Comment expliquer cette réalité au plus grand nombre?

Nous sommes la cause des Changements Climatiques, soyons la solution.
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mardi 12 juillet 2016

L'Europe Serait Relativement Plus à l'Abri du Réchauffement Climatique

D'abord, faisons taire les rumeurs (généralement véhiculées par l'industrie des combustibles fossiles) : pas d'ère glaciaire prévue pour le nord de l'Europe ou ailleurs : c'est quasi impossible dans le contexte actuel du réchauffement climatique même si ce n'est pas absolument définitif.

Même si le rythme du réchauffement peut ralentir sur de courtes périodes, il ne peut que continuer de s'accélérer de plus en plus au fil des décennies. De 1°C de réchauffement sur 120 ans, il passera bientôt à 1°C sur 20 à 30 ans, et ensuite, on prévoit qu'il va continuer d'accélérer de plus en plus rapidement pour atteindre, à supposer qu'aucune quantité importante de méthane ne s'échappe, 6°C vers 2100. À + 6°C de réchauffement global moyen, la survie elle-même sera au minimum, très difficile.

Je traduis : pour la période de janvier à mars de la moyenne 2014-2015 par rapport à la moyenne des années 1890 à 1910. Cependant, par rapport à la période juillet à septembre pour les mêmes années, le réchauffement total n'atteint que 4,4°C et non 10,1°C comme sur cette image. L'hiver Arctique se réchauffe beaucoup plus rapidement que l'été Arctique depuis 2 ou 3 ans. Mais allez explorer le site du GISS (un satellite) par vous-même, le lien est au bas de l'image.
Source : http://data.giss.nasa.gov/gistemp/maps/
Si nous sommes chanceux, nous n'atteindrons les fatidiques (selon le GIEC, mais c'est moins pour d'autres) 2°C de réchauffement vers 2026 ; mais si nous sommes malchanceux, il y a un potentiel de réchauffement de 10°C au cours des 10 prochaines années (mais même après 10 ans, ce potentiel demeure et signifie évidemment une extinction massive et rapide de la vie sur Terre). Source et explications : Arctic-News
À cause du réchauffement des océans, le méthane commence à s'échapper aussi du fond du Pacifique comme le montre cette photo.

Source : http://www.immortal.org/18896/ocean-methane-release-points-global-warming/
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     Comment l'Europe serait-elle relativement plus à l'abri du réchauffement climatique?

Depuis longtemps, les scientifiques disent qu'un réchauffement planétaire pourrait ralentir (et même arrêter) le grand courant planétaire qu'est la circulation thermohaline dont le Gulf Stream fait partie. Le Gulf Stream, un courant d'eau chaude originant du golfe du Mexique et entraîné par la circulation thermohaline se dirige en partie vers l'Angleterre et y apporte de sa chaleur, beaucoup de chaleur dont une grande partie a atteint l'Arctique et en accéléré la fonte.

Mais à cause de la fonte du Groenland, la circulation thermohaline ralenti et le Gulf Stream est de plus dirigé vers l'Europe. Un ralentissement du Grand convoyeur à été observé par le prof. Michael Mann et une équipe de chercheurs, et on sait entre autre que ce ralentissement a occasionné une hausse du niveau de l'océan le long de la côte est des USA.

Sur l'image ci-dessous, remarquez d'abord que le courant chaud, le Gulf Stream, ne se rend plus directement dans l'Arctique comme sur l'image précédente ; il a tendance à se rendre vers l'est à cause de la couche d'eau douce.
Source : Earth nullschool
Le ralentissement Grand convoyeur est causé par l'accumulation d'eau de fonte douce (provenant principalement de la fonte du Groenland) qui flotte à la surface de l'Atlantique nord parce que moins dense que l'eau salée. Cette masse d'eau douce entrave donc le Grand convoyeur et le Gulf Stream. puisqu'ils ne font qu'un depuis les Antilles. L'image qui suit est une carte des anomalies de température de surface maritime. On voit bien qu'une partie de la chaleur passe sous la couche d'eau douce qui est aussi plus froide maintenant.

Elle était passablement plus chaude il y a un mois cette zone et c'est fort possiblement parce que la fonte du Groenland s'est accélérée puisque l'été vient à peine d'y commencer.
Source : Earth nullschool
Tant qu'à parler de la fonte du Groenland, des scientifiques sont sur la glace pour y mesurer l'intensité de la fonte et essayer de mieux en comprendre le processus. On vient d'apprendre que le Groenland perd possiblement plus de masse par l'eau de la fonte que par les glaciers qui s'en détachent et tombent à la mer. Ils l’expliquent dans cette très récente vidéo que j'ai reçue ce matin de la part de https://climatecrocks.com/

Pour avoir les sous-titres en Français, il vous faut
1- Clic sur le bouton CC
2- Clic sur l'engrenage puis sur sous-titres
3- Clic sur Traduire et une nouvelle fenêtre apparaît
4 Choisir Français (la traduction est imparfaite)
NB. Il m'arrive de devoir mettre sur pause pour avoir le temps de lire/comprendre le texte qui n'est pas très exact.

Donc, au lieu de générer une ère glaciaire, ou à tout le moins engendrer du temps plus froid sur l'Europe, la déviation du Gulf Stream vers l'Europe va contribuer à réchauffer l'Europe, mais proportionnellement un peu moins que la moyenne globale. Ils terminent en disant que cela favorisait l'agriculture, accroissant ainsi l'écart entre pauvres et riches.

Morale de l'histoire? Personne n'est à l'abri du réchauffement climatique, la faune et la flore non-plus.

Lien vers l'étude dont je parle : Gulf Stream slowdown to spare Europe from worst of climate change, experts predict
Merci aux scientifiques qui ont réalisé cette étude.


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Comme le dit le climatologue Paul Beckwith : il faut déclarer une urgence climatique mondiale et prendre les mesures qui s'imposent le plus tôt possible pour :

  1. refroidir l'Arctique
  2. stopper nos émissions de CO2
  3. retirer le surplus de CO2 de notre atmosphère
  4.  
Merci de partager mes articles : j'écris pour informer les gens.

lundi 20 juin 2016

Bouleversement : La Chaleur Océanique Envahit l'Atlantique Nord

Ceci est une traduction/adaptation de l'article "Ocean Heat Overwhelming North Atlantic." Merci à Sam Carana et Arctic news pour leur collaboration et leur accord donné pour la traduction et l'utilisation de leurs graphiques et images.
Désolé, je ne peux traduire les graphiques.

