Comment expliquer cette réalité au plus grand nombre?

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mercredi 22 février 2017

Amplification dangereuse du réchauffement climatique en cours ? Un début d’année 2017 exceptionnel et inquiétant…

Article à lire sur le blogue Docuclimat.

En voici quelques extraits pour vous ouvrir l'appétit.
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2016 a été l’année la plus chaude depuis le début des relevés météorologiques (+0,99°C d’anomalie par rapport à la période 1951-1980, ou +1,2°C par rapport à la péiriode 1850-1900 (période de référence pour les COPs), dépassant ainsi la prévision centrale des modèles du GIEC. Or l’année 2017 risque bien, contrairement à ce que prévoyaient les principales agences météorologiques et climatologiques en Décembre, de dépasser l’année 2016. De plus, quelques signaux peuvent nous faire penser que nous assistons au début d’une amplification dangereuse du réchauffement climatique… Prévision centrale des modèles (scénarios RCP 4.5 et RCP 8.5) en jaune ; température mondiale d’après NASA GISS (écart à la moyenne 1951-1980). 

Une petite mise en situation climatique s’impose pour mieux comprendre les anomalies marquées de températures relevées depuis la fin de l’année 2015 (début d’un des plus puissants el nino relevés) et la situation climatique inédite que nous observons en Janvier et Février 2017.
Le mois de Février est généralement le mois où l’on observe l’effet positif le plus marqué sur la température mondiale d’un el nino
Enfin, en ce mois de Février 2017, les anomalies se sont mis à remonter subitement et ce à des niveaux exceptionnels. Au vu des anomalies de températures prévues durant les 7 prochains jours, ce qui nous amène à la fin du mois, et au vu des températures mondiales déjà relevées, l’anomalie de température mondiale de Février se situerait aux alentours des +1,35°C par rapport à la période pré-industrielle, c’est à dire à un dixième de degré près de l’objectif à ne pas dépasser de +1,5°C pris lors de la COP21 (objectif pour la fin du siècle) !

 

Autre N.B : Pour celles et ceux qui croient encore que le réchauffement climatique est causé par une activité solaire plus prononcée, malgré les relevés montrant que l’activité solaire est au contraire plus que faible et déclinante depuis une décennie, voici cet excellent graphique : Source : https://www.skepticalscience.com/solar-activity-sunspots-global-warming.htm
Ce qui est frappant, c’est que le réchauffement climatique est particulièrement marqué depuis 2015 tandis que l’activité solaire est en train d’atteindre un période de très faible activité… N’imaginons pas ce cela aurait été si le soleil se situait actuellement dans une phase particulièrement active, bien que l’irradiation solaire ne participe au maximum qu’à des variations de température mondiale d’un à deux dixièmes de degré.
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L'article contient plein d'explication et de détails intéressant, merci d'aller le consulter chez Docuclimat.

dimanche 21 février 2016

(Des Signes de Catastrophes à Venir) Pas d'Hiver en Arctique pour 2016 et Janvier 2016 Le Mois le Plus Chaud Depuis 1880


Ceci est une traduction/adaptation de l'article "No Winter For the Arctic in 2016 — NASA Marks Hottest January Ever Recorded" parue sur robertscribbler.com

D'abord, je m'excuse pour mon absence prolongée. J'espère gagné en régularité au fil des prochaines semaines, et en qualité aussi.

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     Les scientifiques sont atterrés, et nous devrions l'être nous aussi
Lien externe vers cet article
en Anglais

La Terre est accablée de chaleur. On le voit très bien avec les écarts de température élevées qu'on observe en Arctique depuis quelques mois et qui sont de loin sans aucun précédent... C'est étrange et angoissant
[NDT :Étrange car une hausse si rapide n'était pas prévue par la grande majorité des climatologistes qui se fient à des modèles numérique qu'on sait incomplet et qu'on ne sait au juste comment compléter pour rendre plus réaliste, mais le savoir progresse.
Il progressera moins en Australie, continent durement touché par les changements climatiques. Le Gvt. Australien, sous la pression du lobby du charbon, licencie 110 climatologistes. Lien externe en Anglais .]

Je dirais, selon mon point de vue, que l'hiver est en voie de disparition. Ce à quoi on assiste ces temps-ci, c'est le début de la fin de l'hiver tel que nous le connaissons, voire connaissions pour les plus âgés...
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     Le mois de janvier, le plus chaud mois depuis 1880 Mais en Arctique, c'est totalement insensé

Peu importe qui observe l'Arctique : scientifiques, environnementalistes. spécialistes des dangers émergents (guerres, épidémies, mouvement géologiques, etc.), les passionnés de météo et/ou de climat jusqu'aux habitants de ces régions déstabilisés de bien des façons par par l'état du climat qui y change si rapidement qu'on dit que c'est exceptionnellement exceptionnel lien externe en Anglais.

Nous sommes, nous devrions tous, être très préoccupés par la situation qui s'y développe. Les émissions de CO2 produites par nos activités industrielles et notre mode de consommation se chiffrent aujourd'hui à 405 paries par millions dans notre atmosphère
(sans oublier les autres gaz à effet de serre que nous émettons : CH4, CFC, N2O)ce qui donne nviron 500ppm en équivalent CO2e, moyenne pondérée qui inclue les autres GES) forcent notre planète à se réchauffer très rapidement et amplifie le réchauffement de l'Arctique ; l'un des pires endroits où cela pourrait se produire. 
Article antérieur qui explique les GES et leur mécanisme


[NDT : Pourquoi l'Arctique se réchauffe-t-il si vite? Simple physique : l'air chaud monte et l'air froid descend et aussi, parce que du méthane s'échappe de l'Arctique et son effet de serre se concentre d'abord sur l'Arctique.]
Article antérieur : Le méthane, l'Arme fatale des changements climatiques
Non seulement janvier 2016 est-il le mois le plus chaud jamais observé dans des 136 années de données météo globales qu'on retrouve à la NASA. Lien externe en Anglais.
Non seulement janvier a-t-il atteint le plus grand écart par rapport à la moyenne pour un seul mois, soit 1,13°C au dessus de la moyenne du 20e siècle établie par la NASA ; mais janvier 2016 s'établit à +1,38°C (à seulement 0,12°C de la limite dangereuse basée sur la moyenne de 1880, de 1,5°C établie lors de la COP21 en décembre dernier!!!)

