PORTAIL D'INFORMATION SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES FRANCE/QUÉBEC –
Le phénomène des Changements Climatiques actuel est la plus importante histoire de toute l'Histoire.
"Dans cette lutte contre le réchauffement climatique, gagner lentement n'est qu'une autre façon de perdre."
C'est une menace qui nous affectera tous, il faut s'unir et se serrer les coudes.
Comment expliquer cette réalité au plus grand nombre?
Nous sommes la cause des Changements Climatiques, soyons la solution. Merci de partager nos articles, ils sont écrits dans le seul but d'informer.
S'il fait anormalement froid sur une grande partie du continent Américain, c'est qu'il fait anormalement chaud en Arctique.
C'est quoi le Vortex Polaire?
"Le vortex polaire
stratosphérique est une région d'air à grande échelle qui est contenu
par un puissant courant-jet d'Ouest en Est et qui ceinture la région
polaire. Le vortex polaire se forme lors de la nuit Arctique qui dure six mois aux pôles. Le
vortex polaire (masse d'air cyclonique) s'étend de la tropopause, la ligne de démarcation entre
la stratosphère et la troposphère (couche de l'atmosphère terrestre située au plus proche de la surface), traverse la stratosphère et s'étend jusque dans la
mésosphère (au-dessus de 50 km).De faibles concentrations d'ozone et de basses températures sont associées à l'air à l'intérieur du vortex."
Normalement, le Vortex polaire
était d'une seule pièce et maintenu en place sur l’Arctique par le
courant-jet. Mais le réchauffement climatique a affaibli le courant-jet
et lui fait faire de fortes ondulations Nord-Sud (ondes de Rossby) qui
parfois demeurent bloquées en place, ce qui permet à des
systèmes météo de demeurer stationnaires.
C'est ce qui se produit cet
hiver et c'est aussi ce qui permet à d'autres systèmes météo de
prolonger des sécheresses comme en Californie et au Portugal, ou encore, à
d'autres systèmes météo de déverser des quantités jamais vues de pluie.
Vortex polaire vu à environ 31 km d'altitude (10hPa) au-dessus de l'Arctique).
Notez la distorsion et la boucle en formation dans la zone supérieure gauche. Source : Earth Nullschool à 10 hPa
Cette carte en date du 2 janvier 2018 représente les anomalies de température à 2 mètres d'altitude basée sur la moyenne de 1979 à 2000, et non pas la moyenne de base des GIEC et COP de 1880 à 1910. Par rapport à cette moyenne de 1880-1910, nous sommes actuellement à un peu de 1°C de réchauffement global moyen que les scientifiques, pas les économistes, jugeaient dangereux même dans les années 1980. C'est au moins 2°C en Arctique selon des estimations très conservatrices et c'est suffisant pour faire fondre la presque totalité de l'inlandsis Groenland.
"Les courants-jet polaires sont les principaux moteurs météo."
Ça fait quelques semaines que ces zones de températures
(systèmes météo) n'ont presque pas bougé. Cela veut dire que les
ondes de Rossby du courant-jet sont bloquées en place. On pourrait y
superposer la carte du courant-jet pour
expliquer le tout en un clin-d'oeil. C'est tout de suite évident
au-dessus de la Californie et de la Colombie-Britannique par exemple
Ce qui se passe en Arctique ne reste pas en Arctique (Il a même neigé en Floride)
Les ondes de Rossby de plus en plus prononcées dans le courant-jet se
répercutent jusque dans la stratosphère et c'est ce qui cause probablement
les distorsions et le scindage, ou parfois en deux ou plusieurs parties, du Vortex
polaire Arctique, dont une partie descend encore cette année jusque sur le sud du continent Américain.
Voici le courant-jet au même moment vu depuis environ 10 km au-dessus
du sol. Voyez à quel point il est déstructuré à cause du réchauffement
climatique.
Les deux X jaunes sur l'image indiquent une division du courant-jet, signe d'un blocage à ces positions. Source : Earth Nullschool à 250 hPa
+ de réchauffement global = + de plus intenses turbulences locales
Le vortex polaire arctique et "son" courant-jet, on peut en effet dire que le courant-jet est une partie intégrante du vortex polaire, ou vice-versa.
À gauche, un vortex polaire et un courant-jet plutôt "normal". À droite, un courant-jet 'malade" et un vortex polaire scindé en plusieurs parties observé le 5 janvier 2014. Source : NOAA
Ci-dessous, ce schéma représente les ondes de Rossby du courant-jet (malade) et les zones de températures associées : brun=chaud, bleu=froid. Les creux de vagues descendent vers le Sud et les crêtes remontent vers le Nord.
Comme le dit la Dre, Jennifer Francis :
"La vitesse Ouest-Est du courant-jet a chuté en 2012 lorsque la banquise a atteint un minimum record. Ce n'est probablement pas une coïncidence..."
C'est aussi parce que l'Arctique se réchauffe plus rapidement que tout le reste du globe que le courant-jet développe des ondes de Rossby (Nord-Sud) de plus en plus forte et aussi qu'elles se bloquent, pour parfois pour de longues périodes. Répétons que c'est la différence de température entre l'équateur et les pôles qui alimente les courant-jets polaires (il y en a un au pôle Sud). Cet écart diminuant affaiblit le courant-jet.
Le froid actuel sur l'Amérique est une répétition des quatre ou cinq dernières années, mais comme on la vu tout aussi récemment, l'Arctique a été frappée de vagues de chaleur dépassant la moyenne de plus de 20°C.
Merci pour vos riches enseignements Dre. Jennifer Francis
Pendant ce temps en Europe...
Voyez la bande de température très anormalement chaude en Russie...
Voyez la bande du courant-jet au-dessus de la Russie. C'est elle qui y apporte la température anormalement chaude vue ci-dessus.
La situation très confuse du courant-jet au-dessus de l'Europe. Quand le courant-jet, ou de ses parties, remonte du Sud vers le Nord, c'est de la chaleur des tropiques qu'il y transporte.
Le courant-jet dédoublé est un signe que ce dernier est ploqué en place pour une "relativement longue période". La situation en Europe est donc l'inverse de celle aux USA ; il y fait anormalement chaud, surtout en Sibérie.
Je n'ai pas souvent vu le courant-jet si déstructuré...
2017 l'année la plus chaude sans El Nino
2017 s'est classée à quelques dixièmes de degrés de moins que 2016, année d'un super El Nino (plus gros et plus chaud) et un peu au-dessus de 2015. Le 1er super El Nino a eu lieu en 1983 et le second super El Nino s'est produit en 1998.
1,5°C semble absolument inévitable, même si c'est permis de rêver...
Comme
un marcheur sur une corde raide, le climat vacille, perpétuellement à la
recherche d'un équilibre, mais plus il se réchauffe, plus il vacille...
Si ça peut vous intéresser, je vous recommande de vous familiariser quelque peu avec ces sites pour que vous puissiez mieux voir et comprendre la globalité des systèmes météo.
Earth Nullschool Disponible en Français. Il faut cliquer sur le mot "EARTH' pour accéder au menu qui contient plusieurs options
Climate Reanalyser Seulement en Anglais. Offre des trucs comme l'écart de température terrestre à 2 mètres au-dessus du sol que Earth Nullscholl n'a pas et le menu par pointage change trop facilement, mais bon, faut faire avec...
Windy.com Un troisième site dans le même style que je recommande
Afin d'éviter la confusion, trois définitions avant de commencer
Banquises : glace de surface qui flotte sur
l’océan et dont la surface varie au gré des saisons (et dont la fonte
n'influence pas "en théorie" le niveau des océans). Mais si on est pointilleux, les marées
plus fortes car plus d'eau est mobilisée et aussi l'inévitable
expansion thermique de l'eau, ajoutent au niveau des océans.
Calottes glaciaires
: très grand glacier de plus de 50 000 kilomètres carrés recouvrant une
portion de la croûte terrestre et d'une épaisseur de plusieurs
centaines de mètres voire de plusieurs
kilomètres ; maintenant nommées "inlandsis". Ce sont l'Antarctique et le Groenland.
Plates-formes, plateaux et barrières de glace sont la même chose et retiennent les glaciers bordant les deux inlandsis.