N.B. Les passages en italiques sont des ajouts de ma part afin, je crois, de vous éclairer davantage.
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La superficie de la glace sur l'océan Arctique est au plus bas niveau jamais observé pour ce temps-ci de l'année.

Donnée la plus récente : 9,931,177 km carré (16 juin 2016)
Image : JAXA

Non seulement la superficie de la glace sur l'Arctique est elle à son plus bas niveau (pour cette date), mais aussi, la glace s'amincit très rapidement, elle est plus fragmentée, moins concentrée et de couleur plus foncé. Les températures à la surface de l'océan près de Svalbard atteignait 12,8°C dans le cercle vert le 14 juin 2016 ; c'est 10,9°C au dessus de la moyenne de 1981-2011 comme on le voit sur l'image ci-dessous (avant 1981, c'était de la glace solide ou avec très peu d'eau, même au 16 juin).
Par Sam Carana de Arctic-news

L'image ci-dessus montre aussi que l'étendue d'eau froide dans l’Atlantique Nord s'est passablement rétrécie. Par contre, la zone froide dans l'océan Pacifique s'est agrandie.
Pourtant, beaucoup d'eau de fonte s'est écoulée du Groenland en 2016, tel que l'illustre cette image (à droite) du NSIDC.org


L'écoulement depuis l'Alaska et la Sibérie semble moins important que l’écoulement d'eau de fonte vers l'Atlantique Nord. Donc, comment se fait-il que la zone froide dans le nord du Pacifique soit devenue plus grande que celle dans l'Atlantique nord? Et comment se fait-il que le zone froide dans l'Atlantique nord se soit rétrécie autant?

La différence est très marquée, surtout lorsqu'on considère l'intensité des anomalies froides. Si ce n'est pas l'écoulement d'eau de fonte (froide), quelque chose d'autre doit forcément influencer ces zones d'eau froide dans l'Atlantique comme dans le Pacifique. 

La différence est certainement causée par autre chose que le Grand convoyeur mieux connu sous le nom de "circulation thermohaline" (thermo pour chaleur, haline pour salinité. Ce sont les différences de densité de l'eau qui font circuler ce grand courant). Ce courant apporte de l'eau chaude dans l'Atlantique Nord et retourne de l'eau froide vers le sud. Il fait exactement le contraire dans le Pacifique nord : il y apporte de l'eau froide et retourne de l'eau chaude vers le sud.  
Le Grand Convoyeur réchauffe l'Atlantique nord, mais refroidit le Pacifique nord.
Créé par Sam Carana pour Arctic-news.
Note : cette animation est plutôt volumineuse et peut nécessiter un certain délai pour s'afficher complètement.
(Le but n'est pas de suggérer l'hypothèse d'un dysfonctionnement très anormal du "Grand Convoyeur", cela n'aurait pas de sens pour expliquer les observation dont nous parlons. La circulation thermohaline est une pièce importante du système climatique qui fait circuler le tiers de l'énergie thermique, le reste de la chaleur est transportée vers les zones froides par les courants atmosphérique, mais lentement.)

C'est fort probablement le réchauffement accéléré des océans qui a presque totalement annihilé ce qu'était la zone froide dans l'Atlantique nord.

Pour ce qui est de la zone froide apparue dans le Pacifique nord, encore là le réchauffement accéléré des océans a pu modifier des courants marins moins connus, les vents, et la venue prochaine de La Nina alors qu'El Nino vient tout juste de se terminer sont des explications partielles mais qui sont qui prisent ensemble, sont les plus plausible quant à l'origine de l'apparition de cette nouvelle étendue d'eau anormalement froide.

L'image ci-dessous montre une autre comparaison. La partie du haut montre les anomalies de température du 1er juin 2015, et celle du bas du 1er juin 2016, mais par rapport à la moyenne 1961-1990 cette fois. (Notez la différence du bleu qui montre les eaux anormalement froides.)
 
Même si le Grand Convoyeur peut ralentir (et a montré des signes importants de ralentissement), ce qui est encore plus important que sa vitesse, c'est la quantité de chaleur qu'il transporte dans l'Atlantique nord.
 

Vers 2009-2010, une partie du Grand Convoyeur, le Gulfstream, a sérieusement ralenti à cause de l'étendue d'eau froide (provenant de la fonte accélérée du Groenland). Cela a ressemblé à un bouchon de circulation sur une autoroute avec, pour résultat direct, de causer une hausse du niveau de l'océan de 128 mm le long de la côte nord-est américaine et a aussi affecté la cote est Canadienne, plus particulièrement la Nouvelle-Écosse.
Source en Anglais.

Anomalies des températures océanique de l’hémisphère nord selon la moyenne 1901-2000 (le zéro). Données de janvier 1880 à mai 2016 avec une courbe de tendance polynomiale ajoutée pour les prévisions futures.
Si une telle tendance se poursuivait, ou même se renforcerait, encore plus d'eau chaude se retrouverait dans l'Atlantique nord et dans l'océan Arctique. Vu que l'apport depuis l’Atlantique est d'environ 10 fois celui du Pacifique, cela ne va qu'accroître rapidement le réchauffement de l'Arctique.
On a entendu plusieurs histoires et prévisions sur ce que causerait l'immense zone d'eau froide qui s'était accumulée dans l'Atlantique nord. Apparemment, l'histoire est loin d'être terminée avec cette fluctuation d'eau froide de l'Atlantique nord et du Pacifique nord. Donc pas de longue période froide en vue pour l'est du Canada et l'Angleterre (pour le moment).
Je sais que cela prend environ un millénaire à une molécule d'eau pour faire le circuit complet de la circulation thermohaline, ce ne n'est pas la cause ; ce bouleversement demeure néanmoins un phénomène très étrange, inattendu, et qui s'est produit vraiment très rapidement.
Un océan Arctique plus chaud ne va qu'accélérer le déclin de la glace ce qui va permettre au soleil de réchauffer l'océan (et donc le climat) encore plus rapidement. (Sans oublier les impacts importants sur le courant Jet, le principal moteur météo de l'hémisphère nord).

Le "Feedback" no14 (boucle de renforcement positif, donc qui amplifie/accélère le réchauffement) fait référence à la chaleur (latente) qui a d'abord fait fondre la glace sera maintenant absorbée par l'eau de l’océan Arctique.

