Comment expliquer cette réalité au plus grand nombre?

Nous sommes la cause des Changements Climatiques, soyons la solution.
Merci de partager nos articles, ils sont écrits dans le seul but d'informer.

Translate/Traduire

Messages triés par date pour la requête El Nino. Trier par pertinence Afficher tous les messages
Messages triés par date pour la requête El Nino. Trier par pertinence Afficher tous les messages

lundi 10 avril 2017

Malgré ce que disent certains médias, il n'y a pas d'El Nino en cours

En écoutant les nouvelles sur les inondations et le mauvais temps qui a récemment sévi dans certains pays d'Amérique Latine, tel le Pérou et la Colombie ; j'ai entendu (ou lu) des commentateurs en attribuer la faute à El Nino... Mais il n'y a pas d'El Nino en cours!

Apparemment, des médias sont tenus de maintenir le doute et l'incertitude sur la cause la plus probable de ces catastrophes, le réchauffement climatique que cause nos émissions de gaz à effet de serre que nous devons cesser le plus tôt possible.

_________________

Voici un mensonge :

El Niño ravage Lima et les côtes du Pérou
Le réchauffement climatique à lui seul explique les phénomènes météo observés : une atmosphère plus chaude contient plus de vapeur d'eau qui peut donc tomber en pluies plus intenses. C'est exactement ce qu'on observe et ce qui est prévu.

Voici une vérité :

Colombie : la coulée de boue mortelle n'est pas liée au phénomène climatique «El Nino»

_________________

Ce document de la NOAA (en Anglais) affirme qu'il n'y a pas d'El Niño en cours, mais qu'il semble probable qu'il y en ait un qui se développe à l'automne 2017.

Voici une image récente des écarts de température à la surface du Pacifique. Bien qu'il y ait une masse d'eau chaude à l'Ouest du Pérou, cela ne constitue pas un El Nino.
Source : Earth Nullschool
Et voici une image du dernier El Niño prise en août 2015. On remarque que la zone d'eau plus chaude est nettement plus grande, mais nous verrons plus loin ce qui détermine un El Nino.
      Retour sur les El Nino et La Nina

Après chaque El Niño majeur, on doit s'attendre à un ralentissement du rythme de réchauffement, l'océan Pacifique ayant évacué beaucoup de chaleur en peu de temps. El Nino est un des 2 danseurs d'une valse au tempo irrégulier, La Nina est l'autre. La valse se nomme "l'Oscillation décennale du Pacifique".
L’oscillation décennale du Pacifique (ODP) (en anglais Pacific decadal oscillation (PDO)) est une variation de la température de surface de la mer dans le bassin de l’océan Pacifique qui déplace la trajectoire des systèmes météorologiques de manière cyclique sur une période de plusieurs décennies, habituellement de 20 à 30 ans. L’ODP est repérée par le déplacement d’une large zone chaude ou froide, de la température de surface de la mer au nord de 20 ° N.
Source : Wikipedia 
Lors d'un El Niño, les vents soufflant vers l'Ouest concentrent une bande d'eau plus chaude que la moyenne sur presque toute la longueur du Pacifique directement sur la ligne équatoriale. La Nina est tout simplement l'opposé et remplace la bande d'eau chaude par une d'eau plus froide que la moyenne.

La majorité des El Niño sont de faibles intensités et celui qui s'en vient sera aussi de faible intensité selon les premières prévisions. Les super El Nino sont plutôt rares mais difficiles à prévoir longtemps à l'avance.

Ce qui détermine s'il y a un des deux phénomènes, c'est la température de la surface de l'eau comparée à la moyenne dans la zone 5°N-5°S, 120°-170°W (carte ci-dessous) pendant 5 séquences de 3 mois consécutifs (15 mois). La zone "Niño 3.4" est l'espace dans lequel on détermine si nous sommes en présence d'un El Niño "officiel".


Comme l'explique ce site, une condition El Niño est caractérisée
  • lorsqu'un écart de la température moyenne de 0,5°C ou plus est observé dans la zone El Niño 3.4 (ci-dessus) pendant un mois et
  • l'expectation que la limite de l'index Océanique Niño (ONI) soit rencontrée pendant 3 mois et
  • une réponse atmosphérique
La Niña est caractérisée par un ONI égal ou inférieur à -0,5°C selon les mêmes critères.
 
L'intensité des El Niño et La Niña sont basés sur l'écart de température entre la moyenne et celle de la zone sur la carte (région Niño 3.4).
  • Faible = écart de plus ou moins 0.5°C à 0,9°C. Modéré = écart de plus ou moins 1°C à 1,4°C. 
  • Fort = écart de plus ou moins 1,5°C à 1,9°C. 
  • Super = écart de 2°C ou plus.

Le tableau ci-dessous montre les intensités des El Niño et la Niña de 1951 à 2017. On remarque que le premier Super El Niño s'est produit en 1982-1983 et nous savons aussi que quelqu'un né après 1984 n'a jamais connu un climat « normal », c'est-à-dire plus ou moins dans la moyenne des dix derniers millénaires.

En plus de El Niño, l'évaporation, les vents, les ouragans & typhons et autres tempêtes transfèrent aussi une partie de la chaleur accumulée dans les océans vers l'atmosphère.
93 % de l'excès de chaleur s'engouffre dans les océans. Ce sera le sujet de mon prochain article, un sujet certainement des plus importants.

mercredi 22 février 2017

Amplification dangereuse du réchauffement climatique en cours ? Un début d’année 2017 exceptionnel et inquiétant…

Article à lire sur le blogue Docuclimat.

En voici quelques extraits pour vous ouvrir l'appétit.
______________

2016 a été l’année la plus chaude depuis le début des relevés météorologiques (+0,99°C d’anomalie par rapport à la période 1951-1980, ou +1,2°C par rapport à la péiriode 1850-1900 (période de référence pour les COPs), dépassant ainsi la prévision centrale des modèles du GIEC. Or l’année 2017 risque bien, contrairement à ce que prévoyaient les principales agences météorologiques et climatologiques en Décembre, de dépasser l’année 2016. De plus, quelques signaux peuvent nous faire penser que nous assistons au début d’une amplification dangereuse du réchauffement climatique… Prévision centrale des modèles (scénarios RCP 4.5 et RCP 8.5) en jaune ; température mondiale d’après NASA GISS (écart à la moyenne 1951-1980). 

