Comment expliquer cette réalité au plus grand nombre?

Nous sommes la cause des Changements Climatiques, soyons la solution.
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mardi 23 août 2016

C'est Quoi Les Changements Climatiques Abrupts?

Par changement climatique abrupt, on entend un changement dans le système climatique qui s'opère sur quelques années, environ une ou deux décennies au maximum.

Bien sur, la démarcation entre changements climatiques et changements climatiques abrupts est floue ; c'est une question d'interprétation et de jugement.

Vous avez dit changements climatiques abrupts?

     Quels types d'événements sont considérés?

Une hausse abrupte du changement du niveau des océans, causé par le bris d'un immense glacier comme cela risque de se produire en Antarctique de l'Ouest plus prochainement que dans l'Est. On parle de quelques dizaines de centimètres à un mètre et quelques qui pourrait s'ajouter au niveau global des océans en "peu de temps" ; une hausse significative venant de la péninsule Ouest de l'Antarctique pourrait même être subite.
Le très imposant glacier Toten dans l'Est de l'Antarctique, dont la fonte est plus lente que dans l'Ouest peut lui aussi nous apporter 3 mètres de hausse en peu de temps, s'il glisse et tombe dans l'océan

L'arrêt du courant nommé "Circulation thermohaline" (dont fait partie le Gulf Stream aurait un fort impact négatif presque instantané sur la vie marine et aussi sur le climat. Cela ferait en sorte que certains pays du Nord de l'Europe se réchaufferaient moins rapidement. Cela causerait aussi un reflux du Gulf Stream et ferait monter de façon significative le niveau de l'eau le long de la côte Est américaine.
L'eau de fonte du Groenland se répand sur la trajectoire du Gulf Stream. C'est ce qui explique que le Gulf Stream refoule et fait monter le niveau le long de la côte Est Américaine
Un volcan suffisamment important peut causer un rapide refroidissement climatique comme en 1816. En avril 1815, le Tambora situé en Indonésie entre en éruption. C'est l'éruption la plus importante de l'histoire humaine et qui a projeté 150 km3 de cendres dans la stratosphère qui a ensuite fait plusieurs fois le tour de la Terre pour finalement se répartir dans l'atmosphère. Cela a eu pour effet un blocage des rayons solaires, plus précisément réfléchissant ainsi une grande partie du rayonnement solaire vers l'espace. Tout l'hémisphère Nord a connu un refroidissement important en 1816 qu'on surnomme "l'année sans été". Des centaines de milliers de personnes en sont mortes car l'agriculture s'était écroulée par manque de soleil et les températures trop froides. Notez que c'est encore des centaines ou des milliers de fois moins important que le serait une éruption du Yellowstone, ou de l'un des cinq autres supervolcans connus.

      Voici un excellent documentaire qui relate ces événements.


Supposons que l'économie s'écroule en quelques années suite à trop de dommages et de famines liés aux changements climatiques comme cela sera presque inévitablement le cas. Toute notre activité génère beaucoup de poussières qui provoquent un rafraîchissement (effet nommé "global dimming" (assombrissement global) en Anglais) car elles réfléchissent vers l'espace une certaine quantité du rayonnement solaire. Mais avec une activité économique très réduite cette poussière retomberait rapidement au sol et on verrait la température moyenne globale grimper de 1,5°C à 2°C en quelques semaines à peine. Presque au même moment, ce réchauffement subit ajouterait assez de vapeur d'eau à l'atmosphère pour le doubler ; 3°C à 4°C de réchauffement en moins de deux ans au maximum.

Bien qu'on nous dise que cela semble moins probable qu'on ne le croyait, une éruption venant d'hydrates de méthane, notablement venant du plateau Arctique oriental Sibérien, le lieu le plus probable pour une éruption probable prochaine demeure possible. Nous avons besoin de recherches in situ et non pas de modèles numériques incomplets et approximatifs. Bref, une éruption soudaine, où sur disons 8 ans d'une importante quantité de méthane nous ajouterait facilement 1°C (possiblement beaucoup plus) auxquels il faut encore ajouter de la vapeur d'eau qui doublera la hausse de températures.
Source : Semilitov et al 2012
Les anomalies du courant-jet font partie des signes de changements climatiques abrupts et on les observe déjà comme nous l'avons vu dans cet article antérieur. Le courant-jet est le principal moteur météo de l'hémisphère Nord et entraîne déjà des sécheresses comme celle qui perdure en Californie et ailleurs comme au Portugal et en Espagne. Les irrégularités du courant-jet sont aussi responsables d'importantes inondations car les systèmes météo peuvent se bloquer en place et ainsi déverser d'importantes quantités de pluie comme en Louisiane ces derniers jours en plus de "désaisonnaliser certaines régions" comme la région de Calgary qui ne connaît presque plus l'hiver depuis quelques années ou bien l'Alaska qui reçoit beaucoup moins de neige ; les exemples sont nombreux.

Sur la page d’accueil de la NOAA qui parle de changements climatiques abrupts, la NOAA dit :
"Imaginez qu'au cours d'une ou deux décennies, que les longs hivers du nord de la Nouvelle Angleterre soient remplacés par des hivers nettement plus doux, comparables à ceux de Washington D.C. Ou bien qu'une baisse subite du régime des pluies affecte l'Ouest des Grandes prairies et y transforme les paysages d'herbes grasses à perte de vue en un paysage désertique, comme celui de l'Arizona."




J'ai revérifié en fin de semaine, il y a maintenant 69 boucles auto-amplificatrices d'identifiées dans le système climatique. Le site est en Anglais. Descendez à la section : Self-Reinforcing Feedback Loops et vous y trouverez ces 69 boucles qui ensemble peuvent pousser le réchauffement et accroître le "chaos climatique" à des niveaux invivables. 
Utilisez Google Translate (ou autre) pour traduire l'article
https://translate.google.fr/
vous n'avez qu'à coller le lien de l'article dans la fenêtre de gauche
N.B. La traduction n'est pas parfaite.


2016 pourrait presque se qualifier dans la catégorie du réchauffement climatique abrupt...
Source de l'image : Climate Central

Merci de partager mes articles ; j'écris pour informer.

dimanche 31 juillet 2016

Une Nouvelle Recherche Démontre que le Climat va se Réchauffer plus Rapidement que les Modèles le Prévoient

Avertissement : lire cet article peut accroître votre niveau d'anxiété.


Cette nouvelle recherche Historical records miss a fifth of global warming: NASA (les données historiques ont manqué un cinquième du réchauffement global : NASA).
Cette étude est parue le 21 juillet 2016 et c'est une nouvelle des plus importantes.