À mesure que la glace maritime se réchauffe, 2,6 J/g (joules par gramme) va dans chaque degré C de réchauffement de la glace. À mesure que la glace fond, toute l'énergie (334J/g) sert à transformer la glace en eau tandis que la température de l'eau demeure à 0°C.

Un fois que toute la glace a fondu, toute la chaleur subséquente va servir à réchauffer l'eau à 4,18 J/g pour chaque degrés C de réchauffement additionnel de l'eau. La même quantité d'énergie qui fait fondre la glace fait ensuite chauffer l'eau qui a résulté de la fonte à 80°C.

À la longue, l'eau de l'Arctique peut donc se réchauffer beaucoup... trop. Si les océans se réchauffent trop, l'évaporation sera tellement rapide que le vapeur d'eau pourrait, à la longue, quitter la Terre et la transformer en désert brûlant sans eau, et sans vie...)
             24 juin 2012                   |   Prévision pour le 24 juin 2016
B
  La superficie de la glace sur l'océan Arctique est en diminution rapide tel que démontré par cette comparaison.
Comme le montre l’image suivante, ce n'est pas seulement la superficie de la glace qui diminue, mais aussi son volume qui est comparé sur l'image ci-dessous entre le 16 juin 2012 et le 16 juin 2016. Elle est nettement plus mince en 2016.
(Je rappelle que 2012 est l'année ou le volume et la superficie de la glace sur l'océan Arctique était à son plus bas niveau depuis des millénaires et qu'avant 1985 (environ), la glace atteignait plusieurs mètres d'épaisseur et sa couverture était quasi totale sur l'Arctique, même en été.

 

Avant donc, l'épais couvercle de glace servait de tampon, de bouclier de protection au réchauffement. La chaleur était engloutie par la glace, mais cette dernière a fondu à un rythme impossible avant notre époque, la nature à elle seule aurait pris au moins un siècle pour la faire fondre. Le réchauffement actuel de notre planète se produit au moins 10 fois plus vite que ce que la nature pourrait le faire. Le bouclier qui protégeait du réchauffement l'océan Arctique est à toute fin pratique, presque entièrement disparu.

Visualisation du bouclier qu'était la glace plus épaisse avant 2012 et nettement plus mince après le minimum record enregistré en septembre (fin de l'été) 2012. La chaleur qui s'accumule maintenant dans l'eau va finir par atteindre les hydrates de méthane, principalement dans les haut-fonds marin de l'océan Arctique. C'est ce méthane que craignent la majorité des climatologues car il pourrait être relâché très rapidement dans l'atmosphère et en grande quantité ; on suspecte avec un bon degré de certitude, que cela s'est déjà produit au cour d'extinction massive précédentes... Le résultat serait une hausse très rapide et substantielle du réchauffement pouvant facilement atteindre un catastrophique 4°C ou plus. Voir cet article antérieur : Le méthane : l'arme fatale des changements climatiques

 Le danger est donc que l'eau réchauffée atteigne, probablement plus tôt que tard selon certains scientifiques, ces hydrates de méthane et que ces dernières s'éjectent avec force dans l'atmosphère...

Nous sommes au seuil d'une catastrophe capable d'exterminer au moins 50% des espèces vivantes, dont la notre, et exige la mise en place d'un plan d'action d'ensemble et efficace comme décrit dans ce plan d'action climatique (en Anglais mais traduisible).

Merci de partager mes articles. C'est ma seule récompense, mais elle me fait bien plaisir.

     Liens en Anglais
- NASA Study Finds Atlantic 'Conveyor Belt' Not Slowing (March 25, 2010)
http://www.jpl.nasa.gov/news/news.php?release=2010-101

- Arctic Ocean Circulation: Going Around At the Top Of the World, by Rebecca Woodgate (2013)
http://www.nature.com/scitable/knowledge/library/arctic-ocean-circulation-going-around-at-the-102811553

- Feedbacks
http://arctic-news.blogspot.com/p/feedbacks.html

- Climate Plan
http://arctic-news.blogspot.com/p/climateplan.html


Une référence supplémentaire dont je me suis servi pour compléter l'arcticle.
https://paulbeckwith.net/2016/06/16/new-podcast-melting-arctic-and-effect-on-gulf-stream/

dimanche 4 octobre 2015

Surprise : Le Groenland Et l'Antarctique Fondent Plus Vite Prévu Il Y A Six Mois

     D'abord, la situation inquiétante au Groenland

Comparé à l'Antarctique, l'océan Arctique se réchauffe beaucoup plus rapidement ce qui a un impact direct sur la fonte du Groenland, car comme l'Antarctique, le Groenland repose sur un fond qui se trouve en grande partie sous le niveau de la mer. On parle de plus de 2km sous le niveau de la mer en certains endroits de l'Antarctique.

Source : NOAA.GOV
De nouvelles études confirment que les glaciers du Groenland reposent et sont accrochés au sol sous le niveau de la mer. Cela permet à l'eau plus chaude de faire fondre plus rapidement les glaciers par le dessous. Cette eau chaude et salée est amenée des tropiques par la circulation thermohaline à 350 à 400 mètres de profondeur et plus. C'est à l'aide d'instruments fixés à des bouées que Éric Rignot de la NASA et son équipe ont fait cette découverte et les résultats de leurs recherches ont été publiés sous le titre :
Undercutting of marine-terminating glaciers in West Greenland
Eric Rignot, Ian Fenty, Yun Xu, Cilan Cai, Chris Kemp
Dans le
Geophysical Research Letters DOI: 10.1002/2015GL064236

La configuration du fond sous la couche de glace qui atteint 3Km d'épaisseur du Groenland, combinée à cette eau chaude laisse présager une accélération du taux de fonte du Groenland avec la possibilité que de très larges pans de glacier se décrochent et tombent soudainement dans l'eau, risquant ainsi d'entrainer de significatives et subites hausses du niveau des océans, mais quand même beaucoup moins importantes que ce qui risque de se produire en Antarctique. Aucune estimation n'a été fournie, mais je serais surpris si la plus grande hausse venant du Groenland atteignait 30 à 60 cm, et fort probablement moins. On parle de 3 mètres de hausse du niveau des océans si cela se produit pour l'immense glacier Totten en Antarctique .