Le
réchauffement climatique de cause humaine est une expérience en temps
réel au cours de laquelle d'étonnantes surprises, parfois
catastrophiques, nous attendent à chaque détour.
Des témoins du passé
Nous
savons, grâce aux vestiges de coraux et d'autres indices, qu'il y a eu à
la fin de la dernière déglaciation débutée il y a ~20 000 ans alors que
des glaciers d'environ 4km d'épaisseur recouvraient le Canada (et une
partie du Nord de l'Europe) jusqu'à New York et qui s'est terminée il y a
~10 000 ans, qu'il y a eu parfois de subites poussées de la montée du
niveau des océans. Les récifs coralliens meurent quand il y a trop d'eau
au-dessus d'eux, car ils doivent recevoir
un minimum d'ensoleillement pour survivre et croître.
L’écosystème récifal est, avec les forêts tropicales, l’écosystème le
plus riche en biodiversité ainsi que le plus complexe et le plus
productif de la planète. Source en Français à visiter.
C'est
en étudiant à haute résolution les vestiges de récifs coralliens le
long de la côte Texane qui sont morts lors de la dernière déglaciation à
cause de la hausse du niveau des océans, que Pankaj Khanna, auteur
principal de cette étude en Anglais, a fait ces découvertes. Il a aussi été interviewé par Alex Smith de Radio Ecoshock, une émission (anglophone) que je rate rarement.
Sa
recherche démontre qu'au cours de la dernière déglaciation, il y a eu
des
périodes de 10 à 20 ans au cours desquelles la hausse du niveau des
océans a eu d'importantes poussées de 20 mm à 40 mm par année et il
affirme aussi que ça peut se produire n'importe quand dans les
conditions actuelles.
_______________________
Il y a des âges glaciaires et interglaciaires. Ces variations
climatiques, comme on le voit ci-dessous, résultent des cycles orbitaux,
nommés cycles de Milankovitch.
ppM = parties par Milliard pour le CH4 (méthane), en rouge ppm = parties par million pour le CO2 (dioxyde de carbone), en bleu
Il est à noter que le taux de CO2 atmosphérique varie de 140 ppm à
280 ppm au cours de ces cycles. Quand il l'a dépassé, comme lors de
l'extinction Permienne,
les émissions de CO2, alors causées par une activité volcanique intense
et longue de milliers d'années, ont fait grimper la température globale et
l'acidité des océans à des niveaux intolérables pour soutenir la Vie de
cette époque : 95% des espèces marines y ont disparu de même que 75%
des espèces terrestres.
Nov 2017 : nos émissions de CO2 atteignent plus 406,58 ppm (source) et ça monte et le taux de méthane aussi grimpe (source).
Hausses abruptes du niveau des océans sont nommées en Anglais Melt water pulses (poussées d'eau de fonte).
De nos jours
Le taux moyen actuel de la hausse du niveau des océans est de 3,4mm/an (NASA),
une augmentation de 50% par rapport à avant 1993. Le réchauffement
actuel se déroule 10 fois plus rapidement que tout ce que la nature, si
laissée à elle-même, a pu produire au cours des dernières 65 millions
d'années (source en Anglais).
En blanc, hausse du niveau des océans combinée. En vert, contribution du Groenland En jaune, contribution de l'Antarctique
20 ans à 50 mm par an = 1 mètre de hausse du niveau des océans!
Il y a ~11 000 en Antarctique...
Ces
profondes cicatrices laissées sur le fond marin à la même époque où
sont morts les coraux mentionnés plus haut, montrent les traces qu'ont
laissées les icebergs qui se sont rapidement détachés du glacier Pine
Island.
Dans cet article en Anglais,
on explique que l'eau de 1°C à 2°C de plus chaude que la moyenne
locale a fait tripler le taux de fonte de quatre glaciers en
Antarctique. Les plateaux de glace étalés sur la mer devant ces glaciers
sont en train de se désintégrer, un a même presque totalement disparu
depuis l'arrivée d'eau plus chaude. La fonte et l'écoulement de ces 4 "petits" glaciers provoqueront à eux seuls, une hausse de 1,2 mètre du niveau des océans.
Rappelons que 93% du réchauffement s'engouffre dans les océans
Une cascade d'icebergs
La partie Ouest de l'inlandsis Antarctique est la première qui
rejoindra la mer. C'est celle dont nous parlons dans cet article.
Tant
qu'ils sont là, les plateaux de glace étalés sur la mer devant les
glaciers en bordure des calottes glaciaires agissent un peu comme un
bouchon sur une vaste bouteille de champagne.
La vraie question est "quand". La vraie réponse est "beaucoup plus tôt que prévu". On pense donc que d'ici 20 à 50 ans, ces six glaciers feront, à eux seuls, monter le niveau des océans de plus de 2 mètres, possiblement de 4 mètres...
En novembre 2009, le taux maximum d'écoulement était ~8,33 mètres par an. Suite à l'arrivée d'eau plus chaude vers 2015, la vitesse maximale d'écoulement des quatre glaciers est de 4 Km/an. Quand on vous dit que ça s'accélère exponentiellement...
La majorité de ces quatre glaciers repose sur du sol à
environ 600,46 mètres sous le niveau de l'océan. Ce qu'on vient de dire
ne concerne qu'une très petite partie de l'Antarctique, voyez la partie
gauche de la carte et le minuscule carré de la zone de ces quatre
"petits" glaciers. Notez les autres zones de fonte sans oublier que le
Groenland fond presque 50% plus rapidement.
Le glacier Pine Island, situé dans l'Ouest de l'Antarctique, a vu sa fonte et sa
vitesse d’écoulement s'accélérer de façon fulgurante depuis 2015, ce qui
fait dire aux glaciologues que la fonte des calottes est beaucoup plus
rapide, et imprévisible, que toutes leurs prévisions.
Un iceberg de 267 km carrés s'est détaché du glacier Pine Island fin septembre 2017.
Depuis le début des observations en 1947
et jusqu'en 2015, la barrière de glace de ce glacier n'avait presque pas
bougé. Mais depuis 2015, elle recule à toute vitesse ce qui permettra
au glacier de s'écouler de plus en plus rapidement vers la mer : un
exemple parmi d'autres.
Depuis 1950, nous sommes dans l'ère climatique moderne de "la grande accélération"
Le Pine Island et le Thwaites, d'une épaisseur de 3 km et d'une superficie équivalente à celle du Texas (696 241 km2),
fondent et s'avancent de plus en plus rapidement dans l'océan vont nous
apporter 3,35 mètres de hausse du niveau des océans. Leurs barrières de
glace sont très affaiblis et leur vitesse d'écoulement s'accélère comme
le montre le diagramme suivant. La fonte et la descente vers les océans
de ces glaciers ne sera que le début car une partie de l’inlandsis
suivra rapidement, tout comme pour les autres glaciers longeant
l'Antarctique et le Groenland.
De gauche à droite : le Pine Island, le Thwaites et les quatre petits mentionnés plus haut.
Si on compare la fonte des calottes glaciaires à un véhicule automobile, ce dernier aurait plusieurs accélérateurs.
Mécanisme de fonte des inlandsis
À
mesure que les barrières de glace fondent et se brisent, le poids de
l'inlandsis propulse ces glaciers vers l'océan de plus en plus
rapidement.
Vu que ces glaciers ont une
formidable hauteur, leurs falaises, de plus en plus hautes, s'écroulent
sous leurs propres poids au fur et à mesure qu'elles dépassent la "ligne
de sol" (grounding line), qui elle recule parce que les glaciers
fondent principalement par le dessous, toujours à cause de l'eau plus
chaude qui s'y engouffre.
Réactions en chaînes :
les plateaux disparaissent
les glaciers suivent en accélérant le pas
les inlandsis suivent en faisant de très grands pas
Ce scénario-catastrophe pourrait être amoindri
seulement si nous réduisons drastiquement, et dès maintenant, nos
émissions de gaz à effet de serre. Idéalement. il aurait fallu débuter
cette réduction dès les premières alertes lancées par les scientifiques
en 1965. sinon, dès le début des années 1990.
Ce glacier, comme les autres et l'inlandsis derrière fait environ 3km de haut.
On nous fait croire que le temps, c'est de l'argent, mais on ne nous dit pas que le climat, c'est la Vie.
