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dimanche 11 juin 2017

Les précipitations se déplacent vers les latitudes nordiques

Quand le climat change, tout change
Vous avez remarqué s'il pleut plus souvent chez-vous? Et/ou que le ciel est plus gris ou a changé et plus particulièrement depuis plus ou moins une ou deux décennies? Si vous avez accès aux statistiques météo (température, heures d'ensoleillement, précipitations) de votre région, allez vérifier pour voir, pour savoir.... Depuis 1985, toutes les années ont été plus chaudes que la moyenne, on peut donc dire que vous n'avez jamais connu un climat "normal" si vous êtes nés après 1985.

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On prévoit que le réchauffement de la Terre va sévèrement dérégler le cycle de l'eau que nous sabordons aussi avec nos activités ; (principalement l'élevage des bovidés ; il y a plus de bovidés sur Terre que d'humains). Bien sûr, nous ne savons pas "exactement" quels seront ces changements, mais nous avons une bonne idée basée sur les indices du climat passé et nous savons qu'ils seront sont abrupts. Nous avons aussi des modèles climatiques de plus en plus fiables.
Cette affiche "Défense de se baigner" aux abords d'un lac situé dans le bassin de Turfan dans l'extrême Ouest de la Chine ; mais ce lac s'est complètement asséché au cours de la dernière décennie à mesure que notre planète s'est réchauffée et que les précipitations se sont déplacées loin de cette région. Photo : Aaron E. Putnam
"Nous observons une très forte tendance à l'assèchement dans le Sud-Ouest des États-Unis" dit Andreas Prein, chercheur post-doctoral au National Center for Atmospheric Research. "Le Sud-Ouest a possiblement déjà dérivé vers un climat plus sec". Effectivement, plusieurs craignent que cette importante partie des États-Unis ne développe une "sécheresse extrême" (étude en Anglais).

Une autre étude (en Anglais) prévoit aussi que les bandes de pluies risquent de se déplacer vers le Nord à mesure que l'hémisphère Nord se réchauffera plus rapidement que l’hémisphère Sud. Ce changement se produirait en concert avec cette expectation qui perdure ; que les régions où il pleut déjà recevront encore plus de pluie et que les endroits où le climat a déjà tendance à être sec, s'assécheront.





















"L'étude ajoute au déjà vaste ensemble d'évidences que le changement climatique va dérégler les mouvements de grande amplitude de l'air et de la vapeur d'eau de notre atmosphère. Et cela a de l'importance car ces patterns déterminent dans une large mesure où il pleut et où le climat est plus aride" écrit Kate Marvel, climatologue à la NASA dans un courriel.

Cette étude ne mentionne que les USA en détail, mais le même phénomène se produit ou se produira en Europe ; les inondations qu'à subit la Grande Bretagne depuis 2010 ne sont pas totalement étrangères à ce phénomène.

Cette redistribution des pluies aura des conséquences pour l'accès à l'eau dans certaines régions et plus particulièrement là où les réserves d'eau sont déjà limitées, tel le Sud-Ouest des États-Unis et plus encore, certaines parties de l'Afrique et du Moyen-Orient.

Évidemment, c'est en analysant le climat du passé et en le comparant avec les modèles numériques basés sur les observations et les lois de la physique qu'on en arrive à ces conclusions. Ils ont investigué des lacs dits "lacs à bassins fermés" : des lacs qui sont alimentés par des rivières mais sans déversoirs, le niveau de ces lacs n'est donc contrôlé que par les précipitations et l'évaporation.

La berge du lac Mono, Californie en 2013. Les berges anciennes qui marquent le paysage oriental de la Sierra Nevada indiquent que le niveau de ce lac était beaucoup plus élevé alors que le climat était plus froid.
Photo : Aaron E. Putnam
Selon les principes élémentaires de la physique atmosphérique, les scientifiques prévoient qu'à mesure que notre planète se réchauffera à cause de nos émissions de gaz à effet à serre croissantes, la moyenne globale des précipitations augmentera ; et parce qu'une température plus élevée provoque plus d'évaporation, les endroits déjà secs s'assécheront davantage. Bien sûr, les endroits secs ne sont pas nécessairement à l'abri d'une pluie diluvienne occasionnelle car la météo devient aussi de plus en plus chaotique à mesure que le climat se réchauffe.
Article source en Anglais

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La vapeur d'eau est un puissant gaz à effet de serre
À chaque degré de réchauffement causé par les gaz à effet de serre, cela ajoute suffisamment de vapeur d'eau (par évaporation) pour faire grimper la température de un degré supplémentaire.
Cela augmente aussi les précipitations globalement et accroît le risque de pluies torrentielles causant des inondations parfois éclairs ou des chutes de neige spectaculaires.
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Ce type de graphique permet aussi de visualiser la distribution de la probabilité d’événements météo extrêmes (canicules, pluies diluviennes, cyclones, tempêtes, etc.) à mesure que la température augmente.
On doit donc s'attendre à plus d'événements météo extrêmes, nous n'en sommes encore qu'au tout début.

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Ça semble particulier, mais on ne note pas encore de variations du nombre ni de l'intensité des tornades aux USA, mais les tornades sont des phénomènes particuliers très différents des ouragans/typhons qui eux se nourrissent principalement de la chaleur des océans, chaleur qui devient de plus en plus excessive.


     Mais au Canada on prévoit...
Les Canadiens devront relever de nombreux défis pour faire face et s'adapter aux effets des changements climatiques. Des sécheresses régionales pourraient occasionner des pénuries d'eau, la hausse du niveau des mers et les fortes précipitations pourraient causer plus de dommages en raison des inondations, et les températures plus chaudes pourraient provoquer plus fréquemment des orages et des tornades (Gvt. du Canada).
Une seule tornade de force F5 (vents 420-512 km/h) a été observée au Canada, et c'était en 2007.
NOTE : la puissance des tornades est évaluée sur une échelle de F0 à F5 (échelle de Fujita) selon les dommages qu'elle a causés, mais la destruction que produit une F5 est tellement dévastatrice qu'on ne saurait dire avec certitude si les vents ne dépassaient pas les 512 km/h, ni même de combien...
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     P.S.
 

Si vous avez observé des changements climatiques dans votre région, laissez un témoignage S.V.P.

Où je demeure, il y a plus de nuages et c'est souvent gris.
Le printemps a été très frais, humide et gris cette année.
L'hiver, la rivière gèle environ 1 mois plus tard et dégèle environ 1 mois plus tôt par rapport aux années 1980 et avant.
L'hiver, il tombe généralement moins de neige que par le passé.
Bien que le ciel soit souvent couvert, il ne pleut pas tant que
ça.
Le nombre de feux de forêts tend à diminuer.

vendredi 2 juin 2017

La sombre histoire du "pas vraiment sécuritaire" 2°C

Je retrace les moments les plus importants de l'histoire méconnue du 2°C, cette limite qu'on estime maintenant beaucoup plus "dangereuse" pour l'humanité. Comme l'a dit James Hansen "2°C est une garantie de désastre à long terme".