Il est estimé que depuis 10 ans, le Groenland a contribué à une hausse de 8 mm du niveau des océans, et cela s'accélère exponentiellement. Dans 10 ans, la contribution du Groenland à la hausse du niveau des mers pourrait facilement dépasser les 20 mm. Le programme de la NASA s'appelle OMG (pas pour Oh Mon Dieu) pour "Ocean Melting Greenland" (l'Océan fait Fondre le Groenland).
NOTE 1 : Cela prend 380 Km3 pour élever le niveau des océans de 1mm.
NOTE 2 : Un Km cube de glace = 1 milliards (1 Gigatonne) de tonnes d'eau.

NOTE 3 : La même quantité d'énergie est nécessaire pour faire fondre un morceau de glace que pour chauffer la même quantité d'eau de 0°C à 80°C ; ça devrait inquiéter tous les cerveaux.
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      La surprise de l'Antarctique

La NASA entreprend un effort intensif pour mieux comprendre le problème de la montée des eaux causée par les changements climatiques (ce n'est malheureusement pas le seul problème). L'effort va inclure des satellites capables par exemple de discerner l'épaisseur d'une pièce de monnaie si l'instrument serait rattaché à un avion de ligne volant à 12 000 mètres selon le directeur Mike Freilich.

De récents rapports, comme celui ci-haut, démontrent la forte possibilité d'une accélération fonte du Groenland et la déstabilisation de la calotte glaciaire de l'ouest de l'Antarctique qui pourrait bien souffrir selon les scientifiques d'un cas d'instabilité marine. Cette étude a conclue que : ce secteur de l'ouest de l'Antarctique subie une déstabilisation marine de cette partie de la calotte glaciaire et pourrait contribué de façon significative à la hausse du niveau des océans. Si tout l'ouest de l'Antarctique venait à fondre, ce qui semble inévitable, la hausse potentielle serait de 3,3 mètres (très possiblement avant un siècle selon moi même) mais la NASA ne se prononce pas sur le temps nécessaire à cette fonte. N'oubliez pas que le Groenland lui aussi fond comparativement très vite pendant cette période.


En fait, le problème est le même qu'au Groenland, c'est un apport d'eau chaude qui fait fondre et déstabilise la calotte par en dessous. Certains glaciers comme le Pine Island, pourraient causer une hausse subite du niveau des océans s'il se décrochait de sa base rocheuse. Actuellement, la glace d'en dessous du glacier Pine Island fond d'un alarmant 6cm par jour! C'est  probablement aux environs du double au Groenland.

Les modèles informatisés de la fonte des glaces dont s'est servi le GIEC ne tiennent pas compte de certains mécanismes liés à la fonte des glaces, comme la fracturation hydraulique par exemple (l'eau qui s'infiltre dans les glaciers et les découpent littéralement).


Des scientifiques comme James Hansen pensent qu'il y a une grande marge d’incertitude en ce qui a trait à la modélisation des calottes glaciaires dont les estimations sont vraiment trop basses. En fait, je suis de l'avis de Paul Beckwith dont la solution simple est de multiplier le taux de fonte par la période auquel il double (ou triple) et qui donne quelque chose comme ceci.
Le taux de fonte du Groenland triple aux 10 ans à peu de chose près. Donc, à chaque 10 ans, la quantité de fonte (ou la hausse du niveau des mers) triple. Ce graphique
ne tient pas compte de la dilatation de l'eau quand elle se réchauffe.

Récemment, des Glaciologues ont sonné l'alarme au sujet du glacier Thwaites, lui aussi dans la partie ouest de l'antarctique le long de la mer d'Admundsen. Il est gigantesque et a perdu plus de 100 Gigatonnes de glace à chaque année au cours des dernières années. Le glacier est à la fois vaste et vulnérable ; il est exposé à de l'eau chaude et des particularités géographiques inhabituelles signifient que s'il commence à s’effondrer, sa chute dans l'océan sera inexorable.

On parle d'aller y faire de la recherche, mais il n'y a pas de base Américaine à proximité et les conditions météo sont extrêmement difficiles dans cette région. Malgré cela, les scientifiques veulent faire de son étude une priorité absolue.

En fait, personne ne semble savoir avec certitude de combien ni à quelle vitesse surviendra la hausse du niveau des océans. Je considère l’approche de Paul Beckwith la plus saine par sa simplicité comparée aux modèles numériques dont on ne sait pas encore au juste quelles particularités on doit tenir compte...

Mais la vitesse du taux de montée des eaux pourrait bien nous surprendre ; il peut se passer bien des choses qui risquent d'accélérer le réchauffement climatique et pas seulement le méthane qui risque de s'échapper de l'arctique. Il y a plus de 40 rétroactions à renforcement positif connues qui peuvent accélérer le réchauffement et dont on ne sait au juste calculer la puissance. Aussi, il en reste peut-être d'autres à découvrir, plusieurs ont été identifiées plutôt récemment. Évaluer des choses comme le rythme de fonte du pergélisol et établir quelle proportion de méthane ou de CO2 s'en échappera est encore plus difficile... 

Une seule chose est certaine, plus ça va et plus le réchauffement climatique s'accélère. Les prévisions de réduction des gaz à effet de serre fournies pour le COP21 démontrent que les cibles de réduction sont nettement insuffisantes pour ne pas dépasser les 2°C de limite au réchauffement. Comble du malheur, ces évaluations sont faites selon le dernier rapport du GIEC (AR5) et qui dit que nous en sommes à 0,8C de réchauffement alors que nous sommes déjà à 1,26°C comme démontré dans cet article. Comment des gens peuvent-ils être si aveugle? À croire que leurs têtes sont enfoncées dans leurs nombrils!