Les modèles climatiques dont ceux du GIEC qui ont alimenté les discussions de la COP21 (et des 20 autres COP) sont basés sur les données de températures historiques dont la moyenne de base pour établir les 2°C de "limite de dangerosité au réchauffement", est de 1850 à 1910. Le début de l'ère préindustrielle (début de l'utilisation massive de charbon) est datée à 1750 ; il faut ajouter 0,3°C à la moyenne de 1850-1910 pour en tenir compte.
Station météo. Ç'a du être difficile de l'installer dans ce fabuleux décor.
Dommage que ça le défigure...
Il y a longtemps qu'on connaissait ces "bizarreries" (quirks) dans les données historiques, mais ceci est la première recherche qui en calcule les impacts.

Lorsqu'on a programmé les modèles en corrigeant ces "erreurs" (quirks), ces derniers sont finalement en accord avec le réchauffement observé, mais cela ne concerne que le court terme. 

Nous savons que l'Arctique se réchauffe beaucoup plus rapidement que le reste du globe, mais les données provenant de l'Arctique sont rares car il y a peu de stations météo. Une série de données (data set) des températures de l'Arctique prise avec moins de points de mesure montre donc moins de réchauffement. Les chercheurs ont décidé de programmer les modèles numériques afin qu'ils tiennent compte de ce manque de couverture (probablement  par interpolation mais l'étude ne le mentionne pas clairement).

Cette nouvelle étude prend aussi en compte deux autres problèmes. 

En premier lieu, les données historiques sont parfois un méli-mélo des températures de surface océanique et de mesures atmosphériques, alors que les modèles numériques ne tiennent compte que de l'atmosphère (oui, ça me renverse moi aussi) ce qui a biaisé les modèles vers des prévisions de températures moins élevées.

Visualisation de la perte de glace sur l'océan Arctique entre 1974 et 2014.

La deuxième problématique, c'est qu'il y avait beaucoup plus de glace dans l'Arctique quand nous avons commencé à y enregistrer les températures dans les années 1860 et les premiers observateurs ont enregistré les températures de l'air au-dessus de sols gelés. Lorsque la glace a commencé à fondre, les observateurs ont enregistré les températures de l'eau à la place.

L'effet combiné des trois points montre que 19% du réchauffement étaient cachés dans ces données a évidemment surpris les chercheurs par son amplitude ; on croyait l'impact minime. Les scientifiques auteurs de cette recherche préviennent que les programmateurs des modèles climatiques à long terme de tenir compte de ces résultats.
J'écris pour informer, merci de partager mes articles.

vendredi 11 mars 2016

ALERTE : Le Seuil des Changements Climatiques Dangereux Est Dépassé


 La situation est extrêmement critique

Depuis un certain temps, le réchauffement s’accélère de plus en plus rapidement et ne montre aucun signe de ralentissement pour encore au moins les 4 à 6 prochains mois. On sait déjà que 2016 sera encore plus chaude que 2015, tous les indicateurs pointent dans cette direction.
Impressionnant! Mais en degrés F et selon la moyenne du 20e siècle et non celle de 1880-1900

     Les 3 mois les plus chaud
  • Décembre 2015 : 1,4°C au dessus de la moyenne de 1880-1900
  • Janvier 2016 : 1,47°C au dessus de la moyenne de 1880-1900
  • Février 2016 : nouveau mois le plus chaud 1,58°C au dessus de la moyenne 1880-1900). Si on regarde la hausse sur les continents seulement, la hausse moyenne est de 2,3°C
En gros, 1880-1900 c'est la moyenne de ces années utilisée par le GIEC. La COP21 a établie la cible de 1,5°C en se basant sur cette moyenne comme étant la limite qu'il ne faudrait pas dépasser pour éviter des changements climatiques dangereux. Les pays pauvres et les scientifiques inquiets qui se sont battus pour faire passer la limite de 2°C à 1,5°C ont éprouvé un soulagement très temporaire, on l'imagine...

ERRATUM : Février 2016 a été 1,58°C plus chaud par rapport à 1880 et non 1.67°C.



Merci à Johan Lorck https://global-climat.com de la permission donnée pour l'utilisation de ses graphiques, et aussi pour avoir normalisé celui-ci à la moyenne 1880-1900 afin de garder la cible de 1,5°C bien en vue.

Il faut rappeler qu'il ne s'agit que d'un seul mois et qu'on devra attendre janvier 2017 pour voir la moyenne annuelle, mais il est presque certain que 2016 sera encore plus chaude que 2015; tous les indicateurs pointent dans cette direction.

Aussi, il semble que les satellites auraient une tendance à montrer des températures légèrement plus élevées pendant un El Niño, mais j'attends que ce soit confirmé ou infirmé par la NASA ou la NOAA ou la WMO, mais c'est une possibilité qu'on doit garder à l'esprit pour le moment.

L'étude du climat dans le passé de la Terre nous apprend bien des chose, notamment qu'une de hausse de 5°C ou plus est déjà survenue en moins de 10 ans. 

Finalement, les température sur les continents sont passablement plus élevées que la moyenne globale qui inclut les océans. On parle donc d'une température d'environ 1,92°C supérieure à la moyenne de 1880 sur  les continents comme l'Amérique du nord, mais c'est bien plus en Arctique, jusqu"à 9°C en certaines régions ; et l'Antarctique est au moins 3°C au dessus de la ligne de base de 1880-1900.

Peut-être que le rythme de réchauffement diminuera en 2017? Mais c'est impossible qu'on revienne en arrière et que la température diminue (à moins d'un gros volcan ou que l'ONU aie subitement décidé de se lancer dans la Gestion du Rayonnement Solaire. Il faut souhaiter que l'accélération du réchauffement ralentisse, sinon, nous atteindrons les 2°C de réchauffement global moyen vers 2020, si ce n'est pas avant, ce qui pourrait fort bien être le début, disons officiel, d'un long et dépérissant avenir...
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On vous dira que le réchauffement actuel est causé par El Niño et c'est partiellement vrai. Mais El Niño est un monstre, un mutant, amplifié par le réchauffement climatique à cause de nos émissions de gaz à effet de serre.

Ci dessous, El Niño.En date du 10 mars 2016. El Niño, c'est principalement la longue bande jaune sur l'équateur.
Le cercle vert montre que la température y est par endroits jusqu'à 3°C supérieure à la normale, on peut dire que c'est beaucoup, mais cela a diminué quelque peu.