[NDT: Il faut ajouter 0,2C si on veut comparer avec le véritable début de l'ère industriel, l'an 1750.] 
     Nous sommes donc à +1,58°C de réchauffement global moyen depuis le début de notre ère industrielle!!!

 
Cette carte des anomalies globales de température de la NASA qu'amplifie El Nino (lui même amplifié par le réchauffement global) suggère que la chaleur s'est déplacée vers le Nord jusque dans l'Arctique en passant au travers le courant Jet polaire fortement affaibli (article antérieur sur le courant Jet), autre conséquence du réchauffement global depuis les continents américain et européen.
Source de l'image : NASA GISS.
Bien que dans l'ensemble, et ce malgré la chaleur dominante d'El Niño dans les zones tropicales, les écarts extrêmes se retrouvent en Arctique, comme on ne peut manquer de la remarquer sur la carte. Là, en Arctique, où le pergélisol dégèle en émettant un fort supplément de gaz à effet de serre (CO2 et méthane) dans le Grand-nord Canadien, en Sibérie, dans le nord du Groenland. En bref, partout  dans le cercle arctique au nord du 70e parallèle, les températures ont étés en moyenne de 4°C à 13°C au dessus des normales pourt out le mois de janvier 2016. Tout cela sans soleil car le soleil ne se lève pas sur l'Arctique en hiver.

[NDT : depuis 1981 en moyenne globale, la Terre n'a pas connu un seul mois sous les températures normales moyennes d'avant ; vous être nés quand?]
[NDT : Revoici la même carte, mais basée sur la moyenne des température de 1880. 1880, c'est l'année de référence utilisée par le GIEC pour mesurer la cible de la limite sécuritaire aux réchauffement global qui a été revue à la baisse de 2°C à 1,5°C lors de la COP21 récemment tenue à Paris.]


On remarque sur l'échelle que le maximum est passé de 12,9°C à 18,3°C!

Plus on se rapproche du pôle Nord, plus les anomalies de température sont élevées. Au Nord de la ligne du 80e parallèle, les moyennes de température sont de +7,4°C par rapport à la moyenne (celle de 1951 à 1980 et non celle de 1880).
Pour janvier et février 2016, la région au nord du 80e parallèle, les températures les plus chaudes jamais enregistrées. Les températures se sont maintenues entre -15°C et -25°C, des températures comme
celles qu'on devrait typiquement observé vers la fin d'avril, soit dans trois mois... Image : NOAA.
 [ NDT : Même si la moyenne de réchauffement globale s'établit actuellement à 1,38°C par rapport à 1880, l'Arctique s'est réchauffée, sur une base annuelle, de 5°C à 9°C, certaines régions y étant nettement plus sensibles au réchauffement.]

Pour ce qui est de l'hiver 2016 en particulier, il semble quasi-certain à ce moment que l'Arctique ne connaisse aucune de ses conditions météo typiques hivernales. Selon la NOAA, la première moitié de février 2016 a connu ces records de température partitionnant normalement au printemps. Les régions les plus froides de l’Hémisphère nord n'ont pas connu d'hiver en 2016. C'est comme si la folle tempête qui s'est abattue sur L'Arctique en décembre dernier avait limité les thermomètres à ne montrer que des températures très printanières.
Lien externe et en Anglais vers Arctic-news au sujet de la formidable tempête de décembre 2015.


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     El Niño s'est connecté une voie directe au pôle Nord

Pourquoi tout cela est il si mauvais augure? 


Ce serait déjà plutôt terrible si toute cette chaleur n'affectait que la hausse des océans en accélérant la fonte du Groenland, de millimètres en centimètres puis en mètres... Article antérieur sur la montée du niveau des océans  Ce serait tout aussi terrible si cela n'affecterait que l’albédo rendant l'Arctique sombre au lieu de blanc et lui donnant ainsi la capacité d'absorber de plus en plus de chaleur.
La différence est marquée et mes récentes lectures de Janvier 2016 m'affirment que la réflectivité (albédo) de l'océan Arctique serait finalement de moins de 3% (et non 6% comme sur l'image)
selon la Dre. Jennifer Francis et son équipe.
[ NDT : Si vous voulez en savoir plus, consulter cet autre article antérieur, L'océan Arctique et l'importance majeure de sa glace maritime  
Autre note très importante : en avril 2015, le réchauffement global moyen atteignait 0.9°C. Même pas un an plus tard et nous en sommes à 1,38°C!!!. À ce rythme, 2°C arrivera pour ou vers l'an 2020 ou 2025 au maximum et sera très rapidement dépassé.]

Comme déjà expliqué ailleurs dans ce blogue, le dégel du pergélisol produit du méthane et/ou du CO2 selon l’oxygène gazeux disponible dans le milieu ; la production de ces gaz est attribuée aux microbes qui décomposent la matière organique dans le pergélisol lorsque celui-ci dégèle et cela représente un risque presqu'impossible à appréhender. Cela aggraverait grandement la déjà très dangereuse situation dans laquelle on s'est mise avec nos propres émissions de gaz à effet de serre (aussi connus sous l'abréviation GES), en injectant jusqu'à 1,300 milliards de tonnes métriques (en CO2 et équivalent méthane) dont au moins la moitié se retrouverait en peu de temps dans notre atmosphère. Lien externe en Anglais.

Ce qui serait (sera) tout aussi terrible de conséquences quand toute cette chaleur en Arctique altérera davantage le courant Jet circumpolaire. Voire cette excellent simulation sur les modifications que le réchauffement climatique a causé au courant Jet circumpolaire.

Un autre article à consulter parue ici, sur le Climatoblogue : Alerte : Le Courant Jet se Disloque


7 février 2016. Des ondulations Nord-Sud de très forte amplitude du courant Jet, On voit une de ces ondulations  descendre très profondément sur l'ouest de l'Amérique du nord et une autre sur l'Europe, ce qui amène la chaleur des basses latitudes jusqu'en Arctique. Au fur et à mesure que l'amplification polaire (expression qui signifie que les pôles, et plus particulièrement le pôle Nord), se réchauffent plus vite que la moyenne globale et qui s'est accélérée vers de nouveaux extrêmes pendant décembre et janvier. Il devient évident qu'un des anciens rôles d'El Niño, celui de renforcer le courant Jet circumpolaire s'est
carrément inversé. Image Earth Nullschool



Tristement, tous ces événements ne sont pas théoriques, ce  sont des observations. La couverture de glace sur l'Arctique bat en retraite à un rythme sans précédent lui aussi comme on peut le voir sur l'image ci-dessous, courtoisie de Sam Carana, tiré de son article en Anglais sur Arctic-news.