Au Groenland, le Jakobshavn, un imposant glacier, a perdu sa barrière de glace et recule de 20 mètres par jour. C'est ce qui se prépare pour le Pine Island, le Thwaites
et les autres. On a fait des modèles basés sur l'effondrement de ce
glacier afin de prévoir tes taux de fonte et d'écoulement des six
glaciers de l'Antarctique mentionnés. Par souci de conservatisme, ils
ont coupé les données de 50% : pas pour des motifs scientifiques.
Depuis
bien avant l'apparition des humains, les gigatonnes de glace se sont
accumulées sur le continent Antarctique ont fait descendre la majorité
du continent sous le niveau des eaux. Ces six glaciers sont sur une
pente qui remonte vers l'océan et donc, l'eau plus chaude y pénètre plus
profondément, accélérant fonte et l'avance des glaciers. La perte des
plateaux de glace envoie des signaux aux inlandsis jusqu'à 900
kilomètres à l'intérieur de s'écouler dans la direction des barrières
disparues (excellent article en Français).
On
voit ici comment et à quelles vitesses l'inlandsis Antarctique
s'écoule. La partie où il y a du rouge et de bleu, c'est "l'Ouest de
l'Antarctique".
À deux mètres de hausse du niveau des océans, c'est 12 millions de personnes qui seraient déplacées... seulement aux États-Unis.
Même des villes comme Montréal, Québec et
Chicoutimi pour ne parler que du Québec que je connais bien, sont menacées bien qu'elles ne soient pas à proprement
parler des "villes côtières". Car lorsque le niveau des océans aura
monté de deux mètres, le fleuve Saint-Laurent et la rivière Saguenay
verront la même augmentation ; simple physique des vases communicants
que nous avons apprise à l'école.
En plus, les ports,
des parties de routes côtières ainsi que plusieurs aéroports de part le
monde deviendront inutilisables. Comment seront acheminés les biens et
principalement la nourriture? Habituez-vous à consommer local.
Et quand l'eau salée monte, elle
contamine les sols beaucoup plus loin que le rivage, ce qui rendra
l’agriculture impossible dans des endroits comme au Bangladesh et contaminera, comme on
le voit déjà en Floride et chez des populations insulaires les puits
dans lesquels l'eau potable est puisée.
Vidéo en Anglais Pour avoir les sous-titres en Français, il faut
1- Clic sur le bouton à gauche de l'engrenage
2- Clic sur l'engrenage puis sur sous-titres
3- Clic sur Traduire et une nouvelle fenêtre apparaît
4 Choisir Français (la traduction est imparfaite)
J'ai passé les 5 à 6 dernières années à apprendre et comprendre le réchauffement climatique. Au cours des derniers 30 mois, j'ai tenté de vous l'expliquer sur ce blogue. J'en ai appris beaucoup et j'espère que vous aussi. Le plus important à retenir est qu'il faut agir.
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Le climat de la Terre est remarquablement stable depuis 10 000 ans, c'est ce qui a permis l'émergence de l'agriculture et conséquemment, la venue de civilisations. Mais combien de degrés de réchauffement suffisent pour déstabiliser l'équilibre climatique? Et possiblement pour toujours, sans possibilité de retour en arrière...
Nous savons que si le réchauffement se stabilisait à 1°C, que c'est déjà suffisant pour faire grimper le niveau des océans de 5 à 9 mètres et d'accroître significativement la probabilité d'événements météos extrême : La Très Controversée Étude du Célèbre James Hansen et son Équipe
Sans l'ombre d'un doute, il y a ce risque que nous observons actuellement de déclencher des boucles à rétroaction positives, c'est à dire qui accélèrent le réchauffement climatique et déclencheront, tôt ou tard. d'autres boucles à rétroaction positives vers un réchauffement de plus en plus puissant et rapide, jusqu'à...
Le déstabiliser au point de déclencher une 6e extinction de masse...
Nous sommes sur la trajectoire qui garantit beaucoup plus que 2°C de réchauffement global moyen, le double ou le triple. Rappelons que le réchauffement s'est accéléré davantage depuis l'an 2000 et que ce que l'on nomme«la grande accélération»en science climatique débute en 1950.
On voit que le climat se refroidissait très lentement et que depuis le début de l'industrialisation (1850), qu'il se réchauffe très rapidement à cause de nos émissions de gaz à effet de serre. Notez «la grande accélération» depuis 1950. Jamais la Terre ne s'est réchauffée si rapidement.
Ça fait (au moins) 25 années
que tous nos politiciens et industriels savent que nous détruisons notre maison, la
biosphère (une très mince couche d’environ 25km d’épaisseur
autour de la planète Vie) et ils ne font toujours rien, sauf de
faire semblant qu’ils s’en préoccupent… en faisant un max de profits. On doit croire qu'ils sont mal informés?
Ça fait 25 années
que Severn Cullis-Suzuki a parlé avec beaucoup d’aplomb à nos
représentants lors du sommet de la terre tenu à Rio en 1992. Elle
avait 12 ans à l’époque. Écoutez-la attentivement et sachez qu'il y a
d’autres jeunes qui poussent sur les poussifs.
Et ça fait depuis 1965
que le président Américain de l’époque (et conséquemment
presque tous les autres de l'Occident) a été averti des risques du réchauffement
global comme on l’appelait à l’époque, car ceux avec une bonne
longue vue (métaphore pour instruments & méthode scientifiques)
voyaient déjà la fumée des catastrophes climatiques à venir.
Aujourd’hui par contre, environs 70% des Américains sont convaincus
de la réalité du changement climatique et près de 50% de sa dangerosité et dont la civilisation moderne est la seule cause, parce que nous utilisations à outrance des combustibles fossiles, principalement
de la part des riches : nous les occidentaux. Article à lire
Les profits sont une dépendance mortelle... pour les autres.
La pétrolière EXXON savait dès 1981, suite à des conclusions de ses chercheurs, que les émissions de CO2 causées par le fait de brûler des combustibles fossiles aurait des conséquences désastreuses sur le climat et donc sur l'ensemble de la vie. Oubliez vos théories conspirationnistes farfelues, souvent soutenues par l'industrie des combustibles car : EXXON savait
Si les taux atmosphérique de CO2 et de méthane (CH4) augmentent
à un taux catastrophique, c'est qu'il y a deux causes : notre consommation augmente sans qu'on se soucie des impacts, parce que les puits de
carbone (végétation, sols et océans) en absorbent de moins en
moins et même commencent émettent des quantités de plus en plus importantes. Nous avons dépassé la limite de ce que la nature
peut absorber : la Biosphère fait une indigestion.
Les promesses de la COP21 étaient vides, la preuve, elles nous garantissent 3°C à 5°C de réchauffement global moyen selon la trajectoire
actuelle (pas 1,5 à 2°C) : ce sera donc le double ou le triple Arctique et en Antarctique avec de sévères conséquences catastrophiques pour bien des gens et pour d'autres créatures vivantes avec lesquelles nous partageons cette plus qu’exceptionnelle espace de vie.
Nos émissions de CO2 augmentent encore au lieu de diminuer comme le démontre le graphique suivant tiré de cette étude scientifique (en Anglais)
Rien n'est plus dangereux que de donner l'illusion de s'occuper du problème et de ne rien faire. Imaginez si les pompiers ne faisaient que semblant d'éteindre le feu qui ravage votre maison? La situation actuelle n'est pas la faute de tous les humains, mais des plus riches et de ceux qui veulent vivre comme les plus riches et qui consomment sans penser aux autres être vivants.
Si on laisse faire nos politiciens, ils vont tous nous tuer. Chris Hedges
Le cri d’alarme de quinze mille scientifiques sur l’état de la planète
«La Terre est notre seule maison»
15 364 scientifiques de 184 pays lancent un cri
d’alarme sur l’état catastrophique de la biosphère. Ils étaient
1 700 à le faire en 1992 pour le « Sommet de la Terre ».
Ceux et celles qui ne sont pas inquiets pour l’avenir de leurs
enfants ont la tête profondément enfoncée dans leur petit nombril
ou dans le sable… bitumineux. Par surcroît, la population
mondiale a gonflé de 2 milliards d’humains depuis 1992.
