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dimanche 11 juin 2017

Les précipitations se déplacent vers les latitudes nordiques

Quand le climat change, tout change
Vous avez remarqué s'il pleut plus souvent chez-vous? Et/ou que le ciel est plus gris ou a changé et plus particulièrement depuis plus ou moins une ou deux décennies? Si vous avez accès aux statistiques météo (température, heures d'ensoleillement, précipitations) de votre région, allez vérifier pour voir, pour savoir.... Depuis 1985, toutes les années ont été plus chaudes que la moyenne, on peut donc dire que vous n'avez jamais connu un climat "normal" si vous êtes nés après 1985.

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On prévoit que le réchauffement de la Terre va sévèrement dérégler le cycle de l'eau que nous sabordons aussi avec nos activités ; (principalement l'élevage des bovidés ; il y a plus de bovidés sur Terre que d'humains). Bien sûr, nous ne savons pas "exactement" quels seront ces changements, mais nous avons une bonne idée basée sur les indices du climat passé et nous savons qu'ils seront sont abrupts. Nous avons aussi des modèles climatiques de plus en plus fiables.
Cette affiche "Défense de se baigner" aux abords d'un lac situé dans le bassin de Turfan dans l'extrême Ouest de la Chine ; mais ce lac s'est complètement asséché au cours de la dernière décennie à mesure que notre planète s'est réchauffée et que les précipitations se sont déplacées loin de cette région. Photo : Aaron E. Putnam
"Nous observons une très forte tendance à l'assèchement dans le Sud-Ouest des États-Unis" dit Andreas Prein, chercheur post-doctoral au National Center for Atmospheric Research. "Le Sud-Ouest a possiblement déjà dérivé vers un climat plus sec". Effectivement, plusieurs craignent que cette importante partie des États-Unis ne développe une "sécheresse extrême" (étude en Anglais).

Une autre étude (en Anglais) prévoit aussi que les bandes de pluies risquent de se déplacer vers le Nord à mesure que l'hémisphère Nord se réchauffera plus rapidement que l’hémisphère Sud. Ce changement se produirait en concert avec cette expectation qui perdure ; que les régions où il pleut déjà recevront encore plus de pluie et que les endroits où le climat a déjà tendance à être sec, s'assécheront.





















"L'étude ajoute au déjà vaste ensemble d'évidences que le changement climatique va dérégler les mouvements de grande amplitude de l'air et de la vapeur d'eau de notre atmosphère. Et cela a de l'importance car ces patterns déterminent dans une large mesure où il pleut et où le climat est plus aride" écrit Kate Marvel, climatologue à la NASA dans un courriel.

Cette étude ne mentionne que les USA en détail, mais le même phénomène se produit ou se produira en Europe ; les inondations qu'à subit la Grande Bretagne depuis 2010 ne sont pas totalement étrangères à ce phénomène.

Cette redistribution des pluies aura des conséquences pour l'accès à l'eau dans certaines régions et plus particulièrement là où les réserves d'eau sont déjà limitées, tel le Sud-Ouest des États-Unis et plus encore, certaines parties de l'Afrique et du Moyen-Orient.

Évidemment, c'est en analysant le climat du passé et en le comparant avec les modèles numériques basés sur les observations et les lois de la physique qu'on en arrive à ces conclusions. Ils ont investigué des lacs dits "lacs à bassins fermés" : des lacs qui sont alimentés par des rivières mais sans déversoirs, le niveau de ces lacs n'est donc contrôlé que par les précipitations et l'évaporation.

La berge du lac Mono, Californie en 2013. Les berges anciennes qui marquent le paysage oriental de la Sierra Nevada indiquent que le niveau de ce lac était beaucoup plus élevé alors que le climat était plus froid.
Photo : Aaron E. Putnam
Selon les principes élémentaires de la physique atmosphérique, les scientifiques prévoient qu'à mesure que notre planète se réchauffera à cause de nos émissions de gaz à effet à serre croissantes, la moyenne globale des précipitations augmentera ; et parce qu'une température plus élevée provoque plus d'évaporation, les endroits déjà secs s'assécheront davantage. Bien sûr, les endroits secs ne sont pas nécessairement à l'abri d'une pluie diluvienne occasionnelle car la météo devient aussi de plus en plus chaotique à mesure que le climat se réchauffe.
Article source en Anglais

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La vapeur d'eau est un puissant gaz à effet de serre
À chaque degré de réchauffement causé par les gaz à effet de serre, cela ajoute suffisamment de vapeur d'eau (par évaporation) pour faire grimper la température de un degré supplémentaire.
Cela augmente aussi les précipitations globalement et accroît le risque de pluies torrentielles causant des inondations parfois éclairs ou des chutes de neige spectaculaires.
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Ce type de graphique permet aussi de visualiser la distribution de la probabilité d’événements météo extrêmes (canicules, pluies diluviennes, cyclones, tempêtes, etc.) à mesure que la température augmente.
On doit donc s'attendre à plus d'événements météo extrêmes, nous n'en sommes encore qu'au tout début.

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Ça semble particulier, mais on ne note pas encore de variations du nombre ni de l'intensité des tornades aux USA, mais les tornades sont des phénomènes particuliers très différents des ouragans/typhons qui eux se nourrissent principalement de la chaleur des océans, chaleur qui devient de plus en plus excessive.


     Mais au Canada on prévoit...
Les Canadiens devront relever de nombreux défis pour faire face et s'adapter aux effets des changements climatiques. Des sécheresses régionales pourraient occasionner des pénuries d'eau, la hausse du niveau des mers et les fortes précipitations pourraient causer plus de dommages en raison des inondations, et les températures plus chaudes pourraient provoquer plus fréquemment des orages et des tornades (Gvt. du Canada).
Une seule tornade de force F5 (vents 420-512 km/h) a été observée au Canada, et c'était en 2007.
NOTE : la puissance des tornades est évaluée sur une échelle de F0 à F5 (échelle de Fujita) selon les dommages qu'elle a causés, mais la destruction que produit une F5 est tellement dévastatrice qu'on ne saurait dire avec certitude si les vents ne dépassaient pas les 512 km/h, ni même de combien...
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     P.S.
 

Si vous avez observé des changements climatiques dans votre région, laissez un témoignage S.V.P.

Où je demeure, il y a plus de nuages et c'est souvent gris.
Le printemps a été très frais, humide et gris cette année.
L'hiver, la rivière gèle environ 1 mois plus tard et dégèle environ 1 mois plus tôt par rapport aux années 1980 et avant.
L'hiver, il tombe généralement moins de neige que par le passé.
Bien que le ciel soit souvent couvert, il ne pleut pas tant que
ça.
Le nombre de feux de forêts tend à diminuer.

dimanche 19 mars 2017

Les banquises fondent et nous regardons ailleurs…

Je repartage cet article de Docuclimat


Les banquises polaires sont les alarmes criantes du réchauffement climatique.