Une petite mise en situation climatique s’impose pour mieux comprendre les anomalies marquées de températures relevées depuis la fin de l’année 2015 (début d’un des plus puissants el nino relevés) et la situation climatique inédite que nous observons en Janvier et Février 2017.
Le mois de Février est généralement le mois où l’on observe l’effet positif le plus marqué sur la température mondiale d’un el nino
Enfin, en ce mois de Février 2017, les anomalies se sont mis à remonter subitement et ce à des niveaux exceptionnels. Au vu des anomalies de températures prévues durant les 7 prochains jours, ce qui nous amène à la fin du mois, et au vu des températures mondiales déjà relevées, l’anomalie de température mondiale de Février se situerait aux alentours des +1,35°C par rapport à la période pré-industrielle, c’est à dire à un dixième de degré près de l’objectif à ne pas dépasser de +1,5°C pris lors de la COP21 (objectif pour la fin du siècle) !

 

Autre N.B : Pour celles et ceux qui croient encore que le réchauffement climatique est causé par une activité solaire plus prononcée, malgré les relevés montrant que l’activité solaire est au contraire plus que faible et déclinante depuis une décennie, voici cet excellent graphique : Source : https://www.skepticalscience.com/solar-activity-sunspots-global-warming.htm
Ce qui est frappant, c’est que le réchauffement climatique est particulièrement marqué depuis 2015 tandis que l’activité solaire est en train d’atteindre un période de très faible activité… N’imaginons pas ce cela aurait été si le soleil se situait actuellement dans une phase particulièrement active, bien que l’irradiation solaire ne participe au maximum qu’à des variations de température mondiale d’un à deux dixièmes de degré.
______________

L'article contient plein d'explication et de détails intéressant, merci d'aller le consulter chez Docuclimat.

samedi 19 novembre 2016

Réchauffement Climatique : où en sommes-nous ? où allons nous ?

Au début de 2015, nous étions à 0,85°C de réchauffement global moyen. Aujourd'hui, fin 2016, nous atteignons 1,2°C de réchauffement. C'est une hausse fulgurante et imprévue. De toute évidence, le GIEC a sérieusement sous-estimé la réactivité du climat terrestre par rapport à nos émissions de GES (gaz à effet de serre), principalement le CO2 et le méthane CH4, mais aussi l'oxyde nitreux provenant de l'agriculture et les CFC (Chlorofluorocarbure) et HFC (Hydrofluorocarbure), deux gaz principalement utilisés dans la réfrigération et la climatisation.

Après 134 ans nous avions atteint 0,85°C et moins de deux ans après nous en sommes à 1,2°C. À ce rythme, on pourrait atteindre 1,5°C, une des limites fixées à la COP21 voici un an, en seulement 4 ou 5 ans. De même nous dépasserons les 2°C dans moins de 15 ans. Au point où nous en sommes, toutes les prévisions relatives aux changements climatiques sont largement dépassées ; il n'est pas exclu qu'on dépasse les 2°C d'ici une seule décennie. Tous les scientifiques et observateurs du climat restent sans voix devant la hausse si brutale du réchauffement cette année, on croyait impossible une telle hausse des températures.

     Comment expliquer une si rapide hausse des températures en moins de 2 ans?

- Les gaz à effet de serre GES
Nous savons depuis le 18e siècle grâce aux travaux de Fourrier et ceux de John Tyndall, que les GES retiennent une partie de la chaleur sur Terre au lieu qu’elle puisse être évacuée vers l'espace sous forme de rayonnement infrarouge. Les GES agissent exactement comme une couverture isolante et retiennent la chaleur sur notre planète.


Source du tableau, Wikipédia Anglais
Quand on déstabilise le système climatique d'une planète comme nous le faisons, celui-ci réagit en développant des boucles auto-amplificatrices qui accélèrent et amplifient le réchauffement ; une soixantaine de ces boucles ont été identifiées. Quand j'ai commencé ce blogue en avril 2015, il y en avait seulement une trentaine d'identifiées. Autrement dit, le réchauffement climatique dont le genre humain est à l'origine, s'emballe beaucoup plus vite qu'on ne le croyait il y a seulement 2 ans…

- L'évaporation, certainement la plus puissante boucle auto-amplificatrice
Plus il fait chaud, plus il y a d'évaporation de l’eau et la vapeur d'eau est aussi un très puissant gaz à effet de serre. Chaque degré Celsius de réchauffement ajoute 7% de contenu de vapeur d'eau dans l'atmosphère, ce qui en retour ajoute 1°C de réchauffement. Source : GIEC en Anglais (IPCC) Au total, la vapeur d"eau représente 95% des GES.
C'est l'une des nombreuses raisons pour laquelle le réchauffement est exponentiel (il s'accélère de plus en plus rapidement). Il y a à ce jour un peu plus de 4 % de vapeur d’eau qu'auparavant dans l'atmosphère et ça continue d'augmenter. Cependant, la vapeur d'eau a une très courte durée de vie de deux semaines au maximum, par contre le CO2 par exemple perdure (partiellement) dans l'atmosphère pendant des [dizaines de] millénaires.

- Fonte de la banquise
Une autre importante boucle auto-amplificatrice est la fonte des glaces marines et la diminution de l'enneigement. La glace et la neige réfléchissent la chaleur du soleil vers l'espace et donc, moins il y a de glace et de neige, plus le rayonnement solaire réchauffe l'eau de l’océan, des sols et donc l'air, ce qui fait évidemment grimper la température. L'eau de l'océan Arctique est aujourd'hui tellement chaude, qu’actuellement à la mi-novembre, la banquise ne se forme pas dans l'Arctique. L'Antarctique s'est réchauffé de 3°C depuis les années 1960 et sa superficie de glaces maritimes a drastiquement diminué cette année. La réflectivité des surfaces se nomme "Albédo". Si la Terre perd 1 % de son albédo, cela provoque autant de réchauffement, soit environ 3°C, que de doubler le taux de CO2, dans notre atmosphère.
Source : National snow and ice data center
- Le méthane de l'Arctique
La fonte du pergélisol au bord de l’océan Arctique s'accélère et ainsi permet l’éruption du CO2 et du méthane, ce qui amplifie et accélère le réchauffement. Le pergélisol se prolonge sur le fond de l'océan Arctique, là où se trouve d'immenses quantités d'hydrate de méthane (molécules de méthane prises dans des cages de glaces). Ces hydrates de méthane gagnent 160 fois leur volume lorsque la cage de glace fond [et libère le méthane sous forme gazeuse].