Le «tweet» du scientifique Jason Box a frappé dans le mille et a fait des vagues. C'est un glaciologue qui passe sa vie à étudier
les mécanismes de la fonte du Groenland disait : «Quand votre boulot quotidien est la fin de la civilisation
humaine»
Voici 13 de leurs recommandations qu’on devrait juger essentielles pour la survie de la Vie
Les transitions vers la durabilité peuvent s’effectuer
sous différentes formes, mais toutes exigent une pression de la
société civile, des campagnes d’explications fondées sur des
preuves, un leadership politique et une solide compréhension des
instruments politiques, des marchés et d’autres facteurs. Voici – sans ordre d’urgence ou d’importance – treize exemples de
mesures efficaces et diversifiées que l’humanité devrait prendre
pour opérer a transition vers la durabilité :
privilégier la mise en place de
réserves naturelles marines et terrestres interconnectées,
correctement financées et correctement gérées, destinées à
protéger une proportion importante des divers habitats terrestres,
marins et aériens.
préserver les services rendus
par la nature via les écosystèmes en stoppant la conversion et la
destruction des forêts, prairies et autres habitats originels ;
restaurer sur une grande échelle
les communautés végétales, notamment les prés et les forêts ;
ré-ensauvager des régions
abritant des espèces endémiques, particulièrement les prédateurs
au sommet de la chaîne alimentaire loups, lions requins, etc.),
afin de rétablir
la dynamique et les processus écologiques ;
développer et adopter des
instruments politiques adéquats pour lutter contre la destruction
de la faune, le braconnage, l’exploitation et le trafic des
espèces menacées ;
réduire le gaspillage
alimentaire par l’éducation et l’amélioration des
infrastructures ;
promouvoir une réorientation du
régime alimentaire vers une nourriture d’origine essentiellement
végétale ;
réduire encore le taux de
fécondité en faisant en sorte qu’hommes et femmes aient accès à
l’éducation et à des services de planning familial,
particulièrement dans les régions où ces services manquent
encore ;
multiplier les sorties en
extérieur pour les enfants afin de développer
leur sensibilité à la nature, et d’une manière générale
améliorer l’appréciation de la nature dans toute la société ;
désinvestir dans certains
secteurs (pétroliers, pesticides, armements) et cesser certains
achats afin d’encourager un changement environnemental positif ;
concevoir et promouvoir de
nouvelles technologies vertes et se tourner massivement vers les
sources d’énergie renouvelables et durables tout en réduisant
progressivement les aides financières à la production d’énergie
des combustibles fossiles ;
revoir notre économie afin de
réduire les inégalités sociaux-économiques et faire en sorte que
les prix, les taxes et les dispositifs incitatifs prennent en compte
le coût total réel de nos habitudes de consommation pour protéger
l’environnement ;
déterminer à long terme une taille de population humaine
(actuellement 7,5 milliards) soutenable et scientifiquement
défendable tout en s’assurant du soutien des pays et des
responsables des sociétés de ce monde pour atteindre
cet objectif vital (sans les exterminer bien sûr).
En
bref, il faut s’éduquer soi-même. Nous aurions besoin de 5
planètes habitables pour vivre tous comme les
Canadiens, les Américains ou les Australiens et nous sommes tous sur la seule et unique Terre.
Vous avez entendu parler de la présumée limite de 2°C qu'il ne faudrait pas dépasser?
2°C est l'idée d’un économiste Américain des années 1970 et qui a réussi
à survivre au GIEC sans aucune analyse scientifique rigoureuse???
Non! L’économie n’est pas une science, c’est beaucoup plus
comme une religion car il faut «croire en la valeur de
l’argent» sinon, le système s’écroule comme une religion
désuète et est aussi basée sur une fausse prémisse : les gens consomment rationnellement alors que c'est le contraire que le marketing démontre. À ce rythme, l'économie va s'écrouler tôt ou tard de toute façon et je suis conscient que rendu à ce point, ce sera catastrophique pour tous.
L’économie, cette
nouvelle "religion" prétend que sa croissance est essentielle : rien ne peut grandir indéfiniment.
Le physicien James Hansen soutenait que même un seul
degré C de réchauffement serait dangereux car il provoque 5 à 9 mètres de hausse du niveau des océans (si on se stabilisait à 1°C) et une météo très chaotique : est-ce un risque
acceptable? La Très Controversée Étude du Célèbre James Hansen et son Équipe
L'argent ne se mange ni se boit, et ne donne pas la Vie
Il n'y a pas que le climat de l'atmosphère et le taux de CO2
Les océans sont une composante maîtresse du système climatique. Ils absorbent 93% de la chaleur et 50% du CO2. On oublie toujours l’acidification des océans qui détruit le phytoplancton, principale source d'oxygène (40% de disparu à cause de l'acidification) de la biosphère. L’acidification s'attaque à tout ce qui a une coquille ou un exosquelette, des huîtres aux crabes en passant par le krill. Le taux d'oxygène de notre atmosphère diminue
La toile de fond de la vie océanique se désagrège...
Comme on le constate, le taux de méthane, qui se mesure en parties par milliard et non en parties par million. On estime que le méthane représente 50% du réchauffement climatique causé par le CO2, mais cet écart diminue car le taux de méthane augmente nettement plus rapidement...
Pourquoi le taux de méthane augmente-t-il si rapidement?
Il y a de plus en plus d'élevages de bovinés (qui produisent 11% plus de méthane que ce qu'on pensait il y a moins d'un an).
Les importantes fuites des installations de gaz naturel. L’Oklahoma, état Américain où se fait beaucoup de fracturation
hydraulique pour extraire du gaz naturel émet autant de méthane que tout le reste des états sur le
continent.
En surplus, le nombre de tremblements de terre annuelle y est passé de 3
à plus de 500 à cause de la fracturation hydraulique. Article parue
dans Le Monde
J’ai souvent parlé du méthane de l'Arctique. Je m’informe à plusieurs
sources et apparemment, la « bombe méthane de l’Arctique »
est réelle et a un puissant potentiel de réchauffement
climatique ; c'est nous qui l'amorçons et ce qu'on tente de désamorcer, c'est la panique, pas la bombe!
L’arctique se réchauffe au moins plus de deux fois
plus rapidement, jusqu’à 7°C à Barrow, Alaska comparé à 1°C de réchauffement global moyen. Le méthane
s’échappe de plus en plus du pergélisol (terrestre et sous-marin) Arctique.
Les estimations sont que d’ici 2100, il pourrait s’échapper de
50 à 250 gigatonnes de de méthane et de CO2, ce qui amplifierait rapidement le
réchauffement climatique, déjà très grave.
Le méthane qui s'échappe du pergélisol Arctique à mesure qu'il dégèle...
Et ça, à environ 0.95°C de réchauffement atmosphérique global moyen... J'aimerais bien savoir où c'en est rendu en 2017 avec 1°C et des hivers encore plus courts et secouées de vagues de chaleur jamais vu en Arctique.
Les scientifiques ont découvert une soixantaine de boucles qui amplifient et accélèrent un
réchauffement climatique (boucles à rétroaction) ; il y a aussi des boucles à rétroaction qui
refroidissent le climat en période de glaciation, mais même la
prochaine période glaciaire prévue pour dans 30 000 à 50 000 ans
ne se produira pas à cause de notre insouciance. En plus, la décomposition de la matière organique produit de la
chaleur, un accélérateur de plus nommé «la bombe compost». N.B. Les boucles à rétroaction positives réchauffent le climat, les négatives le refroidissent.
Souvenez vous que pour chaque degré de réchauffement causé
par les gaz à effet de serre, il s’ajoute assez de vapeur d’eau
pour doubler le réchauffement : 1° devient 2°, un truc
souvent oublié ou ignoré.
Une des plus dangereuses boucles à rétroactions est possiblement la «bombe
méthane». Si le méthane s’enflamme à la sortie, ça ne fait que
du CO2, sinon, le méthane
est un puissant gaz à effet de serre et pourrait multiplier et
accélérer de beaucoup le réchauffement climatique.
« Nous sommes la cause du réchauffement
climatique, nous devons maintenant être la solution» et j’ajouterais
«coûte que coûte».
