2°C n'est pas une limite sécuritaire!
Pourquoi cette étude est-elle si controversée?
Parce que les prévisions sont bien pires que celles du GIEC et aussi parce qu'ils affirmaient que 2°C de réchauffement est une limite hautement dangereuse.
Note : 20% du réchauffement observé s'est produit l'an dernier, après la parution de cette étude.
Aussi, James Hansen et son équipe ont rendu leur étude publique avant qu'elle ne soit révisée par des pairs, question que le public voit et comprenne le processus de révision par des pairs ; dans sa version originale, le dr. Hansen disait : "2°C est une limite hautement dangereuse de réchauffement", les réviseurs ont décidé de réduire son niveau d'alarme et la version finale dit : "2°C est une limite dangereuse au réchauffement".
On s'accorde pour dire que 2°C n'est pas une limite sécuritaire au réchauffement comme on tente de nous le faire croire depuis la COP 15 à Copenhague en 2009.
Je rappelle que c'était une proposition d'économistes, pas de scientifiques du climat ni de biologistes.
Décortiquons cette étude, ça fait longtemps que j'en ai envie. J'ai aussi réécouté plusieurs vidéos du dr. James Hansen, question de mieux comprendre ce qu'il nous dit.
Une très brève histoire du Dr James Hansen
James Hansen est une sommité mondiale de la science climatique. Étudiant du célèbre James Alfred Van Allen (celui des ceintures de Van Allen). Il abandonne l'étude de la planète Vénus pour se consacrer, vers la fin des années 1970, à l'étude du climat de la Terre, car notre climat change.
Il devient Directeur du "NASA Goddard Institute for Space Studies", mais ses conférences sur le climat de la Terre lui attirent la censure de la NASA. Il démissionne de la NASA et devient professeur auxiliaire à "Columbia University’s Earth Institute" où il dirige le programme "Climate Science, Awareness and Solutions" (Science climatique, vigilance et solutions).
Suite à ces événements, la NASA a retiré la 1re phrase de sa mission : "To understand and protect our home planet" (Pour comprendre et protéger notre planète).
Le Dr. Hansen est mieux connu pour son témoignage en 1988 sur les changements climatiques devant le comité du Congrès Américain, ce qui a favorisé une large prise de conscience au sujet du réchauffement global dans l'esprit du public.
Fait à noter, après les embrouilles avec la NASA et d'autres déboires avec l'industrie des combustibles fossiles, le dr. Hansen avait décidé de s'éclipser de la place publique. Mais, suite à la naissance de ses petits-enfants, et à la rapidité croissante du réchauffement global, il est revenu à la charge pour tenter de leur assurer un avenir meilleur ; ainsi qu'à toute la descendance de l'humanité.
Dans l'ordre habituel : James Hansen sur You Tube ; puis lors de son témoignage au comité du Congrès Américain en 1988 ; arrêté quatre fois lors de manifestations ; avec un groupe de jeunes qui poursuit l'administration Obama pour son inefficacité à la lutte aux changements climatiques, ce qui met sérieusement leur avenir en péril.
Son livre :
Storms of my grand children (Les tempêtes de mes petits-enfants)
Un livre qui parle de lui : Censoring Science: Inside the Political Attack on Dr. James Hansen and the Truth of Global Warming
(Censure de la science : les attaques politiques sur le Dr. James Hansen vu de l'intérieur et la vérité au sujet du réchauffement global).
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L'étude :
Fonte des glaces, montée du niveau des océans, super-tempêtes : les données du climat ancien (paléoclimatologie), la modélisation et les observations récentes démontrent que 2°C de réchauffement global moyen est extrêmement dangereux.
> Lien vers l'étude, en Anglais bien sur <
Les 17 auteurs :
J. Hansen, M. Sato, P. Hearty, R. Ruedy, M. Kelley, V. Masson-Delmotte, G. Russell, G. Tselioudis, J. Cao, E. Rignot, I. Velicogna, E. Kandiano, K. von Schuckmann, P. Kharecha, A. N. Legrande, M. Bauer et K.-W. Lo.