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Rien ne permet d'affirmer que cette limite est "sécuritaire".  Il y a de plus en plus d'événements météo extrêmes, et tout laisse présager que le réchauffement va se poursuivre et même s'accélérer. Souvenons-nous que 93% du réchauffement va sans les océans et qu'ils se réchauffent dangereusement et à grande vitesse (article antérieur). Nous étions, fin 2016 à 1,2°C de réchauffement atmosphérique global moyen, 1,4°C si on se sert de l'an 1750 comme référence (selon les travaux de Michael Mann).

     D'où vient ce 2°C?

(Article source en Anglais)
Dans les années 1970, un professeur d'économie de l'université Yale, William Nordhaus, a fait allusion au danger de dépasser la limite de 2°C car cela propulserait le climat dans une zone non familière aux humains.

Voici les prévisions qu'il a faite avec les moyens de l'époque. Surprenant comment il est presque dans le mille. Cela signifie que la science du réchauffement climatique était déjà passablement robuste à l'époque, l'effet des gaz à effet de serre étant connu depuis 1875 grâce aux travaux de John Tyndall en thermodynamique.

C'est quand même relativement facile (pas pour moi) de calculer la quantité de réchauffement si on connaît les quantités et les effets des gaz à effet de serre, on peut calculer l’absorption de chaleur au mètre carré. Ce qui est (encore) plus difficile à comprendre et à prévoir, ce sont les impacts de ce réchauffement qu'on sait déjà bien pires que prévus.

Le réchauffement "officiel" fin 2016
Poursuivons l'histoire...

En 1990. Une équipe de chercheurs du " Stockholm Environment Institute", appuyée sur les informations scientifiques de l'époque, ont suggéré une limite de 2°C afin d'éviter les pires impacts. Ils nous ont aussi prévenus que dépasser les 2°C, les risques seraient plus grands.

Leur rapport dit aussi  que "dépasser 1°C de réchauffement pourrait déclencher des réponses rapides, imprévisibles et non linéaires (exponentielles donc) qui risqueraient de causer des dommages considérables aux écosystèmes", ce que nous appelons maintenant les boucles auto-amplificatrices du système climatique. Le rapport dit aussi qu'il n'y a rien de sécuritaire à 2°C de réchauffement. (On nous aurait donc menti?)

Peu après la parution de cette étude, 2°C est apparu dans le discours politique. (Vous auriez choisi 1°C ou 2°C vous?)

En 1992, les "leaders du monde" ont signé le Cadre des Nation-Unies (ONU) à propos du changement climatique au Sommet de la Terre à Rio ; une convention obligeant les pays à "stabiliser la concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui préviendrait la dangereuse interférence anthropogénique (la nôtre) avec le système climatique". (Il y a eu d'autres Sommets de la Terre)

Ensuite, en 1996, Conseil européen de l'Environnement est devenus le premier corps politique à soutenir la proposition de 1992 et ont déclaré que : "la température moyenne globale ne devrait pas dépasser 2°C au-dessus de la moyenne préindustrielle".
(1750 est considéré par les climatologues comme le début de l'ère préindustrielle. La moyenne dont se sert le GIEC et les COP est de 1850 à 1900 est le début le l'ère industrielle. Mais les politiciens, spécialistes du double langage, disent "ère préindustrielle" alors qu'ils parlent vraiment du début de l'ère industrielle qui a commencé un siècle plus tard).

Un an plus tard (en 1997), 193 pays ont signé la première entente contraignante selon le Protocole de Kyoto. Le traité impose des limites aux émissions des pays en tenant compte de leur contribution historique au réchauffement climatique et la capacité de mettre en oeuvre des politiques dans le but de réduire pour 2012 les émissions globales de 5% par rapport aux niveaux de 1990. (Depuis 1992, nos émissions ont augmenté de 60%). 2°C n'a pas été mentionné lors de ces rencontres, ce sont les médias qui ont publié ce chiffre.

Nous suivons actuellement la trajectoire du scénario RCP 8,5 (orangé) c'est le pire des scénarios. Cette trajectoire nous garantit 3,2°C à 5.4°C et possiblement plus pour 2100 ; c'est l'équivalent d'un suicide collectif : y'a pas d'autres mots.
 
Quand le traité a formellement pris effet en 2005, il était signé par près de 160 pays. Par contre, l'absence du plus important émetteur de l'époque, les États-Unis ont refusé de signer mais se disaient ouverts à une entente globale sans toutefois vouloir aller aussi loin que le protocole de Kyoto.

La limite de deux degrés était un point de contestation particulier pour les diplomates américains, montrant combien il était symboliquement important. Lors du sommet du G8 en 2008, ils auraient cité des références aux deux degrés C à partir d'un projet de conclusion du sommet proposé par la chancelière Merkel.

Un éditorial conjoint (article en Anglais) publié dans 56 journaux à la veille de la COP 15 à Copenhague en 2009 disait ceci :
"La science est complexe, mais les faits sont clairs. Le monde doit prendre des mesures pour limiter la température à 2°C, une cible qui exigera les émissions globales de plafonner d'ici 5 à 10 ans. Une hausse plus élevée, tel 3°C à 4°C – l'augmentation la plus faible à laquelle on doit s'attendre en cas d'inaction – assécherait les continents et transformerait les terres agricoles en désert. La moitié de toutes les espèces s'éteindrait, des millions d'humains seraient déplacés et des nations seraient englouties par la montée des océans."
Malgré toutes les attentes et les pressions, la COP a échoué (à cause des climatonégationnistes) encore une fois à convaincre tous les pays à signer cet accord (article en Anglais). Ce sont bien sûr les États-Unis qui ont encore refusé (à cause du lobby du pétrole).

Finalement, c'est l'année suivante lors de la Conférence de Cancún de 2010 sur le climat que la limite de 2°C sera enchâssée dans les politiques climatiques internationales contraignant les gouvernements du monde à maintenir le réchauffement global moyen sous les 2°C.

Puis vint Paris et 1,5°C... Tous les climatologues sérieux savent que ce sera impossible de rester sous les 1,5°C et ils l'ont dit au lendemain de la COP 21.
"Les promesses faites lors de cette COP 21 nous garantissent de 3°C à 4°C de réchauffement avant la fin de ce siècle.

Ce graphique est basé sur le scénario RCP8,5, le pire des scénarios et c'est la trajectoire sur laquelle nous sommes. Et la spirale s’arrête à 2100, et ensuite...?

Et nous savons que ce scénario RCP8.5 ne tient pas compte de plusieurs boucles auto-amplificatrices  du système climatique ; ils en ignoraient l'existence d'une trentaine qui ont été découvertes depuis.

