Comment expliquer cette réalité au plus grand nombre?

Nous sommes la cause des Changements Climatiques, soyons la solution.
Merci de partager nos articles, ils sont écrits dans le seul but d'informer.

Translate/Traduire

Aucun message portant le libellé fonte des glaces. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé fonte des glaces. Afficher tous les messages

dimanche 30 août 2015

Les Mauvaises Nouvelles Climatiques de l'Été 2015... Partie 2 de 2


     Les vagues de chaleur

Vous avez du remarquer qu'il y en a eu plusieurs ; l'Inde et une grande partie du Moyen-Orient on été touchés, le Japon, l'Europe, plusieurs régions des USA, principalement sur le centre-sud et l'ouest ; l'Alaska n'y a pas échappé non plus avec les températures records qui y ont régné et qui comme ailleurs ont déclenché une multitude d'incendies de forêt. Au Canada aussi sur presque tout l'ouest du pays, températures records et feux de forêt, records eux aussi vont main dans la main.
Source : ibtimes.com
Dans les conditions de vagues de chaleur, nous savons tous que des gens en sont malades et/ou en meurent. C'est bien pire lorsque la sécheresse sévit déjà dans des régions touchées ; en certains endroits de l'Amérique Latine, les gens meurent de la sécheresse et ce sont souvent des enfants.

À gauche : au Pakistan, plus de 1 200 victimes suite à la vague de chaleur de juin 2015. Les changements climatiques tuent au moins 5 millions de personnes par années et on ne sait combien d'animaux.

Record de chaleur pour les sept premiers mois de 2015 ! Juillet 2015 a été le mois le plus chaud jamais enregistré. Aout sera aussi sur la liste des records de température élevées.

____________________


     Pluies torrentielles

Les pluies torrentielles sont l'autre côté de la médailles des sécheresses et vagues de chaleur. Vu que les sécheresses gagnent en nombre et en superficie; les pluies tombent sur de moins grandes zones, mais souvent avec beaucoup plus d'intensité. L'atmosphère plus chaud contient entre 5 et 7 % plus d'humidité qu'avant ce qui alimente, avec les eaux très chaudes, les fortes précipitations, les orages et les cyclones.

Photo ci-dessous : Le 20 aout 2015, pluies diluviennes et grêle très intense tombent  sur Hove, Brighton et Worthing dans le Sussex, Angleterre, le tout accompagné de nombreux éclairs. Ces événements météo seraient en partie causé par le dérèglement de la circulation thermohaline et du Gulfstream (et du courant Jet évidemment), comme nous le verrons plus loin. 

Source : The Independant
____________________

     La plus importante rétroaction sur le climat qui accélère rapidement le réchauffement climatique

On parle bien sur de la disparition de la glace maritime sur l'océan Arctique. Moins il y a de glace, plus le soleil réchauffe l'eau et l'atmosphère de l'Arctique, ce qui réduit davantage la couverture de glace, ce qui accélère le réchauffement et ainsi de suite.

La perte d'albédo, la réflectivité de la neige et de la glace qui devrait normalement réfléchir 90% de la lumière solaire vers l'espace permet à 94% de la chaleur du soleil d'aller directement dans l'océan, ce qui accélère exponentiellement le réchauffement.
Sam Carana de Arctic-news a publié 6 mises à jour cet été sur la fonte de la glace qui s'accélère en Arctique et la disparition de presque toute la vieille glace de 3 mètres d'épaisseur et plus. Dans les années 1980, avant que la glace de l'Arctique ne commence à disparaître, il y avait une épaisse couche de glace de plusieurs mètres d'épaisseur sur tout l'océan Arctique  ; maintenant, on constate grâce aux observations satellitaires et autres que ce qui reste du couvercle de glace a de grandes chances de disparaître pour la première fois vers la fin de l'été 2015, ou qu'il en sera très près ; il reste moins de 25% du volume de glace qu'il y avait en 1980. 


Lorsque la nature, et non l'activité humaine, a causé des changements climatiques dans le passé, cela a (ou aurait) pris au moins deux siècles avant d’observer une baisse similaire de la glace maritime. Le rythme de disparition actuel de la glace sur l'océan arctique est une centaine de fois plus rapide que lors d'un réchauffement de cause naturelle car nous avons envoyé dans notre atmosphère depuis 1850 une quantité de CO2 équivalente à au moins 1 000 années d'activité volcanique intense, ce qui ne s'est pas produit depuis des dizaines de millions d'années.


En plus d'accélérer le réchauffement, d'autres conséquences sévères sont directement liées à la disparition de le glace maritime. D'abord l'eau qui se réchauffe fait fondre les hydrates de méthane piégés dans le pergélisol du fond de l'océan Arctique. Comme nous l'avons vu dans cet article antérieur, les hydrates de méthane sont un très grand danger qui peuvent causer un réchauffement très rapide du climat de quelques °C.

Il y a aussi du méthane et du CO2 dans le pergélisol qui est sur la terre ferme. Lui aussi dégèle et libère ces deux gaz, et plus l'Arctique se réchauffe, plus ces deux gaz s'échappent rapidement vers l'atmosphère et plus ils font monter la température.

2015 semble nous voir entrer dans une nouvelle: l'ère des conséquences des changements climatiques sur notre civilisation. Ça fait depuis 2008 qu'on nous dit que nous sommes entrés dans l'ère des changements climatiques abruptes, le saviez-vous?. Cette ère climatique sera suivie de celle du "chaos climatique" avec entre autres de très fortes tempêtes sur les océans comme nous n'en n'avons jamais vu. Sur terre, sécheresses et canicules prendront de l'ampleur, tout comme les pluies diluviennes, les orages et les précipitations de neige ou de grêle. L'agriculture sera sévèrement touchée bien sur, tout comme plusieurs autres activités humaines. À un certain moment, il faudra travailler de nuit sur plusieurs car les journées seront trop chaudes.

____________________

     Le Gulfstream ralentit et fait monter le niveau de la mer sur la côte est Américaine

Contrairement à ce qu'on peut penser, le niveau des eaux n'est pas le même partout ; la température locale de l'eau la fait se dilater ou se contracter ; les courants peuvent aussi influer sur le niveau local des océans, et c'est ce qui se passe avec le Gulfstream et la côte nord-est américaine, là où le niveau de l'océan Atlantique est 30 cm plus haut que la moyenne.