Source http://earth.nullschool.net
Mais, voyez aussi l'étendue des zones d'eau (jaune et orange) à la température au dessus des normales. 93,4% de la chaleur s'accumule dans les océans et celle-ci se transfère ensuite à l'atmosphère notamment avec les tempêtes et El Niño. Les courants d'eau surchauffés font aussi fondre des glaciers du Groenland et de l'Antarctique par en dessous comme expliqué dans cet article antérieur qui parle de la hausse du niveau des océans
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    Comment comprendre ce qui se passe?

Évidemment, la hausse du niveau des gaz à effet de serre est la cause du réchauffement comme expliqué dans cet article antérieur. Mais ce graphique a de quoi faire sursauter et nous montre la cause première du problème. Ça fait 40 millions d'années (pas sur ce graphique) qu'il n'y a pas eu autant de CO2 dans l'atmosphère de la Terre, et à cette époque, vous n'auriez reconnu aucun continent et très peu d'animaux, possiblement à l'exception des requins.

2015 est une année de croissance record (3,09 ppm) de nos émissions de CO2 depuis qu'on les observe en 1959, et ce malgré toutes les alarmes lancées par les scientifiques et personnes engagées depuis les années 1990...
Graphique mis à jour pour données 2016 à 400 ppm de CO2. Source en Anglais : Skeptical science
À voir le graphique ci-haut, et sachant qu'il y a beaucoup d'inertie dans le système climatique, qu'on peut comparer à un immense train, nous savons que le réchauffement va continuer de s'accélérer à moyen terme ; le moteur des changements climatiques est extrêmement puissant et c'est l'effet de serre.
L'effet de serre équivaut en chaleur à 4 bombes atomique comme celle Hiroshima à la seconde, soit  345 600 par jour!
Souvenons nous que ça prend une dizaine d'années avant que le CO2 relâché dans l'atmosphère n’atteigne son plein potentiel de réchauffement.) le réchauffement actuel provient donc de ce qu'il y avait de CO2 dans l'atmosphère avant 2006! Pouvez-vous imaginer ce qu'il en sera en 2026? Les émissions de tous les gaz à effet de serre augmentent année après année.

Graphique montrant nos émissions de CO2 et la hausse des émissions prévue pour les quatre prochaines années.
Source : Arctic-news
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     Et le méthane ?

Il n'y a pas que le CO2, le méthane est un très puissant gaz à effet de serre et nous en émettons beaucoup. Sa concentration moyenne observée à l'Observatoire de Mauna Loa enregistre sa rapide croissance.

L'action d'effet de serre du méthane est instantané et puissant : 135 fois plus puissant que le CO2 au cours de ses 10 premières années dans l'atmosphère et encore 32 fois plus puissant que le CO2 après 100 ans. Les émissions croissantes de méthane ont certainement joué un rôle, et peut-être davantage en Arctique. Il y a fait vraiment chaud cet hiver et du méthane s'échappant du pergélisol et du fond marin aurait pu contribuer à y faire monter la température.

Une forte poussée de méthane a été observée depuis 2007 et on a fait quelques études pour l'expliquer. Une recherche avec le mot Methane sur Climate Central nous apporte ces résultats
Notez que les scientifiques sont presque toujours conservateurs et prudents ; ils sont généralement fait ainsi.

Je traduis quelques lignes provenant de certaines études qu'on y trouve
  • 21 sept 2015... L'EPA (Environmental Protection Agency aux USA) semble sous-estimé grandement la quantité de déchets enfouis et donc les émissions de méthane des sites d'enfouissements. 1 200 sites enfouissement on été visité et mesuré pour cette étude : lien en Anglais
  • 15 avril 2014... Une étude suggère que le forage  pour le gaz naturel (qui est principalement du méthane) émettrait jusqu'à 1 000 fois plus de méthane qu'on le croyait. L'étude dit aussi qu'on croyait que les émissions de méthane venant du forage (#fracking) étaient tellement faibles qu'on n'en tenait pas compte.
    [ NDT: c'est pour cela que le GIEC vantait les mérites du gaz naturel en tant qu'énergie de transition entre pétrole, charbon et les énergies renouvelables.] Lien en Anglais
  • 16 février 2016... Il y a eu une importante pointe dans les émissions globales de méthane, et les États-Unis sont très probablement un coupable important. Lien en Anglais
En fait, si on regarde ce graphique, on voit une cause : le fracking (fracturation hydraulique) en Oklahoma ou les émissions de méthane ont bondi.
Les valeurs montrent l'état de l’Oklahoma, les USA continentales et du Pacifique nord entre  176-128° Ouest et  25-43°Nord. Les enregistrements de l'Observatoire de Mauna Loa pour 2010-2014 sont aussi indiquées.
Cette poussée de méthane a contribué au réchauffement accéléré des derniers temps, ça représente une augmentation importante et imprévue de ce puissant gaz à effet de serre.
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     Une rétroaction du système climatique serait-elle en cause?

C'est fortement probable et la première qui vient en tête (il y en a apparemment 61 d’identifiées à ce jour) est la plus importante de ces rétroactions et c'est la disparition de la glace sur l'océan Arctique ; sa couverture est à un minimum record pour cette date, et de loin. Et ça fait des années que la couverture de glace se réduit en superficie et en volume, presque tout ce qui restait de vielle glace, la plus épaisse, est disparue l'été dernier...

Tout au long du dernier hiver, l'Arctique a connue des températures très chaudes que El Niño à lui seul ne peut expliquer.

Je vais collecter des informations au cours de la semaine et mon prochain article parlera de ce qui s'y est passé cet hiver et ce qu'on doit en attendre...

Ce qui se passe en Arctique ne reste pas dans l'Arctique
Merci de partager, c'est essentiel que l'information se propage..

jeudi 3 mars 2016

Sécurité Alimentaire, Eau Potable et les Changements Climatiques Abrupts

Pouvez-vous imaginer un monde sans bleuets? Pas moi!
Sans l'ombre d'un doute, nous sommes à une époque durant laquelle des changements climatiques abruptes nous accablent. Ces changements climatiques, tous causés par le réchauffement que nous avons induits, ont des effets de plus en plus graves sur tout ce qui vit, dans les océans comme sur terre.

Si vous n'êtes pas déjà au courant, je vous annonce qu'il y a une sécheresse extrême qui sévit en Californie qui produit au moins 50% de la nourriture de l'Amérique. Pour le moment, les agriculteurs ont pompé l'eau du sous-sol, mais les réserves d'eau des nappes phréatiques sont presque épuisées, il en resterait pour un an... environ. À cause des changements climatiques, la pluie et la neige ont cessé de tomber dans les plaines et sur les sommets ; il n'y a plus de neige pour alimenter les cours d'eau dans les vallées.