Pour avoir un petit aperçu d'un futur pas très lointain : La Très Controversée Étude du Célèbre James Hansen et son Équipe

2°C ne sera qu'étape de plus et le réchauffement climatique va se poursuivre jusqu'à..?

mercredi 24 mai 2017

Le réchauffement climatique va aussi nous amener des famines

Article source de Climate Central

Les impacts des changements climatiques, la météo imprévisible et souvent extrême combiné à des températures plus élevées devraient réduire de 23% la production mondiale de maïs, de blé, de riz et de soja dans les années 2050, selon une nouvelle analyse.
Champ de maïs. Photo : Andrew Seaman/flickr
L'étude, qui a examiné le prix et la production de ces quatre grandes cultures de 1961 à 2013, prévient également que, d'ici 2030, la production pourrait être réduite de 9%.

Les résultats proviennent du fait que les chercheurs et les leaders mondiaux continuent à avertir que la sécurité alimentaire deviendra un problème de plus en plus difficile à relever face à la montée des températures et aux conditions météorologiques extrêmes, en combinant les populations croissantes et avec la volatilité des prix alimentaire.

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Ceci dit, depuis quelques années, nous avons vu de plus en plus de  pays comme la Russie souffrir d'une importante perte de récolte il y a quelques années, même les prairies canadiennes y sont passées et ça se répète dans d'autres pays ; l'Afrique subit actuellement sa pire sécheresse, ailleurs, c'est le gel qu'on subit hors saison, les pluies diluviennes et les invasions d'insectes nuisibles. 

La sécurité alimentaire sera un enjeu majeur d'abord pour les plus pauvres, puisque le prix des denrées va grimper (parfois fortement), mais l'insécurité alimentaire s'étendra éventuellement à toutes les couches de la population à l'exception d'une minorité une minorité de riches, comme d'habitude... On peut se consoler en se disant que l'argent ne se boit ni ne se mange. C'est indéniable que le réchauffement va se poursuivre, même si c'est irrégulièrement. Un jour, ce sera leur tour...
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Les rapports sont consternants, car le blé et le riz sont deux des principales sources de calories au monde, et les diminutions dans ces cultures de base pourraient ajouter au total actuel de 795 millions de personnes souffrant de la faim et de plus de 2 milliards de personnes ayant des déficiences en éléments nutritifs. Et la population mondiale qui augmente...
Il y a quelques façons pour cultiver le riz, mais les terrasses au Bali sont spectaculaires.
D'autres prévoient que ce qui va causer le plus de décès à mesure que les changements climatiques deviendront importants, c'est la famine. Les océans aussi sont en déclin et en difficulté. Et dans certains pays, on gaspille 35% de la nourriture...

     Les changements climatiques = climat plus chaotique

Un exemple parmi d'autres :Vergers : le gel détruit la future récolte

Presque toute la récolte des vignes et au moins la moitié de celle des abricots est perdue : Le gel a dévasté des cultures en Valais
Un exemple de chaos climatique : Zimbabwe: après la sécheresse, des inondations font 246 morts.

Dans le Nordeste brésilien, une sécheresse sans fin.
Les familles du Nunavut, les plus touchées par l’insécurité alimentaire au Canada


     Un bref rappel

Les plantes à fruits, comme fraises, tomates etc. fleurissent moins, ou pas du tout, quand la température nocturne dépasse 20°C. Plus c'est chaud et moins elles fleurissent.

      4°C

Il y a peu de recherches qui sont faites afin d'étudier ce qui se produit après 2°C de réchauffement global, dans la "zone dangereuse" des changements climatiques.

Le Met Office au royaume a fait des simulations afin de mieux comprendre ce qui se produira à 4°C de réchauffement. Ils prévoient que les récoltes seront réduites de 40%, mais d'autres pensent que les végétaux auront beaucoup de difficulté à supporter toute cette chaleur. Dans ce cas, 4°C ne sera qu'un bref passage car la végétation mourante ajoutera encore plus de CO2, on l'observe déjà en certains endroits...
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C'est ce qui nous attend tous si nous continuons tous de ne rien faire ; nous devons agir!

samedi 20 mai 2017

Le pergélisol, la suite : "On croyait que..."

On va parler du pergélisol pendant longtemps, ça réserve sûrement des surprises, comme celle-ci.

     Le lieu

Réserve mondiale de semences du Svalbard
Source : Wikipédia

La réserve mondiale de semences est là pour parer les coups durs, très durs, frisant l'apocalypse. Elle sert à conserver à l'abri de presque tout, des millions de semences. Photo : John Mcconnico/AP
La Réserve mondiale de semences du Svalbard est une chambre forte souterraine sur l'île norvégienne du Spitzberg destinée à conserver dans un lieu sécurisé des graines de toutes les cultures vivrières de la planète et ainsi de préserver la diversité génétique.

Ce site a été choisi parce que le climat et la géologie du Spitzberg se prêtent parfaitement à un tel projet de conservation et que les pays scandinaves sont fortement impliqués dans ce dernier. Creusée  dans le pergélisol (permafrost), l'inauguration officielle a eu lieu le



Hege Njaa Aschim, du gouvernement Norvégien à qui appartient la chambre forte. Il se demande aussi si le phénomène va escalader.
En effet, il y a de bonnes chances.
Des boites de plastique contenant les semences dans "la chambre forte" Photo : Jens Buttner/dpa/Alamy
Les gestionnaires de la chambre forte ont pris des mesures préventives, incluant des travaux majeurs pour imperméabilise la chambre forte qui est un tunnel long de 100 mètres qui s'enfonce dans la montagne. On va aussi creuser des tranchées dans la montagne afin de diriger les eaux de fonte et de pluie loin de la chambre forte. Ils ont aussi retiré de l'équipement électrique de la chambre forte qui produisait un peu de chaleur et y ont installé des pompes en cas d'inondation future.

Aschim ajoute qu'il n'y a pas d'autres options que de trouver des solutions pour assurer la sécurité de cette chambre forte à long terme : "Nous devons trouver des solutions. C'est une immense responsabilité que nous prenons très au sérieux. Nous faisons ceci pour l'humanité".



dimanche 7 mai 2017

Un tour complet du pergélisol (mis à jourle 1er juin 2020)

Le pergélisol représente un important risque climatique qui est, de par sa nature, difficilement quantifiable. Son dégel va relâcher d'importantes quantités de gaz à effet de serre : du CO2 et du méthane. Le méthane qui possède un très puissant et rapide potentiel de réchauffement, s'oxyde en CO2 au fil des ans. Ce pergélisol est congelé depuis environ 300 000 ans.

On distingue  le pergélisol sous-marin et le pergélisol terrestre. Nous avons vu le pergélisol sous-marin dans cet article. Il ne représente apparemment plus un risque aussi élevé ou imminent que lorsqu'on le surnommait "la bombe méthane". Mais il faut continuer de l'étudier et le surveiller de près.