Anomalies du niveau des océans. Source Image : NOAA’s Climate Prediction Center.
Merci à http://robertscribbler.com  pour la permission donnée à l'utilisation de ses images et textes.

En mars 2015, après avoir observé la hausse du niveau de l'Atlantique sur la côte est des USA, les anomalies de températures extrêmement chaudes de la surface océanique sur la même région (Gulfstream) et d'autres données, un groupe de chercheurs est venu à la conclusion qu'il y avait un ralentissement critique de la circulation thermohaline aussi connu sous le nom du "Grand Convoyeur" dans l'Atlantique. Voir l'étude du Prof. Stefan Rahmstorf publiée (en Anglais) dans le journal scientifique Nature.

La zone bleue (froide) au milieu de l'Atlantique nord
Le jaune = le Gulfstream à + 5°C de la norme
Image source : nullschool.net
Gracieusement prêtée par Robert Scribbler.com
En bref, ce qui ralentit le Grand Convoyeur dans l'Atlantique, c'est l'apport d'eau de fonte du Groenland qui n'est pas salée et flotte donc sur l'eau salée plus dense. Cette eau douce s'étend en surface sur une partie de l'Atlantique nord ce qui a pour effet de bloquer le Grand Convoyeur qui passe à cet endroit. Cette immense masse d'eau douce et froide est ce qui refroidit l'Angleterre, y apporte des tempêtes à saveur hivernale ainsi qu'à une partie de l'Europe du Nord. Cette masse d'eau fait aussi dévier le Gulfstream plus au sud et réchauffe donc le sud de la France et de l'Europe au lieu de maintenir des températures plus clémentes au nord.

En résumé, le ralentissement du Grand Convoyeur est une des pires conséquences du réchauffement climatique ; cela réduit et altère la distribution des nutriments de base dont se nourrissent le plancton, la base de la chaine alimentaire océanique et cela va altérer le climat et la distribution des pluies sur d'immenses régions. La circulation thermohaline est un des éléments essentiels du système climatique, c'est cette circulation qui distribue la chaleur et régule les températures et la salinité des océans... On estime que cela prend environ 1000 années à une molécule d'eau pour faire tout le circuit du Grand Convoyeur

Ce qui provoque la hausse du niveau de l'eau sur la côte est américaine est un ralentissement du Gulfstream comme expliqué (en Anglais) dans cette recherche scientifique. En gros, le ralentissement du Gulfstream, sa température élevée qui fait gonfler le volume de ses eaux se combinent au sens de rotation de la Terre pour causer cette hausse locale du niveau de l'Atlantique.       
____________________

     Le début de la fin...? Sulfure d'Hydrogène

 Dans les scénarios catastrophes d'extinction massive, on parle d'un gaz toxique venu des océans, le sulfure d'hydrogène. La hausse des températures océaniques provoque une baisse en oxygène. Cette baisse en oxygène tue de nombreuses créatures marines qui coulent au fond de l'océan où elles se décomposent en produisant du sulfure d'hydrogène. En fait, c'est le scénario très probable qui semble commencer à se dérouler actuellement sur la côte de l’Oregon aux États-Unis. L'Oregon est dans le secteur du "Blob", les eaux chaudes y sont pauvres en oxygène et la faune marine y est sérieusement affectée.

Des vagues violettes sur la plage de Neskowin en Oregon le 15 Août dernier. Une forme de bactérie qui fabrique du sulfate d'hydrogène est connue pour colorer l'eau violette. Est-ce là un indicateur comme quoi l'eau au large de l'Oregon  contiendrait du sulfate d'hydrogène? C'est très probable et ça mérite une sérieuse investigation. Source Photo: Jeanine Sbisa and Beach Connection
À mesure que le processus prendra de l'ampleur, du sulfure d'hydrogène se répandra dans les océans et l'atmosphère et tuera les créatures qui y vivent. C'est apparemment ce qui s'est produit à l’extinction Permienne il y a 250 millions d'années. L'atmosphère et les eaux se sont réchauffés suite a un important apport de CO2 venant d'une intense activité volcanique en Sibérie qui a duré au moins un millénaire, l'eau chaude contenant moins d'oxygène est aussi devenue plus acide a cause du CO2 qui y est retombé et a tué une grande partie des créatures marines qui, se décomposant dans un milieu pauvre en oxygène ont produit du sulfure d'hydrogène qui a vraisemblablement achevé l'extinction dans laquelle a disparu 95 % des espèces marines et de 70 % des espèces vivant sur les continents.
Source : http://news.psu.edu/story/211836/2005/02/21/global-warming-led-climatic-hydrogen-sulfide-and-permian-extinction
____________________

     Un dernier mot sur les incendies de forêt de 2015

Au Canada, la Colombie Britannique et l'Alberta ont continué de subir des feux de forêt d'une ampleur sans précédent jusqu'en août. Aux États Unis, les états de la Californie, de l'Oregon, de Washington et de l'Iowa ont été aux prises avec des incendies de forêt records. Le Washington a décrété l'état d'urgence face à ce cataclysme d'une ampleur inimaginable comme en témoigne cette photo. La fumée s'est rendue jusqu'à Terre Neuve, à l'autre bout du continent à environ 3500 Km. Tous ces feux de forêt démontrent que nous avons atteint un très dangereux niveau de réchauffement climatique depuis les années 1990 que nous dépassons record après record de superficie brulée, mais 2015 est de loin bien pire que tout ce qui s'est vu avant.

Source image satellitaire: LANCE-MODIS depuis robertscribler.com
Situation presque identique en Sibérie, ici, dans la superbe région du lac Baïkal.

Source photo The Siberian Times depuis robertscribler.com
Ces incendies de forêt ont causé des dommages sans précédent. De plus, cela a généré une immense quantité de monoxyde de carbone, de cendre et de suie dont une bonne partie va aller se déposer sur l'Arctique et accélérer son réchauffement et sa fonte, incluant bien sur le Groenland car plus la neige et la glace sont sombres, plus ils fondent rapidement et moins ils réfléchissent de rayonnement solaire vers l'espace. Voir le "Dark Snow Project", un groupe qui étudie les impacts de l’assombrissement de la neige. 
____________________



       Anomalies du courant Jet 


Comme on l'a vu dans cet article précédent, le courant Jet se disloque.  Mais il se comporte aussi de drôles de façon. Au lieu de tourner en cercle autour de l'Arctique, il forme des ondulations très prononcées. À tel point que maintenant, certaines de ses parties se retrouvent sur un axe totalement nord/sud au lieu d'est/ouest.

