Au début de 2015,
nous étions à 0,85°C de réchauffement global moyen. Aujourd'hui,
fin 2016, nous atteignons 1,2°C de réchauffement. C'est une hausse
fulgurante et imprévue. De toute évidence, le GIEC a sérieusement
sous-estimé la réactivité du climat terrestre par rapport à nos
émissions de GES (gaz à effet de serre), principalement le CO2 et
le méthane CH4, mais aussi l'oxyde nitreux provenant de
l'agriculture et les CFC (Chlorofluorocarbure) et HFC
(Hydrofluorocarbure), deux gaz principalement utilisés dans la
réfrigération et la climatisation.
Après 134 ans nous avions
atteint 0,85°C et moins de deux ans après nous en sommes à 1,2°C.
À ce rythme, on pourrait atteindre 1,5°C, une des limites fixées à
la COP21 voici un an, en seulement 4 ou 5 ans. De même nous
dépasserons les 2°C dans moins de 15 ans. Au point où nous en
sommes, toutes les prévisions relatives aux changements climatiques
sont largement dépassées ; il n'est pas exclu qu'on dépasse les
2°C d'ici une seule décennie. Tous les scientifiques et
observateurs du climat restent sans voix devant la hausse si brutale
du réchauffement cette année, on croyait impossible une telle
hausse des températures.
Comment
expliquer une si rapide hausse des températures en moins de 2
ans?
- Les gaz à effet de serre GES
Nous savons depuis le 18e
siècle grâce aux travaux de Fourrier et ceux de John Tyndall, que
les GES retiennent une partie de la chaleur sur Terre au lieu qu’elle puisse être
évacuée vers l'espace sous forme de rayonnement infrarouge. Les GES
agissent exactement comme une couverture isolante et retiennent la chaleur sur notre planète.
Quand on déstabilise le système climatique d'une planète comme nous le
faisons, celui-ci réagit en développant des boucles
auto-amplificatrices qui accélèrent et amplifient le réchauffement
; une soixantaine de ces boucles ont été identifiées. Quand j'ai
commencé ce blogue en avril 2015, il y en avait seulement une
trentaine d'identifiées. Autrement dit, le réchauffement climatique
dont le genre humain est à l'origine, s'emballe beaucoup plus vite
qu'on ne le croyait il y a seulement 2 ans…
- L'évaporation, certainement la plus puissante boucle auto-amplificatrice
Plus
il fait chaud, plus il y a d'évaporation de l’eau et la vapeur
d'eau est aussi un très puissant gaz à effet de serre. Chaque degré
Celsius de réchauffement ajoute 7% de contenu de vapeur d'eau dans
l'atmosphère, ce qui en retour ajoute 1°C de réchauffement. Source : GIEC en Anglais (IPCC) Au total, la vapeur d"eau représente 95% des GES.
C'est
l'une des nombreuses raisons pour laquelle le réchauffement est
exponentiel (il s'accélère de plus en plus rapidement). Il y a à ce
jour un peu plus de 4 % de vapeur d’eau qu'auparavant
dans l'atmosphère et ça continue d'augmenter. Cependant, la vapeur
d'eau a une très courte durée de vie de deux semaines au maximum,
par contre le CO2 par exemple perdure (partiellement) dans
l'atmosphère pendant des [dizaines de] millénaires.
- Fonte
de la banquise
Une autre importante boucle auto-amplificatrice est
la fonte des glaces marines et la diminution de l'enneigement. La
glace et la neige réfléchissent la chaleur du soleil vers l'espace
et donc, moins il y a de glace et de neige, plus le rayonnement
solaire réchauffe l'eau de l’océan, des sols et donc l'air, ce
qui fait évidemment grimper la température. L'eau de l'océan
Arctique est aujourd'hui tellement chaude, qu’actuellement à la
mi-novembre, la banquise ne se forme pas dans l'Arctique.