Mais, que se passerait-il si l'accumulation de toute cette chaleur en Arctique, causée principalement par notre surconsommation de combustibles fossiles avait d'autres effets? Que se passerait-il si cette masse d'eau surchauffée qui est la base, les pieds, de ce monstrueux géant qu'est El Niño pouvait transférer toute sa chaleur équatoriale vers l'Arctique? Que se passerait-il si le courant Jet circumpolaire devenait si faible,  que même un puissant El Niño ne pourrait plus l'accéléré (en accroissant le différentiel de température entre l'équateur et le pôle Nord, le courant Jet devrait être accéléré). Que se passerait-il si les fortes ondulations Nord-Sud du courant Jet (on parle toujours du même), exceptionnellement anormales elles aussi, se propageaient jusqu'au coeur de l'Arctique et y amèneraient encore plus de chaleur alors que notre globe est déjà à son plus chaud depuis au moins un demi-million d'années? (Et que le réchauffement actuel se produit au moins dix fois (et parfois 100) plus rapidement que tous ceux que nous avons analysés.) En cette période de changement climatiques abruptes, en cet instant géologique, la chaleur et l'humidité de l'océan Pacifique ont atteint des sommets insoupçonnés sous les effets combinés du réchauffement climatique et de ce monstrueux El Niño.
[NDT : Et nous sommes vraisemblablement  acculés car tout recul semble impossible, enfin, pas dans les délais nécessaires selon plusieurs scientifiques (Climatologistes, Biologistes, Botanistes, Physiciens etc.) Il faut se débattre très fort et maintenant pour éviter le pire ; et le pire est bien pire que vous pourriez l'imaginer. (Demandez-le moi si vous voulez vraiment le savoir, encore plus si vous êtes de La Presse ou du Le Devoir.)


Que se passerait-il si l'extrême chaleur de l'équateur pouvait passer directement au pôle Nord?

Ce que nous verrions serait une accélération vers les (extrêmes encore) dangers de l'Arctique décrit plus haut ; ce que nous verrions, ce serait un couplage de  l'amplification Arctique avec le maximum de la variabilité naturelle qu'est El Niño. En ce qui concerne le non-hiver actuel dans l’Arctique, nous venons de l’expérimenter pour la première fois, certainement pas la dernière ; ni restera-t-elle ni la plus chaude bien longtemps dans les records...

(Les dangers de l'Arctique : Selon le paléoclimatologiste Paul Beckwith de l'université d’Ottawa, on pourrait voir la température moyenne globale grimper (très rapidement)  jusqu'à +9°C et possiblement jusqu'à cinq fois plus en Arctique.)


Les scientifiques sont atterrés, normal qu'ils le soient. Nous devrions tous être atterrés.
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En complément, une entrevue avec la Dre. Jennifer Francis, une sommité sur le courant Jet. C'est en Anglais.

     Pour avoir les sous-titres en Français, il vous faut
1- Clic sur le bouton CC
2- Clic sur l'engrenage puis sur sous-titres
3- Clic sur Traduire et une nouvelle fenêtre apparaît
4 Choisir Français (La traduction est imparfaite)
NB. Il m'arrive de devoir mettre sur pause pour avoir le temps de lire/comprendre la traduction automatisée qui n'est pas très exacte.


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De la part du Climatoblogue, moi.
En terminant, j'aimerais bien vous proposer des solutions... mais à part de vous conseiller fortement de devenir principalement végétarien, d'acheter localement, de réduire votre consommation en énergie (même une lampe électrique produit de la chaleur qui ne peut plus s'échapper de notre atmosphère à cause des gaz à effet de serre que nous y avons, inconsciemment jusqu'à ce jour, accumulés), il reste à convaincre votre entourage, faire des pressions sociales et/ou politiques.
Mais ça, c'est seulement si la Vie vous intéresse...

Une solution bien temporaire serait d'envoyer dans la stratosphère des particules fines pour imiter l'effet des volcans et procurer ainsi un refroidissement en diminuant la quantités de lumière solaire frappant la Terre, mais cela n'est pas directement rentable économiquement, c'est une dépense que l'Humanité devra se payer d'une façon ou d'une autres.
Retirer du carbone de l'atmosphère ne ferait rien pour réduire l'acidification des océans ; un péril d'extinction massive à lui seul,  et en plus aucune technologie n'est encore développée même si le GIEC la propose dans ses scénarios RPC, et ce ne serait encore qu'une dépense puisqu'il faudrait, d'une façon ou d'une autre enfouir tout ce foutu CO2 profondément dans le sol une fois extrait ; un défi d’ingénierie nécessitant plus de ressources que l'agriculture mondiale ou l'extraction minière mondiale et qui ne générerait aucun profit ; impossible à envisager dans l'économie actuelle.
Donc, je n'ai pas de solution miracle à vous proposer, mais faites quand même votre maximum pour limiter vos émissions de gaz à effet de serre. La Vie, et même possiblement la vôtre en dépend! Les changements climatiques ne peuvent que continuer à s'amplifier, à s'accélérer et causer le pire que vous puissiez imaginer. Mes centaines d'heures d'écoute et de lecture par des scientifiques m'en ont fermement convaincu.

À votre demande, je peux vous diriger vers ces conférences sur vidéo et ces écrits. Il y a déjà pas mal d'information sur le Climatoblogue, mais il y en a beaucoup plus ailleurs et c'est presqu'exclusivement en Anglais.
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Comme à l'habitude, je vous demande de bien vouloir partager cet article avec votre public G+ et sur les autres réseaux sociaux évidemment. La donne est simple, j'écris et vous partagez :-)

     Merci pour votre intérêt et pour votre aimable coopération.

samedi 15 juillet 2017

Le climat se réchauffe "Officiellement" 140% plus rapidement depuis 1998...

Nous savons maintenant avec certitude que la valeur de l'accélération du réchauffement est de 140%, mais nous savions déjà qu'il se réchauffait plus rapidement qu'à l'époque du super El Nino de 1998. Ce qui est intéressant à comprendre, c'est comment on en est-on venu à établir ce 140%.

Le tableau ci-dessous montre les intensités des El Niño et la Niña de 1951 à 2017. On remarque que le premier Super El Niño s'est produit en 1982-1983.

Nous savons aussi que quelqu'un né après 1984 n'a jamais connu un climat « normal », c'est-à-dire plus ou moins dans la moyenne des dix derniers millénaires.

