi l'Antarctique et les glaciers terrestres. Nous ne savons
pas à quelle vitesse le niveau des océans va monter, mais je pense que
ce sera rapide. Ça fait plus de quatre ans que je suis intensivement
l'activité climatique ; à chaque année quand ce n'est pas aux six mois,
les prévisions de la hausse du niveau des océans augmentent en rapidité
et en mètres.
Une conséquence lourde de conséquences
L'eau
de fonte du Groenland s'étale en surface sur une portion de
l'Atlantique Nord. C'est parce que l'eau de fonte n'est pas salée et est
donc moins dense qu'elle flotte à la surface ; c'est la zone bleue au
Sud du Groenland qu'on voit ci-dessous.
Anomalies de température de surfaces océaniques. Source : Earth Nullschool
Cela
a pour effet de ralentir et même dévier la portion Gulf Stream de la
circulation thermohaline qui régule la température des eaux, du Nord est de l'Amérique et du Nord de l'Europe ce qui risque de
bouleverser le climat des ces régions. Voir cet article antérieur
Une nouvelle étude publiée dans Nature Communications alerte surle
risque de voir un refroidissement important dans l’Atlantique Nord.
Pour la première fois, des chercheurs se sont focalisés sur les
conséquences d’une réduction brutale de la convection océanique dans une
région clé, la Mer du Labrador. Leur
conclusion : même sans un effondrement de la circulation thermohaline
dans son ensemble, l’Atlantique Nord pourrait connaître un sérieux coup
de froid.
Une équipe d’océanographes du laboratoire
Environnements et paléoenvironnements océaniques et continentaux
(CNRS/Université de Bordeaux) et de l’Université de Southampton vient
d’évaluer pour la première fois le risque d’un refroidissement rapide
dans l’Atlantique du Nord en relation avec un effondrement de la
convection océanique dans la Mer du Labrador. Leurs résultats sont
publiésdans Nature Communications.
La Mer du Labrador, au sud-ouest du
Groenland, est une des régions de convection de l’Atlantique Nord où la
formation d’eau profonde alimente un système de courants à grande
échelle, la circulation océanique méridienne de retournement Atlantique,
autrement connue comme AMOC ou circulation thermohaline. Avec l’AMOC,
les courants océaniques en surface apportent les eaux subtropicales
chaudes vers l’Atlantique Nord où, leur refroidissement les fait plonger
en profondeur dans les régions de convection.
Ils retournent ainsi
vers sud. Ce système est donc responsable d’un transport de chaleur
nette vers l’Atlantique du Nord.
Représentation
schématique de la circulation dans la mer du Labrador, au cœur du gyre
subpolaire schématisé par le contour rouge. Crédit : Giovanni Sgubin –
EPOC.
A plusieurs reprises, depuis la fin de la
dernière glaciation, il y a 20 000 ans, l’AMOC s’est déjà effondrée de
façon brutale – en l’espace d’une décade ! – ramenant le climat à des
conditions glaciaires en Europe. Dans les conditions climatiques
actuelles, on estime qu’une interruption brutale de l’AMOC produirait
une baisse de 5°C de la température dans l’Atlantique du Nord.
Le rapport du GIEC, le Groupe d’experts
intergouvernemental sur l’évolution du climat, estime qu’il y a de
fortes chances pour que l’AMOC ralentisse au cours du XXIe siècle, mais
cela serait très progressif. Un arrêt complet, qui entraînerait une
chute rapide de la température de l’Atlantique du Nord, n’aurait que de
très faibles chances de se produire au cours du siècle.
Les auteurs de l’article publiésdans Nature Communications
ont réexaminé une quarantaine de modèles climatiques de dernière
génération (CMIP5) en se concentrant sur la possibilité d’une
interruption de la convection dans la Mer du Labrador. « Un arrêt de la
convection océanique dans la Mer du Labrador n’aurait pas les mêmes
effets catastrophiques qu’une interruption de la circulation
thermohaline, mais cela peut avoir un impact important sur les
évolutions des températures en Europe de l’ouest et dans l’est de
l’Amérique », précise d’abord Giovanni Sgubin, l’auteur principal de
l’étude.