L'Antarctique s'est réchauffé de 3°C depuis les années 1960 et sa
superficie de glaces maritimes a drastiquement diminué cette année.
La réflectivité des surfaces se nomme "Albédo". Si la
Terre perd 1 % de son albédo, cela provoque autant de réchauffement,
soit environ 3°C, que de doubler le taux de CO2, dans notre
atmosphère.
- Le méthane de l'Arctique
La fonte du
pergélisol au bord de l’océan Arctique s'accélère et ainsi
permet l’éruption du CO2 et du méthane, ce qui amplifie et
accélère le réchauffement. Le pergélisol se prolonge sur le fond
de l'océan Arctique, là où se trouve d'immenses quantités
d'hydrate de méthane (molécules de méthane prises dans des cages
de glaces). Ces hydrates de méthane gagnent 160 fois leur volume
lorsque la cage de glace fond [et libère le méthane sous forme
gazeuse].
Sources de méthane dans le cercle arctique
:
Pergélisol terrestre : 1700 Gt gigatonnes
Pergélisol
sous-marin sur le Plateau oriental Sibérien : 1750 Gt gigatonnes
dont 50 Gt gigatonnes sont dans un état précaire qui pourraient se
retrouver dans l'atmosphère presque d'un seul coup si le fond marin
se déstabilisait "un peu". Évidemment, ce serait le chaos
en commençant par l'écroulement de l’agriculture = famine
largement répandue et tout ce qui s'en suit.
Source, ces 6 vidéos réalisés par leclimatologue Paul Beckwith de l'université d'Ottawa.
Il y a
actuellement environ 5 gigatonnes de méthane dans notre atmosphère.
Un relâchement de seulement 15 Gt gigatonnes de méthane sur une
période de dix ans réchaufferait la planète plus que tout le CO2
qu'il y a en ce moment. Ce serait un cataclysme que la plupart
d'entre nous ne peuvent imaginer.
Les concentrations de méthane
dans l’atmosphère de l'Arctique sont à la hausse depuis au moins
l'an 2007...
- Végétation
La végétation terrestre absorbe
de moins en moins de CO2 depuis 2006. Voir : "La Terre a Dépasséle Max d'Absorption Carbone – Sans que Personne ne le Remarque."
À
elle seule, cette réduction d’absorption de CO2 par les végétaux
terrestres équivaut, pour le moment, aux émissions de CO2 de la
Chine ; ce phénomène va évidemment aller en s'amplifiant
lui-aussi. C'est pour cette raison que le taux de CO2 grimpe
maintenant plus rapidement que nos émissions qui ont presque
plafonné depuis 2014.
Il faut rappeler que la déforestation,
souvent par le feu, se fait encore à grande échelle ; apparemment,
il faut planter des palmiers à huile à la grandeur de la planète
pour faire encore plus de malbouffe et de bio-carburants qui
accroissent les émissions de CO2 plutôt que de les faire descendre
comme le marketing vantant les bio-carburants essaie de nous le faire
croire… Source : Biofuels increase, rather than decrease,heat-trapping carbon dioxide emissions
- Amplification
polaire
La température en Arctique grimpe en moyenne de 2°C par
décennie. Le phénomène de l'amplification polaire (pourquoi les
pôles se réchauffent plus rapidement que le reste de la planète)
est assez bien connu. L'eau chaude venant des régions équatoriales
est transportée vers les pôles via les courants marins, notamment
par le "Grand convoyeur" (circulation thermohaline). C'est
principalement l'eau chaude qui fait fondre les plates-formes qui retiennent les inlandsis (immenses
glaciers) par en dessous.
Autre cause, l'air chaud prend plus de
volume que l'air froid, ainsi la couche basse de l'atmosphère, la
troposphère, est donc plus épaisse à l'équateur qu'aux pôles et
l'air chaud peut ainsi "couler" vers les pôles, ce qui
cause l'affaiblissement des courants Jet et augmente leurs
ondulations Nord-Sud, ce qui en retour dérègle les saisons et
déplace les zones pluvieuses. La sécheresse en Californie est en
grande partie attribuable au dérèglement du courant jet de
l'hémisphère Nord.
