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vendredi 26 mai 2017

Un sérieux avertissement d'extinction massive ; la désoxygénation des océans


Si le ridicule ne tue pas, comment se fait-il que l'humanité ai déclenché une extinction massive?
     Les scientifiques sonnent l'alarme (qui devrait être générale)

Nous parlons toujours d'indicateurs climatiques, tel le taux de CO2, la hausse des températures, le nombre croissant d'événements météo extrêmes, etc. mais ce sont des indicateurs de changements climatiques.
La désoxygénation des océans est un indicateur d'extinction massive.

Plus l'eau est chaude et moins elle contient d'oxygène et les océans se réchauffent très rapidement comme on l'a vu dans ce récent article ; soit l'équivalent thermique de 12 bombes atomiques comme celle qui a détruit Hiroshima à chaque seconde... révèlent les nouvelles données.
Earth nullschool (19 mai 2017) Anomalies de température des surfaces océaniques comparés à la moyenne quotidienne (1981-2011).
Ça vaut la peine de lire ce que dit Wikipédia au sujet de l'Océan.

Les océans occupent 70,8% de la surface de notre planète et ils sont essentiels pour tout ce qui vit car, entre autres, environ 60% de l'oxygène (les estimations varient de 50% à 75%) que la vie utilise est produite par le phytoplancton dans les océans. Depuis les années 1950, on estime que 40% du phytoplancton a disparu, très probablement à cause de l'acidification des océans (un autre signal d'extinction massive) qui sont 30% plus acides comparés aussi à la même époque. Leur taux d'acidité augmente d'environ 5% par décennie et c'est le CO2 qui en est le principal responsable et le SO2 produit par la combustion du charbon dans une faible mesure, mais souvenons-nous des pluies acides.

Le taux d'oxygène dissout dans les océans décroît de façon plus qu'inquiétante, et la diminution s'accélère. Le taux d'oxygène des océans décroit plus rapidement que leur température monte. Tout l'oxygène dans les océans provient de la surface.

La couleur bleue montre un faible taux d'oxygène.

Il y a une autre cause à la désoxygénation des océans, ce sont les rejets agricoles et principalement, les nitrates utilisés dans les engrais. Cela favorise ainsi la croissance d'algues, parfois toxiques, qui consomment une grande quantité d'oxygène lors de leur décomposition qui se fait en masse.
Invasion d'algues causée par les rejets agricoles et le réchauffement.
Une eau de surface plus chaude capture moins d'oxygène de l'atmosphère que de l'eau plus froide. De plus, l'eau de surface plus chaude accroît la stratification et ainsi les eaux profondes reçoivent moins d'oxygène ; il y a moins de circulation verticale lorsqu'il y a une couverture d'eau trop chaude.

Rappelons que lors de l'extinction Permien-trias il y a 250 millions d'années, 95% des espèces marines dans les océans se sont éteintes, et plus de 70% des espèces terrestres, incluant beaucoup de végétation. La désoxygénation représente presque certainement le plus grand risque pour tout ce qui vit.

Le dr. Peter Ward, spécialiste des extinctions massives, dit que les extinctions massives dues au réchauffement du climat débutent dans les océans et se propagent sur terre, et nous savons aussi que l'oxygène devient très rare sur la planète dans ce type d'extinction massive. On dit aussi que ce sont les créatures pesant moins de 3 kg qui ont le plus de chance de survie dans des conditions d’extinctions massives.

Ce sujet, finalement reconnu urgent, a été discuté pour la première fois à la COP22 de Marrakech en novembre 2016 (Bilan de la COP22).
La désoxygénation des océans est ce qui produit les mortelles zones mortes dont j'ai déjà parlé dans des articles antérieurs. Quand ces zones se forment ou se déplacent, toute la vie qui s'y retrouve piégée meurt, suffoquée. On retrouve souvent des milliers de créatures marines mortes sur les plages parfois à cause de ces zones mortes, parfois à cause d'une éclosion d'algues toxiques.

Zones mortes ou qui subissent une diminution notable du taux d'oxygène.

Dans cette étude (en Anglais), on prévoit que les zones mortes seront "largement répandues" vers 2030-2040. Dans celle-ci (aussi en Anglais), on dit que la désoxygénation des océans à l'époque du Jurassique a duré 1 million d'années.

Ces zones mortes se retrouvent souvent près des côtes car c'est là que l'eau est généralement la plus chaude. On remarque une grande zone désoxygénée autour de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve. Il y a quelques mois, on a rapporté des milliers de poissons et crustacés morts (article source)sur la côte Ouest de la Nouvelle-Écosse, on comprend maintenant pourquoi.

     Sulfure d'hydrogène

Ces zones mortes sont souvent envahies par des colonies de bactéries qui produisent du sulfure d'hydrogène, un gaz mortel même à faible concentration (seulement 200 ppm) et qui se répand aussi dans l'atmosphère. Ce gaz ne se retrouve pas que dans les océans, on en retrouve aussi dans les égouts et c'est aussi un risque important dans les fermes porcines et plus précisément près des fosses à purin.
Joggeur décédé en Bretagne : intoxication au sulfure d’hydrogène confirmée.

Émissions de sulfure d'hydrogène le long de la côte Namibienne en 2010
     Les procédés qui mènent à une extinction massive causé par un réchauffement global

Personne ne peut prévoir de date ou d'année, ce n'est pas comme avec un météorite ou une comète. Seule certitude, à moins qu'on ne trouve un remède miracle, la 6e extinction massive de l'histoire de la Terre est en route et nous sommes dans la galère.