« La convection dans la mer du Labrador
alimente l’AMOC, mais elle contribue seulement de façon partielle au
flux total de l’AMOC », continue Giovanni Sgubin. « Donc, si une
interruption de la convection dans le Labrador se déclenche, l’AMOC ne
va pas forcement s’interrompre ». Cela a incité les chercheurs à évaluer
la possibilité d’un refroidissement dans l’Atlantique du Nord en raison
de changements locaux dans la Mer du Labrador plutôt que en raison de
changements à grande échelle de l’AMOC.
Circulation
océanique thermohaline montrant la remontée d’eau chaude (en rouge)
vers les hautes latitudes et le plongeon des eaux froides et salées (en
bleu) qui reviennent vers le sud pour former une boucle (source :
Wikipedia)
Normalement, avec la convection, une
masse d’eau froide et dense s’enfonce dans l’océan grâce à un mélange
entre eaux superficielles et eaux des profondeurs, qui provoque un flux
de chaleur nette vers l’atmosphère. Il y a deux ingrédients nécessaires
pour déclencher la convection dans le Labrador : des températures de
l’atmosphère très froides (en hiver), et une stratification faible. La
stratification mesure les variations verticales de la densité de l’eau.
Si une couche plus profonde est plus dense que la couche juste
au-dessus, il y a une condition de stratification stable qui entrave le
mouvement entre les deux couches et l’échange de chaleur vertical. Le
changement climatique pourrait conduire à des conditions de
stratification trop élevées dans la mer du Labrador pour pouvoir activer
le mélange entre eaux superficielles et eaux des profondeurs en hiver
et donc le phénomène de convection.
Parmi le 40 modèles climatiques étudiés,
17,5% projettent un arrêt complet de la convection dans cette région,
avec comme résultat un refroidissement abrupt (2 ou 3 degrés en moins
de dix ans) de la mer du Labrador et de fortes baisses des températures
dans les régions côtières de l’Atlantique Nord. Ce refroidissement lié à
l’interruption de la convection est donc principalement le résultat
d’une diminution drastique des échanges de chaleur entre les couches
profondes de l’océan et l’atmosphère dans la région du Labrador.
Ce résultat pourrait apparaître de prime
abord comme plutôt rassurant, vu que la plupart des modèles ne
reproduisent pas un tel événement abrupt. Mais les chercheurs ont noté
que tous les modèles ne sont pas capables de reproduire de façon
réaliste la stratification dans la mer du Labrador, une variable clé
pour la reproduction correcte des mécanismes de convection. Pour cette
raison, ils se sont penchés sur les 11 modèles les plus capables de
simuler la stratification observée. Parmi ces modèles, 45,5% montrent
un effondrement des processus de mélange vertical profond dans la Mer du
Labrador au cours du XXI siècle. Des processus qui se produisent
normalement en hiver. En tenant compte de la fiabilité des modèles, le
risque d’un refroidissement brusque en mer du Labrador apparaît donc
bien plus élevé que ce qui prévu dans l’ensemble CMIP5.
Toutes les simulations reproduisant une
interruption de la convection dans le Labrador, montrent qu’une
diminution de salinité est le processus dominant dans le déclenchement
de cet événement. Cela cause une augmentation de la stratification et
l’interruption de la convection. En raison du réchauffement climatique,
certains scientifiques craignent que la fonte des glaces du Groenland
rejette suffisamment d’eau douce dans l’Atlantique Nord pour
bouleverser la circulation océanique. Mais ce mécanisme n’a pas été pris
en compte dans l’étude parue dans Nature Communications.
Dans
les modèles étudiés par Giovanni Sgubin et ses coauteurs, la diminution
de la salinité dans la mer du Labrador est liée à deux phénomènes
favorisés par le réchauffement climatique global : l’accélération du
cycle hydrologique avec une augmentation des précipitations dans la Mer
du Labrador et une changement de circulation océanique, dont une
ralentissement du gyre subpolaire, c’est-à-dire de la circulation
cyclonique horizontale caractérisant la Mer du Labrador.