Voici la température des 800,000 ans avant l'an 0 de notre calendrier. On voit bien la régularité des âges glaciaires interglaciaires que les cycles orbitaux induisent au climat de la Terre. Ce sont les Cycles de Milankovitch

 Et sur celui-ci, les derniers 1,500 ans.


     Vous ne trouvez pas que ça grimpe vraiment très vite?

N.B. Personne ne peut prévoir quand, c'est-à-dire quel degré de réchauffement  (3°C à 6°C, ou plus), la température moyenne globale se stabilisera. C'est un peu comme si c'était la 1ere fois qu'on mesurait à quelle
température l'eau bout.
Peut-être qu'il faut comprendre un peu le système pour qu'on en perde quiétude et sommeil un peu comme on perdrait deux membres...

Je maintiens les prévisions (pas les miennes, mais celles du GIEC, (selon le scénario RCP 8,5, le pire, et celui que nous suivions en aveugle) d'atteindre ou même de dépasser les 2°C pour, ou peut -être même peut être avant si vous avez lu mon dernier article,
et plus spécifiquement la section qui parle du gaz naturel.

Visualisez le climat comme un bus dans lequel  l'humanité entière est passagère. Ensuite, imaginez que ce bus circule en territoire inconnu (l'état actuel du climat). Soudain, une pente raide, un virage brusque et un profond précipice ; celui de l'oubli.

Le bus tente de freiner, s'arrête à peine, mais avec le devant du bus dans le vide (NOTE : personne ne peut sortir). Nous savons qu'il va plonger vers l'extinction massive, d'un instant géologique à l'autre...

Nous en sommes tous désormais plus ou moins exactement à ce point "ici et maintenant". Un peu trop de méthane par exemple et...
OK... tout le monde recule par en arrière tout doucement hein.
Et pas de conneries
!

Nous n'avons plus le temps d'attendre après qui, ni quoi que ce soit.
Il faut talonner et harceler nos politiciens qui décident pour le bien-être à court terme des lobbys ; pas pour faire face à la réalité tellement pressante et urgente. Nous n'avons plus le droit, si on veut que un Futur, de laisser une chance à quiconque, car ça risque d'être celle qui fera tout basculer au point où nous en sommes.

Fini les trumperies!
Néolibéralisme : un joli mot pour désigner un système corrompu qui nous mène à notre perte... à toute vitesse.
     Les explications du 140%

On surveille la température à l'aide de deux méthodes très différentes : les mesures au sol et celles que prennent nos satellites qui ont l'avantage formidable de prendre la température à tous les points à la grandeur de notre planète et en continu. Cependant il, y avait un écart entre les deux types de mesure et il nous était donc impossible de mesurer "scientifiquement" le taux d’augmentation du réchauffement climatique global.

Ils ont fini par trouver la cause et la solution est venue du même coup.

L'orbite (altitude et vitesse) des satellites se ralentit un peu constamment, car il y a encore suffisamment de molécules pour occasionner une (faible) friction, ce qui ralentit les satellites peu à peu.

Ce ralentissement provoque une perte d'altitude (vous vous souvenez de Newton?) ce qui fausse fausse les lectures des satellites qui perdent ainsi un peu de leur très précise calibration.

Et donc, les températures mesurées par les satellites étaient un peu inférieures aux données récoltées par les stations météo à la surface de la Terre. On a donc fait les corrections...

Le rouge montre l'accélération du rythme du réchauffement de 140% depuis 1998 par rapport aux données faussées par le glissement (glitch) orbital des satellites.
Mais le réchauffement climatique s'accélère. Quel en sera le taux d'accélération dans 20 ans comparé à aujourd'hui?

Le réchauffement causé par les seuls gaz à effet de serre provoque de l’évaporation et la vapeur d'eau résultante double le réchauffement. Donc, 0.5°C de réchauffement devient 1°C...

Et c'est ce surplus de vapeur d'eau qui est responsable de la majorité de ces dévastatrices pluies diluviennes  qu'on voit de plus en plus.

Toutes sortes de boucles qui se renforcent elles-mêmes et qui accélèrent et amplifient le réchauffement climatique (self-reinforcing feedback loops) sont enclenchées :
  • Le réchauffement alimente les feux de forêts qui alimentent le réchauffement.
  • Le réchauffement alimente la fonte de la banquise Arctique, qui à son tour, alimente le réchauffement.
  • La végétation absorbe de moins en moins de notre CO2, ce qui accélère aussi le réchauffement.
  • Les arbres qui meurent (120 millions seulement en Californie l'an dernier) à cause de trop de chaleur et d'insectes (qui survivent maintenant aux hivers de plus en plus doux), meurent en émettant su CO2.
  • les sols s'assèchent de plus en plus à cause de la chaleur, et émettent du CO2.
  • Le pergélisol qui fond à cause du réchauffement climatique accélère le réchauffement climatique.
La biosphère fait une grave intoxication au CO2.
Il y en a plusieurs autres, mais impossible (pour moi du moins) de trouver une sorte de liste "officielle" les regroupant toutes avec chacune son potentiel véritable de réchauffement ; c'est encore mal connu parce que ces boucles sont très complexes : les unes entraînent les autres et vice-versa. À ce niveau, la climatologie se complexifie rapidement, mais on peut quand même s'en faire une petite idée pour soi-même.

On peut s'imaginer que chacune de ces boucles agit comme un accélérateur qui ajoute vitesse au rythme du réchauffement, et il y en a quelques-unes capables de faire accélérer le réchauffement climatique et de nous amener à toute vitesse là où nous ne devons absolument ne pas aller...

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La même étude scientifique montre ce que savent et redoutent la majorité des intéressés. Voici un résumé de l'article source en Anglais.
La planète pourrait réchauffer beaucoup plus que prévu car cette récente étude démontre que les hausses de température mesurées au cours des dernières décennies ne reflètent pas complètement le réchauffement climatique déjà en cours
Tout est question du niveau de la sensibilité climatique à nos émissions de Gaz à Effet de Serre surtout lorsque comparé aux climats anciens qui n’ont jamais connu une hausse aussi fulgurante de la quantité de GES. Le système climatique de notre planète est beaucoup plus sensible à cette injection de GES que, encore une fois, ce que l'on croyait il y a peu de temps (comme dans le 5e rapport du GIEC par exemple).
Le lit asséché de la rivière Po dans le Nord de l'Italie suite à (une autre) sécheresse exceptionnelle. 23 juin2017.
Photographie : Miguel Medina/AFP/Getty Images
Parce que le système climatique de la Terre a une réponse rapide (disons d'une décennie à un quart de siècle) et une lente (de plusde 25 ans allant à des siècles) à l'augmentation des émissions de carbone, a déclaré M. Proistosesc d'Harvard qui a mené cette recherche :
l'espoir était que le système climatique n'avait pas une sensibilité si élevée à nos émissions de CO2 (et autres GES).