  • Émissions de gaz à effet de serre, pincipalement du CO2 de source volcanique en ce qui concerne les extinctions précédentes et qui se fait sur des milliers, voir des dizaines de milliers d'années (nous avons réussi à faire ça en moins de 300 ans et beaucoup plus intensément depuis 1950-1975)
  • Et/ou émissions de méthane si l'Arctique s'est trop réchauffée
  • Ce CO2 provoque le réchauffement climatique et l'acidification des océans
  • Le réchauffement des océans cause une baisse du taux d'oxygène dans les océans
  • Les zones mortes océaniques se développent, se multiplient et prennent de l'ampleur
  • L'acidification des océans provoque la mort lente du phytoplancton, principal générateur d'oxygène de la planète
  • Les zones mortes émettent du sulfure d'hydrogène qui tue aussi bien sur terre que dans l'eau
  • La production d'oxygène cesse presque totalement 
      La liste des articles anglophones qui m'ont servi de sources d'information

http://climatenewsnetwork.net/warming-waters-risk-damage-by-nitrite-pollution/

https://www.sciencedaily.com/releases/2016/04/160427150914.htm

https://www.sciencedaily.com/releases/2017/05/170504104346.htm

https://www.sciencedaily.com/releases/2017/02/170215131546.htm

https://www.sciencedaily.com/releases/2017/05/170512081327.htm

http://www.fasterthanexpected.com/2017/05/10/ocean-oxygen-decline-greater-than-predicted/

http://www.fasterthanexpected.com/2017/05/08/carbon-pollution-is-suffocating-ocean-life-and-speeding-up-the-next-mass-extinction/

Et bien sûr les conférences de Peter Ward sur You Tube.

mercredi 1 mars 2017

Comment tout va s'effondrer - par Michel-Pierre Colin

Petit manuel de collapsologie à l'usage des générations présentes
Pablo Servigne et Raphaël Stevens

Les auteurs avaient choisi ce titre pour leur livre, mais l'éditeur a changé ce « va » en « peut » pour des raisons commerciales. C'est pourquoi il faut rétablir la certitude qui existe dans l'esprit de Pablo Servigne et de son coauteur, de l'effondrement très proche (la génération présente) du monde tel que nous le connaissons y compris celle du genre humain sur la planète Terre.

Dans les conversations on entend de plus en plus souvent des expressions comme : « on va droit dans le mur », « les animaux sont en pleine extinction des espèces », ou « pourquoi font-ils encore des grosses par les temps qui courent ». Les médias parlent de catastrophe pour les avions qui s'écrasent, les trains qui déraillent, mais ne parlent pas des catastrophes qui durent, celles qui ne suivent pas le rythme de l'actualité, comme les crises environnementales, économiques, énergétiques, climatiques, qui ont passé des points de non-retour. Toutes ces crises sont interconnectées et se nourrissent les unes des autres.

Ce livre nous apporte un immense faisceau de preuves, avec plus de 400 références, qui suggèrent que nous faisons face à des instabilités systémiques de plus en plus grandes. Elles menacent certains peuples, voire les humains dans leur ensemble, à se maintenir dans un habitat viable. Il s'agit d'un effondrement pour lequel les auteurs reprennent la définition d'Yves Cochet : « l'effondrement est le processus à l'issue duquel les besoins de base (eau, alimentation, logement, habillement, énergie, etc.) ne sont plus fournis [à un coût raisonnable] à une majorité de la population par des services encadrés par la loi ».

Les auteurs utilisent la métaphore de la voiture pour nous expliquer les notions de limites infranchissables et de frontières transgressibles. La disponibilité du carburant est une limite infranchissable dont j'ai déjà parlé dans « Les limites à l'extraction du pétrole et autres minerais ».
En définitive, nous payons nos énergies en créant de la dette qui est reprise par nos banques centrales (en Europe au rythme de 80 milliards d'euros par mois). Maintenant que le coût de ces ressources devient trop élevé, le système basé sur la dette ne fonctionne quasiment plus. Le plus urgent pour l'avenir est de savoir combien de temps notre système économico-énergétique peut encore tenir. Nous vivons les derniers toussotements du moteur de notre voiture qui représente notre civilisation industrielle avant son extinction.

Les frontières franchissables pour notre voiture sont des sorties de route qui nous amènent sur des seuils de basculement au-delà desquels il n'est plus possible de revenir en arrière comme le réchauffement climatique qui provoque des événements extrêmes comme tempêtes, ouragans, inondations, sécheresse, pénuries d'eau, vagues de chaleur plus longues et plus intenses. On constate déjà des contrecoups comme la fonte des glaces aux pôles et des glaciers, la modification de la circulation des courants océaniques, des pénuries d'eau, la propagation de maladies contagieuses, la prolifération de ravageurs et de nuisibles, l'extinction de nombreuses espèces vivantes, la destruction des écosystèmes, la diminution des rendements agricoles, des pertes économiques, des troubles sociaux et de l'instabilité politique.

« Le dernier rapport du GIEC indique la possibilité de rupture des systèmes alimentaires qui augmentera les risques de guerres civiles et de violences intergroupes. Mais le problème de ce rapport est qu'il ne prend pas en compte les effets amplificateurs des nombreuses boucles de rétroactions climatiques, comme la libération de grandes quantités de méthane dues au dégel du pergélisol. Or, ces boucles sont susceptibles de se déclencher à partir de +3°C ou +4°C. Au-delà, il est très difficile de décrire précisément ce qui pourrait advenir. Néanmoins, les scénarios des experts sont en général unanimes et virent très rapidement à la catastrophe » (page 73).

« Pour que les paléontologues parlent de « sixième extinction de masse » il faudra arriver à ce que plus de 75% des espèces de la planète disparaissent. (N.B. 58% a été annoncé). Pourtant la société ne reconnaît pas encore le déclin de la biodiversité comme un facteur majeur de changement global, au même titre que d'autres crises qui mobilise la communauté internationale, comme le réchauffement climatique, la pollution, le trou dans la couche d'ozone ou l'acidification des océans » (page 81).

D'autres frontières planétaires ont été transgressées : le changement climatique, la biodiversité, le changement d'affectation des sols (déclin des forêts), les grands cycles biogéochimiques de l'azote et du phosphore. Ces quatre domaines sont des frontières qui ont été perturbées de manière irréversible.

L'effondrement est maintenant plus proche. Il n'est donc plus question d'arrêter net l'usage des énergies fossiles car cela mènerait à un effondrement économique, social et politique, et peut-être à la fin de la civilisation thermo-industrielle. Mais, maintenir en route le moteur de notre voiture mène à transgresser plus de frontières, donc à d'autres points de basculement climatiques, écologiques, doublé d'un effondrement du genre humain.