Le pergélisol (terrestre) couvre un cinquième de la surface du globe, principalement en Arctique. Il y en a un peu en Antarctique et aussi en altitude en-dessous de certains glaciers. Il est qualifié de pergélisol s'il reste gelé pendant deux années de suite ou plus.

Si le pergélisol représente un important risque climatique, c'est qu'il contient beaucoup de matière organique de source végétale qui, en se  décomposant, émet du méthane quand il n'y a pas d'oxygène disponible pendant la décomposition (comme en milieu humide), ou qui émet du CO2 quand de l'oxygène est disponible pour la décomposition (à l'air libre). La décomposition est faite par des milliards de milliards de bactéries, il faut le rappeller.

Plusieurs articles au sujet du pergélisol et du méthane sont parus depuis quelques mois. Commençons par celui-ci :

7 000 imposantes bulles de méthane dans le sol Sibérien prête à exploser (en Anglais).
Quand des hydrates de méthane explosent, ça laisse parfois des cratères semblables à celui-ci. Il paraît qu'il y aura bientôt des cratères similaires dans l’Arctique canadien et en Alaska car la Sibérie se réchauffe plus rapidement.
Le méthane se retrouve sous deux formes : à l'état de bulles de gaz ou contenu dans de complexes cages de glace que l'on appelle hydrate de méthane, c'est la glace qui brûle. Ces hydrates de méthane se forment sous haute pression (profondément dans l'océan ou le sol) et/ou s'il fait assez froid, et donc même dans le pergélisol terrestre.

On considère que les cratères comme celui ci-dessus sont causés par des hydrates de méthane. Car quand ceux-ci fondent, ils explosent pour occuper 168 fois leurs volume : 1 mètre cube devient donc 168 mètres cubes en un instant, ce qui est plutôt explosif.

Aussi, ce gaz s'enflamme facilement, après tout, c'est du gaz naturel. Sur des lacs gelés en Arctique, on repère des bulles de méthane sous la glace, on la perce en mettant le feu et VOUF!
Nous le savons, le méthane est un très puissant gaz à effet de serre. Il est 150 fois plus puissant que le CO2 lors de ses 10 premières années dans l'atmosphère, (c'est une rumeur persistante dont j'ignore la source ; je n'ai trouvé aucune référence dans la littérature scientifique sur ce 150 fois après de multiples recherches) C'est donc ±84 fois le CO2 après 20 ans et 34 fois après 100 ans. Au fil du temps, le méthane se dégrade en CO2, vapeur d'eau et autres, rien pour améliorer notre sort.

Autre différence notable avec le CO2, l'action "effet de serre" du méthane se produit instantanément alors que ça prend une décennie avant que le CO2 n'atteigne son plein potentiel de réchauffement après avoir été émis dans l'atmosphère.

Un autre article : Un important dégel de pergélisol documenté au Canada laisse prévoir d'importantes émissions de carbone (en Anglais)

Une étude montre que 135 000 km/2 de pergélisol se détériore rapidement dans le Nord-Ouest Canadien. Il faut rappeller que les gaz à effet de serre devraient s'échapper plutôt lentement ; le dégel du pergélisol prend un certain temps et il tend a regeler lors des hivers, mais ceux-ci sont de moins en mois rigoureux.
La fonte du pergélisol altère le paysage sur de grandes distances.
À mesure que le pergélisol se désintègre, de grande quantités de boues riches en carbone sont envoyées dans les cours d'eau. La dégradation du pergélisol s'intensifie et provoque des glissements de terrain qui vont étouffer la vie dans les lacs et rivières et jusque dans l'Arctique.

De pareils changements s'opèrent aussi en Alaska, en Sibérie et en Scandinavie : le sol se dérobe.
Quand le pergélisol dégèle.
Encore une fois, c'est "plus que prévu", 20% de plus... On prévoit, selon cette étude en Anglais que "4 millions de kilomètres carrés de sol gelé pourraient être perdus pour chaque degré supplémentaire de réchauffement. Actuellement, le permafrost couvre une surface de 15 millions de km²" source Global-Climat.

Dans cet article en Anglais, on précise entre autres choses qu'il est très difficile de savoir quel pourcentage du pergélisol sera émis en gaz à effet de serre et même vers quel type de gaz ils seront décomposés. Donc, impossible de formuler des estimations valables sur le réchauffement subséquent.
C'est le moment de vous rappeler que l'Arctique se réchauffe au moins 2 fois plus rapidement que le reste de la surface du globe.
En Sibérie, c'est presque l'enfer que l'on peut contempler sous le pergélisol qui y dégèle avec une rapidité extraordinaire comparé au Canada ou à l'Alaska. C'est ce que dit cet article en Anglais d'où l'image ci-dessous a été tirée.

"L'entrée vers le monde souterrain" comme le nomme les (rares) habitants locaux. Au fond de cet effondrement de pergélisol en Sibérie, on y trouve une forêt millénaire.
On voit sur cette carte à quel point il a fait chaud en Sibérie (zone rouge sombre à droite) durant la période Janvier-Mars 2017.
2017 est la 4e année de suite de chaleur hivernale excessive pour cette partie du monde (en Anglais).
Dans le cercle arctique, il y a à peine 20 ans, les forêts étaient encore très généralement enneigées fin avril. De nos jours, les forêts flambent... incroyable! Robert Scribbler raconte l'invraisemblable dans cet article en Anglais. C'est un autre indicateur qui montre à quel point l'Arctique se réchauffe rapidement.

Cette étude scientifique (en Anglais) menée par des scientifiques du Laboratoire national Lawrence Berkeley du Département de l'énergie (Berkeley Lab), estime que les sols pourraient libérer beaucoup plus de CO2 que prévu dans l'atmosphère alors que le climat réchauffe.

Les scientifiques ont découvert qu'en réchauffant la surface du pergélisol et en profondeur jusqu'à 100 cm, sur 3 points de mesure on observe une augmentation du taux des émissions de CO2 de 34% à 37% par rapport a du pergélisol non-chauffé. Beaucoup de CO2 émis trouvait son origine dans les couches plus profondes, ce qui indique une plus grande sensibilité au réchauffement des couches profondes (celles qui vont dégeler plus tard).

Les résultats démontrent qu'il y a potentiellement une vaste incertitude en ce qui concerne les prévisions climatiques (pour la fin du siècle). Le taux d'émission de CO2 pourrait dépasser de 30% les émissions humaines. Les prévisions (du GIEC) estimaient que les sols pourraient se réchauffer de 4°C. Ce qui laisse présager d'importantes émissions de gaz à effet de serre venant du pergélisol qui pourraient facilement faire grimper la température de 2°C supplémentaire pour très possiblement dépasser les cataclysmiques 6°C de réchauffement et répandre combien de milliers de térajoules de chaleur dans les océans...