On voit clairement les deux bandes nord/sud aux vents les plus rapides de part et d'autre du pôle. Cela fait descendre de l'air froid arctique vers le sud et monter de l'air chaud vers le nord, ce qui accélère le réchauffement du cercle Arctique ; c'est comme de laisser la porte du réfrigérateur ouverte...

N.B. L'altitude du courant Jet se mesure généralement entre 500 Millibars (18 289 pieds ou 5 576 mètres) et 250 MB (altitude de 33999 pieds, ou 10366 mètres).

Image source http://cci-reanalyzer.org en date du 29 août 2015.
____________________

     En résumé...



Cette vidéo est une parodie... une bien réelle parodie.

jeudi 25 juin 2015

Un "Blob" S'attaque à la Glace

Article original "Hot Blob #2 Takes Aim at Sea Ice — Abnormally Warm Waters Invading the Arctic Through Bering and Chukchi" paru ici: https://robertscribbler.wordpress.com/2015/06/23/hot-blob-2-takes-aim-at-sea-ice-abnormally-warm-waters-invading-the-arctic-through-bering-and-chukchi-seas/
Merci à Robert Scribbler auteur et propriétaire de ce blogue https://robertscribbler.wordpress.com pour l’accord donné à la traduction et l'adaptation de cet excellent article et à l'utilisation de ses images et graphiques.

____________________


     On a observé avec beaucoup d'attention un "Blob' (masse d'eau anormalement chaude) sur la surface Nord-Est du Pacifique et pour d'excellentes raisons. Ce "Blob" causé par le réchauffement du à nos émissions de gaz à effet de serre a  des impacts négatifs sur la vie marine et la météo. Maintenant, il y a un second "blob" dans la Mer de Béring et la Mer des Tchouktches ( Chukchi en Anglais). Ce "Blob" ci pourrait avoir d'autres effets significatifs à mesure que l'été 2015 se poursuit... On va l'appeler le "Blob No2 car le No1, l'original, est juste sous l'Alaska.

____________________


     De l'eau anormalement chaude se rue vers la glace Arctique

Le "Blob" No2 est une vaste étendue d'eau chaude s"étendant de la Mer des Tchouktches à la Mer de Béring entre l'Alaska (où il y a actuellement plus de 160 feux de forêt)  et le Kamtchatka. Il englobe une vaste région d'environ 1 300 km de diamètre d'eaux de surface normalement très froides qui sont maintenant de 3°C à 5,5°C au-dessus de la normale. Ces 'Blobs" sont anormalement chauds jusqu'à une profondeur de 100 mètres ou plus. Ce "Blob" No2 d'eau trop chaude est alimenté par des courants venant du Sud et par les masses de terre surchauffées par des vagues de chaleur des dernières semaines qu'ont subi la Sibérie et l'Alaska.

Le "Blob" d'eau chaude No2 se forme dans la Mer de Béring et il est poussé vers le Nord en direction de ce qui reste de glace maritime dans l'Arctique. La carte ci-dessus des anomalies de température de surfaces maritime montre de l'eau de surface anormalement chaude faisant son chemin dans le cercle arctique par les courants dominants.
Source de l’image :
Earth Nullschool.

Un des courants qui transporte cette eau chaude est le Courant Côtier de l'Alaska qui sort directement du "Blob" No1 dans le Nord-Est du Pacifique. Ce courant s'écoule le long du Plateau Continental de l'Amérique du Nord, passe la chaine des îles Aléoutiennes pour se retrouver dans la Mer de Béring. Un second courant, le Courant Côtier Sibérien  lui aussi se déverse dans la Mer de Béring depuis le Plateau Continental Asiatique. Ces deux courants se combinent et poussent ensuite l'eau de la Mer de Béring vers la Mer des Tchouktches au Nord, via le Détroit de Béring.

La propagation vers le Nord de ces courants au printemps et en été joue un rôle critique en ce qui concerne le taux de récession de la glace maritime dans les mers de Béring, desTchouktches, de Beaufort et dans la mer Mer de Sibérie orientale. Les eaux réchauffées par le soleil et par les masses continentales surchauffées par les vagues de chaleur successives s'amplifient dans le Détroit de Béring avant de faire contact avec la glace et d'accélérer sa fonte.
Un Morse en perte d'habitat dérive en mauvaise posture sur la Mer des Tchouktches.

____________________


     Les impacts sont déjà visible le long de la côte

Cette année, les eaux dans le détroit y sont extraordinairement chaudes atteignant 5,4°C au dessus de la moyenne. Cet amas d'eau de 5°C au dessus de la norme arrive dans la région au moment où le soleil frappe les mers avec la plus forte intensité de l'année lorsque la Sibérie, mais surtout l'Alaska ont subi les températures les plus chaudes jamais enregistré. 

Ces eaux d'une température de 7°C à 8°C sont plus que suffisamment chaudes pour s'attaquer à la glace maritime et la faire fondre très rapidement ; et elles foncent droit dessus.
Ce qui manque à cette photo, c'est de la neige et la glace qui normalement devrait monter sur la berge. La glace y fond rapidement et on voit son recul ; au large, on voit de  vastes étendues d'eau libre. Rien n'est moins normal... Source de l'image :  Barrow Ice Cam.

Autre fait inhabituel, l'eau et l'air chaud du 22 Juin ont grandement accéléré la fonte, car hier, sur l'image ci-haut, la glace se rendait à la berge et on ne voyait pas d'eau libre au loin mais il y avait des flaques d'eau sur la glace. Un changement plutôt extrême pour la glace maritime à Barrow en Alaska et un retrait rapide vers le pôle Nord du couvert de glace.

____________________

      Les simulations numériques montrent une forte tendance vers un retrait substantiel du couvercle de glace maritime


Quand on regarde le cercle arctique, on voit que le condition du couvert de glace s'est aminci de beaucoup et qu'il y a de vastes flaques d'eau de fonte à sa surface ainsi que des flux de glace de plus en plus déstructuré dans les mers mentionnées plus haut. La glace près des rives de la Mer se Sibérie orientale on pris une éclatante teinte bleutée à l'apparence de verre indiquant là aussi la formation de grandes flaques d'eau de fonte. Des crêtes de glace compactée s'amoncellent dans la Mer de Sibérie orientale selon un axe pointant vers le Nord. Dans la Mer des Tchouktches, la glace maritime s'amincit de plus en plus et son recul s'accélère là aussi alors que la glace sur la Mer de Beaufort se brise et se disperse tout en fondant lorsqu'elle entre en contact avec de l'eau de surface chaude apportée par le fleuve Mackenzie, comme nous l'avons dans cet article traduit de Arctic-news.