Nous sommes prévenus :
« Aujourd'hui nous sommes sûrs de quatre choses :
1. La croissance physique de nos sociétés va s'arrêter dans un futur proche ;
2. Nous avons altéré l'ensemble du système Terre de façon irréversible ;
3. Nous allons vers un avenir très instable, « non linéaire » (exponentiel) dont les grandes perturbations seront la norme ;
4. Nous pouvons désormais être soumis potentiellement à des effondrements systémiques mondiaux » (pages 129-130).

Y-a-t-il des signaux précurseurs d'un effondrement ? Pas vraiment. Les tentatives de développer des signaux avant-coureurs ont échoué ou ne font pas consensus pour le moment entre chercheurs. Il est conseillé d'adopter une attitude de « catastrophisme éclairé » : agir comme si ces changements abrupts étaient certains, et tout faire pour qu'ils ne se réalisent pas.

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Parmi les modèles mathématiques, un seul modèle qui a plus de 45 ans est assez robuste, le modèle de Donella et Dennis Meadows. Au MIT le modèle informatique systémique World3 décrit les interactions entre les paramètres du monde, dont les plus importants sont : la population, la production industrielle, la production de services, la nourriture, le niveau de pollution et les ressources non renouvelables. Le but est de simuler le système monde sur la base des données réelles de 1972. Le premier résultat dans un scénario « business as usual » met en évidence un monde extrêmement instable qui prévoit un effondrement au XXIe siècle. La production agricole s'effondre entre 2015 et 2025, puis la population diminue. 


Les chercheurs ont modélisé des scénarios alternatifs menant à des effondrements et se sont aperçus qu'ils pouvaient stabiliser un monde soutenable en modifiant simultanément plusieurs paramètres à partir de 1980. Ces paramètres sont :
- Stabiliser la population mondiale ;
- Stabiliser (limiter) la production industrielle ;
- Diminuer les niveaux de pollution et d'érosion des sols.
Ce scénario d'équilibre devait permettre à moins de 8 milliards d'habitants de vivre à un niveau de vie proche de ce que nous connaissons. Ceci a été publié pour la 3ème fois en 2004. Les mises à jour du modèle en 1992 et 2002 ont confirmé les résultats initiaux et ont montré que rien n'a été fait pour éviter le scénario « business as usual », c'est à dire le pire scénario. Le modèle a résisté à 40 ans de violentes critiques et a corroboré 40 ans de faits.

L'effondrement de la civilisation industrielle est un predicament, mot anglais qui désigne une situation inextricable, irréversible et complexe pour laquelle il n'y a pas de solution. Mais il y a cependant des choses à faire sur le plan local pour créer les conditions résilientes de vie ultérieure. Selon l'ingénieur russo-américain Dmitry Orlov qui a étudié l'effondrement soviétique, on peut décomposer l'effondrement en cinq stades, dans un ordre de gravité croissant, constituant l'échelle d'Orlov : financier, économique, politique, social, culturel et écologique[i]

Plus sérieusement, le modèle d'effondrement systémique basé sur l'étude des dynamiques des systèmes complexes et des réseaux (pages 193-194) décrit notre civilisation comme un système hautement complexe avec (1) dépassement de points de basculement invisibles, (2) des relations de causalité non-linéaires, (3) des boucles de rétroaction amplificatrices nombreuses. Ce modèle prédit des dépassements de seuil inaperçus avec effets ultérieurs non-linéaires et brutaux. Dans des situations d'urgence notre capacité adaptative (résilience des institutions et des hommes) est réduite et nous rend moins aptes à organiser des « relances ».

Dans cet ordre d'idées, le problème majeur est le risque nucléaire. Devant le désintérêt de la génération présente à acquérir ce savoir, devant les jeunes diplômés qui quittent la filière, et devant le départ en retraite de la moitié du personnel travaillant dans les centrales nucléaires, comment va-t-on « gérer » le risque nucléaire dans des situations d'urgence ? Ces importantes pertes de compétences sont déjà de nature à déclencher un effondrement. Il faut toujours garder à l'esprit que l'arrêt définitif d'un réacteur demande un an de refroidissement et au moins une décennie pour son démantèlement avec toute l'électricité et le carburant nécessaire pour ce faire. De plus, qui pourra garantir le maintien en poste de centaines de techniciens et d'ingénieurs chargés de ces opérations ? Outre les causes d'accident déjà relevées à Tchernobyl et Fukushima, le réchauffement climatique ajoute de nouvelles instabilités comme les inondations tempétueuses et le manque d'eau de refroidissement et des effets indirects liés aux migrations comme le terrorisme et les conflits armés.

Dans l'étude de l'être humain face à l'effondrement, on ne peut écarter l'examen de la démographie. Aborder le sujet en public est absolument tabou, car cela amène toujours à la même question : « Vous voulez faire comme en Chine, c'est ça ? ». Le chiffre de 9 milliards en 2050 est une prévision mathématique sortie d'un modèle théorique qui peut s'énoncer : la population devrait arriver à 9 milliards en 2050 toutes choses étant égales par ailleurs.

Pour l'équipe Meadows au MIT, la démographie du système-Terre, marqué par l'instabilité de notre civilisation industrielle, mène à un déclin irréversible et incontrôlé à partir de 2030. L'être humain est partagé entre les imaginaires cornucopien – l'avenir est un progrès continu et illimité grâce à la technologie et à l'inventivité – et malthusien – l'avenir arrive à un moment où des limites ne permettent plus de continuer une croissance démographique continue – ce qui l'amène à alterner ces imaginaires au cours des cycles millénaires de civilisations : naissance, croissance, stagnation, déclin, puis renaissance ou extinction.