Sources de méthane dans le cercle arctique :
Pergélisol terrestre : 1700 Gt gigatonnes
Pergélisol sous-marin sur le Plateau oriental Sibérien : 1750 Gt gigatonnes dont 50 Gt gigatonnes sont dans un état précaire qui pourraient se retrouver dans l'atmosphère presque d'un seul coup si le fond marin se déstabilisait "un peu". Évidemment, ce serait le chaos en commençant par l'écroulement de l’agriculture = famine largement répandue et tout ce qui s'en suit.
Source, ces 6 vidéos réalisés par leclimatologue Paul Beckwith de l'université d'Ottawa.
Il y a actuellement environ 5 gigatonnes de méthane dans notre atmosphère. Un relâchement de seulement 15 Gt gigatonnes de méthane sur une période de dix ans réchaufferait la planète plus que tout le CO2 qu'il y a en ce moment. Ce serait un cataclysme que la plupart d'entre nous ne peuvent imaginer.
Les concentrations de méthane dans l’atmosphère de l'Arctique sont à la hausse depuis au moins l'an 2007...

- Végétation
La végétation terrestre absorbe de moins en moins de CO2 depuis 2006. Voir : "La Terre a Dépasséle Max d'Absorption Carbone – Sans que Personne ne le Remarque.

 À elle seule, cette réduction d’absorption de CO2 par les végétaux terrestres équivaut, pour le moment, aux émissions de CO2 de la Chine ; ce phénomène va évidemment aller en s'amplifiant lui-aussi. C'est pour cette raison que le taux de CO2 grimpe maintenant plus rapidement que nos émissions qui ont presque plafonné depuis 2014.
Il faut rappeler que la déforestation, souvent par le feu, se fait encore à grande échelle ; apparemment, il faut planter des palmiers à huile à la grandeur de la planète pour faire encore plus de malbouffe et de bio-carburants qui accroissent les émissions de CO2 plutôt que de les faire descendre comme le marketing vantant les bio-carburants essaie de nous le faire croire… Source : Biofuels increase, rather than decrease,heat-trapping carbon dioxide emissions

- Amplification polaire
La température en Arctique grimpe en moyenne de 2°C par décennie. Le phénomène de l'amplification polaire (pourquoi les pôles se réchauffent plus rapidement que le reste de la planète) est assez bien connu. L'eau chaude venant des régions équatoriales est transportée vers les pôles via les courants marins, notamment par le "Grand convoyeur" (circulation thermohaline). C'est principalement l'eau chaude qui fait fondre les plates-formes qui retiennent les inlandsis (immenses glaciers) par en dessous.
Autre cause, l'air chaud prend plus de volume que l'air froid, ainsi la couche basse de l'atmosphère, la troposphère, est donc plus épaisse à l'équateur qu'aux pôles et l'air chaud peut ainsi "couler" vers les pôles, ce qui cause l'affaiblissement des courants Jet et augmente leurs ondulations Nord-Sud, ce qui en retour dérègle les saisons et déplace les zones pluvieuses. La sécheresse en Californie est en grande partie attribuable au dérèglement du courant jet de l'hémisphère Nord.
Qui dit réchauffement des pôles dit fonte du Groenland et de l’Antarctique et donc une augmentation de plus en plus rapide du niveau des océans est inévitable. 


Peu importe ce que nous ferons, la fonte du Groenland et celle d'une grande portion de l'Antarctique sont inévitables. Il est à noter que cette hausse aura certainement des soubresauts lorsque de grandes quantités de glaces glisseront d'un seul coup dans l'océan, surtout en Antarctique.
Je viens de lire cet article en Anglais qui décrit des vents nouvellement découverts en Antarctique ; ces vents descendent les montagnes en érodant rapidement la couche de neige et laisse derrière de nombreux petits lacs qui accroissent le taux de fonte.
Un autre effet, attendu celui-là, est que l'eau de fonte du Groenland se répand au sud de celui-ci. Cette masse d'eau douce qui flotte à la surface de l'Atlantique nord bloque partiellement, pour le moment, la circulation thermohaline dont le courant du Gulf Stream fait partie. Ce qui a des conséquences sur le climat et est dévastateur pour la vie marine.


- L'Arctique aujourd'hui
Ces jours-ci, la température en Arctique est très anormalement élevée. Sur l'image ci-dessous, on voit que, par rapport à la moyenne des températures de l'an 1979 à 2000, la température est jusqu'à 20°C plus élevée sur une assez grande superficie. Si on considère tout le cercle arctique, la température moyenne y est supérieure de 6,42°C. Bref, ce sont des températures quasi estivales qu'on y observe.
Image : Climate reanalyser temp anomaly 17 nov 2016
La fonte des banquises se poursuit. Ce graphique montre l'étendu globale des deux banquises : Arctique et Antarctique.
Source : Arctic-news
- Océans
Les océans absorbent 93,4% de la chaleur. Si toute cette chaleur se retrouvait dans l'atmosphère, la température moyenne globale serait de 35°C plus élevée. Toute cette chaleur réduit grandement la teneur en oxygène (sous forme de gaz dissout) dans les océans, ce qui en retour engendre des zones mortes et souvent toxiques ; on sait qu'il y a à ce jour environ 500 de ces zones. À la COP22, on parle pour la première fois de ce très grave phénomène qu'est la désoxygénation des océans.

L'excès de chaleur et les eaux de ruissellement agricole favorisent les éclosions d'algues toxiques qui déciment aussi des créatures marines de toutes sortes. C'est pour ces raisons qu'on retrouve chaque semaine des centaines ou des milliers de créatures marines mortes, incluant des oiseaux bien sûr ; et c'est sans oublier les innombrables victimes du plastique, des sonars et du bruit qui désoriente nombre de mammifères marins.
Les événements El Nino, les cyclones et tempêtes tropicales transfèrent une importante quantité de chaleur accumulée dans les océans vers l'atmosphère, mais la température des océans continue de croître rapidement.