 Ci-dessous, une visualisation de l'amincisssement des glaces sur l'océan Arctique du mois de mai 2015, on voit la date (en format Anglais : année, mois, jour) qui défile à en haut à droite.
Ci-dessous une
La simulation ARCc montre un amincissement accéléré dans les Mers de Beaufort et celle des Tchouktches jusqu'au 30 Juin 2015. Source : US Navy
Index : le noir montre 5 mètres d'épaisseur de glace et le blanc 0


La simulation historique et de prévision ARCc de la Navy montre l'amincissement rapide de la glace maritime du 30 mai au 30 juin, et les prévisions pour la semaine qui vient montrent que l'amincissement va s'accélérer, et probablement de beaucoup.

Dans l'ensemble, en tenant compte des tempêtes qui font rage sur une bonne partie de l'Arctique, cela va accroître le rythme de dispersion et cela va rendre les pertes plus difficiles à analyser d'ici fin juin, début juillet. En dépit des conditions météo qui vont affecter la vitesse de la disparition des glaces, le fait demeure qu'une immense nappe d'eau chaude se dirige vers les glaces et que son impact sera important.

____________________

     Pourquoi cela alarme-t-il tant la communauté scientifique?
 
La perte de glace sur l'océan Arctique va grandement accéléré le réchauffement de l'atmosphère et des océans, et surtout celui de l'océan Arctique ce qui aura des répercussions encore plus importantes sur le dérèglement climatique. Mais surtout, sur le fond de l'océan Arctique se trouve des milliards de tonnes d'hydrates de méthane, un très poussant gaz à effet de serre, à court terme, et qui se relâche déjà dans l'atmosphère du cercle Arctique à un rythme qui, lui aussi, s'accélère. À un certain point, il y aura une (ou plus) vaste éruption de méthane ; une faille s'ouvrira quand la glace qui le scelle fondra suffisamment et ne pourra plus résister aux pressions.
Voir : Le méthane, l'arme fatale des changements climatiques.


Pensez à alerter vos familles et vos amis, vos voisins ainsi que votre gouvernement municipal et tous les autres des changements climatiques. Ce n'est pas lorsque le train des changement climatiques frappera notre petit village global et nous propulsera vers l'extinction de l'espèce qu'il sera temps de le faire.

samedi 13 juin 2015

Les Plus Récentes Nouvelles Climatiques


     Les nouvelles des derniers jours....

     J'ai écouter 5 ou 6 conférences depuis une semaine sur les changements climatiques et la Géo-ingénierie et j'en ai appris encore davantage ; c'est vraiment un sujet inépuisable mais encore sans bonnes nouvelles... De plus, je viens de commencer la lecture d'un livre gratuit http://www.withouthotair.com/download.html et disponible en plusieurs langue qu'a écrit le Professeur David MacKay de l’Université de Cambridge (La vraie, celle en Angleterre.)
Il dit : Vous savez, on entend jours dire d'en faire un petit peu, comme débrancher le chargeur de votre cellulaire lorsqu’il est chargé : si tout le monde en fait un petit peu, nous n’arriverons qu'à faire qu’un petit peu. Il faut en faire beaucoup !
________________________________

     Les failles du GIEC

Dans cette vidéo-ci : "Flaws in the IPCC process" (Failles dans le processus du GIEC) https://www.youtube.com/watch?v=b4w8LudW_2g le Dr. Saleemul Huq, l'Auteur Principal de chapitre sur l'adaptation du GIEC, j'en ai appris quelques unes.

  1. Après avoir rencontré quelques pays pauvres, dont le Bangladesh et Les Philippines, il a été décidé de réviser à la baisse la cible de 2°C de limite au réchauffement global à 1,5°C. Pourquoi? Parce que la cible de 2°C était au détriment des pays plus pauvres qui seraient incapables de faire face aux conséquences, alors que les pays riches étaient plus à l'abri. Ils disent que c'est possible de na pas dépasser le 1,5°C, mais que ça prendrait un effort monumentale de la civilisation toute entière, comme quoi les changements climatiques, ça concerne vraiment chacun de nous.
  2. À cette question : est-ce que les rapports du GIEC servent encore le but pour lequel ils ont été conçus?  Le Dr. Saleemul Huq répond que l'aspect scientifique est encore le fer de lance des rapports et que ceux-ci sont le summum en la matière. (Je passe sous silence la dizaine de commentaires qui me viennent à l'esprit,) et le Dr Hug poursuit : cependant dit-il il faudrait que les décideurs aient les réponses et avis beaucoup plus rapidement, un rapport tous les 7 ans environs est nettement insuffisant pour répondre aux besoins des décideurs (nos politiciens). Aussi, ajoute-t-il, les rapports du GEIC sont obsolètes des leurs sortie car les rapports de recherche scientifique dont se sert le GIEC sont lus et revus par le GIEC durant l'année précédent la sortie du rapport, mais les recherches scientifiques elles doivent d'abord êtres soumises à des journaux scientifiques, revues et approuvées par des pairs, processus qui prend au moins une année mais souvent deux. Donc la science du GIEC est en retard sur la réalité.
  3. Les rédacteur principaux rédigent leurs chapitres respectifs : inventaire des gaz à effet de serre, mitigation, adaptation etc. Ils établissent des scénarios différents mais n'en recommandent aucun, puis vient le résumé pour les décideurs qui lui est révisé par les représentants des différents pays et eux sont sensé décider, ou soumettre à leur gouvernements les décisions à prendre. (Vous souvenez-vous des décisions qu'à pris votre gouvernement dans la lutte aux changements climatiques? Et vu qu'ils ne décident rien, on pourrait se ramasser littéralement cuits à +8°C ; presque rien n'y survivrait...)
  4. Une autre question a été posée au Dr, Hug : Est-il vrai que le GIEC ne se fie qu'à leur modèles informatiques? L'autre jour, le Dr. Peter Wadhams, qui va étudier l'Arctique sur place presque à chaque année depuis 40 ans, me disait que le GIEC ne prenait pas au sérieux la menace que représente le méthane enfouie dans le fond de l’océan Arctique, mais qui risque de s'échapper en quantité... gigantesque. Sur cette question, le Dr Hug n'a pas de réponse précise...
    Mais tout ce que j'ai vu et lu sur ce sujet me démontre qu'effectivement, le GIEC ignore la menace méthane de l'Arctique et qu'il privilégie les modèles informatiques idéalisés aux données venant de la réalité. Pour "boucher" le problème du méthane, ils ont fait une modélisation qu'ils ont nommé "Bob l'Éponge" et ont conclu depuis ce modèle que le méthane ne serait pas une menace avant des centaines d'années sinon des millénaires. Pendant ce temps le niveau de méthane atmosphérique ce cesse de grimper dans l'Arctique comme décrit dans cet article antérieur.