Les températures aux pôles sont bien au dessus des normales depuis la fin de l’année 2016. Conséquences ? En Antarctique le précédent record de plus faible extension minimum de la banquise a été battu en Février 2017, et la banquise Arctique a battu son précédent record de plus faible extension maximum en ce mois de Mars. A l’heure actuelle, la banquise Antarctique reprend son embâcle saisonnière (arrivée de l’automne austral) mais en ayant toujours une extension record par rapport aux précédentes années, tandis que la banquise Arctique commence sa débâcle saisonnière (arrivée du printemps boréal) dans des conditions favorables à une débâcle prononcée, susceptible de nous amener en Septembre à un océan Arctique quasi-libre de glace si des masses d’air anormalement chaudes continuent à parcourir le cercle Arctique…

Voir ici pour les vues satellites et graphiques d’extension des banquises au jour le jour :
https://ads.nipr.ac.jp/vishop.ver1/vishop-extent.html?N (copiez-collez le lien pour pouvoir y accéder)
Un excellent bilan de l’état des banquises en Février par Claude Grandpey :
https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2017/03/19/larctique-et-lantarctique-ont-encore-eu-chaud-en-fevrier-arctic-and-antarctic-still-warm-in-february/
Ainsi, une masse d’air chaud extrême (jusqu’à +30°c d’anomalies) est en train de parcourir la banquise au nord de la Sibérie, et ce jusqu’à J+7 au minimum, ce qui provoque d’ors et déjà un décrochage de l’extension de la banquise arctique… et nous n’avons pas fini d’en voir les conséquences la semaine prochaine…
Or, la banquise Arctique est mal en point à la sortie de cet hiver Boréal. En effet, son épaisseur et notamment son volume sont à des niveaux records bas, ce qui la rend d’autant plus fragile à des conditions favorables à sa débâcle…
Ne manquez pas le site de Zack Labe pour des graphiques régulièrement mis à jour sur l’état complet des banquises, notamment de la banquise Arctique (épaisseurs, volumes, extensions, aires, etc…) :
http://sites.uci.edu/zlabe/research-areas/
Evolution de l’épaisseur de la banquise depuis 1996. Source : Zack Labe
Voir ici l’évolution des anomalies de températures prévues en Arctique dans les prochains jours :
http://cci-reanalyzer.org/wx/fcst/#GFS-025deg.ARC-LEA.T2_anom

Si ces remontées de masse d’air chaudes vers le cercle Arctique continuent durant le reste du printemps et que les conditions météorologiques cet été sont favorables à sa fonte et/ou sa fragmentation, je pense qu’on battra sans problème le record de faible extension minimum de 2012, avec un océan boréal quasi sans glace…

Or les conséquences seraient catastrophiques pour la faune Arctique et pour une accélération du phénomène d’amplification polaire (très faible pouvoir albédo) et ainsi d’un réchauffement de plus en plus prononcé du cercle Arctique, et par là-même du globe, sans parler de la fonte du permafrost. Nous allons vers l’inconnu et cela n’est pas du tout réjouissant…

Voir aussi les documentaires que j’ai référencés ici sur l’Arctique, ainsi que des articles :
https://docuclimat.com/documentaires-en-streaming-par-categories/documentaires-et-ressources-sur-larctique-pole-nord/

De même sur l’Antarctique et sur la fonte des glaciers des massifs montagneux :
https://docuclimat.com/documentaires-en-streaming-par-categories/documentaires-et-ressources-sur-lantarctique-pole-sud-et-les-glaciers/

Pendant ce temps, les « puissants » de ce monde se sont réunis au G20 pour gagner quelques points de croissance en plus et se demandent surement comment profiter de la manne que créera un cercle Arctique sans glace en été et d’un Groenland de plus libéré de sa calotte polaire (riche en pétrole, métaux rares, etc…)…
Notamment en termes d’exploitation de ressources et de voies nouvelles de commerce plus rapides… Au pire se disent-ils qu’ils trouveront des solutions pour s’adapter au réchauffement climatique, voire modifier le climat, tant que l’économie pourra tourner…
Triste et tragique monde…

Mais nous ne pouvons pas regarder cela en spectateurs et se dire que les choses sont de toute manière inéluctables. Nous sommes responsables envers le vivant et les populations les plus touchés par les désastres de la société industrielle d’agir pour une nouvelle manière d’être avec notre environnement et faire tout pour stopper au plus vite nos émissions de gaz à effet de serre !

Yoann

https://docuclimat.com/
Pour une situation plus complète de ce qui se passe d’inquiétant en ce moment, notamment en début d’année 2017, n’hésitez pas à lire ces deux articles que j’ai écris :
https://docuclimat.com/2017/02/21/amplification-dangereuse-du-rechauffement-climatique-en-cours-un-debut-dannee-2017-exceptionnel-et-inquietant/
https://docuclimat.com/2017/03/01/fevrier-2017-record-absolu-de-faible-extension-de-la-banquise-antarctique-et-autres-nouvelles-marquantes-du-rechauffement-climatique/
Et encore une fois, ne manquez pas ces deux immanquables blogs sur le réchauffement climatique et ses conséquences :
http://leclimatoblogue.blogspot.fr/
https://global-climat.com/
P.S : Cet article n’a pas prétention à être exhaustif et de qualité.  J’ai moins le temps d’écrire en ce moment, d’autant plus que j’aime bien prendre le temps d’écrire des articles complet et travaillés, mais au vu de ce qui se passe actuellement de très inquiétant au niveau du réchauffement climatique et du peu de réactions et d’écho dans la presse, je ne peux m’empêcher d’écrire un petit mot sur l’état des banquises.

Je n’ai pas fait le tour de la question dans cet article, j’aurais encore beaucoup à en dire, mais j’espère que nous serons de plus en plus nombreux à en parler, à écrire là-dessus (tels que Jack du climatoblogue et Johan de globalclimat) et à nous mobiliser concrètement pour changer la situation…

Pendant ce temps, des catastrophes naturelles catastrophiques amplifiées par le réchauffement climatique continuent à frapper des populations démunies, à impacter encore plus la biodiversité et à menacer notre avenir commun sur cette planète… tels qu’au Pérou, au Chili, aux Etats-Unis, en Australie, en Inde et notamment en ce moment en Afrique de l’Est où la plus grave crise humanitaire depuis la seconde guerre mondiale est en cours (20 millions de personnes menacées de mourir de faim!) à cause d’une sécheresse historique aggravé par le réchauffement climatique…

Mais en même temps la croissance continue, donc tout va bien, n’est-ce pas?…

mardi 14 mars 2017

Pourquoi tant de variation dans les estimations de la hausse du niveau des océans? Qui croire?

J'essaie d'être une source d'information fiable mais je dois composer avec les informations et études scientifiques disponibles et courantes ; la science (la compréhension) évolue constamment... et très rapidement dans le domaine de la science climatique.
Pour comprendre pourquoi les estimations de la hausse du niveau des océans varient tellement, il faut savoir qu'il y a différentes méthodes pour en faire l'évaluation. À chaque année quand ce n'est pas aux six mois, on apprend que la fonte s'accélère ; que le niveau des océans va grimper plus haut et plus tôt que prévu...