Exemple d’un refroidissement rapide dans le gyre prédit par l’une des projections climatiques. A gauche : évolution temporelle de la température de surface de la mer. A
droite : écarte entre la température de l’air à la surface de la mer,
entre le début et la fin du XXIe siècle. Crédit : Giovanni Sgubin –
EPOC.
Les modèles climatiques, en fait, ne
simulent pas l’afflux d’eau douce issue des calottes et des glaciers.
L’apport d’eau douce dans l’océan dû à la fonte des glaces du Groenland
n’a donc pas pu être considéré. Mais les auteurs de l’étude ne
sous-estiment pas son influence. « Vu que la diminution de salinité
semble être une composante clé pour produire une interruption de la
convection dans les modèles, l’apport d’eau douce du Groenland peut être
une élément de plus augmentant la probabilité que cet événement abrupt
se produise », précise Giovanni Sgubin.
L’un des défis de la prochaine
génération de modèles climatiques est de tenir compte de ce processus.
La fonte du Groenland risque donc de renforcer la conclusion de l’étude :
la possible interruption de la convection dans la Mer du Labrador.
Résultat, le refroidissement dans l’Atlantique Nord serait plus probable
que ne le suggèrent les modèles climatiques.
Les observations récentes du climat
montrent que quelque chose d’étrange se passe déjà dans l’ l’Atlantique
Nord. La région subpolaire au sud de la Groenland, y compris la Mer du
Labrador, est quasiment la seule du monde à ne pas s’être réchauffée
depuis le début du XX siècle. On parle du soi-disant « cold blob »,
caractérisant une région circonscrite de l’Atlantique Nord en
contre-courant avec la tendance à l’augmentation des températures
observée au niveau global.
Anomalies
de températures en hiver 2013 et 2016 (par rapport à la période
1900-1950) : on voit une zone froide au sud du Groenland. Source : NASA
GISS.
Ce contraste serait l’une des manifestations de l’affaiblissement de l’AMOC, selon une étude parue fin mars 2015 (Nature Climate Change), signé
par des chercheurs emmenés par Stefan Rahmstorf, du Potsdam Institute
for Climate Research.
Les scientifiques estimaient alors que le
réchauffement climatique global dû aux émissions humaines de gaz à effet
de serre avait déjà commencé à ralentir sérieusement la circulation
thermohaline, de façon plus prononcée que dans les modèles climatiques.
Cela serait la cause principale de l’apparition, dans les observations
climatiques, d’un « cold blob » dans l’Atlantique du Nord. Or, compte
tenu des résultats publiés dans Nature Communications par Sgubin et al.,
ce phénomène pourrait avoir une interprétation alternative : l’effet
d’un changement de la convection dans la Mer du Labrador pourrait être
aussi responsable d’un refroidissement local dans l’Atlantique du Nord.
Les paradoxes sont toujours des erreurs de compréhension et/ou de perception ; la nature ne produit pas de paradoxes. On les transforme parfois en mensonges comme les cuves à penser de l'industrie de combustibles fossiles savent si bien le faire.
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Le paradoxe est inexistant Il y a deux sortes de glaces, celle qui flotte sur l'eau et celle sur la terre ferme. La glace qui flotte sur l'eau est comme un glaçon dans un verre et ne fait pas grimper le niveau en fondant. Celle sur la terre ajoute au niveau exactement comme si on ajoutait un autre glaçon à son verre.
Commençons avec l'apparent paradoxe de la glace marine qui, de toute évidence, couvre une surface de plus en plus grande en Antarctique durant l'hiver Austral. Il faut savoir que primo : - cette glace se forme plus tard qu'auparavant - secundo, elle fond bien avant qu'elle ne le faisait dans le passé pas si lointain. L'eau qui forme cette glace est de l'eau douce provenant de la fonte de glaciers du continent Antarctique et qui flotte au-dessus l'eau salée plus dense. Cet apport d'eau douce facilite aussi la formation de glace puisqu'elle gèle plus facilement que l'eau de mer habituellement salée. Ensuite, les vents autour du continent Antarctique soufflent plus fortement qu'auparavant, ce qui étale la glace plus loin autour du continent ; il n'y a aucune masse de terre dans l'océan Australe pour ralentir, pour faire barrière à ces vents qui y sont très puissants. L'image qui suit est une synthèse de millions d'observations sur le
mouvement des glaces, et donc des vents, autour de l'Antarctique. On
voit clairement que les vents poussent les glaces vers l'extérieur, loin
de l'Antarctique.