Voici une carte représentant l'étendue de la sécheresse pour l'an 2095 pour tout le continent Nord-Américain.
 D'autres régions du monde sont aussi frappées de sécheresse ; il y en a une qui dure depuis 1998 dans les pays de l'est de la Méditerranée Chypre, Palestine, Turquie, Israël, Liban, Jordanie et la Syrie.
Article source courtoisie de la NASA. Pour janvier 2012, les tons brunâtres montrent la diminution de la quantité d'eau selon la moyenne 2002-2015 dans la région de la Méditerranée. Les unités de mesure sur l'échelle sont en centimètres, le minimum d'eau est à -30 cm.

On remarque aussi que plusieurs autres pays ont tendance à s'assécher eux aussi, il faut garder en tête que c'est selon la moyenne locale. La Méditerranée est l'une des régions où tout indique  qu'elle continuera de s'assécher tout comme le sud-ouest des États-unis. On s’inquiète aussi de la Russie, elle aussi un grand producteur céréalier qui vient de connaître les 2 années les plus chaudes de son histoire (comme toute la planète d'ailleurs) ; la sévère vague de chaleur qui y a sévit en 2012 a drastiquement réduit les récoltes et a aussi causé de multiples incendies de forêt. Article en Anglais.

Il y avait 2 causes à la sécheresse de 2010  en Russie occidentale (ouest) : réchauffement climatique de cause humaine et variation naturelle. Cette sécheresse à l'été 2010 a fait 55 000 morts! En bref, le réchauffement climatique a accru le risque et l'intensité de cette vague de chaleur. Article source en Anglais


Mais la Russie bat des records de chaleur année après année depuis 2010 ainsi que des records de superficie détruite par des feux de forêt et c'est pareil sur presque toute la côte ouest du continent américain, de l'Alaska à la Californie en passant par le Canada. Voir cet article antérieur ou j'y parles des feux de forêt Une Autre Très Mauvaise Nouvelle Climatique — Nous Sommes Déjà à Mi-Chemin du 2°C de la Limite au Réchauffement Global

Ci-dessus une carte des anomalies de température de la vague de chaleur de 2010 en Russie prise le 27 juillet 2010. 
Article source courtoisie de la NASA
Europe : Index de sévérité de sécheresse du 11 au 20 juillet 2015
Article source en Anglais
 Au Pakistan, la situation de l'eau se détériore elle aussi. La principale activité de ce pays est l'agriculture ; on s'y fiait sur les rivières et canaux d'irrigation, un réseau bien développé. Mais parce que la population s'est grandement accrue et a envahi les villes, ils ont du se mettre à puiser, eux aussi, l'eau dans le sol et bien sur, celle-ci commence à manquer comme le démontre cette carte modélisée faite par la NASA.

Les rivières sont en bleue ainsi que les endroits dans le sol ou l'eau est plus abondante. On voit que le Nord et l'Ouest du pays ont perdu de l'eau des nappes phréatiques.
Article source de la NASA
Cet hiver 2015-2016, le Royaume Uni a vu s'abattre 76 cm de pluie sur l'Écosse et Wales. Encore du jamais vu!


En fait, les changements climatiques augmentent le risque d'événements météo extrêmes, l'intensité et souvent la durée de ces derniers, principalement sécheresses et vagues de chaleur et les périodes nuageuses en certaines régions.
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     Pessimisme supplémentaire (comme si on en avait besoin)


Les pollinisateurs sont essentiels à l'agriculture et ils sont apparemment en phase d’extinction (eux aussi). 40% des espèces qui pollinisent sont en danger, qu'on pense aux abeilles, taons, plusieurs variétés de mouche ainsi que certains oiseaux et quelques espèces de chauve-souris.
Ce rapport ne laisse aucun espoir : l’extinction des pollinisateurs condamne notre existence (en Français).
Une de mes photos
Les plantes qui produisent des fruits, dont plusieurs sont confondus pour des légumes tel tomates, concombre et piments : tout ce qui résulte d'une fleur est un fruit ou une baie.

     Les plantes à fruits et la hausse des températures

Pour produire des fruits sur les fleurs fleurs, la température nocturne ne devraient pas dépasser 20-21°C. Quand il fait plus chaud. les plants de tomates et autres produisent moins de fruits. Nous aussi faisons moins d'efforts quand la température est trop élevée et ça semble être analogue pour ces plantes en période de production florale.

D'une façon générale, on observe partout sur le globe des floraisons plus hâtives et plus on se rapproche du Nord, plus ces floraisons se produisent tôt et plus on y remarque des espèces montant du sud, qui fuient la chaleur. D'ailleurs, c'est pareil, en fait, c'est bien pire pour la faune et la flore aquatique comme mentionné dans ce blogue.
http://leclimatoblogue.blogspot.ca/2016/02/les-oceans-se-meurent-voyons-pourquoi.html

et ici
http://leclimatoblogue.blogspot.ca/2015/10/hecatombe-dans-locean-pacifique.html

Les changements climatiques affectent aussi la production céréalière, et non seulement à cause des sécheresses. Cette étude (en Anglais encore) déjà vieille d'un an dit qu'à chaque degré Celsius de hausse globale moyenne de la température (par rapport à le moyenne de 1880) prévoit une réduction de 42 millions de tonnes. À titre comparatif, le globe a produit 701 millions de tonnes en 2013.

À 3°C de réchauffement global moyen, ça tombe à zéro si on se fit à une étude du GIEC qui dit que le règne végétal ne pourra survivre à plus de 2,5°C... Si ce n'est pas à 2,5°C de réchauffement, ce sera peu après de toute façon. Déjà, l'Amazone se meure et certaines forêts de l'ouest de l'Afrique aussi.
Qu'allons-nous manger?



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Note : En janvier 2016, nous étions à 1,38°C de réchauffement mais en avril 2015, nous étions à 0,9° et des poussières. Bien sur, El Niño (qui se poursuivra pour quelques mois encore) a accéléré le réchauffement atmosphérique, mais cette chaleur était stockée dans les océans et ceux-ci ne cessent de se réchauffer de plus en plus vite.


Voir l'article source sur Arctic-news
De plus, 1,38°C est la moyenne globale, mais les continents se réchauffent plus vite que le moyenne.

 Voir cet article antérieur 3,27°C de Réchauffement pour 2030?