Qui dit réchauffement des pôles dit fonte
du Groenland et de l’Antarctique et donc une augmentation de plus
en plus rapide du niveau des océans est inévitable.
Peu importe ce
que nous ferons, la fonte du Groenland et celle d'une grande portion
de l'Antarctique sont inévitables. Il est à noter que cette hausse
aura certainement des soubresauts lorsque de grandes quantités de
glaces glisseront d'un seul coup dans l'océan, surtout en
Antarctique.
Je viens de lire cet article en Anglais qui décrit des vents nouvellement découverts en Antarctique ; ces vents descendent les montagnes en érodant rapidement la couche de neige et laisse derrière de nombreux petits lacs qui accroissent le taux de fonte.
Un autre effet, attendu celui-là, est que l'eau de
fonte du Groenland se répand au sud de celui-ci. Cette masse d'eau
douce qui flotte à la surface de l'Atlantique nord bloque
partiellement, pour le moment, la circulation thermohaline dont le
courant du Gulf Stream fait partie. Ce qui a des conséquences sur le
climat et est dévastateur pour la vie marine.
- L'Arctique aujourd'hui
Ces jours-ci, la
température en Arctique est très anormalement élevée. Sur l'image
ci-dessous, on voit que, par rapport à la moyenne des températures
de l'an 1979 à 2000, la température est jusqu'à 20°C plus élevée
sur une assez grande superficie. Si on considère tout le cercle
arctique, la température moyenne y est supérieure de 6,42°C. Bref,
ce sont des températures quasi estivales qu'on y observe.
La fonte des banquises se poursuit. Ce graphique montre l'étendu globale des deux banquises : Arctique et Antarctique.
- Océans
Les
océans absorbent 93,4% de la chaleur. Si toute cette chaleur se
retrouvait dans l'atmosphère, la température moyenne globale serait
de 35°C plus élevée. Toute cette chaleur réduit grandement la
teneur en oxygène (sous forme de gaz dissout) dans les océans, ce
qui en retour engendre des zones mortes et souvent toxiques ; on sait
qu'il y a à ce jour environ 500 de ces zones. À la COP22, on parle
pour la première fois de ce très grave phénomène qu'est la
désoxygénation des océans.
L'excès de chaleur et les eaux de
ruissellement agricole favorisent les éclosions d'algues toxiques
qui déciment aussi des créatures marines de toutes sortes. C'est
pour ces raisons qu'on retrouve chaque semaine des centaines ou des
milliers de créatures marines mortes, incluant des oiseaux bien sûr
; et c'est sans oublier les innombrables victimes du plastique, des
sonars et du bruit qui désoriente nombre de mammifères marins.
Les
événements El Nino, les cyclones et tempêtes tropicales
transfèrent une importante quantité de chaleur accumulée dans les
océans vers l'atmosphère, mais la température des océans continue
de croître rapidement.
- Les glaciers
À La Paz en Bolivie,
il y a pénurie d'eau car les glaciers environnants ont perdu 40 % de leur masse
au cours des 3 dernières décennies ; la ville est pour ainsi dire à
sec ; les trois barrages de rétention sont presque totalement vides
car l'eau ne coule presque plus depuis les glaciers environnants. Le
même phénomène se produit, ou se produira bientôt, presque
partout où il y a des glaciers comme dans les Alpes et l'Himalaya
[au Tibet]. Pour être au courant de la situation climatique, ce sont
les études scientifiques qu'il faut suivre et les plus sérieux
chroniqueurs climatiques très majoritairement anglophones.
Source :Receding glaciers in Bolivia leave communities at risk.
En ce
qui concerne les Alpes, les géologues ont remarqué que les sommets
gagnaient en hauteur. L'explication est simple ; à mesure que les
glaciers fondent, ça équivaut à une perte de poids et la croûte
terrestre, soulagée de ce poids, remonte, phénomène qu'on nomme
"rebond isostatique".