Quelques boucles à rétroactions du système climatique
La diminution des banquises Arctique et Antarctique : au lieu de réfracter 94% de la chaleur du soleil, la réduction des banquise permet à 93% de la chaleur de pénétrer dans les océans ;
le réchauffement augmente le nombre et l'intensité des feux de forêts qui émettent du CO2 et accélèrent le réchauffement ;
la chaleur assèche les sols ce qui fait mourir la végétation qui dégage du CO2 ; le réchauffement fait fondre les glaciers qui ne reçoivent plus assez de neige, fondent en exposant du sol, ce qui accélère aussi le réchauffement
le réchauffement provoque de l'évaporation et la vapeur d'eau est aussi un puissant gaz à effet de serre (la vapeur d'eau ne tient pas plus de 12 jours et tombe sous forme de précipitations, mais le réchauffement la remplace en continu
la glace qui fond dégage aussi de la chaleur
le réchauffement fait fondre le pergélisol qui dégage soit du CO2 (si de l'oxygène est présente), soit du méthane dans le cas contraire
Et il y en aurait une soixantaine de ces boucles à rétroactions d'identifiées.
Les seules exemples d’une surdose de CO2 et/ou du méthane ont résulté en des extinctions, certaines
massives (plus de 50% des espèces ont disparu à jamais.
Une chanson de circonstances...
Chaque année dans le monde, 5 300 milliards de nos dollars sont dépensés par
les États pour soutenir les énergies fossiles, selon les estimations du
Fonds monétaire international (Article source)
ABSOLUMENT INSENSÉ!!!
La maison Blanche était à
la COP23 pour promouvoir le
charbon, le gaz naturel (méthane) et le nucléaire.
Des protecteurs-activistes bien intentionnés sont allés y faire une petite protestation... Donc, Trump et ses acolytes les poursuivent en justice pour terrorisme!!!
Qui sont les véritables terroristes dans cette histoire??? (et dans bien d'autres).
P.S. Si vous désirez comprendre pourquoi les pôles se réchauffent plus vite, voir cet article antérieur.
___________________________
Si c'est pas toi, qui? Si pas maintenant, quand? Le temps nous manque : 25 ans d'inaction et de promesses vides et de faux semblants de la part des élus. La survie de vos enfants et petits enfants dépend désormais de vous, ainsi que celle de millions d'espèces animales et végétales.
Pablo
Servigne vient de ré-éditer son livre (de 2014) en le complétant. Les
impacts du changement climatique sur l’agriculture et l’alimentation
industrielle sont aujourd'hui directement palpables par le citoyen dans
le circuit de distribution alimentaire dont il dépend. En voici quelques
extraits choisis :
Le
système alimentaire industriel actuel “est conditionné par deux
postulats : une disponibilité illimitée en énergies fossiles bon marché
et une stabilité du climat.”
“Or,
ces deux postulats sont aujourd’hui remis en cause, ce qui permet, au
moins, de se poser la question de la viabilité de tels systèmes
alimentaires. Il ne s’agit pas uniquement d’un problème d’agriculture :
la sécurité alimentaire de l’Europe dépend presque entièrement du
système industriel dans son ensemble, c’est-à-dire, pour la voir de
manière verticale, toute la filière allant du champ à la décharge en
passant par le supermarché et l’assiette.”
“Dans
cette optique, il devient assez évident que continuer des politiques de
statu quo met en danger la stabilité et la pérennité du système
alimentaire industriel, autrement dit, rien moins que la survie de notre
civilisation.”
“La FAO estime à 850 millions le nombre d’êtres humains sous-alimentés ; à deux milliards ceux qui souffrent de malnutrition.”
“L’agriculture
devra désormais être cadrée par deux principes fondamentaux : restaurer
les écosystèmes et se limiter uniquement aux énergies renouvelables.”
“La
transition est vue ici comme le passage d’un système industriel
dominant à de multiples systèmes très divers, plus autonomes en énergie,
plus simples et plus locaux.”
“Mais
surtout, la mise en place d’une grande politique de transition rapide,
coordonnée, volontariste – et forcément linéaire – ne doit pas faire
oublier la création de forces opérationnelles (task forces) travaillant
sur des scénarios de catastrophes. Prévoir les deux est un facteur
primordial de résilience.”
“L’Europe
est quant à elle entièrement dépendante des importations de phosphore,
ce qui pose un grave problème de sécurité alimentaire.”
“L’Europe,
malgré des technologies qui dissimulent les véritables causes de
l’épuisement des ressources, est l’une des régions du monde les plus
exposées (par sa densité de population) à des risques de pandémie et de
perte de biodiversité causées par des pénuries d’eau ou des pollutions.”
“Mais
on ne se relève pas aussi aisément de la fin des énergies fossiles ou
d’un climat déstabilisé, de même qu’on ne peut faire revivre les espèces
disparues. Les crises économiques sont des problèmes pour lesquels il
existe des solutions. Les autres crises ne sont pas des problèmes : ce
sont des situations difficiles (predicament en anglais) pour lesquelles
il n’y a pas de solutions ; seulement des chemins à emprunter et des
mesures à prendre pour s’y adapter.”
“Au
niveau politique, en cas de grave récession, la destruction de la
biodiversité et le réchauffement climatique sont relégués au dernier
rang des priorités (comme on le constate à l’heure actuelle), ce qui
aggrave les conséquences désastreuses qu’ils ont déjà sur notre société
et notre économie.”
“Il
est ainsi très probable que la première étincelle vienne du monde de la
finance et de l’économie (probablement causée par un problème
énergétique), et déclenche une réaction en chaîne qui se propagera
rapidement à toute l’économie mondiale, favorisant des décisions
politiques qui iront aggraver les crises des systèmes naturels… ce qui
en retour précipitera l’effondrement de l’ensemble du système
économique. Or un choc économique déstabilise les systèmes alimentaires
industriels, car sans pétrole ni gaz naturel bon marché, il devient très
difficile d’irriguer, d’extraire des phosphates, de fabriquer de
l’engrais azoté et de distribuer la nourriture rapidement.”
“En
général, pour les écosystèmes, les seuils sont atteints à partir de 50 à
90 % de la surface dégradée. Au-delà, ce qu’il reste de l’écosystème se
détériore très rapidement et de manière irréversible. L’interaction
entre les crises globales augmente donc considérablement les chances de
dépasser un seuil critique qui mènera à des changements globaux. Il se
peut même que nous soyons très proches d’un seuil critique irréversible à
l’échelle de la planète.”
“C’est
vers la création de petits systèmes résilients que nous nous
dirigerons. Ce ne sera évidemment pas chose facile, mais les sentiers
ont déjà été tracés par de nombreuses expériences très concrètes. Elles
demeurent cependant assez invisibles aux yeux du grand public et des
décideurs politiques. L’hypothèse de ce livre est qu’avec ce nouveau
cadre de pensée systémique, couplé à une pensée de la résilience, elles
deviendront alors perceptibles et crédibles et, pourquoi pas,
désirables. Si ces expériences pionnières deviennent visibles pour tous,
alors il est possible d’entrevoir de nouveaux avenirs.”
“Mais
tant que les prix de l’énergie resteront artificiellement bas et que
les coûts environnementaux ne seront pas pris en compte, la logique
économique obligera à préférer ce système globalisé plutôt que la
production locale. Le principal facteur déclencheur d’un renversement de
tendance est donc très probablement le prix et la disponibilité de
l’énergie.”
“En
bref, produire, transformer et consommer localement de la nourriture
augmente la sécurité alimentaire des régions, créé des emplois locaux et
réduit la consommation d’énergies fossiles (et par conséquent l’impact
sur le climat). Mais la localisation doit rester un chemin et ne pas
devenir un dogme.”
“La
vulnérabilité des monocultures aux maladies et aux ravageurs a été
largement démontrée. Les systèmes agricoles d’avenir seront donc
logiquement tournés vers de la polyculture, combinant plusieurs espèces
végétales (associations culturales), des grandes cultures et des arbres
(agroforesterie), et même un mélange de cultures, d’arbres et d’animaux
(agroécologie et permaculture). Ainsi, les agroécosystèmes gagneront en
biodiversité et en hétérogénéité, ce qui diminuera leur vulnérabilité
face aux maladies et aux perturbations climatiques.”