Le 3,27°C pour 2030 auquel je fais référence N'est pas la moyenne de réchauffement globale, c'est la moyenne prévue sur les continents Européen et Américain. l'Inde et la Chine, bref, là où se retrouve la majorité de la population mondiale. Je ne serais vraiment pas surpris que cette prévision pour l'an 2030 soit dépassée à voir l'accélération du réchauffement ces derniers temps.

dimanche 11 octobre 2015

Éditorial -- Lettre À Tous Les Médias Francophones

J'ai débuté ce blogue il y a six mois pour combler le vide informatif des médias Francophones au sujet des changements climatiques et aussi pour contrer la désinformation qui règne partout, gracieuseté de l'industrie des combustibles fossiles qui utilise les mêmes tactiques utilisées lors de la campagne de désinformation sur les méfaits de la cigarette, même les débats. Vous vous souvenez?

Je comprends pourquoi vous, les médias, ne parlez pas ou sinon très peu des changements climatiques. La convergence des médias, la présence de gens représentant l'industrie des combustibles fossiles dans vos conseils d'administration et dans votre actionnariat et la crainte de perdre des auditeurs avec un sujet dérangeant et apparemment compliqué, enfin, trop compliqué pour la majorité de vos journalistes et de vos intervenants.

Seulement, la situation climatique a atteint. et fort possiblement même dépassée, un stade critique. On le sait, la fonte des glaces du Groenland et de l’Antarctique est irrévocable et impossible à ralentir. Idem pour l'acidification des océans causée elle aussi par le CO2.


(Kivalina, Alaska est l'une des 31communautés actuellement dévorée par les
eaux de l'océan Arctique et du détroit de Béring due à une combinaison de
facteurs ; la montée du niveau des eaux, le dégel du pergélisol et l'action
des vagues qui n'est plus brisée à cause de la perte de la glace maritime.
Photo : The Union of Concerned Scientists.)

La question est simple : désirez que votre entreprise médiatique se perpétue? Ou même notre civilisation et la survie de l'humanité? Il n'y a qu'une solution, c'est d'informer le public sur l'état actuel de la situation et proposer un plan. Un plan comme celui-ci : http://arctic-news.blogspot.ca/p/plan.html. 

Nous sommes rendus à 1,26°C de moyenne au réchauffement global depuis 1750 source . Nos émissions de CO2 ne cessent d'augmenter, fort possiblement à cause de ceci : en 2013, le FMI estimait le montant global (tous les pays) des subventions aux industries des combustibles fossiles à 1,900 milliards de $ US source.

Il y a plus d'un an, j'ai écrit à la majorité des médias du Québec pour les inciter à parler des changements climatiques. Coïncidence fortuite, seulement le journal La Presse en parle généralement avec justesse et une régularité rassurante et je les en félicite ; ça prend du courage pour parler à contre-courant.

J'aurai bientôt atteint les 5500 lectures sur ce blogue. Je ne m'étais fixé aucun objectif sinon que d'informer les gens au meilleur de mes connaissances, et de mes sources biens sur. J'ai des lecteurs réguliers partout dans le monde, même en Australie. Hier, je me suis fait dire par un blogueur Américain que mes articles étaient souvent cités sur des blogues anglophones ; quelle incroyable surprise! Je ne savais pas à quoi m'attendre quand j'ai débuté ce blogue le 12 avril 2015, mais je ne m'attendais pas à ceci.

Bref, tout ça pour vous implorer au nom de l'humanité de faire votre devoir convenablement. Je suis prêt à vous soutenir et à vous aider gratuitement si je n'ai pas à me déplacer ou à encourir des frais supplémentaires, et cela avec le plus grand plaisir tant que ma santé me le permet. Il faut sauver la Vie. Il faut éviter une extinction massive qui emporterait au moins 50% des espèces vivantes, et elle est déjà amorcée à cause de la perte d'habitats, de la sur-exploitation, du braconnage (40% des poissons que vous mangez ont été pêchés illégalement, le trafic d'ivoire, la chasse à la baleine en Antarctique, les produits animaliers pour la médecine Chinoise et j'en passe énormément).

Les changements climatiques commencent à peine à tuer, principalement des créatures marines pour le moment et  des coraux qui servent de grandes villes à d'innombrable créatures dans les océans ; et des arbres, vraiment beaucoup beaucoup d'arbres... infestations d'insectes, sécheresses et incendies de forêt cataclysmiques tandis que la déforestation massive continue...

Question pour Le Premier ministre Couillard (et tous les autres politiciens et médias du monde tant qu'à faire) :
ça vous fait quoi de savoir que les cibles de réduction des gaz à effet de serre fournies par tous les pays sont nettement insuffisantes pour maintenir le niveau de réchauffement moyen global sous les 2°C et que cela va entrainer l'emballement climatique qui va causer une extinction massive qui supprimera au moins 50% des espèces vivantes...?
 

La croissance économique infinie est impossible et ne sert personne, sinon les plus riches. Pourquoi investir dans l'exploration pétrolière? Au Québec, nous avons le potentiel énergétique éolien qui surpasse le potentiel pétrolier de l'Arabie Saoudite, les études sont déjà faites... Et l'éolien, c'est 100% renouvelable. 

Les plus graves problèmes sont l'acidification des océans et la hausse de la température qui décimerait le règne végétal et donc la production en oxygène... Il faudra évidemment évacuer et accueillir les habitants des pays insulaires et des régions côtières ; pour survive, il faudra tous faire des sacrifices immenses et d'énormes efforts, ou tous périr de stupidité et de cupidité.

Pensez à vos enfants, à l'avenir... à tout ce qui vit et à tous ceux qui rêvent.
Photo : Jac ~ Bo

dimanche 4 octobre 2015

Surprise : Le Groenland Et l'Antarctique Fondent Plus Vite Prévu Il Y A Six Mois

     D'abord, la situation inquiétante au Groenland

Comparé à l'Antarctique, l'océan Arctique se réchauffe beaucoup plus rapidement ce qui a un impact direct sur la fonte du Groenland, car comme l'Antarctique, le Groenland repose sur un fond qui se trouve en grande partie sous le niveau de la mer. On parle de plus de 2km sous le niveau de la mer en certains endroits de l'Antarctique.