La légende de cette image disait que l'Angleterre sera submergée si le réchauffement climatique se poursuit... Mais voilà, il est impossible d'arrêter le réchauffement climatique, et en plus, il s'accélère de plus en plus rapidement...

jeudi 16 juillet 2015

Une Autre Très Mauvaise Nouvelle Climatique — Nous Sommes Déjà à Mi-Chemin du 2°C de la Limite au Réchauffement Global


Traduction/adaptation de l'article "Halfway to 2 C — According to NASA, We Just Blew Past an Ominous Milestone" parue ici: https://robertscribbler.wordpress.com/2015/07/16/halfway-to-2-c-according-to-nasa-we-just-blew-past-an-ominous-milestone/

Merci à Robert Scribbler auteur et propriétaire de ce blogue https://robertscribbler.wordpress.com pour l’accord donné à la traduction et l'adaptation de cet excellent article et à l'utilisation de ses images et graphiques.
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      2°C

     C'est la limite au réchauffement depuis le début de l'ère industrielle (1880) que le GIEC dit que nous ne devrions pas dépasser afin de prévenir les pires conséquences du réchauffement causés par notre civilisation alimentée aux combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz). On dit de cette limite de 2°C que c'est la limite sécuritaire, pourtant, rien n'est sécuritaire à cette limite (plusieurs scientifiques disent que 2°C est une garantie de cataclysme planétaire à plus ou moins long terme) et que nous devrions vraiment limiter le réchauffement à 1,5°C au maximum.

J'écoute une entrevue du Professeur Peter Wadhams, un expert du réchauffement de l'Arctique et de ses conséquences (https://www.youtube.com/watch?v=8xdOTyGQOso) qui dit que la limite de 2°C est une utopie et qu'en 2100, la planète se sera réchauffée de 4°C ou 5°C, surtout à cause de la fonte des glaces sur l'océan Arctique (voir cet article antérieur). Il dit aussi que la fonte du Groenland à elle seule va apporter au moins 5 mètres de hausse au niveau des océans. Plusieurs abondent dans son sens.

     1°C

C'est la quantité de réchauffement global atteinte depuis le début de l'ère industrielle au cours de la première moitié de l'année 2015 selon les dernières données de la NASA. En d'autres mots, les températures des premiers six mois de 2015 ont entrouvert la porte aux pires monstres climatiques en réserve...

Un bombardier de lutte aux feux de forêt Canadair CL 415 en plein travail sur un des 5105 feux de forêt au Canada en 2015, à la suite d'intenses vagues de chaleur et de longues périodes sans pluie. (Source inconnue)
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Selon le GISS de la NASA, juin 2015 égalait le record du mois de juin le plus chaud, celui de 1998, depuis les 135 années d'enregistrement des données climatiques mondiale, soit depuis 1880 et selon la moyenne du 20e siècle calculé par la NASA.
  • juin a été + 0,71°C au dessus de la moyenne
  • mai à + + 0,73°C (le 4e mois de mai le plus chaud)
  • avril à 0,71C (a égalé le 3e avril le plus chaud)
  • mars à + 0,91°C (le 2e plus chaud)
  • février à + 0,89°C (le plus chaud des février)
  • et janvier à + 0,81°C (le 2e janvier le plus chaud)

La  moyenne combinée de ces six premiers mois de 2015 est de 0,80°C supérieure à la moyenne du 20e siècle. Ça, c'est une incroyable quantité d'excès de chaleur — +0.18°C au dessus du niveau de 1998 (le dernier El Niño) et de + 0,05°C au dessus de 2014, l'année la plus chaude jamais enregistrée.

Mais le plus important, c'est la première fois qu'on se maintient à 1°C au dessus du niveau de 1880. Une mesure de mauvais présage à mi-chemin de la limite catastrophique du 2°C (proposée par des économistes) du GIEC, mais qui inquiète grandement la presque majorité des scientifiques qui travaillent sur le climat et la biodiversité. Nous devrions à tout prix éviter cette limite, mais est-il déjà trop tard?

     Juin montre déjà des signes de pattern de températures d'El Niño.
Anomalies de températures pour le record de chaleur de juin 2015
Source : GISS  NASA

En regardant cette carte des anomalies de température, nous voyons de larges zones de +2 à +4°C au dessus des moyennes qui s"étendent sur tout l’hémisphère Nord vers le pôle Nord. La première des ces zones se propage depuis l'Asie Occidentale (Ouest). Elle couvre la majorité de la région de la mer Caspienne vers le Nord, cette région montre deux zones d'anomalies de chaleur intense allant jusqu'à +4,7°C. La deuxième de ces zones découle du El Niño qui est en plein développement dans l'Est du Pacifique, passe au dessus du "Blob" (amas) d'eau chaude dans le Nord-Est du Pacifique, envahi l'Alaska et le Pacifique Nord-Ouest et pénètre dans les mers de Beaufort et des Tchouktches. Cette zone révèle aussi de larges étendues avec des températures de +2 à +4°C au dessus des moyennes.

Dans l'ensemble, la majeure partie de notre planète a montré des températures au dessus des moyennes avec seulement une zone tout juste au Sud du Groenland, une autre petite zone un peu à l'Ouest du "Blob" qui est situé tout près de l'Alaska (voir cet article sur le "Blob") ainsi qu'une zone un peu plus froide sur la partie Ouest de l’Antarctique.
Les anomalies zonales ont commencé à montrer la signature d'El Niño en juin. Noter que le gain de la chaleur équatoriale est presque égal à celui de l'hémisphère Nord.
Source : GISS  NASA
La planète est en voie de transition vers les conditions climatiques d'El Niño et nous devrions nous attendre à observer un réchauffement relatif dans la zone équatoriale et d'un léger refroidissement aux pôles. Durant le moi de juin, nous avons remarqué que l'équateur s'était réchauffé d'une anomalie substantielle de +1,2°C. L'Antactique (-90 à -60 sur le graphique) a suivi le pattern El Niño et s'est refroidi de -0,4 à -1,2°C alors qu'en Arctique (60 à 90 sur le graphique), la température s'est réchauffée de +0,9 à +1,4°C... Il est probable que l'Arctique se soit réchauffée à cause des gaz à effet de serre, CO2 et méthane qui s'y concentrent à cause des émissions de la toundra qui dégèle et du méthane s'échappant aussi du fond marin. C'est à suivre...

En fin de compte, tout autour du globe depuis la latitude 50 et allant vers le Nord, les températures ont été largement au dessus de la moyenne dans la mesure zonale. Un signal clair et puissant de chaleur pour juin 2015.
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     Avec El Niño qui continue à gagner en force, on doit s'attendre à encore plus de chaleur

Avec les six premiers mois de 2015 derrière nous et El Niño qui continue d'amasser de l'énergie (chaleur) dans le Pacifique, il apparaît quasi certain que 2015 sera une autre année record de chaleur. Aussi, encore plus de réchauffement devrait être au rendez-vous.