     Commençons par le GIEC puisque c'est l'estimation la plus citée

Ce qu'il faut savoir c'est qu'à cause du lent processus de rédaction et de révisions, les rapports du GIEC, lorsqu'ils paraissent, sont appuyés sur des études scientifiques (révisées et approuvées par des pairs) vieilles d'au moins deux ans. Le processus de révision d'une étude scientifique peut à lui seul prendre 2 ans, parfois plus. Donc, entre une découverte ou une série d'observations faites scientifiquement, deux ans de délai avant  que nous en soyons informés et encore 2 ans avant que le GIEC n'en tienne compte.. À cause de l’engouement du public pour l'astronomie et du caractère différent de cette science, les  découvertes astronomiques nous parviennent beaucoup plus rapidement

Dans leur 5e rapport (AR5) paru en 2013, le GIEC prévoyait une hausse du niveau des océans d'un mètre au maximum. Mais le GIEC n'a pas inclus la fonte des calottes et glaciers dans ses prévisions ; ils ne savaient pas comment modéliser la fonte car c'est un processus très complexe et en science, on ne parle que de ce qu'on sait calculer, de ce qui est établi et vérifiable. Donc, la hausse prévue du niveau des océans dans le 5e rapport du GIEC est très principalement attribuée à la dilatation de l'eau sous l'effet de la chaleur qui a l'époque, était la cause principale de la hausse du niveau des océans.

Le prochain rapport du GIEC devrait paraître en 2018, sa rédaction est déjà entamée.

     Les estimations de fonte selon les modèles



La taille des carrés est ce qu'on
appelle la résolution du modèle.
Pour faire un modèle, ils découpent un territoire en grille. Selon leur position respective dans la réalité, on attribue un taux de fonte à chaque carré déduit selon la température moyenne connue et d'autres facteurs ayant un impact sur la fonte.

Vu que la réalité contient des variables qu'on a aussi programmé dans le modèle, on fait tourner la simulation plusieurs fois ce qui donne une "fourchette de prévisions" exemple, 10 à 20 cm de hausse du niveau des océans pour cette portion. Mais ces simulations numériques sont généralistes ; chaque carré de la grille comporte, dans la réalité, des complexités dont les modèles ne tiennent pas encore compte et qui sont par surcroît, très difficiles à prendre en compte.

La majorité des modèles de fonte sont basés uniquement sur la température atmosphérique, ils passent donc à coté de beaucoup de facteurs, comme l'écoulement de l'eau sur, dans et sous la glace et ne tiennent pas compte non plus des irrégularités et anomalies de la surface comme l'assombrissement de la neige, voyons tout ça de plus près.


     Ce dont les modèles de fonte des calottes et glaciers ne tiennent pas compte

La glace des calottes n'est pas, n'est plus en fait, lisse et blanche. La fonte, la pollution, les cendres, etc. changent l'aspect de tout ; comme ces crevasses quasi impossibles à modéliser ; du sombre, du blanc, du sale, de l'eau ; comment tenir compte de tous les différents taux de fonte d'un paysage comme celui-ci?
Des crevasses à l'origine surprenante. Quand les glaciers s'écoulent vers la mer, ils ont tendance à s'étirer, c'est cet étirement de la glace qui cause les crevasses de ce genre qu'on voit sur l'image ci-dessous. Cet étirement augmente la surface de fonte et la glace doit aussi avoir perdu en densité. Encore un phénomène complexe trop difficile à résumer en formules mathématiques (pour le moment) servant à programmer les modèles de fonte.

"Si en politique on nous dit de suivre la trace de l'argent, au Groenland, il faut suivre la trace de l'eau."

Des lacs de fonte comme on voit ici se forment et disparaissent parfois subitement . Lorsque ces lacs sont à la surface, ils augmentent le taux de fonte car leur teinte foncée absorbe beaucoup plus de chaleur venant du soleil alors que la glace blanche réfléchit ce rayonnement vers l'espace ; un autre facteur de fonte important dont les modèles ne peuvent encore tenir compte faute de formulations mathématiques.
L'eau plus chaude de ces lacs de fonte s'enfonce via des trous qu'on nomme "moulins" dans les couches sous-jacentes qui ramollissent ce qui créé parfois l'équivalent de nappes phréatiques faisant aussi fondre le Groenland de l'intérieur.
Des gens explorent un "moulin". L'intérieur du Groenland se transforme en fromage suisse. Source
Aussi, l'eau coule souvent jusqu'au fond rocheux et va lubrifier les glaciers par le dessous ce qui augmente la vitesse à laquelle ils glissent vers l'océan, et ce n'est évidemment pas pris en compte dans les modèles.

Même où la neige paraît blanche, du moins à vue d'oeil, les instruments nous révèlent qu'elle s'est assombrie ; un autre facteur qui pris à grande échelle accroît irrémédiablement le taux de fonte. Ce qui complique aussi les choses, c'est que le climat en Arctique se dérègle ; il y a de nos jours des périodes atteignant parfois deux mois sans aucune précipitation sur certains secteurs du Groenland et quand la neige fond, les saletés restent en surface ; la teinte prend alors l'apparence d'un stationnement et accroît de beaucoup le taux de fonte.
Oui oui, c'est bien une partie de la surface du Groenland ; la glace est sous la crasse.
Station d'instruments de mesure climatiques sur la calotte. Les conditions de travail sont de plus en plus dangereuses, voyez ces fissures récentes.
De très près, voici à quoi ressemblent d'autres sections qui paraissent orangées, même vu depuis l'espace. Ce sont des micro-algues qui s'installent avec la chaleur accrue et l'ensoleillement. Ça fait à peine quelques années qu'on a remarqué ce phénomène qui, évidemment, prend de l'ampleur à mesure que le climat se réchauffe et n'est pas pris en compte dans les modèles de fonte...
Ça aussi n'est pas pris en compte dans les modèles de fonte.

Cette section a été extraite de la conférence du glaciologue Jason Box ci-dessous. Pour consulter ses travaux : http://jasonbox.net/
Pour conclure la section modélisation, on pourrait dire que les modèles tentent de rattraper la réalité.
     La méthode comparative

On compare la période actuelle avec une période antérieure comme l'a fait James Hansen dans une étude qui a regroupé de 17 scientifiques et dont j'ai parlé dans cet article antérieur.

Des données datant de la précédente période interglaciaire, l'Eémien d'il y a de 131 000 à 114 000 ans (voir Wikipédia Fr) qui démontrent que, même si cette période était d'environ 1°C moins chaude (parce que l'axe de rotation était un peu moins incliné à l'époque à cause des cycles orbitaux de Milankovitch) qu'aujourd'hui (2015) que le niveau des océans était de 5 à 9 mètres plus élevé ; on doit donc s'attendre à cette hausse. Cependant l'étude de Hansen ne dit pas en combien de temps le niveau des océans va monter, il mentionne 50 ans, 100 ans et 200 ans.

C'est très peu probable que le niveau des océans monte progressivement. On doit s'attendre plus loin dans le temps à des hausses relativement rapides comme cela s'est produit dans le passé de la Terre. L'impulsion de fonte 1A, [... avec des taux estimés de 27 mm/an à 65 mm/an.]