Selon Harald Welzer, la sociologie de l'effondrement montre comment une société peut lentement et imperceptiblement repousser les limites du tolérable au point de remettre en cause ses valeurs pacifiques et humanistes et sombrer dans l'inacceptable. C'est le cas des politiques de plus en plus agressives envers les migrants déjà touchés par les catastrophes. Les grandes catastrophes peuvent ainsi induire une colère généralisée des populations envers les gouvernements et les institutions dans les prochaines années.

Après une catastrophe qui suspend les activités normales et cause des dommages sérieux à une communauté, la plupart des gens montrent des comportements extraordinairement altruistes, calmes et posés. Certains prennent même des risques insensés pour aider les personnes autour d'eux. L'image d'un être humain égoïste et paniqué n'est absolument pas corroboré par les faits. Nous entrons bientôt dans l'ère de l'entraide. Par contre, en cas d'effondrement énergétique les individualistes seront les premiers à mourir. En cas d'effondrement à répétition (p.ex. effondrement boursier puis énergétique) certains seront obsédés par revenir à l'ordre antérieur, d'autres se concentreront sur la pérennité des institutions, et d'autres en profiteront pour changer l'ordre social.

Cette transition vers une autre société nous oblige à travailler notre imaginaire, donc de nous faire des récits pour inverser ces spirales de violence et de pessimisme. Des récits qui rejettent toute dissonance cognitive et tout déni. Soyons les transitionneurs qui inventent leur propre avenir. Car les initiatives de transition libèrent les gens de ces sentiments d'impuissance tellement toxique et répandue dans la population. L'urgence est de reconstruire un tissu social local solide et vivant, doté d'un climat de confiance, c'est-à-dire un véritable « capital social » qui puisse servir en cas de catastrophe.

Pourquoi « les gens n'y croient pas », c'est-à-dire la psychologie de l'effondrement tient à cette tendance des gens, lorsqu'on leur dit la vérité, à devenir pessimistes, résignés ou à juste rejeter le message. Selon Clive Hamilton dans « Requiem pour l'espèce humaine », (et aussi Paul Jorion dans « Le dernier qui s'en va éteint la lumière ») nous ne sommes pas équipés pour percevoir les dangers que représentent les menaces systémiques, ni les menaces à long terme. Nos cerveaux sont trop habitués à effectuer des problèmes immédiats et ont développé des sensibilités aux dangers concrets et visibles. C'est le problème de la grenouille et de l'eau bouillante. 


Dans le cas du déni, les gens ne trouvent pas crédible les données scientifiques ni les constats alarmants des médias, car l'obstacle c'est l'impossibilité de croire que le pire va arriver. Les données étant de plus en plus précises au fil du temps, les négationnistes continuent à changer les raisons de ne pas changer leur comportement.

Parmi les personnes qui semblent convaincues, on distingue cinq catégories de réactions : 


Les çavapétistes (« ça va péter ») montrent un imaginaire de la catastrophe très sombre, nihiliste même, montrant une colère envers la société. Cette attitude est toxique en temps de catastrophe pour l'organisation politique et sociale. 


Très fréquents, les aquoibonistes (« à quoi bon ? ») sont ceux qui disent « foutu pour foutu, profitons de ce qui nous reste ! ». Avec deux tendances, l'épicurien style Rabelais qui savoure les plaisirs de la vie, et « l'enfoiré » qui veux tout consommer ou saccager avant de partir.


De plus en plus nombreux, les survivalistes ou preppers (« à chacun sa merde ») se barricadent, s'enferment, se bunkérisent, stockent le nécessaire, s'informent sur la purification de l'eau, les plantes sauvages. Leur imaginaire c'est Mad Max et la croyance que l'être humain est profondément mauvais. 


Les transitionneurs (« on est tous dans le même bateau ») souvent non-violents, collectivistes, appellent à une transition à grande échelle, car la vie n'a plus de sens si tout s'effondre. Pratiquant l'ouverture et l'inclusion, ils sont convaincus que l'avenir est dans les éco villages, l'entraide et l'imaginaire de transition. Ils pensent « ensemble on va plus loin ». 


Les collapsologues ont une passion pour le sujet. Étudier, partager, écrire, communiquer, comprendre, devient une activité chronophage pour ces « geeks du collapse » dont les plus célèbres sont nommés « collapsniks » qui sont souvent des ingénieurs et des hommes. Ce clivage homme femme se révèle quand les hommes débattent de chiffres, de faits et de techniques, tandis que les femmes abordent les aspects émotionnels et spirituels.

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Comment vivre avec, et vivre en bonne santé, consiste à voir dans la nécessaire transition psychologique un processus de deuil qui traverse cinq étapes selon le modèle de Élisabeth Kübler-Ross, psychologue américaine spécialiste du deuil : le déni, la colère, la peur (marchandage), la dépression et l'acceptation. On a constaté que les moments de témoignages et de partage d'émotions avec d'autres, permettent aux personnes présentes de prendre conscience qu'elles ne sont pas seules à affronter cet avenir et à ressentir ces émotions, à exprimer leur colère envers les hommes politiques, les dirigeants des multinationales et les climato-négationnistes, tous responsables du retard impossible à rattraper.

On ne peut pas attendre que chacun fasse son deuil avant de commencer à agir. Dans la politique de l'effondrement l'action fait partie de la « transition intérieure » qui permet dès la prise de conscience de sortir de l'état d'impuissance et maintient l'optimisme. Il n'est jamais trop tard pour construire des petits systèmes résilients à l'échelle locale, afin de mieux encaisser les chocs économiques, sociaux et écologiques à venir. 


Parmi les systèmes anticipatifs résilients, on compte les coopératives citoyennes de production d'énergies renouvelables, les groupements alimentaires locaux ou de nouveaux modèles économiques et monétaires locaux et coopératifs. Tout en permettant la coexistence de deux systèmes, l'un mourant l'autre naissant. Cette politique paradoxale à la fois catastrophiste et optimiste, pose le problème qu'il faille accepter publiquement et officiellement la mort du vieux monde, les populations réagissant par des troubles qui précipiteront ce qu'on voulait anticiper.