- Les glaciers
À La Paz en Bolivie, il y a pénurie d'eau car les glaciers environnants ont perdu 40 % de leur masse au cours des 3 dernières décennies ; la ville est pour ainsi dire à sec ; les trois barrages de rétention sont presque totalement vides car l'eau ne coule presque plus depuis les glaciers environnants. Le même phénomène se produit, ou se produira bientôt, presque partout où il y a des glaciers comme dans les Alpes et l'Himalaya [au Tibet]. Pour être au courant de la situation climatique, ce sont les études scientifiques qu'il faut suivre et les plus sérieux chroniqueurs climatiques très majoritairement anglophones.
Source :
Receding glaciers in Bolivia leave communities at risk.
En ce qui concerne les Alpes, les géologues ont remarqué que les sommets gagnaient en hauteur. L'explication est simple ; à mesure que les glaciers fondent, ça équivaut à une perte de poids et la croûte terrestre, soulagée de ce poids, remonte, phénomène qu'on nomme "rebond isostatique".
Le même phénomène se produit, lentement, partout où il y a une fonte de glace suffisamment importante. Ce phénomène va certainement engendrer quelques tremblements de terre et, si on considère les grandes masses terrestres que sont l'Antarctique et le Groenland, leurs rebonds isostatiques va aussi contribuer à faire grimper le niveau des océans.

- La Niña
Nous sommes actuellement en phase La Niña qui est l'inverse du El Niño. Au lieu que ce soit de l'eau chaude qui s'étale sur l'équateur dans le Pacifique, c'est de l'eau plus froide que la normale. Néanmoins, La Niña fait réchauffer les pôles davantage, comme si ceux-ci n'étaient pas déjà assez chaud… Contrairement au super El Niño qui s'est terminé ce printemps, c'est une assez timide La Niña qui s'est installée.

La Nina, c'est la bande d'eau plus froide que la normale et qui s'étend sur l"équateur à l'ouest du Pérou, exactement au même endroit où se produit El Nino. Source : Earth nullschool
- 400 ppm de CO2
Le cap des 400 ppm de CO2 a été dépassé en 2016 et continue d'augmenter, tout comme nos autres émissions de GES.
[Je rappelle qu'e] En ce qui concerne le CO2, cela prend une dizaine d'années avant que le CO2 relâché dans l'atmosphère n'atteigne son plein potentiel de réchauffement. Pour ce qui est du méthane, principalement émis par le bétail [nos animaux d'élevage] et les zones polaires, son potentiel de réchauffement est de 150 fois celui du CO2 pendant ses dix premières années dans l'atmosphère, mais il décroît avec le temps. Son action chauffante est instantanée.

Le taux de CO2 dans notre atmosphère monte plus rapidement que nos émissions car le forêts commencent à dépérir et mourir.
-Même les nuages s'en mêlent
Les scientifiques modélisent (font des simulations) afin de prévoir l'évolution du réchauffement climatique. Mais ils réalisent ces simulations avec ce qui est connu. Nous avons beaucoup appris au sujet des nuages grâce à de très récentes recherches. Or, il s'avère que les nuages participent activement au réchauffement climatique comme nous l'avons vu dans cet article : « Les Nouveaux Nuages du Réchauffement Climatique... Accéléré »
En résumé :
- moins de glace dans les nuages augmente le rythme du réchauffement
- la vapeur d'eau qui remplace la glace en moins augmente le rythme du réchauffement
- la circulation des nuages s'est déplacée vers les pôles augmentant encore le rythme du réchauffement
Au total, la combinaison de ces nouveaux facteurs augmente à eux seul le rythme de réchauffement d'au moins 25 %.

- Acidification
Le CO2 et beaucoup de polluants atmosphériques sont entraînés par la pluie et rendent les océans, les cours d'eau et les sols plus acide. Aussi, nos méthodes industrialisées de culture acidifient les sols, ce qui rend, ou rendra sous peu, l'agriculture moins productive. En 1980 en Chine, ils ont mesuré le PH des sols de plusieurs types de culture. Vingt ans plus tard, ils sont retournés aux mêmes endroits pour mesurer à nouveau le PH ; celui-ci était passé de 6 à 5,2.
L'acidification est aussi un grave problème pour la vie océanique, en plus de désorienter certaines espèces de poissons, cela rend difficile la formation de la carapace pour le phytoplancton, idem pour tous les crustacés : moules huîtres, crevettes, krill et les coraux en souffrent aussi… Les océans sont 30 % plus acides qu'au début du 20e siècle. Bref, les océans se meurent, voir cet article antérieur :
Nos Océans se Meurent, Voyons Pourquoi et Comment 

- Réchauffement comparé de l’hémisphère Nord
Comme on le voit sur ce tableau, comparé au réchauffement global moyen, l’hémisphère Nord se réchauffe plus rapidement et le réchauffement sur les continents est plus élevée que la moyenne globale.

Source NOAA : https://www.ncdc.noaa.gov/sotc/global/201513 N.B. J'ai fait un simple calcul proportionnel pour établir le réchauffement de l’hémisphère Nord car les données officielles ne sont pas encore compilées, 2016 n'étant pas encore terminée.
- Les 18 années les plus chaude depuis 1880 se sont produites depuis 1998
Source : https://www.ncdc.noaa.gov/sotc/global/201513
- Niveau des océans
Vu que le taux la fonte du Groenland et de l'Antarctique augmente de façon exponentielle (il double aux 5 ans environ), cela fait grimper le niveau des océans de plus en plus rapidement. Le rythme actuel de la hausse actuelle du niveau des océans est de 3,4mm par an ces deniers temps, Avec l’ouragan Matthew, on a vu les dégâts supplémentaires causés par les marées de tempêtes conjuguées avec la hausse du niveau des océans.
Autre facteur qui rehausse le niveau des océans, c'est que l'eau plus chaude occupe plus de volume. Donc, environ 50 % des 84,8mm de hausse du niveau des océans à ce jour sont attribuables à l'expansion due à la chaleur.
La région du glacier Pine Island fond très rapidement. Le rouge montre la vitesse (vélocité de surface) à laquelle la glace se déplace vers l'océan Austral. Les plates-formes de glace longeant le continent et qui retiennent toute cette glace fondent rapidement ce qui permet aux inlandsis d'accélérer leur descente.
-Pourquoi le niveau des océans montera-t-il beaucoup plus que ce que le GIEC avait prévu ?Les prévisions du GIEC à ce sujet disent que le niveau des océans sera plus élevé d'un seul mètre en 2100. L'explication est simple, le GIEC n'a tenu compte que de l'expansion des eaux dû au réchauffement car ils ne savaient pas comment modéliser la fonte des glaces. C'est encore impossible car la fonte des glaces est un processus immensément complexe ; la glace s'assombrit ce qui la fait fondre plus rapidement car ce qui est sombre absorbe plus d'énergie, elle se fissure, forme des lacs de fonte qui s'écoulent directement au travers la glace et lubrifie ainsi les glaciers qui glissent ainsi plus rapidement vers la mer, les glaciers se répandent en plates-formes le long des côtes, et là, c'est l'eau océanique surchauffée qui les fait fondre par le dessous. La résolution des modèles est aussi trop faible pour prendre en compte tous ces détails qui font que la glace fond plus rapidement.
Voici une conférence dans laquelle un glaciologiste explique (en Anglais) tout ce dont les modèles ne tiennent pas encore compte en matière de fonte de l'Antarctique et du Groenland
La fonte des glaces de l'Antarctique et du Groenland est désormais inéluctable, il est trop tard pour faire marche arrière et on doit maintenant prévoir au minimum 5 à 10 mètres de hausse du niveau des océans d'ici 2100, et beaucoup plus par la suite,