     Une méthode vraiment pas scientifique

Il y a une troisième méthode pour évaluer la hausse du niveau des océans, la méthode "ingénieur". Elle n'est absolument pas scientifique...

Comment un ingénieur aborde-t-il la situation? Crayon, papier et un calcul simple basé sur deux données facilement disponibles.
1- le taux de fonte annuel
2- la période à laquelle le taux de fonte double (ou triple).

Le taux de fonte moyen du Groenland  280 ± 58 Gt/an.
Lors de l'année 2012-2013, le Groenland a perdu 474 Km3 de glace.

Des résidence très vulnérables. Source Ben Strauss, bstrauss@climatecentral.org

Le taux de fonte de l'Antarctique est d'environ 118 Gt/an selon la NASA et triple aux 10 ans en plusieurs endroits de l'Ouest de l'Antarctique. Qu'on le double aux 6-7 ans ou qu'on le triple aux 10 ans, ça revient sensiblement au même.

Le fait que le taux de fonte du Groenland ait récemment doublé en 4 ans est-il une nouvelle tendance ou une exception? Depuis ce temps (2014), la température moyenne globale a grimpé de plus de 0,3°C et donc du double ou du triple dans l'Arctique (0,6°C à 0,9°C) de hausse de la température en 3 ans! La Terre n'a jamais rien connu de tel.

Vu que les modèles numériques (simulations) et que la méthode comparative ne permettent pas de faire des prévisions utilisables, reste la "méthode ingénieur" ; un calcul simple qu'on peut faire sur un bout de papier : nous connaissons le taux de fonte savons qu'il triple (environ) aux 10 ans. Ça semble être le moyen le plus "juste" de prévoir le taux de montée du niveau des océans, mais ce n'est pas scientifique.

Le graphique qui suit est basé uniquement sur la hausse du niveau des océans attribuable à la fonte du Groenland. Le taux de fonte initial (2017) est établi à 300 Gt/an.
NOTE 1 : Un Km cube de glace = 1 milliard (1 Gigatonne) de tonnes d'eau.
NOTE 2 : Cela prend 380 Km3 pour élever le niveau des océans de 1mm.
Le Groenland serait donc complètement fondu vers 2085 et à lui seul, aurait fait grimper de 7,2 mètres le niveau global moyen des océans du globe. Selon l'étude comparative de James Hansen, ça cadre parfaitement dans ses prévisions (5 à 9 mètres) si on utilise la valeur intermédiaire de 75 ans.
La fonte en Antarctique, selon la même méthode de calcul, ajouterait 3,9 mètres aux 7,2 mètres pour un total de 11,1 mètres de hausse atteint en 2085. En 2045, ça fait déjà 1,43 mètres de plus aux océans ; adieu beaucoup de grandes villes, le Bangladesh, une grande portion de la Floride, etc.

Je vous recommande quand même de vous éloigner des côtes pendant que votre résidence a une bonne valeur ; ce n'est pas les climato-négationnistes qui manquent pour vous la racheter. J'ai appris cette semaine qu'en Floride, les résidences près de la côte sont de plus en plus difficiles à vendre.

     Variation du niveau des océans au cours des âges

Rappelons que la civilisation humaine n'existe que depuis 10 000 ans : quand nous avons entrepris l'agriculture. Nous sommes dans la période géologique de l'Holocène. D'autres parlent d’Anthropocène (l'ère de l'Homme), puisque nous affectons toute la biosphère et le climat, surtout depuis les derniers 50 ans, mais des géologues disent que l’Anthropocène sera un sujet d'étude pour les géologues dans quelques dizaines de milliers d'années.

Ce sont les variations orbitales nommées paramètres de Milankovitch qui sont la cause de l’alternance des périodes glaciaires et interglaciaires, et ce sont ces périodes qui déterminent le niveau des océans ; dans un âge glaciaire le niveau des océans diminue car l'eau se transfère dans les calottes polaires ; et lors d'un âge interglaciaire, la glace fond et fait remonter le niveau des océans.
L'étendue de la glace lors du dernier âge glaciaire.
Les périodes chaudes sont les périodes dites interglaciaires ; c'est à cause de la reprise d'activité des végétaux et du dégel que le taux de CO2 augmente et le CO2 étant un gaz à effet de serre, il participe à aussi la hausse de la température.

Les derniers 500 000 ans en climat : quatre âges glaciaires, de mini-âges glaciaires et quatre périodes interglaciaires...
Adapté depuis le graphique d'une des études de James Hansen par l'océanographe John Englander
Dans les conditions actuelles, je ne sais pas qui vous recommander de croire, mais vous avez du choix...

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Si vous mettez un gros monticule de glace sur votre table, vous noterez que ça prend du temps avant que la glace commence à fondre, qu'elle fondra de plus en plus vite, et qu'elle prendra plus de temps à fondre s'il fait 2°C dans votre cuisine que s'il y fait 22°C ; il fait encore relativement frais dans l'Arctique, pourtant, le Groenland fond déjà rapidement. Nous n'en sommes qu'au début.

Il y a beaucoup d’inertie dans la fonte des calottes glaciaires ; ça pourrait prendre 200 ans de fonte (ou plus) avant que le niveau des océans n'atteigne l'équilibre avec la température actuelle... car le niveau des océans est directement dépendant de la température moyenne globale. Mais la température va apparemment continuer de grimper jusqu'à au moins 4°C de réchauffement global moyen (mesure qui ne tient pas compte de la hausse importante de la température des océans).

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Je me répète : bien que la hausse du niveau des océans paraisse catastrophique, elle demeure un inconvénient mineur comparé à la hausse de la température ou l'acidification des océans.

samedi 25 février 2017

Un risque de refroidissement rapide dans l’Atlantique Nord

Merci à global-climat pour son accord a republié son excellent articles sur ce blogue. Visitez le souvent, il regorge d'excellent articles.


Une nouvelle étude publiée dans Nature Communications alerte sur le risque de voir un refroidissement important dans l’Atlantique Nord. Pour la première fois, des chercheurs se sont focalisés sur les conséquences d’une réduction brutale de la convection océanique dans une région clé, la Mer du Labrador. Leur conclusion : même sans un effondrement de la circulation thermohaline dans son ensemble, l’Atlantique Nord pourrait connaître un sérieux coup de froid.


Une équipe d’océanographes du laboratoire Environnements et paléoenvironnements océaniques et continentaux (CNRS/Université de Bordeaux) et de l’Université de Southampton vient d’évaluer pour la première fois le risque d’un refroidissement rapide dans l’Atlantique du Nord en relation avec un effondrement de la convection océanique dans la Mer du Labrador. Leurs résultats sont publiés dans Nature Communications.


La Mer du Labrador, au sud-ouest du Groenland, est une des régions de convection de l’Atlantique Nord où la formation d’eau profonde alimente un système de courants à grande échelle, la circulation océanique méridienne de retournement Atlantique, autrement connue comme AMOC ou circulation thermohaline. Avec l’AMOC, les courants océaniques en surface apportent les eaux subtropicales chaudes vers l’Atlantique Nord où, leur refroidissement les fait plonger en profondeur dans les régions de convection. 