     Le pergélisol Antarctique

Le pergélisol de l'Antarctique commence aussi à dégeler, mais seulement 25% de l'Antarctique est recouvert de pergélisol (environ 3 500 000km2), il n'y a pas de pergélisol sous la glace en Antarctique. Le pergélisol se retrouve principalement dans les "Dry Valleys" (vallées sèches) près de la côte de la mer de Ross. 
Photo : Mike White
Ce pergélisol fond pour une raison hors de l'ordinaire : une diminution de la couverture nuageuse y fait augmenter le niveau d'ensoleillement et c'est cet ensoleillement supplémentaire qui fait fondre le pergélisol dans les "Dry Valleys" comme l'explique cet article en Anglais.
2010, 2011, 2012. Le retrait du pergélisol sur la falaise est évident.
Levy (l'auteur de l'étude) a documenté à l'aide d'un instrument LIDAR et de séquences photographiques un retrait rapide de la glace au sol dans la vallée de Garwood ; des taux de dégel comparables aux taux de dégel les plus faibles observés sur les côtes de l’Arctique ainsi qu'au Tibet.

En conclusion, le pergélisol dégèle presque partout. Les estimations de la contribution au réchauffement global du CO2 et du méthane qui s'échappent du pergélisol varient beaucoup pour l’horizon 2100 pour lequel on prévoit déjà 3°C à 6°C.

On commence à faire des études pointues à ce sujet. Ceci dit, le CO2 et le méthane émis par le pergélisol (terrestre) pourrait ajouter 1°C à 2°C de réchauffement sans sombrer dans l'exagération. 
Pour chaque degré de réchauffement ajouté par les gaz à effet de serre, l'accroissement de la teneur en vapeur d'eau de l'atmosphère augmente assez pour doubler le réchauffement dû aux seuls gaz à effet de serre.
     Mis à jour le 9 mai 2017

Je viens de lire cet article en Anglais dont le titre est : Nous savions tous que ça approchait : Le sol de l'Alaska relâche du CO2 dans l'atmosphère

Une nouvelle étude publiée dans le "Proceedings of the National Academy of Sciences" suggère que le pergélisol dans le Nord relâche dans l'atmosphère une quantité croissante de CO2 à mesure qu'il fond en été et est incapable de regeler en hiver comme auparavant.
Sur une grande région, nous observons un accroissement substantiel de la quantité de CO2 qui s'échappe à l'automne (quand le sol est le plus chaud suite à l'été). Nous savions tous que ça allait arriver, mais je suis étonné qu'on puisse le constater dès maintenant.
Roisin Commane, scientifique de l'atmosphère, Harvard, et auteur principal de l'étude.
     Boucle à rétroaction positive

Plus le pergélisol va relâcher des gaz à effet, plus cela va accroître le réchauffement et plus cela fera dégeler plus de pergélisol qui émettra encore plus de gaz à effet de serre causant encore plus de réchauffement.

Nous aurions vraiment dû agir plus tôt...

dimanche 16 avril 2017

L'impressionnant et rapide réchauffement des océans

Alors que les climatonégationnistes essayaient de nous convaincre qu'il y avait une pause, ou même une fin, au réchauffement climatique suite au surpuissant El Nino de 1998, les océans ont continué de se réchauffer très rapidement. Il y a eu un autre super El Nino en 2015-2016 qui a lui aussi transféré rapidement une importante quantité de chaleur des océans vers l'atmosphère, ce qui a causé un réchauffement notable de l’atmosphère de près de 0,3°C en deux ans.
Apparemment, ce n'est que le début...

Souvenons-nous que 93% de la chaleur due au réchauffement climatique s'engouffre d'abord dans les océans. Si toute la chaleur emmagasinée dans les océans se retrouvait dans l'atmosphère, le réchauffement global s'établirait à plus de 35°C.

En 2011, une étude parue dans le "Geophysical Research Letters" a comptabilisé le total des données du réchauffement dans les sols, l'air, la glace et les océans. En 2012, l'auteur principal de l'étude, John Church a mis à jour son étude. Ce que Church a trouvé était renversant, le réchauffement climatique ajoutait environ 125 billions (125 000 000 000 000) de Joules d'énergie par seconde aux océans.
[NDT : Trillion en Américain = Billion  pour l'Europe continentale et le Canada Français. https://en.wikipedia.org/wiki/Names_of_large_numbers]
À titre comparatif : 1 billion de secondes = 31, 688.09 années.

Il faut dire que le Joule/seconde est une très petite unité :
  • un watt-heure vaut 3 600 joules, et un kilowatt-heure vaut 3 600 kilojoules.
  • Ça prend 4,18 joules pour élever la température d'un gramme d'eau d'1 °C.
  • 1 Térajoule (TJ) = 1012J soit 1 000 000 000 000 de Joules ou 277 778 watts/heure.
  • La bombe atomique d'Hiroshima équivalait à environ 63 TJ
Vers les années 2000, le réchauffement des océans équivalait donc à environ 2 bombes comme celle d'Hiroshima par seconde ou 63 115 200 de bombes Hiroshima chaque année... jusqu'à ce qu'arrivent les nouvelles données.
Source : Robert Scribbler

        ...plus rapidement que prévu.

Les bouées (balises) ARGO (excellent article explicatif) sont des bouées dérivantes robotisées qui descendent cycliquement à 2 000 mètres tout en mesurant température et salinité et d'autres paramètres ; 3 800 bouées ARGO sont actuellement déployées dans les océans du monde. Le programme ARGO a été initié en 1999 afin de mieux étudier et comprendre le réchauffement global.

Une fois les données des bouées ARGO compilées, on a noté un doublage du rythme de réchauffement jusqu'en 2012, c'était alors l'équivalent thermique de 4 bombes d'Hiroshima qu'on ajoutait aux océans à chaque seconde.

Puis vinrent les observations de 2013. On avait estimé que le réchauffement des océans descendait à 700 mètres de profondeur. Surprise, le réchauffement s'étend jusqu'à 2000 mètres de profondeur. Ces nouvelles données ont démontré que le réchauffement des océans avait triplé et était passé à l'équivalent thermique de 12 bombes Hiroshima par seconde, soit 756 000 000 000 000 Joules/secondes (756 TJ). Au total, ça fait en équivalent thermique 378 millions de bombes Hiroshima par année ; des chiffres tellement immenses qu'on ne peut pas se les représenter, mais c'est certainement beaucoup de chaleur.

     Une partie de cette chaleur se transfère à l'atmosphère

Il y a un cycle, "l'Oscillation Décennale du Pacifique" découvert seulement en 1997. L’oscillation décennale du Pacifique est une fluctuation sur une période de 20 à 30 ans de la température de surface sur une partie du Pacifique (source Wikipedia).

Ne pas confondre l'Oscillation Décennale du Pacifique avec l'Oscillation Australe El Nino.