Résumé :
Le forçage que le réchauffement climatique de cause humaine occasionne est beaucoup plus puissant et rapide que ce que l'on observe dans cette période, mais on peut en apprendre beaucoup en combinant les données de la paléoclimatologie, la modélisation et les observations actuelles.
Nous soutenons que les parties des calottes glaciaires (Antarctique et Groenland) qui sont en contact avec les océans sont vulnérables à une désintégration non linéaire (exponentielle donc) en réponse au réchauffement des océans, et nous avançons que la perte de masse, à cause du rythme à laquelle elle double, atteindra plusieurs mètres.
À cause de la fonte accélérée, environ 8000 lacs semblables à celui-ci sont récemment apparus sur l'Antarctique. |
Une étude plus récente affirme que le taux de fonte du Groenland a doublé en 4 ans ! (Étude en Anglais.)
Les plates-formes de glace dont la perte de masse est impossible à mesurer avec le satellite GRACE sont comme des digues qui retiennent les immenses glaciers et les inlandsis, et les empêchent de glisser rapidement dans la mer et de causer, éventuellement, une hausse massive et plutôt rapide du niveau des océans après qu'elles soient fondus... ou se soient rompues.
Avec des robots sous-marins et d'autres techniques, comme forer les plates-formes sur toute leur épaisseur et en mesurer la fonte avec d'autres instruments. On a observé des taux de fonte de quelques centimètres par jour sous les rares plates-formes de glace qu'on a pu aller mesurer. C'est l'eau chaude, emprisonnée sous la couche qui se maintient en surface d'eau de fonte froide et douce, qui fait fondre le plus rapidement les plates-formes de glace et les inlandsis.
Autre étude en Anglais qui confirme que les eaux de l'Antarctique sont moins salées. N.B. Cette étude dit que la glace hivernale occupe une plus grande surface, ce qui est évidemment exact, mais elle ne dit pas que cette glace se forme plus tard et fond plus tôt.
Source http://phys.org/news |
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Barocline |
Les remous d'énergie cinétique et la baroclinicité (image de gauche lorsque les lignes d'égale pression (isobares) croisent celles d'égale densité (isopycnes) Wikipéda fr), sont ce qui alimente les tempêtes les plus puissantes.
Nous concentrons aussi notre attention sur le rôle de l'océan Austral qui affecte la quantité de CO2 atmosphérique, ce qui en retour
(Pour les climatologues, l'ère préindustrielle commence en 1750 alors que l'ère industrielle débute avec le boum ferroviaire de 1840).
Les passagers sont priés d'aller pelleter S.V.P. Chacun doit faire sa part! |
Je viens de passer sur la section "modélisation" de l'étude. Il y disent que les modèles climatiques sont complexes et qu'en fait, ils essaient avec leurs modèles de rattraper la vitesse exponentielle du changement que Mère Nature applique à son système climatique, et à son "vivant". Bien sur, ils ont des aspects du système climatique qui sont correctement modélisés ; mais les problèmes de sous-estimation de la fonte des glaces de l'Arctique et celles de l'Antarctique et du Groenland demeurent, ainsi que les impacts sur le Grand Convoyeur.
Peut-être que la façon la plus juste, mais pas nécessairement la plus scientifique, d'évaluer la hausse du niveau des océans est de multiplier le taux de fonte (connu) par la période (connue elle aussi) à laquelle ce taux double. En calculant ainsi, on conclut que le Groenland aura fondu au complet vers l'an 2080 et qu'à lui seul, il aura fait monter le niveau des océans de 7 mètres.Par endroits, la glace de l'Antarctique descend jusqu'à 10km sous le niveau de la mer et se trouve (maintenant) dans de l'eau généralement assez chaude pour fondre la glace. Si tout l'Antarctique fondait, cela ajouterait 61 mètres au niveau des océans.