    Des étudiants mettent le feu à du méthane après avoir percé la glace.http://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-2298728/Usually-I-catch-The-ecologist-detonate-thousands-methane-bubble-grenades-trapped-frozen-lake.html
  5. Ils ont aussi fait une autre simulation pour dire qu'avec le réchauffement global, le courant Jet devrait circuler normalement, et non pas comme il le fait maintenant. C'est à n'y rien comprendre ! Nous savons et voyons grâce aux satellites à quel point il est tordu et brisé. Je peux même le vérifier quand je veux ! Vous le trouvez normal ce courant Jet? Comme vous le voyez en haut à droite, la date indique le Jeudi 11 Juin 2015. Je vous recommande d'aller faire un tour sur le site mentionné dans la légende, c'est super instructif entres autres.

  6.   Source : http://cci-reanalyzer.org/DailySummary/
Ci-dessous, un courant Jet typique du bon vieux temps en saison estivale...



_________________________________________________________________________

     Parlons du "Blob"

Il y a quelque temps, dans mon article sur El Niño, je vous ai parlé du "Blob" dans le Pacifique Nord. Il était prévu qu'il relâcherait de la chaleur dans l'atmosphère et j'avais dit que j'en doutais un peu. Hé bien, voilà qu'il se réchauffe davantage alors qu'il aurait du se refroidir s'il avait relâché suffisamment de chaleur dans l'atmosphère...

Carte des anomalies de températures de surface océanique en date du 12 Juin 2015
Source : http://earth.nullschool.net/
On dirait vraiment qu'un second El Niño s'est formé dans le Pacifique Nord mais n'est aucunement causé par le véritable El Niño.

Pour ce qui est du "Blob", il s'est réchauffé de 1,5°C à 2°C en moyenne depuis le printemps 2014, ce qui est énorme. N'oubliez pas qu'il faut beaucoup plus d'énergie pour réchauffer de l'eau qu'il en fait pour réchauffer une même quantité d'air. De plus, ce long courant d'eau chaude à l'Ouest était à peine perceptible avant. Quand on dit que 93,4% de l'excès de chaleur va dans les mers et océans, vous voyez ce qu'on veut dire.

En plus de dérégler le climat de façon sévère, ce "Blob" est une menace pour toute la vie aquatique de cette région. L’eau chaude contient beaucoup moins d'oxygène, les poissons qui peuvent fuient, mais les mollusques et crustacés y meurent par millions. Les élevages de moules et d'huitres dans cette région ainsi que l'industrie de la pêche subissent des pertes énormes. Et où donc les mammifères marins peuvent-ils aller se réfugier et se nourrir? Toute la côte Ouest de l'Amérique devient lentement inhabitable à moins d'un retournement imprévu de la situation.

_________________________________

     Encore dans l'eau chaude

Voyons ce qui se passe en Arctique avec Arctic News. Merci à Sam Carana pour l'autorisation à utiliser leurs textes et images. L'article source : http://arctic-news.blogspot.ca/2015/06/gulf-stream-brings-ever-warmer-water-into-arctic-ocean.html  duquel je n'ai traduit que l'essentiel.

Le Gulfstream transporte beaucoup de chaleur jusque dans l'Arctique, voyez la carte des anomalies de température ci-dessous pour avoir une idée. Le rouge/noir montre des différences de 4°C et plus par rapport à la moyenne, principalement en haut à droite, près de la Sibérie et vers le bas à gauche au Nord Yukon où se jette le fleuve Mackenzie comme nous l'avons vu récemment dans cet article.

Source : http://arctic-news.blogspot.ca/
En plus d'accélérer le fonte des glaces, il est clair que cet apport d'eau chaude augmente le risque de larges éruptions de méthane et augmente définitivement le taux de fuite du méthane actuel qui ne cesse de s'accroitre voir cet article antérieur. Je vous rappelle que le méthane est un gaz à effet de serre dont l'effet sur le réchauffement est instantané et qu'il est 150 fois plus puissant que le CO2 pendant ses premières années dans l'atmosphère et que ce taux diminue lentement jusqu'à 32 fois la puissance du réchauffement du CO2 après 100 ans.


Le méthane, c'est vraiment l'arme fatale des changements climatiques et personne ne peut prédire quand cette arme fera feu... 1 mois, 1 an, 5 ans, 10 ans peut-être... mais cela peut se produire à n'importe quel moment, peut importe ce qu'en dit Bob l'Éponge.
_________________________________

     Donnez-moi, donnez-moi de l'oxygène...

Vous connaissez peut-être la chanson, mais connaissez-vous la réalité? Vous savez probablement que tout ce qui brûle consomme de l'oxygène ; pas d'oxygène et le feu s'éteint. C'est pareil pour nous, pas d'oxygène et on s'éteint.

Pour brûler des combustibles fossiles, ça prend aussi l'oxygène qui se trouve dans l'air ambiant. Votre auto, votre barbecue, votre fournaise à l'huile ou au gaz consomment tous de l'oxygène ainsi que toute vie animale. Mais voilà, à force de brûler du pétrole, du gaz et du charbon, l'oxygène dans l'air que l'on respire a diminuer de 570 parties par million depuis 1980 et le nombre d'arbres, plantes et de phytoplancton qui produisent tous de l'oxygène à partir de CO2 est en baisse. Les forêts brûlent ou sont coupées et 40% du phytoplancton est disparu depuis 1950 par la pollution mais principalement à cause l'acidification des océans causée par le CO2 qui y retombe. L'acidification diminue la capacité du phytoplancton a bâtir sa carapace de carbonate comme les huitres et autres mollusques et crustacés.
_________________________________

Le plan pour la lutte au réchauffement mis au point par les scientifiques qui contribuent à Arctic news. C'est un plan pour sauver la Vie su Terre, et la nôtre aussi. Ce Plan est en Anglais. 
Il est urgent d'agir !
Pour qu'on agisse, nous devons être informé, et pour informer votre famille, vos amis et votre société c'est de partager le savoir. Faites circuler cet article, ce blog, ou d'autres qui ont trait aux changements climatiques. Faites aussi circuler le plan. Faites des pétitions auprès de vos représentants, manifester, harceler les médias pour qu'ils en parlent...

lundi 8 juin 2015

Changements Climatiques : Deux Bonnes Nouvelles...?