 Le taux de CO2 augmente de plus en plus rapidement dans notre atmosphère, mais les émissions de sources humaines ont plafonné depuis 2014.

Les puits de carbone (végétation, océans, sols) sont pleins et débordent désormais de CO2. C'est une première étape importante ; un seuil de franchi dans le processus d’extinction massive initié par un réchauffement climatique ; et jamais un tel réchauffement n'aura été aussi abrupt dans l'Histoire de la Terre.
  • Les océans capturent de moins en moins de carbone (étude en Anglais)
  • La végétation capture de moins en moins de carbone (CO2)
    (article en Anglais
  • Les sols absorberont de moins en moins de CO2 (étude en Anglais)
  • Le réchauffement climatique s'accélère 140% plus rapidement depuis 1998 (étude en Anglais)
  • Le réchauffement climatique actuel dont nous sommes la seule cause se produit 170 fois plus rapidement que ce que les forces de la Nature sont capables de faire lorsque laissées à elles-mêmes (étude en Anglais).
  • Les espoirs d'un changement climatique modéré sont disparus (article en Anglais).
  • Pergélisol : 7 000 bulles de gaz souterraines prêtes à «exploser» dans l'Arctique (article en Anglais).

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     Un bref éditorial


70% des Américains savent que le réchauffement climatique est une menace et une bonne proportion d'entre eux sont "très inquiets" des risques bien connus que le réchauffement climatique amène.

Mais très peu le sont autant que ceux qui comprennent très bien la situation dans laquelle nous sommes tous.

C'est toujours au niveau politique que ça bloque, et ce, depuis 1965 alors que Linden B. Johnson, président Américain de l'époque, a été personnellement prévenu des dangers du Réchauffement Global (comme on le nommait à l'époque)  par un groupe de scientifiques.

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Merci de partager les articles du Climatoblogue ; ils sont écrits pour informer.

samedi 19 novembre 2016

Réchauffement Climatique : où en sommes-nous ? où allons nous ?

Au début de 2015, nous étions à 0,85°C de réchauffement global moyen. Aujourd'hui, fin 2016, nous atteignons 1,2°C de réchauffement. C'est une hausse fulgurante et imprévue. De toute évidence, le GIEC a sérieusement sous-estimé la réactivité du climat terrestre par rapport à nos émissions de GES (gaz à effet de serre), principalement le CO2 et le méthane CH4, mais aussi l'oxyde nitreux provenant de l'agriculture et les CFC (Chlorofluorocarbure) et HFC (Hydrofluorocarbure), deux gaz principalement utilisés dans la réfrigération et la climatisation.

Après 134 ans nous avions atteint 0,85°C et moins de deux ans après nous en sommes à 1,2°C. À ce rythme, on pourrait atteindre 1,5°C, une des limites fixées à la COP21 voici un an, en seulement 4 ou 5 ans. De même nous dépasserons les 2°C dans moins de 15 ans. Au point où nous en sommes, toutes les prévisions relatives aux changements climatiques sont largement dépassées ; il n'est pas exclu qu'on dépasse les 2°C d'ici une seule décennie. Tous les scientifiques et observateurs du climat restent sans voix devant la hausse si brutale du réchauffement cette année, on croyait impossible une telle hausse des températures.

     Comment expliquer une si rapide hausse des températures en moins de 2 ans?

- Les gaz à effet de serre GES
Nous savons depuis le 18e siècle grâce aux travaux de Fourrier et ceux de John Tyndall, que les GES retiennent une partie de la chaleur sur Terre au lieu qu’elle puisse être évacuée vers l'espace sous forme de rayonnement infrarouge. Les GES agissent exactement comme une couverture isolante et retiennent la chaleur sur notre planète.


Source du tableau, Wikipédia Anglais
Quand on déstabilise le système climatique d'une planète comme nous le faisons, celui-ci réagit en développant des boucles auto-amplificatrices qui accélèrent et amplifient le réchauffement ; une soixantaine de ces boucles ont été identifiées. Quand j'ai commencé ce blogue en avril 2015, il y en avait seulement une trentaine d'identifiées. Autrement dit, le réchauffement climatique dont le genre humain est à l'origine, s'emballe beaucoup plus vite qu'on ne le croyait il y a seulement 2 ans…

- L'évaporation, certainement la plus puissante boucle auto-amplificatrice
Plus il fait chaud, plus il y a d'évaporation de l’eau et la vapeur d'eau est aussi un très puissant gaz à effet de serre. Chaque degré Celsius de réchauffement ajoute 7% de contenu de vapeur d'eau dans l'atmosphère, ce qui en retour ajoute 1°C de réchauffement. Source : GIEC en Anglais (IPCC) Au total, la vapeur d"eau représente 95% des GES.
C'est l'une des nombreuses raisons pour laquelle le réchauffement est exponentiel (il s'accélère de plus en plus rapidement). Il y a à ce jour un peu plus de 4 % de vapeur d’eau qu'auparavant dans l'atmosphère et ça continue d'augmenter. Cependant, la vapeur d'eau a une très courte durée de vie de deux semaines au maximum, par contre le CO2 par exemple perdure (partiellement) dans l'atmosphère pendant des [dizaines de] millénaires.

- Fonte de la banquise
Une autre importante boucle auto-amplificatrice est la fonte des glaces marines et la diminution de l'enneigement. La glace et la neige réfléchissent la chaleur du soleil vers l'espace et donc, moins il y a de glace et de neige, plus le rayonnement solaire réchauffe l'eau de l’océan, des sols et donc l'air, ce qui fait évidemment grimper la température. L'eau de l'océan Arctique est aujourd'hui tellement chaude, qu’actuellement à la mi-novembre, la banquise ne se forme pas dans l'Arctique. L'Antarctique s'est réchauffé de 3°C depuis les années 1960 et sa superficie de glaces maritimes a drastiquement diminué cette année. La réflectivité des surfaces se nomme "Albédo". Si la Terre perd 1 % de son albédo, cela provoque autant de réchauffement, soit environ 3°C, que de doubler le taux de CO2, dans notre atmosphère.
Source : National snow and ice data center
- Le méthane de l'Arctique
La fonte du pergélisol au bord de l’océan Arctique s'accélère et ainsi permet l’éruption du CO2 et du méthane, ce qui amplifie et accélère le réchauffement. Le pergélisol se prolonge sur le fond de l'océan Arctique, là où se trouve d'immenses quantités d'hydrate de méthane (molécules de méthane prises dans des cages de glaces). Ces hydrates de méthane gagnent 160 fois leur volume lorsque la cage de glace fond [et libère le méthane sous forme gazeuse].