-Le courant Jet
Comme un ivrogne, le courant Jet poursuit ses méandres qui dérèglent saisons et météo dans l'hémisphère Nord. Nous savons que la sécheresse en Californie est causée par ces méandres qui restent souvent bloqué en place provoquant aussi des hivers froid sur l'est de l’Amérique. Le courant Jet se disloque et fait des cabrioles étrangement chaotiques comme on le voit sur cette image.
Source : Earth nullschool
- Feux de Forêts
Le feu de Fort McMurray s'est produit au début du mois de mai ; normalement dans cette région le sol est encore recouvert de neige à cette date et prévient les incendies de forêts.
16 novembre 2016 : des feux de forêts totalement hors saison font rage du Sud des États-Unis jusqu'au Dakota du nord et en Nouvelle Angleterre (nord-est des États-Unis). À Chattanooga au Tennessee, au moins 200 personnes ont été hospitalisés pour inhalation de fumée et troubles respiratoires. Les températures y sont bien sûr anormalement chaudes.
Source : “Surreal” U.S. Wildfires Should Not beBurning in Mid-November. Oui, c'est tout à fait surréaliste des incendies de forêts à la mi-novembre...
On se souvient que la Sibérie a aussi connu de terribles incendies de forêts cet été, idem dans les montagnes de l’Himalaya [du Tibet], dans le sud-ouest Américain et ailleurs.
Mie-novembre 2016 : des feux de forêts totalement hors-saison dans les Appalaches et ailleurs aux États-Unis. Source : le chroniqueur climatique Robert Scribbler
- Parlons encore du GIEC
Dans tous les scénarios du GIEC dénommés RCP, il est fait mention "d'émissions négatives". Ce sont des technologies non encore développées et dont nous ne savons même pas si celles-ci sont possibles. Ils ont aussi un plan nommé BECCS pour : "Bio-energy with carbon capture and storage" (Bio-énergie avec capture et stockage du carbone).
Ce plan, impraticable, consisterait à faire pousser des arbres, les récolter pour les acheminer (imaginez un peu tout ce transport) vers des centrales de génération d'énergie, capturer au maximum 85% du CO2 à la sortie des cheminées, pressuriser le CO2 à le rendre au seuil de la liquéfaction pour ensuite l'enfouir profondément dans le sol. Mais pour retirer suffisamment de CO2, il faudrait cultiver ces arbres sur une superficie équivalente au double de celle de l'Inde dont la superficie est de 3 287 263 km² ; c'est le 7e plus grand pays au monde.
Aussi, enfouir tout ce CO2 hautement pressurisé dans le sol peut certainement provoquer des déstabilisations et engendrer d’innombrables tremblements de terre comme ce qu'on observe avec le "fracking", qui consiste à injecter sous haute pression de l'eau mélangée à des produits chimiques profondément dans le sol pour en faire jaillir pétrole et/ou gaz naturel. Aussi, le risque de fuite n'est vraiment pas exclu.
Voici les scénarios RCP du GIEC. Nous sommes actuellement sur les RCP 8.5 qui nous approche de 6°C pour 2100 (possiblement beaucoup plus). Pour passer à n'importe lequel des autres scénarios, les technologies et stratégies  proposées par le GIEC sont essentielles et doivent à tout prix être fonctionnelles. Un risque totalement inacceptable pris sur le dos de la jeunesse.

Voir aussi : "Nous Léguons AuxEnfants un Très Lourd Fardeau."
Une autre façon consiste à retirer le CO2 directement de l'atmosphère, et encore là, le pressuriser et l'injecter dans le sol. Mais extraire du CO2 directement de l'atmosphère est une technologie encore très incertaine et ça nécessiterait des dizaines de milliers de ces "stations" à travers le monde ; c'est encore du domaine de la fiction. Évidemment, tout cela va coûter extrêmement cher et ce sont les générations futures, s'il y en a encore, qui vont payer et souffrir gravement des changements climatiques.
Si ces plans, et d'autres qui seront très coûteux pour les générations futures ont été mis en place, c'est tout simplement pour permettre de continuer à brûler des combustibles fossiles au lieu d'entreprendre le plus tôt possible la transition vers les énergies renouvelables, ou avec moins d’émissions de CO2 comme le nucléaire.
Si vous comprenez l'Anglais, je vous recommande les conférences de Kevin Anderson au sujet du climat et faciles à trouver sur You Tube, ou encore sa plus récente entrevue sur Radio Ecoshock.

Il faut réduire nos émissions de CO2 depuis plus de 25 ans, nous sommes dangereusement en retard.
Note pour mes lecteurs
J'ai ralenti le rythme de publication de mes articles car j'ai presque tout dit. Si je trouve des nouvelles ou que d'autres études scientifiques importantes paraissent, je rédigerai un nouvel article pour vous tenir informé. Il y a 70 articles sur ce blogue et la grande majorité sont encore d'actualité, Merci de les partager ou de les repartager.
Merci à ceux qui collaborent à ce blogue, j'apprécie grandement votre soutient.

_____________________

En parlant du réchauffement climatique, le célèbre journaliste Américain Chris Hedges a dit : Si on laisse faire nos dirigeants, ils vont tous nous tuer.

vendredi 14 octobre 2016

La Terre a Dépassé le Max d'Absortion Carbone – Sans que Personne ne le Remarque

Pour l'instant, je crois sérieusement que c'est la pire nouvelle climatique du siècle! On dirait bien que c'est le début de l'emballement climatique : de plus en plus chaud et de plus en plus chaotique.