   Jusqu'à cette semaine, je n'avais jamais vu une bonne nouvelle au sujet des changements climatiques. Et la bonne nouvelle, c'est qu'à la suite d'un débat sur le climat tenu dans 75 pays samedi dernier, le 6 Juin 2015, il paraît que 78.8% des gens sont très préoccupés par le climat, comme le dit le titre "Près de 80% des citoyens «très préoccupés» par le climat, selon l'ONU" de cet article : http://www.lapresse.ca/environnement/climat/201506/07/01-4876025-pres-de-80-des-citoyens-tres-preoccupes-par-le-climat-selon-lonu.php

L'autre bonne nouvelle, cet article-ci : http://www.lapresse.ca/environnement/dossiers/changements-climatiques/201506/07/01-4876062-climat-les-emissions-de-la-chine-plafonneront-en-2025.php dit :
«Ce résultat suggère qu'il est de plus en plus probable que le monde évite un réchauffement mondial de plus de 2°C par rapport aux niveaux pré-industriels,» 

Ça semble être de bien bonnes nouvelles en effet...
_________________________________

     Près de 80% des citoyens «très préoccupés» par le climat?

Si on lit le premier article, on comprend vite que la question n'était pas un sondage effectué dans les 75 pays auprès de la population, mais auprès de 10 000 personnes "choisies" par le GIEC et/ou l'ONU pour participer à des discussions sur le sujet des changements climatiques...

Le titre de l'article "Près de 80% des citoyens «très préoccupés» par le climat, selon l'ONU" ne me donnait pourtant pas cette impression. J'ai d'abord cru qu'il  s'agissait de près de 80% de la population en générale ; ce qui n'est certainement pas le cas au Québec ni en France à tout le moins. La nouvelle est nettement moins bonne...
Vu mon implication dans la communication et mon intérêt pour la science des changements climatiques, et ce que je perçois du public en général et autour de moi, la majorité de ceux que je rencontre n'ont aucune idée de l'ampleur de la situation ni des mécanismes, pourtant simples, en cause.

Les faux débats dans les médias en ont confondu plus d'un. D'autres ont tout simplement décidé de se détourner du sujet par écoeurement de ces dialogues de sourds. Les changements climatiques sont réels et notre CO2 en est bien la cause ; il ne peut y avoir aucun doute à ce sujet quand on connait un minimum de science.

Conclusion, encore un faux titre véhiculant de faux espoirs!  La très grande majorité des gens sont confondus et divisés sur le sujet des changements climatiques et préfèrent tuer le temps avec des divertissements...
_________________________________

     Éviter la limite de 2°C au Réchauffement Global?

 Cela est-il possible? Apparemment, ce l'est pour des économistes car  les auteurs de ce rapport sont deux instituts de recherche de la London School of Economics (LSE). Comme beaucoup, ces gens semblent se fier uniquement à nos émissions de CO2 pour faire leur prédiction.

De un, le CO2 n'est pas le seul gaz à effet de serre, il y a le méthane, le protoxyde d'azote (oxyde nitreux) et l'ozone en basse atmosphère. En plus, il y a les CFC.

De deux, nos émissions de gaz à effet de serre ont suffisamment modifié le climat four faire fondre la glace maritime sur l'océan Arctique, ce qui a fait chuter la quantité d'énergie solaire réfléchie vers l'espace et donc, les rayons solaires réchauffent l'eau de tout l'océan Arctique. Idem avec la neige qui fond plus tôt et tombe plus tard dans le cercle arctique ; le sol sombre absorbe plus de chaleur..

Surface de neige restantes en Mai 2015.

Cette seule rétroaction (il y en a bien d'autres), qu'il est impossible d'arrêter ou à mettre en marche arrière, a la capacité de doubler le taux de réchauffement que nos gaz à effet de serre occasionnent.

Il n'y a malheureusement jamais de bonnes nouvelles du côté des changements climatiques. Au moins, nous aurons été réjouis pendant quelques instants...

mardi 19 mai 2015

L'Antarctique, le Groenland et la montée Accélérée du Niveau des Océans

     Un bref retour sur les rétroactions qu'on appelle en Anglais "Positive feedback loops" (Boucles à renforcement positif), donc qui ajoutent aux causes et alimentent davantage le système qui s’accélère.

Nos émissions de gaz à effet de serre ont forcé un réchauffement plus intense en Arctique, ce qui a fait fondre la glace maritime ; normalement, cette glace réfléchissait le rayonnement solaire vers l'espace, effet nommé albédo. Mais vu qu'une partie de la glace disparaît, le rayonnement solaire plonge dans l'eau plus sombre et la réchauffe ; ce réchauffement s'ajoute à celui qu'a déclenché le CO2, ce qui fait monter la température et fait fondre plus de glace et ainsi de suite. La glace maritime de l'océan Arctique achève de disparaître à une tendance exponentielle ; moins il y en a, et plus ce qui reste disparaît rapidement.

Nous savons déjà que moins il y a de glace maritime en Arctique, cela fera monter la température, et quand cette température montera, le Groenland fondra plus rapidement.