Les transitionneurs n'attendent pas les gouvernements, ils inventent la façon de vivre l'effondrement de manière non-tragique. Une fois « branchés » sur des petits systèmes autonomes, résilients et low tech, les transitionneurs peuvent alors « se débrancher » de l'ancien système qui risquait de les emporter dans sa chute. C'est passer de l'indépendance à l'interdépendance : une mosaïque de petites démocraties locales est-elle un projet démocratique ?

En fait, il n'y a même pas de solution à chercher à notre situation inextricable (predicament) , il y a juste des chemins à emprunter pour s'adapter à notre nouvelle réalité. L'utopie a changé de camp : l'utopiste est celui qui croit que tout peut continuer comme avant, le réaliste met toute son énergie dans la construction de résilience locale, qu'elle soit territoriale ou humaine.

La collapsologie est l'exercice transdisciplinaire de l'étude de l'effondrement de notre civilisation industrielle, et de ce qui pourrait lui succéder, en s'appuyant sur les deux modes cognitifs que sont la raison et l’intuition, et sur des travaux scientifiques reconnus.
Les auteurs pensaient au début 2015 que la fenêtre d'opportunité pour éviter un effondrement global étaient déjà en train de se refermer.
« Pendant sa tournée européenne 2011-2012, Dennis Meadows, plus pessimiste que jamais, répétait dans les interviews et dans un article écrit pour l'institut Momentum :
il est trop tard pour le développement durable, il faut se préparer aux chocs et construire dans l'urgence des petits systèmes résilients » (page 173).

L'effondrement n'est pas la fin mais le début de notre avenir !




[i] L'effondrement soviétique s'est arrêté au stade politique. L'effondrement social se retrouve dans des conflits internes : guerre civile et « chacun pour soi » avec un processus de dépeuplement qui se met en place. L'effondrement culturel se produit lorsque la foi en l'humanité est perdue. Le stade d'effondrement écologique est atteint quand la possibilité de redémarrer une société ne semble plus possible à cause d'un environnement épuisé.

dimanche 25 décembre 2016

Les Changements Climatiques et Notre Avenir (très) Incertain (Partie 3 de 3)


Seulement une étude approuvée par des pairs (c'est la norme en science sinon n'importe qui pourrait dire n'importe quoi sans preuves ou démonstrations) sur 581 attribue le réchauffement climatique à autre chose que nos émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre.
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     Attendez-vous à des dizaines ou même des centaines de millions de réfugiés


Une autre source de conflits se pointe à l'horizon puisque nous sommes trop égoïstes. Juste en ce qui concerne la hausse du niveau des océans, on prévoit déjà des millions de réfugiés venant du Bangladesh, des îles basses du Pacifique comme les îles Marshall (article en Français et cet autre article aussi en Français), du Tuvalu, du détroit du Mékong, de la Floride et de presque toutes les grandes villes du monde qui sont généralement situées tout près du niveau de la mer, car il faut bien des ports.

Si on pense au Bangladesh par exemple, les terres y sont très fertiles mais très près du niveau de la mer, comme c'est cas pour plusieurs deltas propices entre autres à la culture du riz. Mais nul besoin de submerger les terres avec de l'eau salée pour les rendre impropre à la culture, l'eau salée envahie les terres par le dessous quand le niveau monte. C'est exactement ce qui se produit aussi en Floride, les puits sont de plus en plus contaminées par de l'eau salée impropre à la culture tout comme à la consommation.

À titre d'exemple des coût attendus, pensez à toute la réorganisation nécessaire des ports de toutes les grandes villes du monde. C'est un gigantesque problème d’infrastructure, un autre, auquel toutes les marines militaires du monde devront aussi faire face sans savoir au juste à quelle vitesse ni quel niveau atteindront les océans dans seulement 40 ou 50 ans ; sans oublier toutes ces routes qui longent les côtes et qui seront éventuellement emportées. Qui va payer? Encore les générations suivantes... auront-elles de l'argent pour ça aussi ?

Il y a aussi la hausse des températures qui rendront certaines régions inhabitables, ou tout au moins impropres à la continuation ou l'élaboration d'une société ; les gens doivent pouvoir au minimum boire et manger. Ils fuiront ces régions aussi, mais pour aller où ?
Il fait déjà chaud en Afrique du Nord et la température y grimpe de façon agressive. Rendue à un certain niveau de réchauffement au cours de ce siècle, une partie de cette grande région deviendra inhabitable Dr. Johannes Lilieveld.
Cette carte montre les zones les plus vulnérables de l'Afrique dont les zones hachurées de rouge qui deviendront impropres à l’habitation. Évidemment, cela aura aussi un impact dévastateur sur la faune et la flore de ces régions...
Merci à Robert Scribbler pour son accord donné à l'utilisation d'images depuis son excellent blogue
Déjà 5 millions de Californiens ont quitté (article en Anglais) cet état qui est aux prises avec de sévères sécheresses. Ce sont principalement les pauvres qui quittent car les fermes produisent de moins en moins à cause de la sécheresse et leur main-d'oeuvre n'est plus nécessaire. Il y a aussi plusieurs petits villages qui se vident de leurs habitants à cause du manque d'eau, (certains de ces villages n'ont plus d'eau courante) ou ont été ravagés, sinon incommodés et inquiétés, par les nombreux feux de forêts. En plus, la survie dans les grandes villes est maintenant quasi impossible pour les pauvres.


     L'épuisement de la vie océanique


À elle seule, la surpêche aura épuisé les océans vers l'an 2048 (article en Français et celui-ci en Anglais). Mais il y d'autres problèmes qui menacent la survie dans les océans, principalement l'acidification et la hausse des températures qui entraîne la désoxygénation des océans. Les effets de l'acidification sur la vie marine sont certainement multiples, mais nous en connaissons déjà des conséquences.

Premièrement, l'acidification rend difficile la formation des carapaces de mollusques (exosquelette) de Carbonate de calcium : Wikipedia Fr que ces créatures fabriquent pour se protéger. Même les plus petites créatures comme le zooplancton (animal) et le phytoplancton (végétal) en sont affectés ; on estime que la masse de phytoplancton a diminué de 40 % depuis 1950 par l'effet combiné du réchauffement et de l'acidification des océans (article en Anglais et étude en Anglais). On estime qu'à lui seul, le phytoplancton produit de 60% à 75% de l'oxygène qu'on retrouve dans notre biosphère.