Ils  retournent ainsi vers sud.  Ce système est donc responsable d’un transport de chaleur nette vers l’Atlantique du Nord.

Représentation schématique de la circulation dans la mer du Labrador, au cœur du gyre subpolaire schématisé par le contour rouge. Crédit : Giovanni Sgubin – EPOC.
Représentation schématique de la circulation dans la mer du Labrador, au cœur du gyre subpolaire schématisé par le contour rouge. Crédit : Giovanni Sgubin – EPOC.

A plusieurs reprises, depuis la fin de la dernière glaciation, il y a 20 000 ans, l’AMOC s’est déjà effondrée de façon brutale – en l’espace d’une décade ! – ramenant le climat à des conditions glaciaires en Europe. Dans les conditions climatiques actuelles, on estime qu’une interruption brutale de l’AMOC produirait une baisse de 5°C de la température dans l’Atlantique du Nord.


Le rapport du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, estime qu’il y a de fortes chances pour que l’AMOC ralentisse au cours du XXIe siècle, mais cela serait très progressif. Un arrêt complet, qui entraînerait une chute rapide de la température de l’Atlantique du Nord, n’aurait que de très faibles chances de se produire au cours du siècle.


Les auteurs de l’article publiés dans Nature Communications ont réexaminé une quarantaine de modèles climatiques de dernière génération (CMIP5) en se concentrant sur la possibilité d’une interruption de la convection dans la Mer du Labrador. « Un arrêt de la convection océanique dans la Mer du Labrador n’aurait pas les mêmes effets catastrophiques qu’une interruption de la circulation thermohaline, mais cela peut avoir un impact important sur les évolutions des températures en Europe de l’ouest et dans l’est de l’Amérique », précise d’abord Giovanni Sgubin, l’auteur principal de l’étude.


« La convection dans la mer du Labrador alimente l’AMOC, mais elle contribue seulement de façon partielle au flux total de l’AMOC », continue Giovanni Sgubin. « Donc, si une interruption de la convection dans le Labrador se déclenche, l’AMOC ne va pas forcement s’interrompre ». Cela a incité les chercheurs à évaluer la possibilité d’un refroidissement dans l’Atlantique du Nord en raison de changements locaux dans la Mer du Labrador plutôt que en raison de changements à grande échelle de l’AMOC.

Circulation océanique thermohaline montrant la remontée d'eau chaude (en rouge) vers les hautes latitudes et le plongeon des eaux froides et salées (en bleu) qui reviennent vers le sud pour former une boucle (source : Wikipedia)
Circulation océanique thermohaline montrant la remontée d’eau chaude (en rouge) vers les hautes latitudes et le plongeon des eaux froides et salées (en bleu) qui reviennent vers le sud pour former une boucle (source : Wikipedia)


Normalement, avec la convection, une masse d’eau froide et dense s’enfonce dans l’océan grâce à un mélange entre eaux superficielles et eaux des profondeurs, qui provoque un flux de chaleur nette vers l’atmosphère. Il y a deux ingrédients nécessaires pour déclencher la convection dans le Labrador : des températures de l’atmosphère très froides (en hiver), et une stratification faible. La stratification mesure les variations verticales de la densité de l’eau.

Si une couche plus profonde est plus dense que la couche juste au-dessus, il y a une condition de stratification stable qui entrave le mouvement entre les deux couches et l’échange de chaleur vertical. Le changement climatique pourrait conduire à des conditions de stratification trop élevées dans la mer du Labrador pour pouvoir activer le mélange entre eaux superficielles et eaux des profondeurs en hiver et donc le phénomène de convection.


Parmi le 40 modèles climatiques étudiés, 17,5% projettent un arrêt complet de la convection dans cette région, avec comme résultat un refroidissement abrupt  (2 ou 3 degrés en moins de dix ans) de la mer du Labrador et de fortes baisses des températures dans les régions côtières de l’Atlantique Nord. Ce refroidissement lié à l’interruption de la convection est donc principalement le résultat d’une diminution drastique des échanges de chaleur entre les couches profondes de l’océan et l’atmosphère dans la région du Labrador.


Ce résultat pourrait apparaître de prime abord comme plutôt rassurant, vu que la plupart des modèles ne reproduisent pas un tel événement abrupt. Mais les chercheurs ont noté que tous les modèles ne sont pas capables de reproduire de façon réaliste la stratification dans la mer du Labrador, une variable clé pour la reproduction correcte des mécanismes de convection. Pour cette raison, ils se sont penchés sur les 11 modèles les plus capables de simuler la stratification observée. Parmi ces modèles, 45,5% montrent un effondrement des processus de mélange vertical profond dans la Mer du Labrador au cours du XXI siècle. Des processus qui se produisent normalement en hiver. En tenant compte de la fiabilité des modèles, le risque d’un refroidissement brusque en mer du Labrador apparaît donc bien plus élevé que ce qui prévu dans l’ensemble CMIP5.


Toutes les simulations reproduisant une interruption de la convection dans le Labrador, montrent qu’une diminution de salinité est le processus dominant dans le déclenchement de cet événement. Cela cause une augmentation de la stratification et l’interruption de la convection. En raison du réchauffement climatique, certains scientifiques craignent que la fonte des glaces du Groenland rejette suffisamment d’eau douce dans l’Atlantique Nord pour bouleverser la circulation océanique. Mais ce mécanisme n’a pas été pris en compte dans l’étude parue dans Nature Communications. 

Dans les modèles étudiés par Giovanni Sgubin et ses coauteurs, la diminution de la salinité dans la mer du Labrador est liée à deux phénomènes favorisés par le réchauffement climatique global : l’accélération du cycle hydrologique avec une augmentation des précipitations dans la Mer du Labrador et une changement de circulation océanique, dont une ralentissement du gyre subpolaire, c’est-à-dire de la circulation cyclonique horizontale caractérisant la Mer du Labrador.

Exemple d'un refroidissement rapide dans le gyre prédit par l'une des projections climatiques. A gauche : évolution temporelle de la température de surface de la mer. A droite : écarte entre la température de l'air à la surface de la mer, entre le début et la fin du XXIe siècle. Crédit : Giovanni Sgubin – EPOC.
Exemple d’un refroidissement rapide dans le gyre prédit par l’une des projections climatiques.
A gauche : évolution temporelle de la température de surface de la mer.
A droite : écarte entre la température de l’air à la surface de la mer, entre le début et la fin du XXIe siècle. Crédit : Giovanni Sgubin – EPOC.


Les modèles climatiques, en fait, ne simulent pas l’afflux d’eau douce issue des calottes et des glaciers. L’apport d’eau douce dans l’océan dû à la fonte des glaces du Groenland n’a donc pas pu être considéré. Mais les auteurs de l’étude ne sous-estiment pas son influence. « Vu que la diminution de salinité semble être une composante clé pour produire une interruption de la convection dans les modèles, l’apport d’eau douce du Groenland peut être une élément de plus augmentant la probabilité que cet événement abrupt se produise », précise Giovanni Sgubin.