Sources de méthane dans le cercle arctique :
Pergélisol terrestre : 1700 Gt gigatonnes
Pergélisol sous-marin sur le Plateau oriental Sibérien : 1750 Gt gigatonnes dont 50 Gt gigatonnes sont dans un état précaire qui pourraient se retrouver dans l'atmosphère presque d'un seul coup si le fond marin se déstabilisait "un peu". Évidemment, ce serait le chaos en commençant par l'écroulement de l’agriculture = famine largement répandue et tout ce qui s'en suit.
Source, ces 6 vidéos réalisés par leclimatologue Paul Beckwith de l'université d'Ottawa.
Il y a actuellement environ 5 gigatonnes de méthane dans notre atmosphère. Un relâchement de seulement 15 Gt gigatonnes de méthane sur une période de dix ans réchaufferait la planète plus que tout le CO2 qu'il y a en ce moment. Ce serait un cataclysme que la plupart d'entre nous ne peuvent imaginer.
Les concentrations de méthane dans l’atmosphère de l'Arctique sont à la hausse depuis au moins l'an 2007...

- Végétation
La végétation terrestre absorbe de moins en moins de CO2 depuis 2006. Voir : "La Terre a Dépasséle Max d'Absorption Carbone – Sans que Personne ne le Remarque.

 À elle seule, cette réduction d’absorption de CO2 par les végétaux terrestres équivaut, pour le moment, aux émissions de CO2 de la Chine ; ce phénomène va évidemment aller en s'amplifiant lui-aussi. C'est pour cette raison que le taux de CO2 grimpe maintenant plus rapidement que nos émissions qui ont presque plafonné depuis 2014.
Il faut rappeler que la déforestation, souvent par le feu, se fait encore à grande échelle ; apparemment, il faut planter des palmiers à huile à la grandeur de la planète pour faire encore plus de malbouffe et de bio-carburants qui accroissent les émissions de CO2 plutôt que de les faire descendre comme le marketing vantant les bio-carburants essaie de nous le faire croire… Source : Biofuels increase, rather than decrease,heat-trapping carbon dioxide emissions

- Amplification polaire
La température en Arctique grimpe en moyenne de 2°C par décennie. Le phénomène de l'amplification polaire (pourquoi les pôles se réchauffent plus rapidement que le reste de la planète) est assez bien connu. L'eau chaude venant des régions équatoriales est transportée vers les pôles via les courants marins, notamment par le "Grand convoyeur" (circulation thermohaline). C'est principalement l'eau chaude qui fait fondre les plates-formes qui retiennent les inlandsis (immenses glaciers) par en dessous.
Autre cause, l'air chaud prend plus de volume que l'air froid, ainsi la couche basse de l'atmosphère, la troposphère, est donc plus épaisse à l'équateur qu'aux pôles et l'air chaud peut ainsi "couler" vers les pôles, ce qui cause l'affaiblissement des courants Jet et augmente leurs ondulations Nord-Sud, ce qui en retour dérègle les saisons et déplace les zones pluvieuses. La sécheresse en Californie est en grande partie attribuable au dérèglement du courant jet de l'hémisphère Nord.
Qui dit réchauffement des pôles dit fonte du Groenland et de l’Antarctique et donc une augmentation de plus en plus rapide du niveau des océans est inévitable. 


Peu importe ce que nous ferons, la fonte du Groenland et celle d'une grande portion de l'Antarctique sont inévitables. Il est à noter que cette hausse aura certainement des soubresauts lorsque de grandes quantités de glaces glisseront d'un seul coup dans l'océan, surtout en Antarctique.
Je viens de lire cet article en Anglais qui décrit des vents nouvellement découverts en Antarctique ; ces vents descendent les montagnes en érodant rapidement la couche de neige et laisse derrière de nombreux petits lacs qui accroissent le taux de fonte.
Un autre effet, attendu celui-là, est que l'eau de fonte du Groenland se répand au sud de celui-ci. Cette masse d'eau douce qui flotte à la surface de l'Atlantique nord bloque partiellement, pour le moment, la circulation thermohaline dont le courant du Gulf Stream fait partie. Ce qui a des conséquences sur le climat et est dévastateur pour la vie marine.


- L'Arctique aujourd'hui
Ces jours-ci, la température en Arctique est très anormalement élevée. Sur l'image ci-dessous, on voit que, par rapport à la moyenne des températures de l'an 1979 à 2000, la température est jusqu'à 20°C plus élevée sur une assez grande superficie. Si on considère tout le cercle arctique, la température moyenne y est supérieure de 6,42°C. Bref, ce sont des températures quasi estivales qu'on y observe.
Image : Climate reanalyser temp anomaly 17 nov 2016
La fonte des banquises se poursuit. Ce graphique montre l'étendu globale des deux banquises : Arctique et Antarctique.
Source : Arctic-news
- Océans
Les océans absorbent 93,4% de la chaleur. Si toute cette chaleur se retrouvait dans l'atmosphère, la température moyenne globale serait de 35°C plus élevée. Toute cette chaleur réduit grandement la teneur en oxygène (sous forme de gaz dissout) dans les océans, ce qui en retour engendre des zones mortes et souvent toxiques ; on sait qu'il y a à ce jour environ 500 de ces zones. À la COP22, on parle pour la première fois de ce très grave phénomène qu'est la désoxygénation des océans.

L'excès de chaleur et les eaux de ruissellement agricole favorisent les éclosions d'algues toxiques qui déciment aussi des créatures marines de toutes sortes. C'est pour ces raisons qu'on retrouve chaque semaine des centaines ou des milliers de créatures marines mortes, incluant des oiseaux bien sûr ; et c'est sans oublier les innombrables victimes du plastique, des sonars et du bruit qui désoriente nombre de mammifères marins.
Les événements El Nino, les cyclones et tempêtes tropicales transfèrent une importante quantité de chaleur accumulée dans les océans vers l'atmosphère, mais la température des océans continue de croître rapidement.