À cause de nos émissions de CO2 donc, les océans sont en moyenne 30 % plus acides (étude en Anglais). Une autre étude montre que certaines espèces de poissons modifient leurs comportements dans de l'eau plus acide ; ils perdent la crainte de leurs prédateurs (étude en Anglais) et leurs comportements reproducteurs sont aussi modifiés (étude en Anglais). Plusieurs autres recherches sont évidemment en cours, il faut savoir comment les créatures sont affectées si on veut faire des plans d'intervention, ou au moins saisir l'ampleur du problème. Nous ne savons pas comment désacidifier les océans, les scientifiques explorent bien quelques pistes, mais les océans recouvrent 70 % de la surface du globe et même si on découvre une solution, l'ampleur de la tâche sera presque certainement insurmontable.
NOTE : nous savons déjà que notre environnement pollué chimiquement réduit notre fécondité et que certains contaminants chimiques, plus le mercure et le plomb sont des neurotoxiques, c'est-à-dire qui affectent nos comportements, nos humeurs et inhibent nos capacités cognitives et causent d'autres maladies dont le Parkinson et des cancers.

Résultats d'une recherche avec "comment la pollution chimique nous affecte?" Ça devrait vous mettre sur des pistes et ne manquez de vous informer aussi sur les

"perturbateurs endocriniens".
Nous savons aussi que l'acidification et le réchauffement des océans fragilisent et détruisent les très importants récifs coralliens qui sont en quelque sorte les "pouponnières" et les "écoles" des jeunes poissons de très nombreuses espèces. Comparativement, c'est comme si nous perdions toutes nos rivières et tous nos lacs...

La désoxygénation des océans (dont on a parlé pour la première fois à la COP22 en novembre 2016) due au réchauffement et aux ruissellements d'engrais agricoles est une très sérieuse menace : c'est ce qui cause les zones mortes qui tuent.

Un petit peu de mathématique Arctique
À mesure que la glace océanique se réchauffe, 2,06 J/g (Joules par gramme) sert à faire grimper la température du gramme de glace de 1°C.
Pendant que la glace fond, toute l'énergie (334 J/g) sert à transformer la glace en eau dont la température demeure à 0°C.
Une fois que toute la glace est fondue, toute l'énergie va ensuite augmenter la température de l'eau au taux de 4,18 J/g pour chaque degré Celsius.

En conclusion,
La quantité d'énergie absorbée par de la glace pour fondre, vaut autant que pour chauffer une masse d'eau équivalente de zéro à 80° Celsius.
Ces zones mortes ne contiennent plus, ou pas assez, d’oxygène, dissous, ce qui suffoque toutes les créatures marines et est une raison pour laquelle les poissons et les calmars et d'autres meurent souvent par milliers ou dizaines de milliers. Mais ce ne sont pas tous les poissons qui meurent à cause de zones mortes, plusieurs meurent aussi d'intoxication aux algues toxiques, du stress dû au bruit, de maladies plus fréquentes dans une eau plus chaude, d'autres meurent de faim, de pollution...

Ceux-ci sont morts une semaine après la très forte explosion de l'usine de produits chimiques à Tianjin en Chine ; ils sont fort probablement mort des suites d'une intoxication chimique.
Crédit image ABC News
On prévoit qu'à compter de 2030 à 2040la majorité des océans sera compoe de zones mortes (étude en Anglais).  Ça représente donc  36% de la surface de la planète.

Ces zones mortes, sont par surcroît propices à la prolifération de bactéries qui produisent du sulfure d'hydrogène, un gaz mortel même à faible concentration (200ppm) qu'on a surnommé "la grande faucheuse" à cause de son rôle prépondérant dans des extinctions massives précédentes. Le sulfure d'hydrogène (H2S ou hydrogène sulfurée) tue déjà des milliers de créatures marines, des oiseaux et a tué un humain et très probablement 36 sangliers au même endroit en France.

Ça devrait prendre encore un certain temps avant que l'atmosphère soit plus ou moins saturée d’hydrogène sulfureux.
Joggeur décédé en Bretagne : intoxication au sulfure d’hydrogène confirmée.
Les zones mortes se produisent aussi dans des lacs d'eau douce.
AVERTISSEMENT : Si vous sentez une odeur sulfureuse, quittez les lieux immédiatement et avertissez les autorités.
Le long de la côte Namibienne, la NASA a remarqué de grandes surfaces qui émettaient du sulfure d'hydrogène qu'on sent sans équivoque sur les plages. Voyez les zones vertes, ce sont de gigantesques colonies de bactéries émettrices de sulfure d'hydrogène.
Source : NASA
Le réchauffement et le ruissellement agricole causent aussi les éclosions d'algues toxiques de plus en plus vastes et fréquentes et qui sont souvent mortelles chez les animaux marins (parfois chez les humains : 8 morts l'an dernier en Orégon) en plus de causer des pertes économiques importantes, notamment chez les ostréiculteurs (cultivateurs d'huîtres) et de moules ainsi que pour tous les pêcheurs de la région.
Si les océans meurent, nous mourrons. Paul Watson, Sea Shepherds

     Les Inconnues


Nous ne savons pas exactement ce que nous allons faire pour la lutte au réchauffement climatique, mais nous savons que nous sommes loin d'en faire assez. Nous ne savons même pas si les promesses de réduction de CO2 faites lors de la COP21 seront respectées ; aucun mécanisme de contrôle : ni incitatif à la réussite ni pénalité à l'échec ; ce sont comme des promesses d'ivrognes. On a fait de jolies photos dans le but de nous faire croire qu'ils ont la situation sous contrôle ; ce n'est qu'illusion, ou du marketing... (selon l'avis de plusieurs, et du mien).