L’un des défis de la prochaine génération de modèles climatiques est de tenir compte de ce processus. La fonte du Groenland risque donc de renforcer la conclusion de l’étude : la possible interruption de la convection dans la Mer du Labrador. Résultat, le refroidissement dans l’Atlantique Nord serait plus probable que ne le suggèrent les modèles climatiques.


Les observations récentes du climat montrent que quelque chose d’étrange se passe déjà dans l’ l’Atlantique Nord. La région subpolaire au sud de la Groenland, y compris la Mer du Labrador, est quasiment la seule du monde à ne pas s’être réchauffée depuis le début du XX siècle. On parle du soi-disant « cold blob », caractérisant une région circonscrite de l’Atlantique Nord en contre-courant avec la tendance à l’augmentation des températures observée au niveau global.

Anomalies de températures en hiver 2013 et 2016 (par rapport à la période 1900-1950) : on voit une zone froide au sud du Groenland. Source : NASA GISS.
Anomalies de températures en hiver 2013 et 2016 (par rapport à la période 1900-1950) : on voit une zone froide au sud du Groenland. Source : NASA GISS.

Ce contraste serait l’une des manifestations de l’affaiblissement de l’AMOC, selon une étude parue fin mars 2015 (Nature Climate Change), signé par des chercheurs emmenés par Stefan Rahmstorf, du Potsdam Institute for Climate Research. 

Les scientifiques estimaient alors que le réchauffement climatique global dû aux émissions humaines de gaz à effet de serre avait déjà commencé à ralentir sérieusement la circulation thermohaline, de façon plus prononcée que dans les modèles climatiques. Cela serait la cause principale de l’apparition, dans les observations climatiques, d’un « cold blob » dans l’Atlantique du Nord. Or, compte tenu des résultats publiés dans Nature Communications par Sgubin et al., ce phénomène pourrait avoir une interprétation alternative : l’effet d’un changement de la convection dans la Mer du Labrador pourrait être aussi responsable d’un refroidissement local dans l’Atlantique du Nord.

Référence : Abrupt cooling over the North Atlantic in modern climate models, Giovanni Sgubin, Didier Swingedouw, Sybren Drijfhout, Yannick Mary & Amine Bennabi. Nature Communications, 15 février 2017. DOI: 10.1038/ncomms14375.

samedi 24 décembre 2016

C'est le Temps de l'Introspection : Joyeux Temps des Fêtes

Oubliez les vœux de Paix, Bonheur et Prospérité...


Image provenant du site APOD : Astronomy Picture of the Day C'est un Quasar.

Le Climatoblogue vous souhaite de la Lucidité.
Beaucoup de lucidité afin de pouvoir faire face à notre avenir, qui est ce qu'il y a de plus important à notre époque.

Pensez d'abord à la Vie avant de faire un choix

 Pensez aux générations future...


Activez les sous-titres, ils sont en Français :-)

jeudi 8 septembre 2016

La Très Controversée Étude du Célèbre James Hansen et son Équipe

2°C n'est pas une limite sécuritaire!


Pourquoi cette étude est-elle si controversée?
Parce que les prévisions sont bien pires que celles du GIEC et aussi parce qu'ils affirmaient que 2°C de réchauffement est une limite hautement dangereuse.
Note : 20% du réchauffement observé s'est produit l'an dernier, après la parution de cette étude.

Aussi, James Hansen  et son équipe ont rendu leur étude publique avant qu'elle ne soit révisée par des pairs, question que le public voit et comprenne le processus de révision par des pairs ; dans sa version originale, le dr. Hansen disait : "2°C est une limite hautement dangereuse de réchauffement", les réviseurs ont décidé de réduire son niveau d'alarme et la version finale dit : "2°C est une limite dangereuse au réchauffement".

On s'accorde pour dire que 2°C n'est pas une limite sécuritaire au réchauffement comme on tente de nous le faire croire depuis la COP 15 à Copenhague en 2009
Je rappelle que c'était une proposition d'économistes, pas de scientifiques du climat ni de biologistes.

Décortiquons cette étude, ça fait longtemps que j'en ai envie. J'ai aussi réécouté plusieurs vidéos du dr. James Hansen, question de mieux comprendre ce qu'il nous dit.

     Une très brève histoire du Dr James Hansen

James Hansen est une sommité mondiale de la science climatique. Étudiant du célèbre James Alfred Van Allen (celui des ceintures de Van Allen). Il abandonne l'étude de la planète Vénus pour se consacrer, vers la fin des années 1970, à l'étude du climat de la Terre, car notre climat change.

Il devient Directeur du "NASA Goddard Institute for Space Studies", mais ses conférences sur le climat de la Terre lui attirent la censure de la NASA. Il démissionne de la NASA et devient professeur auxiliaire à "Columbia University’s Earth Institute" où il dirige le programme "Climate Science, Awareness and Solutions" (Science climatique, vigilance et solutions).

Suite à ces événements, la NASA a retiré la 1re phrase de sa mission : "To understand and protect our home planet" (Pour comprendre et protéger notre planète).

Le Dr. Hansen est mieux connu pour son témoignage en 1988 sur les changements climatiques devant le comité du Congrès Américain, ce qui a favorisé une large prise de conscience au sujet du réchauffement global dans l'esprit du public.

Fait à noter, après les embrouilles avec la NASA et d'autres déboires avec l'industrie des combustibles fossiles, le dr. Hansen avait décidé de s'éclipser de la place publique. Mais, suite à la naissance de ses petits-enfants, et à la rapidité croissante du réchauffement global, il est revenu à la charge pour tenter de leur assurer un avenir meilleur ; ainsi qu'à toute la descendance de l'humanité.

Dans l'ordre habituel : James Hansen sur You Tube ; puis lors de son témoignage au comité du Congrès Américain en 1988 ; arrêté quatre fois lors de manifestations ; avec un groupe de jeunes qui poursuit l'administration Obama pour son inefficacité à la lutte aux changements climatiques, ce qui met sérieusement leur avenir en péril.

Son livre :
Storms of my grand children (Les tempêtes de mes petits-enfants)

Un livre qui parle de lui : Censoring Science: Inside the Political Attack on Dr. James Hansen and the Truth of Global Warming
(Censure de la science : les attaques politiques sur le Dr. James Hansen vu de l'intérieur et la vérité au sujet du réchauffement global).


_____________________


      L'étude :

Fonte des glaces, montée du niveau des océans, super-tempêtes : les données du climat ancien (paléoclimatologie), la modélisation et les observations récentes démontrent que 2°C de réchauffement global moyen est extrêmement dangereux.


 > Lien vers l'étude, en Anglais bien sur <

Les 17 auteurs :
J. Hansen, M. Sato, P. Hearty, R. Ruedy, M. Kelley, V. Masson-Delmotte, G. Russell, G. Tselioudis, J. Cao, E. Rignot, I. Velicogna, E. Kandiano, K. von Schuckmann, P. Kharecha, A. N. Legrande, M. Bauer et K.-W. Lo.