- Les glaciers
À La Paz en Bolivie, il y a pénurie d'eau car les glaciers environnants ont perdu 40 % de leur masse au cours des 3 dernières décennies ; la ville est pour ainsi dire à sec ; les trois barrages de rétention sont presque totalement vides car l'eau ne coule presque plus depuis les glaciers environnants. Le même phénomène se produit, ou se produira bientôt, presque partout où il y a des glaciers comme dans les Alpes et l'Himalaya [au Tibet]. Pour être au courant de la situation climatique, ce sont les études scientifiques qu'il faut suivre et les plus sérieux chroniqueurs climatiques très majoritairement anglophones.
Source :
Receding glaciers in Bolivia leave communities at risk.
En ce qui concerne les Alpes, les géologues ont remarqué que les sommets gagnaient en hauteur. L'explication est simple ; à mesure que les glaciers fondent, ça équivaut à une perte de poids et la croûte terrestre, soulagée de ce poids, remonte, phénomène qu'on nomme "rebond isostatique".
Le même phénomène se produit, lentement, partout où il y a une fonte de glace suffisamment importante. Ce phénomène va certainement engendrer quelques tremblements de terre et, si on considère les grandes masses terrestres que sont l'Antarctique et le Groenland, leurs rebonds isostatiques va aussi contribuer à faire grimper le niveau des océans.

- La Niña
Nous sommes actuellement en phase La Niña qui est l'inverse du El Niño. Au lieu que ce soit de l'eau chaude qui s'étale sur l'équateur dans le Pacifique, c'est de l'eau plus froide que la normale. Néanmoins, La Niña fait réchauffer les pôles davantage, comme si ceux-ci n'étaient pas déjà assez chaud… Contrairement au super El Niño qui s'est terminé ce printemps, c'est une assez timide La Niña qui s'est installée.

La Nina, c'est la bande d'eau plus froide que la normale et qui s'étend sur l"équateur à l'ouest du Pérou, exactement au même endroit où se produit El Nino. Source : Earth nullschool
- 400 ppm de CO2
Le cap des 400 ppm de CO2 a été dépassé en 2016 et continue d'augmenter, tout comme nos autres émissions de GES.
[Je rappelle qu'e] En ce qui concerne le CO2, cela prend une dizaine d'années avant que le CO2 relâché dans l'atmosphère n'atteigne son plein potentiel de réchauffement. Pour ce qui est du méthane, principalement émis par le bétail [nos animaux d'élevage] et les zones polaires, son potentiel de réchauffement est de 150 fois celui du CO2 pendant ses dix premières années dans l'atmosphère, mais il décroît avec le temps. Son action chauffante est instantanée.

Le taux de CO2 dans notre atmosphère monte plus rapidement que nos émissions car le forêts commencent à dépérir et mourir.
-Même les nuages s'en mêlent
Les scientifiques modélisent (font des simulations) afin de prévoir l'évolution du réchauffement climatique. Mais ils réalisent ces simulations avec ce qui est connu. Nous avons beaucoup appris au sujet des nuages grâce à de très récentes recherches. Or, il s'avère que les nuages participent activement au réchauffement climatique comme nous l'avons vu dans cet article : « Les Nouveaux Nuages du Réchauffement Climatique... Accéléré »
En résumé :
- moins de glace dans les nuages augmente le rythme du réchauffement
- la vapeur d'eau qui remplace la glace en moins augmente le rythme du réchauffement
- la circulation des nuages s'est déplacée vers les pôles augmentant encore le rythme du réchauffement
Au total, la combinaison de ces nouveaux facteurs augmente à eux seul le rythme de réchauffement d'au moins 25 %.

- Acidification
Le CO2 et beaucoup de polluants atmosphériques sont entraînés par la pluie et rendent les océans, les cours d'eau et les sols plus acide. Aussi, nos méthodes industrialisées de culture acidifient les sols, ce qui rend, ou rendra sous peu, l'agriculture moins productive. En 1980 en Chine, ils ont mesuré le PH des sols de plusieurs types de culture. Vingt ans plus tard, ils sont retournés aux mêmes endroits pour mesurer à nouveau le PH ; celui-ci était passé de 6 à 5,2.
L'acidification est aussi un grave problème pour la vie océanique, en plus de désorienter certaines espèces de poissons, cela rend difficile la formation de la carapace pour le phytoplancton, idem pour tous les crustacés : moules huîtres, crevettes, krill et les coraux en souffrent aussi… Les océans sont 30 % plus acides qu'au début du 20e siècle. Bref, les océans se meurent, voir cet article antérieur :
Nos Océans se Meurent, Voyons Pourquoi et Comment 

- Réchauffement comparé de l’hémisphère Nord
Comme on le voit sur ce tableau, comparé au réchauffement global moyen, l’hémisphère Nord se réchauffe plus rapidement et le réchauffement sur les continents est plus élevée que la moyenne globale.

Source NOAA : https://www.ncdc.noaa.gov/sotc/global/201513 N.B. J'ai fait un simple calcul proportionnel pour établir le réchauffement de l’hémisphère Nord car les données officielles ne sont pas encore compilées, 2016 n'étant pas encore terminée.
- Les 18 années les plus chaude depuis 1880 se sont produites depuis 1998
Source : https://www.ncdc.noaa.gov/sotc/global/201513
- Niveau des océans
Vu que le taux la fonte du Groenland et de l'Antarctique augmente de façon exponentielle (il double aux 5 ans environ), cela fait grimper le niveau des océans de plus en plus rapidement. Le rythme actuel de la hausse actuelle du niveau des océans est de 3,4mm par an ces deniers temps, Avec l’ouragan Matthew, on a vu les dégâts supplémentaires causés par les marées de tempêtes conjuguées avec la hausse du niveau des océans.
Autre facteur qui rehausse le niveau des océans, c'est que l'eau plus chaude occupe plus de volume. Donc, environ 50 % des 84,8mm de hausse du niveau des océans à ce jour sont attribuables à l'expansion due à la chaleur.
La région du glacier Pine Island fond très rapidement. Le rouge montre la vitesse (vélocité de surface) à laquelle la glace se déplace vers l'océan Austral. Les plates-formes de glace longeant le continent et qui retiennent toute cette glace fondent rapidement ce qui permet aux inlandsis d'accélérer leur descente.
-Pourquoi le niveau des océans montera-t-il beaucoup plus que ce que le GIEC avait prévu ?Les prévisions du GIEC à ce sujet disent que le niveau des océans sera plus élevé d'un seul mètre en 2100. L'explication est simple, le GIEC n'a tenu compte que de l'expansion des eaux dû au réchauffement car ils ne savaient pas comment modéliser la fonte des glaces. C'est encore impossible car la fonte des glaces est un processus immensément complexe ; la glace s'assombrit ce qui la fait fondre plus rapidement car ce qui est sombre absorbe plus d'énergie, elle se fissure, forme des lacs de fonte qui s'écoulent directement au travers la glace et lubrifie ainsi les glaciers qui glissent ainsi plus rapidement vers la mer, les glaciers se répandent en plates-formes le long des côtes, et là, c'est l'eau océanique surchauffée qui les fait fondre par le dessous. La résolution des modèles est aussi trop faible pour prendre en compte tous ces détails qui font que la glace fond plus rapidement.
Voici une conférence dans laquelle un glaciologiste explique (en Anglais) tout ce dont les modèles ne tiennent pas encore compte en matière de fonte de l'Antarctique et du Groenland
La fonte des glaces de l'Antarctique et du Groenland est désormais inéluctable, il est trop tard pour faire marche arrière et on doit maintenant prévoir au minimum 5 à 10 mètres de hausse du niveau des océans d'ici 2100, et beaucoup plus par la suite,