Seulement 3 mètres de hausse du niveau des océans sera catastrophique pour presque toutes nos plus grandes villes, les pays insulaires, le Bangladesh et d'autres ; le nombre de réfugiés atteindra rapidement le milliard, sans oublier ceux à cause des vagues de chaleur et sécheresses...
Ajouter les inévitables conflits, la famine quasi généralisée et vous aurez une petite idée de ce qui nous attend, fort possiblement bien avant 2100 au rythme où vont les choses et à celui où on ne fait rien.
Non seulement on ne freine pas, mais on appuie sur l'accélérateur. Pourtant, il y en a des freins!
Par Paul V. heinrich - Selon les données de BEDMAP utilisant Global Mapper 7.0.1. |
Les grandes lignes
Le moteur fondamental de la circulation thermohaline est la différence de densité des eaux.
1 - L'eau de fonte de l'Antarctique et du Groenland se répand respectivement à la surface de l'océan Austral et de l’Atlantique nord. Cette eau est douce flotte sur l'eau salée et prévient le mixage vertical de ces eaux ce qui a plus d'une conséquence.
- Ça augmente le taux de fonte de la glace qui se trouve sous le niveau de surface car l'eau chaude reste prisonnière des profondeurs
- Cela prévient aussi la formation de "l'eau de fond" car ce n'est plus de l'eau salée qui gèle en surface. Quand l'eau salée gèle, le sel est expulsé vers le bas et cette eau froide et très salée (et donc très dense) descend normalement au fond de l'océan et est un des "moteurs" de la circulation thermohaline (circulation que les différences de température d'eau (thermo) et sa salinité (haline) entraîne. De plus, dans l'Atlantique Nord, la couche d'eau de fonte qui demeure en surface ralentit aussi ce courant marin, et plus particulièrement la partie qu'en est le Gulf Stream.
- Cela aura évidemment un impact très important sur la vie marine car les nutriments venus du fond auront peine à remonter vers le haut et, par exemple, cela diminuera la formation de l'essentiel plancton.
La partie "thermo" se passe dans l'Atlantique et le Pacifique nord, tout près du Groenland. L'eau chaude arrive des régions équatoriales et parce que l'eau chaude est moins dense, elle monte à la surface, se refroidit dans l'air froid de l'Arctique pour replonger dans les profondeurs vu qu'elle est maintenant plus dense.
- La chose à craindre, c'est un ralentissement, ou même un arrêt de ce courant ; ce serait catastrophique pour la vie océanique et ce courant est aussi une pièce maîtresse du système climatique ; c'est principalement cette circulation qui distribue la chaleur et régule les températures et la salinité des océans.
Dans une vidéo où il parle de son étude, James Hansen affirme que les modèles du GIEC ne tiennent généralement pas compte de la fonte des glaces ; ils ne savaient pas encore comment la modéliser ; la prédiction de hausse du niveau des océans du GIEC ne tient donc principalement compte que de l'expansion thermique de l'eau.
- La manifestation en surface du ralentissement de ce courant est de l'eau froide et douce qui repose sur les océans au sud-ouest du Groenland et près de l'Antarctique comme on le voit sur l'image ci-dessous (les zones bleues).
Tiré de l'étude du dr. Hansen et Al. |
- Dans nos modèles, nous observons ces refroidissements vers 2150. Cependant, nous concluons que cela se produit beaucoup plus tôt dans la réalité, car on l'observe déjà sans l'ombre d'un doute.
On voit sur ce graphique la tendance exponentielle déjà amorcée de la hausse du niveau des océans.
Tiré de l'étude du dr. Hansen et Al. |
Cela s'est produit lors de la dernière période interglaciaire il y a près de 118 000 ans. Les tropiques étaient environ 1°C plus chauds qu’aujourd’hui car l'angle de rotation de la terre était légèrement moins incliné.