(1er juin 2016 L'Arctique a connu un hiver et un printemps avec des températures qui ont de beaucoup excédé la moyenne. L'océan Arctique est à un minimum record de glace pour cette date et il est plus probable que jamais qu'on ait un événement "océan bleu" pour la première fois depuis des millénaires en Arctique.)
Image courtoisie de Sam Carana, mon mentor qu'on retrouve sur
http://arctic-news.blogspot.ca/
Près de 40 de ces rétroactions qui amplifient et accélèrent le réchauffement et les changements climatiques ont été identifiées à ce jour, les incendies de forêt, les fuites de méthane en Arctique, l’accroissement de la vapeur d'eau en atmosphère n'en sont que quelques exemples.
 _________________________________

     Que d'eau, que d'eau 

À voir : Fonte de glaciers en image par image

Une des nombreuses conséquences du réchauffement global, c'est la fonte du Groenland et de l'Antarctique qui fera augmenter le niveau des océans beaucoup plus et beaucoup plus rapidement que le GIEC le laissait entrevoir dans son dernier rapport, le AR5, qui a pris entre 5 et 7 années à préparer. On peut supposer qu'ils ont fait leurs études 'avant, car les études scientifiques doivent avoir été publiées et approuvées par des pairs, ce qui prend 2 ans ou plus...  et ils ont tiré leur conclusion fin 2011 au plus tard afin que leur évaluation puissent être vérifié. Dans un sens, c'est la méthode et tradition scientifique et c'est normal qu'il en soit ainsi. Mais nos décideurs qui se fient en principe à ces rapports ont une perspective bien faussée ; la réalité est tout autre. Depuis 2011, un nombre d'études ont confirmé que la fonte des glaces du Groenland et de l’Antarctique s'accéléraient beaucoup plus rapidement que toutes les prévisions antérieures. Le processus devrait être entièrement revu, le GIEC ne peut se permettre d'étirer le temps de cette façon pour éclairer nos décideurs convenablement. Non? Quand des nouvelles de ce genre sortent, le GIEC devrait produire un rapport urgent.


À la surface du Groenland, l'eau de fonte découpe des rivières dans la glace. À certains endroits, ces rivières plongent verticalement jusqu'au fond rocheux et cette eau lubrifie les glaciers par en dessous, ce qui accélère leurs taux de descente vers l'océan.

Comme le continent de l'Antarctique, le fond rocheux sous la glace du Groenland se retrouve sous le niveau de la mer à certains endroits. Le décrochement subit de grandes masses de glace du fond rocheux occasionnera une hausse très abrupte du niveaux des océans ; ce serait comme si tu ajoutais trop de glace en un coup à ton breuvage, ce dernier se répandrait instantanément.
 _________________________________

     Des chiffres pour tracer les côtes de l'avenir...
     Mis à jour le 22 Mai 2015 ; j'ai refait mes devoirs.


Il n'est pas toujours facile de trouver des données précises et à date même si on croit les détenir. Les données les plus récentes et moins ambiguës me sont apparues ce matin : http://climate.nasa.gov/vital-signs/land-ice/

Au total, le Groenland possède 2 850 000 kilomètres cubes de glace et s'il fondait au complet, la hausse consécutive des océans serait de 7,2 mètres. On sait qu'il perd environ 287 km3 (au lieu de 400) de glace par année, et on sait aussi que son taux de fonte, selon les sources double tous les 5 à 7 ans au maximum. J'ai décidé de le tripler aux 10 ans comme pour l'Antarctique car le doubler aux 6 ans semble la moyenne la plus acceptée je suis ainsi plus près de la réalité en le faisant tripler aux 10 ans, mais je crois, comme nombre d'autres, que ce taux va augmenter suite aux études en cours sur le Groenland.

Les taux de fonte varient beaucoup bien que la tendance soit à la hausse. Aussi, il est très difficile de trouver des sources fiables et récentes... 
Pour l'année 2012-2013, le Groenland a perdu 474 Km3 de glace.
Ce graphique (mis à jour mars 2017) est basé sur une hausse de 300 Gt/an et un taux de fonte qui triple aux 10 ans.
1er juin 2016, le Groenland subit une fonte intensive depuis le début du printemps, voir cet article en Anglais :
Il faut aussi noter la forme de la courbe de fonte, c'est une courbe exponentielle. Plus ça va aller, plus le fonte s'accélérera et plus le niveau d'eau montera rapidement. C'est le même genre d'accélération pour les fuites de méthane en Arctique, pour le réchauffement des eaux et de l'atmosphère. Si cela paraît assez lent de nos jours, c,est que nous en sommes au tout début de l'accélération. Les changements climatiques sont comme un immense train, le départ est lent, mais une fois parti...
NOTE 1 : Cela prend 380 Km3 pour élever le niveau des océans de 1mm.
NOTE 2 : Un Km cube de glace = 1 milliards (1 Gigatonne) de tonnes d'eau.
NOTE 3 : Il faut ajouter l'expansion thermique de l'eau.
NOTE 4 : Ça prend la même quantité d'énergie pour faire fondre un morceau de glace que ça en prend pour chauffer l'eau qui en résulte à 80°C.
NOTE 5 : La glace renferme du CO2 qui s'ajoute à nos émissions lorsqu'elle fond. C'est une autre de ces rétroactions qui ajoutent au réchauffement global et qui accélèrent le réchauffement climatique et donc, la fonte des glaces.
L'Antarctique perd actuellement 118 Gt/an (ou km3/an, c'est pareil) au lieu des 102 ± 10 Gt/an d'avant cette mise à jour. Comme quoi le climat et la fonte des glaces évoluent très rapidement ces derniers temps. (mis à jour mars 2017)

On estime que si tout l'Antarctique fondait ses 25,000,000 Km3 de glaces, cela équivaudrait à une hausse du niveau des océans de 70 mètres (toujours sans tenir compte de l'expansion due à la température croissante de l'eau une fois fondue).
Ci-dessous, un graphique qui combine la hausse du niveau des océans additionnant la fonte du Groenland et de l'Antarctique.
La grande majorité de la fonte en Antarctique survient dans la région du glacier Pine Island. En 2009, le taux de fonte dans la région du glacier Pine Island s'est mis à accélérer comme si on avait allumé un interrupteur.
Le taux de fonte du glacier Totten de l'autre coté de l'Antarctique semble lui aussi s'accroître rapidement, mais les études sont en cours ; les résultats arriveront probablement l'an prochain, mais on surveille l'Ouest et l'Est de l'Antarctique avec un intérêt soutenu. Merci aux scientifiques qui y bravent des conditions extrêmement difficiles et qui sont loin de tout ce qu'ils connaissent pendant 3 ou 6 mois à la fois.