Le même phénomène se produit, lentement, partout où
il y a une fonte de glace suffisamment importante. Ce phénomène va
certainement engendrer quelques tremblements de terre et, si on
considère les grandes masses terrestres que sont l'Antarctique et le
Groenland, leurs rebonds isostatiques va aussi contribuer à faire
grimper le niveau des océans.
- La Niña
Nous sommes
actuellement en phase La Niña qui est l'inverse du El Niño. Au lieu
que ce soit de l'eau chaude qui s'étale sur l'équateur dans le
Pacifique, c'est de l'eau plus froide que la normale. Néanmoins, La Niña fait
réchauffer les pôles davantage, comme si ceux-ci n'étaient pas
déjà assez chaud… Contrairement au super El Niño qui s'est
terminé ce printemps, c'est une assez timide La Niña qui s'est
installée.
|
La Nina, c'est la bande d'eau plus froide que la normale et qui s'étend sur l"équateur à l'ouest du Pérou, exactement au même endroit où se produit El Nino. Source : Earth nullschool |
- 400 ppm de
CO2
Le cap des 400 ppm de CO2 a été dépassé en 2016 et
continue d'augmenter, tout comme nos autres émissions de GES.
[Je
rappelle qu'e] En ce qui concerne le CO2, cela prend une dizaine
d'années avant que le CO2 relâché dans l'atmosphère n'atteigne
son plein potentiel de réchauffement. Pour ce qui est du méthane,
principalement émis par le bétail [nos animaux d'élevage] et les
zones polaires, son potentiel de réchauffement est de 150 fois celui
du CO2 pendant ses dix premières années dans l'atmosphère, mais il
décroît avec le temps. Son action chauffante est
instantanée.
|
Le taux de CO2 dans notre atmosphère monte plus rapidement que nos émissions car le forêts commencent à dépérir et mourir. |
-Même les nuages
s'en mêlent
Les scientifiques modélisent (font des simulations)
afin de prévoir l'évolution du réchauffement climatique. Mais ils
réalisent ces simulations avec ce qui est connu. Nous avons beaucoup
appris au sujet des nuages grâce à de très récentes recherches.
Or, il s'avère que les nuages participent activement au
réchauffement climatique comme nous l'avons vu dans cet article : «
Les Nouveaux Nuages du Réchauffement Climatique... Accéléré »
En
résumé :
- moins de glace dans les nuages augmente le rythme du
réchauffement
- la vapeur d'eau qui remplace la glace en moins
augmente le rythme du réchauffement
- la circulation des nuages
s'est déplacée vers les pôles augmentant encore le rythme du
réchauffement
Au total, la combinaison de ces nouveaux facteurs
augmente à eux seul le rythme de réchauffement d'au moins 25
%.
- Acidification
Le CO2 et beaucoup de polluants
atmosphériques sont entraînés par la pluie et rendent les océans,
les cours d'eau et les sols plus acide. Aussi, nos méthodes
industrialisées de culture acidifient les sols, ce qui rend, ou
rendra sous peu, l'agriculture moins productive. En 1980 en Chine,
ils ont mesuré le PH des sols de plusieurs types de culture. Vingt
ans plus tard, ils sont retournés aux mêmes endroits pour mesurer à
nouveau le PH ; celui-ci était passé de 6 à 5,2.
L'acidification
est aussi un grave problème pour la vie océanique, en plus de
désorienter certaines espèces de poissons, cela rend difficile la
formation de la carapace pour le phytoplancton, idem pour tous les
crustacés : moules huîtres, crevettes, krill et les coraux en
souffrent aussi… Les océans sont 30 % plus acides qu'au début du
20e siècle. Bref, les océans se meurent, voir cet article antérieur
: Nos Océans se Meurent, Voyons Pourquoi et Comment
- Réchauffement comparé de
l’hémisphère Nord
Comme on le voit sur ce tableau, comparé au
réchauffement global moyen, l’hémisphère Nord se réchauffe plus
rapidement et le réchauffement sur les continents est plus élevée
que la moyenne globale.
|
Source
NOAA : https://www.ncdc.noaa.gov/sotc/global/201513 N.B.