Dans sa précédente phase positive (température plus élevée), qui a duré de 1977 à 1998, l'ODP a limité la quantité de chaleur entrant dans le Pacifique, ce qui a contribué à accroître la température de l'atmosphère. Mais de 1998 à 2012, l'ODP était en phase négative (froide) ce qui a contribué à limiter le taux de réchauffement atmosphérique, la chaleur s'engouffrant alors dans les océans.

Cependant, nous revoici en phase positive de l'ODP depuis 2014 et nous observons, comme prévu, une accélération du réchauffement (atmosphérique) qui a atteint les 1,2°C fin 2016 avec un puissant El Nino en surplus fin 2015. Il faut s'attendre à une hausse plus rapide du réchauffement tant que l'ODP sera en phase positive, ce qui devrait certainement durer encore une décennie. Cela risque de nous faire dépasser les fatidiques 2°C d'ici 10 ans seulement.

Mais ces cycles se dérèglent, la durée des phases varie et nous ne pouvons plus prévoir ces cycles avec autant de précision. À plus long terme, le réchauffement se poursuivra irrégulièrement, mais inexorablement.

Le tableau suivant montre les phases positives (chaudes) et négatives (froides) de l'Oscillation Décennale du Pacifique. Les années El Nino sont orangées et les années La Nina sont bleues.

Selon cet article, une nouvelle étude publiée vers le 10 mars 2017 dans le journal Science Advances, suggère que depuis 1960, qu'un étourdissant 337 zétajoules (337 suivi de 21 zéros)  d'énergie en équivalent chaleur a été ajouté aux océans depuis 1960, principalement depuis 1980.
C'est 337 000 000 000 000 000 000 000!

     Les multiples conséquences du réchauffement des océans 

Le corail blanchi pendant deux années consécutives à la Grande barrière de corail d'Australie a un «zéro potentiel» de rétablissement, ont annoncé lundi des scientifiques, car ils ont confirmé que le site a de nouveau été touché par le réchauffement de la température de la mer.

Le corail blanchi pendant deux années consécutives à la Grande barrière de corail d'Australie a un «zéro potentiel» de rétablissement, ont annoncé lundi des scientifiques, car ils ont confirmé que le site a de nouveau été touché par le réchauffement de la température de la mer.

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Le corail blanchi pendant deux années consécutives à la Grande barrière de corail d'Australie a un «zéro potentiel» de rétablissement, ont annoncé lundi des scientifiques, car ils ont confirmé que le site a de nouveau été touché par le réchauffement de la température de la mer.

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La blanchiment des coraux

Phys.org : "le corail blanchi pendant deux années consécutives sur la Grande barrière de corail d'Australie à «zéro potentiel» de rétablissement, ont annoncé lundi des scientifiques, car ils ont confirmé que le site a de nouveau été touché par le réchauffement de la température de la mer".
La Grande barrière de corail est de loin la plus vaste structure vivante sur Terre.
Source : phys.org (en Anglais)
Des océans plus chauds absorbent moins de CO2, ce qui accélère aussi le réchauffement.
Les zones mortes (la désoxygénation)

La hausse de la température des océans diminue la quantité d'oxygène dissout dans l'eau. La hausse de la température des océans engendre des "zones mortes", zones qui ne contiennent plus d'oxygène et qui causent l’asphyxie des poissons et autres créatures marines qui se retrouvent dans une de ces zones. Ces zones mortes peuvent émettre du sulfure d'hydrogène, un gaz très mortel dans l'eau comme dans l'air.

On prévoit qu'à compter de l'an 2030 à 2040la majorité des océans seront compos de zones mortes (étude en Anglais)
Une seule certitude, les océans vont continuer de se réchauffer de plus en plus rapidement.

La hausse du niveau des océans et la stratification

Quand la température de l'eau augmente, celle-ci se dilate, devient moins dense, ce qui contribue à faire augmenter le niveau des océans.

Aussi, l'eau chaude tend à se maintenir à la surface puisqu'elle est moins dense (stratification). Ceci diminue la circulation verticale de la colonne d'eau diminuant ainsi l'apport de nutriments vers la surface. Cette circulation de nutriments est essentielle aux éclosions de phytoplancton, la base de la chaîne alimentaire océanique.
Au Sud du Groenland, c'est de l'eau de fonte, douce et non salée, qui cause la stratification qui risque de déstabiliser le Gulf Stream.

Article antérieur qui risque de vous donner l'impression d'avoir les pieds dans l'eau

Cyclones et évaporation

Les cyclones sont des ouragans dans l'Atlantique ou des typhons dans le Pacifique et l'océan Indien. Un océan à la surface plus chaude a la propension d'engendrer des cyclones plus puissants comme le cyclone Cook (en Anglais), le plus puissant à frapper la Nouvelle Zélande en 50 ans. Des tempêtes de plus en plus extrêmes sont attendues, même dans l'Atlantique entre la Nouvelle Écosse et les Bermudes.

Un océan plus chaud s'évapore aussi plus rapidement, ce qui a le potentiel d'engendrer des pluies diluviennes comme on l'a dramatiquement vu en Amérique Latine et ailleurs au cours du dernier mois. Les États-Unis ont aussi été sévèrement touchés par des pluies intenses au cours de la dernière année ainsi que plusieurs villes d'Europe et d'ailleurs... Les inondations éclairs sont de plus en plus fréquentes.
Les catastrophiques inondations au Pérou le mois dernier. D'autres photos

Les algues toxiques

Capables d'empoisonner et de causer la mort de mollusques, poissons, animaux et humains, les éclosions d'algues toxiques se produisent plus fréquemment et à plus grande échelle dans une eau plus chaude (et surchargée de déversements agricoles). Ce phénomène contribue aussi à la désoxygénation.


Les autres impacts sur la vie

Premièrement, les maladies et infections se propagent plus rapidement dans une eau (ou de l'air) plus chaude.

Deuxièmement, les espèces végétales et animales sont acclimatées à une certaine température ; certaines espèces pourront possiblement migrer vers le Nord pour survivre ; à l'évidence, d'autres ne pourront pas migrer ou s'adapter.

Ensuite, la modification des températures océaniques va aussi entraîner des modifications aux courants marins. Même la circulation thermohaline alias "le grand convoyeur" qui circule du pôle Sud au pôle Nord est, et sera, de plus en plus affecté modifiant par surcroît le climat de certaines zones, comme un possible refroidissement, mais pas une ère glaciaire, sur le Nord de l'Europe ; l'Arctique s'est trop réchauffé pour qu'un âge glaciaire soit vraisemblable, sans oublier tous ces gaz à effet de serre... qui s'accélèrent.

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Article source principal (en Anglais) :

Articles connexes en Anglais :
corail blanchi pendant deux années consécutives à la Grande barrière de corail d'Australie a un «zéro potentiel» de rétablissement, ont annoncé lundi des scientifiques, car ils ont confirmé que le site a de nouveau été touché par le réchauffement de la température de la mer.