“Au
début de la chaîne, le système industriel doit s’approvisionner en
grandes quantités de matières premières, et à l’autre bout de la chaîne,
il rejette beaucoup de déchets. Pour résoudre ces deux problèmes à la
fois, il est indispensable d’abandonner une vision linéaire du système
et de fermer les cycles : les déchets des uns sont la matière première
des autres.”
“Une
activité agricole d’avenir est condamnée à être responsable non
seulement de la production alimentaire, mais aussi de la restauration
des fonctions des écosystèmes.”
“Il
existe, en plus du système industriel dominant, trois autres types de
systèmes alimentaires alternatifs : les systèmes domestiques (de type
familial), les systèmes de proximité (circuits courts), et les systèmes
vivriers territoriaux (grandes ceintures autour des villes).”
“Bien
évidemment, une politique de résilience implique de miser sur ces trois
systèmes alimentaires simultanément, et de les renforcer avant les
chocs systémiques !”
“Repenser
l’alimentation des villes oblige inévitablement à protéger et à
stimuler l’agriculture périurbaine. Pour mettre en place une transition
rapide et efficace vers l’après-pétrole, on peut d’ores et déjà imaginer
des projets ambitieux autour des villes.”
“L’idée
centrale qui doit guider la conception des alternatives émergentes est
de veiller à rester fonctionnel même en cas de rupture temporaire
d’approvisionnement en énergie (pétrole, électricité, etc.) ou en
matériaux.”
“S’il
n’y a plus d’importations d’énergie fossile vers l’Europe et si, par
conséquent, les principales sources d’énergie deviennent le solaire, la
biomasse et l’éolien, il apparaît évident que le rôle de producteur
d’énergie reviendra aux zones rurales.”
“Avant
la révolution industrielle, les systèmes agricoles et forestiers
étaient les principaux producteurs primaires d’énergie, mais depuis la
révolution industrielle, ils sont tous devenus des “usines” à convertir
le pétrole en nourriture, c’est-à-dire des gouffres énergétiques !”
“Il
y a urgence à former très rapidement et à grande échelle des nouveaux
paysans, forestiers, éleveurs et maraîchers et à envisager une
conversion rapide et planifiée d’une grande partie de la population
active vers l’agriculture.”
“Les
paysans du futur sont donc déjà nés, mais ils ne savent pas encore
qu’ils seront paysans ! Non seulement ils seront nombreux, mais leur
travail sera intensif en connaissances. Ils intégreront les dernières
découvertes en écologie, ainsi que les innovations agroécologiques, et
les combineront à certains savoirs d’antan. Cette grande quête des
savoirs que possédaient nos ancêtres, le mouvement de la Transition
l’appelle “la grande requalification” – the great reskilling. Il est
évidemment indispensable de la démarrer dès aujourd’hui et à grande
échelle.”
“Le
climat est un paramètre qui va redessiner les paysages et les systèmes
alimentaires. Nous avons, malheureusement, très peu de prises sur lui.
Il faudra donc augmenter ou restaurer la capacité des agroécosystèmes à
“encaisser” des écarts climatiques importants sur une courte période
(sécheresses, températures extrêmes, ouragans, inondations, etc.) et à
naviguer par temps incertain. S’il y a un exercice d’implémentation des
principes de résilience à ne pas manquer, c’est bien celui-là.”
“Maintenir
l’actuel système n’est tout simplement pas une option à long terme.
Seule la durée de la transition et les stratégies à mettre en place pour
effectuer cette transition devraient faire l’objet de débats.”
“Les
dernières conclusions du GIEC le confirment, validant ainsi la première
partie du présent rapport : nos systèmes alimentaires industriels
risquent des ruptures irréversibles et systémiques dans les prochaines
années.”
“Nous
sommes entrés dans le temps de la construction urgente de systèmes
résilients. Cette transition créera un monde plus décentralisé et une
multitude très hétérogène d’économies locales bien plus autonomes. Nous
allons bien vers une régionalisation de l’Europe. Les chaînes
d’approvisionnement seront plus courtes, les productions agricoles plus
diversifiées et l’agriculture, qu’elle soit urbaine ou rurale, sera
intensive en main-d’œuvre et en connaissances, mais sobre en énergie.”
“Au
niveau global, l’important est de ne pas ignorer les catastrophes qui
sont en train d’avoir lieu, de mettre en place une transition aux
objectifs à moyen terme très forts (2020-2030), et en parallèle de
prévoir la possibilité d’une rupture systémique globale. Ceci n’est pas
une conclusion isolée, elle fait écho à une multitude de travaux
scientifiques récents effectués par des chercheurs de plus en plus
inquiets. Son absence dans les médias et dans les débats tient au fait
que nous n’aimons pas entendre de mauvaises nouvelles, aussi
rationnelles soient-elles.”
“Ainsi,
aujourd’hui, l’utopie a changé de camp. Être utopiste consiste à croire
que tout peut continuer tel quel. Ce business “as usual” est peut-être
désirable et confortable pour certains, mais il n’aura pas lieu. Nous
avons la certitude qu’une politique de statu quo mène à une impasse et à
des bouleversements qui dépassent l’entendement. Le réalisme, c’est de
mettre toute l’énergie qui nous reste dans cette transition rapide et
radicale. L’action est l’unique manière que nous ayons de sortir de
cette position d’inconfort, elle redonne espoir et apporte
quotidiennement des satisfactions qui nous maintiennent optimistes.”
Ce
livre est complété par une postface de OLIVIER DE SCHUTTER, rapporteur
spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation (2008-2014) :
“Je
remercie Pablo Servigne de me fournir l’occasion de dire tout l’intérêt
que présente son ouvrage pour orienter la transition de nos systèmes
alimentaires afin de sortir de l’impasse actuelle. Le XXe siècle fut
celui des économies d’échelle, de la poursuite à tout prix de la
compétitivité et de l’efficience et de l’uniformisation des solutions.
Notre siècle est celui de la prolifération des initiatives à plus petite
échelle, qui favorise la résilience à travers la diversité : Pablo
Servigne nous y fait entrer.”
Nous
sommes entrés de plein-pied dans l'âge des conséquences ; il n'est plus
question de changements climatiques, mais de "dérèglements
climatiques".
___________
Vous
venez peut-être d'apprendre que nous sommes en période d'extinction
massive? Des médias de masse l'ont annoncé récemment mais ça fait
longtemps que ceux qui observent la Vie dans son ensemble savent qu'elle
décline de plus en plus rapidement, C'est nous, notre avidité et notre
insouciance, qui avons amorcé cette 6e extinction massive de l'histoire
de la vie pluricellulaire sur Terre...
On pourrait dire que cela a commencé avec le célèbre Dodo - c'est
c'était un oiseau qui ne volait pas et habitait l'île Maurice, un peu à
l'Est de Madagascar dans l'océan Indien. Les marins s'y arrêtaient pour
principalement y faire des provisions de... viande de Dodo.
L'extermination de cet oiseau s'est achevé vers 1662 alors que les
premiers rapports (de source Hollandaise) de son existence remontent à
1598. En l'espace de seulement 64 ans, ce rare et étrange oiseau a été
exterminé par l'homme.
Les tortues des Galâpagos ont aussi été massacrées pour les mêmes raisons. Avez-vous entendu parler de la tortue Georges le Solitaire?
Le célèbre Dodo Edwards, peint par Savery en 1626. Wikipedia Anglais
Un autre exemple, la Tourte voyageuse qui par
centaines de milliers, noircissaient le ciel en Amérique du Nord. On
estime leur nombre entre 3 et 5 milliards.
Cet oiseau, dont le nom est à l'origine du
mot "tourtière" a lui aussi été exterminé très rapidement après
l'arrivée massive d'Occidentaux sur le sol du continent Américain au 18e
siècle. Le zoologiste Albert Hazen Wright signala en 1914 que la toute
dernière représentante de l'espèce, une femelle baptisée Martha, était
morte dans sa cage au zoo de Cincinnati dans l'Ohio le 1er de la même année : source Wikipédia Fr.
Ce
n'est donc pas d’aujourd’hui que l'humanité extermine d'autres êtres
vivants... quand elle ne les torture pas ; même les êtres de sa propre
espèce. Vous êtes certain que notre intelligence est un si grand atout? À
moins que ce soit parce que c'est moins compliqué de ne pas s'en servir
= simplicité primaire.