Source : NOAA.GOV
De nouvelles études confirment que les glaciers du Groenland reposent et sont accrochés au sol sous le niveau de la mer. Cela permet à l'eau plus chaude de faire fondre plus rapidement les glaciers par le dessous. Cette eau chaude et salée est amenée des tropiques par la circulation thermohaline à 350 à 400 mètres de profondeur et plus. C'est à l'aide d'instruments fixés à des bouées que Éric Rignot de la NASA et son équipe ont fait cette découverte et les résultats de leurs recherches ont été publiés sous le titre :
Undercutting of marine-terminating glaciers in West Greenland
Eric Rignot, Ian Fenty, Yun Xu, Cilan Cai, Chris Kemp
Dans le
Geophysical Research Letters DOI: 10.1002/2015GL064236

La configuration du fond sous la couche de glace qui atteint 3Km d'épaisseur du Groenland, combinée à cette eau chaude laisse présager une accélération du taux de fonte du Groenland avec la possibilité que de très larges pans de glacier se décrochent et tombent soudainement dans l'eau, risquant ainsi d'entrainer de significatives et subites hausses du niveau des océans, mais quand même beaucoup moins importantes que ce qui risque de se produire en Antarctique. Aucune estimation n'a été fournie, mais je serais surpris si la plus grande hausse venant du Groenland atteignait 30 à 60 cm, et fort probablement moins. On parle de 3 mètres de hausse du niveau des océans si cela se produit pour l'immense glacier Totten en Antarctique .

Il est estimé que depuis 10 ans, le Groenland a contribué à une hausse de 8 mm du niveau des océans, et cela s'accélère exponentiellement. Dans 10 ans, la contribution du Groenland à la hausse du niveau des mers pourrait facilement dépasser les 20 mm. Le programme de la NASA s'appelle OMG (pas pour Oh Mon Dieu) pour "Ocean Melting Greenland" (l'Océan fait Fondre le Groenland).
NOTE 1 : Cela prend 380 Km3 pour élever le niveau des océans de 1mm.
NOTE 2 : Un Km cube de glace = 1 milliards (1 Gigatonne) de tonnes d'eau.

NOTE 3 : La même quantité d'énergie est nécessaire pour faire fondre un morceau de glace que pour chauffer la même quantité d'eau de 0°C à 80°C ; ça devrait inquiéter tous les cerveaux.
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      La surprise de l'Antarctique

La NASA entreprend un effort intensif pour mieux comprendre le problème de la montée des eaux causée par les changements climatiques (ce n'est malheureusement pas le seul problème). L'effort va inclure des satellites capables par exemple de discerner l'épaisseur d'une pièce de monnaie si l'instrument serait rattaché à un avion de ligne volant à 12 000 mètres selon le directeur Mike Freilich.

De récents rapports, comme celui ci-haut, démontrent la forte possibilité d'une accélération fonte du Groenland et la déstabilisation de la calotte glaciaire de l'ouest de l'Antarctique qui pourrait bien souffrir selon les scientifiques d'un cas d'instabilité marine. Cette étude a conclue que : ce secteur de l'ouest de l'Antarctique subie une déstabilisation marine de cette partie de la calotte glaciaire et pourrait contribué de façon significative à la hausse du niveau des océans. Si tout l'ouest de l'Antarctique venait à fondre, ce qui semble inévitable, la hausse potentielle serait de 3,3 mètres (très possiblement avant un siècle selon moi même) mais la NASA ne se prononce pas sur le temps nécessaire à cette fonte. N'oubliez pas que le Groenland lui aussi fond comparativement très vite pendant cette période.


En fait, le problème est le même qu'au Groenland, c'est un apport d'eau chaude qui fait fondre et déstabilise la calotte par en dessous. Certains glaciers comme le Pine Island, pourraient causer une hausse subite du niveau des océans s'il se décrochait de sa base rocheuse. Actuellement, la glace d'en dessous du glacier Pine Island fond d'un alarmant 6cm par jour! C'est  probablement aux environs du double au Groenland.

Les modèles informatisés de la fonte des glaces dont s'est servi le GIEC ne tiennent pas compte de certains mécanismes liés à la fonte des glaces, comme la fracturation hydraulique par exemple (l'eau qui s'infiltre dans les glaciers et les découpent littéralement).


Des scientifiques comme James Hansen pensent qu'il y a une grande marge d’incertitude en ce qui a trait à la modélisation des calottes glaciaires dont les estimations sont vraiment trop basses. En fait, je suis de l'avis de Paul Beckwith dont la solution simple est de multiplier le taux de fonte par la période auquel il double (ou triple) et qui donne quelque chose comme ceci.
Le taux de fonte du Groenland triple aux 10 ans à peu de chose près. Donc, à chaque 10 ans, la quantité de fonte (ou la hausse du niveau des mers) triple. Ce graphique
ne tient pas compte de la dilatation de l'eau quand elle se réchauffe.

Récemment, des Glaciologues ont sonné l'alarme au sujet du glacier Thwaites, lui aussi dans la partie ouest de l'antarctique le long de la mer d'Admundsen. Il est gigantesque et a perdu plus de 100 Gigatonnes de glace à chaque année au cours des dernières années. Le glacier est à la fois vaste et vulnérable ; il est exposé à de l'eau chaude et des particularités géographiques inhabituelles signifient que s'il commence à s’effondrer, sa chute dans l'océan sera inexorable.

On parle d'aller y faire de la recherche, mais il n'y a pas de base Américaine à proximité et les conditions météo sont extrêmement difficiles dans cette région. Malgré cela, les scientifiques veulent faire de son étude une priorité absolue.

En fait, personne ne semble savoir avec certitude de combien ni à quelle vitesse surviendra la hausse du niveau des océans. Je considère l’approche de Paul Beckwith la plus saine par sa simplicité comparée aux modèles numériques dont on ne sait pas encore au juste quelles particularités on doit tenir compte...

Mais la vitesse du taux de montée des eaux pourrait bien nous surprendre ; il peut se passer bien des choses qui risquent d'accélérer le réchauffement climatique et pas seulement le méthane qui risque de s'échapper de l'arctique. Il y a plus de 40 rétroactions à renforcement positif connues qui peuvent accélérer le réchauffement et dont on ne sait au juste calculer la puissance. Aussi, il en reste peut-être d'autres à découvrir, plusieurs ont été identifiées plutôt récemment. Évaluer des choses comme le rythme de fonte du pergélisol et établir quelle proportion de méthane ou de CO2 s'en échappera est encore plus difficile... 

Une seule chose est certaine, plus ça va et plus le réchauffement climatique s'accélère. Les prévisions de réduction des gaz à effet de serre fournies pour le COP21 démontrent que les cibles de réduction sont nettement insuffisantes pour ne pas dépasser les 2°C de limite au réchauffement. Comble du malheur, ces évaluations sont faites selon le dernier rapport du GIEC (AR5) et qui dit que nous en sommes à 0,8C de réchauffement alors que nous sommes déjà à 1,26°C comme démontré dans cet article. Comment des gens peuvent-ils être si aveugle? À croire que leurs têtes sont enfoncées dans leurs nombrils!