J'ai fait un simple calcul proportionnel pour établir le
réchauffement de l’hémisphère Nord car les données officielles
ne sont pas encore compilées, 2016 n'étant pas encore terminée. |
- Les
18 années les plus chaude depuis 1880 se sont produites depuis 1998
- Niveau
des océans
Vu que le taux la fonte du Groenland et de
l'Antarctique augmente de façon exponentielle (il double aux 5 ans
environ), cela fait grimper le niveau des océans de plus en plus
rapidement. Le rythme actuel de la hausse actuelle du niveau des
océans est de 3,4mm par an ces deniers temps, Avec l’ouragan
Matthew, on a vu les dégâts supplémentaires causés par les marées
de tempêtes conjuguées avec la hausse du niveau des océans.
Autre
facteur qui rehausse le niveau des océans, c'est
que l'eau plus chaude occupe plus de volume. Donc, environ 50 % des
84,8mm de hausse du niveau des océans à ce jour sont attribuables à
l'expansion due à la chaleur.
|
La région du glacier Pine Island fond très rapidement. Le rouge montre la vitesse (vélocité de surface) à laquelle la glace se déplace vers l'océan Austral. Les plates-formes de glace longeant le continent et qui retiennent toute cette glace fondent rapidement ce qui permet aux inlandsis d'accélérer leur descente. |
-Pourquoi le
niveau des océans montera-t-il beaucoup plus que ce que le GIEC
avait prévu ?Les prévisions du GIEC à ce sujet disent que le
niveau des océans sera plus élevé d'un seul mètre en 2100.
L'explication est simple, le GIEC n'a tenu compte que de l'expansion
des eaux dû au réchauffement car ils ne savaient pas comment
modéliser la fonte des glaces. C'est encore impossible car la fonte
des glaces est un processus immensément complexe ; la glace
s'assombrit ce qui la fait fondre plus rapidement car ce qui est
sombre absorbe plus d'énergie, elle se fissure, forme des lacs de
fonte qui s'écoulent directement au travers la glace et lubrifie
ainsi les glaciers qui glissent ainsi plus rapidement vers la mer,
les glaciers se répandent en plates-formes le long des côtes, et
là, c'est l'eau océanique surchauffée qui les fait fondre par le
dessous. La résolution des modèles est aussi trop faible pour
prendre en compte tous ces détails qui font que la glace fond plus
rapidement.
La fonte des glaces de l'Antarctique et du Groenland
est désormais inéluctable, il est trop tard pour faire marche
arrière et on doit maintenant prévoir au minimum 5 à 10 mètres de
hausse du niveau des océans d'ici 2100, et beaucoup plus par la suite,
-Le courant Jet
Comme un ivrogne, le courant Jet poursuit ses méandres qui dérèglent saisons et météo dans l'hémisphère Nord. Nous savons que la sécheresse en Californie est causée par ces méandres qui restent souvent bloqué en place provoquant aussi des hivers froid sur l'est de l’Amérique. Le courant Jet se disloque et fait des cabrioles étrangement chaotiques comme on le voit sur cette image.
- Feux de Forêts
Le feu de
Fort McMurray s'est produit au début du mois de mai ; normalement
dans cette région le sol est encore recouvert de neige à cette date
et prévient les incendies de forêts.
16 novembre 2016 : des feux
de forêts totalement hors saison font rage du Sud des États-Unis
jusqu'au Dakota du nord et en Nouvelle Angleterre (nord-est des
États-Unis). À Chattanooga au Tennessee, au moins 200 personnes ont
été hospitalisés pour inhalation de fumée et troubles
respiratoires. Les températures y sont bien sûr anormalement
chaudes.