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Le corail blanchi pendant deux années consécutives à la Grande barrière de corail d'Australie a un «zéro potentiel» de rétablissement, ont annoncé lundi des scientifiques, car ils ont confirmé que le site a de nouveau été touché par le réchauffement de la température de la mer.

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https://www.scientificamerican.com/article/antarctica-rsquo-s-southern-ocean-may-no-longer-help-delay-global-warming/#

https://robertscribbler.com/2017/03/10/the-oceans-are-warming-faster-than-previously-though-rate-of-heat-build-up-is-accelerating/

https://psmag.com/climate-change-has-permanently-changed-the-great-barrier-reef-64227c9d4eec#.78o7wydiq
Nous avons largement sous-estimé la quantité de réchauffement que causerait nos émissions de gaz à effet de serre.
     Le consensus scientifique

vendredi 3 mars 2017

Le méthane du fond de l'Arctique n'est apparemment pas le terrible monstre qu'on croyait

Je ne sais pas tout, donc, j'apprends.
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Révision à venir dans un prochain article. Plus les scientifiques poussent les recherches et les observations, mieux on comprend. La bombe méthane ne serait pas réelle, mais me vous réjouissez pas tout de suite.
Il s'échappe 1000 fois plus de CO2 que de méthane du pergélisol. Il n'y a pas assez de CO2 dans le pergélisol selon les plus récentes études pour dépasser les émissions de source humaine, mais il y en a suffisamment pour accélérer le réchauffement de façon notable sur des périodes décennale à centenaires.


Le méthane de l'Arctique est un aspect terrifiant du réchauffement climatique qui en inquiète plusieurs, et avec raison ; certains véhiculent même le message que ce serait la principale cause d'une extinction massive et rapide emportant évidemment aussi l'humanité dans l'oubli... mais d'ici une décennie? Il n'y a aucune preuve ni étude scientifique pour soutenir cette affirmation.

La science ne peut pas affirmer qu'un important relâchement de méthane se produira ou non ni quand ; elle ne peut qu'en évaluer la probabilité et cette étude montre que cette probabilité est moins élevée... (ce que j'ignorais à l'époque).
Hydrate de méthane du fond océanique. Source :The interaction of climate change and methane hydrates
J'ai parlé moi-même dans mes articles du "Monstre de l'Arctique" et de "l'Arme fatale du réchauffement climatique" en faisant référence au méthane... Depuis 2010 suite au documentaire "La Bombe Méthane" que je m'attends à ce qu'à n'importe quel moment qu'une immense quantité de méthane Arctique s'échappe et cause un très rapide réchauffement déclenchant une extinction massive... Ne soyons pas si pressé, elle viendra probablement quand même bien assez tôt avec toutes les terribles souffrances que cela implique.

Je vous fais savoir que je me suis dissocié et désabonné de Arctic-news et Sam Carana parce qu'ils véhiculent de fausses informations qui ne sont pas toujours scientifiques. Je tiens à la rectitude des informations que je vous partage. Aussi, les crises climatique et environnementale sont déjà assez terribles sans avoir besoin d'en rajouter... Restons lucide!

Mais qu'est ce qui est scientifique au juste? Les études scientifiques révisées/approuvées par des pairs ; tout le reste n'est que spéculation, hypothèse ou même fabulation. Ceci dit, il y a de fausses études que l'argent permet d'acheter, surtout l'argent des pétrolières en ce qui a trait au déni du réchauffement climatique. Mieux vaut avoir et développer une bonne éducation scientifique et/ou pouvoir contre-vérifier ces études avec d'autres sources fiables.

Selon cette récente étude scientifique (en Anglais) réalisé par la USGS (United States Geological Survey) qui est plutôt complète car elle s'est même intéressée aux recherches précédentes concernant tout ce qui touche au méthane ; le risque a été sur-estimé. Je souligne que Paul Beckwith du "Arctic Méthane Emergency Group"  vient de réaliser 6 vidéos en Anglais de 15 minutes chaque au sujet de cette étude qu'il épluche consciencieusement et avec rationnel.

     Expliquons le méthane

Le méthane (CH4) flambe parce que c'est l'ingrédient principal dans le gaz naturel ; c'est donc un combustible fossile à base de carbone, évidemment. Le méthane est un composé, c'est donc une molécule, composé de deux éléments : un atome de carbone (C) plus 4 atomes d'hydrogène (H4).

Dans le pergélisol terrestre, les bactéries décomposent la végétation fossilisée ; si il n'y a pas d'oxygène gazeux, les microbes produisent du méthane mais si la décomposition survient où de l'oxygène est disponible, c'est du CO2 que produisent d'autres bactéries.

Rappelons le, le méthane est un gaz à effet de serre très puissant, surtout à court terme. Kg pour kg, il est 150 fois plus puissant que le CO2 lors de ses 10 premières années dans l'atmosphère et 84 fois sur 20 ans ; après 100 ans, ça tombe à 34 fois.

On le retrouve à l'état gazeux et sous forme d'hydrates de méthane. Dans des conditions de froid et/ou de pression élevée, les hydrates de méthane se forment ; c'est une molécule de méthane emprisonnée dans une cage de glace.
Lorsque les hydrates de méthane fondent, elles se dilatent violemment et occupent 168 fois leur volume initiale ; c'est ce qui cause les cratères qu'on a vu apparaître en Sibérie depuis quelques années et c'est ce qui a laissé d'antiques cratères, certains aux dimensions impressionnantes,  en plusieurs endroits des fonds océaniques ; ces cratères datent de la dernière déglaciation et en se relâchant dans l'atmosphère, le méthane a accéléré la fonte selon l'hypothèse la plus acceptée.
Sibérie : cratère causé par le dégel puis l’expansion subite d'hydrates de méthane suite au réchauffement climatique. Plus de 30 de ces cratères sont répertoriés.


À noter :
  1. on les retrouve dans le pergélisol terrestre et sous-marin 
  2. les hydrates de méthane du fond marin sont stables à de grandes profondeurs, depuis 100 à 300 mètres selon la température de l'eau
  3. le méthane s'oxyde lentement en CO2 quand il se retrouve dans l'atmosphère (demie-vie d'une douzaine d'années)
  4. quand les bulles de méthane montent dans la colonne d'eau, des microbes le décomposent si la profondeur est suffisante
  5. s'il s'échappe depuis une faible profondeur, il se retrouvera presque totalement dans l’atmosphère
  6. si un relâchement important survient des profondeurs de l'océan, une partie se retrouvera dans l'atmosphère car les bactéries n'auront pas le temps de le décomposer en CO2
  7. dans les profondeurs, des bactéries se nourrissent du méthane
  8. les poches de gaz (rose sur le graphique) dans le sol relâchent leur méthane dans l'atmosphère
Le méthane provient de plusieurs autres sources : bovins, culture du riz, dépotoirs, extraction/production de gaz et de pétrole etc. Ce n'est pas la nature qui a ajouté le plus de méthane à l'atmosphère, ce sont nos activités.