La légende de cette image disait que l'Angleterre sera submergée si le réchauffement climatique se poursuit... Mais voilà, il est impossible d'arrêter le réchauffement climatique, et en plus, il s'accélère de plus en plus rapidement...

lundi 14 septembre 2015

À Mesure que 2015 Pulvérise les Records de Température, C'est Nettement Plus Chaud que Vous le Croyez

Article original par David Spratt paru le 24 août 2015 ici : http://www.climatecodered.org/2015/08/as-2015-smashes-temperature-records-its.html

Je n'ai pas reçu la permissions de David Spratt chez http://www.climatecodered.org/ pour traduire et publier son excellent article sur le Climatoblogue. J'espère qu'il n'en sera pas offusqué ; j'ai tout fait en mon possible pour tenter de le joindre, mais il doit être en vacances ou à l'extérieur. Mais ça fait une semaine que cet article est traduit et l'information doit circuler.

          "Version Espagnole"
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     Il y a El Niño...

Si vous l'ignoriez, un des plus puissants El Niño à ce jour est toujours en croissance et il participe à faire monter les températures ; des records sont brisés, mais ça s'est réchauffé de combien au juste? Pendant plusieurs années, on s'est fait répété que la température avait monté d'environ 0,8 à 0,85°C.

Mais en 2015, ce chiffre est largement dépassé.

Même avant que le puissant El Niño ne se développe, 2015 a été une une année très chaude. Les quelques premiers mois de l'année ont pulvérisé des records pour la période correspondante jusqu'au début de la tenue des températures par instruments en 1880.
À chaque nouveau mois de 2015, de nouveaux records sont tombés.


Source NOAA depuis http://www.climatecodered.org
Depuis l'arrivée des données du mois de juillet, le National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) du gouvernement Américain rapporte que juillet 2015 a été le plus chaud des 1827 mois enregistrés depuis 1880, et les sept premiers mois de 2015 a été la période janvier-juillet la plus chaude jamais enregistrée.

La moyenne globale sur les océans et au sol était de 0,81°C supérieure à la moyenne du 20e siècle. Vu que juillet est climatiquement le mois le plus chaud de l'année, il a été aussi le plus chaud mois jamais enregistré entre 1880 et 2015, à 16,61°C surpassant le précédent record de 1998 par 0,08°C.

La température moyenne des surfaces océanique pour juillet 2015 a été de 0,75C plus chaude que la moyenne du 20e siècle. Cela a été la plus haute température enregistrée pour n'importe quel mois entre 1880 et 2015, surpassant le précédent record de juillet 2014 par 0,7°C. Cette température record a été établie à cause de températures records sur de larges surfaces des océans Indien et Pacifique.
La limite présumée sécuritaire de 2°C établie par le GIEC se rapproche beaucoup plus vite que prévue.
À ce moment ci de l'année, les températures globales combinées sur terre et sur les océans ont été de 0,85°C au dessus de la moyenne du 20e siècle. Ceci a été la température la plus élevée enregistré pour la période janvier-juillet depuis 1880, dépassant le record de 2010 par 0,09°C.

Par surcroit, pour la même période, les températures moyennes globales de surface au sol ont elles aussi brisé un record, celui de 2007 et par une marge impressionnante de 0,15°C. Toujours pour la période de janvier à juillet, la température globale moyenne des surfaces océaniques a dépassé le record précédent de 2010 par 0,06°C. Chacun des bassins océaniques majeurs observé ont montré des températures chaudes records en quelques régions.

Comme le rapporte Joe Romm, "Ça été particulièrement chaud pour 6 milliards d'entre nous ici dans l'hémisphère Nord où les sept premiers mois de 2015 ont été de 0,17°C plus chaud que n'importe quelle autre période identique dans les annales ; et presque 0,27°C plus chaud que n'importe quelle année avant 2007.

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      El Niño est possiblement le plus puissant à ce jour

Les records de cette année n'ont pas été brisés, ils ont été littéralement pulvérisés alors que le possiblement plus puissant El Niño de l'histoire moderne devrait persister jusqu'en 2016. Les conditions El Niño sont caractérisées par une bande d'eau chaude au dessus de l'équateur sur l'est du Pacifique (jusqu’au Pérou. Voir l'image ci-dessous) et qui permet le transfert de la chaleur de la couche supérieure de l'océan vers l'atmosphère, ce qui l'associe à une climat plus chaud.
N.B. L'image ci-dessous ne fait pas partie de l'article originale de David Spratt, j'ai pris la liberté de l'ajouter pour mieux montrer l'El Niño actuel.

Source : nullschool.net le 2 sept 2015. On voit la longue bande d'eau chaude du El Niño qui traverse le Pacifique sur l'équateur.. dans le petit cercle vert, 
la température de l'eau est de 3,7°C supérieure à la normale!!!
      Jetez un petit coup d'oeil

La plus récente mise à jour d'El Niño (Climate prediction Center / NCEP 31 Aout 2015) rapporte que : 
La moyenne des multiples modèles suggère qu'El Niño (mesuré à la zone 3.4) sera au dessus de +1,5°C (un El Niño fort) qui durera avec une probabilité de 85% jusqu'au début du printemps 2016. Il se termine généralement peu après Noël.
   (3.4 est une zone entre les longitudes 120 à 150 ouest dans le Pacifique et situé sur l'équateur.)


Comme le démontre le graphique ci-dessus, la force prévue d'El Niño (ligne jaune) est légèrement au-dessus du plus puissant événement El Niño connu, celui de 1997 (points rouges).
Comment chaud sera 2015? La NOAA (National Oceanographic and Atmospheric Administration) a déjà rapporté que les sept premiers mois de 2015 étaient de presque 0,1°C plus chaud que le précédent record. C'est un écart gigantesque quand on considère que dans ce domaine, les écarts se mesurent généralement en centièmes de degré C.

Avec les 85% de chances qu'a El Niño de se poursuivre jusqu'au début de printemps 2016, il est virtuellement certain que 2015 sera l'année la plus chaude depuis qu'on tient des registres météo (1880).