L'El Niño en développement semble être passablement sur la même voie que celui de 1997-1998 en ce qui a trait au timing et à l'intensité probable. En se basant sur ces rudimentaires similitudes, nous sommes à peu près sur la même tendance, climatologiquement parlant, qu'en juillet 1997. Durant l'El Niño1997-1998, les températures globales n'ont pas vraiment commencé à grimper significativement avant l'automne 1997 jusqu'à l'été 1998. En se basant sur cette présomption, si le transfert de chaleur de l'océan vers l'atmosphère pour l'El Niño actuel se poursuit, on doit s'attendre à des températures (et des événements météo) encore plus extrêmes qu'actuellement à l'automne et se poursuivant pour les une ou deux premières saisons de 2016.
Les simulations faites par la NOAA projettent des résultats plutôt extrêmes. Si nous voyons des niveaux de températures aussi élevées dans le centre du Pacifique, les records de températures de 2014 et des six premiers mois de 2015 seront laissés loin derrière. Source : NOAA CPC

En regardant les prévisions pour juillet, il y a un genre d'avertissement ; ce mois est typiquement plus frais globalement car le forçage des gaz à effet de serre est moindre. Cela est du au fait que les gaz à effet de serre sont concentrés dans l'hémisphère Nord et ces gaz à effet de serre sont plus efficaces à piéger la chaleur pendant la nuit et durant l'hiver. Ainsi, on pourrait observer une légère baisse des des températures en juillet légèrement sous le seuil de celles de juin. Mais si cet El Niño s'en mêle comme les modèles le prédisent, il est probable qu'on verra d'autres records de chaleur tomber et cela fera monter les températures vers des limites dangereuses pour toute la période depuis août 2015 jusqu'au printemps 2016.

Souhaitons, car c'est tout ce qu'on peut faire, qu'on ne se rapprochera pas trop de la limite de 2°C. Ça devient vraiment effarant ce qui se passe...

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Il y a 18 mois, quand j'ai commencé à suivre de près les changements climatiques, le réchauffement global s'établissait  à 0,85°C.
Si la tendance actuelle se maintient (à moins qu'elle n'accélère comme d’habitude) à 0,3°C à chaque trois ans, nous aurons atteint la limite de 2°C dans dix à douze ans ouvrant toute grande la porte à ce qu'il y a de pire pour la Vie sur Terre.
Il faut appliquer ce plan le plus rapidement possible et mettre en place des mesures de Géoingénierie des que possible.

samedi 11 juillet 2015

Alerte : Le Courant Jet se Disloque


      Le courant Jet habituel
Dre. Jennifer Francis

En résumé, le courant Jet arctique est une rivière d'air qui circule autour du cercle Arctique. Avant disons 2005, le courant Jet présentait peu d'ondulations Nord-Sud et elles étaient beaucoup moins prononcées. Avec le réchauffement accéléré de l'Arctique, cela a diminué le gradient de température entre l'équateur et l'Arctique et c'est lorsque les écarts de température sont devenues trop faibles que les ondulations Nord-Sud du courant Jet sont devenues de plus en plus prononcées. La Dre. Jennifer Francis a démontré cela avec les travaux de recherche qu'elle et son équipe ont effectués il y a quelques années à peine ; et elle travaille encore sur ce sujet complexe qu'est le courant Jet dans l'ère des dérèglements climatiques.

Ils ont aussi démontré que ces oscillations se bloquaient dans des points relativement fixes et ordonnaient la météo de tout l'hémisphère Nord : sur l'Ouest du continent américain, il y a la "crête ridiculement  résiliente" (Ridiculously Resilient Ridge) et sur l'Est, le "creux terriblement tenace" (Terribly Tenacious Ttrough). Dans l'est, c'est généralement froid et nuageux et l'hiver c'est très froid anormalement longtemps ; certaines régions y sont affligées de fortes pluies ou de chutes de neige record, alors qu'à l'Ouest, c'est chaud et sec et c'est pourquoi il y a de si terribles incendies de forêt dans l'Ouest en ce moment ; la sécheresse en Californie en est aussi une des conséquences. 

À retenir : le courant Jet Arctique est le principal moteur de la météo de l’hémisphère Nord.

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     Mise à jour le 12 juillet 2015 

Je viens recevoir un réponse courriel par la Dre Jennifer Francis, qui m'affirme que le courant Jet, selon leur hypothèse de travail, se comporte comme ils le prédisent, elle complète en me disant que c'est au cours de l'été que le courant Jet est le plus désordonné. C'est donc normal que ce soit en été se produise la dislocation du courant Jet pour les premières fois.
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     La dislocation du courant Jet

Plus tôt ce mois-ci, il avait été prévu que le courant Jet allait de déplacer au-dessus de l'océan arctique au Nord de la Sibérie le 12 juillet à 12:00 UTC en un long et puissant courant de vent comme discuté dans cet article précédent (J'ai traduit dans la légende de l'image ci-dessous le texte auquel l'auteur fait référence) et comme on voit sur l'image ci-dessous.

[... ces changements au courant Jet font que l'air chaud du Sud peut se déplacer plus facilement vers les latitudes nordiques, alors que l'air froid de l'Arctique peut se déplacer avec plus de facilité vers le Sud. Le résultat est que le gradient (différence) de température entre le pôle Nord et l'Équateur diminue, ce qui fait que ces changements au courant Jet produisent une rétroaction qui se renforce d'elle même ce qui dégrade la situation de plus en plus rapidement.]

Pendant ce temps, la situation a changé et une nouvelle prévision révèle que le courant jet se fracturera au-dessus de la Sibérie le 8 juillet 2015 12:00 UTC, ce qui résulte en une série de courants verticaux. Ceci est un tout nouveau développement dans la crise climatique qui était plutôt inconnue des modèles de prévision qui travaillaient en se basant sur un courant Jet qui se déplace horizontalement avec puissance en une mince rivière de vent autour du globe.


Une prévision plus lointaine a été ajoutée sur le panneau du bas pour le 12 juillet 2015 à 12:00 UTC et qui montre des parties du courant Jet à deux endroits : au dessus de la mer Sibérienne orientale, et au dessus de l'archipel Canadien.

La fracturation du courant jet et son alignement avec sur une longitude (verticale) au lieu d'une latitude (horizontale) est un autre développement inquiétant dans le système climatique. C'est la plus extrême des rétroactions en ce qui concerne l'Arctique, et donc de tout l'hémisphère Nord comme décrit à Feedbacks in the Arctic et nommé "Open Doors feedback" (Rétroaction Portes Ouvertes)

      "Porte Ouverte"
Le réchauffement accéléré de l'Arctique modifie le courant Jet et le vortex Polaire facilitant l'échange d'air chaud vers l'Arctique et l'échange d'air froid vers le sud.
"C'est comme laisser la porte du réfrigérateur ouverte."