Résumé :

Des données datant de la précédente période interglaciaire, l'Éémien di'il y a de 131 000 à 114 000 (voir Wikipédia Fr) qui démontrent que, même si cette période était de 1°C moins chaude (parce que l'axe de rotation était un peu moins inclinée à l'époque à cause des cycles orbitaux de Milankovitch) qu'aujourd'hui (2015) que le niveau des océans était de 5 à 9 mètres plus élevé et qu'il y avait des tempêtes extrêmes.

Le forçage que le réchauffement climatique de cause humaine occasionne est beaucoup plus puissant et rapide que ce que l'on observe dans cette période, mais on peut en apprendre beaucoup en combinant les données de la paléoclimatologie, la modélisation et les observations actuelles.

Nous soutenons que les parties des calottes glaciaires (Antarctique et Groenland) qui sont en contact avec les océans sont vulnérables à une désintégration non linéaire (exponentielle donc) en réponse au réchauffement des océans, et nous avançons que la perte de masse, à cause du rythme à laquelle elle double, atteindra plusieurs mètres.
À cause de la fonte accélérée, environ 8000 lacs semblables à celui-ci sont récemment apparus sur l'Antarctique.
Des périodes de doublage de 10, 20 ou 40 ans ont été évaluées (le taux de fonte de glaciers triple aux 10 ans sur la péninsule Ouest de l'Antarctique, étude en Anglais) laissent présager respectivement une hausse du niveau des océans de plusieurs mètres d'ici 50, 100 ou 200 ans.
Une étude plus récente affirme que le taux de fonte du Groenland a doublé en 4 ans ! (Étude en Anglais.)

Les plates-formes de glace dont la perte de masse est impossible à mesurer avec le satellite GRACE sont comme des digues qui retiennent les immenses glaciers et les inlandsis, et les empêchent de glisser rapidement dans la mer et de causer, éventuellement, une hausse massive et plutôt rapide du niveau des océans après qu'elles soient fondus... ou se soient rompues.

Avec des robots sous-marins et d'autres techniques, comme forer les plates-formes sur toute leur épaisseur et en mesurer la fonte avec d'autres instruments. On a observé des taux de fonte de quelques centimètres par jour sous les rares plates-formes de glace qu'on a pu aller mesurer. C'est l'eau chaude, emprisonnée sous la couche qui se maintient en surface d'eau de fonte froide et douce, qui fait fondre le plus rapidement les  plates-formes de glace et les inlandsis.

Autre étude en Anglais qui confirme que les eaux de l'Antarctique sont moins salées. N.B. Cette étude dit que la glace hivernale occupe une plus grande surface, ce qui est évidemment exact, mais elle ne dit pas que cette glace se forme plus tard et fond plus tôt.
Source http://phys.org/news










Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Barocline
Le refroidissement de zones des eaux de surface océaniques dans l'Atlantique nord comme dans l'océan Austral (près de l'Antarctique) accroît le gradient horizontal des températures dans la troposphère (basse atmosphère : les premiers 8 à 15 km de notre atmosphère).

Les remous d'énergie cinétique et la baroclinicité (image de gauche lorsque les lignes d'égale pression (isobares) croisent celles d'égale densité (isopycnes) Wikipéda fr), sont ce qui alimente les tempêtes les plus puissantes.

Nous concentrons aussi notre attention sur le rôle de l'océan Austral qui affecte la quantité de CO2 atmosphérique, ce qui en retour est était un mécanisme de contrôle serré "naturel" du climat global. L'échelle millénaire (500 à 2000 ans) qui affecte le cycle de changements naturel du CO2 et donc l'échelle temporelle sur laquelle se déroulait les changements du climat ancien, la fonte des glaces et la montée du niveau des océans. Ce cycle millénaire du carbone ne devrait pas être mal interprété et servir de guide pour la fonte des plateaux de glace comparé au rapide forçage climatique actuel de cause humaine.

(Pour les climatologues, l'ère préindustrielle commence en 1750 alors que l'ère industrielle débute avec le boum ferroviaire de 1840).
Les passagers sont priés d'aller pelleter S.V.P.
Chacun doit faire sa part!

Je viens de passer sur la section "modélisation" de l'étude. Il y disent que les modèles climatiques sont complexes et qu'en fait, ils essaient avec leurs modèles de rattraper la vitesse exponentielle du changement que Mère Nature applique à son système climatique, et à son "vivant". Bien sur, ils ont des aspects du système climatique qui sont correctement modélisés ; mais les problèmes de sous-estimation de la fonte des glaces de l'Arctique et celles de l'Antarctique et du Groenland demeurent, ainsi que les impacts sur le Grand Convoyeur.
Peut-être que la façon la plus juste, mais pas nécessairement la plus scientifique, d'évaluer la hausse du niveau des océans est de multiplier le taux de fonte (connu) par la période (connue elle aussi) à laquelle ce taux double. En calculant ainsi, on conclut que le Groenland aura fondu au complet vers l'an 2080 et qu'à lui seul, il aura fait monter le niveau des océans de 7 mètres.
Par endroits, la glace de l'Antarctique descend jusqu'à 10km sous le niveau de la mer et se trouve (maintenant) dans de l'eau généralement assez chaude pour fondre la glace. Si tout l'Antarctique fondait, cela ajouterait 61 mètres au niveau des océans. 

Seulement 3 mètres de hausse du niveau des océans sera catastrophique pour presque toutes nos plus grandes villes, les pays insulaires, le Bangladesh et d'autres ; le nombre de réfugiés atteindra rapidement le milliard, sans oublier ceux à cause des vagues de chaleur et sécheresses...

Ajouter les inévitables conflits, la famine quasi généralisée et vous aurez une petite idée de ce qui nous attend, fort possiblement bien avant 2100 au rythme où vont les choses et à celui où on ne fait rien.
Non seulement on ne freine pas, mais on appuie sur l'accélérateur. Pourtant, il y en a des freins!


Par Paul V. heinrich - Selon les données de BEDMAP utilisant 
 Global Mapper 7.0.1.

     Les grandes lignes 

Le moteur fondamental de la circulation thermohaline est la différence de densité des eaux.

1 - L'eau de fonte de l'Antarctique et du Groenland se répand respectivement à la surface de l'océan Austral et de l’Atlantique nord. Cette eau est douce flotte sur l'eau salée et prévient le mixage vertical de ces eaux ce qui a plus d'une conséquence.
  • Ça augmente le taux de fonte de la glace qui se trouve sous le niveau de surface car l'eau chaude reste prisonnière des profondeurs
  • Cela prévient aussi la formation de "l'eau de fond" car ce n'est plus de l'eau salée qui gèle en surface. Quand l'eau salée gèle, le sel est expulsé vers le bas et cette eau froide et très salée (et donc très dense) descend normalement au fond de l'océan et est un des "moteurs" de la circulation thermohaline (circulation que les différences de température d'eau (thermo) et sa salinité (haline) entraîne. De plus, dans l'Atlantique Nord, la couche d'eau de fonte qui demeure en surface ralentit aussi ce courant marin, et plus particulièrement la partie qu'en est le Gulf Stream.
  • Cela aura évidemment un impact très important sur la vie marine car les nutriments venus du fond auront peine à remonter vers le haut et, par exemple, cela diminuera la formation de l'essentiel plancton.
Cette vidéo, bien qu'en Anglais, montre bien comment gèle l'eau salée et comment la saumure (eau saturée en sel) en est éjectée. La saumure est très dense et descend rapidement au fond de l'océan et entraîne ainsi la circulation de l'eau ; c'est la partie "haline" de la circulation thermohaline.