Source : “Surreal” U.S. Wildfires Should Not beBurning in Mid-November. Oui, c'est tout à fait surréaliste des
incendies de forêts à la mi-novembre...
On se souvient que la
Sibérie a aussi connu de terribles incendies de forêts cet été,
idem dans les montagnes de l’Himalaya [du Tibet], dans le sud-ouest
Américain et ailleurs.
- Parlons encore du GIEC
Dans tous
les scénarios du GIEC dénommés RCP, il est fait mention
"d'émissions négatives". Ce sont des technologies non
encore développées et dont nous ne savons même pas si celles-ci
sont possibles. Ils ont aussi un plan nommé BECCS pour : "Bio-energy
with carbon capture and storage" (Bio-énergie avec capture et
stockage du carbone).
Ce plan, impraticable, consisterait à faire
pousser des arbres, les récolter pour les acheminer (imaginez un peu
tout ce transport) vers des centrales de génération d'énergie,
capturer au maximum 85% du CO2 à la sortie des cheminées,
pressuriser le CO2 à le rendre au seuil de la liquéfaction pour
ensuite l'enfouir profondément dans le sol. Mais pour retirer
suffisamment de CO2, il faudrait cultiver ces arbres sur une
superficie équivalente au double de celle de l'Inde dont la
superficie est de 3 287 263 km² ; c'est le 7e plus grand pays au
monde.
Aussi, enfouir tout ce CO2 hautement pressurisé dans le
sol peut certainement provoquer des déstabilisations et engendrer
d’innombrables tremblements de terre comme ce qu'on observe avec le
"fracking", qui consiste à injecter sous haute pression de
l'eau mélangée à des produits chimiques profondément dans le sol
pour en faire jaillir pétrole et/ou gaz naturel. Aussi, le risque de
fuite n'est vraiment pas exclu.
Voici
les scénarios RCP du GIEC. Nous sommes actuellement sur les RCP 8.5 qui
nous approche de 6°C pour 2100 (possiblement beaucoup plus). Pour passer à n'importe lequel des autres scénarios, les technologies et stratégies proposées par le GIEC sont essentielles et doivent à tout prix être fonctionnelles. Un risque totalement inacceptable pris sur le dos de la jeunesse.
Voir aussi : "Nous Léguons AuxEnfants un Très Lourd Fardeau."
Une autre façon consiste à
retirer le CO2 directement de l'atmosphère, et encore là, le
pressuriser et l'injecter dans le sol. Mais extraire du CO2
directement de l'atmosphère est une technologie encore très
incertaine et ça nécessiterait des dizaines de milliers de ces
"stations" à travers le monde ; c'est encore du domaine de
la fiction. Évidemment, tout cela va coûter extrêmement cher et ce
sont les générations futures, s'il y en a encore, qui vont payer et
souffrir gravement des changements climatiques.
Si ces plans, et d'autres
qui seront très coûteux pour les générations futures ont été
mis en place, c'est tout simplement pour permettre de continuer à
brûler des combustibles fossiles au lieu d'entreprendre le plus tôt
possible la transition vers les énergies renouvelables, ou avec
moins d’émissions de CO2 comme le nucléaire.
Il faut réduire
nos émissions de CO2 depuis plus de 25 ans, nous sommes
dangereusement en retard.
Note pour mes lecteurs
J'ai ralenti le rythme de publication de mes articles car j'ai presque tout dit. Si je trouve des nouvelles ou que d'autres études scientifiques importantes paraissent, je rédigerai un nouvel article pour vous tenir informé. Il y a 70 articles sur ce blogue et la grande majorité sont encore d'actualité, Merci de les partager ou de les repartager.
Merci à ceux qui collaborent à ce blogue, j'apprécie grandement votre soutient.
En parlant du réchauffement climatique,
le célèbre journaliste Américain Chris Hedges a dit : Si on laisse
faire nos dirigeants, ils vont tous nous tuer.