Cela contribue à réduire la différence de température entre l'Arctique et l'Équateur (c'est quand cette différence était plus grande que le courant était "normal"). À mesure que l'écart va diminuer, le courant Jet sera de plus en plus disloqué et la météo de l’hémisphère Nord deviendra plus déréglée. 

D'une certaine façon, le courant Jet servait de barrière et prévenait le transfert de température. À mesure que le courant Jet se fracture, on doit en principe s'attendre à plus de vagues de chaleur, de sécheresses et à de la météo de plus en plus extrême. La rengaine habituelle que presque personne n'entend...

Le résultat est une poussée d'accélération au réchauffement de l'Arctique, déjà accéléré par la perte de glace maritime, les rivières chaudes, comme le Mackenzie, qui se jettent dans l'Arctique, à cause de la suie des incendies de forêt qui se dépose sur la neige et la glace dont le Groenland ce qui accélère leurs fonte, etc.

L'image ci-dessous révèle l'impact des rivières à l'eau chaude. Au large de la côte d'
Anadyr en Sibérie orientale (Est) les eaux on atteints une température de 15,4C le 5 juillet 2015, une anomalie particulièrement élevée de +9,2°C.


L'image ci-dessous montre elle aussi les impacts des rivières chaudes en Alaska. Une fonte rapide a eu lieu sur l'île St-Lawrence le 2 juillet 2015, comme le démontre les températures froides des eaux de surface environnantes (panneau de gauche), alors que rendu au 6 juillet 2015, la plus grande partie de cette eau froide s'est mélangée à l'eau plus chaude et remonte le détroit de Béring depuis l'océan Pacifique avec l'eau chaude venue de Sibérie et d'Alaska.

Panneau de gauche : on voit l'île en blanc entouré d'eau froide violette.
À droite, on voit que l'eau de fonte froide s'est dissipée.

L'animation du Laboratoire de Recherche Naval montre la réduction drastique de l'épaisseur de la glace maritime (en mètres) sur l'Arctique sur 30 jours à compter du 15 mai 2015.


La date est à droite en haut ==> 20150615
La bande verticale montre l'épaisseur de la glace codée en couleur


Ci-Dessous, l'image montre les températures de surface de l'océan Arctique au 7 juillet 2015.


Avec des températures si élevées sur l'océan Arctique, le danger c'est qu'à mesure que les températures augmentent, plus d'hydrates de méthane sur le fond océanique seront perturbés et les émissions de méthane continueront de s'accroitre dans l'Arctique. Des niveaux élevés de méthane sont observés depuis des années au dessus de l'océan Arctique ce qui démontre que le méthane s'échappe des hauts-fond de l'Arctique.


L'image ci-haut nous montre qu'au 6 juillet 2015 (en avant-midi) des concentration élevées de méthane au Nord du Groenland (ovale jaune). Cela peut être causé par la fonte intensive de la glace sur le Groenland, exposant ainsi des hydrates de méthane qui sont  contenues dans la glace. La déstabilisation des hydrates de méthane au Groenland est mentionné en tant que feedback#21 (Rétroaction #21) . La quantité de glace du Groenland a diminué dramatiquement au cours des dernières années, et ça semble s’accéléré  comme le démontre le graphique ci-dessous.

À un moment donné, vers 2040, le niveau des mers va se mettre à monter beaucoup plus rapidement. Le taux de fonte du Groenland triple à tous les 10 ans comme celui des immenses glaciers en Antarctique ; nous n'en sommes qu'au début.

Au cours des prochains mois, les eaux de l'océan Arctique vont certainement continuer à se réchauffer et la glace maritime accélérer son déclin. La situation ne peut que s'aggraver !
[ NDT : De plus, c'est l'été là-bas et le soleil plombe sur l'eau sombre et la chauffe au lieu que sa lumière soit réfléchie par la glace ; mais il reste très peu de glace sur l'Arctique à cause du réchauffement, ce qui va encore accélérer le réchauffement, disloqué davantage le courant Jet ce qui va aussi accélérer le réchauffement, réchauffement qui va libérer encore plus de méthane qui va encore accélérer le réchauffement. En bref, attendez-vous à beaucoup plus de réchauffement et ne vous fiez pas au GIEC qui est presque 10 ans derrière la science actuelle et dont les prévisions sont toujours les plus conservatrices et donc bien en dessous de ce que la réalité nous réserve...]

Il faut appliquer un plan le plus rapidement possible, comme ce plan-ci :  Climate Plan.

jeudi 18 juin 2015

IL Y EN A SI PEU

     Combien y a-t'il d'air sur Terre?
Combien y a-t'il d'eau sur Terre?      

À question simple, il y a réponse simple...
La bille verte = toute l'eau douce, salée et gelée     
La bille rose = tout l'atmosphère

Pas de Pause — La Température va Grimper Rapidement

Article original "Pause? What a Joke. The Reality is Global Temperatures are Skyrocketing." paru sur : https://robertscribbler.wordpress.com/2015/06/15/pause-what-a-joke-the-reality-is-global-temperatures-are-skyrocketing/
Merci à Robert Scribbler auteur et propriétaire de ce blogue https://robertscribbler.wordpress.com pour l’accord donné à la traduction et l'adaptation de cet excellent article et à l'utilisation de ses images et graphiques.

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Aujourd'hui, la NASA annonce que les cinq premiers mois de 2015 sont les plus chauds jamais enregistrés pour cette même période au cours des années, et ce par une marge très significative.

Selon la division GISS (Goddard Institute for Space Studies) de la NASA, le mois de Mai 2015 a été de 0,71°C plus chaud que la moyenne du 20ième siècle. Cela égale 2012 pour le deuxième mois de Mai le plus chaud depuis 1880, année où on a commencé officiellement à tenir des registres sur les températures.