J'ai publié cet article le 5 mai dernier : Que se Passe-t-il Avec le CO2? 

...j'ai la réponse aujourd'hui. 

Ceux qui se demandent si nous avons dépassé un point de non-retour dans le réchauffement climatique, c'en est définitivement un.

Nous nous sommes aperçus depuis quelque temps que le taux de CO2 augmentait plus vite que nos seules émissions (dans le contexte habituel) ; nous savons, avec une assez grande précision, ce que nous avons émis, juste à voir ce qui a été vendu sur les marchés boursiers. On se doutait que la cause était que la Terre (océans inclus) qui débutait son indigestion de CO2, mais il fallait en être sûr, scientifiquement sûr. On a évidemment blâmé El Nino, mais, ce n'était pas de sa faute, c'est de la nôtre. 

Ayez une pensée pour nos gouvernements corrompus.

Récemment, on s'est fait passer une pub qui disait que la Terre n'avait jamais été aussi verte et que c'était à cause du CO2. Publicité très certainement commandée et payée par l'industrie des combustibles fossiles. Qui d'autre? En réalité, la Terre se meurt à cause du CO2, elle en fait une indigestion sévère, fort possiblement mortelle...

Mais c'est quoi le "maximum d’absorption carbone"? (Peak Carbon)

     Un petit retour dans l'histoire

Lors de la préparation de 4e rapport du GIEC, publié en 2007, les scientifiques ont fait des simulations pour savoir combien de carbone la Terre pourrait encore absorber avant d'en rejeter (exactement comme une indigestion). Ils avaient prévu que cela se produirait vers 2070...

Remontons le temps un peu plus... 

Dans les années 1960-1970 le taux auquel la capacité de la nature à absorber du carbone avait augmenté, car effectivement, le CO2 aide à la croissance du règne végétal. S'ils ont basé leur simulation sur les données sur une moyenne qui inclut les belles années, les années 1960 à 1980, il est normal que la simulation aie un fort biais positif, ils ont surestimé la capacité de la planète à absorber du CO2.

Observez le graphique ci-dessous. Le niveau de CO2 monte et redescend à chaque année. Quand l'été commence, le taux de CO2 diminue car la végétation se remet à en capturer du carbone et en enfoui aussi une partie dans sol. L'automne, les feuilles ne capturent plus de CO2 et par surcroît, en émettent en se décomposant.
Ce rythme est le reflet de ce qui se passe dans l’hémisphère Nord, car l'hémisphère Sud est principalement composé d'océans.
C'est en analysant de près ces données que le Professeur James Curran (réviseur scientifique du 4e rapport du GIEC "AR4"), a découvert que la Terre absorbe de moins en moins de CO2 depuis 2006.

Le CO2 est aussi un gaz à effet de serre et pas seulement quelque chose qui aide les plantes à pousser ; il réchauffe dangereusement notre planète.
"Seulement une seule étude approuvée par des pairs (c'est la norme en science, sinon n'importe qui pourrait dire n'importe quoi sans preuve ou démonstration) sur 581 attribue le réchauffement climatique à autre chose que nos émissions de CO2." (Selon une étude évidemment révisée par des pairs.)
L'appétit de la planète pour le carbone décroît, les océans sont déjà très acides (30% plus acides) et selon les biologistes marins et océanographes, les océans ne peuvent presque capturer de CO2 . Avez-vous déjà fait de l'acidité dans votre estomac? Les océans s'en portent très mal, le phytoplancton (essentiel pour fabriquer l'oxygène planétaire) et les coraux se meurent, eux aussi...

Voyez à quel rythme a progressé la concentration de CO2 dans l'atmosphère. Ça va se mettre à grimper de plus en plus rapidement avec l'indigestion de CO2 que nous fait la planète.
Remarque que la courbe 1950-2010 est exponentielle et non pas linéaire.
Les plantes et les arbres ont atteint le "peak carbon" il y a 10 ans : article en Anglais. Autre source qui a servi à cet article, l'entrevue sur : Radio Ecoshock

La différence de ce que les plantes et les arbres n’absorbent plus ou rejettent du CO2 est l'équivalent des émissions de la Chine, soit environ 25% du total mondial. Mais avant de blâmer les Chinois, leur consommation par habitant est beaucoup moins élevée que la nôtre. Aussi, si la Chine pollue, c'est en grande partie pour fabriquer nos biens de consommation.

Voyons les émissions en tonnes métriques par habitant de quelques pays.

     Par quels mécanismes le CO2 augmente-t-il plus rapidement que nos émissions?

Les températures qui augmentent rapidement et auquel les plantes ne peuvent s'adapter assez rapidement (après tout, les arbres ne peuvent pas se sortir les racines du sol pour migrer vers le Nord). Ça doit perturber leur croissance qui n'est plus assez rapide ou autant en santé comme avant. Gardez en tête que c'est une moyenne pour toutes les espèces végétales sur toute la surface de l'hémisphère Nord (ça fait beaucoup moins de CO2 de stocké par les plantes).

Des sécheresses et canicules en nombre croissant dans certaines parties du monde (les États-Unis ont connu des sécheresses prolongées (qui se prolongent encore dans certaines régions), le  Moyen-Orient aussi ainsi que l'Amazone par exemple) peuvent endommager sévèrement la végétation naturelle et les récoltes dans leurs capacités à se développer et à capturer du CO2.

Les vents puissants qu'on prédit peuvent causer de sérieux dommages aux forêts et amplifier d'autres impacts négatifs.

Les feux de forêts à grande échelle comme on en voit aux États-Unis, en Russie, en Indonésie, en Alaska et au Canada détruisent le couvert végétal et brûlent même le sol qui contient de grandes réserves de carbone qui se retrouve lui aussi dans l'atmosphère avec celui des arbres. Ces feux transforment ces grands capteurs de CO2 en monstres émetteur de CO2 et autres polluant (CO et SO2 entre autres)

La sécheresse peut aussi transformer les tourbières en émetteurs de carbone, les tourbières craquellent, se fissurent perdant ainsi de la cohésion et s'effondrent soit pour, s'oxyder directement en CO2, et lors de pluies intenses s'écouler dans les rivières qui montrent certainement un taux croissant de carbone organique dissout dans l'eau dans plusieurs régions du monde : Alaska, Sibérie, Nord Canadien, Indonésie... et ailleurs.
À lire! > La dynamique du pergélisol des environnements naturels et bâtis.
Il n'y a pas que les sécheresses, les inondations et les pluies trop intenses peuvent aussi détruire la végétation et les récoltes en saturant les racines. Ça érode les sols et emporte parfois la végétation elle-même.