La partie "thermo" se passe dans l'Atlantique et le Pacifique nord, tout près du Groenland. L'eau chaude arrive des régions équatoriales et parce que l'eau chaude est moins dense, elle monte à la surface, se refroidit dans l'air froid de l'Arctique pour replonger dans les profondeurs vu qu'elle est maintenant plus dense.
La Circulation Thermohaline parfois surnommée "Le Grand Convoyeur". La zone bleue pâle représente grossièrement l'eau de fonte du Groenland qui fait barrage à ce grand courant. La partie bleu foncé, c'est l'eau froide et/ou salée, la partie rouge, l'eau chaude.
  • La chose à craindre, c'est un ralentissement, ou même un arrêt de ce courant ; ce serait catastrophique pour la vie océanique et ce courant est aussi une pièce maîtresse du système climatique ; c'est principalement cette circulation qui distribue la chaleur et régule les températures et la salinité des océans.

Dans une vidéo où il parle de son étude, James Hansen affirme que les modèles du GIEC ne tiennent généralement pas compte de la fonte des glaces ; ils ne savaient pas encore comment la modéliser ; la prédiction de hausse du niveau des océans du GIEC ne tient donc principalement compte que de l'expansion thermique de l'eau. 
  • La manifestation en surface du ralentissement de ce courant est de l'eau froide et douce qui repose sur les océans au sud-ouest du Groenland et près de l'Antarctique comme on le voit sur l'image ci-dessous (les zones bleues).
Tiré de l'étude du dr. Hansen et Al.
  • Dans nos modèles, nous observons ces refroidissements vers 2150. Cependant, nous concluons que cela se produit beaucoup plus tôt dans la réalité, car on l'observe déjà sans l'ombre d'un doute.
2 - Conséquemment, on prévoit une hausse plus importante et plus rapide du niveau des océans que ce qui était généralement admis.
On voit sur ce graphique la tendance exponentielle déjà amorcée de la hausse du niveau des océans.
Tiré de l'étude du dr. Hansen et Al.
3 - Si, comme on le suspecte fortement, le Grand Convoyeur s'arrête à cause d'une trop grande quantité d'eau douce et froide dans l'Atlantique nord. Si aussi les tropiques continuent de se réchauffer à mesure que le taux de gaz à effet de serre augmente, cela forcera l'accroissement horizontal du gradient de température (différence entre chaud et froid) propulsera des super-tempêtes comme l'humanité n'en a encore jamais connu.

Cela s'est produit lors de la dernière période interglaciaire il y a près de 118 000 ans. Les tropiques étaient environ 1°C plus chauds qu’aujourd’hui car l'angle de rotation de la terre était légèrement moins incliné.

Les carottes sédimentaires montrent que la formation d'eau profonde a cessé (comme elle le fait maintenant), l'Atlantique nord s'est refroidi et il y a des indices de très puissantes tempêtes vers cette période ; des tempêtes dont les immenses vagues de longues périodes ont poussé des rochers de plus de 1000 tonnes sur les îles des Bahamas comme en fait foi cette photo. Les vagues de ces puissantes tempêtes ont aussi modifié la géologie des Bahamas, notamment en créant de larges zones en forme de V dont l'ouverture est dirigée vers le Nord,
On avait d'abord cru que ces rochers y avaient été déposé par des tsunamis, mais il n'y a aucune preuve concluante de tsunamis dans cette région à cette époque.

Ces super-tempêtes à répétition ont suivi un corridor venant des environs des abords de la masse d'eau froide venue de l'eau de fonte du Groenland.

Il y a des preuves empiriques que ces vagues de longues périodes et ce vent ont rapidement ensevelies des arbres de 8 à 10 mètres de haut sous du sable sur les Bahamas.

La fin de la période de l'Éémien (il y a environ 115 000 ans) est typiquement associée à un apport massif de sédiments "Oolithes" (petites structures minérales sphériques régulières (ooïde), constituées, lors d'un processus particulier de sédimentation, en lamines concentriques) venant de l’environnement des plateaux continental et transporté par des vents intenses pour former les immenses dunes qui dominent la majorité du paysage l'archipel des Bahamas de notre ère.


L'Atlantique nord,
c'est la partie au nord de l'Équateur.
Ces super-tempêtes vont affecter tout l'Atlantique nord et les terres environnantes..

Des vagues atteignant possiblement 30 mètres de haut accompagnées de vents capables d’arracher l'écorce des arbres, c'est-à-dire l'équivalent de tornades F5 (320 Km/h) ou  plus... On prévoit devoir ajouter une catégorie 6 aux ouragans et typhons (on utilise le terme ouragan dans l'Atlantique et typhon dans le Pacifique et l'océan Indien)


     Les conclusions

  • 2°C de réchauffement n'est pas une limite sécuritaire, c'est même dangereux.
  • Une hausse du niveau des océans de 5 à 9 mètres pour ce siècle avec des risques de hausses subites.
  • Des tempêtes à répétition avec des vents et des vagues comme on n'en n'a jamais vu de notre courte histoire.
  • Un ralentissement important des parties Nord et Sud du Grand Convoyeur Océanique (circulation thermohaline).
  • Le forçage actuel que nous causons au climat est beaucoup plus important aujourd'hui qu'il ne l'était à l'époque Éémien.
  • Les modèles climatiques sous-estiment grandement la fonte de glaces et l'impact de la fonte sur la circulation thermohaline.

     Dans ses conférences

  • Le Dr. Hansen dit que c'est bien triste car la situation serait évitable.
  • Que nous courons vers une extinction massive.
  • Que la COP21 est un échec
  • Que 2°C est une limite hautement dangereuse au réchauffement.
  • Il est pour une taxe sur le carbone perçue directement aux compagnies à la condition que tout l'argent perçu soit redistribué à tous.

     Il est aussi fortement critiqué

Parce qu'il favorise le nucléaire. Il dit que ni le vent ni le soleil ne peuvent nous assurer une "stabilité énergétique" et que c'est donc la seule option.

D'autres disent que le niveau des océans va grimper plus et plus rapidement que l'étude le laisse entendre.

Dans l'étude, ils ne font pas mention de bien des pièces importantes du système climatique dont le méthane de l'Arctique ni de l'effet de la fonte de la glace sur l'océan Arctique et plus encore ; c'est une étude partielle et personnellement, je ne connais pas d'études qui tiennent compte de tout le système climatique, même le GIEC n'en fait pas..

Bien sur, l'industrie des combustibles fossiles veut la peau du dr. Hansen et celle d'autres scientifiques. C'est incroyable le niveau de harcèlement que certains ont subi. Michael Mann par exemple a dû faire face à 6 procès, du trolling intempestif, du harcèlement et des menaces 'physiques" au téléphone ou par courrier.

James Hansen nous parle de son étude


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