Toujours à cause de El Niño [NDT : sans oublier les "Blob" et les autres accélérateurs du réchauffement], il est fortement probable que 2015 dépasse la marge de 0,1°C. Ceci serait une conséquence incroyable et  surprendrait une grande partie de scientifiques les plus conservateurs. L'ex directeur scientifique du climat à la NASA, James Hansen dit :

Nous pouvons déjà prédire que la température globale en 2015 dépassera l'ancienne marque (établie en 2014) par un écart inhabituellement large (environ 0,1°C) qui dépassera 1998 (le El Niño du siècle).
Et il y a une très forte probabilité que 2016 dépasse 2015 et devienne à son tour l'année la plus chaude.

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        C'est plus chaud que vous ne le croyez


De combien la Terre s'est-elle réchauffée? La convention veut qu'on parle de la "quantité de réchauffement par rapport à la période pré-industrielle", ce qui veut dire avant la révolution du charbon et de la vapeur qui a débuté vers 1750.


Mais les enregistrements et la consignation des températures et autres mesuré par des instruments n'ont  pas commencé avec les agences majeures avant 1880 aux USA, en Grande Bretagne et au Japon, et c'est cette période qui sert généralement de référence nommée "ère pré-industrielle". Donc, quand nous entendons dire que le réchauffement  jusqu'à (le réchauffement moyen) de la dernière décennie étant de 0,8°C ou 0,85°C, c'est le réchauffement depuis la ligne de base de 1880  (voir la colonne verte pâle dans le graphique ci-dessous de 0,87°C, selon les donnée de la NOAA cumulées depuis 1880).

Mais le climat de 1750 et celui de 1880 n'étaient pas le même. Des recherches utilisant des données indirectes et de la modélisation démontrent que la température a augmenté de ~0,2C. (environ 0,2°C) de 1750 à 1880.


[NDT : avant 1750, la terre était en voie d'un léger refroidissement (comme elle devrait l'être actuellement, mais le temps se réchauffe à cause de nos émissions de gaz à effet de serre qui ont véritablement commencé vers 1750, ce qui explique la hausse d'environ 0,2°C entre 1750 et 1880.]

Quand nous ajoutons cette période, (le bout vert foncé de la colonne verte) nous nous apercevons que le le véritable réchauffement depuis la période pré-industrielle comparé à la précédente décennie  est de 1,07°C. C'est renversant de voir que nous avons déjà dépassé plus que la moitié de la limite non-sécuritaire de 2°C (reconnue comme telle par de nombreux et éminents climatologues et autres experts du climat).

Le réchauffement moyen global depuis la période industrielle de 1750 jusqu'à 2014 a été de 1,17°C

Et pour les sept premiers mois de 2015, l'écart est d'un stupéfiant 1,26°C par rapport au niveau pré-industriel. Oui, c'est un très puissant El Niño et le réchauffement risque de reculer pour un courte période, mais 2016 risque bien d'être aussi chaud et il est probable (comme le pensent plusieurs climatologues) que nous soyons en train d'entrer dans une ère de réchauffement climatique accéléré.

Les émissions de gaz à effet de serre augmentent continuellement vers de nouveaux records alors que les efforts pour nettoyer ou fermer des centrales au charbon les plus sales et polluantes réduira la quantité d'aérosols (particules en suspension qui incluent la suie de carbone noire, sulfates, nitrates, ainsi que la poussière de fumée, d'industries et des vents de tempêtes) qui pour le moment procurent une protection capable de durer une semaine environ et qui refroidit le climat d'environ 0,8°C à 1°C.

Michael E. Mann, un des plus éminents climatologue dit qu'à mesure que l'utilisation des combustibles fossiles diminuera, le refroidissement que procure les aérosols diminuera lui aussi. Le Dr. Mann ajoute que si le monde brûle passablement moins de charbon, qu'il faudra limiter le CO2 à 405 ppm maximum, niveau que nous aurons atteint dans 2 ans.

L'urgence climatique nécessite-t-elle un niveau d'action bien supérieur à ce que nos décideurs perçoivent? À mesure que les températures grimpent vers des records sans précédent et que les gens ne réalisent pas à quel point il fait chaud, vous pouvez parier là-dessus.

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     Quelque notes de la part du Climatoblogue

Il y a plus d'une façon pour établir le niveau réchauffement : quand on parle de réchauffement global, on sous-entend celui des océans, celui au sol et des deux hémisphères bien sur.

Et comme nous l'avons vu, il y a la date à partir de laquelle on mesure le réchauffement. On peut aussi le calculer depuis la moyenne du 20e siècle ou depuis de n'importe quelle année jusqu'à l'an 2000 ou jusqu'à ce jour depuis ce site : https://www.ncdc.noaa.gov/cag/time-series/global/globe/land/ytd/7/1880-2015 On peut obtenir plusieurs réponses...
 
Exemple : la presque totalité des gens vivent dans l’hémisphère Nord et sur le sol évidemment. Donc, le réchauffement au sol de l'hémisphère Nord devrait être celui qui prime pour la population (si je tenais un discours de véritable politicien).

Depuis 1880 donc, cette mesure du réchauffement est de 1,47°C et si on ajoute le 0,2°C depuis 1750, le véritable début de l’ère industrielle, cela fait 1,67°C de réchauffement  pour tout ce qui vit sur le sol de l'hémisphère Nord.

Source : NOAA https://www.ncdc.noaa.gov/cag/time-series/

ERRATUM : Sam Carana m'a expliqué hier sur ces commentaires : http://arctic-news.blogspot.ca/2015/09/3-27-c-warmer-by-2030.html#comment-form qu'il faut ajouter 0,6°C aux températures que donne cette page de la NOAA car les températures sont basées sur la moyenne du 20e siècle.
Merci beaucoup Sam.

Please note, Global and hemispheric anomalies are with respect to the 20th century average. Continental anomalies are with respect to the 1910 to 2000 average.
(traduction) Veuillez prendre note que les anomalies Globales et Hémisphériques  sont basées sur la moyenne du 20e siècle et que les anomalies continentales sont établies selon la moyenne de 1910 à 2000.
Le température au niveau du sol de l'Europe s'est  réchauffé de 1,79°C depuis 1880 jusqu'à fin 2014. Il faut ajouter 0,57°C à ce chiffre déjà élevé pour tenir compte de la moyenne de 1910 à 2000 comme le dit la notice. 
Surprise : 2,36°C est le réchauffement réel de la température au niveau du sol en Europe!
Prenez donc gare aux chiffres qu'on vous donne! Vérifiez le site de la NOAA mentionné ci-haut et conservez-le dans vos favoris. N’oubliez pas que la moyenne du 20e siècle est de +0,6°C et que celle de 1910 à 2000 est de +0,47°C.