Image: Los Alamos National Laboratory/Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)
Cette superficie de glace plus grande est aussi liée à une variabilité naturelle nommée IPO (Pacific inter-Decadal Oscillation) ou Oscillation interdécennale du Pacifique, actuellement en phase négative qui est caractérisée par une température de l'eau plus froide que la moyenne dans le Pacifique tropical de l'est. Voire cette recherche en Anglais. Quand la phase IPO deviendra positive, il devrait, selon cette recherche, se former moins de glace sur l'océan autour de l'Antarctique. L'impact ultime est une dépression accrue au large de l'Antarctique vers la mer d'Amundsen connu sous le nom de la "dépression de la mer d'Amundsen". Et les vents générés sur le côté ouest de cette dépression étalent la glace vers le nord et c'est ce phénomène qui accroît principalement la superficie de glace. Il faut savoir que l’Antarctique s'est réchauffé de 3°C depuis 1960. Voire cette étude en Anglais. C'est, avec l'Arctique, une des régions du globe qui se réchauffe le plus rapidement.
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La menace, c'est évidemment la fonte de l'Antarctique Une étude en date du 9 mai 2016 confirme ce que plusieurs autres études ont déjà relaté : l'Antarctique fond de plus en plus rapidement. L'Antarctique atteint les 4 800 mètres d'élévation ; ça représente beaucoup d'eau une fois fondue et ça ajouterait 61 mètres au niveau des océans au total (la fonte complète du Groenland n'ajouterait que 7 mètres au niveau des océans). De 2002 à 2016, l'Antarctique a perdu en moyenne l'équivalent de 100 kilomètres cube d'eau par année. Cette étude fournit un site de visualisation qu'on peut visiter ici.
Il y a à peine 18 mois, seule la péninsule Ouest de l'Antarctique faisait les manchettes avec sa fonte qui menace, elle aussi, toutes les villes côtières. Le taux de fonte de la péninsule Ouest de l’Antarctique double aux 6 ans.
Mais depuis environ un an, on s'est aperçu que le côté est de l'Antarctique, qu'on croyait quasi invulnérable a subitement montré de sévères signes de fonte. La principale cause de la fonte des glaciers de l'Antarctique, c'est l'eau plus chaude qui fait fondre les glaciers par en dessous. En plusieurs endroits, la plaque continentale se trouve jusqu'à deux kilomètres sous le niveau de la mer. En certains endroits, la fonte des glaciers par en dessous dépasse les 2,5 cm d'épaisseur de glace par jour. Cette image montre le processus. C'est à peu de chose près ce qui se passe du côté est avec l'immense glacier Totten qui ferait à lui seul grimper le niveau des océans de deux mètres. Il est à noter qu'une partie de cette hausse peut, elle aussi, être assez subite. Quand un glacier décroche du fond rocheux, il tombe directement dans l'eau et la hausse est donc subite avec un risque potentiel de raz de marée.
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Une étude faussée Des chercheurs néophytes de la NASA ont commis une erreur de débutant l'an dernier en affirmant que le continent Antarctique gagnait de la masse. La source de l'erreur a été trouvée. Ils utilisaient des données altimétriques (et non gravimétrique) pour conclure que l’Antarctique gagnait de la masse. Les senseurs des satellites utilisés étaient vieux et incorrectement calibrés. De plus, mesurer la hauteur des sommets enneigés ne dit rien sur le poids de la glace ni sur le fait que les glaciers de l'Antarctique fondent principalement par le dessous. Le satellite GRACE mesure directement la masse. Visiter Wikipédia FR pour voir comment fonctionne cette merveille de technologie. Vous voilà armés pour contrer un des mensonges de l'industrie des combustibles fossiles.
J'écris pour informer, merci de partager mes articles.