À une échelle moins vaste, mais globale et certainement très importante elle aussi, c'est la façon dont fonctionne la biodiversité des sols. Nous n'en connaissons probablement pas assez sur comment la température, la quantité d'eau, les variations et les extrêmes affectent les écosystèmes des sols et leurs aptitudes à fonctionner efficacement et soutenir un écosystème végétal à leur surface.

Nous savons (de plusieurs sources) que le pergélisol de l'hémisphère Nord (Il y en a vraiment très peu dans l’hémisphère Sud) ont commencé à émettre du CO2 (et du méthane) durant les mois d'été en quantités importantes (mais difficile à chiffrer avec précision car c'est un immense territoire complexe). Chose certaine, ces émissions provenant de la toundra (et du pergélisol sous-marin) ne peuvent qu'augmenter (de plus en plus rapidement) au fil des ans.
(NDT : Jai lu quelques études et articles au sujet du pergélisol et des émissions de CO2 et de méthane qui peuvent s'en échapper ; quand les émissions vont devenir importantes (vraiment beaucoup plus de gaz à effet de serre que nous en émettons), alors, ce sera la pire nouvelle climatique du 21e siècle, et l'une des dernières...)
Le pergélisol recouvre environ 20% de la surface terrestre du globe, principalement dans le nord de l'Amérique, au Groenland et en Sibérie. Il recouvre près de la moitié du territoire canadien. La superficie du pergélisol varie. Il peut être continu (100% du sol est gelé; en rose sur l'image ci-dessous), étendu (de 50 à 90% du sol est gelé; en bleu sur l'image ci-dessous) ou discontinu (de 10 à 50% du sol est gelé; en orange sur l'image ci-dessus). Image : site intéressante à lire.

      Merci de partager cet article, il faut informer les gens.

dimanche 14 août 2016

Les Dangereuses Probabilités Climatiques

Un voyage en avion, ça vous tente?
Il faut bien sur signer un contrat, voyons la section "risques".
Il y a 66% de probabilités que nous nous rendions à destination et donc, une chance sur trois que l'on "crash"; c'est-à-dire atteindre et dépasser le limite de 2°C. (Ouais, ils ont dit 1,5°C à la COP21, mais seulement si c'est possible.)
Il y a aussi de très fortes chances que nous subissions de fortes tempêtes et des chaleurs accablantes ; des épidémies risquent aussi de frapper passagers et équipage.
Donc, plusieurs d'entre vous, passagers et membres d'équipage, n'arriveront pas à destination... Plusieurs autres seront blessés et/ou malades si on s'y rend "en sécurité".
Surprise, vous êtes déjà à bord, l'avion a quitté la piste et nous avons le regret de vous informer qu'il n'y a pas de capitaine à bord.
La destination, c'est bien sûr les 2°C de limite arbitraire au réchauffement par rapport à la moyenne des températures de la période 1850-1910 (qui, je me répète, n'est pas la période pré-industrielle que les climatologues (sérieux) tel Michael Mann estiment à l'an 1750. Il faut ajouter 0,3°C au réchauffement si on se base sur l'an 1750.
Frappé par la grêle en vol.
Ce sont là les probabilités d'atteindre les 2°C basés sur le dernier rapport du GIEC (2013-2014). Depuis, les températures ont continué de grimper et le cap des 1°C a été passé sous silence. Nous avoisinons maintenant 1,15°C par rapport à la moyenne utilisée par le GIEC. Il faut savoir qu'il y a eu un "super El Nino" en 2015 tout comme en 1998 et que ce phénomène évacue une partie de la chaleur qui s'engouffre d'abord dans les océans. Le réchauffement au cours du El Nino a accéléré de façon foudroyante.

      Où va la chaleur?
Merci à Sam Carana et Arctic-news pour ce graphique un grand nombre d'articles plus intéressant les uns que les autres.
20% du réchauffement observé s'est produit au cours de la dernière année seulement. Quand j'ai débuté ce blogue le 12 avril 2015, nous étions à 0,9°C et des poussières de réchauffement.

La température globale mensuelle s'est continuellement maintenue au-dessus de la moyenne depuis 1985, ni sur la moyenne, ni au-dessous. Donc, si vous 31 ans ou moins, vous n'avez jamais connu un climat "normal"... et n'en connaîtrez jamais!

Je répète, il n'y a pas d'ère glaciaire en vue comme voudrait vous le faire croire l'industrie des combustibles fossiles. Même celle que nous amène les cycles orbitaux dans environ 50 000 années n'aura pas lieu car il y a beaucoup trop de gaz à effet de serre, et il y en aura encore beaucoup trop pour la permettre. L'étude qui explique est en Anglais bien sur, vous pouvez utiliser le service de traduction Google : https://translate.google.fr/
vous n'avez qu'à coller le lien de l'article dans la fenêtre de gauche.

Si vous croyez qu'il existe une technologie applicable pour solutionner ce méga-problème, je vous réfère à cet article antérieur, consultez au moins la vidéo.

Nous sommes donc en croisière sur une galère ; il faudrait bien que tout le monde se mette à ramer afin que nous ne tombions pas en bas de notre planète Terre. Le GIEC et la COP21 nous disent qu'ils faut éviter à tout prix les 2°C de réchauffement, mais si me lisez régulièrement, vous savez que l'entente (pas encore signée par la grande majorité des pays) nous garantit au moins 3,5°C de réchauffement global moyen. Mais la Nature a ses caprices et ses surprises ; il y a un potentiel pour 10°C de réchauffement qui pourrait se produire très rapidement, possiblement sur 10 ans. Bien sur, 10°C est la limite maximum, mais d'ici 20 ans, 5°C est très possible.
L'humanité est dans ce petit vaisseau, tombera-telle dans l'oubli?
Ce qui est inacceptable cependant, c'est l'attitude irresponsable des décideurs à la COP21 (et des 20 autres COP).