D'ailleurs, ces promesses nous garantissent 4°C de réchauffement, c'est très loin du 1,5°C ou du 2°C qu'on ne devrait pas dépasser selon ces mêmes personnes. Nous sommes déjà à 1,2°C  et des poussières de réchauffement, 1,5°C si on mesure sur la base de 1750 et ça s'accélère... En ce sens, la COP21 (et les 20 autres COP) est un échec retentissant.

Désolé, mais je désespère de nos politiciens qui d'un côté parlent de réduction des GES, et de l'autre, accordent des permis pour l'exploration pétrolière et des pipelines fortement contestés.

Allons-nous pouvoir inventer et mettre en place la technologie nécessaire pour retirer au moins les 33 tonnes de CO2 que nous émettons annuellement ? Avez-vous une idée de l'ampleur de la tâche ? Ça ressemble à mission totalement impossible, c'est une fabulation du GIEC pour tenter de faire croire qu'on peut continuer à émettre autant de CO2 que possible (le concept du budget carbone). C'est pour cette raison qu'on dit que "les prévisions survivables du GIEC sont basées sur de la science fiction.
 
Nous ne savons pas à quelle vitesse nous allons atteindre les 6°C fatidiques (extinction massive accélérée) car ça dépend de quelques facteurs dont le méthane de l'Arctique si jamais ce dernier s'échappait en grande quantité comme le craignent plusieurs.Nous savons que si seulement 15 gigatonnes s’échappaient d'ici 10 ans, que cela ferait rapidement doubler le réchauffement causé jusqu'à maintenant par les autres GES.

Nous savons que 50 mégatonnes de méthane risquent de s'échapper du fond de l’Arctique, plus spécifiquement le long de la Sibérie orientale à n'importe quel moment, ils sont en "équilibre instable". Mais certains scientifiques disent que le méthane ne s'échappera que lentement... Pourtant, on voit encore les traces des cratères desquels du méthane s'est échappé en masse dans le passé et même lors d'extinctions massives auxquelles le méthane a presque certainement contribué..

Ces cratères sous-marins dans la mer de Barents en Arctique sont les empreintes laissées par du méthane qui s'est échappé abruptement  du fond sous-marin au cours de la dernière déglaciation (comprendre réchauffement climatique), il y a environ 15 000 ans.
Ces cratères atteignent un km de diamètre. la couleur indique la profondeur et violet représente environ 36 mètres de profondeur.
Source : Centre for Arctic Gas Hydrate,Environment and Climate

      Extinction Massive, comment sera "la fin"...


Si vous ne le saviez pas, nous sommes en pleine période d'extinction massive (article en Français) et si on fait une recherche en Anglais, il y a une panoplie d'articles, d'études scientifiques et de vidéos qui en parlent en long et en large. Comme j'ai expliqué au début, nous menons une guerre sur 4 fronts contre notre biosphère, le système qui maintient la Vie et qui lui a permis d'évoluer jusqu'à ce jour. 

Le terme extinction nous rappelle la simple extinction des lumières mais une extinction massive est synonyme de douleurs, de souffrances, de pestes et de maladies, de soif, de faim, de violence et d'une profonde désespérance.

Nous pleurons la disparition des espèces en voie de disparition, mais détournons les yeux sur les causes de la destruction de la Terre. Les 7 crimes que nous commettons contre notre planète : (article en Anglais).

D'un autre côté, des individus protègent les espèces menacées, des gens se battent pour leurs survies et pas seulement les Sea Shepherds pour qui j'ai beaucoup de respect ; ça donne espoir, mais ça doit surtout donner un exemple, propager le goût de vivre, de défendre, de survivre, de se battre pour la vie mais sans rien faire exploser. Nous allons doubler le taux de CO2 de notre atmosphère du début de l'ère industrielle en moins de 250 ans ! Jamais la Vie n'aura le temps de s'adapter.

Un article (en Français) à lire : Biodiversité : tous les indicateurs sont au rouge.
Aussi à lire, mais en Anglais. Et celui-ci, encore en Anglais

Plus nous ferons d'efforts de réduction de nos émissions de GES, et plus nous ferons de recherches pour comprendre comment retirer le CO2 de notre atmosphère le plus efficacement et le plus tôt possible, plus nous aurons des politiques à grande échelle pour passer aux énergies renouvelables le plus tôt possible, plus nous allons dépolluer et décontaminer et plus nous aurons de chances de na pas disparaître dans l'extinction massive que nous engendrons à chaque jour, à chaque fois que nous consommons inutilement, à chaque fois que nous ne pensons pas d'abord à la Vie… 

L’extinction massive des coraux marque les premiers signes de la fin de la vie dans les océans.

Nos choix individuels sont ce qu'il y a de plus d'impact, c'est nous qui soutenons les grands pollueurs. Faisons de meilleurs choix, nous avons le choix.


     L'écroulement final de la civilisation et l'abandon des réacteurs nucléaires
Si nous faisons des prévisions en ce qui concerne l'avenir, c'est afin de nous aider à prendre de meilleures décisions aujourd’hui. Signé : Le Gros Bon Sens.
Ceci n'est pas de la science, c'est principalement de la conjecture, mais pas la mienne. L'idée principale, c'est que quand le monde va commencer à manquer de nourriture et que l'argent aura perdu sa valeur, combien de gens iront encore au boulot, même dans des réacteurs nucléaires, au lieu de tenter de survivre ?

Ce sera un monde très difficile et qui deviendra de plus en plus hostile à cause des changements climatiques de plus en plus abrupts et carrément chaotiques avec une météo aux amplitudes jamais vues et absolument inimaginables.

La civilisation s'écroulera d'abord à cause des famines qu'aura engendrées un climat de plus en plus chaotique et de l'instabilité sociale qui en résultera, et peut-être aussi à cause de guerres comme certains le laissent entrevoir.

Nous verrons, c'est-à-dire les plus jeunes et ceux des prochaines générations, des pluies semblables à des chutes, des tempêtes maritimes accompagnées de vagues de 25 à 30 mètres (il y en a déjà eu dans le passé pas si lointain), des vents plus forts et fréquents qui sèmeront destruction et alimenteront aussi des feux de forêts d'une ampleur inimaginable ; des cyclones assez puissants pour raser les plus grandes villes ou les plus grandes îles, ou des averses de grêle capables d'ensevelir des maisons...