Mais là, nous sommes
définitivement en pleine période d'extinction massive et c'est connu
depuis les années 1980. Selon les sources, le taux d'extinction actuel
des espèces est aussi le des taux le plus rapide, plus rapide même qu'à
l'extinction des dinosaures il y a 65 millions d'années, et qui a duré
plus longtemps que le terrible impact, car d'une part, le climat se
réchauffait déjà avant la météorite et leur extinction massive était
déjà en cours. D'autre part, l'extinction s'est poursuivie longtemps
après l'impact. Plusieurs espèces de mammifères, dont les humains, sont
des descendants directs d'une espèce de rat qui a survécu à tout ça, car
petit, adaptable et vivant dans des terriers.
Le taux
actuel d'extinction est environ 100 à 1 000 fois plus rapide qu'il ne
l'est en période normale ; de quoi nous donner à tous la chair de poule.
Rappelons tout de même que 99% de toutes les espèces animales,
végétales ou autres (vie pluricellulaire), depuis plus ou moins 550
millions d'années sont disparues. Aussi à lire
Quand
la Vie a fait ses débuts, c'était apparemment des cyanobactéries qui,
par photosynthèse, ont fait monter le taux d'oxygène : le comburant de
la vie, le carburant étant évidemment les calories ingérées.
La 6e extinction massive n'est pas diffusée à la télé ; celle-ci vous divertit : c'est plus rentable.
___________
Il y a eu 5 extinctions massives depuis les débuts de la vie pluricellulaire dans la Biosphère ; une coquille de seulement une vingtaine de Km d'épaisseur
et qui renferme tout ce qui Vit sur notre planète. Nous sommes le seule
et unique cause de la sixième extinction de masse de l'histoire de la
Terre : celle qui est en cours et que nous avons aveuglément, parfois
par aveuglement volontaire, initié. Nous devons, à n'importe quel prix, faire marche arrière ; c'est la bourse ou la Vie.
11 Février 2016
– Des centaines de poissons morts s’échouent sur les plages de l’Île
Maurice. On voit aussi ce genre d'événement de plus en plus souvent. les
2 causes les plus probables sont : empoisonnement causé par des
éclosions d'algues toxiques qui peuvent entraîner la mort d'humains,
principalement via des fruits de mer contaminés.
Morts massives d’animaux en 2016 : plus de 60 cas en seulement 6 semaines. Source en Français.
Outre
les massacres du Dodo, des Tourtes Voyageuses, des Tortues et de bien
d'autres espèces que nous avons déjà exterminées par nos armes, il y a
d'autres causes pour expliquer le déclin actuel.
La
perte d'habitat et la surexploitation des ressources (pêche,
déforestation, chasse...) en expliquent la plus grande part ; qu'on
parle de poissons, d'insectes, de végétaux, d'amphibiens, de reptiles,
de mammifères ou d'oiseaux.
La pollution de différentes
sources (civile, chimique, agricole, industrielle, domestique) en
explique une autre grande partie... jusqu'à ce jour, car le processus
d'extinction lui aussi ne peut que s'accélérer si nous ne le freinons
pas.
La hausse du niveau des océans conséquente au
réchauffement climatique a emporté une rare espèce de grenouilles vivant
sur une toute petite île en Australie et qui a été submergée en 2015.
La réduction de la couche d'ozone a aussi décimé des variétés de grenouilles et autres amphibiens, et qui sait quoi d'autres.
Nous
savons que 80% du nombre d'insectes est disparu depuis une quarantaine
d'années dans plusieurs régions et ce n'est certainement pas fini ; mais
qui sait combien d'espèces manquent à l'appel?
Les pesticides sont évidemment parmi les
causes principales avec la perte d'habitat ; mais peut-être aussi le
réchauffement climatique est-il en cause? Les études scientifiques
manquent... mais nous savons qu'abeilles et bourdons sont affectés par
le réchauffement climatique. Même le printemps arrive de plus en plus
tôt, et beaucoup plus tôt en Arctique et on nous dit que les fleurs
naissent et meurent avant que des pollinisateurs sortent de leur
hibernation... Tango pour la survie d'espèces au tempo désynchronisé.
Le
nombre d'individus de milliers d'espèces décroît rapidement, et tous
sont concernés par la survie ; la nôtre, mais aussi celle de tous les
autres. Si une espèce clé, tel le phytoplancton, les grands prédateurs
ou les insectes pollinisateurs venaient à disparaître... La Vie
est un vaste et complexe système dans lequel tout dépend de tout ; ce
n'est pas une chaîne alimentaire mais une toile dans laquelle si on
coupe l'un des fils, tout le reste en est affaibli et risque de ne plus
se tenir.
Nous décimons la vie océanique :
80% du krill se l'Antarctique est disparu ; c'est la base
alimentaire de plusieurs espèces, des baleines aux pingouins en passant
par les poissons.
40% du phytoplancton a lui aussi disparu, et en plus d'être à la
base de toute la chaîne alimentaire océanique il produit 50% de
l'oxygène indispensable à la Vie sur cette planète.
Les coraux, les écosystèmes les plus riches et importants se meurent à un rythme qui ne peut que susciter l'angoisse.
En 2048, et seulement à cause de la surpêche, les océans ne
pourront plus supporter la pêche commerciale. Il faut savoir que les
superchalutiers...
rejettent 40% de leurs prises, mortes ou moribondes à la mer car
soit ce ne sont pas les espèces recherchées, soit pas la taille
recherchée
40% des poissons dans nos marchés et supermarchés ont été pêchés illégalement (braconnage)
les superchalutiers détruisent les fonds océaniques, même à de très grandes profondeurs
les superchalutiers ne représentent que 2% des pêcheurs mais attrapent pus de 90% des poissons
Le filet d'un super-chalutier est assez grand pour contenir 13 Jumbo Jets.
Près des côtes d’Europe reposent plus de 100 000 tonnes de déchets
radioactifs oubliés. Des fûts remplis de ces déchets ont longtemps été
jetés par-dessus bord. Le déversement en mer de déchets radioactifs est
une pratique qui a été interdite mondialement en 1993. Cependant après
cela, l’industrie nucléaire a fait construire des canalisations
sous-marines pour évacuer ces mêmes déchets, toujours au large mais
cette fois à l’abri des regards, ou presque.
Si
Homer Simpsons travaillait dans une centrale nucléaire, c'était pour
éduquer les téléspectateurs sur les risques du nucléaire.
À
gauche, Bart et le très célèbre "Blinky", le poisson dont la centrale
nucléaire de Mr. Burns et ses déchets ont transformé en un mutant.
Sans
oublier ce que les Soviétiques ont coulé dans l'océan Arctique : des
sous-marins nucléaires, des réacteurs nucléaires, des conteneurs pleins
de déchets nucléaires (source en Anglais).
Mais
ça, c'était avant 1993, année où une entente contre le déversement de
déchets radioactifs a été signée. mais comme vous venez de le lire,
d'autres moyens ont apparemment été élaborés.
Des
rumeurs et des débris d'avion ont amené une équipe à visiter une île
perdue au large de la Colombie Britannique et à enquêter sur
l'écrasement, tenue secrète par les USA d'un de leurs bombardiers
nucléaires "qui se serait écrasé en sol Canadien". Selon l'enquête
(bidon), les témoignages recueillis auprès d'une des membres de
l'équipage, des communications radio peu avant l’écrasement de
l'appareil laissent planer un fort doute qu'il y aurait une bombe
atomique à bord de ce bombardier B-36 Peacemaker.
Le nom de code pour ce type d'incident est "Broken Arrow" et cet
incident serait le premier "Broken Arrow" (bombe atomique perdue ou
égarée de l'histoire).
Le B-36 Peacemaker
Date: 10 novembre 1950 Lieu: Québec, Canada Un
B-50 a jeté une bombe Mark 4 sur le fleuve Saint-Laurent près de
Rivière-du-Loup, à environ 300 milles au nord-est de Montréal. L'HE de l'arme [explosif élevé] a explosé lors de l'impact.Bien que n'ayant pas son noyau essentiel de plutonium, l'explosion a dispersé près de 100 livres (45 kg) d'uranium.L'avion a ensuite atterri en toute sécurité sur une base de l'armée de l'air des États-Unis dans le Maine (USA).