-Le courant Jet
Comme un ivrogne, le courant Jet poursuit ses méandres qui dérèglent saisons et météo dans l'hémisphère Nord. Nous savons que la sécheresse en Californie est causée par ces méandres qui restent souvent bloqué en place provoquant aussi des hivers froid sur l'est de l’Amérique. Le courant Jet se disloque et fait des cabrioles étrangement chaotiques comme on le voit sur cette image.
Source : Earth nullschool
- Feux de Forêts
Le feu de Fort McMurray s'est produit au début du mois de mai ; normalement dans cette région le sol est encore recouvert de neige à cette date et prévient les incendies de forêts.
16 novembre 2016 : des feux de forêts totalement hors saison font rage du Sud des États-Unis jusqu'au Dakota du nord et en Nouvelle Angleterre (nord-est des États-Unis). À Chattanooga au Tennessee, au moins 200 personnes ont été hospitalisés pour inhalation de fumée et troubles respiratoires. Les températures y sont bien sûr anormalement chaudes.
Source : “Surreal” U.S. Wildfires Should Not beBurning in Mid-November. Oui, c'est tout à fait surréaliste des incendies de forêts à la mi-novembre...
On se souvient que la Sibérie a aussi connu de terribles incendies de forêts cet été, idem dans les montagnes de l’Himalaya [du Tibet], dans le sud-ouest Américain et ailleurs.
Mie-novembre 2016 : des feux de forêts totalement hors-saison dans les Appalaches et ailleurs aux États-Unis. Source : le chroniqueur climatique Robert Scribbler
- Parlons encore du GIEC
Dans tous les scénarios du GIEC dénommés RCP, il est fait mention "d'émissions négatives". Ce sont des technologies non encore développées et dont nous ne savons même pas si celles-ci sont possibles. Ils ont aussi un plan nommé BECCS pour : "Bio-energy with carbon capture and storage" (Bio-énergie avec capture et stockage du carbone).
Ce plan, impraticable, consisterait à faire pousser des arbres, les récolter pour les acheminer (imaginez un peu tout ce transport) vers des centrales de génération d'énergie, capturer au maximum 85% du CO2 à la sortie des cheminées, pressuriser le CO2 à le rendre au seuil de la liquéfaction pour ensuite l'enfouir profondément dans le sol. Mais pour retirer suffisamment de CO2, il faudrait cultiver ces arbres sur une superficie équivalente au double de celle de l'Inde dont la superficie est de 3 287 263 km² ; c'est le 7e plus grand pays au monde.
Aussi, enfouir tout ce CO2 hautement pressurisé dans le sol peut certainement provoquer des déstabilisations et engendrer d’innombrables tremblements de terre comme ce qu'on observe avec le "fracking", qui consiste à injecter sous haute pression de l'eau mélangée à des produits chimiques profondément dans le sol pour en faire jaillir pétrole et/ou gaz naturel. Aussi, le risque de fuite n'est vraiment pas exclu.
Voici les scénarios RCP du GIEC. Nous sommes actuellement sur les RCP 8.5 qui nous approche de 6°C pour 2100 (possiblement beaucoup plus). Pour passer à n'importe lequel des autres scénarios, les technologies et stratégies  proposées par le GIEC sont essentielles et doivent à tout prix être fonctionnelles. Un risque totalement inacceptable pris sur le dos de la jeunesse.

Voir aussi : "Nous Léguons AuxEnfants un Très Lourd Fardeau."
Une autre façon consiste à retirer le CO2 directement de l'atmosphère, et encore là, le pressuriser et l'injecter dans le sol. Mais extraire du CO2 directement de l'atmosphère est une technologie encore très incertaine et ça nécessiterait des dizaines de milliers de ces "stations" à travers le monde ; c'est encore du domaine de la fiction. Évidemment, tout cela va coûter extrêmement cher et ce sont les générations futures, s'il y en a encore, qui vont payer et souffrir gravement des changements climatiques.
Si ces plans, et d'autres qui seront très coûteux pour les générations futures ont été mis en place, c'est tout simplement pour permettre de continuer à brûler des combustibles fossiles au lieu d'entreprendre le plus tôt possible la transition vers les énergies renouvelables, ou avec moins d’émissions de CO2 comme le nucléaire.
Si vous comprenez l'Anglais, je vous recommande les conférences de Kevin Anderson au sujet du climat et faciles à trouver sur You Tube, ou encore sa plus récente entrevue sur Radio Ecoshock.

Il faut réduire nos émissions de CO2 depuis plus de 25 ans, nous sommes dangereusement en retard.
Note pour mes lecteurs
J'ai ralenti le rythme de publication de mes articles car j'ai presque tout dit. Si je trouve des nouvelles ou que d'autres études scientifiques importantes paraissent, je rédigerai un nouvel article pour vous tenir informé. Il y a 70 articles sur ce blogue et la grande majorité sont encore d'actualité, Merci de les partager ou de les repartager.
Merci à ceux qui collaborent à ce blogue, j'apprécie grandement votre soutient.

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En parlant du réchauffement climatique, le célèbre journaliste Américain Chris Hedges a dit : Si on laisse faire nos dirigeants, ils vont tous nous tuer.