     (Ajout 1er juin 2016

 Au sujet de la modélisation de la fonte des glaces, le très célèbre glaciologue Éric Rignot a dit : ces modèles considèrent les glaces terrestres comme de cubes de glace qui fonderaient sur le dessus d'un comptoir. À chaque fois que je lis des recherches sur la fonte des glaces, c'est pour apprendre que le taux de fonte s'accélère exponentiellement, que les hausse du niveau des océans sera encore plus rapide que ce qu'on disait il n'y a guère 2 ans. La méthode de calcul (idée de Paul Beckwith, climatologue) que j'ai utilisé pour présenter mes graphiques est simple et semble plus près de la réalité à mesure que les recherches avancent)

 _________________________________

     Que fait le GIEC? 
Le GIEC devrait, ou aurait du, avertir la Terre en émettant un nouveau rapport urgent pour rendre compte de cette situation. Ils ont accès aux mêmes données de sources officielles, mais répètent leur 1 mètre de hausse du niveau des océans pour 2100 paru dans le AR5 en 2012 et démontré faux, plus d'un fois, avec les nouvelles données et recherches. Ils semblent attendre leur prochain rapport dont la publication est prévue pour dans 4 ans environ... Trouvez-vous que cela a du sens?
Source : http://vrstudio.buffalo.edu/
Un nouvelle carte de l'Europe après 100
mètres de hausse au niveau des océans.
Source : http://vrstudio.buffalo.edu/
Un nouvelle carte du continent
Nord-américain après 100 mètres
de hausse au niveau des océans.
  _________________________________


     L'expansion thermique de l'eau 
Un dernier facteur ajoute à la hausse du niveau des eaux et c'est l'expansion thermique : de l'eau chaude occupe plus d'espace que de l'eau froide comme le démontre le graphique ci dessous, une courtoisie du site physics.inf. Donc, l'eau de fonte gagnera en volume à mesure qu'elle se réchauffera, ajoutant davantage à la hausse du niveaux des mers et océans.



La majorité de la hausse du niveau des eaux à ce jour est attribuable à l'expansion thermique de l'eau. 93,4% de l'excès en chaleur causé par les gaz à effet de serre se retrouve dans les océans. Voyez cet article antérieur mais récent sur le El Niño 2015 question de voir à quel point l'est des océans est rendu anormalement chaude. http://leclimatoblogue.blogspot.ca/2015/05/el-nino-2015-apparemment-en-voie-de.html


 _________________________________

     Le Glacier Pine Island de l'Antarctique Ouest et ses semblables

Qu'ont-ils de si différents? Contrairement aux autres, il sont accrochés au sol de façon très ferme et le sol auxquels ils sont accrochés est sous le niveau de la mer comme on le voit sur ce schéma. Une bonne partie de l'Antarctique repose sous le niveau de la mer et cela ne peut qu'accélérer sa fonte.


Courtoisie antarcticglaciers.org

C'est le temps d'une bonne vidéo, la seule animation qui donne une représentation précise de ce qui se passe dans cette région de l'Antarctique. Elle a été tournée par le Climatologue Paul Beckwith de l'U. d'Ottawa lorsqu'il s'est rendu au Pérou pour la 20e conférence internationale du GIEC, qui n'a encore rien donné...

Mais pour en revenir à ce type de glaciers, le fait qu'ils soient soutenus par un fond rocheux situé sous le niveau de la mer, parfois a des profondeurs allant à plus de 2 Km.  fait une grande différence lorsqu’ils de détachent du fond rocheux. Au lieu d'une montée des eaux progressive, ce qui reste du glacier tombe à l'eau pour ainsi dire et génère une hausse abrupte du niveau des océans pouvant certainement être accompagnée de tsunamis..

Sur le côté Est de l'Antarctique, là où on était convaincu qu'il n'y aurait aucun problème de fonte des glaces avant longtemps... Les changements climatiques ont à nouveau dépassé les scientifiques et leurs prévisions faites de trop loin parfois. L'immense glacier Totten a attiré leur attention, et pas seulement par sa splendeur.


Le glacier Totten, un géant de glace aux pieds d'argile.
crédit photo : Denis Burdin | © ShutterStock


Le glacier Totten est lui aussi accroché au fond rocheux sous le niveau de la mer, et souffre du même problème que le glacier Pine Island : il fond du dessus et du dessous. Lorsqu'il se décrochera du fond marin dans 50 à 100 ans ou plus... on doit s'attendre à une hausse subite de 3,30 mètres du niveau des océans, c'est moins pour le Glacier Pine Island ; moins d'eau à venir et moins de temps pour survenir. 

(Vers le 15 mai 2016, on annonçait que l'immense glacier Totten était beaucoup plus instable qu’on ne le croyait à peine un an auparavant. On prévoit maintenant sa fonte et son écroulement dans l'océan pour avant l'an 2100 avec un pourcentage de certitude passablement élevé.)
 _________________________________

     En terminant, un carte du fond rocheux de l'Antarctique avec élévations


Source : NASA
Le fait qu'une partie de l'Antarctique soit sous le niveau de la mer rend la situation de la fonte beaucoup plus instable et difficile à prévoir, et les conséquences comme une hausse subite et importante du niveau des océans de 2 à 3 mètres ou plus. Imagine la propagation depuis un seul point pour tout cette eau, comment ce méga-tsunami se propagera-t-il? J'aimerais bien que quelqu'un fasse des simulations de cela.

 _________________________________

     Mais que peut-on y faire...?

D'abord, il faut en parler et en faire parler par tout le monde car les médias n'ont aucun intérêt financier à en parler. Annoncer de si mauvaises nouvelles nuirait à leur cote d'écoute et ne cadrerait pas avec leur principes et mission économiques, le marketing.

Il faut aussi faire son possible pour réduire nos émissions. Commencez par moins consommer et évitez la viande rouge car l'élevage de bovins produit plus de gaz à effet de serre que tout le transport aux USA.

N.B. Évitez autant que possible les produits Monsanto, ça, c'est pour votre santé!

Compostez! Les déchets de nourriture génèrent en équivalent autant de gaz à effet de serre que toute la Chine.

Finalement, consultez ce plan. Prenez-y des idées pour mieux gérer votre (notre) environnement, il n'y en a qu'un seul à l'ère de notre village global. Popularisez-le, envoyer le à des vedettes qui combattent les changements climatiques, à vos ministères et vos villes. Il doit être promu pour être mis en place, mais il peut être appliqué à une municipalité, un compté ou à toute la Terre.

Pensez à faire un effort à chaque jour, ne serait-ce que d'envoyer le plan à quelqu'un, pour aider à combattre les changements climatiques, car si vous attendez après les décideurs, vous aurez peut-être droit à des excuses, mais ils vont surement blâmer l'autre parti...
Toute vie sur terre a besoin de votre soutient et de chacun de nos petits efforts.Merci de partager cet article pour informer plus de gens