Mais ce site en Anglais,
qui ne répertorie pas cet accident ou incident dont parle le
documentaire, il y en aurait eu 32 autour du globe et non pas 60 comme
les prétend le documentaire et je n'ai trouvé aucune source rapportant
60 "broken arrow". Il apparaît clairement que ce documentaire ait été
réalisé par des "documenteurs" : le sensationnalisme se vend toujours
mieux que la réalité.
Gare aux exagérations conspirationnistes : toujours vérifier et contre-vérifier.
Dans
un futur plus ou moins lointain, la radioactivité va se répandre dans
les océans, car certains types de radioactivité ont une très longue demi-vie. Cette radioactivité causera des mutations et des cancers pendant des dizaines de milliers d'années ou plus.
Même
suite à une extinction massive et la disparition de l'Humanité, nos
déchets affecteront et influenceront la Vie pour des millions d'années à
venir.
Un des scénarios les plus catastrophistes
serait une montée trop rapide du niveau des océans, ce qui ferait faire
Fukushima à plusieurs réacteurs qui sont pour la grande majorité, situé
près du niveau des océans. Le record pour le démantèlement d'un réacteur
est de 15 ans, mais ça, c'était en Europe...
De
nos jours, il est courant de se faire dire que le démantèlement d'un
réacteur peut prendre de 30 ans (France) et de plus de 40 ans (USA) ;
mais c'est à la condition qu'il y ait des fonds disponibles.
Pauvre
jeunesse qui devra payer pour tout ça... et qui devra tenter de
résoudre les problèmes que nous savons que nous causons depuis au moins
50 ans.
Quelle foutue absence de lucidité!
___________
Extinction massive initiée par un surplus de CO2
Ce
n'est pas la première fois que ça se produirait sur Terre. Mais la
Terre, si laissée à elle-même, nécessite de gigantesques éruptions
volcaniques durant 20 milliers d'années pour faire grimper le taux de
CO2 à un niveau provoquant une extinction massive par réchauffement
climatique et aussi, par acidification des océans ; car le CO2 rend les
océans acides. Actuellement, plus de 30 millions de tonnes de notre CO2 sont dissoutes dans les océans à chaque jour : c'est la cause de leur acidification.
La végétation qui disparaît amène des famines
Quand la chaleur s'accroît l’agriculture devient de plus en plus difficile: sécheresses, inondations, météo chaotique, infestations de locustes ou autres insectes, etc.
La végétation naturelle aussi souffre, ce qui a un impact sur les populations des écosystèmes.
Le
réchauffement global s'établit maintenant à près de 1,2°C, ce qui ne
représente que 2,3% du total du réchauffement global. Tout le reste du
réchauffement (98%) et ses impacts sont méconnus du grand public.
Par
exemple, le réchauffement des sols (2,1%) sur les continents accélère
l'assèchement des sols, réduit leur productivité et leur fait émettre du
CO2.
Nous avons vu dans cet article antérieur
que le réchauffement des océans s'accélère à un rythme époustouflant.
Il atteint l'équivalent thermique de 12 bombes atomique comme celle que
les élus Américains (encore eux) ont lancées sur Hiroshima à la seconde.
Le
réchauffement provoque la désoxygénation des océans, une des premières
étapes vers une extinction massive causée par trop de CO2 dans
l'atmosphère, article antérieur.
Une
autre première étape qui se produit en même temps que tout le reste,
c'est l'acidification des océans, car environ 50% du CO2 que émis
retombe dans les océans. Un autre puits de carbone déjà trop plein...
Les océans sont aujourd’hui de 30% à 40% plus acides
depuis les années 1950 et cela a des impacts dévastateurs sur toutes
les créatures qui forment une carapace de carbonate pour se protéger (L'étude scientifique, en Anglais), car l'acidité rend la formation de ces coquilles plus difficile et c'est ce qui a causé à ce jour la disparition de 30% du phytoplancton de la planète et qui rend la vie si difficile pour les éleveurs de mollusques.
Le
nombre de zones mortes, c’est-à-dire sans oxygène dissout dans l'eau et
où donc, la vie marine est impossible devrait occuper la "majorité des
océans" (50% ou plus) vers 2050 (étude en Anglais), problème que les eaux de ruissellement agricole amplifient.
De ces zones mortes ont déjà commencé à émettre du
sulfure d’hydrogène, un gaz très mortel, même à faible concentration :
200ppm.
Si vous voyez de l'eau de cette couleur,
éloignez-vous et appelez les autorités : c'est signe de présence de
sulfure d'hydrogène.
Le
Dr. Peter Ward surnomme le sulfure d'hydrogène "la Grande Faucheuse des
extinction massives", car ce dernier se répand, comme l'oxygène le
fait, tout autant dans l'eau que dans l’atmosphère et tue presque tout
même à très faible concentration (200 ppm).
Présentation vidéo sur les extinctions massives (en Anglais) par le Dr. Peter Ward.
Évidemment,
la production d'oxygène ne tombe pas à zéro en période d'extinction
massive ; actuellement 21% du contenu de notre atmosphère, le taux
global moyen d’oxygène peut descendre à 12%,
ce qui permet à
quelques créatures de difficilement survivre dans un quelconque
environnement. Par exemple, des requins ont survécu à l'extinction Permien/Trias qui a exterminé 95% des espèces marines et 70% des espèces terrestres.
Diminution du taux d'oxygène selon un instrument de mesure situé sur la côte Ouest des États-Unis. Source : http://scrippso2.ucsd.edu/
On
ne mentionne que le taux de CO2 qui avoisine les 410 ppm (Mai 2017) :
on compare généralement de mai à mai) et est toujours en croissance,
principalement parce que les puits de carbone sont pleins et que la
biosphère en fait une indigestion et commence elle aussi à en rejeter,
car il fait déjà trop chaud... et nous n'avons pas encore commencé à
réduire nos émissions de CO2, enfin, pas assez pour faire une différence
appréciable.
Voici une donné intéressante : la croissance du taux de CO2 par année.
Année__ppm/an
1959____0.96
1960____0.71
1961____0.78
1962____0.56
1963____0.57
1964____0.49
1965____1.10
1966____1.10
1967____0.61
1968 ____0.99
1969____1.32
1970____1.13
1971____0.73
1972____1.47
1973____1.46
1974____0.68
1975____1.23
1976____0.97
1977____1.92
1978____1.29
1979____2.14
1980____1.70
1981____1.15
1982____1.00
1983____1.84
1984____1.24
1985____1.63
1986____1.04
1987____2.69
1988____2.24
1989____1.38
1990____1.18
1991____0.73
1992____0.70
1993____1.22
1994____1.68
1995____1.95
1996____1.07
1997____1.98
1998____2.80 (Super El Nino)
1999____1.34
2000____1.24
2001____1.84
2002____2.38
2003____2.27
2004____1.55
2005____2.44
2006____1.77
2007____2.09
2008____1.78
2009____1.62
2010____2.44
2011____1.68
2012____2.39
2013____2.44
2014____2.00
2015____2.96
2016____2.93
Quand
ça dépasse environ 2 ppm/an, c'est supérieur à la moyenne de nos
émissions qui ont plafonné en 2014 selon les ventes de combustibles
fossiles. :e surplus provient des puits de CO2 qui n'en absorbent plus
ou même en émettent tels que la végétation et les sols et de la fonte du
pergélisol.
La NOAA a publié le taux de
CO2e vers juillet 2016 ; c'est une mesure qui normalise tous les autres
gaz à effet de serre ; méthane, oxyde nitreux, ozone troposphérique. CFC
et HFC, etc. pour les comparer au CO2. Ce taux de CO2e était alors à
490 ppm et ça n'inclue pas la vapeur d'eau (puissant gaz à effet de
serre) qui double le réchauffement causé par les seuls gaz à effet de
serre.
Près d'un an plus tard (aout 2017), le taux de CO2e va atteindre ou légèrement dépasser les 500 ppm...
___________
Il
y a une solution toute simple : consommer le moins possible, vivre et
consommer localement ; il faut cesser d'alimenter le monstre qui nous
tue.
Il nous faut résister à la complexité involontaire ;
revenir à des valeurs plus saines et plus simples et surtout, plus
sociales.