Les carottes sédimentaires montrent que la formation d'eau profonde a cessé (comme elle le fait maintenant), l'Atlantique nord s'est refroidi et il y a des indices de très puissantes tempêtes vers cette période ; des tempêtes dont les immenses vagues de longues périodes ont poussé des rochers de plus de 1000 tonnes sur les îles des Bahamas comme en fait foi cette photo. Les vagues de ces puissantes tempêtes ont aussi modifié la géologie des Bahamas, notamment en créant de larges zones en forme de V dont l'ouverture est dirigée vers le Nord,
On avait d'abord cru que ces rochers y avaient été déposé par des tsunamis, mais il n'y a aucune preuve concluante de tsunamis dans cette région à cette époque.
Ces super-tempêtes à répétition ont suivi un corridor venant des environs des abords de la masse d'eau froide venue de l'eau de fonte du Groenland.
Il y a des preuves empiriques que ces vagues de longues périodes et ce vent ont rapidement ensevelies des arbres de 8 à 10 mètres de haut sous du sable sur les Bahamas.
La fin de la période de l'Éémien (il y a environ 115 000 ans) est typiquement associée à un apport massif de sédiments "Oolithes" (petites structures minérales sphériques régulières (ooïde), constituées, lors d'un processus particulier de sédimentation, en lamines concentriques) venant de l’environnement des plateaux continental et transporté par des vents intenses pour former les immenses dunes qui dominent la majorité du paysage l'archipel des Bahamas de notre ère.
L'Atlantique nord, c'est la partie au nord de l'Équateur. |
Des vagues atteignant possiblement 30 mètres de haut accompagnées de vents capables d’arracher l'écorce des arbres, c'est-à-dire l'équivalent de tornades F5 (320 Km/h) ou plus... On prévoit devoir ajouter une catégorie 6 aux ouragans et typhons (on utilise le terme ouragan dans l'Atlantique et typhon dans le Pacifique et l'océan Indien)
Les conclusions
- 2°C de réchauffement n'est pas une limite sécuritaire, c'est même dangereux.
- Une hausse du niveau des océans de 5 à 9 mètres pour ce siècle avec des risques de hausses subites.
- Des tempêtes à répétition avec des vents et des vagues comme on n'en n'a jamais vu de notre courte histoire.
- Un ralentissement important des parties Nord et Sud du Grand Convoyeur Océanique (circulation thermohaline).
- Le forçage actuel que nous causons au climat est beaucoup plus important aujourd'hui qu'il ne l'était à l'époque Éémien.
- Les modèles climatiques sous-estiment grandement la fonte de glaces et l'impact de la fonte sur la circulation thermohaline.
Dans ses conférences
- Le Dr. Hansen dit que c'est bien triste car la situation serait évitable.
- Que nous courons vers une extinction massive.
- Que la COP21 est un échec
- Que 2°C est une limite hautement dangereuse au réchauffement.
- Il est pour une taxe sur le carbone perçue directement aux compagnies à la condition que tout l'argent perçu soit redistribué à tous.
Il est aussi fortement critiqué
Parce qu'il favorise le nucléaire. Il dit que ni le vent ni le soleil ne peuvent nous assurer une "stabilité énergétique" et que c'est donc la seule option.
D'autres disent que le niveau des océans va grimper plus et plus rapidement que l'étude le laisse entendre.
Dans l'étude, ils ne font pas mention de bien des pièces importantes du système climatique dont le méthane de l'Arctique ni de l'effet de la fonte de la glace sur l'océan Arctique et plus encore ; c'est une étude partielle et personnellement, je ne connais pas d'études qui tiennent compte de tout le système climatique, même le GIEC n'en fait pas..
Bien sur, l'industrie des combustibles fossiles veut la peau du dr. Hansen et celle d'autres scientifiques. C'est incroyable le niveau de harcèlement que certains ont subi. Michael Mann par exemple a dû faire face à 6 procès, du trolling intempestif, du harcèlement et des menaces 'physiques" au téléphone ou par courrier.
James Hansen nous parle de son étude
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