Il n'est nullement question de nier que du méthane s'échappe de l'Arctique, surtout en ce qui concerne le pergélisol terrestre comme on le voit sur la photo ci-dessous. C'est la probabilité que de grandes quantité de méthane ne s’échappent du fond de l'océan Arctique qu'on a revu à la baisse. Il faut quand même faire tout notre possible pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre afin de préserver la biosphère : zone de seulement 10 à 20 km d'épaisseur entourant la Terre.

     Les conclusions de la nouvelle étude
Avertissement : le texte qui suit est la traduction des conclusions qu'on trouve dans l'étude, vous risquez de trouver le langage aride, comme nous. Je fais un condensé à la fin de l'article.
Les concentrations atmosphériques de CO2 ont augmenté de moins de 50% depuis l'ère préindustrielle alors que les concentrations de méthane se sont accrues d'environ 150% (à cause des émissions de source humaine).
Il y a très peu d'activité végétale dans les périodes glaciaires et pas de dégel, les taux de CO2 et de méthane sont donc au plus bas. Dans les périodes interglaciaires (chaudes) la végétation reprend vie et le pergélisol dégèle, donc, les taux de CO2 et de méthane augmentent.
NOTE : LGM signifie Dernier Maximum Glaciaire (Last Glacial Maximum).
L'holocène a débuté il y a environ 10 000 ans (Wikipedia Fr).
ppM = parties par Milliard ~ ppm = parties par million
De nos jours, les hydrates de méthane se dissocient dans des terrains spécifiques en réponse au réchauffement climatique post-DMG (depuis 20 000 ans) et fort probablement aussi en raison du réchauffement depuis le début de l'ère industrielle. Néanmoins, il n'y a aucune preuve concluante que le méthane libéré entre dans l'atmosphère à un niveau qui est détectable dans le contexte des émissions de 555 Tg par an de méthane (CH4), c'est à dire environ 555 millions de tonnes. 

Les estimations du GIEC ne sont pas fondées sur des mesures directes des flux de méthane provenant de la dissociation des hydrates de gaz et de nombreux modèles numériques adoptent des simplifications qui ne tiennent pas entièrement compte des puits, de la distribution réelle des hydrates de gaz ou d'autres facteurs.
(Les puits sont les endroits dans la nature où le méthane est absorbé et/ou décomposé/oxydé.)


Océan & atmosphère : la nouvelle génération de modèles basés sur la dynamique de la circulation océanique est la plus prometteuse pour prédire avec plus de certitude le devenir des hydrates de gaz dans les scénarios de changement climatique [Kretschmer et al., 2015] et pourrait être améliorée avec une meilleure incorporation des puits.

À des latitudes élevées (nordiques), les facteurs clés contribuant à la surestimation de la contribution de la dissociation des hydrates de gaz aux concentrations atmosphériques de CH4 sont l'hypothèse que les hydrates de gaz associés au pergélisol sont plus abondants et largement distribués que ce qui est probable [Ruppel, 2015] et l'extrapolation à l'ensemble de l'océan Arctique des émissions de CH4 mesurées dans une zone. 

Dire que les hydrates de gaz (méthane toujours) comme source des émissions de CH4 sur les plateaux continentaux à haute latitude donne un certain exotisme aux résultats, mais nourrit également des scénarios catastrophes. Étant donné qu'il n'y a aucune preuve que la dissociation des hydrates de gaz joue un rôle prépondérant dans les émissions (globales) de CH4 et que plusieurs sources répandues et peu profondes de CH4 pourraient générer la plupart des rejets ; une plus grande rigueur est nécessaire.

En ce qui concerne les milieux marins, les recherches émergentes mettent en évidence la vulnérabilité des hydrates à la dissociation actuelle et future sur les pentes continentales supérieures en réponse au réchauffement des eaux des profondeurs intermédiaires. 

À la lumière des prédictions selon lesquelles des milliers de fuites de méthane restent à découvrir [Boetius et Wenzhofer, 2013; Skarke et al., 2014] sur les marges continentales dans le monde, les enquêtes devraient se concentrer sur l'identification des sites où il y a une possible dégradation des hydrates de gaz sur les talus continentaux supérieurs. Ces recherches devraient mieux établir les contraintes de la dynamique des réservoirs d'hydrates, la libération de CH4 et le cycle du carbone en réponse au forçage climatique actuel.  

Comme pour les plates-formes océaniques circum-arctiques, il est important de continuer d'étudier les sources des émissions de CH4 sur les pentes continentales supérieures pour éviter d'attribuer trop d'importance à la dissociation des hydrates et établir des liens clairs entre les émissions de CH4 et les hydrates de gaz connus est essentiel pour démontrer l'interaction des hydrates de méthane avec le climat.  

Une glace limpide d'un lac en Alaska nous montre des bulles de méthane. Bien sûr, il y a du méthane qui s'échappe de l'Arctique, mais ça fait des dizaines de milliers d'années que ça se produit.
Dans le même temps, les études paléoocéanographies focalisées devraient également jauger les limites des variations de température de l'eau de fond sur les pentes supérieures des derniers 20 000 ans, la période critique pour placer les émissions actuelles dans le contexte des changements climatiques et océanographiques depuis le dernier maximum glaciaire.
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     Donc... 

Cet étude ne nie pas la possibilité qu'un relâchement important de méthane se produise, elle dit que le risque est moins élevé que ce que l'on croyait.

En gros, cette étude nous dit 4 choses.
  1. Que du méthane s'échappe de l'océan Arctique depuis 20 000 ans.
  2. Que la croissance du taux de méthane observée est principalement liée aux activités humaines.
  3. Que la fonte actuelle du pergélisol terrestre émet déjà du méthane à cause du réchauffement climatique.
  4. Qu'il y a moins d'hydrates de méthane au fond de l'Arctique que ce qu'on avait estimé.
Maintenant que nous sommes un peu rassuré, passons à la lutte contre ce réchauffement climatique dont nous sommes la seule cause, c'est démontré ça aussi.
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Article complémentaire via Wally 06 qui explique comment le méthane est oxydé : Le mystère de l'oxydation du méthane dans l'océan est percé.
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Récemment, nous avons appris qu'il y avait eu une hausse importante de méthane dans l'atmosphère et que cette hausse provenait apparemment de l'agriculture. Nous allons parler de cela dans un article à venir. Ce ne sont pas les sujets qui manquent.
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Si je dis "nous" c'est que 5 personnes se sont récemment regroupées pour former un collectif d'auteurs et de collaborateurs et nous allons nous entre-supporter dans le but de vous fournir des articles qui nous l'espérons, seront de meilleur qualité.

il y a moi, A. Randomjack,
Yoann de Docu Climat,
Michel-Pierre COLIN du blogue L'Énergie renouvelable, c'est la vie durable,
Heel Krix du blogue LE KAVE SE REBIFFE
Wally 06 propriétaire de la collection "Notre Planète"