Nous remarquons  déjà qu'au fil des décennies, et donc de la hausse des températures, que les événements météo augmentent sinon en nombre, certainement en intensité. Allez le demander aux assureurs...

Coût global en milliards de dollars liés à des événements météo
Source : Weather Underground

Certains, dont moi-même, croient qu'il survivra des humains pendant un bout, des humains terrés, assoiffés, affamés, malades et possiblement cannibales… Mais le pire du réchauffement climatique durera des dizaines de millénaires rendant utopique la survie de l'humanité à long terme.

Je serais surpris que l'espèce humaine survive plus de 100 ou 200 ans, mais d'autres parlent de quelques décennies tout au plus. Difficile à prévoir, c'est la première extinction massive, et certainement la dernière, à laquelle nous assistons.

Donc, lorsque la civilisation s'écroulera, plus ou moins lentement et par pans, ou par régions ; quand les gens n'iront plus au boulot car l'argent ne vaudra plus rien : ça ne se mange pas, ça ne désaltère pas. La nourriture devenant de plus en plus rare, le prix des aliments et autres biens essentiels sera prohibitif ; sur ce chemin, les gens échangeront éventuellement leur téléphone portable pour un pain, un fruit, et...

Si vous ne le savez pas, ça prend de 40 à 60 ans pour fermer et décontaminer un réacteur nucléaire selon les agences responsables (?) et les experts. C'est donc plus long à démanteler et à décontaminer qu'à construire, c'est aussi au moins aussi long que leur durée de vie qui est de 4 à 5 décennies et c'est aussi extrêmement coûteux. Comme on s'en doute, aucune somme n'a été réservée pour leur démantèlement qui se fera. tout comme la décarbonisation de notre atmosphère, aux frais des générations de payeurs de taxes du futur.


Question : à quel niveau se situera les océans dans 5 décennies ? Le GIEC a prévu un mètre pour l'an 2100, mais nous l'avons déjà vu, le GIEC n'aurait calculé que le gain en volume dû à l'expansion de l'eau car ils ne savaient pas comment évaluer la fonte de l'Antarctique et du Groenland. On parle maintenant de neuf mètres de hausse pour 2100 chez plusieurs scientifiques... et possiblement plus. À chaque article que je lis à ce sujet, c'est toujours la même rengaine : le niveau des océans monte, et montera, beaucoup plus vite que tout ce qu'on prévoyait il y a un seulement un an ou deux… Il est certainement très probable que le niveau des océans sera plus élevé de un à deux mètres pour 2050.


Presque tous ces réacteurs nucléaires sont évidemment situés très près du niveau de la mer (ou de grands cours d'eau) afin d'avoir accès à de l'eau en abondance pour permettre leur refroidissement. Ils disposent aussi d'une seule semaine de réserve de mazout pour alimenter les pompes servant au refroidissement... Une semaine sans électricité à cause du mauvais temps, j'ai vécu ça il y a quelques années et ce n'était même pas une tempête extraordinaire.


Imaginez maintenant une hausse rapide du niveau des océans combinée à de fortes vagues comme on en prévoit, ou des marées de tempêtes bien pire que celle de l'ouragan Sandy qui a été bien près de submerger le réacteur d'Indian Point à New York. Imaginez ceci pendant quelques secondes, un Fukushima en plein New York.

Imaginez aussi que le réseau de distribution électrique tombe en panne pour une semaine, ou plus ? Ce n'est pas parce qu'on n'a jamais vus ça que c'est impossible, loin de là. Nous entrons dans une ère de "jamais vu". À chaque désastre météo, il y a toujours quelqu'un qui dit "je n'avais jamais vu ça" ou "c'est inimaginable".


Donc, lorsque la société se sera écroulée et que les gens ne rentreront plus au boulot, ces réacteurs, certainement une partie d'entre eux, seront fort probablement laissés à eux-mêmes comme tout le reste ; il faut d'abord se trouver à manger. Les réacteurs seront éventuellement submergés et on peut entrevoir jusqu'à 400 "Fukushima" à l'horizon. Comment la Vie pourra-t-elle reprendre pied dans un monde radioactif?


C'est principalement le professeur Guy McPherson qui a parlé de cette idée vraiment pas dénuée de sens, et d'horreur. C'est un chercheur et biologiste qui se consacre à l'étude de notre extinction massive prochaine ; on le retrouve facilement sur You Tube, mais en Anglais évidemment… J'ai peine à croire ce qu'il prédit : l'extinction de l'humanité pour 2030. Ce n'est pas impossible, mais ça prendrait un enchaînement d'événements pas tous très probables. Disons que ça demeure une possibilité et ça devrait nous dire qu'il faut se débattre très fort, surtout contre les politiciens trop complaisants envers l'économie et pas assez envers la Vie.

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Nous le savons depuis longtemps, perdre une seule espèce a des répercussions sur l'ensemble de l'écosystème. Le phytoplancton est en voie de disparaître et il produit plus de la moitié de l’oxygène nécessaire à la vie et le reste du règne végétal terrestre décline rapidement. C'est comme les abeilles, on ne pourrait pas s'en passer.

85% du krill de l'Antarctique est disparu. C'est l'aliment de base de toute la chaîne alimentaire de l'Antarctique ; en plus des petits poissons, les pingouins et les baleines s'en nourrissent ainsi que l'homme qui en pêche des millions de tonnes par année, généralement pour nourrir ses animaux d'élevage ou de compagnie. Il y a même des "Krill Pills" (pilules de Krill) en Australie, une autre aberration...

Nous avons exterminé 90% des requins en 20 ans, ce qui permet aux poissons affaiblis et malades de survivre et ainsi de contaminer les autres poissons.

Avez-vous remarqué vous aussi, qu'il y a de moins en moins d'insectes? Pour terminer, je vous recommande cet excellent article en Français Enquête sur la Sixième Extinction

S.V.P Faites les bons choix. L'avenir est en péril!