33% de probabilités qu'on arrive à 2°C. Prendriez-vous un avion avec vos enfants si le voyagiste vous faisait part de telles probabilités? Mais ces probabilités ne sont pas seulement pour vous, elles valent pour tous les humains, nous sommes tous dans le même avion (ou galère).

Aussi, ces probabilités sont du langage politique destiné à rassurer les masses ; autrement dit, ce sont au mieux des vœux pieux si on est poli, et ce sont des mensonges si on n'a pas peur de la réalité.

Voilà, ce sont les chances qu'ils prennent pour nous avec nos vies, toutes nos vies.

Chris Hedges, célèbre journaliste Américain a dit ceci alors qu'il parlait du réchauffement climatique :
Si on laisse faire nos dirigeants, ils vont tous nous tuer.



mercredi 29 juin 2016

Alerte No 2 : Le Courant Jet Arctique Très Sévèrement Disloqué

Basé sur l'article (pas une traduction) "Gigantic Gravity Waves to Mix Summer With Winter? Wrecked Jet Stream Now Runs From Pole-to-Pole" et aussi basé sur l'excellente présentation vidéo de Paul Becwith.
Merci à Robert Scribbler auteur et propriétaire de ce blogue https://robertscribbler.wordpress.com pour l’accord donné à la traduction et l'adaptation de cet excellent article et à l'utilisation de ses images et graphiques. Son blogue possède un grand nombre d'articles. Si vous comprenez l'Anglais ou êtes capable de vous accommoder de https://translate.google.fr/ visitez le.

________________________


Pour ceux et celles qui ont manqué l'alerte no 1 l'an dernier :
Alerte : Le Courant Jet se Disloque 

 

Les vents zonal équatoriaux de haute altitude, (c'est-à-dire ouest-est) basculent sauvagement depuis des records d’anomalies positives vers des records d'anomalies négatives (Oscillations quasi biennales) en seulement 3 mois, ce que démontre ce graphique. Des variations si extrêmes peuvent engendrer de ces vagues gravitationnelles atmosphériques encore plus puissante, ce qui va accroître la propagation de l'air tropical vers les pôles ; enfin, surtout vers l'Arctique.

Source : Sam Lillo

Les vagues de gravité (celles du type des grandes vagues atmosphériques qui tendent à déplacer l'air depuis les tropiques vers les pôles sont très puissantes) et deviennent de plus en plus grandes à mesure que le réchauffement semble s'amplifier.

 

Ainsi, le courant Jet redéfinit toutes ses frontières. Il traverse maintenant l'équateur à trois endroits (au moment ou je rédige cet article), Incroyable, inconcevable, et s'unit avec le courant Jet Antarctique . Comme plusieurs qui connaissent le climat et la météo, j'en suis estomaqué.

Le courant Jet Arctique traverse l'équateur à 3 endroits (29 juin 16:00)
Image : Earth Nullschool

Le système climatique est devenu instable et je crois qu'on vient de franchir la première étape vers la phase de climat chaotique. Il faut cependant noter que ce dérèglement du courant jet se produit en été, moment au cours duquel l'écart des températures entre l'Équateur et l'Arctique est à son plus bas.

 

C'est aussi cette année que la glace sur l'océan Arctique est à son plus bas niveau record et c'est idem pour les surfaces enneigées. Ce n'est donc pas une coïncidence si le courant Jet est à ce point disloqué. Du temps il y avait de la glace à l'année longue sur l'Arctique, cela ne pouvait se produire.

 

L'air plus chaud monte plus haut que l'air froid, donc, l’Équateur devrait servir de barrière. Mais l'Arctique s’étant réchauffée, la barrière n'est plus assez haute pour contrer l'air Arctique maintenant plus chaud. Aussi, le phénomène La Nina commence à se former dans le Pacifique. La Nina, c'est le contraire d'El Nino ; c'est une zone d'eau froide qui s'étend au même endroit, à l'ouest de l'Amérique latine. Ces deux phénomènes sont en fait une oscillation, mais plus plutôt irrégulière. 

 

On comprend donc que là où il y a de l'eau froide, que l'air est donc moins chaud et monte donc moins haut, réduisant ainsi la hauteur de cette barrière équatoriale dont je parlais plus haut. Voyons donc où le courant traverse maintenant l'équateur... Les encerclements en rouge sur l'image ci-dessous montrent les zones où l'eau est plus froide, et c'est plus ou moins au-dessus de ces zones d'eau plus froide que la moyenne que le courant Jet traverse l'Équateur.

La Nina, c'est cette longue zone bleue (eau froide) à l'ouest de l'Amérique latine. Image : Earth nulschool

Cela devrait grandement affecter les saisons, éventuellement ; des bouts d'été pendant les hivers et vice-versa. D'ailleurs, il fait anormalement frais dans la région du Québec où je demeure, un creux du courant Jet nous surplombe et c'est ce qui apporte de l'air frais venu de l'Arctique.


Cette image-ci à deux fonctions ; la première est de vous montrer ce que le flux zonal (horizontal) par rapport au flux méridional (vertical). Aussi, le rouge peut servir à démontrer la trajectoire du courant Jet avant que l'impact des réchauffements climatique ne devienne sévère, et l'orangé démontre comment il ondule nettement plus du nord au sud.

 La modification du courant Jet est une de ces nombreuses boucles à rétroaction positive, c'est-à-dire accélère le réchauffement puisque les zones froides, les pôles, ne sont plus protégé par ces barrières que ce sont les courants Jet ; ils se réchauffent beaucoup plus rapidement que le reste. L'Antarctique s'est réchauffé de 3°C depuis 1960 et c'est aux environs du double pour l'Arctique.


Un courant Jet si déstructuré ne peut que rendre la météo encore plus chaotique, ce qui va impacter les récoltes, accroître le nombre et l'intensité d'événements météo violents ; bref, les courants Jet sont les principaux moteurs météo et s'ils sont à ce point disloqué, nous en subirons les conséquences... Après tout, c'est de notre faute, volontaire ou non.

 

Merci de partager mes articles : je les écris pour informer les gens et j'ai besoin de vous pour en informer davantage.


________________________


Nous sommes au seuil d'une catastrophe capable d'exterminer au moins 50% des espèces vivantes, dont la nôtre, et afin de tenter de contrer le réchauffement climatique, cela exige la mise en place d'un plan d'action d'ensemble et efficace comme décrit dans ce plan d'action climatique (en Anglais mais traduisible).