Mais ce qui sort vraiment de l'ordinaire, c'est qu'une fois qu'on fait la moyenne ; Janvier (+0,75°C) Février (+0,82°C) Mars (+0,84°C) Avril (+0,71°C) et Mai à (0,71°C), les cinq premiers mois de l'année sont 0,766C plus chaud que la ligne de base (moyenne) du 20e siècle. C'est environ 0,96°C plus chaud que les valeurs de 1880. Nous approchons rapidement du seuil de 1°C et des impacts climatiques encore plus dangereux que cela représente. 


[NDT : Plusieurs climatologues et physiciens voulaient que le GIEC pose la limite du réchauffement global à 1°C et non à 2°C. Cela n'a pas été annoncé sur le site du GIEC mais apparemment, la limite serait tombée à 1,5°C il y a moins de deux semaines (voir cette vidéo) suite à des discussions avec les pays pauvres. Cependant, un effort international immense (et très peu probable) serait nécessaire pour maintenir sous cette limite. Ce n'est pas moi qui le dit.]

 Graphique de NASA GISS avec une étoile ajoutée pour marquer le
réchauffement des 5 premier mois de 2015 (See also here.)

Si 2015 devait se maintenir sur cette trajectoire, la mesure finale serait où se trouve l'étoile rouge sur l'image ci-haut. Avec la première moitié de Juin montrant de +0,7°C à +0,85° au-dessus de la moyenne du 20e siècle et un El Niño qui gagne en puissance dans l'océan Pacifique sur l'équateur, il apparaît fort probable, et il est même presque certain que le réchauffement de l'atmosphère pourrait maintenir la tendance actuelle et même la dépasser d'ici la fin de l'année.
La NOAA (National Oceanographic and Atmospheric Agency) a récemment démontré que le réchauffement avait gardé son rythme ; qu'il n'y avait pas eu de ralentissement dans le réchauffement global entre 1998 jusque vers 2013 comme on le croyait. Voir cet article antérieur sur le Climatoblogue. Car si on compare les nouvelles données, +0,76° est 0,15°C plus chaud que 1998, l'année du super El Niño, cela efface le ralentissement qu'on croyait voir avant la récente étude.

Ce ralentissement présumé a longtemps servi de cheval de bataille aux groupuscules (et trolls) financés par l'industrie des combustibles fossiles (notamment par les 2 frères Koch) qui dénient les changements climatiques. Ils clamaient que l'effet réchauffant des gaz à effet de serre était en pause ou même que le réchauffement n'était pas causé par les gaz à effet de serre et toutes sortes d'autres conn... choses.
 

Ils prétendaient aussi que le climat était beaucoup moins sensible que le consensus de 3 ECS et 6 ESS (qui dit à la base qu'à chaque fois qu'on double la quantité de CO2 dans l'atmosphère, que la température monte de 3°C à court terme et de 6°C après plusieurs siècles (selon le taux de 280 ppm de CO2 avant l'ère industrielle). Cette prétention a été elle aussi démontrée fausse dans cet excellent rapport publié plus tôt ce mois-ci par la NOAA (en Anglais).

Extrait du communiqué de presse de la NOAA du 4 Juin au sujet de leur résultat de recherche :

Une nouvelle étude publiée en ligne aujourd’hui dans le journal Science montre que le taux de réchauffement global durant les 15 dernières années a été aussi rapide, ou plus rapide, qu'observé au cours de la dernière moitié du 20ième siècle. L'étude réfute la notion qu'il y a eu un ralentissement ou "hiatus" du taux de réchauffement ces dernières années.
Il y a eu, comme on devait s'y attendre, plusieurs réactions enflammées et virulentes de la part des médias et des politiciens qui dénient les changements climatiques qui ne méritent pas d'être mentionné à ce moment précis (AW et BT j'aurai quelque chose pour vous plus tard cette année).
[NDT : Cet article a été rédigé aux USA où le mouvement de ceux qui nient les changements climatiques est bien financé et organisé par les intérêts de l'industrie des combustibles fossiles, frères Koch en tête. Je ne sais pas qui sont AW et BT sinon que ce sont certainement des personnalités dans le camp de ceux qui nient malgré toutes les évidences les changements climatiques. Personnellement, si j'étais chef d'entreprise, je m'assurerais de pouvoir faire de l'argent en évitant la fin du monde. On en revient encore à la psychopathie puisque c'est vraiment ce que c'est...]

Mais les données de la NOAA sont étonnamment claires comme cela est démontré dans le graphique ci-dessous.
      L'accumulation de Chaleur dans les Océans S'accélère elle Aussi
De toute évidence, n'importe quel observateur rationnel qui surveille l'accumulation de chaleur dans les premiers 2000 mètres des océans, ou encore la rapidité croissante à laquelle se déstabilisent les glaciers du Groenland et de l'Antarctique savait déjà que le hiatus auquel les autres faisaient référence était une sorte de farce malsaine.

Les océans capturent beaucoup plus de chaleur émise par le rayonnement solaire, mais nos émissions de gaz à effet de serre empêchent cette chaleur de retourner vers l'espace (sous forme de radiations infrarouges comme nous l'avons vu dans cet article). L'océan peut retenir beaucoup plus de chaleur que l'atmosphère ; effectivement, les océans retiennent 93,4% de toute la chaleur en surplus. C'est une immense quantité de chaleur dont le destin est d'accélérer la fonte aux pôles et d'envahir l'atmosphère.
Contenu global de la chaleur dans les océans tel que fourni par la NOAA NODC qui montre l'extraordinaire accumulation de la chaleur avec une inquiétante tendance à la hausse à la fin du graphique.

Cette dernière partie du graphique indique clairement que le réchauffement des océans aussi s'accélère de plus en plus rapidement. C'est une de ces nombreuses courbes qui donne un profond malaise à ceux qui suivent l'évolution de changements climatiques causé par l'accumulation de nos gaz à effet de serre à un rythme au moins 6 fois plus rapide que toute l'histoire de la Terre a connu.

Il apparaît maintenant que l’atmosphère est en voie de rattraper les océans ; le El Niño particulièrement intense va relâcher une bonne quantité de chaleur dans l'atmosphère ce qui va s'ajouter aux gaz à effet de serre, soit plus de 400 ppm de CO2 et 480 ppm en CO2e (e pour équivalent, c'est une moyenne combinée (et approximative) de tous les gaz à effet de serre).

Cela devrait tous nous inquiéter au plus haut point. Je viens de lire au sujet de l'immense marée rouge sur presque toute la côte ouest Américaine ; du jamais vu. Et ce n'est qu'un des nombreux impacts des changements climatiques.